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 Quatrième de couverture : Cette uvre est à la fois roman, histoire et poésie. En imaginant les Mémoires d'un grand empereur romain, l'auteure a voulu "refaire du dedans ce que les archéologues du XIXe siècle ont fait du dehors". Jugeant sans complaisance sa vie d'homme et son uvre politique, Hadrien n'ignore pas que Rome finira un jour par périr, mais son réalisme romain et son humanisme hérité des Grecs lui font sentir l'importance de penser et de servir jusqu'au bout."... Je me sentais responsable de la beauté du monde", dit ce héros dont les problèmes sont ceux de l'homme de tous les temps: les dangers mortels qui du dedans et du dehors menacent lescivilisations, la quête d'un accord harmonieux entre le bonheur et la "discipline auguste", entre l'intelligence et la volonté. | Marguerite Yourcenar (1903-1987) | ||||||||||||||||||||||
| Nous avons lu ce livre en 1988. Nous avions lu auparavant L'uvre au noir et lirons en 1999 Ana, soror À cette époque nous n'avions pas encore ce site... | |
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| Le nouveau groupe parisien a lu Mémoires d'Hadrien en juin 2021 : Anne, François, Françoise, Ana-Cristina | |
Anne
        J'ai suivi le cours des pensées d'Hadrien avec un très profond 
        plaisir. J'ai le sentiment d'avoir rencontré un homme de grande 
        valeur, et jamais au cours des pages, il ne m'a déçue. Sans 
        doute aussi ai-je pensé avoir rencontré Marguerite Yourcenar 
        qui, bien qu'elle s'en défende dans une interview, parle certainement 
        là de son double masculin, plus qu'aucun auteur ne l'a jamais fait, 
        je trouve. La beauté de l'écriture est à chaque ligne 
        étonnante, son intelligence aussi. Je souhaiterais vivement pouvoir 
        m'engager dans de telles réflexions ! Et me remémorer ma 
        vie de cette façon dont le protagoniste traite ses souvenirs. Et 
        puis les descriptions des paysages, des gens, des agapes procurent un 
        vrai plaisir, "comme si on y était". C'est encore un 
        texte poétique suivant le fil exigeant d'une belle philosophie. 
        C'est aussi un livre sur le pouvoir avec toutes les cruautés qui 
        y sont inhérentes, mais ici il y a un authentique sens du devoir, 
        un amour de la patrie qui semblent devenus bien rares dans le monde actuel, 
        et que cet homme équitable mène avec le plus de justesse 
        possible. L'ambition d'Hadrien est à la hauteur de son besoin d'être 
        utile, et sa conscience professionnelle se montre de la plus haute qualité. 
        Tout cela est remarquablement dit. Je remercie profondément Marguerite 
        Yourcenar d'avoir écrit ce livre. Je me rends d'ailleurs compte 
        que c'est la première fois que je remercie un auteur pour son ouvrage. 
        J'ouvre le livre en grand.
        François
        Très beau roman dont on aimerait relire indéfiniment certains 
        passages : le début par exemple avec l'évocation de ce qui 
        a fait la valeur (et parfois les malheurs) d'une vie qu'Hadrien s'apprête 
        à quitter. Cette vie est tout de même celle d'un empereur 
        romain à qui Marguerite cède la parole par le truchement 
        d'une correspondance avec le jeune Marc-Aurèle. Bien malin celui 
        qui pourrait clairement distinguer les fils secrets qui relient l'auteure 
        et Hadrien. Comment imaginer plus beau masque? Les mémoires sont 
        un roman historique, philosophique mais avant tout poétique même 
        si l'histoire et la culture sous forme de méditations et de réflexions 
        personnelles y occupent une grande place. Elles lui donnent un cadre universel 
        qui n'est pas sans rappeler parfois pour des raisons différentes 
        Borges et Flaubert. À la relecture, je reste, comme beaucoup, frappé 
        par la splendeur de l'écriture qui fait oublier quelques passages 
        un peu longs. Par principe, elle ne se résume pas. Elle relève 
        d'un équilibre miraculeux que je laisse à des spécialistes 
        le soin de définir avec plus de précision. "Un archaïsme 
        savant" qui colle parfaitement à la personnalité d'Hadrien 
        dont elle parvient miraculeusement à faire un être aussi 
        proche que lointain du lecteur. Comment mieux dire l'intime et l'universel, 
        l'objectif et le subjectif sans jamais forcer ce qui ne doit et ne peut 
        que rester un mystère comme celui auquel Hadrien, pour tenter se 
        distraire de la mort de l'amant, se fait initier à Éleusis. 
        Formulé, il n'aboutirait, qu'aux évidences les plus banales 
        ; là est justement sa profondeur. Le final avec tout ce qui touche 
        à la mort et au destin de l'empire romain confronté à 
        celui de la Grèce est magnifique. Il offre un bel exemple de fidélité 
        qui n'exclut pas même les manquements.
        À écouter sur France Culture, une lecture d'un passage du 
        roman sur les amours d'Hadrien et d'Antinoüs ("Marguerite 
        Yourcenar, l'aide-mémoire d'Hadrien" par Elsa Lepoivre).
        Françoise
        Marguerite Yourcenar nous emmène à cheval suivre les campagnes 
        militaires d'Hadrien, prête à l'homme un corps, qui, après 
        avoir tant vécu, se dérègle et donne à l'empereur 
        une voix qui médite sur l'art de gouverner. 
        Le projet est vertigineux, l'écriture élégante, la 
        pensée juste. 
        Dans ses toiles, Chardin suspend dans les airs la beauté et l'essence 
        des choses les plus familières. C'est pareil ici. C'est sublime, 
        c'est un peu ennuyeux à la longue. Il nous est demandé de 
        s'élever, de prier et de célébrer la vie, mais celle-ci 
        est un trop contenue dans sa forme. J'ouvre en grand ce livre.
        Ana-Cristina
        J'ai beaucoup aimé ce livre, une "méditation 
        écrite d'un malade qui donne audience à ses souvenirs" 
        (p. 29). J'ai aimé son écriture élégante, 
        sa construction solide et légère à la fois. Chaque 
        chapitre représente une marche d'escalier (une étape). Sur 
        la dernière est posée la mort d'Hadrien, mais aussi sa gloire 
          il est idolâtré.
        Arrivée à la fin du livre, j'ai regretté de ne pas 
        avoir assez pris mon temps. Cette sensation ressemble à celle que 
        j'ai parfois à la fin d'un séjour dans une ville que j'aime, 
        celle de ne pas avoir, lors de mes marches dans ses rues, assez regardé 
        et écouté. J'ai alors ouvert le livre au hasard, et relu. 
        J'étais toujours aussi éblouie, plus peut-être.
        J'ouvre en grand.
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