Si je t'oublie, Jérusalem, traduction de Maurice-Edgar Coindreau, revue par François Pitavy. Préface et notes de François Pitavy, Imaginaire Gallimard

Quatrième de couverture : C'est le roman de Faulkner où la souffrance atteint peut-être sa plus grande intensité : l'histoire tragique des deux amants est l'une des plus douloureuses qu'il ait écrites, et la mort de Charlotte Rittenmeyer, « le personnage féminin le plus déchirant de Faulkner », devient un récit poignant.
Le titre est tiré d'un psaume qui rappelle la captivité des Juifs à Babylone. Ce thème de la captivité, de la privation de liberté, littéral ou métaphorique, est central dans le roman.

William Faulkner (1897-1962)
Si je t'oublie, Jérusalem
Nous avons lu ce livre (incluant Les Palmiers sauvages et Vieux père) en mars 2009. Nous avions lu auparavant Le bruit et la fureur en 1999 et Tandis que j’agonise en 1989.

Jacqueline
J’avais déjà Si je t’oublie, Jérusalem dans ma bibliothèque mais je ne l’avais jamais lu... J’ai trouvé que c’était facile à lire. Ça se lit comme ça.

Monique
Tu n’as pas l’air très emballée...

Jacqueline
Si, si. Qu’est-ce que j’ai aimé ? L’ironie et l’humour du point de vue du premier docteur, celui qui loue le bungalow. Ce qui reste ? Le rôle de l’argent dans l’histoire un peu comme du Zola, la description de cette période de crise, le rôle des artistes, des créateurs, de l’écrivain, de l’engagement de l’écrivain. Toutes les histoires de misère dans la mine ; les propriétaires de la mine qui magouillent, les ouvriers non payés. J’aime quand un écrivain décrit une réalité profondément ancrée. J’ai bien accroché à l’histoire d’Old Man River. C’est bien d’avoir lu ce livre après Mark Twain. L’histoire de cet homme qui fait tout à contre-cœur ; la haine de cette femme enceinte. La fatalité : les prisonniers n’ont rien d’autre à faire que de retourner en prison. Il s’est retrouvé en prison à cause des histoires romanesques qu’il avait lues dans les journaux. Le personnage a une profonde humanité ; d’ailleurs on ne sait pas de quelle couleur est sa peau (pour moi, il est noir). J’aurais aimé lire ce qu’E. Glibant a écrit sur Faulkner. J’aime les livres compliqués avec des personnages torturés.
Claire
Jacqueline a ressuscité le livre pour moi. Je me souviens d’avoir eu du mal à lire Tandis que j’agonise mais j’ai complètement lu celui-ci que j’ai beaucoup aimé.

(Claire rapporte le commentaire d’Annick L : à travers son propos, Claire pense qu’Annick sous-entend qu’on ne peut qu’aimer Faulkner...)

Débat : Faut-il aimer Faulkner ?...

Claire
C'est un livre que je n'aurais pu lire et apprécier pendant une période où je travaille, trop dur pour mon QI ; néanmoins, j’ai été révoltée par toutes les parenthèses ; des parenthèses de plusieurs lignes au milieu d’une phrase, les italiques, les tirets... le galimatias, les passages incompréhensibles... La mort de Charlotte qui n’est pas explicite est décrite de façon formidable. L’histoire en bateau est trop longue, peu compréhensible. J’étais contente de retrouver le couple infernal, j’ai aimé l’alternance et je n’ai pas pensé lire les deux histoires l’une à la suite de l’autre ; j'ai repéré avec amusement les thèmes qui étaient liés entre les deux récits. Le côté alambiqué m’a beaucoup plu et le côté "enfer" m’a laissée à distance. J’ai aimé la préface. Même si c’est difficile à lire par rapport à Millénium c’est une lecture stimulante.
Annick A
Je n’avais lu que Le Bruit et la Fureur il y a très longtemps. Au début de la lecture de celui-ci, je ne comprenais rien. J’ai été plus sensible à l’histoire du Vieux Père que Les Palmiers sauvages. J’ai adoré à partir de l’inondation. J’ai été épuisée de lire, ne comprenant les phrases qu’en arrivant à la fin et galopant pour y arriver, comme si j’étais sur les vagues. En lisant la préface, je me suis rendue compte que je n’avais pas été si sensible à l’histoire de couple. Il y a l’influence d’une histoire sur l’autre : soumission, fatalité, liberté. Bien que les personnages soient pris dans la soumissions de la fatalité, ils gardent une liberté notamment Harry qui a fait un choix : le choix de continuer à vivre pour garder le souvenir de Charlotte. De même le forçat, profondément humain, choisit de retourner dans sa prison ; marque d’une certaine liberté de choix (peut-on honnêtement parler de liberté ?). Pour moi, le personnage le moins libre est le docteur.
Françoise D
Je l’ai lu en anglais, c’est très difficile. J’ai été agacée par les parenthèses. Faulkner est vraiment le mec qui n’arrive pas à éjaculer. J’ai été agacée par l’alternance des deux histoires qui n’ont rien à voir l’une avec l’autre. Finalement j’ai lu en entier l’histoire du couple puis celle du forçat. Je n’ai pas compris l’histoire du forçat sur son bateau recueilli de nouveau sur son bateau... et puis qui veut absolument revenir dans sa prison. J’ai quand même été plus intéressée par l’histoire du couple ; particulièrement l’histoire de la mine, la neige, le froid, les enfants, la misère. Puis ils repartent. Je n’ai pas ressenti de compassion, je suis restée à distance. J’ai lu le livre jusqu’au bout. Je n’ai pas pensé lire un autre Faulkner.
Monique
J’ai toujours été intriguée par Faulkner parce que tous les écrivains que j’aime le mettent en avant. J’ai déjà lu Le Bruit et la Fureur sans l’aimer puis j’ai entendu parler de ce livre il y a cinq ou six ans. J’ai été transportée, particulièrement l’histoire de l’inondation. Je l’ai relu avec appréhension car j’avais complètement oublié l’histoire du couple et je me suis demandé si je ne m’étais pas trompé de livre en conseillant la lecture. Faulkner dit qu’il a écrit ce livre non pour Le Vieux Père mais pour Les Palmiers Sauvages. J’aime cette construction avec l’alternance. Ça m’a fait penser à W ou le souvenir d’enfance de Perec avec une structure semblable qui permet à l’auteur de se remettre de la douleur et de raconter la période du nazisme. Il y a beaucoup de références à la bible. L’histoire du fleuve comme L’enfer de Dante, certain passages de la Bible avec le déluge, enfin le thème du bien et du mal. Le forçat est une figure christique, un saint. Il n’a pas d’amour pour la femme qu’il transporte. Je ne ressens pas de sympathie pour l’homme ni pour la femme. Je n’ai pas ressenti d’amour entre Harry et Charlotte. Comme le forçat transporté par l’inondation, Harry est transporté par l’amour de Charlotte. C’est le monde de l’amour rêvé par les femmes. Le parallèle entre les deux histoires, c'est pour moi l'homme impuissant à répondre à l’idéal féminin et la question posée par Faulkner du désarroi des hommes devant la liberté que prennent les femmes dans les année 1930. Dans les deux histoires il y a un lien impossible entre le narrateur et la femme. L’écriture dans le passage de l’inondation est à mettre en rapport avec l’alcoolisme de Faulkner. Quelle histoire forte quand le forçat attache la femme au tronc d’arbre comme Eve et le serpent ! Le forçat veut retourner en prison pour fuir toute présence féminine. Le passage de la première vague est extraordinaire, avec les animaux. J’ai aimé la liberté dans la façon de rapporter les paroles, les monologues intérieurs.
Brigitte
Je remercie Monique d’avoir proposé ce livre. J’avais lu Tandis que j’agonise et Le bruit et la fureur. Je pense que j’arriverai mieux à lire Faulkner en lisant ce livre. J’ai pensé à Picasso qui dessinait bien mais a tout cassé pour construire son œuvre. C’est l’époque où l’art essaye de sortir des cases classiques. J’ai été intéressée par la portée philosophique du livre et la question parallèle : qu’est ce que vivre ? Faulkner met en scène des gens empêchés : le forçat, la femme coincée dans sa vie bourgeoise, Harry qui arrive à un dollar près à finir ses études, peut-être aussi la femme dans le bateau du forçat. Quand Charlotte rencontre Harry elle sait ce que c’est que vivre. Ils ne veulent jamais s’installer dans un amour casanier. Quand ils s’en sortent, ils cassent tout, tout ce qu’ils veulent c’est vivre. J’ai pensé à Kafka, le personnage qui est transformé en cafard. Noël c’est la période où les adultes redeviennent des enfants (« le rire est la barbe d’un jour, le négligé des émotions »), c’est un instant de vie. Vivre c’est casser les habitudes, les rigidités pour avoir un élan, c’est ce que Faulkner parvient à nous montrer dans ces histoires. Harry a su faire l’avortement sur une femme qu’il n’aime pas alors qu’il va tuer Charlotte par ce geste. Description incroyable de la mort de Charlotte. Harry choisit le désespoir au lieu du néant, Harry choisit la vie.

Manuel
Je n’ai pas fini le livre par manque de temps... Et de disponibilité. J’ai beaucoup de mal avec le style de Faulkner, les lourdes métaphores, les non sens, les parenthèses... J’étais surtout venu vous écouter, pour qu’on extraie les choses importantes ou intéressantes de ce magma. A vous écouter, j’ai envie de reprendre le livre... Mais à un autre moment, en vacances. Les livres de Faulkner sont toujours très opaques, on ne comprend une phrase qu’en arrivant à la fin de celle-ci. C’est épuisant. J’ai du mal à passer l’épreuve de l’écriture pour jouir de l’histoire.
Geneviève
Je suis d’accord avec tout le monde sauf avec Claire et surtout avec Annick. J’ai pensé que je ne tiendrais pas le coup au début de ma lecture en anglais. J’ai été captée par l’histoire de la rivière mais non par celle du couple. On a l’impression d’une histoire d’amour très forte et à aucun moment on ne ressent cet amour. Le personnage de l’homme est agaçant. On ne comprend qu’il aime Charlotte que lorsqu’il n’arrive pas à faire l’avortement. Charlotte ne m’intéressait pas non plus, en revanche le mari oui. Je me sens frustrée de ne pas avoir vu le rapport entre les histoires, le flux, la prison. Les moments de vie : le lac, la mine. À la mine, le couple découvre quelque chose de fort. J’ai été prise par l’histoire de l’inondation, curieusement, car la belle écriture m’ennuyait profondément. J’ai aimé le rythme, la transformation totale de paysages magiques. Le personnages du forçat est fascinant ; j’ai aimé le passage où il faut régler le problème administratif du forçat qui avait été déclaré mort. Le thème de la rivière dont le sens a changé... On peut dire que c’est difficile à lire, que c’est opaque mais on ne peut pas dire que ce livre est rien. Cette écriture n’est pas facile à avaler mais elle a un sens dans qui est écrit.
Christine
J’étais en train de lire Notes de chevet dans les branches de cerisier. J’ai arrêté pour le groupe : aussitôt happée, j’ai trouvé cela époustouflant, collée au pays. Partie dans l’histoire d’Harry et Charlotte je n’ai pas aimé rencontrer le forçat. Finalement j’étais de temps en temps soulagée de retrouver le forçat. Je ne comprenais pas pourquoi Charlotte suivait ce type : on n’y croit pas. Mais ce n’est pas gênant, ce qui compte c’est l’écriture. Il s’est passé des choses terribles avant le premier chapitre du Vieux Père et aussi avant le premier chapitre des Palmiers Sauvages. J’ai aimé la construction, la description de l’eau, des trois couches, le fait qu’il ne sait pas dans quel sens il va : c’est étonnant. On ne croit pas à beaucoup de choses, la bagarre avec l’alligator, les Polonais dans la mine (ça va trop loin), les forçats hébétés restent sous la flotte, c’est extraordinaire. La façon d’écrire m’a fait penser à Claude Simon...

Monique
Faulkner était son écrivain préféré...

Christine
J’ai pensé aussi au capitaine de Typhon de Conrad. Il y a de l’humour dans le Vieux Père. J’ai pensé aussi à James Joyce (entrer dans la tête des personnages et ne pas tout comprendre). Il y a des choses qu’on ne voit pas.

Annick
Est-ce que Rat aime sa femme ?

Le chœur 
OUI !
Marie-Thé(du groupe breton dont d'autres avis suivent)
C'est un livre que j'ai souvent trouvé compliqué, indigeste, ennuyeux, avec ses interminables descriptions... J'ai souvent dû me forcer pour avancer moi aussi ; et puis, j'avais l'impression de travailler ; lecture, donc, particulière. Par contre, j'ai été marquée par l'atmosphère envoûtante (des deux histoires), par la force qui s'en dégage, et ai été impressionnée par l'écriture ; pour moi ce livre est un monument... Mais comment en parler en peu de temps, en quelques lignes ? Je pense qu'il n'est pas pour nos échanges, mais plutôt pour être étudié. Du titre à la dernière ligne, en passant par la préface, comment dire ceci, renoncer à cela ? Je dirai que Faulkner s'est lui aussi éloigné de sa Jérusalem en situant ces deux histoires hors de son "petit coin de terre natale", comme Harry en suivant Charlotte ou comme le forçat en s'éloignant de son pénitencier. J'énumérerai ce que j'ai "trouvé" dans le livre (liste non exhaustive bien sûr) : liberté et captivité, culpabilité, passion destructrice, peur de la sexualité, stérilité et fécondité, feu et eau, culture et nature, intellectuel et concret, art, problèmes avec l'argent... La rédaction de ce compte rendu me pose aussi problème.
Lil
Une vraie grande puissance d'écriture à vous plomber le lecteur lorsqu'une phrase, infiltrée d'italiques - les commentaires de l'auteur - et de parenthèses (cheminement de la pensée des protagonistes), sans compter les répétitions, vous emmène deux pages plus loin !!!
Il m'a fallu une seconde lecture (le QI de méduse est, ici, l'équivalent du QI de géranium, question de contexte !) pour entrer véritablement dans l'histoire et tenter d'en apprécier la densité et la richesse.
La lecture simultanée des deux nouvelles m'a rapidement gênée, et j'ai abandonné Vieux père, à la disparition du grand forçat dans les flots, pour ne pas y revenir. J'y avais particulièrement aimé la description de l'inondation.
En ce qui concerne Les palmiers sauvages, j'ai été happée par l'histoire, même si je suis restée à distance des personnages, peut-être parce que ce récit, dans sa description de la société, de la condition des femmes, est évidemment daté. Le racisme et la misogynie y sont à vomir.
Soulagement : nous avons, tout de même, fait quelques progrès (dans ce pays !) quant à la mise sous tutelle des femmes (père ou mari) et la promulgation de lois (contraception, avortement) qui donnent, au moins, une possibilité de choix.
Totalement ahurissante, la morale puritaine de l'époque : on peut perdre son travail ou son logement pour cause d'adultère ; l'évocation de tout ce qui touche à l'intimité des femmes se fait par périphrases ou sous-entendus (exemple "par où saignent les femmes")...
Et à la question fondamentale sur la liberté de l'homme, j'ai d'abord lu, avec intérêt, une définition différente du mot, donnée, ou plutôt agie, par chacun des personnages : en fonction de leur histoire, de leur personnalité propre, du contexte, Charlotte, son mari, Harry, le couple du médecin, Buck et Bill, s'accordent un éventail de choix, plus ou moins grand, pour exercer " leur" liberté.
Jean-Pierre
Fichtre, je vais encore me répéter. Mais ça tombe bien : je n'ai rien à dire ! Arrangez-vous avec cette bizarrerie.
Je n'ai rien à dire car je n'ai pas lu le livre. Et je ne l'ai pas lu parce que je prévoyais un calvaire. Enfin, pas lu, pas beaucoup... Quelques dizaines de pages, tout au plus. Et je découvrais là le condensé de ce qui me fait fuir :
- un style alambiqué en forme de labyrinthe, apparenté au jeu des enfants du genre "j'en ai marre, marabout, bout de ficelle...". Des sauts de cabri d'un sujet à l'autre,
- des phrases à n'en plus finir, bien en rapport avec les développements erratiques où l'auteur se complait,
- des personnages totalement intéressants, qui plus est tellement marqués par une époque "cul serré" et une culture réactionnaire que ça en devient indécent.
Bien sûr, vu le peu de pages que j'ai lues, mon opinion n'a que très peu de valeur. J'aurai pu persister, me dire que "ça allait venir", donner "du temps au temps", oui, mais non. J'ai suivi le conseil que donne Daniel Pennac dans Comme un roman : la lecture doit être un plaisir, sûrement pas une obligation, et encore moins une corvée.
Au revoir donc, Monsieur le Nobélisé.
Fermé. A double tour.

Édith
Pour ma part, je n'ai lu que Les Palmiers et ai été imprégnée de l'atmosphère à la fois des états traversés et aussi et surtout de la très étrange histoire d'amour entre les deux personnages. Pour le médecin, il s’agit de continuer à vivre, lui qui était tout rétréci dans son organisation de vie de médecin, sans rien ressentir sinon payer sa dette (monnaie) à sa sœur et qui se retrouve à choisir le chagrin dans sa cellule plutôt que le suicide donc le silence (?). Voir la dernière phrase du texte... J'ai aimé me laisser envahir par le désespoir de ce couple... le côté minable de leurs ébats et la fragilité de leurs liens, toute son évolution lorsqu' elle finit par s'accommoder de sa grossesse... Le portrait de la femme est, par touche, bien amené et nous sommes en présence d'une femme pas belle, mère de famille et qui accepte cette étrange aventure avec la complicité très bizarre de son mari... Je me suis aussi dit que c'est très américain ces grands espaces bien décrits (presque physique est l'impression du froid dans l'Utah...) et cette population de pauvres et d'émigrés avec leur "espoir" d'enrichissement, un rapport à l'argent extrêmement présent (ceux qui en ont et les autres... ) mais aussi l'Amérique pudibonde par rapport au sexe et surtout aux mœurs... avec cette question "sont-ils un vrai couple ?" , la condamnation de l'avortement avec des pénalités très lourdes. En France nous avons aussi décapité Violette Nozière ! J’ai été agacée, dans un premier essai de lecture, par le style, ces phrases si longues qui m'interdisaient - comme j'aime à le faire - de glisser mes yeux sur le texte... J'ai lu la préface après avoir vainement tenté une première lecture et ce qui y est dit de la culpabilité de Faulkner et de son chagrin dans une histoire d'amour authentique m'a réellement permis d'accepter le style et de me laisser gagner par ce récit de voyage fou... Cela doit certainement ressembler à bon nombre de destins d'hommes et de femmes dans ces années 1920 de l'Amérique. J'ai repensé à La ruée vers l'or de Chaplin, mais aussi à Dans la chaleur de la nuit de Eastwood (avec la Louisiane et sa moiteur). Bref, un visage et un voyage de l'Amérique qui m'a laissé des traces et je me suis prise rapidement d'intérêt pour ce médecin pauvre et inhibé. Il séduit sa belle avec un habit d'emprunt ! La traduction n'a pas dû être aisée (et Proust - que je n'ai jamais lu -... que devient-il en anglais ?) Je trouve qu'une fois de plus "l'obligation du texte" - par la "règle" de Voix au chapitre me permet de m'arquebouter et de trouver plaisir au texte.

Dominique
Je mentirais si je disais que W. Faulkner nous a subjuguées cependant nous avons toutes été d'accord pour dire que c'est une belle écriture et qu'il y a quelques descriptions qui sont restées marquées (la crue du Mississipi et la vision de ces "montagnes" d'eau , la difficulté de ces prisonniers à se défaire de l'état de dépendance générée par l'enfermement) et dans la partie Les palmiers sauvages le manque de véritable échange de ce couple, les belles pages sur leur séjour dans la région des mines, l’ambigüité des personnages, mais aussi la grande difficulté à communiquer et à accepter le monde féminin de la part de l'auteur probablement.
Nous avions l'impression de lire un l'auteur qui, lui, suit ses propres pensées donc, de temps en temps, c'est intéressant mais, parfois, il y a de quoi s'y perdre.

Nos cotes d'amour, de l'enthousiasme au rejet :
                                        
à la folie
grand ouvert
beaucoup
¾ ouvert
moyennement
à moitié
un peu
ouvert ¼
pas du tout
fermé !


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