PREMIÈRE TRADUCTION :
Osamu DAZAÏ, Soleil couchant, trad. du japonais Gaston Renondeau et Hélène de Sarbois, L'imaginaire, 1987, 210 p.

Quatrième de couverture : « Quand j’eus fini de ranger le bois, je demandai à Mère de me donner un peu d’argent. J’en fis des petits paquets de cent yen, et, sur chaque paquet, j’écrivis ces mots : “Toutes mes excuses.”
J’allai d’abord à la mairie. Le maire était absent, aussi donnai-je le paquet à la secrétaire en disant :
— Ce que j’ai fait hier est impardonnable mais dorénavant je serai plus attentive. […]
Je me rendis ensuite chez le chef des pompiers. Lui-même vint m’ouvrir la porte. Il me fit un petit sourire triste, mais ne dit rien. Je ne sais pourquoi, je fondis en larmes.
»

Une femme de l’aristocratie nippone doit quitter pendant la guerre son hôtel particulier de Tokyo pour aller vivre modestement dans un petit chalet de montagne. Sa fille Kazudo, mobilisée, travaille la terre. Son fils, Naoji, revient de la guerre intoxiqué par la drogue. Tous font face à « cette période de transition morale » et clament leur révolte et leur désespoir.
Document de première importance sur l’effondrement d’une société, Soleil couchant est aussi — et c’est ce qui donne à l’œuvre son accent dramatique si personnel — un document sur un homme en qui l’on s’accorde à reconnaître l’un des plus grands écrivains de son pays.


L'imaginaire, 1967

Quatrième de couverture :
Une femme de l'aristocratie nippone doit quitter pendant la guerre son hôtel particulier de Tokyo pour aller vivre modestement dans un petit chalet de montagne. Sa fille, Kazuko, mobilisée, travaille la terre. Son fils, Naoji, revient de la guerre intoxiqué par la drogue. Le frère et la soeur se durcissent contre le malheur des temps et clament leur révolte et leur désespoir. Tels sont les "gens du Soleil couchant" (lancée par Osamu Dazai, cette expression a fait fortune au Japon, au point de qualifier aujourd'hui, jusque dans les dictionnaires, les membres déchus de l'aristocratie). En dépit de leur vie inquiète et désordonnée, ils ont gardé les meilleures traditions de leur pays. A cet égard, le testament de Naoji éclaire de façon émouvante son attitude devant la vie et devant le Japon. Kazuko veut un enfant, et sa foi en la vie force la sympathie, en dépit de ses écarts de conduite, de tout le nihilisme de son comportement et de son langage. Elle et son amant sont les "victimes d'une période de transition morale". Document de première importance sur l'effondrement d'une société, Soleil couchant est aussi - et c'est ce qui donne à l'oeuvre son accent dramatique si personnel - un document sur un homme en qui l'on s'accorde à reconnaître l'un des plus grands écrivains de son pays.


Osamu DAZAÏ, Soleil couchant, trad. Gaston Renondeau, Hélène de Sarbois, Gallimard, 1961

Quatrième de couverture : Une femme de l'aristocratie nippone doit quitter pendant la guerre son hôtel particulier de Tokyo pour aller vivre modestement dans un petit châlet de montagne. Sa fille, Kazuko, mobilisée, travaille la terre. Son fils, Naoji, revient de la guerre intoxiqué par la drogue. Le frère et la sœur se durcissent contre le malheur des temps et clament leur révolte et leur désespoir.

NOUVELLE TRADUCTION :
Osamu Dazai
Soleil couchant, trad. Didier Chiche, Les Belles Lettres, 2017

Quatrième de couverture : « Seigneur et maître de la création :
l’homme prétend fièrement à ce titre, mais au fond, il semble que rien ne le différencie des autres vivants, n’est-ce pas ? Pourtant, Mère, il y a bien une chose, une seule. Vous ne la voyez peut-être pas. Une chose qui manque absolument aux animaux et qui n’existe que chez les hommes. C’est ce qu’on appelle le secret.
»

Osamu DAZAÏ (1909-1948)
Soleil couchant (1947)

Nous lisons ce livre pour le 21 mars 2025.

Deux traductions sont disponibles :
-
1961 : de Gaston Renondeau et Hélène de Sarbois
- 2017 :
de Didier Chiche, avec un avant-propos et une postface

On voit, dès la première page, des différences :

1961
2017

Mère poussa un faible cri.
Elle prenait sa soupe dans la salle à manger.
Je pensai que quelque chose de désagréable était tombé dans son assiette.
— Un cheveu ? demandai-je.
— Non.

Mère porta une autre cuillerée à sa bouche comme s’il ne s’était rien passé. Cela fait, elle tourna la tête d’un côté, dirigea son regard vers le cerisier en pleine floraison qui était derrière la fenêtre de la cuisine et, la tête toujours détournée, fit voler une autre cuillerée de soupe entre ses lèvres. Mère a des manières de table si différentes de celles qui sont prescrites dans les revues féminines que, pour elle, l’expression : faire voler n’est pas une simple figure de style.
Un jour où il avait trop bu, Naoji, mon frère cadet, me dit :
« Le fait qu’un être ait un titre de noblesse ne suffit pas à faire de lui un aristocrate. Certains sont de grands aristocrates qui n’ont d’autre noblesse que celle que la nature leur a donnée et d’autres, comme nous qui n’avons que des titres, d’autres sont plus près des parias que des aristocrates. (...) »

Le matin, dans la salle à manger, ma mère, ayant lestement aspiré une cuillerée de soupe, a lâché un petit cri :
— Ah !
— Un cheveu ? lui ai-je demandé, pensant qu’elle avait vu quelque chose de déplaisant tombé dans son assiette.
— Non, a-t-elle répondu.
Et comme si de rien n’était, elle a repris une cuillerée de soupe d’un geste toujours aussi leste ; puis, tournant la tête d’un air serein, elle a fixé, par la fenêtre de la cuisine, le cerisier de montagne en pleine floraison, et dans cette position, a fait glisser avec une agilité gracieuse une autre cuillerée de soupe entre ses lèvres fines. Agilité gracieuse : oui, pour ma mère, c’est bien le mot ; absolument rien à voir avec ce qu’on trouve par exemple dans les magazines féminins sur les bonnes manières de table. Un jour que mon frère Naoji était en train de boire, il s’était tourné vers moi, son aînée, et m’avait dit : « Ce n’est pas le titre qui fait la noblesse, voyons ! Même sans être titrés, il y a des gens qui sont touchés par une grâce innée : des nobles, des vrais ! Et puis il y a ceux qui sont comme toi et moi : le titre, ils l’ont, mais en fait, bien loin de le mériter, ils sont tout en bas de l’échelle ou presque ! (...) »

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


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