Folio, trad. Jacques Aubert, 2012.
trad. Catherine Pappo-Musard, 1993
trad. Catherine Pappo-Musard, 1993
trad. Charles Mauron, 1931
Stock
"La Cosmopolite", 2001
trad. Charles Mauron, 1931
trad.
Charles Mauron, 1931
Pléiade,
trad. Jacques Aubert, 2012
Une édition
anglaise de 2017
Une
BD : Orlando
de Delphine Panique, éd. Misma, 2013, 220 p. noir et blanc.
Une dizaine de pages en ligne ICI
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VOICI
QUELQUES
PRÉCISIONS
-
sur l'histoire du roman : un conte de fée,
de Virginie Woolf à Virginie Despentes
- les potins : qui aime qui ?
- les illustrations du livre choisies
par Virginia Woolf : d'où elles sortent ?
- les adaptations du roman Orlando
: n'en jetez plus !
- les traductions disponibles, éventuellement
pour peaufiner son avis sur l'édition lue, en accédant
à une comparaison orientée...
Pour une biographie très très très détaillée
(reliée à la littérature) de Virginia Woolf,
voir COMPTOIR
LITTÉRAIRE et
pour une analyse très très très fouillée
de cette uvre, toujours COMPTOIR
LITTÉRAIRE. |
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Histoire
rapide du roman
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"Je ne pouvais
m'extirper un seul mot ; et finalement
j'ai enfoui ma tête dans les mains : plongé ma plume dans
l'encre,
et écrits ces mots, comme automatiquement, sur une feuille immaculée
:
Orlando, Biographie. Je n'avais pas plus tôt fait cela
que mon corps fut inondé de jouissance et ma cervelle d'idées."
(Lettre
à Vita Sackville)
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Virginia
Woolf avait taxé son projet d'"escapade"
par rapport à ses livres précédents (Journal,
mai 1927), un roman commencé "comme une plaisanterie".
Orlando paraît en octobre 1928 à Londres. Virginia
Woolf ne sattendait pas au succès international dOrlando.
Son premier étonnement vint de son premier lecteur, son mari
Leonard, et quelle saperçut qu"il
le prenait plus sérieusement quelle sy attendait"
(Journal,
31 mai 1928).
Publié en octobre 1928, Orlando en était déjà
en décembre à sa troisième édition :
6000 exemplaires avaient été vendus ; même
succès aux États-Unis. La critique du New
York Times salua louvrage comme "une application
à l'écriture de la théorie de la relativité
d'Einstein", recourant à la "quatrième
dimension de l'écriture"... wouaah ! Le roman
allait permettre au couple Woolf de vivre plus à laise.
Et ce ne fut pas tout, quand on pense aux adaptations,
sans parler de la dernière de cette année : Rei
Kawakubo, directrice de Comme des garçons, dédie
son défilé de mode à Orlando.
Et puis, Orlando est bien sûr une mine pour les études
sur le genre... Quand Virginie (Woolf) entre dans la Pléiade,
qui fait l'article dans Le Monde ? Mais l'autre Virginie
(Despentes) ! Voir son bel article
ici ("Virginia Woolf, cette femme que le mariage n'hétérosexualise
pas, que le mariage ne transforme pas en mère, que l'amour
lesbien n'homosexualise pas. Entre les pages de laquelle on s'endort
homme et on se réveille femme. Même les siècles
perdent leurs rigidités, le temps se fait flexible.")
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Orlando
s'ouvre par la dédicace : "à V. Sackville-West".
Virginia Woolf eut une histoire amoureuse avec Vita à partir
de 1924, qui était, comme son mari, bisexuelle. Pour des détails,
voir le livre que nous avions lu, Le
portrait d'un mariage de Nigel Nicolson leur fils, et la Correspondance
1923-1941 Vita Sackville-West Virginia Woolf. Rappelons pour
les purs esprits (y en a-t-il parmi nous ?...) que dans le
groupe de Bloomsbury réunissant la crème des intellectuels
et des artistes de l'époque, tout le monde couchait avec tout
le monde un monde de rêve. Non ? Ah bon...
(voir la carte
du tendre de Vita et de mari, montrant où se situe Virginia
dans cette toile d'araignée).
Vita Sackville avait vécu dans l'extraordinaire château
de Knole qui
a 7 cours (comme les jours de la semaine), 52 escaliers (les semaines
de l'année) et 365 pièces (les jours), géré
par le National
Trust. On pourrait prévoir un voyage pour LIRELLES
(si on trouvait une mécène). Mentionner Knole n'est
pas qu'un potin, si l'on considère les illustrations.
En effet, la biographie puisque tel est le sous-titre
("Orlando : une biographie") est illustrée
comme sil sagissait dune "vraie" biographie
par des uvres anciennes venant du château et trois photos
de Vita Sackville-West déguisée Vita
à qui luvre est dédiée, on l'a déjà
dit, et qui fut le modèle du personnage Orlando, on ne l'a
pas encore dit... Pour les autres "clés" : Sasha
renvoie à Violet Trefusis,
elle-même écrivaine et avec qui Vita eut une liaison
passionnée, l'archiduchesse au vicomte Henry
Lascelles qui avait dragué Vita. Des potins, des potins...
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Les
illustrations du livre choisies par Virginia Woolf
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Les
titres ci-dessous sont ceux de l'édition originale de 1928,
publiée par Hogarth press, maison d'édition fondée
par Virginia Woolf et son mari. |
Jaquette de la première édition anglaise
(publié en 1928 par Hogarth Press, la maison
d'édition créée chez eux par Virginia et son
mari)
: c'est un portrait allégorique de 1570, anciennement
dans le Worthing Museum & Art Gallery, détruit pendant
la Seconde Guerre mondiale.
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1. "Orlando enfant" :
il s'agit d'Edward Sackville et d'une partie d'un tableau "Les
deux fils d'Edward, 4e comte de Dorset" par Cornelius Nuie,
qui se trouvait dans les appartements privés de Lord Sackville
à Knole.
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2. "La Princesse russe enfant"
: c'est Angelica Bell, âgée de neuf ans, en costume
russe, photographiée par Vanessa Bell la sur de Virginia
Woolf, expressément pour Orlando. Angelica épousera
David Garnett (amant du mari de Vanessa...) qui a écrit
La femme changée en renard.
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Virginia
et Vita se sont rendues à Knole pour choisir des portraits
pour Orlando (1, 3 et 4).
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3. "L'Archiduchesse Harriet"
Mary, 4e comtesse de Dorset, femme d'Edward
Sackville, par Marcus Gheeraerts, collection de Knole.
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4. "Orlando en ambassadeur"
: Richard
Sackville, 5e comte de Dorset, par Robert Walker, de la collection
Knole.
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5. "Orlando à son retour en
Angleterre": Vita Sackville-West photographiée
par Lenare, en 1927, dans son studio, dans une pose choisie par
Virginia.
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6. "Orlando vers 1840"
: Vita Sackville-West photographiée en 1927 par Vanessa Bell,
sur de Virginia, et son compagnon Duncan Grant.
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7. "Marmaduke Bonthrop Shelmerdine,
esquire" : homme et artiste inconnus vers 1820,
dans la collection privée de Nigel Nicolson (fils de Vita
Sackville), achetée par Vita, se trouve au château
de Vita Sissinghurst.
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8. "Orlando au temps présent"
: Vita Sackville-West à Long
Barn photographiée par Leonard Woolf, le mari de Virginia,
en 1928, pour le livre.
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Deux pièces au Théâtre de l'Odéon :
- Orlando,
mise en scène de Katie Mitchell en 2019 bande annonce
ICI
-
Orlando, mise en scène de Robert Wilson en 1993,
avec Isabelle Huppert seule en scène (qui fait la couverture
de l'édition Folio) bande annonce ICI
deux
films
- Orlando
de
Sally Potter en 1992 - bande annonce ICI
- Vita
et Virginia de Chanya Button en 2018 - bande annonce ICI
(le projet d'Orlando est clairement évoqué...)
une chorégraphie et une musique
- Woolf
Works, en 2015, se réfère à trois textes
de Virginia Woolf (Mrs Dalloway, Orlando, Les vagues), chorégraphie
de Wayne McGregor et musique de Max Richter : ici Orlando
pas de deux
Une BD
-
Orlando
de Delphine Panique, éd. Misma, 2013, 220 p. Une dizaine
de pages en ligne ICI.
Pour
les fanas de Patti Smith, il y en a parmi nous (nous avions lu Les
glaneurs de rêve), on peut l'entendre et la voir lire
Virginia Woolf ici, accompagnée au piano et à
la guitare par ses deux enfants.
Et
la voix de Virginia ? Le seul enregistrement existant encore eut
lieu à la BBC en 1937 : c'est
une conférence une dizaine d'années après
Orlando sur les mots (texte
anglais ici, en français là).
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avec chacune plusieurs éditions
1931 par Charles Mauron (pas
terrible aujourd'hui ; Charles Mauron fut un proche du groupe de
Bloomsbury, voir les potins ici)
- Librairie Stock Delamain
et Boutelleau, 1931
- Stock, 1974 ; Stock
"La Cosmopolite", 2001
- "Le
Livre de Poche. Biblio", 1982
1993 par Catherine Pappo-Musard
-
Romans et nouvelles, "Le Livre de poche. La Pochothèque",
1993 ; rééd. en "Livre
de Poche. Biblio"
2012 par Jacques Aubert
(la seule traduction avec les illustrations
choisies par Virginia Woolf)
- uvres
romanesques complètes, Gallimard, "Bibliothèque
de La Pléiade"
- "Folio"
deux
exemples pour comparer
-
une phrase de la préface où Virginia dit que de nombreux
amis l'ont aidée à écrire ce livre :
Some are dead and so illustrious that I scarcely dare name them,
yet no one can read or write without being perpetually in the debt
of Defoe...
Les
uns sont morts et si fameux que j'ose à peine les nommer
: mais nul ne peut lire ou écrire sans devenir le perpétuel
débiteur de Defoe... (1931)
Certains
sont morts et si illustres que j'ose à peine les nommer.
Pourtant, personne ne peut lire ou écrire sans en être
à jamais redevable à Defoe... (1994)
Quelques-uns sont morts et si illustres que j'ose à peine
les nommer, et cependant personne ne peut lire ou écrire
sans être perpétuellement redevable à Defoe...
(2012)
-
la première phrase du premier chapitre :
He
for there could be no doubt of his sex, though the fashion
of the time did something to disguise it was in the
act of slicing at the head of a Moor which swung from the rafters.
IL car son sexe n'était pas douteux, quoique
la mode du temps fît quelque chose pour le déguiser
faisait siffler son épée à coups de
taille contre une tête de Maure qui, pendue aux poutres, oscillait.
(1931)
Il car son sexe ne faisait aucun doute quoique la mode du
temps contribuât un peu à le travestir affrontait
à grands coups d'épée la tête d'un Maure
qui se balançait aux chevrons. (1994)
Il car il n'y avait aucun doute quant à son sexe,
bien que la mode du temps contribuât à le déguiser
était occupé à donner de grands coups
de sabre sur une tête de Maure qui se balançait, accrochée
aux solives. (2012)
Pour
d'autres comparaisons du texte d'Orlando, voir
ICI
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