Françoise H
(qui
participe au nouveau groupe parisien depuis 2016)
Pour mon portrait de lectrice,
je botte en touche jusqu'à Lima, la capitale du Pérou
Lima a la réputation d'être "la ville la plus triste
du monde" à cause de son ciel continûment gris qui ne
fait rien ressortir.
J'y ai passé une dizaine de jours, il y a quelques années.
Dans le centre-ville, il y a pourtant une superbe façade en pierre
peinte en blanc et jaune. C'est la Casa
de la literatura peruana. A l'entrée, il y a un somptueux escalier
digne d'un musée des Beaux-arts. Ensuite, on se retrouve dans une
immense salle entourée de colonnes antiques surmontée d'une
superbe verrière art déco. Dans cette galerie, sont exposés
les portraits, les extraits d'uvres, les biographies d'écrivains
indiens, espagnols, créoles et péruviens. L'immeuble est
majestueux. Vous devez imaginer une gare d'Orsay consacrée à
la littérature...
A Lima, depuis quelques années, on organise aussi dans un café
du centre-ville des Luchas
libros. Ce sont des défis littéraires qui prennent la
forme de matchs de catch, sport très populaire là-bas. Dans
le café, il y a un ring éclairé par un gros projecteur.
Deux joueurs s'y installent, chacun à sa table avec son ordinateur.
Chacun porte un dossard et un masque de catcheur. Une bimbo circule dans
l'assistance avec une pancarte qui annonce le mot tiré au sort.
Le texte qu'ils improvisent à partir de ce mot s'inscrit au fur
à mesure sur un pan de mur. C'est lu par le public qui est attablé
et qui discute en sirotant son verre.
Un jury départage les deux écrivains et le vaincu en signe
de respect enlève son masque et salue le vainqueur !
La littérature pour moi, c'est un havre de paix dans
lequel je me confronte à plus fort que moi
Novembre 2016
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