L'homme
semence, Violette Ailhaud, éd.
Parole, coll. "Main de femme", 2006
Quatrième de couverture :
En 1852, Violette Ailhaud est en âge
de se marier quand son village des Basses-Alpes est brutalement privé
de tous ses hommes par la répression qui suit le soulèvement
républicain de décembre 1851. Deux ans passent dans un isolement
total. Entre femmes, serment est fait que si un homme vient, il sera leur
mari commun, afin que la vie continue dans le ventre de chacune. "Ça
vient du fond de la vallée. Bien avant que ça passe le gué
de la rivière, que l'ombre tranche, en un long clin d'oeil, le
brillant de l'eau entre les iscles, nous savons que c'est un homme. Nos
corps vides, de femmes sans mari, se sont mis à résonner
d'une façon qui ne trompe pas. Nos bras fatigués s'arrêtent
tous ensemble d'amonteiller le foin. Nous nous regardons et chacune se
souvient du serment. Nos mains s'empoignent et nos doigts se serrent à
en craquer les jointures, notre rêve est en marche, glaçant
d'effroi et brûlant de désir."
Postface de lhistorien Jean-Marie
Guillon de luniversité de Provence, membre de
lassociation 1851 (pour la mémoire des Résistances
républicaines et plus particulièrement de l'insurrection
de décembre 1851).
La postface ICI
Un extrait du livre ICI
éd.
Parole, coll. "Main de femme", 2013, version illustrée
de 8 linogravures originales de Maryline Viard
par Mandragore
et Laetitia Rouxel, éd. Parole/éd. de l'Luf,
2013
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Violette AILHAUD
L'homme semence
(peut-être
écrit en 1919, publié en 2006)
Lors de notre cinquième
Semaine
lecture en
juillet 2018,
le dernier soir, Chantal évoque avec conviction ce livre qu'elle
avait proposé et qui n'avait pas été retenu. Claire,
qui l'avait lu, l'a dans ses bagages, et le propose à la lecture
piaffante de Rozenn. Rozenn fait circuler ce texte d'une trentaine de
pages dans le train le lendemain et saisit les avis sur son ordinateur
dans le train même, ajoutant : "nous ne pouvons plus nous
arrêter de lire et de réagir
"
Fanny
Un court récit poignant dans lequel la grande histoire, assez méconnue,
se mêle à l'intimité de ce groupe de femmes. A travers
quelques pages d'une grande intensité, s'entrecroisent le rapport
à l'intime, à l'amour, la solidarité entre femmes.
J'ai aimé le style concis qui m'a emmenée directement dans
ce village.
La scène d'amour est très touchante et sort des clichés
qui peuvent parfois exister sur cette "première fois"
chez une jeune femme. Le manque d'homme, tant physique qu'au niveau affectif
est décrit avec émotion et également d'une manière
réaliste et très concrète, ce que j'ai trouvé
très juste.
Je partagerai volontiers ce récit avec d'autres, mais il est possible
que cela puisse choquer, y compris certaines femmes, pour le caractère
érotique de certaines scènes et également pour la
manière de se partager cet homme. J'ouvre en grand.
Rozenn
Ces femmes sont remarquables, touchantes, si solidaires, si vivantes.
L'écriture est superbe. Cette histoire donne la pêche.
Est-il vraiment écrit par cette femme, de ce temps là ?
Que savait-on autour du village, et par la suite ? Le secret a-t-il été
gardé, a-t-il été révélé par
ce texte ? Comment ces enfants étaient ils considérés,
comme les enfants de qui ? Que savaient-ils de leur origine ?
Mais en fait on s'en fout ! Toutes ces questions ne sont que périphériques.
Le texte en lui-même est une merveille.
Faisons le lire à tous les hommes - et toutes les femmes autour
de nous.
Je ne le referme pas.
Françoise
Texte très émouvant, et très bien écrit, avec
simplicité. Sa sincérité est touchante.
J'ai aimé la solidarité étonnante de ces femmes,
leurs désirs, et l'érotisme sous-jacent mais omniprésent.
On aurait envie d'en savoir plus sur cette descendance, les enfants ont-ils
su ? Jean aurait-il pu revenir dans ce village ? Qu'est-ce qui a motivé
son départ ?
C'est un petit livre à offrir sans restriction. Je l'ouvre en grand.
Édith
Vite lu bien lu et vivement apprécié.
État, femmes, pudeur, sensualités, le cur et le ventre,
tragique, étrange destin qu'être femmes
19e, 20e, 21e
Grand ouvert.
Suzanne
Dans ces temps troublés, des femmes de bon sens ont le sens du
partage et ne s'encombrent pas des interdits religieux. Et la consanguinité
à venir ?
Denis
Un avis très bref, n'ayant eu le texte en mains qu'une demi-heure,
et pressé par les lecteurs suivants.
En un mot, je trouve ce texte magnifique. Écriture saisissante
dès la première page, très forte. La suite tient
les promesses. J'apprécie la concision : il n'y a pas un mot de
trop. Pour les sentiments féminins, je ne peux juger de leur véracité,
mais leur expression est magnifique. Il n'y a pas de fausse pudeur, tout
est dit dans une grande fraîcheur.
J'ai un peu de mal à croire que ce texte ait été
écrit en 1914, tant l'expression est moderne. Et cela dès
la première page. Mais si l'auteur l'a médité pendant
des années, cela peut s'admettre. Je n'ai pas eu le temps de lire
la préface expliquant l'origine du texte. Je le prends comme un
témoignage, non comme une uvre de fiction. Mais c'est un
beau morceau de littérature. S'il faut ouvrir, c'est en grand.
Nathalie
Lu d'une traite : la qualité de l'écriture me fait douter
de celui ou celle qui l'a écrit. Une femme de lettres (ce qu'elle
justifie par son apprentissage très tôt de la lecture et
de la poésie
grâce à un père lettré
et ouvert à l'éducation des femmes) ?
J'ai également pensé que ce texte aurait pu être écrit
par Carole Martinez. Qu'importe ! J'ai beaucoup aimé ce texte
par tous pour le moment encensé
j'ai pensé à
une époque de ma vie et même à plusieurs : des époques
où l'on attend, parce qu'on ne sait pas aller chercher par soi-même,
des époques où l'on attend, brisée et terrorisée
parce que celui qu'on aime n'est plus. Une des inquiétudes étant :
qui m'aimera ? Qui me touchera encore ? C'est un livre sur le
sursaut de vie, sur l'instinct, sur le droit au plaisir (quel beau passage
que le moment où elle s'abandonne, revendique, mord à pleines
dents et qui conforte dans l'idée que la liberté du plaisir
n'est pas lié à une époque "moderne" libertine
mais bien ancré dans nos vies instinctives)
Aux ¾ parce que j'ai un doute.
Claire (qui n'était pas dans le train)
J'avais lu ce livre comme une curiosité, mais étais contente
qu'il n'ait pas été choisi... Maintenant... sans modifier
votre enthousiasme... apprenez tout, presque tout sur ce livre... notamment
le scoop en toute fin...
Sur lauteure (présentation de l'éditeur)
Née
en 1835, Violette Ailhaud est
en 1852 en âge de se marier quand son village des Basses Alpes est
brutalement privé de tous ses hommes par la répression qui
suit le soulèvement républicain de décembre 1851.
Deux ans passent dans un isolement total. Entre femmes, serment est fait
que si un homme vient, il sera leur mari commun, afin que la vie continue
dans le ventre de chacune.
Sur le manuscrit (présentation de l'éditeur)
Dans la succession de Violette Ailhaud morte en
1925, il y avait une enveloppe qui ne pouvait pas être ouverte par
le notaire avant lété 1952.
Après ouverture, la consigne indiquait que son contenu, un manuscrit,
devait être confié à laîné des
descendants de Violette, de sexe féminin exclusivement, ayant entre
15 et 30 ans. Yveline, 24 ans, sest retrouvée en possession
du texte de ce livre en juillet 1952.
Souhaitant que ce texte
vive, mais désirant rester anonyme, elle remet le manuscrit à
la petite maison d'édition Parole située à Artignosc-sur-Verdon,
région où est encore vivace la mémoire du soulèvement
républicain de 1851 ; il est publié en
2006.
La préface
"Jai décidé de raconter
ce qui sest passé après lhiver de 1852 parce
que, pour la seconde fois en moins de 70 ans, notre village vient de perdre
tous ses hommes sans exception. Le dernier est mort le jour de lArmistice,
le 11 novembre dernier.
Pour nous les femmes, il ny a pas victoire
mais vide et je joins mes larmes à celles de toutes les femmes,
allemandes ou françaises, qui errent dans leur maison sans hommes.
Je pleure ces mains fauchées faites pour nous caresser et tenir
la faux pendant des heures. Javais 16 ans en 1851, 35 ans en 1870
et 84 aujourdhui. A chaque fois, la République nous a fauché
nos hommes comme on fauche les blés. Cétait un travail
propre. Mais nos ventres, notre terre à nous les femmes, nont
plus donné de récoltes. A tant faucher les hommes, cest
la semence qui a manqué.
Lhistoire que je raconte aujourdhui,
au soir de ma vie, sest déroulée en provençal.
A lépoque nous navions dautre langue que celle-ci,
reçue de nos parents. Lidiome provençal - le patois
disent les cracheurs - est ma langue maternelle et je ladmire pour
sa résistance. Pourtant, jai choisi décrire
notre histoire en français pour que ce dont je témoigne
se répande au delà de notre région et parce que jaime
aussi cette seconde langue. Je lai apprise, je lai adoptée
comme on adopte une patrie, je lai enseignée. Cest
celle de cette République pour laquelle nos hommes ont donné
leur vie dun coup et nous les nôtres pendant toute notre vie
de femme."
Violette Ailhaud, Le Saule Mort, le 19
juin 1919
(Le Saule Mort est un hameau du village du Poil,
dans les Alpes-de-Haute-Provence)
La postface
L'historien Jean-Marie Guillon, professeur des
universités à l'Université de Provence, vice-président
de l'association 1851, apporte un éclairage historique dans
la postface.
Le succès du texte
- Plus de 25000 exemplaires vendus.
- L'homme semence a fait l'objet de plusieurs traductions :
allemand, italien, suédois...
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italien
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espagnol
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allemand
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suédois
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- Des compagnies de théâtre, conte et danse
en ont fait des adaptations.
- Un festival
a été organisé dans la région des Basses-Alpes
où se déroule l'histoire.
- Une bande dessinée, qui revient à la fois sur le récit
lui-même et sur l'histoire du manuscrit, a été écrite
et illustrée par
et Laetitia Rouxel et Mandragore coéditée avec les éditions
de L'uf. Une
lecture illustrée en direct est à disposition sur le
site des éditions de de L'uf.
- Une adaptation au cinéma a été réalisée
par Marine Francen, sous le titre Le semeur, en 2017 (voir bande
annonce).
Quelques articles
- Rue89,
"Toutes les femmes se jettent sur LHomme semence",
Elsa Fayner, 14 août 2013
- La
Croix, par Valentine Goby, 3 novembre 2016
- Livres
hebdo, par Édouard Delbende et Charlélie Lecanu,
février 2017
Et surtout !!!!!! Ne manquez pas ce scoop !
- L'enquête MAGISTRALE du journaliste Vincent Quivy : "L'Homme
semence est-il une nouvelle imposture littéraire ?", Slate,
4 décembre 2017. Il démontre point par point le montage
et retrouve la trace de la véritable auteure de L'Homme semence !
Nos cotes d'amour
pour le livre, de l'enthousiasme au rejet :
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à
la folie
grand ouvert
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beaucoup
¾ ouvert
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moyennement
à moitié
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un
peu
ouvert ¼
|
pas
du tout
fermé !
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