Folio, édition en un volume, 992 p., trad. du russe par Henri Mongault, précédé de Dostoïevski et le parricide par Sigmund Freud. Première parution en 1935, nouvelle édition en un volume en 1994

Quatrième de couverture : Dmitri, Ivan et Alexeï, trois êtres que tout sépare, partagent un même père, et avec lui une honte indicible : honte de l’origine, de la naissance… Honte d’exister, qui précipite Dimitri dans l’alcool et les excès de son père et assigne Ivan à une résignation désabusée.
Alors que la propagation de l’athéisme plonge le peuple russe dans un doute existentiel, Fiodor Pavlovich, le père de la fratrie, incarne ce désarroi d’une dévotion en souffrance d’idole. Condamné à une existence au second degré, il s’affirme comme une parodie de lui-même. La disparition de Dieu n’a balayé ni la peine ni la culpabilité, mais laissé insatiable la faim d’être pardonné : faute de rédemption, Fiodor mène l’existence dérisoire d’un bouffon et ne récolte que la haine de ses fils. Seul le cadet Alexeï ouvre, confiant, le chemin vers une existence vivable, en opposant au règne généralisé de la honte la ferveur de l’homme simple.
Exprimant les craintes ineffables qui nous agitent, Dostoïevski trouve une ultime consolation dans la fièvre des mots échangés et l’ivresse dangereuse des aveux murmurés.


Babel,
vol. 1, 600 p.

Babel, vol. 2, 816 p. 

Quatrième de couverture : Il y a le père, Fiodor Pavlovich, riche, malhonnête et débauché, et ses trois fils légitimes : Mitia, impulsif, orgueilleux, sauvage ; Yvan, intellectuel, raffiné, intransigeant ; Aliocha, sincère, pieux, naïf. Et puis il y a le fils illégitime, Smerdiakov, libertin cynique vivant en serviteur chez son père. L’un d’eux sera parricide.
Roman complet et flamboyant, Les Frères Karamazov rassemble une intrigue policière, plusieurs histoires d’amour, des exposés théologiques et métaphysiques éblouissants et des personnages inoubliables déchirés par leurs conflits intérieurs. Sans doute le chef-d’œuvre de Dostoïevski.
Avec cette publication se conclut également l’immense entreprise de retraduction des romans de Dostoïevski entamée il y a plus de dix ans par André Markowicz.

Fédor Dostoïevski (1821-1881)
Les Frères Karamazov (1880)

Le nouveau groupe parisien a lu ce livre pour le 24 avril 2020.
Nous avions lu auparavant L'Idiot pendant l'été 1988, Une Femme douce en 1994, Le Rêve d'un homme ridicule en 1995, Carnets du sous-sol en 2011, et nous lirons en 2022 Le Joueur.

    Valérie
Anne-MarieChristineNathalie
Entreet Audrey
AnneFrançoisLauraMonique 

Laura(internaute qui rejoindra Voix au chapitre plus tard)
Bon, évidemment, je n’ai pas eu le temps de terminer l’ouvrage… Je l’ai en 4 tomes chez moi (vieille édition) et je suis bientôt à la moitié du troisième. Il faut avouer que j’ai craqué pour Le Château de Kafka juste avant, alors j’ai perdu plus d’une semaine, mais ce n’est pas bien grave, j’imagine que je peux toujours donner mon avis !
On ressent Dostoïevski dans toute sa puissance. Certaines pages (un grand nombre) sont époustouflantes. Comment être précise ? Les personnages, bien que caricaturaux par moments (je pense à Dmitri et Groutchenka particulièrement) ne font que montrer la réalité dans toute sa vérité. Le roman vit, les personnages existent. Dès que j’ouvre le livre, je ressens un sentiment étrange, un soupir de joie et de souffrance mêlées. Cela me rappelle la réplique d’Hiroshima mon amour : "tu me tues, tu me fais du bien". C’est exactement ça. Au fond, on aime la souffrance, notre propre souffrance, mais aussi la souffrance des autres, on en jouit. C’est d’ailleurs l’idée que l’auteur prend presque pour leitmotiv de son roman, répétée à plusieurs reprises. Je souffre à chaque page, et pourtant je veux continuer à lire, je ne sais pas comment j’accueillerai la fin. Je n’ai même pas encore l’idée d’une possible existence d’une fin dans mon esprit. Je ne veux pas que ce roman s’achève, après tout il est un accompagnateur de confinement.
Tout cela n’empêche que je trouve certains passages un peu longs. Je pense à l’enchaînement des livres sur le caractère infernal de Dmitri, il est bien infernal, Dmitri est un démon à mes yeux, fourbe. Bien que fascinée, j’en suis presque fatiguée. Et j’en viens à me dire : quand apprendra t-il de la vie ? Quand changera-t-il ? Pourtant je sais qu’il ne changera pas… Je suis peut-être un peu frustrée dans mon âme romantique. Mais après tout, il ne siérait jamais à Dmitri de partir en Sibérie labourer les champs ; et son amour pour Groutchenka ne peut vivre que dans l’idée qu’elle ne lui appartient pas. Il y aurait encore beaucoup d’autres choses à dire, mais je vais m’arrêter là. Grand ouvert.
Valérie
Je dois d'abord dire que je ne parlerai que du premier volume traduit par André Markowicz, puisque malheureusement je n'ai pas le second. Et finalement c'est une bonne chose, car je ne crois pas que j'aurais plaisir à lire le second, même avec ma volonté tenace de me dire qu'on doit toujours finir ce qu'on a commencé.
J'ai lu pour la première fois Les frères Karamazov alors que j'étais étudiante et débordais d'enthousiasme pour la lecture de la littérature classique russe.
Je m'aperçois avec un certain regret qu'aujourd'hui cette relecture n'a pas du tout la même saveur.
Tout d'abord, je ne trouve pas passionnants les échanges entre les différents protagonistes, tout est très théâtralisé à l'extrême – je pense notamment à la scène avec les deux femmes qui aiment nos Karamazov. J'ai été beaucoup gênée par cette grandiloquence verbale, ces caresses de mains qui n'aboutissent à rien.
Le personnage d'Aliocha reste mon préféré, on sent chez lui des vraies préoccupations existentielles, psychologiques et autres, tout au long du premier tome. Ce pourquoi finalement on crie au chef-d'œuvre.
J'avoue que les considérations spirituelles et religieuses à presque tous les chapitres m'ont ennuyée. J'avais lu sur Babelio que le chapitre nommé "Le grand Inquisiteur" valait à lui seul la lecture de ce livre. C'est donc avec énormément d'attente et d'espoir et de concentration que j'ai entamé le chapitre. J'ai eu peine à le terminer et il m'en reste peu de souvenirs, sinon une longue logorrhée dont on attend impatiemment le point final et on feuillette avec angoisse le nombre de pages qu'il reste à lire.
Je suis réellement déçue par ce premier tome et cela suscite beaucoup de questions. À ce jour, je pense que je lirai le second tome pour chasser cette désagréable sensation.
J'ai sur mon bureau, à l'école, une photographie de Tolstoï et le souvenir qui date pourtant de plus de 25 ans de la visite de son domaine à Iasnaïa Poliana. J'ai toujours aujourd'hui, l'envie tenace de relire ou lire ses livres.
Peut-être alors que j'ai confondu dans ma mémoire ces deux grands auteurs russes et qu'au final lire Dostoïevski à 18 ans n'avait été qu'un pensum. J'ai encore le souvenir lumineux aujourd'hui de la lecture de Résurrection de Tolstoï. Peut-être ceci explique cela.
Je suis néanmoins heureuse d'avoir relu Les frères Karamazov même si ce fut une lecture difficile. Je l'ouvre donc au quart.
François
Difficile en cette période de confinement d'échapper à la force entraînante de ce roman qui tombe vraiment bien. Peu à peu, la lecture s'est imposée comme la seule possible, presque à l'exclusive de toute autre. Comme une chance aussi, tellement elle nous oblige à prendre du recul.
Dostoïevski m'accompagne de loin en loin, et depuis très longtemps, mais cette lecture qui dure depuis des semaines a pris le pas sur les autres. Même si (concession aux réfractaires... ?), il faut reconnaître que la lecture des Karamazov n'est pas toujours facile ; son écriture hyper foisonnante peut être parfois déconcertante.
C'est que, comme beaucoup de ses personnages, Dostoïevski paraît animé par une volonté de tout dire, de ne rien oublier qui pourrait nuire à la connaissance des faits.
Détail révélateur : si le récit prend souvent l'apparence d'une chronique judiciaire, il faudra à l'auteur des centaines de pages pour en venir au procès. Mais des centaines de pages qui vont nous permettre de prendre la mesure de son génie visionnaire, pour peu qu'on accepte de le suivre et de s'abandonner à son lyrisme tous azimuts.
De cette force qui emporte tout sur son passage, que retenir ? La relation du vieux Karamazov avec ses fils, mais aussi et surtout la personnalité de chacun d'eux : les portraits sont inoubliables et faits pour mettre en valeur les conflits qui les habitent et s'enracinent profondément dans l'histoire familiale, mais aussi dans une Russie en pleine crise morale, religieuse et politique. Autant que leurs désirs paroxystiques, c'est la question religieuse qui est au centre du roman. Ce n'est pas un hasard si le narrateur fait d'Aliocha (un cousin germain de l'Idiot...) le personnage essentiel du roman. Au déchaînement des passions, c'est lui qui oppose – même s'il ne renie pas le sang des Karamazov – une tolérance et une compréhension dont le modèle se trouve dans les Évangiles et la figure du Christ.
Mais aucun des frères ne manque d'une certaine grandeur à la mesure des forces qui les dressent les uns contre les autres. L'athéisme flamboyant d'Ivan nous transporte aussi. Et ce n'est pas sans une certaine jubilation qu'on relit le passage de la légende du Grand Inquisiteur qui nous rappelle opportunément jusqu'où peuvent aller certains délires religieux. Voir aussi les figures emblématiques et antagonistes du starets, guide spirituel d'Aliocha et de Fédor, son vieux débauché de père. Les scènes qui les opposent sont inoubliables. L'alcool aidant, le père atteint des sommets dans le registre du cynisme et de la provocation. Et surtout de l'autodérision qui lui colle à la peau, tant elle fait partie de sa personnalité de "vieux bouffon" shakespearien... Mais le besoin d'humiliation est aussi un des centres de ce roman (et de bien d'autres), tout comme l'irrépressible besoin de confession que l'on retrouve chez presque tous les personnages et qui nous les rend si proches. À défaut de toujours partager leurs idées, nous partageons leurs discours. Au début était le verbe... et Dostoïevski est bien l'écrivain du verbe. Mais ses héros, qui semblent atteints d'une logorrhée insurmontable, aspirent aussi à un silence rédempteur.
Tous ces points devraient être plus étayés, mais il n'est pas facile de rendre compte de l'extraordinaire profondeur de ce roman que je vais continuer à relire et sur lequel je voudrais bien revenir de vive voix avec vous (j'aimerais savoir quels sont vos passages préférés...).
À signaler qu'il existe des romans plus courts de Dostoïevski qui sont très intéressants : Le Joueur, L'Éternel Mari et Les carnets du sous-sol.
Anne-Marie
J'ai eu beaucoup de mal à entrer dans le livre, et je n'ai pas réussi à le finir ; c'est un livre très étrange. À la fois intéressant et pénible. Je n'ai pas vu l'utilité de la moitié des actions des personnages pour faire avancer l'intrigue, qui est au fond, très simple : c'est l'histoire d'un meurtre, et comment le père insupportable et presque fou semble avoir provoqué ce qui lui arrive. Il est une sorte de bouffon symbolique de l'image stéréotypée que l'on se fait du Russe, ivrogne, sournois, pervers, lyrique, passant du rire aux larmes, débauché etc. Il est l'image de la faiblesse humaine. Les frères sont plus ambivalents, ayant des moments de lucidité et de générosité, aussi bien que de folie et de sensualité, sauf Aliocha, profondément religieux et qui essaie de sauver Mitia et Ivan de leurs excès. Le plus énigmatique est Smerdiakov, le fils illégitime, qui ne semble pas avoir une seule qualité ; il est, semble-t-il, définitivement perdu, le mal absolu. Le seul élément vraiment passionnant du livre, à mon sens, est le contenu philosophique de la pensée des frères, et celle de l'auteur qui s'exprime au hasard des événements, de temps en temps, au détour d'un échange, et c'est une belle surprise à chaque fois.
Par exemple, le dialogue entre le Starets Zosime et une de ses visiteuses sur la foi, les manifestations de l'existence de Dieu : comment retrouver la foi si Dieu ne se manifeste pas ? Et le Starets explique qu'on ne peut prouver l'existence de Dieu, on ne peut s'en persuader que "par l'expérience de l'amour qui agit", par l'abnégation dans l'amour du prochain, et la dame lui répond qu'elle ne pourrait supporter l'ingratitude de ceux à qui elle donnerait son amour : le dialogue est exemplaire, c'est très bien vu.
On sent la profondeur de la foi de l'auteur dans le poème du Grand inquisiteur, sur le thème de la liberté que l'homme ne parvient pas à accepter, puisqu'il préfère l'ordre et la sécurité, le matérialisme. La démonstration est cependant assez obscure dans ce passage, je préfère ailleurs les dialogues entre les personnages qui semblent beaucoup plus vrais, et montrent bien la faiblesse des humains pour laquelle l'auteur a finalement une grande indulgence. "Il y a des moments où l'homme aime le crime" dit Aliocha. Mais il ne juge pas, il est une sorte de miroir, il renvoie les hommes à leurs turpitudes. Le personnage d'Aliocha est profondément humain, mais il est en retrait, un observateur.
J'ai pour finir un sentiment mitigé alors que je n'ai pas achevé le livre, mais il a vraiment trop de longueurs inutiles.
Je l'ouvre aux ¾.
Audrey entre   et  
Œuvre théâtrale, œuvre philosophique, œuvre de vérité. Tout converge pour en faire une œuvre éloge de la parole.
- Une structure théâtrale
Les chapitres se succèdent dans ce livre comme des scènes, les parties comme des actes. Les personnages entrent et sortent et leurs entrées et sorties créent le lien entre les lieux et les situations. La scène se vide pour se remplir sous un autre décor, les personnages se croisent et se recroisent. Par hasard, par surprise, ou parfois par coup fourré.
De la sorte avance le récit, par rencontres successives, comme des scènes de théâtre qui s'enchaîneraient. Un exemple parmi des milliers : lors de la rencontre de Kolia et d'Aliocha devant la maison où est en train de mourir l'enfant, à la toute fin d'un chapitre où ils se déclarent tous les deux leur profonde affection, ou leur amour : "Je vous aimais énormément je vous aimais et je rêvais de vous (...) Bah, voici le docteur. Mon Dieu, il dit quelque chose, regardez quelle figure il a !" (p. 704). Et on passe au chapitre d'après, avec le médecin !
On reste dans des lieux assez restreints géographiquement. L'importance étant finalement la pensée, l'intériorité et l'exposé de ces pensées dans des lieux et avec des interlocuteurs qui se succèdent.
- Très centrales dans l'œuvre les questions autour de la croyance, du sens que peut prendre la cohabitation du mal avec l'existence de Dieu.
La bonté (dans sa dimension chrétienne, en particulier) m'a paru magnifiquement exposée, notamment dans les débuts, lors des rencontres du starets avec les habitants (en particulier la femme qui a perdu son enfant). Une bonté extrêmement prégnante aussi dans la biographie du starets.
Et puis Dostoïevski nous décrit de très belles relations humaines. Un exemple, celle entre le starets et son ordonnance, cet homme qu'il a battu et par lequel s'effectuera sa révélation sur lui-même, sa transformation définitive. Leurs retrouvailles représentent aussi un très beau moment (p. 430). Dans ce livre la progression de la pensée semble devoir se faire grâce, et par la confrontation à l'Autre.
Dostoïevski nous livre aussi de très belles pages sur l'amour (là encore, sous le jour chrétien, mais il est toujours possible ''d'éponger'' cette dimension chrétienne), desquelles émane une vaste réflexion sur l'impact de l'homme sur l'Autre, mais aussi sur son environnement au sens large, et puis sur la nature ; cela résonne de manière particulière en cette période d'épidémie mondiale. Lancinante, répétitive jusqu'à l'obsession, la question de l'existence de Dieu tout au long de cette œuvre ! Dieu, le bien et le mal, ces questions traduisent des confrontations intérieures permanentes et nous donne à voir des pensées qui s'entrechoquent.
Je vois là un auteur qui expose tout à la fois un point de vue et des contradictions. C'est finalement un roman très philosophique.
- Puis, autour de toutes ces questions métaphysiques, philosophiques, vont se succéder des problématiques plus concrètes et non moins profondes sur la nature de l'homme.
Le relief et l'épaisseur de notre nature humaine surgissent après le crime, à la recherche du meurtrier.
Le personnage de Dimitri incarnera cette complexité humaine, ses contradictions, ses horreurs, ses beautés, sa bonté sublime, sa part incontrôlable et obscure, ses pulsions contradictoires. L'homme dans son imperfection, en somme !
Est-ce de cela dont sera coupable Dimitri ? Est-on coupable pour avoir tué ou pour avoir souhaité une mort ? Dimitri, c'est l'homme impulsif, débordant, excessif, emporté, violent, exalté, dépensier. Il est exactement l'inverse de l'homme docile, rangé, conforme, méticuleux, au pas, ordonné : celui dont les apparences sont lisses et rassurantes.
Ô combien, cela nous renvoie à nos sociétés de la notation où l'on juge en un clic. Simplifiant tout comportement et le résumant à une note ! Une simple et si pauvre note. Laquelle fait fi de la personnalité de l'être jugé. Avec quelle note calamiteuse se retrouverait aujourd'hui Dimitri !! Un homme pourtant bon, honnête, sincère, aimant. Un homme touchant par sa complexité précisément. Il est dépassé par ses tumultes. Il témoigne d'une certaine faiblesse.
Cette épaisseur de l'Être, la force des sentiments et des comportements contradictoires, donnent une grande force à ce récit qui échappe à toute tentation de caricature et de simplification. À travers cette complexité exposée et assumée, ce livre se fait celui des contradictions, des oppositions des doutes et des débats où se déploie une très riche dialectique. Pour tout cela c'est une œuvre qui grandit, nourrit son lecteur, une œuvre troublante : "l'homme est large terriblement large'' (p. 958). Et épais et complexe pourrait-on rajouter à la lecture de ce milliers de pages qui n'ont fait que le démontrer.
- Un dernier point me paraît très important dans cette œuvre, c'est la quête de vérité très forte : tant dans le désir de balayer si largement et profondément réflexions, doutes, questionnements – que traduit donc l'approche philosophique –, que par la rigueur du travail produit. Par exemple : les recherches faites par Dostoïevski afin de vérifier la vraisemblance et la vérité des faits évoqués, l'aspect parfois documentaire sur la justice, le starets, certains faits divers, etc.
Mais avant tout cette quête de vérité ressort à travers la quête perpétuelle des personnages qui semblent tous à la recherche d'une vérité personnelle, d'une analyse fouillée de leur âme, de leurs actes, de leurs intentions les plus enfouies, les plus inavouables parfois. Tous témoignent (sauf peut-être Smerfiakov) d'une honnêteté extrême envers eux-mêmes et les autres. Ils exposent ce qui leur semble vrai, même s'ils changent d'avis dans la minute. Il y a un eux une SINCÉRITÉ troublante. Ils exposent honnêtement leurs craintes, leurs bassesses, sondent le fond du motif de leurs actes, leurs pensées profondes, ils avouent leurs actes méprisables, vils, médiocres ou pitoyables. Ils disent leurs hontes, leurs postures, révèlent (et se révèlent) les mensonges qu'ils ont tenté de se faire à eux-mêmes. Il y a évidemment là quelque chose de l'ordre de la confession (un exemple p. 725, aveux de Katia et de 700 à 703 dans la discussion entre Kolia et Aliocha).
Une chose aussi surprenante et très touchante : les gens se croient les uns les autres et savent que l'Autre cherche à dire vrai. Leurs paroles comptent. Ils s'écoutent et peu importent les contradictions, ou même quelques mensonges.
Le passage de la dernière rencontre entre Dimitri et Katia résume d'ailleurs cela parfaitement : "ils se tenaient des propos presque absurdes et exaltés, mensongers peut-être, mais ils étaient sincères et avaient en eux une confiance absolue" (p. 941).
Je terminerai là-dessus parce que cela résonne aussi avec la fin du livre, cette belle exhortation à se souvenir. À garder en mémoire les moments forts qui unissent les Hommes entre eux (en l'occurrence Aliocha et les enfants) et j'aimerais, moi, pouvoir me souvenir de cette œuvre, m'en approprier des réflexions fortes et en faire quelque chose dans ma vie...
En écho aussi ... à cette pandémie qui questionne tant les liens ?? J'ouvre entre ¾ et entièrement.
Monique
Quel livre ! Quelle ode à la Russie, au peuple russe dans sa diversité et quelle spiritualité ! J'ai adoré ce livre ; il m'a tenue en haleine pendant toute cette période de confinement ; j'en ai distillé les pages comme celles d'un produit rare, précieux, dont on ne veut pas qu'il s'épuise. L'amour de la Russie et de son peuple explose de la première à la dernière page : un peuple passionné, écartelé entre plaisirs terrestres et spiritualité. Un peuple omniprésent dont la parole s'exprime à tous les niveaux, du plus démuni au nanti. Un peuple "qui n'est pas servile après deux siècles d'esclavage, un peuple libre d'allures et de manières, ni vindicatif, ni envieux", dit le starets.
Le fait de centrer le livre autour de trois frères aux personnalités totalement différentes – le mystique, l'intellectuel, le dévoyé – permet à Dostoïevski une exploration de l'âme humaine sous toutes ses facettes, avec des répercussions dans toutes les couches de la société, où des personnages annexes, eux aussi très typés, enrichissent le récit, le déploie de façon passionnante. Nous avons là, une foule de détails piquants sur les mœurs de l'époque, la vie dans les isbas misérables, les demeures familiales de la petite bourgeoisie, les troïkas, "les ruelles, les impasses sombres désertes, théâtre d'aventures, de surprises, parfois de perles dans la boue". Les descriptions alternent avec des dialogues tout en rebondissements qui accrochent le lecteur ; on est suspendu ; c'est très fort, très riche, c'est l'histoire de tout un peuple aux personnages très réalistes, pris dans l'engrenage de leurs passions. C'est Dostoïevski et son regard intérieur, son art d'explorer l'âme humaine, sa fougue, ses revirements, ses espaces secrets, ses rêves inavoués, ses interdits. C'est une réflexion extrêmement subtile des ressorts intimes de l'être humain, de sa complexité. C'est une plongée dans l'âme russe, passionnée, excessive, d'êtres hors-sol, sans limites, qui vivent leur destin au bout et même au-delà de leur être, dans un questionnement permanent sur leur lutte entre le bien et le mal.
Chaque personnage, très vivant, est ainsi l'objet d'un roman en soi : Mitia, voyou au grand cœur, écartelé entre son appétence pour les excès, les ripailles pimentées de personnages sulfureux, et son sens de l'honneur, illustré par les deux femmes de sa vie, Grouchenka et Katia. Fiodor Pavlovitch, petit hobereau rusé, sensuel, corrompu. Aliocha le pieux, le réconciliateur. Ivan, l'intellectuel, le nihiliste qui se laissera toucher par la grâce. La spiritualité est omniprésente dans ce livre : "Sur la terre nous sommes errants… nous avons la sensation mystérieuse d'un lien vivant qui nous rattache au monde céleste ; les racines de nos sentiments et nos idées ne sont pas ici, mais ailleurs", dit le starets Zosime ; et plus loin : "Le Seigneur sauvera la Russie, c'est du peuple que viendra le salut, de sa foi, de son humilité". Cette spiritualité est manifeste dans la parole du starets, mais aussi dans celle des trois frères aux moments cruciaux de leur vie.
La façon dont Dostoïevski a construit son roman et déroule l'intrigue maintient l'intérêt du lecteur tout au long du livre. Il y a des passages magnifiques : le passage où Mitia se tient dans la nuit à l'ombre d'un massif, sous la fenêtre du père, est extraordinaire : on sent le désarroi, la folie, la confusion de son esprit, tout cela est décrit de façon précise, haletante… Autre passage, celui où Ivan "demeure immobile, la tête entre les mains lorgnant toujours le même point sur le divan… Visiblement quelque chose à cet endroit l'irritait, l'inquiétait". Ce dialogue avec le diable, ce dédoublement de la personnalité d'Ivan, cette partie cachée de lui-même qu'il refuse de voir sont fantastiques et conduits de façon très habile par l'auteur.
J'ai été subjuguée par la beauté de ce livre, suspendue à l'intrigue, l'action, la vérité, l'humanité des personnages. La façon dont ils vivent leurs épreuves, leur réflexion, leurs revirements sont d'une grande richesse. Je me suis efforcée de lire lentement, de méditer chaque phrase, alors que mes doigts brûlaient de tourner les pages.
Ce livre est un chef-d'œuvre. Je l'ouvre en grand.
Christine
J'avais lu, il y a près d'une quarantaine d'années, avec beaucoup d'enthousiasme Les frères Karamazov.
Dostoïevski a mis toute sa vie dans ce livre. La structure du livre est admirable. Les personnages vivent sous nos yeux de lecteur. Les histoires annexes, telle celle d'Ilioucha, renforcent l'intérêt de la lecture.
J'ai apprécié le fond historique. L'intrigue se situe à une époque où l'ancien monde russe s'estompe. Des idées nouvelles naissent, la société évolue, mais les rapports maître/serviteurs que décrit Dostoïevski ne se sont pas encore affranchis de l'ancien servage. Les trois frères et leur père sont l'incarnation de cette époque.
Cependant, j'ai relu ce roman avec moins d'enthousiasme que la première fois. Le récit s'étire à cause des nombreuses digressions. Dostoïevski expose très longuement son point de vue sur l'intérêt de la religion. J'ai été déçue par la fin dont je ne me souvenais pas. Elle ne s'accorde pas du tout à la psychologie de Smerdiakov telle que je l'avais perçue.
J'ouvre ce livre aux ¾ car c'est un livre à lire ne serait-ce que pour sa culture générale.
Nathalie
Je suis incontestablement plus Tolstoï que Dostoïevski. Les 300 premières pages n'ont pas été particulièrement un plaisir de lecture. La frénésie de l'écriture, souvent convulsive, les mots qui se répètent et se bousculent sans cesse, l'effusion verbale m'ont pas mal agacée au début. Il faut dire que je n'étais pas dans le même tempo, confinement oblige ! Du coup, je me suis intéressée aux différentes traductions. Il se trouve que j'avais à ma disposition la traduction de Henri Mongault (Folio avec en préface un texte de Freud : "Dostoïevski et le parricide"), celle de Boris de Schloezer (chez Stock) et celle dans laquelle je me suis réellement plongée de Markowicz. La comparaison des traductions que j'ai trouvée passionnante m'a aidée à poursuivre ma lecture.
Les russophones s'accordent à dire que la traduction de Markowicz serait la meilleure car plus proche de l'écriture de Dostoïevski. Et Markowicz indique à quel point il lui tenait à cœur de respecter la structure de la langue de l'auteur qui ne cherche pas la belle langue. Ce qui pour le moins est incontestable. Les 300 premières pages passées, j'ai commencé à vraiment être accrochée et à ne plus pouvoir quitter le livre. Je l'ai lu de façon addicte sans sauter un seul mot. La rupture du ton lorsque l'on se trouve au monastère m'a aidée. Une écriture calme, sereine, qui s'étire notamment grâce au personnage du Staretz. C'était plus en phase avec ce que je vivais. Et puis surtout m'apercevoir que Dostoïevski pouvait avoir une autre écriture que celle qui représente au mieux ses personnages excessifs, exaltés, bouffons, voire hystériques m'a permis de mieux accueillir la suite des aventures de Mitia. Car même si Dostoïevski prétend entreprendre la biographie de son héros Alexeï Fiodorovitch Karamazov, l'intrigue porte d'avantage sur les dilemmes et le destin de Dimitri Fiodorovitch Karamazov, le premier fils. Alexeï est une sorte de passeur (il ne cesse de passer d'un personnage à l'autre) ; on connaît finalement assez peu de choses sur Aliocha à part sa croyance en Dieu qui se fond avec son amour du prochain. Il incarne la bonté, la sincérité, la franchise. Alexeï, plutôt qu'un héros, est, selon moi, celui que le lecteur suit pour découvrir ce qui se passe entre les uns et les autres. Une sorte d'accompagnateur tel Virgile pour Dante. Les frères K. représentent respectivement selon moi l'idéaliste chrétien (Alexeï qui en outre a le super pouvoir de lire dans l'âme des autres, voire de pressentir ce qui va se passer), le Rationaliste (Ivan), le possédé par ses émotions (Dmitri), et le Mauvais (Smerdiakov). C'est l'idéaliste chrétien qui l'emporte. Le Mal se suicide, Le possédé par ses émotions est condamné et le Rationaliste devient dingue après avoir discuté avec le diable, lors d'un épisode hallucinatoire. Ceci étant, le roman construit comme un roman policier n'étant pas achevé, on peut imaginer que cela change avec les années ! On sait dès le début que le père est mort de manière tragique et mystérieuse. On saura qui est le coupable, on sait qu'un innocent sera condamné, mais on ne saura pas si Ivan mourra ou si Dmitri parviendra à s'enfuir. Dostoïevski travaillait au second volume quand il est décédé. Le narrateur, qui est quelqu'un dont on ne connaîtra jamais l'identité, raconte ce drame 13 ans avant les faits. On ne sait donc pas ce qui se passera durant toutes ces 13 années. J'ai pensé parfois en le lisant à Agatha Christie, pour la composition, notamment dans l'installation des personnages (je me suis demandé si elle s'était inspirée de Dostoïevski !) et à Eugène Sue, non seulement par le côté feuilleton avec ses longueurs, mais aussi par toute cette sentimentalité dramatique. Il me manque les nuances. Et puis surtout je n'apprécie pas plus que ça que les personnages soient tous ou quasiment névrosés ou atteints de psychose, quand le vrai criminel n'est pas un psychopathe ! Sans compter l'hystérie des femmes relativement pénible. Elles sont toutes à moitié folles ou complètement ! Le dernier livre consacré à l'audience qui se terminera par la condamnation d'un innocent est pour moi la plus faible partie du roman, dans laquelle des coupes auraient pu être faites. Mais il y a de très très beaux chapitres. J'ai apprécié toutes les discussions d'ordre théologique et métaphysique qui font apparaître les angoisses des uns et des autres face à un monde qui est en train de perdre Dieu ("Si Dieu n'existe pas, tout est permis") ; j'ai beaucoup aimé le livre (X ; il y en a XII) sur les collégiens, Kolia et les autres, avec l'histoire très émouvante du gamin Ilioucha qui lui a un père aimant qu'il aime profondément (ce qui est censé je suppose faire le pendant aux relations des frères K. avec leur propre père). Et puis il y a toutes les notions de honte, d'humiliation, de déshonneur, tous les malheurs de la dignité humaine que Dostoïevski aborde avec une immense sensibilité et beaucoup de finesse. C'est pourquoi j'ouvre aux ¾.
Anne
Par cette période d'immobilité, le livre Les Frères Karamazov fait galoper, courir d'un chapitre à l'autre sans discontinuer. Coups de théâtre sur coups de théâtre. Dostoïevski aurait pu être un auteur de théâtre, l'acte et le corps sont complètement engagés et m'ont donné sentiment d'être parmi eux, bouleversée, bousculée, maltraitée, accompagnée de cette lumière interne qui illumine. Son exaltation pour la vérité permet à Dostoïevski d'atteindre, par un renversement étonnant, les sommets de la spiritualité, et dans les atmosphères les plus sordides. C'est que, au cœur de chacun de ses personnages, il montre qu'il y a une âme vivante comme une lumière éternelle et universelle.
Dostoïevski s'interroge sur la liberté, dont celle de l'homme moderne qui devient prisonnier de lui-même, en cela il est prophète, visionnaire. La liberté tue. Mais la religion, la croyance, seraient-elle salvatrices ? La foi permettrait tout de même de lever un regard particulier sur la bonté.
Il faudrait étudier le livre longtemps, le relire, pour en tirer toutes les leçons tant il est complexe.
Il est dit que Dostoïevski est devenu réactionnaire par la suite ; sans doute voyait-il déjà les limites, les catastrophes, qu'annonçait ce nouveau monde. En laissant les personnages aller au bout d'eux-mêmes, il va de soi qu'ils deviennent fous… ou sages. C'est de circonstance, et cela pose une question actuelle, peut-on connaître la sagesse sans avoir connu la folie ? Ne sommes-nous pas en plein dedans, notre folie capitaliste, n'est-il pas temps de tirer les leçons de l'excès. Le pourrons-nous ?
Sans doute Dostoïevski cherche-t-il des réponses en même temps qu'il écrit. Il pose ses personnages, il les fait parler, et il attend leurs réponses. Il est un auteur en quête des vérités qui surgissent sous sa propre plume.
La dramaturgie de ce livre est extrêmement bien construite. Le rôle d'Alioucha, au centre, détient la bienveillance sans laquelle rien ne peut tenir. Elle existe grâce à la transmission du Starets. Ce sage homme, un bon père dans ce livre qui parle tant de la transmission du mal. Ceci permet à Alioucha de développer et d'exercer cet art sur son entourage : "il faut quand même le dire à quelqu'un. À l'ange dans le ciel…. Tu écouteras, Alioucha, tu jugeras, tu pardonneras". Le mal n'est donc pas total, mais cette bienveillance ne peut pourtant rien changer à l'ordre des choses (ou à leur désordre), car il est lui-même coupable (plus calmement, plus inconsciemment) d'un désir de mort du père, et il n'a pas pu empêcher Ivan de donner la permission à Smerdiakov de tuer le père. Dans ce livre, les désirs de mort envers le père se présentent les uns dans les autres comme des poupées russes.
Mais je vais ici un peu parler de moi pour dire plus, précisément ce que j'ai éprouvé à la lecture. Ce livre m'a fait faire une petite introspection, et j'ai remarqué combien j'ai laissé dans l'oubli des choses de moi-même. En vérité, elles se sont plutôt transformées et ont mué, laissant leur vieille peau au bord de la route. À bien regarder, je pense que ma personnalité originaire était microscopiquement constituée des aspects dramaturgiques de ce livre. Je n'en ai pas fait la même chose bien sûr. Je regarde loin dans mon passé et me souviens qu'ayant trouvé un certain confort à vivre, j'ai abandonné les amours excessives, les haines retenues, la quête d'une liberté folle... J'ai en mémoire avoir rangé ces sentiments bouillonnants et un beau jour, comme on dit… Cela a dû se passer après l'adolescence… j'ai fait le compte, je n'avais rien à y gagner, et j'ai accédé progressivement au monde de la négociation. Il y a moins de grandeur à cela. Alors, en consolation, j'ai beaucoup fréquenté les livres. J'ai retrouvé dans cette région de la littérature tous ces personnages en moi qui souhaiteraient tant évoluer hors des chemins battus.
Très impliquée dans la lecture des Frères Karamazov, j'ai regardé, écouté chacun agir, comme si j'avais été embarquée dans l'aventure. Je les ai tous aimés. Les personnages pleurent, rient, mentent comme ils respirent, disent trop la vérité, aiment tout détruire et, avec les ruines, reconstruire, ils haïssent pour ne pas mourir, ou pour mourir – mieux vaut provoquer la mort que la subir – ils ont l'amour de la mort autant que de la vie, l'amour de la peur aussi. Ils vivent au Mont Olympe, dans la région superbe et enragée des Dieux, où survient anachroniquement le Christ Alioucha (sauf que le Christ n'aurait pas souhaité tuer son père, mais le livre est plein de contradictions n'est-ce pas) qui prend leur fardeau sur lui en souriant et les fait parler. S'il s'oppose à son frère athée, Ivan, dans une superbe conversation, c'est par fidélité, par tendresse, par espoir, et pour faire la nique à la rancune, la peur, le mépris, la fierté, la rudesse, la cruauté, la culpabilité, tous de service au long du livre. Ce roman est une sorte de danse effrénée des sentiments, qui ouvre pourtant des portes inattendues, celle de Dieu, comme recelant en son sein la beauté, le mystère situé au centre de chaque homme dont les plus ténébreux, une lumière. Dostoïevski délivre un message spirituel.
La dramaturgie de ce livre est constante, les situations sans cesse inattendues, les atmosphères grandioses, presque fantastiques, comme la scène de Dimitri dans le jardin le soir du meurtre du père. Par contre les femmes sont représentées de façon négative. Elles sont garces, même l'ingénue Lisa. Aucune ne peut rester intègre. Katerina devient hystérique, aussi misérable que superbe. Elles sont capables du pire et du meilleur mais toujours dans la dépendance avec l'homme. Il n'y a pas de figure féminine entière, une Marianne ; je le déplore car, sous la plume talentueuse de Fiodor, elle aurait été inégalable.
Sinon, ces personnages presque mythologiques sont comme des arcs bandés prêts à lâcher leurs flèches qui ne cessent pas de recharger l'arme de Cupidon. Je n'aime pas les livres longs, force est de me dire qu'il y a des exceptions. Ce livre aurait-il gagné à être raccourci ? Non, il est comme il est. Tout est juste, tout démontre quelque chose, tout va à son paroxysme et pose des questions sur l'humanité. Libre à moi tout de même d'avoir passé quelques pages. Au début où j'ai eu du mal à entrer dans les histoires entre hommes d'église. Puis à la fin où l'on arrive enfin au procès, que j'ai trouvé trop long, bien que remarquablement écrit et laissant une place d'honneur aux questions de la justice.
La dramaturgie dans son ensemble m'a tenue en haleine à 300 %. La présence des enfants qui termine le livre est très bien, elle laisse le monde s'ouvrir sur l'avenir. Alors, j'ouvre le livre à 300 %, moins 100 % pour les pages que j'ai laissées un peu en rade, cela fait donc 200 %, mais on n'a le droit qu'à 100 % à Voix au chapitre, va donc pour 100 %, en entier quoi.

 

                                   
Nos cotes d'amour, de l'enthousiasme au rejet :
à la folie
grand ouvert
beaucoup
¾ ouvert
moyennement
à moitié
un peu
ouvert ¼
pas du tout
fermé !

 

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