Pour le 30 mai 2021, nous lisons : La cloche de détresse de Sylvia PLATH
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Le livre | |||||||||||
Le roman : première couverture en Angleterre, dernières couvertures en France | |||||||||||
The
Bell Jar, première édition
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sous pseudonyme : Victoria Lucas
Ed. Heinemann, Londres, 1963 |
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Création et publication du roman |
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La
maison d'édition Faber & Faber, abrégée en Faber,
fondée en 1929 à Londres est connue pour publier un nombre
important d'ouvrages de poésie et pour avoir compté parmi
ses édités plusieurs poètes célèbres :
Sylvia Plath en était. Ses
différents livres (poésie, correspondance, journal...) sont
ICI
sur le site de l'éditeur. Ce n'est qu'en 1971 qu'il paraîtra aux États-Unis, aux éditions Harper and Row : la publication fut freinée par Aurélia Plath, la mère de Sylvia, qui n'accepta l'édition américaine du livre qu'en contrepartie de l'autorisation du mari de Sylvia, Ted Hughes, détenteur des droits, de publier des extraits de la correspondance que sa fille avait entretenue avec elle entre 1950 et 1963. Le roman, dès sa parution aux États-Unis, deviendra un best-seller. |
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Le livre est accessible en ligne
en anglais ici et en
français là.
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1932 : née à Boston. Père immigré
allemand, mère aux origines autrichiennes. Père, professeur
d'allemand à l'université de Boston et entomologiste spécialisé
dans le domaine des abeilles, mère diplômée en sténographie
qu'elle enseignera lorsqu'elle sera veuve.. 1940 : son père meurt quand elle a 8 ans ; sa réaction : "Je ne parlerai plus jamais à Dieu". Un de ses célèbres - et terribles - poèmes s'intitule "Daddy". 1950 : elle entre au Smith College, près de Boston, l'une des plus prestigieuses universités réservées aux femmes aux États-Unis à l'époque. Brillante élève, très précoce en poésie, Sylvia veut très tôt devenir écrivain. Elle écrit des articles pour le magazine Mademoiselle dont elle est invitée, participe aux mondanités de la vie étudiante. Beauté, brio, humour, elle a tout pour elle.... 1953 : dépression qui la mène, après une tentative de suicide, dans une institution psychiatrique 1955 : diplôme de fin d'études 1956 : bourse pour l'Angleterre pour étudier à l'université de Cambridge. Elle y fait la connaissance du jeune poète anglais, Ted Hughes, avec qui elle se marie quelques mois plus tard le jour de Bloomsday De 1957 à 1959 : le couple part vivre aux États-Unis. Elle enseigne dans son ancienne université. Fin 1959, ils retournent à Londres, dans un tout petit appartement 3 Chalcot Square Primrose Hill, London NW1 : Ils voyagent en France, en Espagne. Avant de s'installer à la campagne, Ted et Sylvia cèdent la location de leur appartement à Primrose Hill au poète canadien David Wevill et à sa femme Assia, avec qui Ted a commencé une liaison secrète. Ils s'installent à Court Green dans le Devon. 1960 : publication en Angleterre de son premier recueil de poèmes, The Colossus 1960 : premier enfant Frieda (qui publiera le livre de dessins de sa mère) 1961 : fausse couche ; des poèmes y feront allusion 1962 : Nicholas (souffrant de dépression, il se suicidera par pendaison à son domicile en Alaska, en 2009, à 47 ans). Ted et Sylvia se séparent moins de deux ans après la naissance de leur premier enfant. Ted a une liaison avec l'épouse d'un ami poète (elle se suicidera en 1969, emportant dans la mort leur fille commune). Cette période de colère et de désespoir est très productive de sa vie d'écrivaine. Sylvia avec ses deux enfants, été 1962 : 1962, Sylvia Plath retourne s'installer à Londres avec ses enfants. Elle loue un appartement 23 Fitzroy Road, à quelques minutes à pied de Chalcot Square, dans une maison autrefois occupée par le poète irlandais William Butler Yeats, ce qui est pour elle un bon présage. L'hiver 1962-1963 est l'un des plus rudes du siècle à Londres. 1963 : se suicide à 31 ans dans son appartement à Londres : elle s'allonge dans la cuisine, ouvre le gaz, après avoir pris soin de protéger sa fille et son fils, qui dormaient à l'étage supérieur, en calfeutrant la cuisine. Elle est enterrée au cimetière Saint Thomas Becket dans le Yorkshire (voir sa tombe et la visite filmée émouvante du cimetière, 1 min 30). Ted Hughes devient l'exécuteur testamentaire de l'héritage personnel et littéraire de son épouse. Il supervise la publication de ses manuscrits. 1965 : Ariel est publié. 1982 : le prix Pulitzer de poésie lui est attribué à titre posthume pour Collected Poems, qui a été publié après sa mort ; c'est le cas d'une grande partie de ses textes, dont Ariel qui a eu un grand succès. 1998 : son mari publie Birthday Letters, 35 ans après la disparition de Sylvia Plath : un hommage à la poétesse qui a partagé sa vie pendant sept ans. |
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20
décembre 1955 : Sylvia quitte Cambridge pour passer ses vacances
de Noël en France, où elle rêve de se rendre depuis
son escale à Cherbroug, et depuis qu'elle a repris contact avec
Richard Sassoon, étudiant à la Sorbonne. En compagnie de
son ancien petit ami, elle visite Paris. L'été
1956, elle est seule à Paris dans un hôtel près de
Notre-Dame. Samantha McEwen était son amie et sa colocataire. En 1961, Sylvia Plath et Ted Hughes passent l'été à Berck, séjour dont elle tirera le long poème "Berck-Plage" dans son recueil Ariel. On peut voir un film ici consacré à Sylvie Plath à Berck, par Marie Marie Bonnard, Arte, 2017,12 min. |
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Sylvia Plath interviewe Elizabeth Bowen pour Mademoiselle en 1953. D'autres photos de Sylvia Plath à voir sur le site du Guardian. |
Sylvia Plath à Paris en 1956 |
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Nombre des publications dates d'après 1963, et sont donc posthumes. Poésie
(voir ci-dessous des liens pour entendre la voix
de Sylvia Plath lisant certains de ses poèmes) |
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Dont
certains très personnels : Sylvie Doizelet, auteure de La terre des morts est lointaine : Sylvia Plath (Gallimard/L'un et l'autre, 1996) Taïna Tuhkunen, Sylvia Plath : une écriture embryonnaire (LHarmattan, 2002) : une étude de l'écriture de Sylvia Plath Patricia Godi, Sylvia Plath : mourir pour vivre, biographie (Aden, 2007) Gwenaëlle Aubry, Lazare mon amour (L'une et l'autre, 2015 ; réed. de lIconoclaste, 2016) |
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Deux auteures
incluent Sylvia Plath dans une étude sur quelques autres écrivaines
: Shoshana Rappaport-Jaccotet, auteure de Léger mieux (Le bruit du temps, 2010) : Shoshana Rappaport fait le portrait de Virginia Woolf, Marina Tsvetaïeva et Sylvia Plath. Lydie Salvayre, Sept femmes (Perrin, 2013 ; rééd. Points, 2014) : Lydie Salvayre présente son rapport personnel à Emily Brontë, Djuna Barnes, Colette, Marina Tsvetaeva, Virginia Woolf, Ingeborg Bachmann et Sylvia Plath (un livre lu avec Lirelles en janvier 2015). |
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Des romans
autour du couple de poètes Sylvia et Ted et du mystérieux
destin de Sylvia, morte à 31 ans : Kate Moses, Froidure (Petit Quai Voltaire, 2004, puis Folio 2006 ) : l'Américaine recrée les derniers mois de Sylvia Plath, mêlant les souvenirs de sa vie avant sa rencontre avec le poète Ted Hughes. Cet hiver 1962 à Londres est décidément froid, trop froid... Claude Pujade-Renaud, Les femmes du braconnier (éd. Actes-Sud, 2010) : une biographie romancée où Ted est un chasseur. Oriane Jeancourt Galignani, Mourir est un art, comme tout le reste (Albin Michel, 2013) : il s'agit d'une confession imaginaire de lécrivain. Connie Palmen, Ton histoire Mon histoire (Actes Sud, 2018) : la romancière néerlandaise reprend le mythe de lécrivaine en donnant une voix poignante à son époux et poète, Ted Hughes. |
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Il y a une
seule traduction de La cloche de détresse en français,
de Michel Persitz, datant
de 1972, mais révisée à deux reprises, d'abord par
Audrey van de Sandt (Imaginaire Gallimard), puis par Caroline Bouet (Denoël). Comparons les trois versions du début du livre, avec l'original : la dernière version l'emporte... |
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Les préfacières des éditions actuelles
sont très différentes, et les préfaces également
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Adaptation du livre à l'écran : The
Bell Jar, 1979, de Larry Peerce, avec Marilyn Hassett and Julie
Harris, 1h52 : le film est en
ligne sur youtube mais sans sous-titrages. Le Dr Jane V. Anderson, psychiatre de Boston, dont Plath
se serait inspirée pour ce personnage dans le roman, a manifesté
son mécontentement par rapport au traitement dont elle faisait
l'objet dans le film, a intenté une action en justice et a été
dédommagée de 150 000 $... De même, le personnage de Joan, qui fréquente
l'asile en même temps qu'Esther et qui a elle aussi fréquenté
Buddy Willard, se remarque dans le récit par son lesbianisme et
son suicide, alors que la personne réelle dont s'est inspirée
Plath n'était pas lesbienne et n'avait vraisemblablement pas commis
l'irréparable puisqu'elle était en mesure de se manifester
dix ans après l'écriture du roman et vingt après
les événements qui y sont racontés... Plath se serait inspirée d'un fait divers plutôt
que de la réalité pour mettre en scène la mort du
personnage de Joan. À partir du constat d'une telle déformation
de la réalité, il est difficile de tenir pour acquise la
fiabilité des faits et événements racontés
par Plath dans La cloche de détresse. Documentaire américain sur Sylvia PLATH, Portrait : Mourir est un art de Lawrence Pitkethly, 1988, 55 min : le film sous-titré est en ligne sur youtube
Biopic britannique : Sylvia
par Christine Jeffs, 2003 : bande
annonce ici. |
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Interviews
Poèmes : dits par Sylvia Plath elle-même : "Daddy"
(en 1962, avec sous-titres en français, 3 min 35),
"Tulips" (4 min 35, le poème en anglais à
lire ici), "A
Birthday Present" (4 min, avec le texte écrit en anglais),
"Mushrooms"
(en 1959, avec sous-titres en français, 1 min 15, le dessin en
illustration est de la main de Sylvia Plath, ce sont les toits devant
la fenêtre de sa chambre d'hôtel, à Paris, où
elle séjourne en 1956) Pages
arrachées à Sylvia Plath, France Culture, du 22
au 26 mars 2013, 5 émissions de 25 min, textes de Sylvia Plath
lus par des acteurs.rices : Témoignage
des derniers jours Série
"Sylvia Plath et le paradis perdu", La Compagnie des uvres,
France Culture, par Matthieu Garrigou-Lagrange, du 8 au 11 mars 2021,
4 émissions d'une heure, très complètes. Retour
sur l'uvre de la poétesse et écrivain Sylvia Plath,
La Grande Table, par Caroline Broué, France Culture, 27
octobre 2011, 30
min à partir de la 54e min Sylvia Plath par Valérie Rouzeau, traductrice de Ariel (Gallimard, 2009), Ça rime à quoi, France Culture, par Sophie Nauleau, 31 octobre 2009, 35 min. Émission intéressante. Du Jour au lendemain, par Alain Veinstein, France Culture, 15 janvier 2008, avec Patricia Godi, pour sa biographie Sylvia Plath : mourir pour vivre (Aden, 2007), 27 min. Émission lente... |
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La consultation des titres d'articles sur plus de 20 ans donne une idée de l'image de Sylvia Plath et de son uvre. Les
douloureuses lucidités de Sylvia Plath, Michael Peppiatt, Le
Monde, 13 octobre 1972 |
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Sa fille Frieda Hughes a publié un recueil des encres de sa mère dans un très bel ouvrage Dessins, éd. de la Table ronde, 2016 : ces dessins sont réalisés à la plume lors de voyages en France, en Espagne, aux États-Unis sur une période de deux ans (1955-1957). | |||||||||||
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Dans sa correspondance et son journal, Plath parle régulièrement de ses uvres picturales. | |||||||||||
À Washington, la National Portrait
Gallery du Smithsonian a consacré
une rétrospective à son uvre picturale intitulée "One Life : Sylvia Plath". Voici un portrait qui y était exposé, elle avait 20 ans : "Triple-Face Portrait", 1950-1951. |
Elle peint et dessine dès son
enfance.
Voici son autoportrait à 11 ans, en 1946 : "A War to End Wars" (Une guerre pour en finir avec les guerres). |
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Nos réactions à la lecture de La cloche de détresse | |||||||||||
Voir le compte rendu ICI. | |||||||||||
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