L'avis de Marion sur : La cloche de détresse de Sylvia Plath |
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Une prose envahie
de perceptions baroques, d'images inattendues, de réparties piquantes,
d'un humour acide, ponctuée de feux follets politiques tellement
lucides...
Nous pouvons ne pas sortir indemnes de la lecture du livre de cette jeune femme américaine tellement douée, qui se sent emportée inexorablement vers la mort, dans une lutte déchirante entre ses aspirations et l'avenir qui l'attend, entre gagner une petite vie, se marier, avoir des enfants et écrire tout son soûl, toute à la poésie qui la dévore du matin au soir. La frustration lui est de plus en plus insupportable, confinée,
explique-t-elle, sous une sorte de cloche de verre dont l'air vicié
l'étouffe peu à peu, corsetée en ville si loin des
chevauchées d'enfance sur son cheval Ariel. C'était une femme à la fois forte et fragile, qui n'a pas
trouvé sur sa courte route de témoins vraiment secourables.
Elle aimait bien pourtant sa dernière psychiatre qui la traitait
avec humanité et lui a permis de quitter l'institution et reprendre
le travail. Mais peu après elle rencontre le poète anglais
Ted Hughes. Elle vivra une suite d'accidents douloureux durant cette période
de passage à la vie d'adulte, une intoxication alimentaire, un
homme "misogyne" qui l'a maltraitée, une défloration
qui se termine en hémorragie à l'hôpital, un avortement
difficile... Pour mon voyage avec ce livre, je disposais dans ma bibliothèque de la Cloche de détresse et du recueil Arbres d'hiver, précédé de La Traversée. J'ai emprunté à la Médiathèque près de chez moi le gros livre des uvres de Sylvia Plath, poèmes, romans, nouvelles, contes, essais, journaux. Bien sûr je n'ai pu tout lire en deux mois, mais j'ai envie de continuer à découvrir son uvre peu à peu au fil du temps. Ces derniers jours, j'étais tellement imprégnée d'elle que le désir d'écrire aussi ma dépression et mon combat de chaque jour pour garder la tête hors de l'eau m'a saisie durant mes insomnies. Et les mots et les images sont arrivés du fond de la nuit... Comme avant. |
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Lirelles a programmé La cloche de détresse le 30 mai 2021 : http://www.lirelles/plath.htm |