Quatrième
de couverture :
La Fée-Cinéma est le récit autobiographique
dAlice Guy : première femme cinéaste du monde.
Première
biographie : |
Alice Guy (1873-1968)
|
Nos
13 cotes d'amour
|
Etienne(avis
transmis)
Une lecture très intéressante que celle de La Fée-Cinéma,
Alice Guy a vraiment eu une vie passionnante et c'est en effet une injustice
qu'elle ne soit pas plus connue. Cependant je dois avoir un problème
avec les autobiographies car comme pour celle
de Bergman je n'ai pas vraiment eu de plaisir de lecture, je dirais
même que je n'ai pas très bien compris la programmation de
ce livre
C'est un journal, tout y est factuel et on ne ressent que
peu ou pas d'analyse ou d'affect par rapport à ce qu'elle dit (un
exemple parmi d'autres : on apprend que son mari est saisi du "démon
de midi " mais on ne sait pas du tout ce qu'elle ressent). Je l'ai
donc pris comme un témoignage passionnant, mais je n'ai pas vraiment
senti de portée littéraire à ce livre
J'ouvre
au ¼ par respect pour cette femme extraordinaire.
Rozenn(avis
transmis)
Je n'ai pas fini le livre. J'ai vite abandonné. J'admets que c'est
un témoignage intéressant mais trop plat.
Muriel
Ce n'est pas littéraire mais c'est intéressant.
Je suis contente de découvrir Alice Guy. Je n'en avais jamais entendu
parler. Je suis stupéfaite qu'une femme de cette époque
ait fait tout cela.
Le livre est très intéressant. J'aime mieux l'intérêt
du livre que sa portée littéraire.
Danièle
Ce livre est pour moi une autobiographie touchante : Alice Guy est obligée
de faire sa promotion elle-même à la fin de sa vie, quand
plus personne ne la connaît et qu'elle n'exerce plus. Et les préfaces
qui l'introduisent confirment ce fait incroyable : la première
réalisatrice de film au monde est tombée dans l'oubli dans
la deuxième moitié de sa vie, qui fut fort longue, et n'a
été redécouverte que depuis peu !
J'ai trouvé beaucoup de charme dans la première partie du
livre : le charme de l'Ancien temps - un peu comme Marguerite
Audoux, mais dans un contexte très différent, (l'activité
dans les rues d'alors : tondeurs de chiens, coupeurs de chats, porteurs
d'eau p. 78), les personnages connus qu'elle a côtoyés,
ceux avec qui elle a collaboré et qui l'ont ensuite laissée
dans l'oubli, mais aussi ceux qui ont cru en elle. Elle déroule
ses souvenirs en essayant de n'oublier personne, mais aussi en montrant
la part essentielle qu'elle a eue et pour laquelle elle a dû combattre.
Car, avant tout, elle a eu une vie passionnante, et son livre se veut
documentaire. J'ai trouvé ses commentaires techniques très
intéressants, car ils témoignent d'une époque fertile
en inventions, ici dans le domaine de la photographie (p. 80), avec ses
perfectionnements quotidiens, la part du hasard et l'investissement total
(p. 106). Elle montre comment les progrès dans ce domaine
a pu contribuer à la connaissance scientifique : (comment les chevaux
se déplacent réellement, p. 107 ; la respiration comparée
chez les hommes et les animaux, le comportement des "fous"
)
Elle nous parle aussi des avancées sociétales : les acteurs
sortent de l'anonymat, et sont payés, pour un travail qui au début
des essais n'était que bénévolat (p. 144).
Les critiques qu'elle adresse aux frères Lumière, inventeurs
du cinéma en 1895, mais à qui elle reproche de ne montrer
"aucun intérêt pour l'éducation ou le divertissement",
sont peut-être sévères. Mais il est vrai qu'elle est
la première à avoir produit des films de fiction. Tout particulièrement
en se montrant déjà une féministe engagée.
Dans La Fée
aux choux, les enfants naissent dans les choux, sans considération
de sexe. Le comportement machiste apparaît avec beaucoup d'humour
dans ses films : j'ai bien ri en visionnant Les
résultats du féminisme, critique pleine d'humour
où les rôles hommes-femmes sont inversés
un
moment seulement ! Elle s'attaque même déjà au harcèlement
sexuel !
Pour revenir au livre, j'ai moins aimé la seconde partie, dans
laquelle elle nous raconte ses pérégrinations dans le monde
entier, car l'énumération m'a paru à la longue fastidieuse
et sans rapport avec ce qu'elle a apporté au cinéma. Mais
je dois dire que là aussi j'ai eu la nostalgie de cette époque
où l'on pouvait rencontrer en France, en Europe, et dans les autres
continents, différentes couches de populations avec leurs murs
particulières et pittoresques. Nous vivons maintenant dans des
cultures qui se sont homogénéisées, sans devenir
égalitaires pour autant.
Ce qui ressort du livre, c'est qu'Alice Guy se distingue par sa soif de
connaître, d'apprendre et d'inventer. Réceptive et réactive,
elle tire des idées de tout ce qui l'entoure. Elle nous raconte
sa passion du bidouillage, qui lui a permis de faire d'astucieuses trouvailles
techniques au service de ses idées. J'ai noté, par rapport
aux films de l'époque, un goût pour la couleur
peut-être
féminin ?! Je me sauve, pour ne pas tomber sous les coups des féministes
pur-sang !
J'ouvre à moitié.
Monique L
C'est un livre intéressant qui laisse un goût amer en tant
que femme, vu le machisme dont a été victime l'auteure,
mais j'ai vite été lassée.
Pour moi c'est trop factuel : cette énumération de faits
correspond sans doute au besoin de l'auteur de rétablir sa vérité.
On ressent la frustration mais pas la flamme de la création, ce
que j'ai trouvé dommage. Tout semble technique et en rapports de
force, sans affect. J'aime heureusement les vieux films en noir et blanc
muets ou parlants et c'est ce qui a accompagné cette lecture que
j'ai effectuée sans véritable plaisir. D'une autobiographie,
j'attends plus que des faits, j'espère rencontrer un peu l'auteur.
L'intérêt de ce livre est de sortir de l'oubli une femme
qui a été victime du machisme, mais pour moi ce n'est pas
suffisant pour l'apprécier. Les deux préfaces qui précèdent
le récit ne m'ont pas plus convaincue.
C'est un historique intéressant du début du cinéma.
J'ouvre au ¼.
Catherine
Alice Guy dit d'emblée qu'elle ne va pas faire une uvre littéraire
et effectivement, ça n'en est pas une. Le style est très
scolaire, cela fait un peu rédaction de troisième avec par
exemple, l'abondance du passé simple. Ça nuit beaucoup au
plaisir de la lecture.
Pourtant le fond est très intéressant. On apprend beaucoup
de choses sur l'histoire des débuts du cinéma, même
si les énumérations techniques ou de noms sont parfois longues.
C'est malgré tout important car on comprend ce qu'elle a fait,
les compétences qu'elle acquises, qui sont impressionnantes pour
une femme ayant débuté dans ce milieu dont elle ignorait
tout, comme simple secrétaire. Tout cela est très bien retracé.
La partie américaine aussi, on assiste à la naissance du
cinéma aux Etats-Unis avant Hollywood, on y rencontre Charlie Chaplin,
Edison. Elle a eu une vie incroyable ; elle a eu à la fois les
idées, la curiosité, l'audace pour pénétrer
dans un milieu d'hommes, la ténacité. Elle est très
moderne, voyage seule, dirige des équipes, crée son entreprise.
Elle a aussi abordé des sujets plutôt osés pour l'époque,
la traite des blanches par exemple.
J'ai regretté que son humour, très présent dans ses
films, le soit moins dans son livre ; j'ai trouvé dommage aussi
qu'elle ne livre rien de réellement personnel, il y a très
peu d'affect, on ne connaît pas ses sentiments. En fait, ce n'est
pas son objectif. Elle nous livre un témoignage sur ce qu'elle
a fait, pour laisser une trace alors qu'elle constate qu'on l'a fait disparaître,
rien d'autre.
J'ai, au final, été bien davantage séduite par la
femme et par ses films que par son livre. J'ouvre à moitié.
Claire
C'est Katell qui a lancé ce titre, dommage qu'elle ne soit pas
là. Elle disait avoir une sorte de lassitude du fait d'avoir énormément
lu de littérature et de ne plus guère rencontrer d'enthousiasme.
La proposition était tombée dans l'oubli et je l'ai relancée,
vu par qui et comment l'idée avait été lancée.
J'ai commencé avec grand intérêt et assez vite j'ai
déchanté : quoi ! quand on a beaucoup lu de littérature,
c'est à cette écriture qu'on trouve de l'intérêt
! J'étais presque en colère. Ce livre est un document, écrit
pour donner sa juste place à ce parcours et à cette uvre.
C'est un document de première main pour l'histoire du cinéma.
Il a pour but d'informer. Et il le fait. Mais il n'y a pas de structuration,
pas de composition, pas de hiérarchisation de l'information.
Après, je me suis calmée, d'autant que ce qu'Alice Guy a
fait m'enthousiasme ; c'est de plus en plus "incroyable-mais-vrai"
: elle s'assoit sur la chaise électrique, elle est la première
à faire jouer des Noirs, elle met en scène la vie de Jésus
avec des centaines de figurants, elle fréquente de près
les serpents et les tigres, elle veut filmer en faveur du contrôle
des naissances, elle va dans les fumeries d'opium, dans les villages indiens,
elle tourne la vie de Jésus avec 25 décors, elle gère
des films avec des centaines de figurants. Elle se réfère
aussi assez souvent à la littérature.
Le texte de sa fille qui clôt le récit est très émouvant.
On sent la personne d'Alice Guy dans son récit, sa distance, sa
force et sa modestie. Dans le
film que nous avons regardé, véritable enquête
sur sa disparition, on la voit parler, très âgée,
elle est formidable !
C'est du livre dont nous parlons ici : je l'ouvre à moitié.
Jacqueline
J'ai lu très facilement, avec le plaisir de la découverte.
Je ne connais pas grand-chose au cinéma et le cinéma de
cette époque me paraît un peu puéril. J'ai découvert
les aspects techniques, cela m'a intéressée, les premiers
appareils, les difficultés
c'est passionnant. C'est l'époque
de mon grand-père qui développait ses photos dans sa baignoire.
Les photos du livre sont d'ailleurs extraordinaires
J'ai appris
beaucoup et mon intérêt a été soutenu tout
le temps.
J'ai été un peu agacée par les préfaces qui
en font une héroïne du féminisme. Autant je suis reconnaissante
qu'on lui rende sa juste place, oubliée, de pionnière dans
l'histoire du cinéma (il me semble que c'était son objectif
lorsqu'elle a écrit ces mémoires axées sur sa vie
professionnelle), autant cela me semble un peu réducteur d'en faire
une victime du machisme ambiant. Elle raconte bien comment, obligée
de travailler, pour subvenir à ses besoins mais aussi à
ceux de sa mère, elle a su se défendre et trouver sa place
justement dans un secteur novateur où elle pouvait se montrer créatrice
(à peine plus tard, la Guerre de 14 permettra à d'autres
femmes de changer de statut)
En tout cas, son parcours est très
intéressant. J'ouvre au ¾ pour l'intérêt et
pour tout ce que j'y ai appris.
Maëva
Lorsque j'étais en échange pour un semestre au Chili (non
pas à Valparaiso, mais à Santiago) je me préparais
pour le concours d'entrée dans une école de cinéma
publique. Rien ne me prédestinait à cette voie et j'estimais
avoir de nombreuses lacunes sur l'histoire du 7e art, si bien que j'entrepris
de les combler. J'ai passé de longues heures à me renseigner
sur l'histoire du cinéma, surtout sur les débuts et j'ai
vu beaucoup de films muets, dont la série Les
Vampires de Louis Feuillade (tiens, tiens...), Méliès
ou Chaplin. Nulle part, je n'ai entendu parler d'Alice Guy. Même
pendant mon cursus universitaire, je n'ai jamais entendu son nom. C'est
effarant.
Je ne peux pas rester insensible face à cette autobiographie tant
elle comporte de sujets qui me sont chers. Les anecdotes et le fonctionnement
d'un tournage, la fascination pour les prémices techniques, son
développement
C'est bouleversant de voir tout ce processus
se construire sous nos yeux, d'assister avec elle à toutes ces
étapes, à tous ces événements historiques.
Bien que le texte n'ait pas de portée littéraire, comme
elle l'évoque elle-même, j'apprécie le ton qu'utilise
Alice, comme si elle nous racontait ses souvenirs autour d'une tasse de
thé. Il y a un rapport intime qui se crée, sûrement
grâce à l'humour qu'elle emploie avec justesse : "elle
marmotta quelques mots auxquels je ne compris rien, mais qui devaient
être maléfiques, car un décalage entre les disques
et l'appareil de prise de vues rendit plusieurs de nos films inutilisables."
Ce qui m'inspire chez Alice Guy c'est sa ténacité, le fait
qu'elle n'a jamais cessé de revendiquer ses uvres, qu'elle
a tenu la tête haute face à une société qui
ne voulait pas lui laisser sa place ni entendre la légitimité
de son nom. Et puis elle n'avait pas la langue dans sa poche : "vous
allez ravaler vos ordures, vous taire et me laisser travailler en paix,
sinon j'en référerai à qui de droit."
Le mélange entre cette indépendance surprenante, l'autorité
due à sa position pour ne pas être une "poule mouillée"
et l'innocence qu'elle manifeste parfois, par exemple quand les figurantes
se changent sans pudeur, est émouvant.
Elle est aussi très lucide sur sa situation puisqu'elle évoque
le fait qu'elle n'aurait probablement pas obtenu le consentement de Gaumont
pour réaliser "une
ou deux saynètes" si "on
avait prévu le développement que prendrait l'affaire".
Elle ajoute même "ma
jeunesse, mon inexpérience, mon sexe, tout conspirait contre moi."
Et c'est, sans amertume, qu'elle évoque l'oubli de son nom par
Léon Gaumont dans le livre retraçant l'histoire de son entreprise...
Comme beaucoup d'autres parmi le groupe, j'ai ressenti une forme d'ennui
face aux innombrables énumérations. Cependant, en y réfléchissant,
je me suis rendu compte que cette autobiographie n'est pas seulement là
pour nous conter les souvenirs d'une vie du point de vue d'une artiste
accomplie et qui est reconnue comme telle, mais aussi pour prouver leur
véracité. Quand elle cite les nombreux noms qu'elle a côtoyés,
en tant que lectrice je décroche, je me demande à quoi ça
sert, et puis je me rappelle que la plupart de ses films ne lui ont pas
été attribués ou ont tout simplement disparu... Il
s'agit alors d'une manière d'attester de son existence à
leurs côtés.
D'autre part, plusieurs personnes ont relevé l'aspect très
technique de l'uvre et le manque d'expression des sentiments. Pour
ma part, je trouve cela pertinent qu'Alice Guy valorise son savoir-faire
et son expertise technique puisqu'il s'agit d'une attribution généralement
réservée à la gent masculine. L'important dans cette
histoire c'est le parcours qu'elle a eu, les innovations qu'elle a réalisées,
son travail professionnel, et non pas ses sentiments.
Je suis heureuse d'avoir lu ces mémoires pour participer à
lui redonner sa place de première femme cinéaste. J'ouvre
aux ¾.
Renée(à
l'écran depuis Narbonne)
C'est une vie intéressante certes, mais c'est nul littérairement
et l'écriture m'a exaspérée. Ce qui m'a le plus amusée,
ce sont les commentaires, les préfaces. Mais c'est trop mal écrit,
avec toutes ces répétitions. Je ferme le livre ce qui est
rare pour moi (mais j'ai tout lu !)
Françoise
Je réagis comme la plupart d'entre nous. Ça m'a très
intéressée, pour l'ouverture que ça donne et tout
ce qu'on apprend sur cette période et sur l'existence même
d'Alice Guy. Elle restitue son parcours et c'est fabuleux. Le
film que nous avons vu est intéressant aussi, comme
le livre, mené tambour battant.
Ok, ce n'est pas très bien écrit, mais l'intérêt
et la richesse du fond l'emportent largement. Je l'ai lu sans problème
jusqu'à la fin. J'ai regretté même qu'elle ne s'attarde
pas davantage sur certains moments, comme la description de Barcelone,
expédiée en deux lignes et j'ai été surprise
qu'elle ne parle pas de la ségrégation aux États-Unis,
même si ce n'était pas son projet. Elle voulait juste raconter
son parcours, récit factuel et sans prétention littéraire.
C'est une pionnière. Mais elle, si déterminée, si
pugnace, si géniale, comment a-t-elle pu supporter que son mari
la dépossède (et la trompe) ?! Que le bouquin ne soit pas
"littéraire" je m'en fous. J'ai eu l'impression qu'elle
devait courir après sa mémoire, à toute vitesse,
de peur d'oublier quelque chose.
J'ouvre aux ¾.
Fanny
Je trouve certaines d'entre vous sévères. C'est vrai qu'il
y a une absence de construction, c'est parfois un simple listing. Mais
ce n'est pas si mal écrit : dans certaines descriptions, je voyais
la patte de la cinéaste. Sur l'intérêt je vous rejoins.
Je ne te rejoins pas Jacqueline sur le féminisme. J'ai regretté
de ne pas avoir d'éléments sur la vie de femme, sur la guerre
pour avoir d'une part d'avantage de repères chronologiques et d'autre
part pour pouvoir mettre en perspective sa carrière de cinéaste
avec sa vie familiale. J'ouvre aux ¾.
Katell (avis transmis
après la séance, mais sans avoir connaissance des avis)
J'ai beaucoup aimé cette autobiographie, écrite d'une plume
alerte, avec de l'humour et en filigrane, un fond désabusé.
Je pense que toutes nous avons retenu la fameuse phrase : "Ma
jeunesse, mon inexpérience, mon sexe, tout conspirait contre moi."
C'est la quintessence des destins des femmes du début du siècle
passé sauf si elles échappaient au mariage. On accepte qu'elles
travaillent parce qu'elles sont "secrétaires", "infirmières"...
alors qu'elles aspirent à être "réalisatrices",
"médecins"... Et quand cela marche, on les dépossède.
Son autobiographie qui ne tombe jamais dans l'autosatisfaction, mène
habilement ses propres aventures de femme réalisatrice dans le
cinéma (scènes cocasses de figuration, de décors,
d'équipes à "manager") avec en parallèle
l'éclosion du 7e art. Le fait que ce soit une femme qui raconte,
avec toutes les embûches auxquelles elle doit faire face, rend la
perspective plus intéressante encore.
Enfin, la dernière partie m'a serré le cur : ruinée,
dépossédée, avec ses trois enfants sous le bras,
abandonnant son métier, cela m'a fait penser à mon arrière-grand-mère
qui était de la même génération, qui a été
également ruinée par un mari noceur, avec trois enfants
à charge...
Je l'ai déjà offert car il est de notre devoir de perpétuer
le souvenir d'Alice Guy et j'ouvre en grand.
Claire
Ton avis très positif ne répond pas à l'interrogation
de plusieurs d'entre nous sur les raisons de la programmation de ce livre
pas littéraire et signalé comme mal écrit par plusieurs.
Au point que l'une l'a "fermé" tout en l'ayant lu entièrement.
Katell (toujours sans connaissance de nos avis)
Ah oui, c'est étonnant que plusieurs l'aient trouvé mal
écrit. Pour ma part, pas du tout. Je trouve qu'elle a une jolie
plume alerte alors que ce n'est pas son métier.
Des livres pas littéraires : parce que des fois (et même
de plus en plus souvent), je trouve les témoignages (comme Croire
aux fauves, Ermites dans
la taïga...) ou les autobiographies plus intéressants
que la fiction (genre Mahmoud
ou la montée des eaux).
AUTOUR
DU LIVRE Des films d'Alice Guy Des films sur Alice Guy Rapide chronologie Des livres sur Alice Guy Les préfacières |
DES FILMS D'ALICE GUY |
Des films d'Alice Guy
évoqués dans le livre sont
visibles sur YouTube, chacun de quelques minutes, sauf le film sur le
Christ :
- La Fée aux choux (1896), 59 s, le
premier film de fiction
- Scène
d'escamotage (1898), 59 s
- Chez
le magnétiseur (1898), 1 min 21
- Avenue
de l'Opéra (1900)
- Chapellerie
et charcuterie mécaniques
(1900)
- Chirurgie
fin de siècle (1900)
- Danse
Excentrique per Lina Esbrard (1902)
- Sage-femme
de première classe (1902)
- Les
Chiens savants (1902)
- Comment
monsieur prend son bain (1903)
- Le
Coq dressé de Cook et Rilly (1905)
- La
Polka des trottins (1905)
- Questions
indiscrètes (1905)
- Le Vrai Jiu
Jitsu (1905)
- L'Anatomie
du conscrit (1905)
- La charité
du prestidigitateur (1905)
- Madame a des
envies (1906)
- Les résultats
du féminisme (1906)
- Une femme collante
(1906)
- L'émeute sur la
barricade (1906)
- La Naissance,
la vie et la mort du Christ (1906), 33 min : composé de
25 scènes, inspirées des illustrations de James Tissot,
ce film peut être considéré comme le
premier péplum de l'histoire du cinéma
- Alice Guy tourne
une phonoscène sur le théâtre de pose des Buttes-Chaumont
(1907), 1min 34, le premier making-of du
cinéma.
- Le piano irrésistible
(1907), 5 min
-
Course à la saucisse (1907), 5 min
- The detective's
dog (1912), 10 min 30
- Falling Leaves
(1912), 11 min 50.
DES FILMS SUR ALICE GUY |
Qui est Alice Guy ?, film de Nicole-Lise Berheim, préfacière de la première édition du livre en 1976, 25 janvier 1976, 13 min 33, en ligne sur le site de l'INA.
Le Jardin oublié : la vie et l'uvre d'Alice Guy-Blaché, réalisé par Marquise Lepage, 1995, 52 min, documentaire canadien, en ligne sur YouTube.
En 3 min 17 sur Arte dans la série "Cherchez la femme", par Julie Gavras Alice Guy - La naissance du cinématographe, 2021.
On peut voir aussi en location peu coûteuse :
Alice Guy : l'inconnue du 7e
art, de Valérie Urréa et Nathalie Masduraud, 2021, 52
min, sur Arte, VOD
à 2,99€ (les réalisatrices sont auteures de la
deuxième préface du livre).
(On peut écouter les réalisatrices Nathalie Masduraud et
Valérie Urréa à France Culture : "L'appétit
de cinéma d'Alice Guy nous a bouleversées", Les
Temps qui courent, 4 janvier 2022, 43 min
Autre émission à France Culture : "Alice
Guy, une réalisatrice laissée hors champ", Le
Cours de l'histoire, 17 novembre 2021).
Looking for Alice, de Claudia Collao, 2008, 52 min, documentaire français, VOD à 3,99€.
8 films d'Alice Guy : The Glu
Pot (1907) - Greater Love Hath No Man (1911) - Fallings
Leaves (1913) - The Detectives Dog (1912) - The Girl
in the Armchair (1912) - The Pit and the Pendulum (1913) -
A House Divided (1913) - Matrimony Speed limit (1913).
Ces 8 films : 66 min, VOD
à 2,90€.
On peut acquérir ou consulter :
Gaumont, le cinéma premier 1897-1913, volume 1, 2008 : 7 DVD avec 94 films d'Alice Guy, Louis Feuillade et Léonce Perret, réalisateurs et scénaristes, une édition supervisée par Pierre Philippe (romancier et historien du cinéma). Contient 66 courts métrages d'Alice Guy de 1897 à 1907 (près de 5h).
Le
film que nous avons visionné : Be
Natural : l'histoire cachée d'Alice Guy-Blaché,
de Pamela B. Green, 1h 30, film documentaire américain sorti à
Cannes en 2018, narratrice : Jodie Foster.
DES LIVRES SUR ALICE GUY |
Autobiographie d'une pionnière du cinéma (1873-1968), Denoël/Gonthier, 1976 ; rééd. La Fée-Cinéma : autobiographie d'une pionnière, Imaginaire Gallimard, 2022.
Cest en octobre 1973 quest créée lassociation Musidora, en hommage à Musidora, la célèbre actrice du muet qui, ayant elle aussi connu des difficultés lorsquelle avait voulu se lancer dans la réalisation, avait choisi pour être plus indépendante de créer en 1917 sa propre maison de production, la Société des films Musidora. LAssociation a pour objectif de promouvoir la création et la distribution de films et de vidéos réalisés par des femmes. Elle encourage aussi la recherche sur les représentations des femmes dans le cinéma, masculin et féminin. Musidora va également permettre de faire sortir de loubli les réalisatrices absentes des encyclopédies et autres ouvrages sur le cinéma, et contribuer ainsi à la sauvegarde des archives, dans un pays où la participation des femmes dans ce domaine date des débuts même du septième art. Ainsi cest grâce à Musidora que lautobiographie dAlice Guy sera publiée, à titre posthume, en 1976. LAssociation est aussi à lorigine du premier Festival de films de femmes précurseur du Festival de Créteil , dont la première édition, non mixte, aura lieu en 1974 à Sceaux. (Dictionnaire universel des créatrices, éd. des femmes-Antoinette Fouque, 2013)
Alice
GUY-BLACHE (1873-1968) : la première femme cinéaste du monde,
Victor Bachy,
Institut Jean Vigo, 1993.
Ou une biographie plus classique : Alice Guy, la première femme cinéaste de l'histoire, Emmanuelle Gaume, Plon, 2015.
N'oublions pas le rôle des modèles pour les mômes..., avec Mademoiselle Alice et le cinéma, Sandrine Beau, Caroline Esquerré, coll. "Boussole Cycle 3", 2018.
Et pour les un peu plus grands : La première femme cinéaste : le journal d'Alice Guy, Sandrine Beau, Aline Bureau, Belin éducation, coll. "Des Vies Extraordinaires", 2019.
Il existe une bio sous forme de roman graphique : Alice Guy, roman graphique de Catel Muller (dessins), Jean-Louis Bocquet (scénario), Casterman, 2021, 400 p., avec une énorme documentation à la fin de l'album ; 38 pages à feuilleter ici. Le portrait de Francis Lacassin, qui aura un rôle très important pour sortir Alice Guy de l'oubli, est formidable, avec notamment les conséquences de leur rencontre (lire ici).
CHRONOLOGIE RAPIDE DU PARCOURS D'ALICE GUY |
D'Alice Guy ou
Alice Guy-Blaché (à partir de son mariage en 1907) :
- 1873 : naissance à Saint-Mandé.
- 1976-1979 : vit avec sa famille au Chili.
- 1894 : à 21 ans devient secrétaire sténodactylo
au Comptoir général de la photographie.
- 1895 : elle assiste avec son employeur, Léon Gaumont, à
une projection privée des frères Lumière.
- 1896 : à 23 ans, elle réalise La Fée aux choux.
- 1896-1907 : elle dirige un service spécialisé dans les
vues animées de fiction.
- 1907 : elle épouse Herbert Blaché, un opérateur
de l'agence Gaumont de Londres ; ils partent aux États-Unis.
- 1908 : naissance de Simone
- 1910 : elle monte son propre studio alors qu'elle est enceinte de son
deuxième enfant, Reginald, puis sa propre société
de production, la Solax Film Co.
- 1910-1920 : elle tourne de nombreux films.
- 1922 : ruinée en raison de la mauvaise gestion de son mari (l'autobiographie
que nous lisons s'arrête ici), puis divorcée, elle
rentre en France avec ses deux enfants, hébergée chez sa
sur à Nice. Elle ne pourra retrouver un emploi, ni à
la Gaumont ni auprès d'autres sociétés de cinéma.
- 1927 : elle retourne aux États-Unis pour tenter de récupérer
ses films. Elle parvient seulement à en retrouver trois.
- 1955 : Légion d'honneur.
- 1957 : hommage de la Cinémathèque française, à
l'initiative de Louis Gaumont, le fils de Léon Gaumont.
- 1963 : alors qu'elle est âgée de 90 ans, Victor Bachy l'interviewe
et publie sa biographie.
- 1968 : meurt aux États-Unis, à l'âge de 94 ans,
sans avoir pu rassembler les films de sa carrière ni faire publier
ses mémoires qui ne paraîtront qu'en...
- 1976 : Autobiographie
d'une pionnière du cinéma (1873-1968), Denoël/Gonthier.
- 2015 : Martin Scorcese lui rend hommage à New-York lors des remises
de prix DGA
Awards : voir son
discours ici.
LES QUATRE PRÉFACES DE L'AUTOBIOGRAPHIE D'ALICE GUY |
Elles sont toutes présentes dans
le livre que nous lisons. Voici leurs auteures :
- Dans l'édition de 1976, reprise en postface en 2022 : Nicole-Lise
Bernheim (1941-2003) fut écrivaine, journaliste féministe,
réalisatrice et productrice de radio. Qui sait si son livre sera
un jour programmé à Voix au chapitre,
Mersonne ne m'aime, une enquête policière de féminisme-fiction
sur le meurtre d'une célèbre féministe nommée
Brigitte de Savoir. Auteure du film Qui
est Alice Guy ?, Hiéroglyphes, INA, 25 janvier 1976,
13 min 33. Elle a créé
en 1974 avec quatre femmes un festival international de films de femmes
(Musidora)
et une association du même nom dédiée au cinéma
féminin.
- 1976 : Claire
Clouzot (1933-2020), petite-fille du réalisateur Henri-Georges
Clouzot, a été réalisatrice et surtout critique de
cinéma, militante féministe elle aussi.
- Préface de 2022 : Céline Sciamma est scénariste
et réalisatrice (Tomboy, Bande de filles, Portrait de la jeune
fille en feu...)
- 2022 : Nathalie
Masduraud et Valérie
Urrea sont documentaristes et réalisatrices du
film Alice Guy
: l'incconue du 7e art.
Puisque féministes elles
sont toutes, terminons par deux
films d'Alice Guy "féministes" :
- Madame a des
envies (1906)
- Les résultats
du féminisme (1906)
Nos cotes d'amour, de l'enthousiasme
au rejet :
|
||||
à
la folie
grand ouvert |
beaucoup
¾ ouvert |
moyennement
à moitié |
un
peu
ouvert ¼ |
pas
du tout
fermé ! |
Nous écrire
Accueil | Membres
| Calendrier | Nos
avis | Rencontres | Sorties
| Liens