Marcel Proust
Virée à Illiers-Combray

Nous étions 17 à passer la journée du 24 juin 2017 sur les lieux qu'a connus Proust et dont on retrouve, transposée, l'évocation dans Du côté de chez Swann.

Notre programme...:
- la Maison de tante Léonie-Musée Marcel Proust
- l'église
- déjeuner à la Madeleine d'Illiers (asperges sauce mousseline Duchesse de Guermantes, crème au chocolat à la Françoise, etc.)
- le château, le Pont-Vieux sur le Loir (la Vivonne), le pré Catelan (le parc de Tansonville), le raidillon aux aubépines...
- à quelques kilomètres, à Saint-Eman, les sources du Loir
- et pour finir près de la gare où Marcel arrivait en train, un dernier verre au café des Aubépines
.

Nos guides : sauf dans la maison où nous avons suivi la guide de la Société des Amis de Marcel Proust, nous avons passé la journée avec Patrice Louis, qui, en chaque lieu, nous lisait un passage de Proust. Patrice Louis tient le blog Le Fou de Proust.

Le hasard a fait qu'Illiers-Combray était ce jour-là "en fête" sur le thème "Le Temps Retrouvé" : les habitants, ainsi que notre restaurateur, étaient en costumes 1900...

La Maison de tante Léonie-Musée Marcel Proust, qui a été aménagée en 1954 par Philibert-Louis Larcher, était la maison de Jules et Elisabeth Amiot, oncle et tante paternelle de Marcel. Il y passa ses vacances, entre six et neuf ans, et dut y renoncer à cause de ses crises d'asthme.
Dans le roman, c'est là que "tante Léonie" offre rituellement au héros la petite madeleine qui, bien des années après, fait renaître tout Combray. La maison, avec son jardin fleuri, la cuisine et sa souillarde, son salon oriental, les chambres de Marcel et de tante Léonie, les chambres Weil, ainsi que le musée et la salle Nadar, rassemble des souvenirs liés à l'écrivain.

Quelques images

La clochette, ainsi que le grelot au son "ferrugineux" du portail sont toujours là.
Nous entrons dans le jardin, puis dans la maison :

 
La salade d’ananas et de truffes est servie :
 
Les asperges sont avancées :
 

La touche orientale de la maison
de Tante Léonie :
Dans la chambre de Marcel, le lit,
avec François le Champi...

L’église Saint-Hilaire dans La Recherche
renvoie à l'église Saint-Jacques

Les bancs clos portent l’étiquette de cuivre
avec le nom des familles, dont celle de Proust :
" "- Mais je ne vois pas où est Saint-Hilaire ?
- Mais si, dans le coin du vitrail vous n’avez jamais remarqué une dame en robe jaune ? Hé bien! c’est Saint-Hilaire qu’on appelle aussi, vous le savez, dans certaines provinces, Saint-Illiers, Saint-Hélier, et même, dans le Jura, Saint-Ylie. Ces diverses corruptions de sanctus Hilarius ne sont pas du reste les plus curieuses de celles qui se sont produites dans les noms des bienheureux. Ainsi votre patronne, ma bonne Eulalie, sancta Eulalia, savez-vous ce qu’elle est devenue en Bourgogne ? Saint-Éloi tout simplement : elle est devenue un saint. Voyez-vous, Eulalie, qu’après votre mort on fasse de vous un homme ?
- Monsieur le Curé a toujours le mot pour rigoler.
" (toujours dans Du côté de chez Swann)

La voûte splendide de l'église :

Juste à la sortie de l'église,
des momichons disent du Proust...


"Le Pont-Vieux débouchait dans un sentier de halage qui à cet endroit se tapissait l’été du feuillage bleu d’un noisetier sous lequel un pêcheur en chapeau de paille avait pris racine."

Le narrateur va rencontre Gilberte dont le geste nous amena maintes hypothèses... :
"elle laissa ses regards filer de toute leur longueur dans ma direction, sans expression particulière, sans avoir l'air de me voir, mais avec une fixité et un sourire dissimulé, que je ne pouvais interpréter d'après les notions que l'on m'avait données sur la bonne éducation, que comme une preuve d'outrageant mépris; et sa main esquissait en même temps un geste indécent, auquel quand il était adressé en public à une personne qu'on ne connaissait pas, le petit dictionnaire de civilité que je portais en moi ne donnait qu'un seul sens, celui d'une intention insolente."

Nous voilà sur le talus, juste avant de prendre
le raidillon le long des aubépines :
 

Près du lit de Marcel, la lanterne magique... :

L'inévitable madeleine dans la chambre de la tante :
"Et tout d'un coup le souvenir m'est apparu. Ce goût, c'était celui du petit morceau de madeleine que le dimanche matin à Combray (parce que ce jour-là je ne sortais pas avant l'heure de la messe), quand j'allais lui dire bonjour dans sa chambre, ma tante Léonie m'offrait après l'avoir trempé dans son infusion de thé ou de tilleul. La vue de la petite madeleine ne m'avait rien rappelé avant que je n'y eusse goûté... Mais, quand d'un passé ancien rien ne subsiste, après la mort des êtres, après la destruction des choses, seules, plus frêles mais plus vivaces, plus immatérielles, plus persistantes, plus fidèles, l'odeur et la saveur restent encore longtemps, comme des âmes, à se rappeler, à attendre, à espérer, sur la ruine de tout le reste, à porter sans fléchir, sur leur gouttelette presque impalpable, l'édifice immense du souvenir"

La chambre de "Tante Léonie"
avec dans le décor Françoise D, personnage proustien par excellence... : qu'est-ce qui est fiction, qu'est-ce qui est réalité ? qu'est-ce qui est papier, qu'est-ce qui est chair ?...

Adrien Proust, né à Illiers,
était bien plus célèbre, comme grand professeur de médecine, que son fils Marcel :
Tout Illiers, ce jour-là, est vêtu
comme du temps de Proust :

Nous sommes entrés au pré Catelan
avec notre guide Patrice Louis

Manuel reporter, du côté de Méséglise :

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
A Saint-Eman, à quelques kilomètres d'Illiers :
"Jamais dans la promenade du côté de Guermantes nous ne pûmes remonter jusqu'aux sources de la Vivonne, auxquelles j'avais souvent pensé et qui avaient pour moi une existence si abstraite, si idéale, que j'avais été aussi surpris quand on m'avait dit qu'elles se trouvaient dans le département, à une certaine distance kilométrique de Combray, que le jour où j'avais appris qu'il y avait un autre point précis de la terre où s'ouvrait, dans l'antiquité, l'entrée des Enfers."
A Saint-Eman près de la source :
Une rue de Saint-Eman :
 
La charmille que traversâmes, charmés :
La gare où descendait la famille de Proust :
 
Les Aubépines où nous "prîmes" un verre :
 

 

Un carnet de voyage

réalisé pendant toute la journée par Nathalie R

Le carnet en entier en pdf ICI et Nathalie en pleine action :

Que pouvions-nous lire à l'occasion de cette visite ?
A part La Recherche bien entendu... et de préférence Du côté de chez Swann, en BD, en Pléiade, ou en format poche, dans d'innombrables éditions, dont une avec un marque-page en métal ciselé... : Marcel Proust, Du côté de chez Swann, t. 1 de La recherche du temps perdu, édition d'Antoine Compagnon, Gallimard, coll. " Folio ", 2013

Parmi des centaines de titres, voici une série de propositions listées ci-dessous (détaillées ICI) :

Proust à Paris
Quelques jours plus tard
, nous récidivons... plongée dans l'univers proustien, au bar de l'hôtel littéraire Swann à Paris, avec Jacques Letertre, propriétaire de plusieurs hôtels littéraires. (Nous dans le bar).

Nous écrire
Accueil | Membres | Calendrier | Nos avis | Rencontres | Sorties | Liens