Nicolas
Bouvier, La Guerre à huit ans et autres textes, Zoé
poche
Les trois textes réunis ici ouvrent une porte
sur un sujet rarement traité par Nicolas Bouvier : son enfance.
Dans le principal, il raconte, avec cette prose savoureuse qui lui est
propre, les étés passés dans la propriété
des grands-parents maternels et comment, petit garçon de huit ans,
il triompha de l'"une des figures les plus détestées"
de son enfance : Bertha, la bonne prusienne.
Nicolas Bouvier (1929 - 1998), écrivain, iconographe,
photographe, a commencé à voyager dès l'âge
de 17 ans.
Ses traversées de l'Europe orientale, de l'Asie,
du Japon, les périodes qu'il a vécues à Ceylan, à
Tokyo, en Irlande lui ont inspiré des livres grâce auxquels
il figure parmi les maîtres contemporains du récit de voyage.
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Nicolas Bouvier
La Guerre à huit ans
Nous avons lu ce livre pendant notre
semaine lecture de juillet 2008. Nous
avions lu auparavant en 1997 Chronique
japonaise.
Marie Chiff'Mine
Je n'ai lu que quelques pages. J'aime bien les récits d'enfance,
j'ai retenu le fait de saisir l'enfance dans sa polyphonie, à l'opposé
du formatage.
Nicole
J'ai beaucoup aimé, j'ai aimé la légèreté
par rapport à la mort, l'épisode de la grosse Bertha, le
texte sur la bibliothèque, j'ai envie d'y revenir. Je pense à
Kenneth White.
Lona
Il remet les choses en place, un grand merci, j'y reviendrai.
Michèle
Le style est pétillant, l'humour aussi, cela m'a enchantée.
Claire
Nous avions lu Chronique
japonaise au groupe lecture parisien et je n'avais
pas été emballée. Doris
Lessing que nous avons lu avant-hier pourrait faire un stage chez
lui, car c'est un styliste et les mots se dégustent comme bonbons.
Les anecdotes sont savoureuses. C'est brillant, souvent drôle, mais
cela me laisse sur ma faim. Il me donne l'impression de faire le paon.
La postface est inintéressante.
Marie-Thé (qui a proposé ce livre)
Je l'avais beaucoup aimé. Je l'ai relu et me suis dit aïe
aïe aïe, pour le groupe. J'aime le style, les références.
(Marie-Thé lit un extrait des Mots de Sartre.)
Jean-Pierre
C'est très bien écrit, flamboyant, plein d'humour, des formules
au fort impact tenant presque de l'aphorisme. Mais il enfonce des portes
ouvertes. Il y a trop d'érudition étalée, pas d'universalité
à son propos.
Monique
Il y a pour moi un texte important, c'est celui du milieu. C'est un peu
étonnant, cette pose sur l'enfance. Le premier texte, c'est un
discours, la postface, on n'en parle pas... J'adore L'Usage du monde,
je retrouve dans ce texte l'acuité des notes, par exemple la violence
dite par le nettoyage des touches de piano. Sur son milieu il ne prend
pas parti, sauf sur le palefrenier sur lequel il dit des paroles graves.
On comprend avec ce texte pourquoi il est devenu voyageur.
Muriel
Ça ne m'a pas beaucoup plu. Il enfonce des portes ouvertes sur
l'enfance. Que veut dire "mesmérisé" ?...
J'ai préféré Rémond
sur l'enfance. C'est prétentieux. Le style est pompeux, pas très
vivant. Il n'y a pas d'émotion, on reste sur sa faim. Bertha est
caricaturale, c'en est invraisemblable.
Fanfan
J'ai bien aimé, c'est très drôle (les grenouilles
par exemple). La Suisse, c'est très coincé. J'ai adoré
L'Usage du monde, la présence au monde. J'aime l'écriture.
Lil
J'enlève un quart sur mon avis d'origine en raison de la remarque
de Monique sur la façon de traiter les garçons d'écurie.
J'ai eu un grand plaisir de lecture et ai été enchantée.
Il est présent au monde par tous les pores. Il me rappelle aussi
Kenneth White. Je suis voyageuse par procuration comme son père.
Jacqueline
J'ai bien aimé. Je ne connaissais pas Bouvier. J'ai une grand-mère
genevoise qui était institutrice à Carrouge où le
livre a été imprimé... Voir le monde comme si chaque
minute était la première fois c'est un peu bateau. Mais
la façon de "découpler cette perception fraîche
et native de l'enfance de la stupidité craintive et répétitive
qui est aussi l'enfance" est subtile. J'aime Bouvier en petit
page sur la première illustration.
Françoise D
Je rejoins Jean-Pierre. J'ai lu L'Usage du monde et ne l'ai pas
aimé. Si j'ai trouvé le livre agréable, je suis restée
dehors, l'histoire ne m'a pas touchée. J'ai préféré
Rémond
et Annie
Ernaux. Si ce n'était pas Bouvier l'auteur, à mon
avis ces textes ne seraient pas publiés. C'est un peu raté.
Marie-Laure
J'ai eu du mal dans les dix premières pages. J'ai mordu dans la
propriété. J'ai adoré la bibliothèque. Cela
m'a rappelé L'Ombre du vent. J'ai visité la bibliothèque
ou a été tourné Peau d'âne. Mais il
n'y a pas d'âne qui y emmène...
Claude
Je l'ai lu ce matin, je l'ai aimé. J'aime l'élan de l'enfant
qui a envie de savoir. Je le relirai. Je suis touchée par le grand
père. J'ai envie de le relire et de lire le reste, c'est trop court.
Annette
J'ai aimé. Ce qui m'a ému, c'est la découverte de
son père à la bibliothèque. Je suis fan de L'Usage
du monde.
Jackie
Pour moi, ce n'est pas suffisamment vivant, il n'y a pas d'émotion,
à mon avis il se retient. C'est très bien écrit ("il
faut aussi parfois beaucoup de temps pour que le vin se fasse dans la
tonne".)
Jessica
Il m'a fallu deux lectures. À la première, le livre restait
pour moi fermé, c'était confus, j'étais perdue, ne
comprenant pas ou il voulait en venir. Après une deuxième
lecture, je reste sur ma faim. Bertha mériterait un livre. Les
nombreuses citations m'ont gênée, sans compter que je ne
les connaissais pas. Si c'est un livre sur l'enfance, il y a peu d'enfance.
La mort du père m'a perturbée. Je ne lirai peut-être
rien d'autre.
Edith
Je l'ai lu il y trois semaines, sans réel plaisir. Je me souviens
en revanche d'une émission de Bernard Rapp très intéressante,
avec une voix nostalgique. Je n'ai rien imprimé du livre. J'ai
retrouvé l'agacement du rapport de classe ; j'avais Dolto
en tête.
Programme de la
semaine lecture
du 26 juillet au 1er août 2008
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