La quatrième de couverture
:

"Michel, chercheur en biologie rigoureusement déterministe, incapable d'aimer, gère le déclin de sa sexualité en se consacrant au travail, à son Monoprix et aux tranquillisants. Une année sabbatique donne à ses découvertes un tour qui bouleversera la face du monde. Bruno, de son côté, s'acharne en une quête désespérée du plaisir sexuel. Un séjour au Lieu du Changement, camping post-soixante-huitard tendance new age, changera-t-il sa vie ? Un soir, dans le jacuzzi, une inconnue à la bouche hardie lui fait entrevoir la possibilité pratique du bonheur. Par leur parcours familial et sentimental chaotique, les deux demi-frères illustrent de manière exemplaire le suicide occidental – à moins qu'ils n'annoncent l'imminence d'une mutation."

Michel Houellebecq
Les particules élémentaires

Nous avons lu ce livre en septembre 1998.
Nous lirons La carte et le territoire en 2019.


Manuel
J'ai vu la moitié du livre, le début m'a plu, puis mon intérêt a baissé. Mais je n'ai pas vu l'intérêt du livre. Des passages sont lourds, faciles. On parle beaucoup du livre, je ne comprends pas pourquoi.

Céline
Je me suis amusée à deux endroits : l'Espace du possible (lieu du changement) et le camp de naturistes. C'est de la curiosité. Le reste, c'est très répétitif, les errances, la frustration sexuelle, la fin abominable dans la boîte d'échangistes. J'ai implosé sur la fin. C'est assez sordide.

Sabine
Je n'ai pas lu les critiques dans les journaux. Est-ce de la littérature, ce type de livre ? Le narrateur, on n'arrive pas à l'identifier, il émet des jugements, c'est le point de vue de l'auteur. Il y a plein de mélanges. Pourquoi remonte-t-on loin dans les dates ? Quel intérêt à ce livre pour les gens qui n'ont pas connu cette période ? La partie scientifique n'a aucun intérêt. L'écriture est niaise. Il y a beaucoup de procédé dans l'usage de l'imparfait. C'est une écriture qui se cherche. Avec quelques trouvailles, en particulier l'image du bizutage. Aucune poésie.

Nathalie
Je ne l'ai pas lu entièrement ce livre, car je m'ennuyais. J'oubliais tout au fur et à mesure. Les descriptions "réalistes" me semblent venir de quelqu'un de très vieux. Le livre ne m'a pas du tout accrochée. Heureusement que je n'avais pas reçu le battage médiatique sur ce livre, j'aurais été encore plus déçue.

Christine P
J'ai tout lu, mais c'était pénible et déprimant surtout pour une femme, c'est un porno de gare. Le style est ennuyeux. Il n'y a pas de cohérence entre les chapitres. J'ai pris cela pour une autobiographie. C'est une banalité d'expliquer la désillusion qui a suivi mai 68.

Liliane
Je n'ai pas suivi l'actualité. Je fais partie de la génération 68 et j'ai connu beaucoup de gens qui allaient à l'Espace du possible. J'ai été intéressée au début : j'espérais une anthropologie, une analyse de la génération 68. Au fur et à mesure de la lecture, tout se délitait, la partie scientifique était incompréhensible, j'ai décroché vers le milieu du roman. La fin est complètement superficielle, artificielle. Il se critique lui-même en parlant d'Aldous Huxley qu'il voudrait être lui-même pour notre époque. C'est un livre très pessimiste. Je suis très déçue à tous les niveaux : contenu, style, narration.

Fernando
Je n'ai pas lu le livre, je l'ai feuilleté et j'ai retenu deux sujets : la relation entre deux frères, l'empêchement affectif de Michel qui a porté sa libido vers la science.
L'hostilité des membres du groupe me paraît suspecte.

José
Je ne suis pas d'accord pour séparer auteur et narrateur. Il y a ici une projection de l'auteur dans le personnage de cette société sans espoir. C'est intéressant au début, car c'est provocateur, mais finalement, c'est redondant, creux, pornographique. Je ne comprends pas que l'on puisse polémiquer sur ce roman qui est mauvais, diffamatoire (sur Philippe Sollers c'est par exemple). C'est de la provocation, de la prostitution. C'est très décevant. J'ai lu jusqu'au bout. C'est littérairement exécrable.

Monique
Je ne me suis pas ennuyée, mais ce livre est sinistre et je regrette de l'avoir lu, je vais le donner à quelqu'un que j'aime moyen. J'étais prise par les idées, donc je n'ai pas vu le style. J'ai vécu les événements décrits qui me donnent une impression de familiarité. J'ai entendu le questionnement angoissé posé sur la libération sexuelle. Pas de style, pas de poésie, c'est cela qu'il veut démontrer. Il décrit les relations humaines avec un regard clinique. C'est un livre sinistre, nihiliste. J'ai été choquée par ce qui est dit sur les femmes de plus de 40 ans, mais c'est cruel aussi pour les hommes. À chaque fois qu'il ferme un possible de bonheur humain, ça ne peut pas aboutir. Bruno dit "je ne pouvais pas lui donner l'amour que je n'avais pas reçu". J'ai été choquée par le passage sur la cruauté et la torture physique. Ce livre fait événement et cela me rappelle le film Histoire d'O que je n'avais pas compris par sa violence gratuite. Je ne m'attendais pas à cette fin. La poursuite de l'humanité serait qu'on devienne immortels. Ce livre m'a secouée. Ce livre va à l'encontre du politiquement correct. La nouvelle humanité séparerait la reproduction de la sexualité.

Christine C
On est face à un auteur malin. Le début m'a plu, entre conte philosophique et roman de science-fiction. Ensuite le livre est interminable. On confond tous les personnages, rien ne m'accroche, tout est superficiel. La fin m'a un peu plus intéressée, elle donne un peu de sens à l'ensemble du livre. Il balance des termes scientifiques sans donner les moyens d'y accéder, c'est pédant. Je ne vois pas non plus l'intérêt qu'il y ait deux frères. Ce qui m'a déplu, ce sont les rôles masculins (guerre), féminins (dévouement, amour). Il exprime tout comme des vérités, car il cherche à faire la démonstration qu'il faut passer à une autre forme d'espèce humaine. Ça ne m'a pas choquée, ça ne me fait pas peur, je ne ressens rien. Je n'ai été retenue par rien.

Brigitte
Je n'étais pas d'accord pour lire ce livre. Je n'avais rien à faire des éjaculations. Je suis très déçue. J'ai retrouvé l'information sur Pif et sur Hair. C'est bien documenté. Je trouve que 68 a apporté des choses positives. Bruno, agrégé de lettres, éjacule sur les livres. J'ai ressenti de l'exaspération. La pensée unique est d'agresser le lecteur. Je ne comprends pas le rôle de la grand-mère ni celui du surveillant général.

Claire
Le début et les poèmes m'ont semblé inutiles, superflus. L'auteur fait la pute et c'est difficile de s'en tenir au livre rien qu'au livre quand on a lu les articles parus sur le sujet.
Très isolée ici..., je veux défendre ce livre. J'ai tout lu sans aucun ennui. C'est un montage très réussi, rondement mené, rondement monté. L'auteur/narrateur est une confusion très entretenue. Je n'ai pas eu de problème pour identifier les personnages. Je connais l'Espace du possible ; dans le livre, c'est un lieu emblématique opposé au Cap d'Agde, le complexe naturiste. Les deux frères et leur investissement libidinal sont très différents. J'ai beaucoup aimé les entrelacs de personnages de l'histoire. J'ai beaucoup apprécié les scènes érotiques, en particulier celle du jacuzzi. J'ai aimé le regard glacé posé par l'auteur dans ses explications scientifiques. L'écriture est en parfaite adéquation avec le livre. Parfois le narrateur entre dans la tête des personnages, c'est très cynique. L'histoire avec Annabelle est très touchante, celle avec Christiane aussi. C'est un livre d'une grande richesse, d'une grande maîtrise, foisonnant. Il y a des moments d'émotion, drôles. Je n'ai pas suivi ce qui est dit sur la science-fiction. J'ai beaucoup aimé les relations de Michel avec Monoprix. Les deux frères sont des personnages passionnants, ils sont crédibles. Idéologiquement, ça craint. Le déterminisme, ça n'empêche pas le talent. J'ai beaucoup être apprécié la forme très originale.


 

 

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