Olga
Tokarczuk en 2017
Libretto, 288 p.
trad. Margot Carlier
Les trois premiers chapitres
en
ligne ICI
Quatrième
de couverture : Janina Doucheyko
vit seule dans un petit hameau au cur des Sudètes. Ingénieur
à la retraite, elle se passionne pour la nature, lastrologie
et luvre de William Blake. Un matin, elle retrouve un de ses
voisins mort dans sa cuisine, étouffé par un petit os.
Cest le début
dune longue série de crimes mystérieux sur les lieux
desquels on retrouve des traces animales. La police enquête. Les
victimes avaient toutes pour la chasse une passion dévorante. Quand
Janina Doucheyko sefforce dexposer sa théorie sur la
question, tout le monde la prend pour une folle... Car comment imaginer
quil puisse sagir dune vengeance des animaux ?
"Un fascinant polar aux accents
poétiques et fantastiques" Baptiste Léger, L'Express
"Un livre prodigieux" Anne-Marie Mitchell, La Marseillaise
éd. Noir sur Blanc, 2012, 304 p.
également en
version numérique
Quatrième
de couverture : Il y a un vieux
remède contre les cauchemars qui hantent les nuits, cest
de les raconter à haute voix au-dessus de la cuvette des W.-C.,
puis de tirer la chasse.
Après le grand succès des Pérégrins,
Olga Tokarczuk nous offre un roman superbe et engagé, où
le règne animal laisse libre cours à sa colère. Voici
lhistoire de Janina Doucheyko, une ingénieure en retraite
qui enseigne langlais dans une petite école et soccupe,
hors saison, des résidences secondaires de son hameau. Elle se
passionne pour lastrologie et pour luvre de William
Blake, dont elle essaie dappliquer les idées à la
réalité contemporaine. Aussi, lorsquune série
de meurtres étranges frappe son village et les environs, au cur
des Sudètes, y voit-elle le juste châtiment dune population
méchante et insatiable.
La police enquête. Règlement de comptes
entre demi-mafieux ? Les victimes avaient toutes pour la chasse une passion
dévorante. Quand Janina Doucheyko sefforce dexposer
sa théorie dans laquelle entrent la course des astres,
les vieilles légendes et son amour inconditionnel de la nature ,
tout le monde la prend pour une folle. Mais bientôt, les traces
retrouvées sur les lieux des crimes laisseront penser que les meurtriers
pourraient être
des animaux !
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RADIO-TÉLÉ
: des entretiens passionnants
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-
France Culture "Ressouder
le monde : entretien avec la prix Nobel de littérature Olga
Tokarczuk", par Christine Lecerf, 19 novembre 2019, 35 min
- France Inter, L'Heure
bleue, par Laure Adler, 27 novembre 2019, 54 min
- Arte, 28 minutes, avec
Elisabeth Quin, 27 novembre 2019 : biographie, interview, point de
vue sur la politique, sa coiffure... |
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LES
ÉDITRICES françaises d'Olga Tokarczuk
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Zofia
Bobowicz a publié son premier livre traduit en France |
Née
en Pologne en 1937, elle a créé la première
collection en France de littératures dEurope de lEst
aux Éditions des Autres à Paris. Elle a été
ensuite directrice littéraire chez Robert Laffont où
elle a élargi la collection "Pavillons" à
la littérature de lEurope centrale (voir interview).
Elle rejoint en 2004 les éditions Noir sur Blanc et décide
de revenir en Pologne en 2009. Elle est également traductrice.
Elle est l'auteure de
De Laffont à Vivendi : mon histoire vécue de l'édition
française.
20 ans avant le prix Nobel, alors qu'Olga Tokarczuk était
inconnue du public français, une émission de France
Culture, Panorama,
17 avril 1998, était consacrée à son troisième
livre, Dieu, le temps, les hommes et les anges. Parmi les invités
de cette émission, son éditrice Zofia Bobowicz revenait
sur les débuts de l'écrivaine : Elle sest
imposée dès son premier livre en Pologne. Depuis elle
a recueilli quelques prix prestigieux et maintenant les ventes suivent.
La Pologne en est très fière
elle peut lêtre
! Cest vraiment un talent authentique, inespéré
et très universel." Une critique de l'émission
s'enthousiasmait : "Cest un livre qui ma donné
un plaisir de lecture totalement jouissif, que jai rarement
eu dans ma vie, surtout quand jétais jeune et adolescente.
Jai limpression que ce livre pose toutes les questions
jai vraiment du mal à lui trouver un défaut. Il
y a une espèce de fraîcheur de lenfance, de naïveté,
de mysticisme". |
Vera
Michalski a publié 4 romans
d'Olga Tokarczuk. |
Fondée en 1987 en Suisse, par Jan Michalski et Vera Michalski-Hoffmann,
couple aux origines suisses, polonaises, russes et autrichiennes,
Noir sur Blanc était à l'origine spécialisée
dans l'édition en français de textes polonais et russes,
par la suite ouverte à d'autres littératures, notamment
balkaniques.
Depuis 1990, la maison existe également à Varsovie,
sous la direction de la sur de Jan Michalski, Anna Zaremba-Michalska
avec la vocation de traduire la littérature mondiale en polonais.
L'originalité de l'édition est donc de publier en deux
langues : français et polonais.
En 1990, elle s'installe également à Paris et reprend
un an plus tard la Librairie polonaise de Paris boulevard Saint-Germain.
En 1998, elle entre au capital des éditions Phébus et
acquiert les éditions Buchet-Chastel en 2000. Jan Michalski
qui décède en 2002 et Vera Michalski voulaient
établir "une passerelle entre l'Est et l'Ouest, convaincus
qu'une Europe digne de ce nom est celle où les peuples partagent
les richesses de leur culture". Milliardaire, mécène,
Vera Michalski est un personnage de roman (voir
ICI). Elle dirige le groupe éditorial
Libella. Un film
en 2013 lui est consacré. Voir enfin, pour les 30 ans de
l'édition : "Noir
sur blanc : à l'est toujours du nouveau", par Nicolas
Weill, Le Monde, 4 mai 2017 |
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Les
8 livres d'Olga Tokarczuk disponibles en
française ont été traduits par 4 traducteurs
différents, tous de double culture (Christophe Glogowski,
Grazyna Piatek-Erhard, Margot Carlier, Maryla Laurent : voir
des précisions ici).
La traductrice du livre que nous lisons, Margot Carlier, en a traduit
trois, successivement :
- 2012 : Sur
les ossements des morts, éd. Noir sur blanc
- 2016 : Les
enfants verts, éd. La Contre Allée
- 2018 : Une
âme égarée, éd. Format.
Margot Carlier a fait ses études de linguistique et
littérature comparée à la Sorbonne et à
l'Université de Varsovie.
Elle a une triple activité : enseignement de la langue
et la civilisation polonaise à l'université Jules-Verne
à Amiens, conseillère littéraire aux éditions
Actes Sud et, donc, traductrice. En 2009, elle a reçu le Prix
Amphi pour la traduction de Gottland
de Mariusz Szczygie (Actes Sud).
Une interview présente son parcours et sa conception de la
traduction : "Quelques
mots avec : Margot Carlier, traductrice du polonais", Passage
à l'Est !, 30 septembre 2014
Elle est traduite aussi bien en chinois qu'en catalan. Voici une photo
du 13
décembre 2019 avec quelques-uns de ses traducteurs : Lennart
Ilke et Jan Henrik Swahn (suédois), Tatiana Izotova (russe),
Antonia Lloyd-Jones (anglais) près d'Olga Tokarczuk au centre,
auteure de la traduction que nous lisons : Margot
Carlier (français), Petr Vidlak (tchèque), Greet
Pauwelijn (néerlandais), Maryna Szoda (biélorusse),
Olga Baginska-Shinzato (portugais). |
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LES
UVRES d'Olga Tokarczuk traduites
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(avec
la date de la première publication)
-
1987 : Nouvelle non publiée, L'armoire,
trad. Marlena Wilczak, publiée sur le site Le Grand Continent
- 1996 (en Pologne) : Dieu,
le temps, les hommes et les anges, trad. Christophe Glogowski,
Robert Laffont, 1998 ; Pavillons
poche, 2019
- 1998 : Maison
de jour, maison de nuit, trad. Christophe Glogowski, Robert
Laffont, coll. "Pavillons. Domaine de l'Est", 2001
- 2004 : Récits
ultimes, trad. Grazyna Erhard, éd. Noir sur blanc,
Lausanne, 2007
- 2007 : Les
Pérégrins,
trad. Grazyna Ehrard, éd. Noir sur blanc, 2010. Prix Nike en
2008 (prix Goncourt polonais). Man
Booker International Prize en 2018.
- 2009 : Sur
les ossements des morts, trad. Margot Carlier, éd.
Noir sur blanc, Lausanne, 2012 ; Libretto
poche, 2014
- 2014 :
Les Livres de Jacob, trad. Maryla Laurent,
éd. Noir et Blanc, 2018. Prix Nike en 2015. Un
livre de deux kilos dont les
1040 pages
sont numérotées à l'envers dans le style des
livres hébreux.
- 2015 : Les
enfants verts, trad. Margot Carlier, éd. La Contre
Allée, Lille, 2016
- 2017 : Une
âme égarée, trad. Margot Carlier,
ill. Janna Concejo, 50 p. (album), éd. Format, 2018. Voir sur
le site de l'illustratrice.
Prix : Bologna Ragazzi Award
|
Voir
le détail de chaque uvre avec la présentation
de l'éditeur ICI
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2017
: Olga Tokarczuk est aussi co-auteure du scénario du film Pokot
(en anglais Spoor) réalisé par Agnieszka
Holland et inspiré du roman que nous lisons (Sur les
ossements des morts). Bande-annonce ICI.
La réalisatrice dit qu'elle et Tokarczuk avaient été
étiquetées "targowiczanin" en Pologne,
un terme de l'ère communiste signifiant traître.
Elle ajoute qu'"un journaliste de l'agence de presse polonaise
a écrit que nous avions réalisé un film profondément
anti-chrétien qui faisait la promotion de l'éco-terrorisme.
Nous avons lu cela avec une certaine satisfaction et nous envisageons
de le mettre sur les affiches promotionnelles, car cela encouragera
les gens qui autrement n'auraient pas pris la peine de venir le voir"...
(The
Guardian, 2017)
Le film a emporté l'ours
d'argent au Festival international du film de Berlin et a représenté
la Pologne dans la course à l'Oscar du meilleur film étranger.
Conférence de presse LÀ
où la réalisatrice qui doit maintes fois répondre
à la question du genre du film, indéfinissable..., finit
par dire que c'est un thriller anarcho-féministe, avec une
touche d'humour noir... Interview
ICI
("Vous ne pouvez pas le comprendre entièrement. Cest
la raison pour laquelle je lai réalisé. Jai
observé différentes réactions à Spoor
: certaines personnes éclataient de rire alors que dautres
étaient complètement silencieuses, comme sils
assistaient à des funérailles"...) |
|
DES
ARTICLES : critiques de livres, interviews, portraits |
Trois
articles d'Olga Tokarczuk
-
"Le
doigt de Staline", Études, n° 7-8,
2002
- "Partir",
Assises
Internationales du Roman, éd. Christian Bourgois,
2011
- "Trahisons
de la noblesse polonaise", Libération, 19
décembre 2012
|
Sur
le roman Sur
les ossements des morts, articles de quotidiens et de blogs
- "Le
polar zoologique d'Olga Tokarczuk", par Baptiste Liger, L'Express,
20 septembre 2012
- "Biche,
os ma biche", par Éric Loret, Libération,
10 octobre 2012
- "Sur
les ossements des morts, Olga Tokarczuk", Anne Morin, La
Cause littéraire, 17 novembre 2012
- "Sur
les ossements des morts" d'Olga Tokarczuk", par Isabelle
Rüf, Le Temps, 26 décembre 2014
- "Olga
Tokarczuk, Prix Nobel 2018. Une pestiférée, par
Christophe Prevost, Blog Mediapart, 21 mars 2020
- "Sur
les ossements des morts dOlga Tokarczuk", par Anne
Veslin-Gourdain Textualités, 9 janvier 2020
- Blog
d'Ellettres, 11 février 2020
- Blog
La Lettre, 6 janvier 2016
- Blog
Bouquivore, 22 mars 2020 |
Sur
l'auteure et son uvre
une fois le Nobel attribué
- "Prix
Nobel de littérature : Olga Tokarczuk, Polonaise cent frontières",
par Olivier Lamm, Libération, 10 octobre 2019
- Présentation
et bibliographie sélective, BNF, octobre 2019
- "Olga
Tokarczuk, une littérature toujours en mouvement",
L'Obs avec AFP, 10 octobre 2019
- REPORTAGE : "Chez
Olga Tokarczuk, prix Nobel de littérature", par Marie
Chaudey, en Pologne, La Vie, 10 octobre 2019
- INTERVIEW : "Je
crois dans le pouvoir de l'obsession", par John Freeman,
poète, Libération, 14 octobre 2019
- "Olga
Tokarczuk, Prix Nobel 2018 : le savoir mystique", par Eugénie
Bourlet, Le Magazine littéraire, 26 octobre 2019
- PORTRAIT : "Olga
Tokarczuk, chair et tendre", par Justine Salvestroni, Libération,
18 novembre 2019
- Olga Tokarczuk : "La
littérature est toujours excentrique", par Valérie
Marin La Meslée, Le Point, 25 novembre 2019
- Olga Tokarczuk, Prix Nobel de littérature 2018 : "Le
roman englobe toutes les expériences", propos recueillis
par Nicolas Weill, Le Monde, le 28 novembre 2019
- "Olga
Tokarczuk, de Dieu, le temps, les hommes et les anges au Prix Nobel",
par Bénédicte Williams, Le Courrier d'Europe centrale,
10 décembre 2019. |
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SON ÉCRITURE (ce qu'elle en dit) : références,
narration, images...
|
Le
livre qui a changé ma vie
J'ai d'abord lu Au-delà
du principe du plaisir de Freud en tant que jeune fille,
et cela m'a aidée à comprendre qu'il existe des milliers
de façons possibles d'interpréter notre expérience,
que tout a un sens et que l'interprétation est la clé
à la réalité. Ce fut la première étape
pour devenir écrivain.
L'auteur qui a influencé mon écriture
Je pense qu'en Pologne, de nombreux écrivains donneraient
la même réponse : Bruno
Schulz, dont les histoires très belles, sensibles et
significatives ont élevé la langue polonaise à
un niveau complètement différent. Je l'aime mais je
le déteste aussi parce qu'il n'y a aucun moyen de rivaliser
avec lui. C'est le génie de la langue polonaise.
Le livre qui m'a fait rire
J'ai trouvé Le
cornet acoustique de Leonora Carrington vraiment drôle.
C'est un roman plein d'esprit et un peu fou avec un narrateur pas
fiable de 92 ans et il a influencé mon roman Sur
les ossements des morts. Je l'ai lu à l'époque
communiste et cela me fait réaliser à quel point nous
avons eu de la chance à cette époque d'avoir autant
de littérature traduite en polonais.
Le livre que j'ai le plus honte de ne pas avoir lu
Les Anneaux de Saturne est l'un des deux livres de WG Sebald
que j'ai encore sur ma liste. (The
Guardian, août 2018)
Peut-on qualifier votre style de "réalisme fantastique"
?
Jignore
si cette formule convient, mais nous vivons à une époque
où une redéfinition du "réalisme"dans
la littérature et dans lart en général
simpose. Comment reformuler le réalisme ? Dans Les
Livres de Jakob, jai tenté une expérience
avec ce que jai nommé un narrateur à la "quatrième
personne" Ienta [la grand-mère agonisante
qui, tout au long du livre, suit les événements den
haut, sur le mode dune expérience de sortie du corps],
un personnage qui ignore le temps, dont le point de vue est celui
tantôt de la grenouille, tantôt de loiseau. Il
sagit dun narrateur qui outrepasse la perspective de
lauteur comme celle des personnages et projette un regard
cosmique sur laction. (Le
Monde, 2019, ainsi que questions suivantes)
Quelle
"musique" différente la littérature est-européenne
fait-elle entendre ?
Quand on examine la littérature centreuropéenne ce
terme me tient à cur , on est frappé
dy voir le monde représenté comme une réalité
mouvante, aux frontières floues, instables. Du fait de notre
histoire compliquée, tout peut changer, tout peut arriver.
La limite entre le réel et limaginaire ne se dessine
pas aussi nettement quil y paraît. Le grotesque, lironie
ou la poésie nous paraissent plus appropriés pour
peindre le monde que le roman réaliste. Czeslaw Milosz
[1911-2004, poète, Prix Nobel de littérature 1980]
a, à ce sujet, une phrase terrible en affirmant quun
seul vers vaut des milliers de pages en prose. Un propos qui a le
don de magacer prodigieusement !
Est-ce la menace lancinante de ce chaos que reflète votre
écriture en fragments ?
La narration linéaire et classique ma toujours rendue
méfiante. Pour moi, elle ne permet pas daccéder
au vrai. Je recours à lécriture fragmentaire
depuis Maison
de jour, maison de nuit [Robert Laffont, 2001] qui, effectivement,
se présente comme une mosaïque, un patchwork. Mais cest
seulement dans Les
Pérégrins [Noir sur blanc, 2010] que
jai approfondi ma réflexion sur ce mode décriture.
Le roman moderne exige un récit qui corresponde à
notre expérience dun monde morcelé, zébré,
où lon zappe
Comment, à partir de cette réalité éclatée,
retrouver un sens unique ? A travers ce que je nomme "roman-constellation",
à limage dun homme regardant le ciel étoilé
depuis sa terrasse. Nous voyons un chaos détoiles disposées
à laventure, tandis que notre intelligence sefforce,
elle, dy percevoir des ensembles, des structures dotées
de sens auxquelles on associe même une mythologie.
Quel rapport à la langue entretenez-vous ?
Jai renoncé délibérément à
la travailler depuis que jai commencé à être
écrivaine. Je préfère créer des images.
La langue nest pour moi quun outil pour y parvenir.
Voilà pourquoi la mienne est transparente. Je me souviens
de lépoque où je préparais la première
version de Dieu,
le temps, les hommes et les anges [Robert Laffont, 1998].
Mon obsession était datteindre à la plus extrême
simplicité. A chaque fois que je trouvais une subordonnée,
je léliminais afin que la langue devienne invisible
pour le lecteur.
Des
extraits de son discours du prix Nobel
- le genre littéraire
"Un bon livre n'a pas besoin de défendre son affiliation
générique. La division en genres est le résultat
de la commercialisation de la littérature dans son ensemble
et du fait qu'elle est traitée comme un produit à
vendre avec toute la philosophie de l'image de marque et du ciblage."
"Je n'ai jamais été particulièrement enthousiasmée
par une distinction nette entre fiction et non-fiction, à
moins d'entendre une telle distinction comme étant de l'ordre
de l'information imposée.
Dans l'océan d'innombrables définitions de la fiction,
celle que je préfère est aussi la plus ancienne, et
elle vient d'Aristote. La fiction est toujours
une forme de vérité."
-
la quatrième personne
"Je
rêve également d'un nouveau type de narrateur - une
'quatrième personne'-, qui ne soit pas seulement une construction
grammaticale bien sûr, mais qui parvienne à englober
la perspective de chacun des personnages, tout en ayant la capacité
d'aller au-delà de l'horizon de chacun d'entre eux, qui voie
plus et ait une vision plus large, et qui soit capable d'ignorer
le temps. Oh oui, je pense que l'existence de ce narrateur est possible."
-
fragments, fiction et tendresse
"Peut-être devrions-nous faire confiance aux fragments,
car ce sont des fragments qui créent des constellations capables
de décrire davantage, et de manière plus complexe,
multidimensionnelle. Nos histoires pourraient se référer
les unes aux autres de manière infinie, et leurs personnages
principaux pourraient entrer en relation les uns avec les autres."
"J'écris de la fiction, mais ce n'est jamais une pure
invention. Quand j'écris, je dois tout ressentir en moi.
Je dois laisser tous les êtres et objets vivants qui apparaissent
dans le livre me traverser, tout ce qui est humain et au-delà
de l'homme, tout ce qui est vivant et non doté de vie. Je
dois regarder de près chaque chose et chaque personne, avec
la plus grande solennité, et les personnifier en moi, les
personnaliser.
C'est
à cela que me sert la tendresse - car la tendresse est l'art
de personnifier, de partager des sentiments, et donc de découvrir
sans cesse des similitudes. Créer des histoires signifie
constamment donner vie aux choses, donner une existence à
tous les petits morceaux du monde représentés par
les expériences humaines, les situations que les gens ont
endurées et leurs souvenirs. La tendresse personnalise tout
ce à quoi elle se rapporte, permettant de lui donner une
voix, de lui donner l'espace et le temps de naître et de s'exprimer."
"La
littérature est construite sur la tendresse envers tout être
autre que nous-mêmes. C'est le mécanisme psychologique
de base du roman. Grâce à cet outil miraculeux, le
moyen de communication humain le plus sophistiqué, notre
expérience peut voyager dans le temps, atteindre ceux qui
ne sont pas encore nés, mais qui se tourneront un jour vers
ce que nous avons écrit, les histoires que nous avons racontées
sur nous-mêmes et notre monde."
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Avant
le Nobel, quelques autres prix ont précédé
pour Olga Tokarczuk :
- 1996 : Passeport
Polityka, prix remis par l'hebdomadaire Polityka.
- 1997 : prix de la Fondation
Koscielski à Genève
- 2008 : Prix Nike
(le Goncourt polonais) pour Les Pérégrins
- 2013 : Prix du Vilenica
International Literary Festival (Slovénie)
- 2015 : Prix Nike
(pour une deuxième fois) pour Les Livres de Jakób
- 2015 : Brückepreis
(prix international décerné à une personne
qui a contribué à mieux comprendre les peuples, décerné
par la ville de Görlitz-Zgorzelec qui se trouve à la
fois en Allemagne et en Pologne, et non loin de la République
tchèque).
- 2018 : Prix international Man
Booker pour Flights (Les Pérégrins)
- 2018 : Prix Transfuge
du meilleur roman européen pour Les Livres de Jakób
- 2018 : Prix (suisse)
Jan Michalski de littérature pour Les Livres de Jakób
- 2018 : Prix
de la Foire de Bologne Bologna Ragazzi
Award pour Une
âme égarée
- 2019 : Prix Laure-Bataillon
pour Les Livres de Jakób : le prix récompense
la meilleure uvre de fiction traduite durant l'année
et est attribué à lécrivain étranger
ET son traducteur en langue française, en l'occurence Maryla
Laurent.
- 2018 : Prix Nobel de Littérature (décerné
en 2019)
Le prix Nobel a été attribué à cinq
Polonais : trois hommes puis deux femmes.
Seules quatorze femmes avaient reçu
le prix Nobel de littérature depuis sa création en
1901. Olga Tokarczuk est la quinzième.
Voici les 5 prix Nobel de littérature polonais :
- 1905 : Henryk
Sienkiewicz (1846-1916)
- 1924 : Wladyslaw
Reymont ((1867-1925)
- 1980 : Czeslaw
Milosz (1911-2004)
- 1996 : Wislawa
Szymborska (1923-2012)
- 2019 : au titre de l'année 2018 (suite au scandale sexuel
du prix Nobel) : Olga Tokarczuk
Avec son uvre, lAcadémie suédoise salue
"une imagination narrative qui, avec une passion encyclopédique,
symbolise le dépassement des frontières comme forme
de vie".
Les
réactions en Pologne
-
Le 10 octobre 2019, elle reçoit le Prix Nobel de littérature
2018 : elle annonce la nouvelle sur les réseaux sociaux
avec deux heures d'avance sur l'annonce officielle du Comité
Nobel ce qui est normalement interdit et qu'elle ignorait ; elle
a présenté ses excuses, ce qui est cocasse puisqu'elle
a reçu son prix avec un an de retard, en raison des polémiques
qui ont secoué linstitution suédoise.
- Comme elle est considérée comme "non patriote"
par le gouvernement polonais actuel, la chaîne publique d'information
en continu TVP Info a mis plusieurs minutes à annoncer son
nom, la désignant d'abord d'un simple "une Polonaise".
-
"J'ai
tenté mais je n'ai jamais réussi à en terminer
un", déclare le ministre de la culture conservateur
Piotr Glinski interrogé à la suite de l'annonce du
Prix Nobel.
Quelques jours plus tard (seulement), il félicite Olga Tokarczuk
pour son succès qui est "une preuve que la littérature
polonaise est bien appréciée à travers le monde".
Sur son compte twitter, il s'est aussi "engagé à
achever ses lectures jamais terminées des uvres de
la lauréate du prix Nobel" .
En se référant aux déclarations malheureuses
du ministre, le président du Conseil européen Donald
Tusk, bête noire des conservateurs polonais, a déclaré
avoir "tout lu" d'elle : "Chère
Olga, félicitations les plus sincères ! Quelle
joie et fierté ! Je vais m'en vanter à Bruxelles
en tant que Polonais et lecteur fidèle qui a tout lu, du
début jusqu'à la fin", a twitté M. Tusk.
Interrogée sur cette situation anecdotique, Olga Tokarczuk
a estimé qu'"il y a des lecteurs pour qui cela [ses
écrits] peut bien s'avérer ennuyeux et ne pas convenir
à leur tempérament".
-
Le
lendemain de l'annonce de son prix, Wroclaw, une
grande ville de la région où vit l'écrivaine,
rend
les transports
publics gratuits aux usagers ayant sur eux un livre d'Olga Tokarczuk.
La remise des prix a été retransmise en direct sur
un écran de la place principale. Des lectures de ses uvres
ont été organisées dans les villes de Pologne.
- On peut entendre son discours
filmé (en polonais) et le texte
ici en anglais, et son discours
au diner en anglais.
Olga
Tokarczuk est "engagée"
- Dès l'annonce du Nobel, elle s'est inquiétée
dun impact négatif du Nobel sur Góry Literatury,
le petit festival littéraire quelle a créé
dans les montagnes : et sil perdait son âme ?
- Elle a annoncé qu'elle utiliserait le prix en argent fourni
avec le prix Nobel pour établir une
fondation dédiée au soutien et à la promotion
de l'art et de la culture polonaises et mondiales, des activités
environnementales, etc.
- Féministe, écologiste, végétarienne,
elle s'implique dans la défense des droits des femmes, des
animaux, des minorités sexuelles et ethniques.
- Elle exprime ses positions critiques sur la Pologne actuelle,
mais aussi sur la construction du mur entre les États-Unis
et le Mexique.
- Après une interview à la télévision
publique en 2015, où elle dénonce le mythe d'une Pologne
tolérante et ouverte, elle reçoit des menaces de mort
pour avoir "diffamé le bon nom de la Pologne et des
Polonais". Pendant une semaine, l'éditeur lui envoie
des gardes du corps.
- Cependant, elle ne se dit pas engagée politiquement :
"Je veux séparer mon engagement politique, qui est
du domaine de lintime, comme la taille de mes sous-vêtements,
de lengagement public que je porte comme écrivaine.
Je ne sais pas me servir du langage militant, de la langue simple
utilisée en politique. Je me sers dune langue propre
à la littérature, qui est beaucoup plus forte, plus
profonde, plus diversifiée. Je partage mes opinions avec
joie dans mes livres, mes lecteurs nont pas de doute sur ce
que je pense, ni de quel côté de la barricade je me
trouve." (Portrait dans Libération
en 2019)
- Mais elle ne mâche pas ses mots : "Pour quelquun
qui, comme moi, est né dans les années 1960, assister
au retour des idées nationalistes constitue un vrai choc.
Tout cela semblait ne plus exister. De même pour lantisémitisme.
Je croyais le chapitre définitivement clos. Je ne soupçonnais
même pas quil subsistait, à titre virtuel, dans
la tête des gens et quon lutiliserait à
des fins politiques. Je constate le cynisme du gouvernement, qui
nhésite pas à puiser dans cette réserve
redoutable dénergie, uniquement dans le but de conserver
le pouvoir. Le pire, ce sont les jeunes générations.
Car cet état desprit a gagné les programmes
scolaires. Les enseignants sen inquiètent. Ils estiment
que la génération qui a grandi ces dernières
années est dores et déjà contaminée."
(Le Monde en 2019)
|
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DES
REPÈRES BIOGRAPHIQUES : parcours, potins
|
-
"Je ne possède pas en propre de biographie bien claire,
que je pourrais raconter de façon intéressante. Je
suis composée de ces personnages que j'ai sortis de ma tête,
que j'ai inventés. Je suis composée d'eux tous, j'ai
une biographie à plusieurs trames, énorme"
(Livre
Hebdo, 2019)
Sa
famille, son enfance
Elle
est née en 1962 en Basse-Silésie, dans le sud-ouest
de la Pologne, une région de frontières (limitrophe
de la Pologne, de la République tchèque et de l'Allemagne)
; sa ville natale, Sulechów,
appartenait jadis à la Prusse, avant d'être intégrée
en 1945 à la République populaire de Pologne (la population
d'origine allemande fut alors expulsée et remplacée
par des Polonais).
Son
père, né en 1935 en Galicie
orientale (maintenant l'Ukraine), a fait partie de la génération
des "déplacés" avec ses grands-parents,
en 1945 : comme des milliers de migrants expulsés des régions
orientales du pays, cédées à l'URSS après
la Seconde Guerre mondiale, ils furent transplantés sur ces
terres de Basse-Silésie vidées, donc, de leur population
allemande : "Mes grands-parents appartiennent à
la génération qui a accumulé les nationalités.
Nés sujets autrichiens, ils ont grandi dans le jeune État
polonais qui venait dêtre recréé. Adultes,
ils sont devenus citoyens soviétiques, puis ils ont fait
partie de la population du Troisième Reich. Couple ukraino-polonais,
ils ont dû choisir eux-mêmes leur nationalité
à la fin de la guerre. Pour finir, Polonais originaires des
territoires situés à lest du Bug [territoires
annexés par lURSS après 1945], ils sont 'rentrés
dans leur patrie' et ont atterri en Basse-Silésie. Mon
grand-père est mort un an après son arrivée.
Ma grand-mère na jamais appris le polonais."
("Le
doigt de Staline", Études, n° 7-8,
2002)
Cette
histoire migratoire familiale, qui fut celle de toute une génération
de Polonais, forge une relation singulière à l'espace
qu'Olga Tokarczuk résume par ces mots : "nous ne
faisons que passer ; dautres hommes habitaient ici avant nous,
et après nous il y en aura dautres. Et aussi une relation
particulière au temps : 'Le passé est aussi nébuleux
que lavenir. Notre maison est le hic et nunc.' De ce point
de vue, le concept de la propriété du sol est lidée
la plus absurde que les hommes aient pu inventer."
Même le cimetière est concerné par ce passé
: "Je me rappelle, lorsque ma mère, dans la seconde
moitié des années soixante, perdit un enfant, quil
parut incongru et presque humiliant de lenterrer dans un cimetière
allemand, où seules quelques rares tombes portaient des inscriptions
en polonais. Cela revenait à 'labandonner chez
des étrangers'. Est-ce à dire que mes parents,
eux aussi, se tenaient toujours sur le départ, et que cette
terre, vingt ans après la fin de la guerre, leur était
toujours étrangère et inhospitalière ?"
("Le
doigt de Staline", Études, n° 7-8,
2002)
Ses
parents sont enseignants,
sa mère est professeur de polonais, son père bibliothécaire
dans l'établissement où ils travaillent : une école
populaire, Université du peuple (la Klenica Uniwersytet Ludowy),
installée au fin fond de la campagne, dans un "vieux
château, coupé du monde", l'ancien palais
de chasse du prince
Radziwill :
"Nous vivions dans un palais, à Klenica, à
Zielonogórskie, où je suis née et ai séjourné
pendant les dix premières années de ma vie. (...)
Il y avait un grand parc ici, et tout cet ancien palais allemand
plein de cheminées, d'immenses miroirs, de passages mystérieux
et de greniers..(S. Beres, Joy of Narration, entretien avec
Olga Tokarczuk, Dykcja : Literary-Art Magazine, n°
9-10, 1998).
Une
dizaine d'enseignants et une centaine d'enfants vivent ensemble,
ces derniers appelant les adultes "oncle" ou "tante".
Elle passe donc son enfance dans ce phalanstère étonnant,
une école inspirée des principes du pédagogue
danois Nikolai
Grundtvig (1783-1872) et financée par l'État (communiste)
polonais : "C'était une sorte de bulle dans la Pologne
communiste, une expérience autorisée avec une pédagogie
scandinave, basée sur l'éthique protestante, le tout
destiné aux enfants de paysans alentour. J'ai eu une enfance
très spéciale !" (La
vie, 2019)
Ses parents sont athés et elle n'a pas eu d'éducation
religieuse. À 6 ans, ils l'emmènent visiter Auschwitz,
visite qui la marque et la sensibilise à l'antisémitisme
qu'elle considère en Pologne comme une sorte de réaction
contre sa propre identité : "Je pense que la Pologne
est toujours profondément malade de la Shoah. Cette maladie
ressemble à une sorte de réaction auto-immune, puisque
la culture polonaise, et plus généralement la Pologne
en tant que communauté, sont très fortement imprégnées
par la culture, la religion et la mentalité juives. C'est
peut-être un cas unique au monde". (France
Culture, 2019)
Quand le pouvoir communiste décide de fermer les Universités
du peuple. Olga est âgée de 10 ans : elle en parle
comme de "l'expulsion du paradis". (Le
Monde, 2010).
La famille retrouve une vie "normale" : les parents continuent
d'enseigner, mais dans des établissements ordinaires.
C'est
à Pouchkine et à La
Fille du capitaine qu'elle doit son prénom Olga et
sa sur cadette celui de Tatiana.
Sa nounou sera allemande et elle apprendra le russe à l'école.
Trois langues donc, qu'elle connaîtra dès sa jeunesse.
Sa
formation
Dans la bibliothèque tenue par son père, elle a pu
lire ce qu'elle voulait et y a développé son appétit
littéraire.
Piotr Skowronek, un condisciple d'Olga en 1980, raconte
près de 30 ans plus tard : "Olga avait une vaste
bibliothèque à la maison. C'est elle qui m'a prêté
100 ans de solitude de Marquez et j'ai appris d'elle qui était
Sigmund Freud".
1980-1985
: Elle commence ses études en psychologie à l'université
de Varsovie alors que débutent les grèves de Solidarnosc.
Elle a 18 ans. L'année suivante, le pays est soumis à
la loi martiale.
Elle
s'intéresse beaucoup à Carl Gustav Jung (1875-1961)
dont elle dira : "Il me semblait que Jung combinait deux
choses qui comptaient pour moi : la confiance en l'expérience
et l'intellect et, d'autre part, ces intuitions internes puissantes
sans lesquelles la vie serait difficile à avaler, comme un
morceau de pain sec".
Pendant sa formation, elle s'occupe bénévolement de
patients en psychiatrie, et c'est une révélation
: "La plus grande découverte que j'aie faite, qui
a ensuite influencé mon écriture, c'est qu'une même
réalité peut être perçue de différentes
façons par différentes personnes. Entre l'homme et
la réalité, il y a un processus très intéressant
d'interprétation. C'est là que commence la littérature."
(Libération,
2019)
En 1986-1989, elle travaille à la clinique de santé
mentale de Walbrzych. Puis jusqu'en 1996, comme psychothérapeute
au Centre méthodologique de Walbrzych, où elle forme
des enseignants selon son propre programme.
Fatiguée, proche du burn out ("Je travaillais avec l'un
de mes patients et j'ai réalisé que j'étais
beaucoup plus perturbé que lui."), elle prend une année
sabatique, écrivant un livre qui aura du succès. Elle
se consacrera ensuite à l'écrirure.
L'écrivaine
En 1979, au lycée, elle fait ses débuts avec
deux nouvelles en prose "Christmas Killing a Fish" et
"My Friends", publiées dans le magazine pour jeunes
Na Przelaj sous le pseudonyme de Natasza Borodin.
Puis elle a écrit des poèmes, certains publiés
dans des revues, ensuite de la prose dont elle publie des extraits.
Pour publier dans un régime communiste, il faut être
accepté dans une institution incontournable : en 1994, elle
devient membre de l'Association des écrivains polonais, bénéficie
de bourses littéraires aux États-Unis (1996) et à
Berlin (2001-2002), fonde avec son mari Roman Fingas, une maison
d'édition qui fonctionne quelques années (1998-2004).
À partir de 1999,
elle appartient au club polonais du PEN. En 2000, elle fait ses
débuts en tant que dramaturge avec Trésor.
Elle est à l'origine du Festival international de nouvelles
organisé depuis 2004 à Wroclaw. Elle a dirigé
des ateliers à l'École littéraire et artistique
de l'Université Jagellonne et, depuis 2008, des cours d'écriture
créative
à l'Université d'Opole. Depuis 2015, elle organise
à Nowa Ruda le "Festival
littéraire de la Montagne".
Son
look
D'où viennent ces boucles d'oreille ?...
Après ses études, elle a travaillé, entre autres
en tant que femme de chambre dans un hôtel de Londres. En
2018, recevant le Booker
Prize à Londres pour Les Pérégrins,
elle a souligné que les boucles d'oreilles qu'elle portait
provenaient de son travail de femme de chambre... (RMF24,
2019)
Ses
dreadlocks font jaser... :
Même si les dreadlocks rappellent d'emblée les rastas
de Jamaïque, signalons qu'ils ont été portés
dans de nombreuses cultures au cours des siècles, des anciens
Égyptiens aux combattants spartiates de la Grèce antique
en passant par les prêtres aztèques. Olga Tokarczuk
dit que sa coiffure est en fait une plica
polonica, ou "enchevêtrement polonais",
qui remonte au 17e siècle. "Dans un certain
sens, nous pouvons être fiers d'avoir introduit cette coiffure
en Europe", a-t-elle déclaré au Guardian.
"Plica polonica devrait être ajoutée à
la liste de nos inventions, aux côtés du pétrole
brut, du pierogi
et de la vodka"...
Ses
lieux actuels
Elle habite à Wroclaw mais a gardé une maison dans
la région des Sudètes, au sud de Wroclaw. Elle aime
cette montagne frontalière, mais a renoncé à
y vivre à l'année en raison de la hauteur de la neige
en hiver.
Ses
mecs
Elle s'est mariée deux fois.
Elle épouse d'abord un collègue
psychologue et donne naissance à un fils
qui fera des études de psychosociologie dans une université
norvégienne.
Pour tout savoir sur le moment où elle apprend qu'elle a
le prix Nobel, sur son couple avec son mari qui est son agent et
secrétaire, lire
les potins ici (très romanesques bien sûr...)
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