Bernard SCHLINK,
Le
liseur, trad. de l'allemand Bernard Lortholary, Gallimard, 208
p.
Quatrième
de couverture : À quinze ans, Michaël
fait par hasard la connaissance, en rentrant du lycée, d'une femme
de trente-cinq ans dont il devient l'amant. Pendant six mois, il la rejoint
chez elle tous les jours, et l'un de leurs rites consiste à ce
qu'il lui fasse la lecture à haute voix. Cette Hanna reste mystérieuse
et imprévisible, elle disparaît du jour au lendemain.
Sept ans plus tard, Michaël assiste, dans le cadre de ses études
de droit, au procès de cinq criminelles et reconnaît Hanna
parmi elles. Accablée par ses coaccusées, elle se défend
mal et est condamnée à la détention à perpétuité.
Mais, sans lui parler, Michaël comprend soudain l'insoupçonnable
secret qui, sans innocenter cette femme, éclaire sa destinée,
et aussi cet étrange premier amour dont il ne se remettra jamais.
Il la revoit une fois, bien des années plus tard. Il se met alors,
pour comprendre, à écrire leur histoire, et son histoire
à lui, dont il dit : "Comment pourrait-ce être un réconfort,
que mon amour pour Hanna soit en quelque sorte le destin de ma génération
(...) que j'aurais moins bien su camoufler que les autres ?"
Le liseur, trad. de l'allemand Bernard Lortholary, Folio, 256 p.,
1999
Le
liseur, trad. de l'allemand Bernard Lortholary, Folio, 2017, 256 p
À quinze ans, Michaël fait par
hasard la connaissance, en rentrant du lycée, dune femme
de trente-cinq ans dont il devient lamant. Pendant six mois, il
la rejoint chez elle tous les jours, et lun de leurs rites consiste
à ce quil lui fasse la lecture à haute voix. Cette
Hanna
reste mystérieuse et imprévisible, elle disparaît
du jour au lendemain.
Sept ans plus tard, Michaël assiste, dans le cadre de ses
études de droit, au procès de cinq criminelles et reconnaît
Hanna parmi elles, accablée par ses coaccusées.
Un livre incontournable où les questions de culpabilité,
de justice et de rédemption dépassent celle dune génération.
Le
liseur / Der Vorleser, trad. de l'allemand Bernard Lortholary,
Folio bilingue, 2022
À quinze ans, Michaël rencontre Hannah, une
femme de trente-cinq ans, et devient son amant. Il la rejoint chez elle
tous les jours et lun de leurs rites consiste à ce quil
lui fasse la lecture à haute voix. Mais au fil du temps Hannah
reste toujours aussi mystérieuse et imprévisible, et finit
par disparaître brusquement
Un livre incontournable où les questions de culpabilité,
de justice et de rédemption dépassent celles dune
génération.
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Bernhard SCHLINK (né en 1944)
Le liseur (1995, traduit en 1996)
Nous avons lu ce livre en mai 1999.
Le nouveau groupe le lira en juin 2023 tandis que
nous lirons La petite-fille.
Onze lecteurs participaient ce 28 mai 1999 : Brigitte,
Christine, Chantal, Claire,
Françoise D, Manuel,
Monique S, Liliane,
Marie-Christine, Odile,
Sabine. À cette époque, nous n'avions
pas de site, pas de cotes d'amour et les notes prises étaient elliptiques.
Elles ont été saisies ici, parce que 24 ans après,
nous avons programmé un Schlink.
Sabine (message transmis)
Le livre m'a fait passer du désintérêt a un intérêt
sceptique. Le personnage de Hanna et déroutant. Elle accepte facilement
ce qui se présente à elle. Je ne suis pas convaincue par
le style, mais je suis séduite par la question posée.
Monique (avis transmis)
Je n'ai pas beaucoup aimé, surtout que la deuxième partie
ne soit pas menée plus en profondeur. Je me pose la question de
la lâcheté du narrateur.
Odile de Dijon
J'avais lu ce livre qui renvoie dans l'ensemble au romantisme de l'illettrisme.
J'ai peu aimé.
Françoise
Le livre m'a beaucoup plu. L'horreur est banale et c'est vrai, ce couple
est très touchant. Le style limpide et plat sert bien le projet
du livre.
Claire
J'ai beaucoup aimé. Ça m'a même passionnée.
Le début était difficile. J'ai été intéressée
par le fait qu'on n'entre pas dans les sentiments du narrateur. Il n'y
a pas d'analyse psychologique. Mais du suspense quand elle quitte tout
à coup la ville. On perçoit le plaisir de la lecture chez
cette femme qui fait venir ses protégés pour lui faire la
lecture dans le camp.
Liliane
J'ai lu très rapidement, trop vite : ma lecture était faussée
car je connaissais déjà le contenu, ça a cassé
le mystère et donc une partie de l'intérêt de la lecture.
On devinait assez vite l'analphabétisme de l'héroïne.
J'ai dévoré comme un roman de vacances. Une lecture facile
d'un livre qui pose des questions graves : comment peut-on avoir aimé
des parents qui ont trempé dans le nazisme ? L'intérêt
est maintenu, car on se demande ce que deviendra la relation entre cet
homme et cette femme, mais l'ambiguïté de la première
partie n'est plus présente à partir du procès.
Le liseur a aussi un sens négatif, il devient le liseur de ses
lettres. Sa culpabilité l'a empêché de répondre
à ses lettres. Il est liseur et ne passe pas à la correspondance.
Sa culpabilité pourrit l'échange. Ce qui est le moins bon
au niveau du style est intéressant au niveau des idées et
réciproquement. Je n'ai pas aimé l'analphabétisme
comme justification d'entrer dans le nazisme. Le parcours d'Hanna semble
trop simplifié. C'est un montage romanesque, mais pas vraiment
l'histoire de ceux qui découvrent que leurs parents étaient
nazis. Les notations sensorielles sont très justes.
Chantal
Le livre m'a beaucoup plu. J'ai beaucoup aimé un peu tout. Des
questions très sérieuses posées, mais c'est à
prendre comme un roman. Ce n'est pas plat, l'écriture est telle
qu'on a du plaisir à lire. Le but du livre n'est pas d'approfondir
les questions qu'il pose.
Manuel
J'ai eu du mal à lire la première partie. Je l'ai repris
plus tard. J'étais beaucoup plus interpellé, surtout sur
le thème de la culpabilité, en particulier avec le procès
et cette question au président du tribunal : "vous, qu'est-ce
que vous auriez fait ?" Le mobile présenté pour
les choix d'Hanna semble peu crédible. Les questions sans réponse
m'ont exaspéré. Le liseur se mouille pour Hanna, mais toujours
à distance. Il veut faire des choses et elle ne les réalise
pas. C'est un livre facile à lire. Je suis assez réservé
sur le livre, la question de la culpabilité m'a intéressé.
Marie-Christine
Le livre m'a plu. Le narrateur a un décalage de maturité,
il prend des décisions velléitaires, par rapport à
Hanna. Il s'en veut dès le début et la culpabilité
évolue au fur et à mesure du livre. Il ne peut jamais aimer
quelqu'un d'autre qu'elle. La honte due à l'analphabétisme
pousse Hanna à se laisser condamner. J'ai pensé à
L'amour au temps du choléra lorsque les héros se
retrouvent. Elle se suicide car peut-être elle ne peut plus rien
apporter à Michaël. Beaucoup de sobriété.
Christine
J'avais un souvenir mitigé et agacé du livre, qui se lit
très facilement. La première partie m'a plu. J'ai trouvé
que c'était trop long pour dérouler le fait qu'elle est
analphabète. Je n'ai pas aimé la coupure dans le récit.
J'ai trouvé que la seconde partie est trop survolée. On
cherche à comprendre ce qu'a fait Hanna.
Brigitte
Je l'ai lu peu de temps après la parution. Ce qui m'interroge,
c'est le problème du nazisme, car si nous avions vécu en
Allemagne lorsque le nazisme est monté, il serait monté.
Je suis persuadé qu'on "le ferait". Toutes les générations
le feraient. L'auteur raconte un parcours. Cette femme est en prison dans
son alphabétisme. Elle a franchi toutes les étapes, mais
c'est trop tard. Lui est dans la lâcheté, elle dans la décision.
Lui, il transige. Elle, elle agit.
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