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Aveux et paradoxes de Thomas Bernhard
"J'ai une véritable aversion pour tout ce qui est autobiographique"
Par
Jean-Louis de Rambures, Le
Monde, 7 janvier 1983
Obtenir
une interview de Thomas Bernhard est une entreprise aussi aventureuse
que la conquête de la Toison d'or. Si vous écrivez pour solliciter
un rendez-vous, vous ne recevrez jamais de réponse. Il n'ouvre
même pas le courrier. Si vous réussissez à percer
le secret de son numéro de téléphone, un mystérieux
interlocuteur vous raccrochera au nez, après avoir proféré
quelques propos inintelligibles. Si vous décidez de passer par
l'intermédiaire d'un familier de l'auteur, vous risquez de découvrir
que l'ami intime en question est devenu entre-temps persona non grata.
Au bout d'un an de pourparlers triangulaires et de rebondissements, j'avais
fini par considérer l'affaire comme enterrée lorsque mon
téléphone sonna un beau matin : "Thomas Bernhard
vous attend. Partez le plus vite possible. Sinon, il risque de changer
d'avis." Trois jours plus tard, je me retrouvai, au terme d'une
course zigzagante en taxi à travers le labyrinthe des Préalpes
autrichiennes, au pied de la maison de Thomas Bernhard : une vaste ferme
carrée aux murs blanchis à la chaux, ressemblant extérieurement
à une forteresse et intérieurement à un couvent.
- CERTAINS
prétendent que je vis dans une tour d'ivoire. Le mot lui-même
est aujourd'hui une ineptie. Avec un simple transistor, vous pouvez être
au même moment au milieu des neiges éternelles et au centre
du monde. Le repos, l'anonymat, ce n'est plus à la campagne qu'on
les trouve aujourd'hui, mais dans les grandes villes. Les champs ont cédé
la place à des quartiers et les tournesols à des plaques
de rues. À part cela, les villes sont l'équivalent de ce
qu'étaient jadis les campagnes, des lieux où il ne se passe
jamais rien et où, à moins d'être enquêteur
professionnel, la vie, si tant est qu'elle existe encore, est devenue
totalement invisible.
Lorsque j'ai décidé, après des années de vagabondages,
de m'installer à la campagne, c'était sur le conseil de
mon médecin. "Si vous ne changez pas de vie, m'avait-il
menacé, vous êtes foutu." Aussi fascinant que soit
le mot "foutu", j'ai opté pour le calme. Mais je n'ai
pas tardé à m'apercevoir de mon erreur. A la campagne, tout
le monde se connaît et on est confronté chaque jour, qu'on
le veuille ou non, avec le destin, sous la forme d'histoires d'accouchements
et d'agonies. Ici, les industries sont nombreuses et l'on se heurte à
chaque pas aux estropiés, victimes des machines. En définitive,
c'est un terrain fort enrichissant pour un écrivain.
-
Pourquoi avez-vous une telle allergie aux interviews ?
- Essayez de vous imaginer ligoté à un arbre, pieds et poings
liés tandis que l'on tire sur vous à la mitraillette. Croyez-vous
que vous seriez détendu ?
Je pars du principe qu'une conversation entre inconnus est impossible.
Que des gens qui se voient constamment puissent échanger des propos,
je veux bien l'admettre. Disons un mari et une femme, pour se passer une
recette de cuisine. Mais toute autre forme de conversation a, pour moi,
un caractère emphatique ou crispé. A fortiori, lorsque celle-ci
se déroule entre des individus qui se voient pour la première
fois. C'est un peu comme avec un orchestre qui commence à répéter.
Il faut des mois pour trouver le ton juste. Enfin, lorsqu'on est en mesure
de se comprendre, la conversation devient de nouveau inutile.
- En un
certain sens, on ne peut que vous donner raison. Votre raisonnement est
même d'une effrayante logique.
- En un certain sens, tout le monde a raison. C'est là le drame.
Je n'aime pas du tout l'expression "en un certain sens" qui
procure illusion de sécurité. Muni de ce petit mot, vous
pénétrez dans une crevasse et croyez que vous allez pouvoir
en ressortir comme par l'issue de secours d'un cinéma, seulement
voilà : le propre des crevasses est précisément qu'on
n'en ressort plus.
- Passons
à votre uvre. Pourquoi avez-vous délaissé,
depuis 1975, le roman pour l'autobiographie ?
- Je n'ai jamais écrit de roman mais simplement des textes plus
ou moins longs, en prose, que je me garderai de qualifier de romans car
j'ignore ce que signifie ce mot. Je n'ai jamais non plus voulu faire une
uvre autobiographique car j'ai une véritable aversion pour
tout ce qui est autobiographique.
Il se trouve qu'à un certain moment de mon existence j'ai éprouvé
une curiosité pour mon enfance. Je me suis dit : "Je n'ai
plus tellement d'années à vivre. Pourquoi ne pas essayer
de fixer sur le papier ma vie jusqu'à l'âge de dix-neuf ans.
Non pas telle qu'elle fut dans la réalité - l'objectivité
n'existe pas - mais telle que je la vois aujourd'hui."
Je me suis mis au travail avec l'idée d'écrire un tout petit
volume. Un deuxième a vu le jour. Puis encore un... Jusqu'au moment
où j'ai commencé à m'ennuyer. Car, après tout,
l'enfance, c'est toujours la même chose. Après le cinquième
volume, j'ai décidé de tirer un trait définitif.
Pour chacun de mes livres, je suis ainsi partagé entre la passion
et la haine pour le sujet que j'ai choisi. Lorsque le deuxième
sentiment l'a finalement emporté, je prends chaque fois la résolution
de ne plus jamais me mêler des choses de l'esprit et de m'adonner,
au contraire, à des tâches purement matérielles, d'essayer
de retrouver la sérénité, par exemple, en fendant
du bois ou en badigeonnant un mur. Mon rêve serait que le mur ne
s'arrête jamais afin que ma sérénité soit,
elle aussi, éternelle. Mais au bout d'un laps de temps plus ou
moins long, je me remets à me haïr pour mon improductivité
et, en désespoir de cause, je me réfugie une fois de plus
dans le cerveau.
Parfois, je me dis que mon instabilité est due à une hérédité
trop hétéroclite. Parmi mes ancêtres, il y avait des
paysans, des philosophes, des ouvriers, des écrivains, des génies
et des imbéciles, des petits bourgeois médiocres et même
des criminels. Tous ces individus coexistent en moi et ne cessent de se
battre. Tantôt, j'ai envie de me mettre sous la protection du gardien
d'oies, tantôt du voleur ou de l'assassin. Comme il faut bien choisir
et que tout choix implique un rejet, ce manège finit par me faire
sombrer à deux doigts de la folie. Si je ne me suis pas encore
suicidé, le matin, en me rasant devant mon miroir, je crois bien
que c'est uniquement par lâcheté.
La lâcheté, la vanité et la curiosité sont,
au demeurant, les trois impulsions fondamentales grâce auxquelles
la vie continue malgré tout, alors qu'elle aurait toutes les raisons
de s'arrêter. C'est du moins ainsi que je ressens aujourd'hui les
choses. Car il se peut très bien que je pense demain tout autrement.
- Vous répétez
dans chacun de vos livres que toute activité humaine est vaine
car elle est condamnée, en définitive, à l'anéantissement.
Et pourtant vous continuez à écrire.
- Ce qui me pousse à écrire, c'est tout simplement le goût
du jeu. Vous avez d'abord le plaisir qui consiste à miser sur une
carte en sachant que l'on peut chaque fois tout gagner ou tout perdre.
Le risque de l'échec me paraît un stimulant essentiel. À
cela s'ajoute cet autre plaisir que l'on éprouve à rechercher
la méthode la plus appropriée pour venir à bout de
la confrontation avec les mots et les phrases. Quant au thème proprement
dit, je le considère comme tout à fait secondaire car il
suffit, en fait, de puiser dans ce qui nous entoure. Tous les êtres,
c'est ma conviction, portent en eux de façon rigoureusement égale
le poids de l'humanité entière. Seule diffère la
manière dont ils en viennent à bout.
Pour en revenir à la manière dont je fais mes livres, je
dirai que c'est une question de rythme qui a beaucoup à voir avec
la musique. Oui, on ne peut comprendre ce que j'écris si l'on ne
se met pas dans la tête que ce qui compte avant tout, c'est la composante
musicale, et que ce que je raconte ne vient qu'en second lieu. Décrire
des choses ou des événements, le premier venu est capable
de le faire. Le problème est dans la manière dont on le
fait. Les critiques, en Allemagne, n'ont malheureusement aucune oreille
pour la musique, qui est pourtant essentielle pour un écrivain.
En ce qui me concerne, l'élément musical me procure une
satisfaction aussi grande que si je jouais du violoncelle, et même
plus grande, puisqu'au plaisir de la musique s'ajoute celui de la pensée
qu'il s'agit d'exprimer.
- L'écrivain
impuissant (je pense en particulier au héros de la Plâtrière)
est un personnage qui revient souvent dans votre uvre. S'agit-il
d'un problème personnel ?
- Lorsque j'ai réussi à atteindre ma vitesse de croisière,
rien ne peut plus me distraire. Pendant que je travaillais, à Bruxelles,
au manuscrit du roman Perturbations, a eu lieu l'incendie du grand magasin
Innovation. Cela se passait tout près de ma fenêtre, grande
ouverte. J'ai vu le ciel s'assombrir, puis se transformer en une boule
de feu. Tout en écrivant, je m'étonnais de ne pas entendre
les sirènes des pompiers. Lorsqu'elles ont enfin retenti, tout
était consumé.
Mais, avant de parvenir à ce stade, mon travail passe par une période
où le moindre incident, même la visite du facteur, peut tout
remettre en question. Dans ces moments-là, le meilleur système
pour combattre l'angoisse, c'est de ne pas avoir de système, ou
encore de prendre l'avion et d'aller s'installer ailleurs. Peu importe
où, pourvu que le paysage ne soit pas trop beau. Lorsque je n'ai
pas encore commencé à écrire, la beauté d'un
lieu peut à la rigueur être enrichissante, dans la mesure
où elle me met en colère. Mais pour la création,
si des lieux quelconques ou même franchement laids me sont favorables,
la beauté de villes comme Rome, Florence, Taormina ou Salzbourg
est pour moi mortelle.
- Vous qualifiez
Salzbourg, dans l'Origine, de "maladie mortelle sous le
joug de laquelle des habitants tombent à leur naissance".
N'y a-t-il pas là un peu d'exagération ?
- Plus une ville est belle en apparence, plus il est consternant de découvrir
le véritable visage qu'elle cache sous sa façade. Entrez
dans n'importe quel restaurant de Salzbourg. À première
vue, vous aurez l'impression d'être au milieu de braves gens. Écoutez
les propos de vos voisins de table, vous découvrirez qu'ils ne
rêvent que d'exterminations et de chambres à gaz.
Je vais vous raconter une merveilleuse anecdote. Peu après la parution
de l'Origine, le critique Jean Améry m'a pris un jour à
partie : "Tu ne peux parler de Salzbourg comme tu le fais. Tu
oublies que c'est une des plus belles villes du monde." Quelques
semaines plus tard, je venais précisément de lire son compte
rendu de mon livre dans le Merkur, et j'étais encore sous
le coup de la colère car il n'avait absolument rien compris, lorsque
j'entends une annonce à la télévision : Améry
s'était suicidé la veille et cela, justement, à Salzbourg.
Ce n'est pas une coïncidence. Hier encore, trois individus se sont
jetés dans la Salzach. On a dit que c'était à cause
du fhn. Mais moi je sais qu'il y a quelque chose dans cette ville
qui pèse physiquement sur les êtres et finit par les détruire.
- Il semble
tout de même que vous ayez un don particulier pour découvrir
partout des monstres.
- Tous les êtres sont des monstres à partir du moment où
vous soulevez leur carapace. Je me connais d'ailleurs suffisamment pour
prêter aux autres mes propres sentiments. Le monstrueux, certes,
me fascine, mais, croyez-moi, je n'invente jamais. Si la réalité
vous paraît moins frappante que ma fiction, cela tient uniquement
à ce que les faits s'y présentent en ordre dispersé.
Dans un livre, il faut absolument éviter les temps morts. Le secret
consiste à raccourcir impitoyablement la réalité.
Peut-être est-ce là, en définitive, ce qu'on a l'habitude
d'appeler imagination.
- On entend
souvent nier, en R.F.A., l'existence d'une littérature spécifiquement
autrichienne. Comment vous situez-vous à cet égard ?
- La question ne se pose même pas. Prenez la prononciation, la musique
de la langue. Vous avez déjà une différence fondamentale.
Ma manière d'écrire serait inconcevable chez un écrivain
venant d'Allemagne et j'ai d'ailleurs une allergie véritable à
l'égard des Allemands.
N'oubliez pas non plus le poids de l'histoire. Le passé de l'empire
des Habsbourg est incrusté dans notre chair. Chez moi, c'est peut-être
plus visible que chez les autres. Cela se manifeste sous la forme d'un
véritable amour-haine pour l'Autriche, qui constitue finalement
la clef de tout ce que j'écris.
Mais il n'empêche que je m'insurge contre ceux qui prétendent
que le monde va de plus en plus mal, qu'il est de plus en plus absurde
et insupportable. Même si, lorsqu'on sort de chez soi, on ne découvre
partout que laideur et puanteur, chaque minute qui passe n'en représente
pas moins un gain de connaissances. Nous-mêmes, en ce moment, nous
avons, par rapport à ceux qui sont morts hier, un atout décisif
: celui de savoir ce qui s'est passé entretemps.
- Vous avez
décidément le don de transformer chacune de vos réponses
affirmatives en une réponse négative.
- Une réponse définitive, il n'y en a jamais eu jusqu'à
présent. Et, fort heureusement, car si les êtres n'avaient
plus de questions à poser, on pourrait mettre le point final au-dessous
de l'univers. Une seule chose est sûre : la mort, ce gril sur lequel
nous finirons tous rôtis et réduits en cendres. Mais personne
ne sait au juste en quoi il consiste.
(en prime...)
"Thomas
Bernhard interdit la vente de toutes ses uvres en Autriche"
Par Jean-Louis de Rambures,
Le Monde, 2 février 1985
Thomas Bernhard
passe à la riposte. En dépit de la levée, depuis
Noël, de l'interdiction pesant en Autriche sur son dernier roman
Holzfällen (Abattage de bois) (1), l'écrivain a
décidé d'interdire à l'avenir, dans ce pays, la vente
de ses uvres et la création de ses pièces. Thomas
Bernhard, qui estime avoir été trahi par les médias,
s'explique sur son attitude.
- De quoi
vous plaignez-vous ? Depuis six mois, on ne parle que de vous.
- Oui, mais comme s'il s'agissait d'une histoire croustillante. Venant
des Autrichiens, c'est une réaction normale, mais cela m'a étonné
de la part des Allemands, qui, chacun le sait, ont apporté la gravité
et le sérieux au monde. Moi aussi, notez bien, j'aime les bonnes
histoires. Mais lorsqu'un critique littéraire se met à dénoncer
un écrivain pour le faire traîner devant la justice (2),
il n'y a plus de quoi rire, à mon avis. L'interdiction a été
prise par un juge qui a disposé d'une heure pour lire le livre.
Il y a eu des descentes de police dans toutes les librairies pour confisquer
jusqu'au moindre exemplaire. En quinze jours, j'ai reçu quatorze
assignations différentes. Pendant six semaines, le juge n'a même
pas daigné me convoquer. Avez-vous vu cela ailleurs ?
On a dit qu'il s'agissait d'une affaire privée. Sachant les mille
et une manières dont une loi s'interprète, je soutiens,
moi, que c'est l'État en personne qui m'a mis en accusation.
- Votre
roman figure pourtant pour la première fois sur la liste des best-sellers.
- D'une façon totalement malsaine. On a acheté mon livre
parce qu'on s'attendait à y trouver des révélations
scandaleuses, alors qu'il ne s'agissait que de quelques noms anodins dont
les lecteurs n'ont certainement jamais entendu parler. J'imagine leurs
soupirs et leurs bâillements dès la troisième page.
En voilà que j'aurai perdus à tout jamais.
Je ne suis pas un auteur à scandale. Les exigences que je pose
à mon lecteur sont de toute autre nature. Trois ou quatre mille
personnes tout au plus sont susceptibles de s'intéresser vraiment
à mon uvre, sept mille, à la rigueur, capables de
me suivre.
- Ne vous
est-il pas venu à l'esprit, en écrivant, que vos modèles
pourraient se reconnaître ?
- Le but d'un livre, c'est précisément que les gens puissent
s'y reconnaître. J'écris pour provoquer. Où serait,
sinon, le plaisir de l'écriture ? Évidemment, lorsqu'on
tient à éviter tout contact avec la justice et le vulgaire,
il vaut mieux faire des poèmes que personne ne comprend, pas même
l'auteur lui-même, et se contenter de chercher les plus jolies sonorités
musicales. Cela permet, de surcroît, d'empocher des récompenses.
Mais ce n'est pas cela qui m'intéresse. Je suis un écrivain
qui tient à nommer les choses par leur nom.
- Vous avez,
semble-t-il, déclaré la guerre à l'univers tout entier.
- Pas du tout. Je ne me lasse pas, au contraire, d'admirer le monde
tel qu'il est. L'autre jour, en me couchant, j'ai trouvé sur mon
lit un papillon à moitié engourdi par le froid. Toute la
nuit, j'ai évité de remuer pour ne pas le blesser.
Mon enfance était merveilleuse et atroce (3). Même ce qu'il
y a de plus beau devient affreux dès qu'on se met à y penser.
Comparez les promesses qu'il y a dans un enfant de dix ans et ce qu'il
devient vingt-cinq ans plus tard. Le monde n'est fait que d'échecs
et se nourrit de ces échecs.
- Espérez-vous,
à travers votre uvre, contribuer à changer ce monde
?
- Le Ciel m'en préserve ! Ce serait me condamner au silence. La
colère et le désespoir sont mes uniques stimulants et j'ai
la chance d'avoir trouvé en Autriche le lieu idéal à
cet égard. Connaissez-vous beaucoup de pays où un ministre
se dérange spécialement pour saluer le "retour au bercail"
(sic) d'un officier SS responsable du meurtre d'un millier de personnes
(4) ? Tout s'explique quand on sait que ce ministre vient de Salzbourg
et que toute sa famille (que je connais très bien) est musicienne
de père en fils.
Au premier étage, on fait du violon. Au sous-sol, on ouvre les
robinets à gaz. Un mélange typiquement autrichien. Oui,
vraiment, si ce pays venait à changer, il ne me resterait plus
qu'à émigrer.
________________________________________
(1) Prenant prétexte d'un dîner d'artistes et d'écrivains,
l'auteur fait une satire de l'"establishment" viennois. Il évoque
- avec des pseudonymes transparents - l'échec et la déchéance
des "espoirs" de sa génération - Cf. le Monde
des 1er septembre et 28 décembre 1984.
(2) C'est le critique littéraire de Die Presse qui, ayant
lu les épreuves de Holzfällen, a révélé
les similitudes existant entre l'un des personnages et un musicien vivant
à Vienne, incitant ce dernier à intenter une action en justice.
(3) Cf. les cinq volets autobiographiques (l'Origine, la Cave, le Souffle,
le Froid et Un enfant) traduits chez Gallimard.
(4) L'accueil de l'ancien nazi SS Walter Reder par le ministre de la défense
soulève actuellement une tempête dans les milieux politiques
et les médias autrichiens (cf. le Monde du mardi 29 janvier).
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