Quatrième de couverture :
Guy Scarpetta a eu envie de soutenir, pour contester un préjugé
courant, que le véritable "âge d'or du roman" n'était
pas derrière nous, mais à notre époque. Ou, du moins,
qu'il existait dans la création romanesque contemporaine des uvres
qui n'avaient rien à envier aux plus prestigieuses du passé.
D'où cette suite de douze essais critiques, portant sur des romans
publiés depuis moins de quinze ans, et dont les auteurs se nomment
Salman Rushdie, Philippe Roth, Milan Kundera, Mario Vargas Llosa, Claude
Simon, Juan Goytisolo, Danilos Kis, Kenzaburô Oé, Alain Robbe-Grillet,
Thomas Bernhard, Carlos Fuentes. En pariant sur leur statut de chefs-d'uvre
de notre temps, c'est-à-dire sur leur capacité de produire,
sur le monde qui nous entoure et sur l'expérience humaine, des
effets de vérité inédits, dérangeants pour
les conformismes ambiants. "Le roman est un genre plus vivant que
jamais."
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Guy Scarpetta
L'âge d'or du roman
Nous avons lu ce livre sorti en 1996 en
mai 1996.
Il présente les 12 romans suivants, de :
- Salman Rushdie, Les Verset sataniques
- Philip Roth, La Contrevie
- Milan Kundera, L'Immortalité
- Mario Vargas Llosa, La Tante Julia et le scribouillard
- Claude Simon, L'Acacia
- Juan Goytisolo, Paysages après la bataille
- Danilo Kis, Sablier
- Kenzaburô Oé, Le Jeu du siècle
- Alain Robbe-Grillet, Romanesques
- Milan Kundera, La Lenteur
- Thomas Bernard, Extinction
- Carlos Fuentes, Christophe et son uf
Sabine avait contacté l'auteur qui avait promis
de venir à notre séance, très intéressé.
Mais finalement il n'est pas là. Elle a pris un pot après
avec lui, il s'est excusé, etc.
Liliane
Je suis très déçue de cette absence. J'ai lu l'intro
avec un énorme plaisir : le langage est accessible, juste,
concret. Je partage le choix d'employer les mots techniques, cela répond
complètement à une demande de ma part. J'ai seulement fait
des lectures rapides sur les auteurs que je connaissais : le descriptif
de la technique narrative me semble juste. J'aurais cependant besoin d'une
conclusion, d'une synthèse. Et je m'interroge : qu'est-ce
qui l'intéresse dans l'étude de l'ensemble de ces romans ?
Quel serait le dénominateur commun ?
Brigitte
Je n'ai eu qu'une semaine pour lire le livre car j'avais besoin d'une
petite pause après le livre de Goytisolo que nous avons lu. J'ai
beaucoup aimé le principe. Ce qui m'a le plus intéressée,
c'est l'idée que le roman permet d'aller plus loin dans l'expression
des choses. Il choisit des romans modernes, qui traitent de sujets d'actualité.
Guy Scarpetta m'a donné envie de lire les romans étudiés.
Il pose de bonnes questions concernant l'art romanesque : comment
dire la réalité sans pathos ? Il analyse bien les enjeux
et l'écriture romanesques.
Claire-Lise
Je l'ai lu avec beaucoup d'intérêt. Ce qui m'a passionnée,
c'est l'éclairage apporté sur la complexité de l'écriture.
Les grands bons romans, ce sont ceux qui ouvrent plusieurs lectures et
Guy Scarpetta nous ouvre d'autres pistes. J'aime ce qu'il dit sur la rencontre
avec les livres (après le livre, on n'est plus comme avant). Mais,
paradoxalement, ce livre n'ajoute rien à mes lectures, ne rajoute
rien à mon plaisir. Cependant, tous les livres étudiés
sont complexes et Scarpetta le montre bien. Ce livre est plaisant, mais
reste très universitaire. Peut-être parce que je suis dans
ma thèse
, je fais une overdose de ce type de livre.
Claire
Je suis très contente de l'avoir lu. J'ai lu l'intro
avec grand intérêt. Mais l'essentiel, il ne l'a pas tenu
: pour moi, il a fait du COMPTE RENDU : très bon du reste,
fouillé, juste. Il démonte les narrations, le jeu entre
l'autobiographie et la fiction, il évoque (très peu) le
style : il cite justement le texte, il liste les thèmes, il
commente les pensées des auteurs, il fait des rapprochements. MAIS
il ne situe pas le livre dans un contexte mondial, alors qu'il en indique
l'importance. Le gros truc, c'est sa définition du grand roman :
les trois critères en font un livre complexe, riche, structuré,
mais pas forcément bon ! Un bon livre, c'est aussi un livre
aimé par le lecteur. Il analyse peu ou mal les effets sur le lecteur.
C'est là LA FRUSTRATION ! Il n'y a aucune approche sensible,
sensuelle, sauf avec Robbe-Grillet, dont d'ailleurs il a honte !
C'est d'ailleurs un chapitre intéressant. Sa limite, c'est qu'il
se place tout le temps du côté de l'auteur et non du lecteur.
A aucun moment, il ne pratique ce qu'il valorise, la "pédagogie
de l'enthousiasme". Seulement, parfois, il dit "j'ai été
saisi". Il parle d'EFFET(S), mais non de PLAISIR.
Roland
J'ai été ébloui car je ne suis pas littéraire,
je suis musicien. J'étais en train de lire Post-modernisme :
déjà vu ? qui cite L'impureté
de Guy Scarpetta (dont une page résume ma thèse
sur
le temps). Qu'il prenne le point de vue de l'auteur m'a ravi. J'ai tout
lu attentivement. La rupture de la notion de temps entraîne la rupture
de la narration, du temps, des points de vue. Cela me donne envie de lire
les romans pour vérifier ce qu'il dit est vrai. J'ai envie de lire
le Fuentes. Ce que je reproche, c'est que c'est assez répétitif ;
il y a 12 romans à avaler
Et l'emphase par rapport au choix,
comme s'il nous parlait de la dernière merveille du monde !
Il n'y a pas l'ombre d'un jugement négatif. Tout son abord me plait.
Il a une érudition qui m'étonne. Mais il est très
auto-référencé
Manuel
J'ai essayé de lire Rushdie, sans succès. Je me suis plongé
dans le Vargas Llosa et Goytisolo (que j'ai adoré). Guy Scarpetta
en dit trop et ça enlève à la découverte du
roman. Il dévoile, cela m'enlève le plaisir et la surprise.
L'intro est très
limpide, mais je n'ai pas envie de poursuivre ma lecture de Scarpetta.
Marie-Christine
Je fais partie des lectrices exécrées par lui. Moi ce que
j'aime, c'est la simplicité. J'ai été déroutée
par le fait que je n'ai lu aucun auteur cité. J'ai l'impression
de ne prendre que le squelette du livre qu'il présente. Il n'y
a pas de plaisir, d'émotion
tout ce que j'aime ! Alors
qu'il annonce "un an de plaisir" ! Avec tout ce qu'il dit
sur L'Acacia de Claude Simon par exemple, il procure un plaisir
intellectuel et non sensuel, charnel. Ce livre est un peu long quand on
n'a pas lu les livres. Et je ne suis pas fascinée par la manière
dont il décortique les livres. MAIS OÙ EST LE PLAISIR ?!
Sabine
Scarpetta est copain avec Kundera, que j'adore. Ce livre qui a d'ailleurs
du succès a une introduction
très intéressante, avec de l'audace. Il prêche
pour les termes techniques, ce qui me plaît. Scarpetta dit plein
de choses intelligentes ; j'ai aimé l'idée que les
écrivains devaient être critiques eux-mêmes. Le texte
sur La contrevie de Phillip Roth est très réussi,
L'analyse de L'immortalité de Kundera est très fine.
Les phrases en exergue sont sublimes pour certaines. Sur Claude Simon,
ça m'a pris le chou. Quelques fois je trouve qu'il exagère,
en étant trop affirmatif. Quant à la lecture impure, c'est
quoi la lecture pure ? Il m'a ébranlée en tant que
lectrice. Tout ce qu'il dit du Sablier de Kis me donne envie de
le relire. Robbe-Grillet
un truc à lire : je retiens
le sadisme au fond de chacun de nous, à fouiller
La question
qui reste : et le point de vue du lecteur, pourquoi ne l'a-t-il pas
pris ? Sans doute s'adresse-t-il surtout à ses pairs
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