Quatrième de couverture : Shérif de Pottsville, 1280 habitants, au début du vingtième siècle, Nick Corey évite de trop se fatiguer à se mêler des affaires de ses administrés. Débonnaire, apparemment pas très malin, il se laisse même contester et humilier en public. Comme si ça ne suffisait pas, il est cocu et pourrait bien perdre son poste aux prochaines élections. Il décide donc de commencer à faire le ménage Première traduction intégrale du plus célèbre roman de Jim Thompson, un classique incontournable. "Un roman toujours cité, jamais égalé." Jean-Patrick Manchette |
Jim Thompson
|
AnneDavid
François
Julien Jean-Paul Monique Nathalie Romain Anne-Marie |
Françoise
Je n'ai lu que 70 pages, mais j'ai trouvé le livre plaisant, curieux,
je n'ai pas d'avis définitif, je vais le lire complètement.
David
Patrick Manchette cite Pottsville en disant "un roman toujours cité,
jamais égalé". Alors, Jim Thomson et son Pottsville
atteignent-ils la même qualité que La position du
coureur couché? On pourrait voir des faiblesses dans la construction
du récit, des redites par exemple, mais à la réflexion,
c'est finalement une structure de spirale, où le personnage principal
Nick oscille comme un pendule autour de différents personnages,
leur interaction conduisant progressivement à cerner la personnalité
du "héros" : rouerie, perversion, nonchalance, goût
prononcé pour la bagatelle, capacité d'esquive pour se dépatouiller
de situation fâcheuse, et surtout une autre qualité d'un
acteur de western : il est capable de refroidir assez froidement ceux
qui se dressent entre lui et sa logique. Quitte à ce que ses meurtres
soient totalement injustifiés comme celui du témoin noir.
Qu'est ce qui fait qu'un tel récit fonctionne et qu'on se plaise
à aller se coucher avec ce livre ? Peut-être justement qu'on
sait que ces "qualités humaines" sont bien aussi les
nôtres, plus ou moins avouables mais qu'on aime voir avouées
chez ces personnages dont la littérature américaine a peut-être
accouché plus simplement que l'européenne (Manchette ou
Djian pourrait faire partie des exceptions) ? Rien de tragique dans l'enchaînement
des règlements, ce ne sont pas les violons stridents d'une tragédie
qu'on subirait, mais plutôt un harmonica d'un bayou, à l'image
de ce Sud des Etats-Unis un brin poisseux où même le crime
semble s'alanguir dans la douce torpeur du climat, la corruption des âmes
rendues facile par la monotonie des vies. J'ouvre ce livre en grand. On
ne s'extasie pas devant un style puissant ni une trame dramatique complexe.
C'est un faux western avec un peu de Feydeau dedans, avec un héros
personnage de comic strip qui feuilletonne très bien son récit
de sorte que chaque chapitre clos nous pousse à lire le suivant
pour savoir de quel coup foireux Nick va-t-il accoucher, quelles embûches
ou félicités trouvera-t-il auprès des trois femmes
de sa vie et comment tranchera-t-il les nuds gordiens. On a beau
comprendre assez vite que les difficultés finiront par s'aplanir
soit à coup de flingue, soit à l'horizontale, on reste bien
curieux de voir comment exactement ces turpitudes vont-elles continuer
à égayer notre lecture.
Anne
Nick Corey a-t-il cherché à recevoir des coups de pied au
cul ? En fait, bien que l'histoire ne le dise pas clairement, je
le suspecte de s'être arrangé pour ça, pour bouleverser
ses inhibitions comme un adolescent présente sa passivité
à son père pour se faire secouer. L'histoire ne dit pas
non plus explicitement s'il a, ou non, prémédité
les crimes qui vont se dérouler. Les coups de pied en tout cas
déclenchent un tsunami, et développent progressivement chez
ce protagoniste une intelligence manipulatrice perverse. Je crois à
l'inconscient. Je pense donc que celui de notre héros prévoit
tout, à l'instar du joueur d'échec qui, à l'avance,
a une vision précise de tous les coups possibles, même s'il
semble avancer dans la confusion ou faire croire à des gestes impulsifs.
Il est roué et trompe énormément. Il est en tout
cas décidé au meurtre, agi par une maline et inconsciente
préméditation que son conscient ignore. Le récit
est très plaisant à lire, j'ai toujours eu envie d'avancer,
tout prend sens progressivement comme sur des roulettes et m'a emmenée.
On croit Nick tout d'abord naïf. Il va rencontrer le Sheriff de la
grande ville pour lui demander conseil sur la démarche à
suivre face à deux malfrats qui l'humilient, et comme il ne se
décide pas à les arrêter par les voies de l'autorité,
il reçoit de ce sheriff bien avisé des coups de pied au
cul qui lui font vertement comprendre comment on traite de tels énergumènes.
On s'en débarrasse. Nick prend le conseil à la lettre. Un
verrou a sauté. Il ne pourra plus s'arrêter de le suivre
en toutes circonstances, en pensant que ce n'est pas lui, qu'on le lui
a soufflé, que c'est l'autre qui est coupable, qu'il s'arrangera
d'ailleurs avec perversité à rendre coupable aux yeux du
monde. C'est donc avec une malice sans pareil qu'il se débarrasse
de tous ceux qui lui barrent le passage, comme son rival en politique
qu'il tue moralement, car Nick Corey doit absolument gagner sa réélection.
S'il perd sa place de sheriff il ne sera plus rien, une lavette, et là
se trouve le nud du récit qui développe avec une grande
finesse et un humour corrosif la quête identitaire d'un homme désespéré.
Il lui faut accéder et garder le pouvoir, à tout prix et
sans état d'âme, en dépit d'une certaine sensibilité
qui va se perdre dans un délire insensé, drôlement
étrange sur les culs des chiens vers la fin du livre. Contre la
dépression il a dressé le crime et la perversion, mais survient
en fin de compte le délire puis la transgression cynique de la
religion. En vérité Nick Corey est un peu fou
Ce
sinistre personnage doit encore faire face à la douleur existentielle
en tentant de se fabriquer une pensée philosophique, et ses raisonnements
montrent une intelligence au service de Satan. Sur le fond, le récit
est tragique. Sous la forme d'un roman noir/polar à l'humour cynique.
Fantaisiste comme une sorte de bande dessinée ce "petit livre"
dit le vrai sur l'Amérique profonde, avec ses révolvers,
son racisme, ses hamburgers, sa sexualité vulgaire. Il montre les
mécanismes sordides et universels du pouvoir, le besoin de satisfaire
les tendances primaires sans attendre, par la violence. Il déroule
avec justesse les processus psychiques pathologiques contraints de se
défendre de la dépression. Il montre la pauvreté
des échanges relationnels qui construisent un monde décadent.
En le fermant je me suis dit, c'est un grand livre. Je l'ouvre en entier.
Monique
Après Calaferte, ça m'a relaxée de lire ce polar
bien que ce soit assez noir tout de même. C'est le tableau de cette
part de l'Amérique ordinaire, bestiale, raciste, au plus près
de son confort, de ses petites habitudes, prête à dégainer
son flingue quand quelque chose vient troubler leur vie. Avec le personnage
central d'un shérif laxiste, un peu corrompu, pas trop raciste
sauf quand il ne peut faire autrement, (la scène où il exécute
Oncle John est très prenante), proie des volontés de ceux
qu'il est incapable de dominer, des femmes et du sexe. Le style est alerte,
accrocheur, il y a du cynisme, de l'humour, de la dérision, beaucoup
de rebondissements, le langage est très grossier, beaucoup d'injures
et d'allusions en dessous de la ceinture dans les échanges, mais
c'est le milieu qui veut ça et l'auteur le traduit formidablement
avec des personnages bien dessinés ; les trois femmes : une furie,
ensorceleuse, intéressée, manipulatrice ; une hyper-sensuelle
dont l'unique désir est de s'envoyer en l'air ; une romantique
qui rêve de mariage ; le soi-disant frère, Lennie, voyeur,
vicieux, baveux, médiocre ; les deux souteneurs bellâtres
et provocateurs ; les autorités du Comté qui se poussent
du col mais ne valent pas mieux. La scène est bien campée.
Ce qui est intéressant c'est la personnalité du shérif
et la façon dont l'auteur en dévoile l'évolution
au fur et à mesure du récit ; le pleutre, l'indécis,
l'attentiste, qui a besoin qu'on lui souffle à l'oreille ce qu'il
doit faire pour agir, espérant ainsi leur faire porter une part
de responsabilité, se révèle totalement machiavélique
et bien plus manipulateur que ceux qui l'entourent. Il y a d'un côté,
l'extraordinaire laxisme et caractère jouissif de Nick porté
sur la nourriture et le sexe, et de l'autre son extraordinaire capacité
à imaginer les stratagèmes qui vont le débarrasser
des individus obstacles à ses désirs de jouissance et de
respectabilité en tant que Shérif. Au-delà de l'aspect
immoral, il y a une grande cohérence dans la logique du personnage,
dans sa conscience de l'origine du mal et de son impuissance à
le résoudre p. 246 : "En
toute justice, c'est les grands de ce monde que je devrais mettre au pas,
ceux qui dirigent réellement ce pays. Mais on ne me permet pas
de m'attaquer à eux, alors il faut que je compense en tapant deux
fois plus fort sur la racaille des petits blancs et sur les noirs, et
sur les gens comme toi (dit-il à Rose) qui laissent leur cervelle
descendre jusqu'au niveau de leurs fesses parce qu'ils n'ont pas pu trouver
de meilleur endroit pour la faire fonctionner". Mais peut-être
que ce qu'il dit ne fait que traverser son esprit comme un éclair
de lucidité puis il retombe dans son marasme, son habitude de faire
Comme si, d'adopter la position commune, de maximiser la jouissance médiocre
du quotidien, d'attendre. Il y a une sorte de vacuité dans ce personnage,
lorsqu'il prend conscience du vide intérieur des maisons, sans
livres, sans tableaux aux murs, seuls des murs blancs qui reflètent
la misère morale des habitants, puis lorsque plus loin il évoque
les sévices infligés aux femmes aux enfants (lire p. 246
'Il y a les petites filles
sans défense, qui pleurent quand leur propre père vient
se glisser dans leur lit, les maris qui battent leur femme, les gamins
que la peur et la nervosité font pisser au lit'
).
On a l'impression que cette misère, ses vices, cette dépravation,
ont installé en lui une sorte de vide, de mort à l'intérieur
de lui-même, où toute conscience morale a fui et qu'il suit
ses propres règles sans bien savoir. On ne sait pas non plus comment
cela finit : Que va faire Buck ? Que devient Rose ? Nick sera-t-il condamné
ou réélu ? Dernier suspense ! C'est vraiment un polar. J'ouvre
à demi
Nathalie
J'ouvre à moitié ce roman qui m'a mise mal à l'aise.
Ce qui sans doute génère le malaise est le récit
à la première personne du singulier. Cela provoque une proximité
du narrateur, voire une identification avec le "je" du personnage.
Ce "je" devient rapidement un tueur pour sortir des impasses
dans lesquelles il s'était lui-même fourvoyé. J'ai
ressenti la même gêne lorsque j'ai vu Coup
de Torchon, film de Tavernier, adaptation de ce roman, ce qu'a
précisé François en début de séance.
C'est un bon roman noir. Il verbalise le vide sidéral du narrateur
et celui de la vie des habitants de cette ville, qui fait froid dans le
dos face aux relations entre les blancs et les noirs, ceux qui ont un
petit pouvoir et ceux qui n'en ont pas, les hommes et les femmes. Tout
est sordide dans cette petite ville, où aucun grand sentiment ou
idéaux ne peuvent exister bien longtemps. C'est un livre que je
ne crois pas oublier.
Anne-Marie
Curieusement, le récit fonctionne malgré l'antipathie que
m'inspire le héros, auquel je ne peux pas m'identifier. En effet
c'est vivant, il se passe beaucoup de choses, des retournements multiples,
des surprises (oui c'est un peu vaudeville) et le héros, lâche,
indécis, feignant, menteur, profiteur, s'en tire à chaque
fois avec ses petites embrouilles, ses mensonges, son ballet entre ses
trois femmes qui sont toutes dupes de lui. Mais les petites embrouilles
finissent par avoir de grosses conséquences, puisqu'il tue quand
même quatre personnes dans un laps de temps très court !!
C'est cohérent et assez amusant, dans le cynisme absolu, il frise
même le génie quand il fabrique des faux ragots contre son
adversaire candidat au poste de shérif, ragots qu'il ne prononce
même pas et qu'il laisse imaginer par les habitants eux-mêmes
pour disqualifier le pauvre Sam, trop honnête pour se défendre.
Il a la lucidité de se demander combien de temps son système
va perdurer, et a des réflexions assez profondes sur la société
et les différences sociales. C'est le style qui m'a exaspérée,
un peu vulgaire, inutilement, un peu canaille, vieillot, les dialogues
sont désuets. Et c'est répétitif, surtout dans son
ballet avec ses trois femmes. J'ouvre au quart.
François
Il incarne la loi mais il n'y arrive pas, il est trop dérisoire.
Ce livre est jouissif et transgressif. Ce shérif c'est un anti-modèle,
mais très humain, difficile de trouver plus glauque. Il nous renvoie
à une certaine image de l'Amérique profonde. C'est très
poisseux, très polar américain. Mais à la différence
de ceux écrits par Chandler, par exemple, l'histoire n'est pas
compliquée, on comprend très vite ce qui se passe, on comprend
très vite qui est le coupable, qui ne l'est pas. Il y a une dimension
humaine dans la manière dont l'auteur traite son sujet. Le personnage
du shérif a une épaisseur telle qu'on pourrait dresser son
profil psychologique. J'ouvre en grand.
Juste ces quelques lignes pour dire que j'aime beaucoup Jill Thompson,
auteur phare de la série noire et souvent adapté au cinéma,
Coup de Torchon d'Alain Tavernier avec Philippe Noiret, Eddy Mitchell,
Isabelle Huppert, tous superbes. Série Noire d'Alain Corneau,
avec le magnifique Patrick Dewaere. Je viens de revoir aussi Guet-apens
de Sam Peckinpah avec Steve Mc Queen. Il y a aussi Les arnaqueurs
de S.Frears avec Angelica Huston.
1275 âmes est digne de ce palmarès. Difficile de faire
plus glauque et plus sordide. C'est bien l'envers du rêve américain
que bien d'autres ont souvent décrit. Mais Jim Thompson le fait
en jouant des ressources du roman noir C'est aussi jouissif que transgressif.
Nous sommes dans le degré zéro de l'humanité. Racisme,
inceste, misogynie et corruption en sont les ingrédients. Impossible
de ne pas penser à certains livres que nous venons lire. Je conçois
que certains puissent souhaiter des romans mois désespérants
mais comme dit je ne sais plus quel héros de Beckett "Rien
n'est plus drôle que le malheur". Et 1275 âmes
est un roman parfois désopilant. Son narrateur et anti-héros
de Sheriff, qui ne recule devant aucune bassesse et n'hésite pas
à pimenter sa totale veulerie et ses plus horribles méfaits
de réflexions à la va-comme-je-te-pousse sur l'universelle
médiocrité des hommes, reçoit même la plus
extraordinaire volée de coups de pieds au derrière que l'on
puisse imaginer. Dans le genre tragi-comique, il y a aussi un personnage
d'idiot qui n'est pas mal du tout. Certains sont même allés
jusqu'à comparer Jill Thompson à Céline.
Romain
Je n'avais jamais lu de polar avant. Ce que j'ai ressentis en suivant
l'aventure de Nick, c'est qu'il subissait les évènements,
qu'il était paumé, très angoissé ; il ne sait
pas quoi faire de sa vie, il se laisse un peu porter, comme par exemple
son mariage. Il me donne l'impression d'être un salaud qui tue gratuitement.
Dans les séquences de meurtre, il y a de grandes ellipses. L'auteur
ne rentre pas dans les détails. Le personnage se laisse aller à
ses instincts primaires de base reptiliens : il mange, il copule
Il est shérif, il sait pas trop pourquoi. En plus, c'est un mauvais
shérif. Au début, je pensais ne pas aller au bout. Mais
on a envie de lire la suite, de passer au chapitre suivant. Il devient
attachant même si c'est un enfoiré. Je ne l'ai pas trouvé
si intelligent que ça ; je n'ai pas senti qu'il y avait préméditation
dans ses actes. Il est toujours en train d'improviser. Et il y a ce rapport
à la religion, à Dieu. Il parle de la banalité du
mal. A la fin, il finit à l'église. Mais il y a un malaise
quand même parce qu'il tue trop facilement, les meurtres s'enchainent.
Il vit dans une société dépravée. J'ouvre
à moitié car il manque pour moi du suspens même si
on a envie de connaitre la suite.
Julien
Je suis d'accord et n'ai pas trop à ajouter à ce que vous
avez dit. J'ajouterai quand même qu'il met son intelligence, sa
perception, sa sensibilité au service de ses pulsions pour assouvir
des pulsions très primales. Le contexte, l'environnement dans lequel
il vit, ne lui permet pas espérer mieux de sa vie, que copuler,
manger. Il reste coincé dans cette boucle qu'il ne peut pas quitter.
J'ai beaucoup aimé cette psychologie, cette tension. Je l'ouvre
aux ¾ car la fin est peu moins convaincante.
Jean-Paul
Ce livre nous plonge dans l'atmosphère du Sud des USA au début
du 20 siècle, raciste et xénophobe, dans un bled où
officie un shérif qui apparaît au début comme un brave
type un peu lourdaud que tout son entourage prend pour un imbécile.
Marié à une mégère, devant supporter le frère
de celle-ci totalement débile, ce type amateur de bonne chère
et trousseur de jupons se révèle en réalité
un véritable Machiavel pour garder son poste aux prochaines élections
ou son inertie fait de lui un perdant. Ne sachant rien faire d'autre,
il monte patiemment son plan pour conserver son poste et sa petite vie
indolente. Nous le voyons insinuer que son adversaire ne serait pas si
honnête que ça et sa petite musique prend comme sa force
de persuasion pour monter ses interlocuteurs les uns contre les autres
et se lavant les mains des conséquences. Dans une ambiance poisseuse
de ce Sud américain, la vie humaine surtout si c'est celle d'un
noir n'a pas grande importance et notre "héros" n'hésite
pas à jouer de la gâchette pour se débarrasser des
gêneurs et assouvir sa vengeance. Un livre noir qui se lit facilement
qui peut parfois nous faire sourire et nous interroge sur les deux faces
de ce Janus du personnage principal et décrit assez bien les bas-fonds
de l'Amérique profonde. J'ouvre ce livre aux ¾.
Nos cotes d'amour, de l'enthousiasme
au rejet :
|
||||
à
la folie
grand ouvert |
beaucoup
¾ ouvert |
moyennement
à moitié |
un
peu
ouvert ¼ |
pas
du tout
fermé ! |
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