Quatrième
de couverture :
En Cisjordanie occupée, soldats israéliens
et jeunes Palestiniens saffrontent à combat ouvert dans les
rues. Les femmes, dans la pénombre des maisons embaumées
de jasmin et de myrte, sattardent devant le narguilé. Une
nuit, le couvre-feu contraint une universitaire, Samar, à se réfugier
chez Nouzha, jeune prostituée. Mais celle-ci nest pas seule
: elle a recueilli Houssam, résistant, grièvement blessé.
Bientôt se joignent au trio Sitt Zakia, la sage-femme du quartier,
et Oum Azzam, désireuse déchapper à la violence
de son mari. Tandis quau-dehors, dans la chaleur moite de la nuit,
résonnent les cris des enfants et le tapage des soldats, les femmes,
au fil des heures, souvrent aux confidences.
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Sahar Kahlifa (née en 1942 à Naplouse)
|
Catherine(avis
transmis)
Cette proposition de lecture me plaisait bien, n'ayant jamais lu de roman
palestinien. De plus, le livre avait l'avantage d'être très
court et de se placer du point de vue des femmes.
Il nous plonge dans le quotidien de quatre femmes, d'âge et de situation
différentes, à Naplouse en pleine intifada. C'est une vision
très noire de la société palestinienne, les femmes
étant prisonnières à la fois de la guerre et des
soldats israéliens mais aussi et surtout de leur famille et du
patriarcat omniprésent. On découvre leur histoire par petits
morceaux, notamment à travers un questionnaire assez improbable
sur ce que l'intifada a changé dans leur vie. La réponse
de Sitt Zakia, la vieille accoucheuse, résume bien leur situation,
l'intifada n'a rien changé à la vie des femmes, elle n'a
fait qu'augmenter leurs malheurs en rajoutant à leurs misères
anciennes, la peur pour leurs enfants qui combattent les soldats.
Malgré leur soumission, elles apparaissent pourtant plus fortes
que les personnages masculins du roman ; on le voit par exemple lorsqu'un
des frères de Samar, Sadeq, qui la croise tard le soir dans la
rue et la maltraite, finit par lui demander de le protéger car
il a oublié sa carte d'identité. L'atmosphère oppressante,
quasi claustrophobique (le mur et le couvre-feu qui les enferme dans leur
quartier, le huis clos dans la maison de Nhouza qui rassemble les protagonistes)
est très bien rendue, mais je suis restée un peu sur ma
faim ; j'ai trouvé la lecture assez pénible, souvent assez
confuse, les combats auxquels on ne comprend pas grand-chose, les personnages
que j'avais parfois du mal à identifier (tous ces Oums...), les
invocations permanentes au Tout-Puissant. Ça finit très
mal évidemment, mais on n'imaginait pas une fin heureuse.
Je ne sais pas très bien si j'ai aimé ou pas ; je l'ouvre
à moitié, peut-être un peu plus ; ça a été
en tout cas l'occasion pour moi d'écouter des podcasts
sur la Palestine. Pas eu le temps d'aller voir l'exposition
mais j'ai bien l'intention de le faire.
Françoise(avis
transmis)
Un livre intéressant, mais qui m'a laissée sur ma faim.
Il retrace une partie de l'histoire du conflit israélo-palestinien
- avec la première intifada en Cisjordanie - qui permet
d'appréhender une situation dont nous entendons parler de loin,
parfois difficile à comprendre et qui est plus que jamais actuelle
(encore plus avec cette
attaque du Hamas incroyable dans la bande de Gaza).
Et ceci à partir de portraits de femmes et de leur vécu,
de leurs conditions diverses et pourtant si semblables. Comme dans bien
des situations partout dans le monde, pour elles c'est Toujours la double
peine. Il y a aussi des portraits d'hommes avec leur propres conditions
et préjugés dont bien sûr les femmes ne sont pas non
plus exemptes.
C'est le côté docu, informatif, mais du point de vue littéraire,
j'ai trouvé l'ensemble pas assez approfondi, mais ce n'était
peut-être pas le projet de l'auteure.
Et j'ai été gênée par l'omniprésence
de la religion. Je n'y ai vu aucun recul, ni critique d'aucun des personnages,
même la plus rebelle d'entre elles, ni de l'auteure : ça
m'a agacée.
Ce récit m'a fait penser à un livre qu'on avait lu dans
le groupe et que j'avais beaucoup aimé, Les
vies de papier, qui parlait d'un immeuble de Beyrouth et surtout
d'une femme dont l'auteur fait un portrait fascinant, émouvant,
convaincant ; j'avais d'ailleurs été surprise que l'auteur
ne fût pas une femme ; Rabih Alameddine - l'auteur donc -
aurait pu dire "Aaliya Saleh, c'est moi". Je regrette de devoir
dire que L'Impasse de Bab Essaha
souffre de la comparaison.
Monique L
Moi qui lis principalement sur tablette, j'ai apprécié cette
petite merveille de livre papier : sa couverture, son papier, son
format, sa typo. Vraiment un grand plaisir que j'avais oublié.
Sahar Kalifa est une très bonne conteuse qui m'a fait ressentir
la complexité de la situation. Je n'ai rien appris de nouveau,
mais j'ai ressenti l'angoisse liée à l'incertitude de chaque
instant. Ce n'est pas un livre manichéen, c'est saisissant de réalisme.
On ressent intensément ce que vivent ces femmes : l'oppression,
la crainte, l'asservissement par les hommes, l'obscurité des pièces,
le calme ou les bruits inquiétants. Enfin tout y est ! C'est dur
et drôle à la fois, tout en subtilité. L'auteure nous
immerge dans le quotidien de Cisjordanie où les hommes sont traqués
et où les femmes et les enfants résistent à leur
manière. C'est un livre plein de vie !
L'écriture traduit bien l'urgence de la situation.
J'ai apprécié ces femmes qui n'ont pas la langue dans leur
poche. L'idée du questionnaire est intéressante comme moyen
de faire parler les femmes sur leurs conditions de vie : tradition,
machisme, thé et narguilé.
C'est un livre court mais intense !
Je ne suis pas sûre d'avoir suivi tous les détails entre
les combattants qui paraissent eux-mêmes opprimés par leur
organisation (entre autres avec le départ de Houssam).
J'ouvre aux ¾.
Claire
Je me retrouve tout
à fait dans l'avis de Monique et je n'ai presque plus rien à
dire. Une différence à propos du questionnaire : j'ai trouvé
le procédé un peu artificiel, utilisé trop visiblement
par la romancière et pas vraisemblablement de la part du personnage.
J'ai aimé la façon elliptique de décrire le contexte
pour faire vivre des personnages divers complètement définis
par l'horrible situation palestinienne et l'avenir bouché
- alors que lorsque le livre a été écrit : "Elle
se rendait compte que le changement ne viendrait pas avec l'établissement
de l'État." L'intrigue est réduite et un
peu frustrante. J'ai été étonnée de voir le
départ de nombreux personnages en Amérique.
J'ai aimé le personnage de Zakia, "Mère-des-jeunes",
qui ponctue son discours d'expressions religieuses musulmanes - j'ai
beaucoup aimé. Je la rapprocherai du personnage juif de La
boîte noire d'Amos Oz, qui tout au contraire, était
un personnage comique et tartuffe, et en faisait autant.
J'ai trouvé rythmé le livre avec ses courts chapitres, dense
l'écriture, avec des expressions tout à coup crues : "elle
pleurait en silence et désirait profondément se transformer
en une conduite d'égout" (p. 57),
ou des litanies qui emportent : "Galope,
fuis, cogne, avertis, appelle, siffle, grave des mots d'ordre, prévoie,
expédie des messages, enterre, creuse, subis, supporte, ris, ris
encore au plus haut de ton chagrin, tu es le bâtisseur"
etc. (p. 66) On ne s'attendrit pas : "Ses
frères ne participaient à rien, si ce n'est de tendre la
main pour manger ou jouer aux cartes." J'ai aimé
cette rudesse sous laquelle je sens une force, une résistance.
J'ai bien aimé l'épisode du portail sapé par la femme
(p. 142). Et la description de la révolution
qui se déchaine et faiblit : "la révolution
retourne à la réalité, le rocher dégringole
au fond du fleuve, et Sisyphe reprend son fardeau" (p.
150). J'ai trouvé que l'écrivaine joue de son instrument
d'écriture de manière varié.
La fin a l'air horrible, mais je décrochais un peu des événements.
J'ouvre aux ¾ pour l'écriture,
pour la découverte et pour la Palestine.
J'ai écouté l'autobiographie
de l'auteure et j'ai compris la violence de la page 151 : "Sa
mère retenait son frère en criant : 'Laisse-la
tranquille, elle était en mission. - Quelle mission ? Neuf jours ?'
Il commença à la gifler, à la frapper à la
tête, au dos. Il soufflait et tremblait : 'Chienne,
tu veux devenir comme Nouzha ? Je jure de boire ton sang.'"
etc. Contrairement à Françoise, je trouve la critique contre
la misogynie très présente, latente en permanence. Quant
à comparer le roman comme elle le fait avec Les
vies de papier, que j'ai au
demeurant beaucoup aimé, je rappelle que son auteur, américano-libanais,
est peinard en Californie, tandis que Sahar Kahlifa, elle, vit à
Naplouse en Cisjordanie...
Lisa
C'est une découverte pour moi également. J'ai beaucoup aimé
l'écriture et tout ce qui est sur les femmes : j'ai été
bouleversée, mon cur s'est serré, je me sens femmes,
je ressens dans mon âme ce qui est dit, c'est poignant : "Le
malheur des filles, c'est jusqu'à la mort" (p.
46). J'ai ri dans l'horreur : "-
Mais il m'a lancé une théière au visage ! - D'accord,
ma sur, mais disons qu'elle était froide."
(p. 185). Atroce. J'ai beaucoup aimé l'écriture.
Je me suis senti en communion. Dans la peine. Je me suis réjouie
d'être née en France.
C'est une très belle découverte. Merci.
L'histoire m'a semblé secondaire. Ce sont les situations qui m'ont
vraiment intéressée. J'ouvre en grand et je vais l'offrir
à plein d'amies.
Fanny
J'aimerais dire la même chose que toi, Lisa. Mais je suis passée
complètement à côté du bouquin : je me suis
ennuyée du début à la fin.
Le questionnaire dont vous parlez, je ne m'en souviens pas.
Jusqu'au bout, je n'ai pas été accrochée. Mais avec
culpabilité.
Tout le passage en huis clos, je suis restée dehors.
C'est vrai que la forme du livre lui-même est magnifique, le thème
vaut la peine et j'apprécie avec les diversités de nos lectures
d'enchaîner des cultures différentes. Mais je ne suis pas
entrée dans ce livre.
Je le fermerai, mais avec culpabilité.
Lisa
J'ajoute que j'étais un peu perdue de temps en temps, mais ce n'est
pas grave, car après, ça redevient clair.
C'est bizarre d'appeler les mères par le nom de leur fils.
Fanny
Moi j'étais perdue : qui était qui...
Brigitte
Je n'ai pas trouvé le livre, il semblait indisponible en librairie.
Lisa
Est-ce qu'on te donne envie de le lire ?
Brigitte
Ça a l'air un peu horrible...
Jacqueline
J'ai lu il y a un certain temps ce livre que je ne connaissais pas. Je
suis partagée quant à l'idée d'en lire d'autres.
C'est un livre magnifique, mais très très dur. Et donc,
je ne suis pas sûre d'avoir envie de me retrouver dans cette situation,
pas sûre d'en être capable.
Je suis sensible à la situation de guerre, plus qu'à la
condition des femmes.
Zakia est l'objet d'un portrait magnifique, une sorte de Mère Courage.
La scène de la théière évoquée par
Lisa, c'est terrible. Mais la façon dont elle fait face, dont elle
tient bon, ça m'a touchée.
Vous dites qu'il ne se passe pas grand-chose, mais il y a l'évolution
des personnages : le garçon qui mûrit, la fille sujette à
l'opprobre.
J'ouvre aux ¾. Pas en grand car c'est terrible, mais je l'ai lu
avec beaucoup d'intérêt.
Rozenn
Je ne sais pas comment je vais l'ouvrir. Je suis d'accord avec beaucoup
de choses dites. Y compris que j'ai décroché, par rapport
aux personnages et aux lieux.
J'aime énormément le personnage de la fille qui s'est fait
tabasser, avec ses bracelets qui restent, comment elle est considérée,
la façon dont elle est présentée, bannie.
J'ai aimé l'humour : la théière par exemple, le lustre,
quand elle reprend le pouvoir et ne donne plus de café.
C'est un livre qui m'a complètement secouée, que j'hésiterais
à offrir ou alors à quelqu'un qui doit aller très
bien...
J'étais complètement perdue dans les bagarres et je n'avais
pas le courage de revenir en arrière.
Ils sont sur un cadavre, ça pue, non il n'a pas eu le temps de
puer... Il y a une audace et j'aurais voulu voir comment étaient
faites ces manières d'écrire, mais je n'avais pas le courage
de reprendre le livre.
J'ouvre en grand finalement ce livre qui est un choc.
Claire
Et il n'y a pas de complaisance.
Rozenn
Mais on ne fait pas de cadeau. C'est un livre terrible qui m'a rappelé
L'ancêtre
de Saer où ils se mangent.
J'ai aussi écouté son autobiographie.
Laura
Je suis contente des réactions sur ce livre que j'avais proposé
et que je n'ai pas eu le temps de finir. Je n'étais pas concentrée
et je suis passée un peu à côté des 95 pages
lues. Il m'était impossible de me souvenir des prénoms et
des liens entre les personnages.
Rozenn
On dirait un roman russe.
Laura
C'est sans doute parce que les personnages ne sont pas présentés
et j'ai donc eu du mal à les situer, sauf l'accoucheuse qui, elle,
m'a marquée par sa façon de parler de Dieu et d'être
résignée : ça, ça m'a touchée.
L'aspect féministe m'a semblé un peu grossier ; le questionnaire
gros sabots m'a un peu refroidie.
Quant à la violence, je suis restée à distance, sans
que ça me touche.
Je n'ai pas d'avis net, ça ne m'a pas plu, ça ne m'a pas
déplu. Du coup j'ouvre à moitié. Mais vous me donnez
envie de le lire d'une traite.
Lisa
Oui, c'est comme ça qu'il faut le lire, pas en morceaux.
Fanny
En fait, comme il y a beaucoup de dialogues, je me disais que si c'était
adapté au théâtre, j'aurais pu être emportée.
Claire
Mais cette violence au théâtre, gloups.
Les
9 cotes d'amour du groupe breton |
Chantal
Livre traduit en français en 1997 après la première
intifada, par une auteure cisjordanienne... : comment analyser ce "roman"
après le 7 octobre 2023 ? La violence extrême dans le roman,
c'est la violence extrême filmée chaque jour par les médias,
la télé !
Pour moi lectrice, c'est une impasse, comme le titre, comme pour tous
les personnages.
Ce que j'ai ressenti dans cette lecture : c'est un livre de femmes, pour
les femmes.
L'auteure a écrit, décrit son vécu de cette première
intifada à Naplouse, l'impossibilité pour toutes les femmes
de trouver une place dans ces violences dont elles sont toujours les victimes.
Ceci quel que soit leur âge : les plus âgées totalement
soumises à Dieu, qui décide de chaque destin, et aux hommes,
supérieurs en tout aux femmes.
Les plus jeunes sont plus distantes par rapport à la religion,
mais beaucoup plus ambiguës vis-à-vis des hommes qu'elles
soutiennent tout en en ayant très peur...
Quelle que soit leur condition sociale : très éduquées
comme Samar, ou conscientes de tout de par leur quotidien fracassé
comme Nouzah, prostituée. L'une veut croire au progrès,
à un avenir possible de liberté, l'autre ne croit plus en
rien, et aucune n'est dupe...
Entre les deux, Sitt Zakia : âgée mais autonome, elle travaille,
c'est l'accoucheuse, soumise à la religion, mais à l'écoute
des jeunes ; elle est pleine de questionnements, de doutes...
Elles ont en commun la force, la solidarité, la foi en l'humain,
l'amour, en dépit de tout.
Les hommes eux, héros quand ils sont vivants, martyrs quand ils
sont morts...
Les femmes subissent les violences physiques des soldats juifs mais aussi
des combattants palestiniens, leurs frères, leurs proches ! Avec
qui elles luttent !
Par rapport à ce livre, au décor fermé - le quartier,
la maison "suspecte" - avec les dialogues à deux, à
trois, les entrées, les sorties, la fin d'apocalypse, je me sentais
plus spectatrice que lectrice, une pièce de théâtre.
Vraiment, ces femmes je les ai vues, je les vois aujourd'hui.
C'est pour ça que je parle plus du contenu que de littérature,
style, construction...
Je ressens la phrase de Sitt Zakia : "Le
malheur des filles, c'est jusqu'à la mort"
Je l'ouvre aux ¾
bizarre "d'ouvrir" ce livre.
Marie-Odile
Ce fut une lecture facile, même s'il m'a fallu un peu de temps avant
de comprendre qui est qui et ce qui se passe vraiment dans ce monde fermé
et l'atmosphère pesante de la ville fantôme.
J'ai vraiment eu l'impression d'une impasse où tous vivent une
forme d'enfermement concrétisé par le portail, sur fond
d'intifada, de lutte et de dangers.
J'ai compris que tous rêvent de partir ailleurs, surtout aux Etats-Unis.
Cela est plus difficile pour les femmes doublement enfermées dans
le pays et dans leur foyer.
Les relations homme/femme ne sont jamais satisfaisantes. Elles sont déçues,
soumises, maltraitées et malgré tout souvent protectrices
de ces hommes, car il faut veiller à la réputation (Oum
Assam) ou les soigner tout en les ménageant (Houssam). Les hommes
sont hypocrites (Ouaji) et profitent sans vergogne de ce qu'ils condamnent
(Nouzha).
Avec les derniers chapitres, on atteint un paroxysme (mort, folie, tumulte,
fracas) qui relève de la tragédie. Pas d'issue, pas d'espoir.
Certes "en temps de
guerre la mort triomphe des sentiments".
Certains chapitres me sont apparus comme des scènes de théâtre
(rencontre Nouzha-Samar) avec un spectateur clandestin (Houssam) et l'arrivée
de nouveaux personnages.
J'ai bien aimé les passages poétiques qui contrastent avec
des propos parfois crus. Les expressions se rapportant à la religion,
dans la bouche des personnages, m'ont agacée.
Quelques détails m'ont amusée (la théière
froide).
Après avoir regardé le document,
j'ai pensé qu'il y avait des éléments autobiographiques
dans ce récit.
J'ouvre à moitié.
Brigitte
entreet
Incompréhension, inquiétude, peur, horreur, colère
m'habitent. La lecture de ce livre ne peut pas être la même
avant et après cette folie meurtrière du Hamas et la riposte
israélienne. Depuis le 7 octobre dernier, comme de nombreuses personnes,
je suis abasourdie par les attaques terroristes et ce violent conflit
meurtrier israélo-palestinien.
25 ans que ce livre est écrit
"Mais
est-ce que l'Intifada s'arrêtera un jour ?" La question
est posée dès les premières pages. Aujourd'hui les
habitants de Cisjordanie subissent toujours le couvre-feu, la peur, la
violence, l'enfermement géographique, pour beaucoup le deuil les
accable dans des circonstances innommables.
C'est donc le cur lourd que j'ai ouvert ce court roman... L'envie
me manquait. Puis à un moment je me suis dit que cette lecture
pouvait être comme une cure de désensibilisation, moi qui
aujourd'hui évite de regarder les reportages, les photos, d'écouter
les témoignages sur ce conflit. Une allergie nouvelle ?
Je
veux fuir l'horreur pour encore croire en l'avenir.
Je n'ai pas été déçue encore par ma lecture,
même si à certains moments je me suis perdue dans la temporalité.
Mais je ne peux pas dire que j'ai été passionnée
(le contexte actuel sans aucun doute). Alors je choisis de l'ouvrir entre
½ et et ¾. Même si c'est une fiction, j'y vois un
témoignage intéressant de l'auteure palestinienne sur la
condition de la femme.
Il me semble important de dire d'emblée que la religion est toujours
présente. Deux thèmes se dégagent rapidement :
la condition de la femme palestinienne et l'intifada.
Je me suis laissé emporter par ces femmes à la langue bien
pendue, aux histoires de vies si différentes ; mais cependant elles
sont proches et à l'écoute les unes des autres. Toutes sont
maltraitées, souffrent et s'adaptent. "En
temps de guerre, la mort triomphe des sentiments". Elles
sont à la fois drôles (par exemple : la comparaison de la
femme à deux chaussettes dans un tiroir d'un homme qui choisit
quand et comment les sortir) et dures, parfois révoltées
mais souvent résignées. Elles se perdent dans un gouffre
abyssal entre elles et les hommes, tous perdus dans une vie de représailles
et de violences morales et physiques. Et comme dans le titre ils sont
dans une impasse.
Ces hommes perdent trop tôt jeunesse et insouciance. Le résistant
blessé dit : "Qu'est-il
arrivé au monde ? Qu'est-il arrivé aux gens ? Si c'est ça
l'intifada je n'en veux pas." Il faut se rappeler qu'au
début dans les années 1990 c'était un conflit non
armé ! Depuis la violence monte en puissance.
Pour finir, je soulignerai une lecture facile, des phrases courtes, des
dialogues. Les personnages sont attachants, sensuels. On voudrait les
aider à fuir ? Mais vers où ? Le rêve américain
?
Faut-il y voir un message de l'auteure face à une menace d'embrasement
du conflit qui va au-delà des frontières de la Palestine
et d'Israël ?
Edith entreet
Je viens de terminer le récit. Je me suis reprise à deux
fois pour me plonger vraiment dans les MOTS du texte. Je l'ai rapidement
relu.
Lecture difficile qui m'a demandé beaucoup, beaucoup d'attention.
Traduction ? Imaginaire de l'auteure auquel je serais réfractaire
? Action tellement ténue que je m'en suis parfois désintéressée
? Bien que plongée dans l'actualité du texte par des images
provenant hélas de la triste réalité de la guerre,
j'ai eu néanmoins du mal à accrocher à la narration.
Pourtant, j'avais avec "gourmandise" acheté le livre,
couverture et format engageant. Ouvrage précieux dans sa forme
évoquant le raffinement du Moyen-Orient, du moins dans mon imaginaire.
Les personnages principaux :
- Sitt Zakia surnommée Mère-des-jeunes ou encore Hajjia
(ce fut précieux d'aller consulter le bas de page expliquant que
Sitt Zakia avait fait le pèlerinage à la Mecque et de ce
fait pouvait s'appeler ainsi). J'ai pu ainsi ne pas perdre le fil du récit.
Elle est divorcée et a élevé seule ses filles. Ces
dernières sont diplômées et expatriées.
- Nouzha la femme de la maison "interdite", maison de la prostitution.
- Son frère Ahmad, "martyr" à la fin du livre
car tué dans l'attaque qui clôt le récit.
- La mère de Nouhza, Sakina, veuve d'un vieux et riche Palestinien
et qui est assassiné du fait de sa liberté de choix de vie...
- Samar, fille de la boulangère Oum Sadeq, fille appréciée
par Sitt Zakia qui voudrait marier Houssam son neveu à Samar.
- Houssam résistant et Ahmad le frère de Nouzha lui aussi
résistant, autant de personnages qui apparaissent presque en silhouettes
pour moi à certains moments de relâchement du récit.
Voix off pour Houssam blessé et caché chez Nouhza, voix
de churs des femmes de l'impasse, cris des colons, odeur des orangers
et du jasmin, évocation de la sensation du vent lors des rares
sorties des personnages, oppression de la nuit et de son silence, et la
fin de Nouhza dont le tragique de sa mort.
J'aurais pu, du fait de cette présentation, me plonger dans L'impasse
de Bab Essaha, subir avec eux l'enfermement, écouter leur plainte
et leur espoir, m'intéresser au questionnaire de Samar demandant
ce qui a changé ou non pour les femmes du fait de l'intifada. J'aurais
pu compatir aux sorts de ces jeunes. J'aurais pu admirer la présence
de Sitt Zakia, faite de sagesse et de bienveillance
Hélas,
ça n'a pas marché malgré une seconde lecture. Émotion
réelle toutefois et accélération du récit
dans les dernières pages et la montée rageuse de Nouhza
vers son suicide.
Mais ce livre m'a engagée à quelques recherches annexes
telles que la définition de l'Intifada : jets de pierres en guise
d'arme !
Ainsi aux pages 230 et 231 où Nouhza en "hallucinée"
invective ses comparses femmes "Merde
pour la Palestine. Je veux mon frère, pas la Palestine."
Et, faisant pour moi références aux jets de pierres des
Palestiniens engagés dans l'intifada, Nouzha lance des poignées
d'olives contenues dans les sacs proches d'elle. Désespoir hurlé
de l'inutilité de cette résistance ? "Que
me reste-t-il ô Palestine ? Ni parent ni proche. Ils sont tous partis
ou malheureux, tous morts ou écartelés (...)
La pauvre est
devenue folle. Dieu la récompensera. Il n'y a de puissance que
la Sienne
" Et Nouzha, en agitant des mains :"Assez
de Dieu, de Mohamed, de Jésus, de Croix Rouge, de l'ONU. Personne
ne veut voir ni entendre. Depuis quand le monde nous considère-t-il
comme des humains
(...) Pourquoi
seigneur n'as-tu d'yeux que pour les salauds ?
(...) Nous
sommes de pauvres sans soutien."
Ce sont les femmes qui tiennent le récit. Récit féministe
oui je le crois.
Histoire d'amour aussi, amour mais tellement subordonné à
l'état de guerre incertain dès le premier regard.
De beaux passages de littérature, et dans les monologues intérieurs
qui m'ont parfois fait penser au récit
de Atiq Rahimi : pour mémoire le long monologue halluciné
de la femme près du corps de l'homme immobile et sans parole - dans
un tout autre registre certes - mais lui aussi sous le signe des oppressions.
Ce livre est sorti en 1997. Et la fondation d'Israël date de en 1948
- Israël Terre Sainte et non lieux saints, avec la présence
des trois monothéismes ; la Palestine est le nom de la province
romane en 135 après Jésus-Christ.
Une fois écrit ce texte, je l'ouvre un petit ¾.
Pas d'exaltation comme espéré. J'avais à la fin de
la lecture pensé moitie ouvert.
Annie
En Cisjordanie, les affrontements entre Palestiniens et Israéliens
et la condition des femmes : difficile à étudier en raison
de l'actualité brûlante. Et un peu difficile à déchiffrer,
en raison de nombreux noms inconnus qui ne font pas partie de notre culture
et des références incessantes à la religion dans
beaucoup de phrases, dans les échanges
J'ai choisi de ne parler, et peu, que de la condition des femmes.
On se retrouve ici dans la guerre, la chaleur, le bruit, la poussière,
dehors, mais aussi les odeurs de thé, de jasmin et de myrte, le
calme à défaut de la sécurité, dedans.
La guerre est là, la violence partout mais ce livre raconte une
parenthèse dans le quotidien qui permet à quatre femmes
de se retrouver, au départ par obligation, dans une maison (close
de surcroît) et de se raconter.
Les débuts sont méfiants, on se jauge, on se juge et on
parle bas à cause de la présence d'un soldat grièvement
blessé dans la pièce d'à côté (certaines
ignorent cette présence).
Puis peu à peu, les femmes vont raconter leur vie, leurs difficultés,
leurs espoirs, sans vraiment jamais se plaindre car c'est le Tout-puissant
qui en décide ainsi, quand ce ne sont pas les maris. Il y a de
la fatalité dans les propos, pas vraiment de révolte, même
si Oum Azzam est quand même partie de chez elle pour fuir un mari
violent.
J'ai perçu de l'entraide, de la sororité mais également
des sermons. Il ne faut pas que les femmes s'écroulent, elles ont
cette grande conscience pour elles. Elles tiennent les maisons, les villages,
sont le point d'ancrage. Si l'une se plaint, elle est un peu rabrouée.
Que vont dire les gens ? Non il faut supporter, car tout le monde supporte
et les réputations sont au-dessus de tout !
J'ouvre à moitié le livre.
Soaz
C'est un huis clos dans une "drôle de maison", malheureusement
tellement lié à une actualité dramatique.
Sur fond de l'intifada, trois portraits de femmes, toutes différentes,
dans leur mode de vie (mère de Oum, une accoucheuse âgée
divorcée croyante, une jeune femme instruite, fille de boulanger
entre tradition et modernité et une jeune femme prostituée
qui renie tout), la foi, le quotidien, l'amour et la relation avec les
hommes.
Deux générations s'opposent entre tradition et modernité.
La religion a une place prépondérante, elle gouverne, gère
la vie, fanatise.
Les hommes luttent pour la Palestine, L'Ogresse. Ils ont tout pouvoir,
notamment sur les femmes, oppressées, soumises.
Tout est dit, oppression, soumission, méfiance, condition et place
des femmes, relations homme-femme, perception de l'amour, révolte,
lutte.
C'est l'histoire d'un quartier, dans une ambiance lourde, chargée,
mais baignée par les parfums, les odeurs de cuisine, les fleurs,
les paysages. Sûrement en temps de paix un pays magnifique à
découvrir.
La guerre, n'épargne rien, surtout pas les hommes et les familles
(le fils tue sa mère).
Les femmes, se révoltent en toute fin (plus d'une fois j'aurais
crié ce n'est pas possible, vous ne pouvez pas accepter), une lueur
d'espoir.
Compliqués au début : la succession des noms, savoir qui
est qui, les retours en arrière, quel temps écoulé,
ainsi que les très nombreuses interrogations.
Aux ¾ pour : une histoire très sombre et tellement présente
dans notre quotidien, j'ai aimé les portraits de femme, peut-être
certains autobiographiques, très prenants, révoltants, interpellant,
et les descriptions, maisons, odeurs, paysages et coutumes.
Quelques phrases :
"Le malheur des filles
jusqu'à la mort".
"Que me reste-t-il ô Palestine ?"
"Les femmes âgées sont dans un fleuve et nous dans un
autre."
QUELQUES INFOS AUTOUR DU LIVRE
Une
exposition
En ce moment, se tient une exposition à l'Institut du monde arabe :
"Ce
que la Palestine apporte au monde".
Ne pas manquer "Les
valises de Jean Genet".
Comment se repérer
dans l'histoire de la Palestine
?
En regardant un historique de 4 minutes =>sur
le site des Nations unies.
Les
livres de Sahar Kahlifa traduits en français
- Chronique
du figuier barbare,
trad. Catherine Lévy, Jamel-Eddine Bencheikh, Amina Rashid, Gallimard,
1978.
- La
foi des tournesols, trad. Alain Roussillon, Gallimard, 1989.
- L'impasse de Bab Essaha,
trad. de l'arabe Youssef Seddik et Mohamed Maouhoub,
Flammarion,
1997 ; rééd. 10/18, 2001 ; rééd.
Elysad,
2015.
- Un
printemps très chaud, trad. Ola Mehanna et Khaled Osman,
Seuil, Cadre Vert, 2008.
Le
livre sort en 1997, année d'une forte actualité culturelle
palestinienne
- Le Printemps palestinien de mars à juillet
1997 : Philippe Douste-Blazy et son homologue palestinien Yasser Abed
Rabbo le lancent officiellement - une saison culturelle présentée
par le ministère de la Culture de l'Autorité palestinienne
et les ministères français des Affaires étrangères
et de la Culture.
- La 27e édition des "Belles Etrangères"
est consacrée à la littérature palestinienne du 12
au 23 mai 1997, donnant lieu à une publication du Centre national
du livre, avec 12 écrivains dont Sahar Khalifa et Gharib Askalani,
Zaki Al-Ileh, Azzedine Al-Manacirah, Samih AL-Quassim, Liana Badr, Riyad
Beïdas, Mahmoud Darwich, Edward Said, Elias Sanbar, Anton Shammas,
Fadwa Touqan :
- Le détail des rencontres organisées du
12 au 23 mai 1997 lors des "Belles Etrangères palestiniennes",
Le
Monde, 16 mai 1997
- Un film documentaire : Les Belles Étrangères : Palestine, réalisé par Mustapha Hasnaoui.
La
présentation de l'auteure
- Par Marion Van Renterghem, Le
Monde, 16 mai 1997 :
Citoyenne d'Amman, en Jordanie, cette romancière militante, pleine d'une énergie volubile, n'en finit pas de dénoncer l'archaïsme de la société palestinienne autant que l'occupation israélienne. "Palestinienne de l'extérieur", elle refuse "l'idée romantique selon laquelle les exilés se sentiraient plus palestiniens que les autres" et se contente de travailler à son combat quotidien elle a fondé, à Naplouse, un centre de recherches sur la situation des femmes de son pays. La vigueur de son tempérament laisse supposer qu'elle n'est pas de celles à se laisser mater, mais elle a dû affronter, comme Fadwa Touqan, deux sortes d'"occupants" : les Israéliens et, à l'intérieur même de sa famille et de son peuple, les hommes. C'est ce qu'expriment les quatre héroïnes de son dernier roman, quatre femmes en prise avec l'Intifada, quatre Palestiniennes se montrant aussi fières face à l'armée d'occupation que diminuées par l'autorité des hommes de leur famille et prises au piège d'une société dont le traditionalisme figé détourne les vrais combats.
Quatre points de vue parce que, selon Sahar Khalifa, "la littérature du tiers-monde ne peut pas se payer le luxe, comme chez Virginia Woolf, de se focaliser sur un personnage unique : la situation d'insécurité qui est la nôtre nous oblige à regarder de tous côtés". Combat littéraire, militant. Son premier roman, Chroniques du figuier barbare (Gallimard, 1978), en apportait déjà tous les signes et le titre arabe désignant, non pas un figuier, mais le fruit du cactus était en soi un mot d'ordre : la chronique contée par Sahar Khalifa sera toujours celle d'une plante coriace, capable de survivre et de s'affirmer dans les contextes les plus hostiles.
- Long portrait dans L'Orient littéraire, supplément littéraire de L'Orient Le jour : "Sahar Khalifa, la Palestine au fémnin", par Katia Ghosn, janvier 2010.
Prise très tôt par la fièvre de lécriture, Sahar Khalifa cachait ses premiers écrits sous le lit, car écrire pour une femme entraînait la réprobation sociale. Son divorce lui donne des ailes et lui ouvre à nouveau les portes de luniversité. Aux États-Unis, à lIOWA, elle étudie la littérature anglo-saxonne. Elle revient en 1988 dans sa ville natale.
Dans tous ses romans, les personnages féminins occupent une place de prédilection et reflètent les multiples visages des villes occupées.
- Sur la quatrième de couverture de L'impasse de Bab Essaha, éd. Elyzad poche, 2015 :
Sahar Khalifa est née en 1942 à Naplouse.
Après avoir enseigné à luniversité de Birzeit, en Palestine occupée, elle suit des études en littérature anglo-saxonne à luniversité dlowa aux États-Unis.
De retour en Palestine en 1988, elle fonde le Centre des études féminines.
Elle est considérée comme la première autrice palestinienne.
Son uvre comporte plusieurs romans traduits dans différentes langues, y compris lhébreu, ainsi que des essais.
Elle vit aujourdhui entre Naplouse et Amman.
- Wikipedia indique les livres non traduits en français et ses prix.
- ET SURTOUT : une présentation d'elle-même en images commentées traduite par Amitié Lille Naplouse (les deux villes sont jumelées) et projetée le 21 novembre 2015 à l'occasion des "Écritures de Naplouse" à Lille, 9 min.
Des
échos du livre L'impasse de Bab Essaha à sa sortie
- Libération,
15 mai 1997, par Maati Kabbal
- Le
Monde, 6 juillet 2001, par Mohamed Maouhoub, stagiaire livre
Un
article de Sahar Khalifa
Dans le Monde diplomatique, août 2015 : "Femmes
arabes dans le piège des images"
Depuis lenfance, je ne cesse dentendre qualifier les filles de la famille, du quartier et du monde entier dêtres impuissants, sans défense, condamnés par la nature à rester irrémédiablement faibles.
Il y a quelques mois, cependant, ma petite sur a découvert que jétais le seul membre de la grande famille Khalifa à figurer dans lencyclopédie palestinienne. Avec un soupir daise, elle a souligné : "Lencyclopédie ne mentionne ni mon père, ni mon frère, ni mon oncle et ses dix fils miraculeux, ni aucun autre homme de la famille ; il ny a que toi !"
Une
interview de Sahar Khalifa
Sur le blog festivalpalestine
: audio ou écrit, 12 novembre 2015.
Une
table ronde en vidéo sur la littérature palestinienne en
2017
RDV de l'Histoire du monde arabe : "Littératures
palestiniennes en frontières", vidéo sur le site
de L'Institut du monde arabe, 1h 27.
Aujourd'hui,
en 2023, on peut essayer de comprendre la situation des Palestiens, grâce
à la radio
"Les Palestiniens et la question palestinienne", LSD,
série documentaire d'Alain Lewkowic , réalisée par
Somany Na, France Culture, 4 émissions d'une heure, du 12 au 14
juin 2023 :
1/4 : De
quoi la Palestine est-elle le nom ?
Nées avec les derniers soubresauts de lEmpire Ottoman au
début du XXe siècle, les idées de nation, didentité
et de peuple palestinien vont peu à peu se cristalliser autour
dune question coloniale qui n'est toujours pas résolue.
2/4 : La
fabrique du réfugié et le désir de reconquête
La naissance de lÉtat dIsraël, le 14 mai 1948,
provoque ce que les Palestiniens appellent la "Nakba", c'est-à-dire
la "catastrophe".
3/4 : Des
murs, des barbelés, des colons et une occupation
Comment trouver ses repères et mener une
existence normale dans une géographie et un quotidien aléatoires
et arbitraires ? Comme si tout pouvait basculer dun instant à
lautre sous laction des colons ? Pour les Palestiniens, cest
la quadrature du cercle.
4/4 : Géographie,
narratif et génération perdue
Tout, ici, semble colonisé, le ciel, la terre, les plantes, la
mer, les sols, les arbres et les individus. Comment alors se projeter
dans lavenir ?
Nos cotes d'amour, de l'enthousiasme
au rejet :
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