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Voici quelques aspects de nos 13 réactions, dont celles, détaillées,
de Marion, Nathalie,
Patricia, Stéphanie
et Françoise,
et celles, restées orales, d'Agnès, Brigitte, Claire, Joëlle L
et Joëlle M, Laetitia, Nelly, Sandra.
Ce qui a été apprécié
:
- L'écriture, et même parmi certaines qui ont eu des réserves,
l'écriture a été appréciée.
- La construction.
- Un personnage féminin qui sort des sentiers battus : désir
de faire des études, liberté par rapport aux carcans (notamment
pour les femmes), aux clichés, aux tabous.
- L'humour : ironie voire cynisme, réparties piquantes, humour
acide, aigre, voire méchant, involontaire ou pas.
- Le malaise, voire plus, insidieux : même dans le tragique, l'humour
demeure
- Des images fortes, inattendues, des perceptions baroques, des gestes
spectaculaires (le lancer de vêtements depuis le gratte-ciel...)
- La richesse thématique et narrative : en parallèle, l'histoire
individuelle de la narratrice, un contexte historique (les Rosenberg,
le New York de l'époque bien restitué, évoqué
par la série Happy
days, les traitements d'alors - aujourd'hui l'héroïne
s'en sortirait), et enfin le féminisme fortement présent
dans le livre, affirmé même.
- La satisfaction de lire un "classique".
- Le plaisir de retrouver ce que Lydie Salvayre dit de ce livre et de
cette auteure dans son livre que nous avions lu à Lirelles, Sept
femmes, qui reste une référence avec ses 7 écrivaines
choisies.
Ce qui a démobilisé, démoralisé,
déçu, agacé, suscité des réserves
- Le manque d'intérêt pour l'histoire, l'ennui même
ressenti, le sentiment de devoir à accomplir pour le finir.
- L'histoire sinistre, le spleen ado complaisant et agaçant, l'aspect
éprouvant du livre, surtout dans la deuxième partie et après
la période de confinement puis de restrictions, qui fait aspirer
parfois au léger et plus joyeux... tandis que la descente à
la cave relève de la descente aux enfers...
- Il en est à n'avoir pas été sensible à l'écriture,
trouvant le nom de Plath pratique pour qualifier l'écriture...
- Les lesbiennes sont présentes, mais pas sous leur meilleur jour...
; d'ailleurs l'une se suicide, on n'aime pas ça !
Des contrastes dans les lectures
- Certaines n'ont pas été ou peu été intéressées
par l'histoire, voire plombées par celle-ci, tout en louant l'écriture.
- La narratrice a suscité l'empathie pour les unes, l'absence d'intérêt
ou de sympathie pour d'autres.
- Il est difficile de ne pas relier le récit et la réalité,
la narratrice et l'auteure ; pourtant certaines l'ont lu vraiment "comme
un roman", alors que d'autres étaient troublées par
le reflet dans le livre de la réalité vécue par l'auteure.
- De même, les unes ont été sensibles à la
folie, la maladie, la dimension freudienne de l'histoire, tandis que d'autres
ne se sont pas mis martel en tête quand il s'est agi d'y passer :
"j'avais essayé
de me pendre. Dès que ma mère était partie travailler
j'avais pris la cordelette de soie de sa robe de chambre jaune. Dans l'ombre
feutrée de la chambre, j'avais fait un nud coulant. Ça
m'avait pris longtemps parce que je suis nulle pour faire des nuds"...)
Ce qui a été évoqué
encore
- Les deux parties, à l'atmosphère différente.
- Le parallèle entre la chaise électrique pour les Rosenberg,
les électrochocs à l'hôpital et le titre même,
The Bell Jar, mal rendu en français : "jar" évoque
un son strident, désagréable, qui met les nerfs à
vif et remonte dans tout le système nerveux, un peu à la
manière d'un électrochoc (la première phrase précise
ce thème qui, répété comme un leitmotiv, sous-tend
la narration).
- D'une part l'impossibilité de rendre le relief de l'écriture
par la traduction certes, mais d'autre part la force de cette écriture
qui traverse la traduction ; certaines ont d'ailleurs jonglé entre
la version anglaise et la version française.
- Susan Sontag évoquait "révolte et dérision"
à propos de ce livre.
- Les électrochocs se pratiquent toujours (voir
ici).
- La narratrice est "unitarienne" (c'est mentionné dans
le livre), comme l'entourage d'Emily Dickinson (pas de croyance en la
Trinité) ; on peut par ailleurs s'étonner de la présnce
forte du thème juif dans son uvre.
- Celles qui ont lu ou écouté des poèmes (notamment
dits par Sylvia Plath elle-même) ont été conquises
par leur force.
- Elle dessinait aussi : quels talents ! Oui à la comparaison avec
Marylin Monroe...
- Jusqu'en Chine..., elle est présentée dans un livre de
2009 de Xiao Er comme une des 14 femmes artistes qui comptent (parmi Camille
Claudel, Virginia Woolf, Iris Murdoch, Alma Schindler-Mahler...).
En conclusion
Même les réservées n'ont pas regretté que Sylvia
Plath ait été retenue. Dans le cadre de notre programmation
de l'année, deux noms semblent ressortir : Tokarczuk et Plath...
Lirelles
a programmé
La cloche de détresse
le 30 mai 2021 : http://www.lirelles/plath.htm
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