Lirelles

Nous avons lu pour le 7 septembre 2025
des livres d'Afrique

subsaharienne

Nos lectures d'été

Notre lecture commune : un "classique" de la littérature africaine ET un livre contemporain :
- de Mariama BÂ (sénégalaise, 1929-1981) Une si longue lettre (publié en 1979), éd. Litos, coll. "Motifs", 176 p.
- de Nathacha APPANAH
(de l'Ile Maurice, née en 1973), La mémoire délavée (2023), Folio, 160 p.
                                                                       
Voir ›ici la documentation autour de ces livres et de leur choix.

Les lectrices

Ce 7 septembre 2025, nous étions 13 sur 16 à participer de diverses manières à la séance :
- en direct : Anne, Claire, Felina, Flora, Laetitia, Mar, Marie-Yasmine, Nelly, Patricia, Stéphanie, Véronique
- en visio : Agnès
- par écrit : Sophie de Paris
- prises ailleurs : Aurore, Joëlle, Sophie de Nice.

Les tendances

Les deux livres, différents, ont été tous deux appréciés, voire très appréciés, par Agnès, Anne, Claire, Felina, Flora, Laetitia, Patricia, Stéphanie, Véronique.
Des réserves ? Sur La mémoire délavée de la part de Marie-Yasmine et Sophie.
En revanche, certaines qui ont aimé les deux livres ont eu une préférence pour La mémoire délavée. Et sur Une si longue lettre ? Mar n'a pas réussi à y entrer. Nelly, à l'unisson d'un des livres, avait la mémoire un peu délavée et sa préférence a semblé aller à la lettre.
L'idée de découvrir un aperçu d'une littérature mal connue - la littérature africaine subsaharienne - a en tout cas suscité intérêt et satisfaction. Découvrir la voix et la vie des femmes décrites s'est accompagné à la fois d'une approche sensible mais aussi


La succession des avis

Sophie
Il y avait deux livres au programme de l'été : Une si longue lettre et La mémoire délavée. J'ai consciencieusement emporté les deux dans mes bagages de vacances, avec l'intention de les lire tous les deux.

J'ai commencé par
Une si longue lettre. Après quelques pages, rapidement, j'ai pénétré dans l'univers de Ramatoulaye et parcouru cette "longue lettre" avec assiduité, facilement. Au fil de la lecture, j'ai ressenti de nombreux sentiments, de l'empathie à la colère. Colère de féministe face au sort des femmes africaines et à leurs maris polygames.
Ces confidences sont partagées avec le lecteur comme avec l'amie à qui l'on écrit. J'ai eu l'impression d'entrer dans la maison, dans la famille, avec un sentiment de proximité qui fait que, plusieurs semaines après la lecture, j'ai toujours des réminiscences de certains passages, de certaines scènes, comme si j'y avais assisté. Les personnages du roman me semblent presque réels, comme si je les avais rencontrés.
C'est cette intimité "universelle" que réussit à créer Mariama Bâ qui me marque le plus, finalement. Elle réussit à transmettre le vécu de ces femmes africaines, leurs émotions, leurs combats, leur résilience en les rendant accessibles à tout être humain.
L'air de rien, ce livre "si court" s'est fait une place en profondeur. Comme on garde en mémoire une rencontre, une personne.

J'ai ensuite entamé La mémoire délavée avec optimisme. J'y ai immédiatement trouvé une écriture davantage travaillée que celle de Mariama Bâ et cela m'a plu.
Mais alors que je m'étais tout de suite sentie en proximité dans Une si longue lettre, je suis restée à distance et je n'ai pas réussi à entrer dans le livre, à m'intéresser à la quête personnelle de Nathacha Appanah. Son histoire, celle de ses ancêtres n'ont pas réussi à m'absorber car, contrairement à Une si longue lettre, je n'ai pas trouvé dans les 40 premières pages de points d'appui pour m'y accrocher.
J'ai renoncé à poursuivre la lecture. Peut-être lui donnerai-je une deuxième chance ?

Flora
J'ai trouvé les deux livres accessibles d'une manière différente :
ainsi, celui dont j'ai failli décrocher, cst celui que j'ai préféré, La mémoire délavée, le trouvant plus personnel, touchant. Le travail de recherche y est très bien présenté ; j'ai beaucoup appris concernant l'esclavage et ai beaucoup apprécié : il mérite l'effort que j'ai fait.

Mariama Bâ était davantage connue pour moi et je suis très contente de l'avoir lu. A priori, j'ai du mal avec la correspondance et j'ai un peu mélangé personnages et thématiques. Si l'univers m'était davantage familier, j'ai cependant bien accroché.

J'ai trouvé que les deux livres constituaient un très bon choix.

Véronique

J'ai commencé par
Nathacha Appanah et ai été surprise de découvrir que l'île Maurice est en Afrique. Le livre m'a permis également d'apprendre ce qu'il en a été sur cette île de l'esclavage dont je n'avais aucune idée. C'est très triste et un peu plombant - ce qui a rendu ma lecture un peu hachée en raison de cette tristesse. Ce n'est pas du tout la même écriture que l'autre livre, beaucoup plus personnel. Cette histoire m'a plu. C'est une autrice à suivre.

Quant au second livre, rédigé sous une forme de lettre, cela m'a bien convenu. J'y ai aussi appris des choses. J'y ai vu un rapport avec Americanah de Chimamanda Ngozi Adichie : j'avais l'impression d'entendre la même voix ; il y a une corrélation dans le fait d'être africaine. J'étais sensible à des propos intéressants, sur les métiers manuels par exemple. Tout en évoquant la relation avec son mari, elle évoque des aspects qui ne sont pas exclusivement africains, qui touchent à l'universel, notamment l'éducation. Je ne suis pas arrivée à la fin, mais ai l'envie de terminer.

Agnès
J'ai entendu que les livres audio avaient de plus en plus de succès. J'ai donc décidé, non pas de lire ce roman Une si longue lettre de Mariama Bâ, mais de l'écouter grâce au podcast proposé par France Culture. L'expérience a été très agréable. J'ai apprécié les voix, la mise en scène des dialogues et les bruitages, ces techniques m'ont permis de me sentir plongée dans le bain culturel sénégalais.
En ce qui concerne le livre lui-même, j'ai tout d'abord été séduite par la beauté de la langue et la qualité littéraire du texte. Je comprends que ce roman soit un classique de la littérature africaine moderne et qu'il soit étudié dans les écoles et les universités. J'en suis d'autant plus heureuse qu'il dénonce la condition des femmes prises au piège d'un système patriarcal (qui prend la forme ici de la polygamie).
Ce système est minutieusement décrit, et c'est instructif, ainsi que ses conséquences sur la vie des femmes : mariages arrangés de toutes jeunes filles par leurs familles pour des raisons financières, faisant fi de leur liberté et de leur éducation, grossesses nombreuses (12 enfants pour l'héroïne, 3 pour sa jeune co-épouse en 5 ans), veuves dont la tradition veut qu'elles épousent le frère ou un ami du défunt, lois régissant le patrimoine et l'héritage en défaveur des femmes, etc.
Ces faits, qui sont dénoncés dans le roman, pourraient accabler la lectrice, mais l'héroïne trouvant la force de faire face et de dire non, on sort de cette lecture avec une note d'espoir.
La forme de la lettre à une amie invite à l'idée de sororité, par l'expérience vécue commune, le soutien et le courage que les femmes y puisent (ici, l'amie avait rompu avec l'époux qui avait décidé de se marier une 2e fois).
C'est une adresse pour plus d'égalité. Je proposerai ce roman féministe à mon autre groupe de lecture.

J'ai lu La mémoire délavée de Natacha Appanah en version numérique sur ma liseuse. J'ai tout d'abord été décontenancée par sa forme, je n'arrivais pas à déterminer le genre de l'ouvrage : essai, témoignage, notes de travail après l'écriture d'un roman ? L'intérêt que j'ai ressenti ensuite pour ce récit, au fil de ma lecture, l'a emporté et j'ai beaucoup apprécié ce livre, que j'ai trouvé particulièrement touchant.
Je l'ai également trouvé instructif, car je ne connaissais pas l'existence des engagés indiens venus travailler sur l'île Maurice.
J'ai également aimé les photographies qui accompagnent l'histoire de cette famille.
En règle générale, je suis très intéressée par les récits personnels et les recherches généalogiques, ce livre m'a donc vraiment plu, encore plus que le premier.

Felina
Une si longue lettre, le roman de Mariama Bâ, m'a immédiatement fait penser aux Impatientes de Djaïli Amadou Amal, surtout en raison de la thématique centrale de la polygamie. J'ai cependant un peu moins accroché.
Le livre expose avec force les thèmes de la polygamie et de la condition féminine, soulignant l'absence de droits pour les femmes dans cette société. Il est intéressant de noter la différence avec Les Impatientes qui, bien que plus récent, dépeint une société du Sahel qui paraît encore plus dure que celle du Sénégal des années 70.

L'un des aspects les plus fascinants du roman est le contraste entre les parcours des deux amies, Ramatoulaye et Aïssatou. Aïssatou a réagi de manière active et a choisi de reconstruire sa vie aux États-Unis après la répudiation de son mari. Son choix est celui de l'émancipation et de la révolte. Ramatoulaye, en revanche, subit les événements de façon plus passive, à mon avis.
Le thème qui ressort avec le plus de puissance est celui de l'amitié féminine. Ce lien, décrit comme riche et précieux, semble être la seule source de réconfort et de soutien, une émotion plus forte et plus solide que l'amour qu'elle a connu.
J'ai été un peu déstabilisée par les moments où la protagoniste sort de son récit personnel pour se lancer dans des discours politiques et sociologiques. Bien que pertinents, ces passages alourdissent parfois la fluidité du récit.
En conclusion, je comprends l'importance qu'a pu avoir ce roman militant dans les années soixante-dix pour la première génération de Sénégalaises instruites, contre la polygamie et reste toujours bien d'actualité.

J'ai préféré le livre de Nathacha Appanah, La Mémoire délavée, à Une si longue lettre. Il m'a fait découvrir une réalité que j'ignorais complètement : après la fin de l'esclavage, des travailleurs des anciennes colonies ont été appelés pour travailler dans les plantations de canne à sucre.
Le livre est un bel objet en soi. Les pages épaisses semblent faire écho à la profondeur du récit, et j'ai particulièrement apprécié l'ajout des photos en noir et blanc.
Le roman mêle l'histoire officielle, qui oublie souvent le destin des dominés, et les oublis et omissions qui existent aussi dans les histoires de famille. Il parle de ces personnes dont on ne parle pas, de celles dont il est trop difficile de parler. Plus qu'un roman, c'est un document essentiel pour la mémoire de sa famille et de ses origines.
J'ai beaucoup aimé la comparaison initiale entre le vol des oiseaux et la migration des humains. En revanche, j'ai été un peu ennuyée par les moments où l'autrice cherche comment écrire son histoire et par ses hésitations.
J'ai été émue par l'histoire, par l'ascension sociale et par les sacrifices des anciens pour fonder une famille et donner à leurs enfants les moyens d'évoluer et de s'émanciper de la pauvreté.
J'ai lu ce livre presque d'une traite, happé par son écriture simple et par mon intérêt pour le sujet des origines.

Très bon choix pour les deux !

Stéphanie
J'ai lu La mémoire délavée en second et j'ai adoré. Contrairement à certaines, le flottement du début m'a tout de suite intriguée, avec ce vol d'oiseaux très parlant, pour ce roman des origines qui est parallèle à la difficulté de trouver une forme. C'est souvent le problème des écrivains qui veulent aller vers le personnel, la forme à trouver. J'ai adoré. Les photos. Les pages brillantes. Ce petit objet, un plaisir. Je l'ai lu assez rapidement. Des choses m'ont beaucoup touchée, avec une pudeur concernant les grands-parents. Chaque génération lâche quelque chose pour avoir une meilleure adaptation. J'étais moi aussi surprise de retrouver Maurice en Afrique. L'aspect historique est très intéressant. Une lecture touchante et un coup de cœur pour les photos, avec une subtilité concernant les relations familiales.

Le premier, Une si longue lettre, je l'ai lu en début d'été. J'ai aussi beaucoup aimé, apprécié, la langue. J'ai retrouvé des récits que j'avais pu entendre dans mon précédent travail. La relation épistolaire me touche beaucoup. La question de la sororité est fortement présente. J'ai apprécié les deux destins des amies, différents, mais sans qu'il y ait de jugement de valeur. Toutes les deux sont courageuses. Les deux destins sont valables. Et pour la narratrice, l'écriture représente la rébellion.

Je suis très contente de ces deux lectures. Et j'apprécie les formats courts.

Marie-Yasmine
Je suis beaucoup moins enthousiaste que vous concernant La mémoire délavée. J'ai été moi aussi surprise de découvrir l'île Maurice en Afrique. Je n'ai pas adhéré au genre, que nous avons déjà rencontré avec Un désir démesuré d'amitié, Triste tigre et Laure Murat : ça ne me correspond pas trop. La lecture en a été plus difficile. Je ne connaissais pas du tout cette problématique des coolies de l'ile Maurice et je suis heureuse d'en savoir plus sur ce sujet, mais le format mi-enquête, mi-souvenirs d'enfance m'a laissée sur le côté. J'aurais là, aimé un roman sur ses grands-parents.

En revanche, j'ai beaucoup aimé Une si longue lettre : son style m'a emportée. Le format d'une lettre à une vieille amie intime est très plaisant et m'a tout de suite accrochée.
Les histoires racontées sont très intéressantes, et le point de vue, de l'intérieur, sur la polygamie était très nouveau pour moi et très intéressant. La forme également m'a plu, l'écriture est très fluide, se lit très facilement et est prenante. J'ai seulement ressenti une gêne dans la partie finale que j'ai trouvée très essentialisante concernant les femmes et les hommes.

Patricia
J'ai dû interrompre, avec regret, ma lecture de Americanah de Chimamanda Ngozi Adichie, magnifique roman également, pour pouvoir commencer et finir à temps celle de Une si longue lettre de Mariama Bâ, autrice dont j'avais déjà entendu parler, d'abord suite à des recherches personnelles sur des écrivaines africaines, mais aussi grâce au livre 60 destins de femmes noires, libres et inspirantes, acheté lors de l'exposition Paris noir, où un chapitre lui est consacré.

Finalement, je n'ai pas regretté de l'avoir lu. J'ai beaucoup apprécié la forme originale, un roman épistolaire, lettre adressée à son amie d'enfance, et constituée de petits chapitres courts traitant d'un sujet à chaque fois, ce qui permet de se retrouver facilement dans le texte et dans les différents personnages.
J'ai trouvé l'écriture très vivante, voire enjouée, avec des pointes d'humour de temps en temps, très agréable, malgré les circonstances douloureuses. On y retrouve bien l'ambiance africaine. J'ai lu le livre presque d'une traite, j'étais captivée.
Les sujets abordés y sont passionnants et nombreux : les rites africains, notamment lors du deuil d'une femme qui perd son mari, la polygamie, la succession des biens, la place des femmes et leurs droits dans la société africaine, l'éducation des jeunes, l'éducation sexuelle et les évolutions qui se font progressivement tout en suivant la progression du monde.
Il est difficile de s'imaginer que ce livre date des années 1970 et que l'autrice est de religion musulmane. J'ai trouvé très progressistes, très modernes, les sujets abordés pour l'émancipation des femmes bien avant #Metoo. D'ailleurs elle aborde aussi le sujet des politiques pour faire évoluer les lois. En revanche, elle ne rejette pas les traditions africaines, sauf celles sur la polygamie. Au contraire, elle veut garder l'identité de l'Afrique.
Je ne suis pas sûre que maintenant, avec la montée de l'islamisme, une femme musulmane sénégalaise pourrait écrire ce genre de choses tout en restant dans son pays… Au final, j'ai beaucoup aimé ce livre, il est plein d'espoir, et j'ai trouvé aussi que c'était une belle déclaration d'amour pour son amie qui a eu le courage de divorcer, et qu'elle s'apprête à retrouver alors qu'elle aussi est seule après avoir rejeté les différentes demandes en mariage.
Heureuse de l'avoir lu et de savoir que c'est devenu un classique de la littérature africaine !

Je me suis aussitôt attelée au second livre de Nathacha Appanah La mémoire délavée (2023). J'ai tout de suite vu qu'au point de vue historique, le livre allait être très intéressant, situé à l'époque post-abolition de l'esclavage. J'ai quand même eu un peu plus de mal à rentrer dedans, car il est beaucoup plus dense que le premier livre. Ce n'est pas un roman, ni une fiction. Je l'ai plus vu comme un essai, qui nous renseigne sur l'arrivée des Indiens d'Inde à l'île Maurice, avec un gros travail de recherche sur l'arrivée de ses aïeux à la fin du 19e siècle.
L'écriture est fine et agréable, les propos sont profonds ; elle essaie de reconstituer les faits avec justesse, il lui arrive d'imaginer dans le flou certains faits, mais pas évidents par manque d'archive (culture orale) et de témoignage familial, car certains sujets restaient tabous. Elle le signale quand certains faits sortent de son imagination.
J'ai trouvé le livre bien écrit, chargé d'émotions et de nostalgie, où on ressent sa douleur (bien qu'elle reste très pudique là-dessus) par rapport à ce que ses aïeux ont vécu, jusqu'à ses grands-parents qui ont vécu le mariage arrangé.
Ce livre m'a permis de voir un autre aspect de la littérature africaine, celle de l'île Maurice dont on entend peu parler, et qui est bien classée dans l'Afrique.

En conclusion, j'ai aimé lire ces deux livres, bien que complètement différents d'époque et de style.

Laetitia
J'ai apprécié la découverte de ces deux textes très différents mais complémentaires, un livre "classique" et un autre plus contemporain.
J'ai également aimé entrer dans l'univers, méconnu pour moi, de la littérature africaine, à travers les petites capsules RFI signalées sur le site Lirelles.
Bien que les deux livres aient des contextes distincts - le patriarcat sénégalais d'un côté, la mémoire coloniale mauricienne de l'autre - j'ai trouvé intéressant que les deux aient le même projet : faire de la littérature un lieu de justice et de réparation.
Au niveau du fond, on retrouve une même lutte contre l'invisibilisation - des femmes et des ancêtres - et la volonté de redonner la parole aux oubliés. Mariama Bâ et Natacha Appanah redonnent ainsi toutes les deux voix au chapitre à celles et ceux que la société ou l'Histoire a relégués au silence.

Une si longue lettre : bien plus qu'un roman intime, il s'agit d'un véritable manifeste féministe africain et d'un livre-plaidoyer, à travers la voix de Ramatoulaye qui s'exprime pour la reconnaissance de la femme comme sujet autonome. Les autres points d'intérêts que j'ai notés, liés à cette problématique centrale :
- les deux formes de féminismes avec deux figures de femmes, Ramatoulaye et Aïssatou : l'une enracinée dans la société traditionnelle et l'autre tournée vers l'émancipation radicale et moderne
- la sororité et la solidarité féminine à travers leur amitié
- la critique de la polygamie, outil de domestication masculine
- la dénonciation de l'ordre patriarcal, de la domination des belles familles
- la critique du "lévirat" (je ne connaissais pas ce terme et cette pratique)
- l'importance de l'éducation et de la culture (le cinéma notamment), armes garantes d'un avenir plus juste.

La mémoire délavée : à travers la réécriture des silences familiaux, Natacha Appanah dénonce l'injustice coloniale. Elle s'intéresse aux traumatismes sociaux et coloniaux ; je ne connaissais pas l'Histoire des "coolies", des ancêtres indiens arrivés comme travailleurs engagés à l'île Maurice ("l'engagisme indien").

Au niveau de la forme, les deux livres sont tous les deux très bien écrits, mais ne sont pas identiques. D'un côté, une forme épistolaire, une "confidence" ; de l'autre, une langue délicate, poétique et des photos qui viennent illustrer les souvenirs fragmentés. Dans Une si longue lettre, une unité et une continuité du récit, une forme de lyrisme à travers l'oralité, un appel à la révolte, qui n'est pas sans rappeler le texte de Chimamanda Ngozi Adichi, Nous sommes tous des féministes. Dans La mémoire délavée, une forme éclatée qui reflète bien les trous de la mémoire collective, une sobriété qui invite au recueillement.

En conclusion, je remercie Lirelles d'avoir programmé cette séance qui nous a permis d'une part de découvrir davantage une littérature méconnue en France, la littérature africaine, et d'autre part, d'appréhender la portée politique de deux textes littéraires - féministe et mémoriel - qui dépassent l'intime pour toucher au collectif.

Pour finir - en lien avec l'actualité et la rentrée littéraires - j'ai lu que La nuit au cœur de Natacha Appanah, faisait partie de la première liste des romans en lice pour le Goncourt 2025, le Renaudot et le Médicis !

Nelly
En reprenant La mémoire délavée que j'ai lu il y a deux mois, je me suis interrogée sur ma propre mémoire, car ce matin je ne m'en souvenais plus du tout ; et même en le parcourant, rien ne me revenait. Il y a parfois des livres qui ne nous laissent pas de trace, par leur banalité ; ce n'était pas le cas, mais quand j'ai entendu Véro évoquer la tristesse, je me suis demandé si ce n'était justement pas cette impression de tristesse qui en était la cause. Vos commentaires m'ont permis de refaire surface.

Une si longue lettre m'a paru plus frais : c'est une lecture facile et narrative. J'ai eu du mal néanmoins à ressentir une réelle empathie. Je me suis un peu perdue dans les noms, les personnages, les liens de parenté, et tout ce qui se rattache à la polygamie : je ne comprends rien à l'acceptation des femmes de ce système. Pour répondre à ma question S'agit-il de traditions ou de lois ?, une recherche a bien sûr été effectuée pour y répondre : lors du mariage civil, l'homme doit déclarer s'il souhaite un régime monogame ou polygame ; ce choix est inscrit dans l'acte de mariage et devient juridiquement contraignant ; le nombre maximum d'épouses autorisé est quatre.
Dans les derniers chapitres, quand l'auteure parle d'amour et de tendresse, à travers ses enfants entre autres, j'ai été plus touchée. J'ai aimé l'écriture. Il y a peut-être un espoir de voir la société évoluer, mais le chemin est long si on pense que dans les années 80 elles en étaient encore là, c'est à la limite du pathétique.

Mar
Quand j'ai commencé
Une si longue lettre, je pensais qu'il allait parler de deuil, puisque le mari venait de mourir. Mais en réalité, la narratrice avait déjà traversé ce deuil depuis longtemps. Tandis que son entourage ne voit en elle qu'un deuil convenu et presque performatif, elle, au contraire, plonge dans son monde intérieur et partage avec son amie toute la richesse de sa pensée. J'ai beaucoup aimé la prose, qui m'a semblé très honnête, et j'ai admiré la sincérité de la narratrice.
Malgré tout, le livre se termine sur une note d'espoir : elle garde confiance en l'avenir, et croit encore qu'il lui reste du bonheur à vivre.

Anne
Du fait de mon changement de travail, j'ai eu vraiment très peu de temps pour lire cet été, et surtout j'étais trop fatiguée, alors que le thème m'avait enthousiasmée, avec un livre venant d'une île et l'autre de l'Afrique de l'Ouest.
Je n'ai pas réussi à rentrer dans Une si longue lettre, tout en étant sensible à la douceur de l'écriture.

Claire
Je rejoins tout ce qui a été dit de positif sur les deux livres.
J'ai été tout de suite étonnée par l'écriture de Une si longue lettre, son élégance, quelque chose de hiératique (ça se dit pas pour l'écriture ?). J'ai trouvé que la correspondance n'était pas un simple artifice romanesque, car la relation entre les deux femmes et le parallèle de leurs destins jouent un rôle narratif. J'ai été vraiment intéressée de vivre de l'intérieur la foi musulmane, la polygamie, le poids des parents, le rôle positif de la colonisation à travers l'éducation, notamment l'accès à d'autres cultures (qui permet de "nous faire apprécier de multiples civilisations sans reniement de la nôtre"), l'indépendance et ses combats, un progressisme alliée à la fidélité à des "vertus anciennes" et à la religion ("ma raison et ma foi rejetaient les pouvoirs surnaturels") et - très fort - le rejet de "pesanteurs millénaires". Marie-Yasmine m'a rappelé un gloups que j'ai eu, heureusement ponctuel ("je pense que l'une des qualités essentielles de la femme est la propreté"). Nous avions lu Les impatientes de Djaïli Amadou Amal, camerounaise, livre dont le souvenir me semble moins littéraire et plus dur sur les mariages ; il est pourtant plus récent, avec une situation terrible pour les femmes ; la question de Nelly m'a amenée à m'interroger sur la polygamie au Sénégal (voir=>ici) : j'ai trouvé ça dramatique.

Concernant La mémoire délavée, comme Stéphanie j'ai apprécié l'objet (les images, le format, le volume dans la main), comme Felina le papier, ainsi que la collection ("Traits et portraits" - des autoportraits ponctués d'illustrations - collection dans laquelle j'ai lu L'Africain de Le Clézio, dont j'avais visité la maison familiale à l'île Maurice). Pour ma part, j'ai aimé le genre (ni essai ni roman ni-ni-ni, ou et-et-et), l'écriture délicate avec une construction relevant d'un tissage subtil, l'intérêt de ce qui est narré, instructif comme plusieurs l'ont remarqué, ainsi que les émotions, exprimées ou suscitées à la lecture : j'ai vraiment admiré.

J'ai par ailleurs plongé dans d'autres livres d'auteurs africains cet été et je n'avais plus envie de m'arrêter : Tout s'effondre du Nigérian China Achebe, La vie et demie du Congolais Sony Labou Tansi, Terre somnambule du Mozambicain Mia Couto, Les vies d'après du Tanzanien et Prix Nobel Abdulrazak Gurnah, Le pauvre christ de Bomba du Camerounais Mongo Beti et Une vie de boy du Camerounais Ferdinand Oyono... J'ai ajouté un texte d'une Afro-Américaine, la seule nouvelle écrite par Toni Morrison, avec une postface de Zadie Smith plus longue que la nouvelle, Récitatif
, qui raconte la relation de deux femmes qui se sont connues jeunes dans un foyer et se retrouvent plusieurs fois au cours de leur vie : on ignore laquelle est noire, laquelle est blanche, ce qui bien entendu interroge la lectrice sur nos représentations....


Notre choix de lectures d'été

Notre lecture commune : un classique de la littérature africaine et un livre contemporain :
- De Mariama BÂ (sénégalaise, 1929-1981) Une si longue lettre, au programme des écoles et des universités à travers le continent. D'abord publié aux Nouvelles éditions africaines (créés par créées par Léopold Sédar Senghor) en 1979, réédité en 2001 dans la collection "Motifs" des éditions du Serpent à plumes (rachetées par les éditions du Rocher), puis aux éditions Litos en 2023 (format poche des éditions du Rocher), toujours dans la collection "Motifs" (176 p.) ; traduit en 25 langues, dont le wolof en 2016.
                                                                       
- De Nathacha APPANAH (de l'Ile Maurice, née en 1973), La mémoire délavée, Mercure de France, collection "Traits et portraits", 2023 ; réédité en Folio en 2025, La mémoire délavée, (160 p.)

D'où vient cette idée de choix de lecture ?

La découverte cette année du livre de Léa MORMIN-CHAUVAC sur Les sœurs Nardal : à l’avant-garde de la cause noire a été déterminante pour choisir ces deux livres : Une si longue lettre de la Sénégalaise Mariama BÂ et La mémoire délavée de la Mauricienne Nathacha APPANAH.

Tiens ! Des expos

L'Afrique et plus largement le monde noir sont l'objet d'une actualité artistique :
Au Centre Pompidou
"Paris noir : circulations artistiques et luttes anticoloniales 1950-2000"
du 19 mars au 30 juin 2025
À la Bourse de Commerce


"Corps et âmes"
du 5 mars au 25 août 2025

Au musée de l'Homme

"Wax"
du 5 février au 7 septembre 2025
Au musée
du quai Branly

Qu'avons-nous déjà lu ?

Peu de livres africains depuis 17 ans que Lirelles existe :
- en 2017 : Crépuscule du tourment de Léonora MIANO (auteure franco-camerounaise)
- en 2021 : Les impatientes de Djaïli AMADOU AMAL (camerounaise)

Des livres aussi qui ont un rapport à l'Afrique où les auteures ont vécu, la première au Kenya, la seconde en Afrique du Sud ; mais elles ne sont pas africaines :
- en 2020 : Ombres sur la prairie de Karen BLIXEN
- en 2021 : Ce que je veux ne pas savoir de Deborah LEVY.                                      

Sur les autrices et le livre choisi

Quelques échos pour chacune : presse écrite, radio, vidéo.

Pour Mariama BÂ

- Mariama Bâ : sa "si longue lettre" aux femmes, Véronique Tadjo, #CulturePrime, France 24, 9 juillet 2019, 3 min 10.
- "Une si longue lettre de Mariama Bâ", Tirthankar Chanda, Littérature classique africaine, RFI, 22 mars 2020, 4 min 39.
- Une si longue lettre, de la Sénégalaise Mariama Bâ, récit et manifeste sur la condition féminine au Sénégal, Kidi Bebey, Le Monde, 17 juillet 2021.
-"Une si longue lettre, livre pionnier du féminisme africain", épisode 1/4 de la série "Je suis noire et je n'aime pas Beyoncé, une histoire des féminismes noirs francophones", Perrine Kervran, LSD, France Culture, 7 juin 2021, 55 min.

- Le roman a été adapté en 5 épisodes de 29 min sur France Culture
, par Tidiane Thiang., du 4 au 8 mars 2024

- Un film, sorti au Sénégal
en 2025, Une si longue lettre de Angele Diabang : voir interview dans Le Point par Clémence Cluzel, "Une si longue lettre : 46 ans après, le roman de Mariama Bâ renaît au cinéma", 12 juillet
2025.

Et :
- son premier texte publié à 18 ans ›ici
- son autre livre publié : Un chant écarlate

Pour Nathacha Appanah
- "Nathacha Appanah présente son ouvrage La mémoire délavée", Librairie Mollat, 20 août 2023, 6 min 48.
- "Dans les pas des ancêtres migrants, avec Nathacha Appanah", Tirthankar Chanda, Les Chemins d'écriture, RFI, 16 septembre 2023, 3 min 42.
- "La mémoire délavée, de Nathacha Appanah : un retour sur les traces familiales pour apaiser les douleurs passées", Carine Azzopardi, France Info, 24 septembre 2023.
- Nathacha Appanah : "Je me rends compte du balancier éternel de l’histoire qui nous revient à chaque fois", Xavier Mauduit, Le Cours de l'histoire, France Culture, 10 novembre 2023, 58 min.
- Le Masque & la Plume fasciné par La Mémoire délavée de Nathacha Appanah, 11 décembre 2023.
- "L'inestimable gageure de La Mémoire délavée de Nathacha Appanah", Denys Laboutière, blog de Mediapart, 26 février 2024.

Et :
- ses nombreux autres livres, publiés par Gallimard ›ici
- le dernier, La nuit au coeur, est sur trois listes de prix.

La littérature d'une aire géographique

L'été 2018, nous avions expérimenté des lectures d'une grande aire géographique, en choissant parmi une sélection d'une spécialiste de la littérature : "Littérature chinoise contemporaine" (Chine continentale).

Pour cet immense continent qu'est l'Afrique, une "mine" existe : une série d'émissions remarquables de moins 5 min chacune sur RFI (Radio France Internationale) par Tirthankar Chanda : la série Littérature classique africaine de 2020 (émission d'où est extraite la carte africano-livresque ci-dessus) a été suivie d'une autre série d'émissions, Chemins d'écriture, consacrée aux écrivains d'Afrique et de la diaspora : une émission toujours très courte chaque semaine, sans interruption depuis quatre ans : au 1er juin 2025, c'est plus de 250 de ses émissions que l'on peut écouter sur la littérature !
Tirthankar Chanda a été consulté pour Lirelles : il travaille à RFI depuis 1994 ; il a également contribué à Jeune Afrique, Le Monde diplomatique ; il a enseigné les littératures postcoloniales de l'Inde et de l'Afrique à l'université Paris 8 et à l'Inalco (Institut national des langues et civilisations orientales).

Intéressante aussi est la
série estivale du Monde "À la (re)découverte des classiques africains" de Kidi Bebey, journaliste, éditrice et auteure française, née de parents camerounais, qui présente, outre son article sur Une si longue lettre, "Un caprice de la nature, de la Sud-africaine Nadine Gordimer" (1987), saga visionnaire en Afrique du Sud à l'ère de l'apartheid et "Marou, de la Botswanaise Bessie Head" (1971), un drame qui confronte les sociétés d'Afrique australe à leurs propres démons.
Kidi Bebey a poursuivi sa chronique littéraire africaine dans Le Monde : voir ses nombreuses contributions ›ici.
Par ailleurs, de 2006 à 2009, elle a produit et animé sur RFI l'émission quotidienne Reines d’Afrique, puis enchaîné avec la chronique L'Afrique des femmes diffusée chaque matin sur France Culture.

Voici des suggestions complémentaires grâce aux émissions de Tirthankar Chanda présentant des livres d'autrices. Les pays représentés sont nombreux : Afrique du Sud, Bénin, Cameroun, Congo, Côte d'Ivoire, Djibouti, Ghana, Guinée, Kenya, Mali, Maurice, Nigeria, Sénégal, Somalie, Soudan, Tanzanie, Zimbabwe... On peut écouter les émissions, mais aussi lire le contenu - pratique ! - parfois même plus développé que l'émission. Les liens ci-dessous donnent accès aux émissions, à leur retranscription et à la présentation des livres sur le site de l'éditeur.

  • D'abord, les émissions sur les autrices choisies

L'émission : Une si longue lettre de Mariama Bâ (sénégalaise), 22/03/2020, 04:39
Apologie poignante de l'égalité homme-femme dans la société musulmane, Une si longue lettre de la Sénégalaise Mariama Bâ est devenu un classique de la littérature africaine moderne. Il est au programme des écoles et des universités à travers le continent.
Le livre : Une si longue lettre, éd. Litos, 176 p.


L'émission
:
Dans les pas des ancêtres migrants, avec Nathacha Appanah, 16/09/2023, 03:42
Nathacha Appanah est l'une des grandes voix des lettres françaises. Née à Maurice en 1971, elle est l'auteure d'une dizaine de romans dont les plus connus sont Les Rochers de Poudre d'or qui l'a fait connaître et Tropique de la violence. Les relations familiales, la mémoire, les questions géopolitiques sont ses thèmes de prédilection. Elle vient de publier La Mémoire délavée aux éditions de Mercure de France, à mi-chemin entre biographie familiale et autofiction.

Le livre : La mémoire délavée, Mercure de France, coll. Traits et portraits, 2023, 160 p.

L'émission : Les Rochers de Poudre d'Or par Nathacha Appanah (mauricienne), 23/08/2020, 04:45
Née à l'île Maurice, Natacha Appanah a travaillé dans l'édition, la publicité et la presse, avant de se lancer dans l'écriture. Considérée aujourd'hui comme l'une des écrivains majeurs de Maurice, la romancière a à son actif neuf livres aux tonalités très différentes. Ses thématiques vont des heurs et malheurs de son île natale aux enfants fugueurs à Mayotte "impatients d'échapper à la gravité de leurs destins", en passant par les dysfonctionnements passionnels au sein des familles en France où l'écrivaine vit depuis 1998.
Le livre
: Les rochers de Poudre d'Or, Folio, 240 p.

L'émission : Descente dans les creux et les failles de la conscience, avec la Mauricienne Nathacha Appanah, 18/09/2021, 04:07
Journaliste de formation, la Mauricienne Nathacha Appanah s'est fait connaître en 2004 en publiant son premier roman Les rochers de Poudre d'or. Son œuvre, riche de huit romans, frappe par sa cohérence thématique et esthétique. Les traumatismes de l'histoire, le drame intime, la violence sont les thèmes privilégiés de ses récits, admirablement servis par une écriture lyrique et précise. Son nouveau roman Rien ne t'appartient est l'un des ouvrages incontournables de cette rentrée littéraire 2021.
Le livre : Rien ne t’appartient, Gallimard, 160 p. ; rééd. Folio, 2023

  • D'autres émissions sur des autrices

De Côte d'Ivoire

L'émission : Retour sur la crise post-électorale en Côte d'Ivoire, avec la Franco-Ivoirienne Véronique Tadjo, 06/10/2024 - 07:17
Poète, romancière, peintre, Véronique Tadjo a une vingtaine de livres à son actif. Elle est connue pour ses albums pour la jeunesse qu'elle illustre elle-même. Véronique Tadjo est à l'honneur ce dimanche dans Chemins d'écriture, à l'occasion de la sortie cet automne de son nouveau roman Je remercie la nuit, paru aux éditions Mémoire d'encrier.

Le livre
: Je remercie la nuit, éd. Mémoire d’encrier, 302 p.

D'Afrique du Sud

L'émission : Fille de Burger de Nadine Gordimer (prix Nobel), 09/05/2020, 05:00
Célèbre romancière de l'Afrique du Sud, prix Nobel de littérature 1991, disparue en 2014, Nadine Gordimer avait fait de sa fiction un puissant outil de dénonciation des brutalités perpétrées par son gouvernement contre la population noire du temps de l'apartheid. Paru en 1979, son septième roman, Fille de Burger, met en scène l'héritage intellectuel d'un grand activiste anti-apartheid qui a réellement existé, tout en s'interrogeant sur le coût humain et familial de l'engagement politique. Ce roman est l'un des grands livres sous la plume de la magistrale chroniqueuse des heurs et malheurs de son pays que fut Gordimer.
Le livre : Fille de Burger, trad. de l'anglais Guy Durand, Points, 528 p.
Un autre livre de Nadine Gordimer : Le conservateur, Grasset, coll. Les Cahiers Rouges, 378 p.

Du Cameroun

L'émission : Dans le chaos tragique de l'existence humaine, avec Hemley Boum, 13/02/2021 - 03:50
La romancière camerounaise Hemley Boum est l'auteure de quatre romans. Son dernier opus, Les Jours viennent et passent (Gallimard, 2019), a été couronné en 2020 par le prestigieux prix Ahmadou-Kourouma, qui récompense tous les ans un auteur d'expression française. "Chemins d'écriture" revient ce samedi sur le parcours peu commun de cette auteure talentueuse, héritière de la tradition littéraire camerounaise caractérisée par son goût pour l'ironie, la subversion et l'engagement social.
Le livre
: Les jours viennent et passent, Folio, 416 p.

L'émission : Entre le Cameroun et la France, avec la Franco-Camerounaise Kiyémis, 28/04/2024 - 03:58
Poétesse, afro-féministe, bloggeuse, la Franco-Camerounaise Kiyémis est une trentenaire aux multiples talents. Elle vient de publier ces jours-ci Et, refleurir, un roman inspiré de la trajectoire riche en témérités féministes et en rêves d'ailleurs de sa grand-mère maternelle.
Le livre
: Et, refleurir, éd. Philippe Rey, 382 p.

Du Sénégal

L'émission : Le Ventre de l'Atlantique par Fatou Diome, 26/07/2020, 04:17
En 2003, avec son premier roman Le Ventre de l'Atlantique, la Sénégalaise Fatou Diome faisait une entrée fracassante en littérature. Il s'agissait d'un brillant premier roman, de construction maîtrisée jusque dans ses exubérances. À la fois caustique et tragique, le livre raconte "l'aventure ambiguë" d'une jeune femme sénégalaise, ballottée entre l'Europe qui la rejette car elle est Noire et son Afrique natale où elle n'a connu que le malheur et la honte à cause de sa naissance hors mariage. Étrangère partout, Salie, qui est aussi un peu Fatou Diome, cherche son territoire sur la page blanche devenue son ultime refuge.
Le livre : Le ventre de l'Atlantique, Le Livre de poche, 256 p.
L'émission : Dans le ventre de la vie, avec la romancière Fatou Diome,13/03/2021 03:53
Vingt ans après La Préférence nationale, le premier recueil de nouvelles révélant le talent de conteuse hors pair de Fatou Diome, la Franco-Sénégalaise renoue avec l'art de la fiction courte en publiant sa dernière collection de nouvelles. De quoi aimer vivre regroupe dix récits brefs, bâtis autour des éclopés de la vie et racontés avec un sens d'urgence et de drame. La Strasbourgeoise Fatou Diome est aujourd'hui l'auteure d'une œuvre littéraire majeure, composée d'une dizaine de titres, dont son premier roman, Le Ventre de l'Atlantique, l'un des plus grands succès de librairie africains de ces vingt dernières années.
Le livre : De quoi aimer vivre, Albin Michel, 2021, 233 p.

Du Nigéria

L'émission : L'Autre moitié du soleil par Chimamanda Ngozi Adichie, 05/04/2020, 04:00
Héritière de la grande tradition littéraire du Nigeria, Chimamanda Adichie est une grande voix de l'Afrique anglophone. Son superbe roman tolstoïen sur la guerre du Biafra, L'Autre moitié du soleil, est entré dans le répertoire des classiques de la littérature contemporaine.
Le livre : L'autre moitié du soleil, trad. de l'anglais Mona de Procontal, Folio, 672 p.
Et aussi Americanah, trad. de l'anglais Anne Damour, Folio, 704 p.
Nous sommes tous des féministes, Folio, 80 p.

L'émission : Littérature : descente dans les bruits et la fureur de Lagos, avec Tola Rotimi Abraham, 27/11/2021, 03:37
Passée par le programme d'écriture créative de l'université d'Iowa aux Etats-Unis, la Nigériane Tola Rotimi Abraham nous livre avec son premier roman, Black Sunday, un ouvrage de fiction étonnamment abouti. Un début prometteur.
Le livre
: Black Sunday, trad. de l'anglais Karine Lalechère, éd. Autrement, 32
7 p.

L'émission : Le jugement de Salomon, revu et corrigé par la Nigériane Oyinkan Braithwaite, 18/11/2023 - 03:56
Avec un premier roman devenu un best-seller international, la romancière nigériane Oyinkan Braithwaite est une figure montante des lettres nigérianes modernes. L'Une ou l'Autre, son second roman qui vient de paraître en français, est une réécriture grinçante mais réactualisée du jugement de Salomon. Antique et moderne.
Les livres :
- L’Une ou l’Autre, trad. de l’anglais Christine Barbaste, éd. La Croisée, 152 p.
-
Ma soeur, serial killeuse, éd. La Croisée, 244 p.

L'émission : Dans la chaleur et la poussière du Londres noir, avec Bernardine Evaristo (britannique et nigérianne, née en 1959), 12/03/2022, 03:46
Première femme noire à recevoir le Booker Prize en 2019 avec son magistral Fille, femme, autre, Bernardine Evaristo domine la littérature britannique du haut de son écriture délicieusement subversive. La parution en traduction française de Mr. Loverman, l'un des précédents romans de la Britannique racontant le "coming out" d'un dandy caribéen dans le Londres d'aujourd'hui, est une belle occasion de découvrir ou de redécouvrir la plume aux mille talents de cette écrivaine militante de la cause noire. La
voix de l'héroïne est annonciatrice des douze voix de femmes dans Fille, femme, autre, roman, qui a fait la renommée littéraire de "Mrs Evaristo".
Le livre : Mr. Loverman, trad. de l’anglais Françoise Adelstain, éd. Globe, 302 p, rééd. Pocket, 360 p. (publié en 2013), traitant de l'homosexualité masculine.
Et aussi : Fille, femme, autre (Girl, Woman, Other, 2019), Pocket, 576 p.
    Pour ce livre :   l'auteure a été colauréate du Booker Prize en 2019, conjointement avec l'écrivaine canadienne Margaret Atwood (pour Les testaments). De 19 à 96 ans, Amma, Dominique, Yazz, Shirley, Carole, Bummi, LaTisha, Morgan, Hattie, Penelope, Winsome, Grace, "douze femmes puissantes, apôtres du féminisme et de la liberté, chacune à sa manière, d'un bout de siècle à l'autre".

L'émission : Au cœur des silences et des désespoirs des migrants nigérians, avec Chika Unigwe (née en 1974 au Nigéria), 07/05/2022 - 04:16
Auteure de quatre romans et d'un recueil de nouvelles, Chika Unigwe partage sa vie entre le Nigeria et les États-Unis où elle vit aujourd'hui après avoir habité pendant une quinzaine d'années la Belgique. Son roman, On Black Sisters' Street, qui vient de paraître en français sous le titre Fata Morgana, a imposé cette écrivaine comme l'une des voix majeures des lettres africaines.
L'émission : Dans le sillage des femmes puissantes, avec Chika Unigwe, 14/05/2022 - 03:20
Premier roman de la Nigériane Chika Unigwe à paraître en français, Fata Morgana raconte les trajectoires riches en drames et en rêves de quatre prostituées africaines échouées sur les trottoirs d'Europe occidentale. Victimes des circonstances tragiques de la vie, mais aussi du chaos qui règne dans leurs pays, elles tentent de reprendre avec le courage du désespoir la maîtrise de leur vie. Un roman poignant et puissant.
Le livre
: Fata Morgana, trad. de l'anglais Marguerite Capelle, éd. Globe, 300 p.
(publié en 2007 publié en néerlandais en 2008 et par la suite publié en anglais). L'histoire de Sisi, Ama, Efe et Joyce qui ont quitté le Nigeria...

Du Zimbabwe

L'émission : Les Vierges de pierre de Yvonne Vera (zimbabwéenne de langue anglaise), 17/05/2020, 04:47
Disparue en 2005, à l'âge de 40 ans, la romancière zimbabwéenne Yvonne Vera est l'auteure d'une œuvre littéraire brève mais prometteuse d'inventivité et de poésie. Cette œuvre, composée de 5 romans et un recueil de nouvelles, explore les drames de l'histoire contemporaine du continent africain à travers le vécu des femmes, réduites trop longtemps à la domesticité et au silence. Récit tragique de la terrible guerre civile qui a ensanglanté le Zimbabwe au début de son indépendance, son dernier roman Les Vierges de pierre est un chef-d'œuvre représentatif du style éclaté et puissamment poétique de son auteure.
Le livre : Les vierges de pierre, trad. de l’anglais Geneviève Doz, Fayard, 234 p.

L'émission : Dans le zoo politique du Zimbabwe, avec NoViolet Bulawayo [1/2], 02/09/2023 - 06:14
Romancière zimbabwéenne, NoViolet Bulawayo illumine la rentrée étrangère 2023 avec son second roman Glory, un récit allégorique de l'histoire du Zimbabwe. Original, inventif et drôle, ce livre est une réécriture d'Animal Farm du Britannique George Orwell. Dans les rôles principaux, un cheval, une ânesse, un cochon et des chiens habillés en tuniques de toutes les couleurs.
L'émission : Dans la ferme des animaux, version zimbabwéenne, avec NoViolet Bulawayo (2/2), 09/09/2023 - 07:12
Dans ce second volet de la chronique consacrée à la romancière NoViolet Bulawayo et à son nouveau roman Glory, il est question des lendemains qui déchantent au Zimbabwe et de leur représentation sous la plume inventive d'une romancière montante, bourrée de talents. Avec deux romans à son actif et une grande intelligence narrative, la Zimbabwéenne s'impose comme une nouvelle star dans le firmament des lettres africaines.
Le livre
: Glory, trad. de l’anglais Claro, éd. Autrement, 449 p.

L'émission : À fleur de peau par Tsitsi Dangaremgba, 02/08/2020, 04:05
Considérée comme une des figures de féminisme africain, la Zimbabwéenne Tsitsi Dangarembga a acquis une notoriété internationale en 1988, en publiant son roman culte À fleur de peau. C'est un récit autofictionnel qui raconte, à travers les heurs et malheurs de son héroïne Tambudzai, les discriminations contre les femmes dans la société patriarcale au Zimbabwe. À fleur de peau est le premier volume d'une trilogie, dont le dernier volet intitulé This Mournable Body a été sélectionné pour le Booker Prize 2020, prestigieux prix littéraire britannique.
Le livre
: À fleur de peau, trad. de l’anglais Etienne Galle, Albin Michel, 267 p. (indisponible)
L'émission :
Tsitsi Dangarembga, romancière, cinéaste et militante féministe 05/12/2020 03:45
Tsitsi Dangaermbga est la grande dame des lettres zimbabwéennes. Elle s'est fait connaître en publiant en 1988 son premier roman Nervous conditions. "Le livre que nous avons tant attendu et que nous devrions tous lire", disait Doris Lessing de ce premier roman. Tsitsi Dangarembga est aussi cinéaste et militante féministe et politique.
Le livre
: Ce corps à pleurer, trad. de l'anglais par Nadine Carré, Mémoire d'encrier, 455 p.
L'émission : L'Afrique fantôme, selon Tsitsi Dangaremgba (1/2), 27/01/2024 - 03:57
La Zimbabwéenne Tsitsi Dangaremgba est romancière, mais aussi dramaturge, cinéaste, militante féministe. Son œuvre, partagée entre le politique et l'intime, puise son inspiration dans les failles de la société zimbabwéenne, préférant montrer les corruptions à l'œuvre, attirant l'attention sur leurs impacts sur les êtres et les choses, plutôt qu'à simplement les critiquer. Son dernier roman Ce corps à pleurer, récemment traduit en français, renoue avec les thèmes de la discrimination sociale et des violences patriarcales qui ont fait le succès de son chef-d'œuvre Nervous conditions, lauréat du Commonwealth Writer's Prize.

Le livre
: Ce corps à pleurer, trad. de l’anglais Nathalie Carré, éd. Mémoire d’Encrier, 455 p.
Littérature : l'Afrique fantôme, selon Tsitsi Dangaremgba (2/2), 03/02/2024 - 07:27
Paru en 2020 en Angleterre et disponible depuis peu en traduction française, Ce Corps à pleurer est le dernier volet de la trilogie romanesque de la Zimbabwéenne Tsitsi Dangarembga. Tambudzai, protagoniste de la trilogie, avait autrefois de grands rêves, mais elle est rattrapée aujourd'hui par la réalité du Zimbabwe postcolonial où se déroule l'action du nouveau roman. Gagnée par l'amertume et la frustration, elle voit ses rêves s'effilocher au fil des crises qui frappent son pays. Elle tente de survivre au jour le jour.

De l'île Maurice

L'émission : La Mauricienne Ananda Devi raconte le "Fardo" millénaire des femmes, 03/10/2020, 03:39
Le nouveau livre sous la plume de la romancière mauricienne Ananda Devi n'est pas un roman, mais un exercice original d'écriture publié en coédition avec le musée des Confluences à Lyon. Inspiré de la rencontre de l'auteure avec la momie d'une femme péruvienne, précolombienne, qui a vécu il y a trois mille ans, Fardo est un texte à mi-chemin entre anthropologie, histoire et réflexion sur l'art et l'écriture. Original dans sa forme, ce livre renoue toutefois avec les thématiques obsédantes de l'œuvre d'Ananda Devi, qui vont de la condition féminine à la violence sociale, en passant par la prise de parole par ceux qui n'ont pas droit à la parole. "Chemin d'écriture" brosse le portrait de cette autrice prolifique et féministe qui a fait de la littérature son outil d'exploration des continents de souffrances.
Le livre : Fardo, co-édition Cambourakis et Musée des Confluences, 65 p.
L'émission : Réfléchir sur le mystère de l'écriture, avec la Mauricienne Ananda Devi, 02/04/2022 - 07:12
On ne présente plus Ananda Devi. Figure majeure de l'espace littéraire francophone, cette romancière d'origine mauricienne est l'auteure d'une vingtaine de livres dont des romans, des recueils de nouvelles et de poésies, des récits. Son œuvre primée, célébrée, est enseignée dans les écoles et les universités de l'île Maurice et du monde. Elle vient de publier un essai sur l'écriture intitulé Deux malles et une marmite et un nouveau roman.
Les livres
:
- Deux malles et une marmite, éd. Project’îles, 2021, 127 p.
- Le rire des déesses, Grasset, 2021, 240 p. ; rééd. Livre de poche, 2024, 264 p.
L'émission : "Apocalypse Now", revu et corrigé par la Mauricienne Ananda Devi, 21/10/2023 - 04:21
Ananda Devi est la grande dame des lettres mauriciennes. Désignée "Voix de Maurice" par Le Clézio, elle raconte dans son nouveau roman les dérives de son île, où les bouleversements tectoniques s'ajoutent à l'avidité des hommes, menaçant de plonger le pays dans le chaos total. Fable sur la fin de la civilisation humaine, ce récit futuriste met en scène les caméléons qui attendent en coulisses que les humains finissent par s'autodétruire pour prendre leur place.
Le livre
: Le jour des caméléons, Grasset, 272 p.
L'émission : Dans la prison-musée de Montluc, avec la Franco-Mauricienne Ananda Devi, 25/08/2024, 04:50
"Aussitôt, le poids de la prison de Montluc s'installe, tel un oiseau lourd et familier, sur mes épaules", écrit la romancière Ananda Devi dans son nouveau livre, inspiré de son passage à la prison lyonnaise où elle a passé une nuit blanche, à l'invitation de son éditeur.
Le livre : La nuit s’ajoute à la nuit, Stock, coll. "Ma nuit au musée", 293 p.

Du Rwanda

L'émission : La quête de la langue perdue et retrouvée, avec Beata Umubyeyi Mairesse, 03/09/2022 - 03:40
Lauréate 2020 du Prix des Cinq continents de la Francophonie pour son premier roman, la Franco-Rwandaise Beata Umubyeyi Mairesse s'est imposée comme l'une des voix majeures de la littérature africaine contemporaine. Elle publie cet automne son deuxième roman, Consolée, qui raconte, à travers la dérive mentale et physique d'une vieille dame énigmatique à la peau cuivrée, la colonisation et ses séquelles dramatiques sur les vies.
Le livre
: Consolée, éd. Autrement, 376 p.

L'émission : (1/2) Dans les confins des mémoires étiolées, avec la romancière Beata Umubyeyi Mairesse, 12/05/2024
Issue de la génération marquée à tout jamais par le génocide des Tutsi, l'écrivaine franco-rwandaise Beata Umubyeyi Mairesse puise autant dans son vécu personnel que dans l'histoire collective de son pays le matériau de son œuvre littéraire. C'est une œuvre qui se veut à la fois témoignage et méditation sur la lente descente de tout un peuple dans l'enfer génocidaire. A 45 ans, Béata Mairesse est l'auteure d'une dizaine d'ouvrages dont Le Convoi, à mi-chemin entre récit et (en)quête, qui vient de paraître aux éditions Flammarion. Le cheminement littéraire de cette auteure, considérée comme l'une des plumes les plus talentueuses des lettres rwandaises contemporaines, et son nouvel opus sont au menu de la chronique littéraire africaine de ce dimanche.
L'émission : (2/2) Beata Umubyeyi Mairesse, incontournable interprète des soubresauts de la postcolonie rwandaise, 19/05/2024 - 04:14
La romancière franco-rwandaise Beata Umubyeyi Mairesse est une survivante du génocide contre les Tutsis dont nous commémorons cette année le trentième anniversaire. Avec son nouvel ouvrage, Le Convoi, qui n'est pas un roman, elle livre le récit à la fois politique et intime de sa traversée de l'enfer génocidaire. Elle raconte sa propre histoire de fuite et de délivrance en l'inscrivant dans la grande histoire de la réappropriation de la mémoire collective par les dominés et les colonisés du monde.
Le livre
: Le Convoi, Flammarion, 333 p.

Du Ghana

L'émission : Eloge des femmes irrévérencieuses, avec la Ghanéenne Peace Adzo Medie, 23/09/2023 - 06:27
Universitaire spécialisée dans la politique internationale et des sujets liés à la question du genre, la Ghanéenne Peace Adzo Medie signe avec Sa seule épouse un premier roman lucide et ironique sur le patriarcat. Récit sentimental et social, ce passionnant tourne-page, riche en intrigues et frustrations, flirte avec les conventions des romans à l'eau de rose pour raconter le vécu des femmes africaines contemporaines aux prises avec les préjugés anti-féministes de leurs sociétés.
Le livre :
Sa seule épouse, trad. l’anglais Benoîte Dauvergne, éd. de l’Aube, 304 p.

De la Somalie

L'émission : À la recherche de la patrie imaginaire, avec la Somalo-Italienne Ubah Cristina Ali Farah, 29/07/2023 -04:14
Romancière, poète, scénariste, librettiste, l'Italienne d'origine somalienne Ubah Cristina Ali Farah est l'une des figures montantes de la littérature postcoloniale et de la migration. Titulaire d'un doctorat sur la culture populaire somalienne, elle partage sa vie entre l'enseignement, l'écriture et des projets associatifs interculturels. Elle a trois romans à son actif dont le premier, Madre piccola, vient de paraître en traduction française aux éditions Zulma.
Le livre : Madre piccola, trad. de l’italien François-Michel Durazzo, Zulma, 345 p.

De Madagascar

L'émission : Dans l'engrenage de la conquête coloniale à Madagascar, avec Michèle Rakotoson, 23/07/2022 - 07:37
Dans son nouveau roman Ambatomanga, la romancière malgache Michèle Rakotoson raconte la conquête coloniale de son pays au XIXe siècle, revisitant à travers la fiction les brutalités et la dévastation dont sa société ne s'est pas encore totalement remise. Auteure de plusieurs ouvrages de théâtre, nouvelles, essais, récits et romans, elle puise l'essentiel de son inspiration dans les réalités à la fois dramatiques et exaltantes de son Madagascar natal.
Le livre : Ambatomanga : le silence et la douleur, éd. Atelier des nomades, 2021, 268 p.


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