Maîtres anciens, trad. de l'allemand (Autriche) Gilberte Lambrichs, Folio

Quatrième de couverture :
"Les peintres n'ont pas peint ce qu'ils auraient dû peindre, mais uniquement ce qu'on leur a commandé, ou bien ce qui leur procurait ou leur rapportait l'argent ou la gloire, a-t-il dit. Les peintres, tous ces maîtres anciens qui, la plupart du temps, me dégoûtent plus que tout et qui m'ont depuis toujours donné le frisson, a-t-il dit, n'ont jamais servi qu'un maître, jamais eux-mêmes et ainsi l'humanité elle-même. Ils ont tout de même toujours peint un monde factice qu'ils tiraient d'eux-mêmes, dont ils espéraient obtenir l'argent et la gloire ; tous ils n'ont peint que dans cette optique, par envie d'argent et par envie de gloire, pas parce qu'ils avaient voulu être peintres mais uniquement parce qu'ils voulaient avoir la gloire ou l'argent ou la gloire en même temps que l'argent."

Thomas Bernhard (1931-1989)
Maîtres anciens (1985, traduit en 1988)

Nous avons lu ce livre le 20 décembre 1991. Nous lirons ensuite La Cave en 1999 et Oui en 2024.


Renée
Je n'ai lu que sept pages et ai vu page 34 un passage sur les lectures incomplètes…

Françoise
J'ai trouvé ça insupportable, puis fascinant.
Il dit tout et n'importe quoi, c'est assez convaincant cette rumination aigre.

Dominique
Ce ressassement… J'ai été happée par cette suite sans paragraphe.
J'ai bien aimé cette aigreur systématique.

Brigitte
J'ai vu une progression par petites étapes, des reprises, des ressassements. Mais ce livre un essai plus qu'une comédie.

Sabine
Ce livre est hors du commun.
N'y a-t-il pas du snobisme ?
Avec un dépassement de la répétition, on atteint quelque chose. Mais quoi ? Une haine contre l'Autriche ? Pour le lecteur français, quel intérêt ?
Il y a du style dans cet art de la répétition.
Mais la critique systématique apporte une limite et tourne un peu à vide.

Henri-Jean
J'ai vu 5 pièces de Thomas Bernhard.
J'avais aimé, c'est très méchant, très haineux.
J'ai assez ri.
Il y a un manque de gravité, de force. Rien n'est poussé jusqu'au bout, même pas le désespoir.
Aucun thème ne m'a intéressé.

Jacques
Je suis choqué par certaines attaques.
C'est irritant, exaspérant.
Page 30, j'ai envie de continuer et ensuite je suis rentré dans le livre.
Il y a des effets de style, comiques.
Et une peinture précise et intéressante de la société germanique de l'Europe centrale.

Martine
Je suis étonnée, intriguée.
J'aimerais en savoir davantage.
Ces répétitions…. Et le portrait du guide…

Gisèle
J'ai mal lu, mais beaucoup aimé.
Les mécanismes de la fascination, des citations, la parole de l'autre constamment, cette gymnastique de la syntaxe, la mauvaise humeur, la solitude, une humanité dérisoire, l'imperfection, le nihilisme, l'anonymat de la foule, les personnages à la Beckett, à la Gertrude Stein. Il y a un effet hypnotique du langage.

Monique
Je suis partagée. J'ai beaucoup aimé la situation du narrateur qui regarde, les répétitions en écho. J'ai beaucoup aimé le style, la forme, les paroles rapportées de Reger.
Quant aux idées, je n'accepte pas la généralisation gratuite.
La perte d'un être humain mène au désespoir et cela l'a rendu un peu plus sympathique.

Christine
Cette haine contre l'Autriche, il la défend.
C'est sinistre, on se gâche le plaisir.
Je n'ai aucune sympathie pour Reger, minable, raté.
On se demande quelles sont les relations avec son pays.

Muriel
Je n'ai pas lu le livre, mais j'avais lu Le naufragé qui ne m'a pas plu, auquel je n'ai trouvé aucun intérêt.

Elisabeth
J'ai aimé, je suis même complètement emballée par ce processus de pensée.
Mais à la fin, j'étais excédée par la misogynie : il dit de sa femme des choses horribles, sordides.

Claire-Lise
Le livre m'a fait beaucoup rire.
Je me suis laissé avoir par les répétitions en spirale, par l'élan dynamique.

Claire
La haine primaire m'a démobilisée.
Mais j'ai ressenti une fascination, pas un étouffement.
En cours de lecture, il y a des changements de thème.
C'est un engrenage.
Les italiques m'ont paru patapouf.
A la page 100, vanité : je suis allée à la fin.
Le genre est très original, inclassable.
La manière dont avance le discours est fascinante, avec des formules.
On peut le lire partiellement, mais on ne peut pas le feuilleter.
L'intrigue a un aspect squelettique.

Anne-Marie
J'ai lu 100 pages, n'ayant pas eu le temps.
J'ai trouvé ça très bon, avec un peu d'ennui quand je ne comprends pas.
C'est négatif, mais il y a une énergie.

 

 

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