Quatrième de couverture :
« La méprise, dans un esprit de parenté absolu
avec le reste de mes livres, n'a aucun commentaire social à faire,
ni aucun message à accrocher entre ses dents. Ce livre n'exalte pas
l'organe spirituel de l'homme et n'indique pas à l'humanité
quelle est la porte de sortie. Il contient bien moins "d'idées"
que tous ces plantureux et vulgaires romans que l'on acclame si hystériquement
dans la petite allée des rumeurs entre les balivernes et les huées. (...)
Hermann et Humbert sont identiques comme deux dragons peints par le même
artiste à différentes périodes de sa vie peuvent se
ressembler. Tous deux sont des vauriens névrosés ; cependant
il existe une verte allée du Paradis où Humbert a le droit
de se promener à la nuit tombée une fois dans l'année ;
mais l'Enfer ne mettra jamais Hermann en liberté surveillée. »
(Vladimir Nabokov)
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Vladimir Nabokov
La méprise
Nous avons lu ce livre en mars 2015.
Le nouveau groupe lira Autres
rivages : autobiographie en mars 2018.
Plusieurs avis qui suivent se réfèrent
à ce que dit Sartre du livre. Voici pourquoi : dans
la préface du roman, Nabokov semble avoir une dent contre lui,
parlant de son "article remarquablement stupide" sur La Méprise,
article dont il cite juste cette phrase :"l'auteur et son personnage
sont des victimes de la guerre et de l'émigration". Mais
à part ça, qu'a donc écrit Sartre sur La Méprise ?...
Des propos très vaches... :
- "Il
n'écrit jamais sans se voir écrire".
- "Il raille les artifices du roman classique, mais pour finir,
il n'en utilise pas d'autres".
- " On pense, en fermant le livre : voilà beaucoup
de bruit pour rien".
"Des bavardages préparatoires - et, quand nous sommes bien
préparés, rien n'arrive".
- "D'excellents tableautins, des portraits charmants, des essais
littéraires. Où est le roman ? Il s'est dissous dans son
propre venin : voilà ce que j'appelle de la littérature
savante."
- "Je crains que M. Nabokov, comme son héros, n'ait trop
lu".
- "Si M. Nabokov est tellement supérieur aux romans qu'il
écrit, pourquoi en écrit-il ? On jurerait que c'est
par masochisme, pour avoir la joie de se surprendre en flagrant délit
de truquage".
Pour lire l'ensemble du texte de Sartre
et ses autres vacheries ("Cet auteur a beaucoup de talent, mais
c'est un enfant de vieux"), cliquez
ICI.
Séverine (avis transmis)
Jai lu ce livre d'une manière que je naime pas, à
savoir par à-coups. Jétais au début réticente
en me disant oh la la cest très littéraire,
il va analyser son écriture en écrivant. Puis
petit à petit je suis rentrée dans lhistoire, aussi
car les apartés sur lécriture étaient moins
présents. Jai eu le sentiment quil y avait un arrière-goût
de Crime et Châtiment. Mon seul regret : que le roman
ait été si court car je suis restée sur ma faim.
Mais comme je pense que cest un pur exercice littéraire et
finalement pas un roman, je ne peux exiger plus. Mais je vais me ruer
sur vos avis car je reste très peu satisfaite de ma lecture cahotique
et vos perceptions devraient méclairer sur ce que jai
raté avec ce livre.
Manuel (avis transmis)
Je lirai vos avis en ligne. En revanche je peux donner mes impressions
au bout de 121 p. Nabokov reste pour moi un grand, un immense écrivain
d'une inventivité rare. Je ne m'ennuie jamais avec Nabokov et là
encore c'est le cas, même si je passe à coté de beaucoup
de choses. Nabokov, c'est l'orfèvre du détail, de la référence,
du jeu de mots. Je m'y perds parfois, mais pour moi ce n'est pas important.
J'ai un grand plaisir de lecture. Il me restera beaucoup d'images. Par
exemple, p.23 "les caleçons que le vent remplissait d'une
vie factice
" ou p.36 "la trace pathétiquement
impersonnelle que le rôdeur ingénu a coutume de laisser sous
un buisson" et encore l'anagramme p.70 : "Comment
Dieu et le Malin se combinent-ils pour montrer la lune à midi ?"
Où va-t-il chercher tout ça ! Et quel travail pour
le traducteur ! J'attends le basculement de l'histoire : est-ce que
Felix va prendre la place d'Hermann et comment ? Comment Hermann
va convaincre Felix
Il ne va tout de même pas coucher avec
lui ?...
Bénédicte (avis transmis)
J'ai terminé La Méprise il y a 15 jours et ai un
avis mitigé ; le roman est poussif jusqu'à la p.150 et après
c'est du roman policier. La description à la 1ère personne
de ce personnage hyper narcissique, menteur et dissimulateur, voire pervers,
est intéressante, mais elle est fastidieuse et répétitive
et on ne voit pas où l'auteur veut en venir ; j'ai avancé
le roman car les critiques de Sartre me donnaient une clef. La 2ème
partie m'a paru bien vivante en comparaison et m'a réveillée :
j'ai été surprise car je ne m'attendais pas à ce
crime presque parfait, bien écrit, bien construit, digne du commissaire
Maigret ; du coup je ne sais comment cataloguer l'auteur et le roman.
J'attends vos avis avec grand intérêt.
Françoise D
J'avais lu plus jeune d'autres livres dont Lolita que j'avais aimé,
Ada m'avait fait chier. Je suis d'accord avec Sartre jusqu'à
un certain point.
Claire
Sauf que toi tu ne confonds pas le narrateur et l'auteur comme Sartre
!
Françoise D
Impossible en effet après 10 ans de groupe de lecture ! Ce livre
m'a d'abord agacée, c'est flou. Comme Bénédicte je
me demandais : où veut-il en venir ? C'est poussif, pas très
fouillé. Il y a beaucoup de verbiage. Le propos est intéressant,
il arrive à nous accrocher avec son histoire. Le personnage est
très antipathique, comme l'auteur ! Il est très moral,
il est rattrapé par son acte. Encore heureux !
Annick A
Je me suis arrêté à la p.150 : quelle prétention !
Il y a beaucoup trop de digressions ! Étant plus jeune, j'avais
beaucoup lu Nabokov : Lolita, La Défense Loujine
J'ai trouvé ce livre ennuyeux. Donc j'ai fermé à
la p.150. Cet après-midi, j'ai rouvert le livre, et là,
l'histoire a commencé à m'intéresser. Je l'ai trouvé
"moins mauvaisement" écrit. La fin m'a déçue.
Un point intéressant est le fait qu'il est le seul à considérer
l'homme rencontré comme son double, mais ce n'est pas assez développé.
Il y a un petit côté polar qui m'a plu. Le jeu de miroirs,
c'est quelque chose d'intéressant qui aurait pu en être tiré.
Jacqueline
J'ai lu plusieurs fois Lolita. Je regrette d'avoir pris la Pléiade
à la bibliothèque pour lire La Méprise, avec
une quantité de références. Il y a beaucoup d'allusions
littéraires que j'ai lues dans les notes, par exemple le roman
devient une parodie de roman russe. Cela ne m'a pas aidé à
avancer dans l'intrigue, une intrigue fouillée, compliquée.
Je suis venue ce soir sans avoir fini le livre.
Henri
C'est une première !
Jacqueline
Oui
J'avais envie de connaître la fin. J'ai vu que cet homme
est complètement fou. En tant que parodie de roman russe, je n'ai
pas trouvé cela très réussi !
Henri
Le début du livre nous dit :"Si je n'étais parfaitement
sûr de mon talent d'écrivain
.si je n'avais eu en moi
en ce talent, cette habileté, etc. non seulement je me serais abstenu
de décrire certains événements récents, mais
encore il n'y aurait rien eu à décrire car, gentils lecteurs,
rien du tout ne serait arrivé." Je trouve par conséquent
qu'il est foncièrement honnête. On pédale un peu au
début, puis cette histoire arrive. Je ne rentre pas dans le jeu
du narrateur, pas comme vous... L'histoire n'est qu'un prétexte.
Le méta-récit est assez amusant. Il n'a rien à dire,
il nous balade gentiment. Le style n'est pas très plaisant. J'ai
trouvé cela assez intéressant. Ce vrai-faux double constitue
une sorte de décalage entre le personnage et le narrateur. Nabokov
se met en scène, il n'est pas sincère. Je l'ai lu sans m'ennuyer.
Annick A
Qu'est-ce qu'il t'en reste ?
Henri
Il me reste cet aspect ludique, notamment les débuts de chapitre.
Annick A
J'ai aimé ce passage où il indique comment écrire
un livre.
Henri
Avec le recul, ce livre n'a pas bien vieilli. Il m'a fait penser à
Gombrowicz, en moins bien. J'ouvre aux 2/3.
Denis
Je ne suis pas du tout d'accord avec vous. J'ai trouvé ce livre
absolument fascinant. Je l'ai lu trois fois. J'ai abandonné le
livre au départ en allant à la fin ; du coup je prends ce
livre comme le livre d'un malade mental. J'ai relu ce livre pour chercher
des traces de sa folie. J'ai trouvé certains passages merveilleux !
Le narrateur est dans un perpétuel méli-mélo. J'ai
adoré quand il parle du bâton. C'est un jeu assez compliqué.
C'est une uvre admirable ! C'est comme Beckett : l'intérêt
du groupe et de s'accrocher à des livres parfois rébarbatifs.
Monique L
C'est un livre original, déroutant au début. Puis je me
suis laissé prendre. Ce crime est un prétexte pour parler
de la folie. Le narrateur est un menteur et l'écrit. Il est également
narcissique. La frontière est brouillée entre l'auteur et
le narrateur ; le récit est plein de digressions ; il nous manipule
sans scrupule ("Comme je brûle de vous convaincre"...).
L'écriture est agréable et imagée. Il fait preuve
d'ironie. J'ai aimé la fin : "C'est tout. Merci. Voilà,
maintenant je peux sortir." Dans le film de Fassbinder, j'ai
été surprise par l'actrice qui joue la femme d'Hermann (Andréa
Ferréol), je ne m'attendais pas à ce physique, à
ce jeu.
Mireille
Moi non plus. J'ai été d'emblée intéressée
par le livre. Les deux premiers paragraphes sont très surprenants.
Ça m'a amusée, par exemple qu'il se déclare menteur.
Le livre me tenait ; je m'en fichais de ce côté prétentieux
; j'étais distanciée par rapport au narrateur. J'ai aimé
qu'il s'adresse aux lecteurs. Je m'en fous qu'il soit narcissique. C'est
fascinant ! P.34, il nous interpelle : "Comme je brûle
de vous convaincre !", "Le rêve le plus cher d'un
auteur, c'est de transformer le lecteur en spectateur". La description
de sa femme m'a fait beaucoup rire. Je garde plus de distance dans ce
livre qu'avec Lolita. J'ai aimé la description du bois p.60.
Je l'ai lu comme un feuilleton, d'ailleurs il a été publié
en feuilleton. J'étais très intéressée par
la construction du livre. Je ne l'ai pas trouvé désuet comme
Henri. J'ai fait une erreur : j'ai vu le film avant d'avoir fini
le livre ! J'ai trouvé le livre plus sobre que le film. Pour moi
ce n'est pas un malade mental.
Claire
Si tu ne le considère pas comme un malade mental, c'est qui pour
toi, un clown ?
Mireille
Je m'en fichais en fait. Cela m'a fait penser à Beckett.
Claire
Je n'avais jamais lu Nabokov. J'ai commencé par Lolita,
j'a été enthousiasmée ! J'ai moins aimé
La Méprise. J'ai lu aussi Autres rivages : autobiographie
: délicieux ! La vie de Nabokov qui a vécu dans 5 pays est
extraordinaire, un vrai conte ! Avec sa famille aristocrate, ses
50 domestiques, ses précepteurs, ses quatre langues, il est né
au XIXe siècle (en 1899) et il est de notre temps (passant à
Apostrophes). J'ai feuilleté les deux énormes tomes
de sa biographie, ainsi que ses cours publiés...
Françoise D
... tu as fait ta Jacqueline !
Claire
Oui
ses cours sur la littérature, formidables ! Je vous
lirai après quelques extraits. On peut trouver la réponse
toujours cherchée : ce qu'est un livre pour le groupe lecture
! J'ai également regardé le film de Fassbinder : l'adaptation
est passionnante, avec des moins (on repère tout de suite que le
double n'est pas ressemblant) et des plus (le raffinement du héros - décors,
costumes - et le contexte politique). Ce qui m'a plu dans le livre,
c'est le jeu : le jeu avec le lecteur (qui de plus n'est pas celui qu'on
croit, moi, nous)...
Mireille, Monique
... comment cela ?
Claire
Ce sont ceux qui vont l'arrêter. Il y a un jeu avec l'acte d'écrire,
avec la langue. Le jeu de miroirs et de flou est décliné
avec son faux double, la non ressemblance qu'il trouve à son portrait
fait par le cousin, il cherche un tableau qui représente une pipe
et des roses alors qu'en fait c'est un cendrier et des pêches :
il est tordu dans sa vision, de même à propos de la relation
(qui est un couple) entre sa femme et son cousin. On nous fait donc voyager
dans le décalage de ce dingue avec la réalité. Simultanément,
il y a un récit qui est mené (qui se traîne c'est
vrai), la communication permanente avec le lecteur et il y a la langue
("un nuage escamotait le soleil qui reparaissait comme la pièce
de monnaie d'un prestidigitateur"). J'ai été sensible
au suspense, au mystère plutôt, mais sans être vraiment
intéressée par cette histoire, le crime comme uvre
d'art bof. L'immoralité du personnage empêche qu'on s'identifie,
comme dans Lolita. Mais là il est beaucoup plus amoral,
n'ayant aucun scrupule, il met mal à l'aise, et ce n'est pas très
agréable. Je me fiche du fait que La Méprise jouerait
avec les conventions du policier. J'ai retrouvé quand même
un plaisir plus fort dans les deux autres uvres que j'ai lues :
on est sollicité de toutes parts en lisant, et ça c'est
le pied !
Annick LJ
J'avais lu plusieurs Nabokov : La Méprise, Lolita, La Défense
Loujine. Mais je n'ai plus le même âge, je n'attends plus
la même chose de la littérature. Hélas, cela m'a ennuyée !
Je trouve ça mauvais, les ficelles sont énormes. Je l'ai
lu comme "Regardez comme je sais bien écrire".
Je suis d'accord avec Sartre. Je n'ai plus envie de lire des choses comme
ça ! Je préfère les essais alors. Cela m'énerve
qu'on me manipule comme ça. Je continuais à lire parce que
je pensais que quelque chose m'échappait. J'aurais préféré
un bon polar !
Lisa
J'ai bien sûr aimé puisque c'est moi qui ai proposé
le livre. J'ai découvert Lolita l'an dernier : j'ai
été époustouflée, subjuguée. J'en ai
lu plusieurs du coup.
Les jeux m'ont intéressée. Je n'ai pas lu de romans qui
utilisent ces ficelles. Je ne pouvais m'arrêter. J'ai retrouvé
l'écriture de Lolita, la langue est magnifique. Ce roman
n'est plus dans la mode d'aujourd'hui, avec des phrases courtes
Claire
Sylvie Germain, des phrases courtes ?!
Lisa
C'est de la littérature d'aujourd'hui ?!?
L'histoire du double ne m'a pas emballé. L'écriture m'épate
dans tous ses livres, surtout qu'il a écrit dans plusieurs langues.
Comme Mireille, j'ai trouvé cela très drôle, je riais
dans le métro, par exemple en effet à propos de sa femme.
Claire
Et nos réactions, tu t'y attendais ?
Liza
Au fur et à mesure des dernières séances, dont Marguerite
Duras..., je pensais que personne n'allait aimer.
Annick LJ
C'était bien "un livre pour le groupe lecture".
Annick A
Quand je le reprends, j'ai l'impression d'être passée à
côté. J'aime le passage p.60 qui concerne ces endroits qui
nous semblent familiers, "ces passages anonymement copiés
sur sa vie passée : combinaisons faussement innocentes de
détails, qui ont un révoltant goût de plagiat. Laissons-les
sur la conscience du destin, et, le cur serré, retournons
avec une morne répugnance au monument du bout de la rue."
Denis
La Méprise, j'y pense maintenant, m'évoque certains
contes d'Edgar Poe comme Le chat noir ou Le coeur révélateur :
le narrateur se présente comme "nerveux", hypersensible,
mélancolique ou mégalomane... et son crime parfait échoue
à cause d'un facteur exogène non prévu.
Claire
Les cours de Nabokov à l'Université devaient être
un vrai spectacle (voir quelques anecdotes rassemblées ICI).
J'ai lu le chapitre sur Proust, c'est génial ! Il s'adresse
à des étudiants assez simplement : il a absorbé
et lu l'uvre entière, ainsi que des ouvrages critiques et
il restitue tout le suc et à sa manière ; par exemple, il
caractérise son style avec trois éléments dont "une
tendance à charger et à étirer la phrase jusqu'à
la limite de sa longueur et de sa largeur, à bourrer le petit soulier
qu'est la phrase d'un nombre miraculeux d'incidentes, de parenthèses,
de subordonnées et de sub-subordonnées. En matière
de générosité verbale, c'est un véritable
Père Noël." (j'adore !)
Il attaque l'uvre de Dickens après avoir traité Jane
Austen : "Lorsque nous nous sommes occupés de Jane
Austen, nous avons fait un certain effort pour rejoindre les dames au
salon. Dans le cas de Dickens, nous restons à table avec notre
verre de porto."
Si un jour, nous nous décidions à lire dans le groupe
Ulysse de Joyce, son chapitre sur Ulysse pourrait nous accompagner...
Annick LJ
On pourrait se contenter de lire le chapitre de Nabokov...
Claire
Plus sérieusement, dans un beau texte intitulé "Bons
lecteurs et bons écrivains", il définit le lecteur
auquel il s'adresse, le lecteur actif, créateur. Il montre l'intérêt
d'être un re-lecteur, pour considérer le livre comme
un tableau.
Symétriquement, il définit le grand écrivain, dont
trois facettes fusionnent - le conteur (le récit), le pédagogue
(le "thème", le monde évoqué), l'enchanteur
(le style, les images, la construction).
Enfin, il définit et situe le plaisir esthétique dans la
moelle épinière, où se produit "le frisson
révélateur"...
Cliquez sur ce titre pour tout savoir des BONS
LECTEURS ET BONS ÉCRIVAINS.
4 AVIS
du groupe breton "VOIX AU CHAPITRE Morbihan" réuni
le 29 mai 2015 (Chantal, Nicole, Mone, Marithé, Édith).
Cotes d'amour : 1:2:
1:
Livre curieux, complexe, intéressant, embrouillé, décousu,
gonflant, radoteur, long, lent, bavard, MAIS passionnant !
Il semble que l'on pardonne tout à cet auteur dont le talent éblouit
le lecteur : écriture, construction du livre, humour (vanité,
ironie et mépris inclus)...
La lecture rébarbative des 100 premières pages s'évanouit
dans le brio final ! Le lecteur est embarqué dans ce labyrinthe
avec délices...
Références à Dostoïevski et à Hamsun.
Cependant, une lectrice a totalement résisté à la
séduction de Nabokov et est restée insensible à ses
"charmes" !
QUELQUES IMAGES ANIMÉES
- En 1959, Nabokov a 60 ans. Pierre Dumayet, dans son
émission Lectures pour tous l'interroge à l'occasion
de la sortie de son livre Lolita. L'écrivain, en français,
définit le bon lecteur, le public américain ; il parle de
l'origine de son livre, de son succès auprès de ses élèves
et de ses collègues aux États-Unis : on peut voir l'émission
du 21/10/1959, 8 min 59s.
- Bernard Pivot raconte sur le site
du Figaro comment il a obtenu l'accord
de Nabokov pour sa participation à Apostrophes en 1975,
Nabokov ayant mis comme condition d'avoir préalablement les questions
pour lire les réponses déjà rédigées
dissimulées derrière une muraille de livres... Pivot lui
sert du thé, alors qu'il s'agit de whisky, lui demandant régulièrement:
"un peu de thé Monsieur Nabokov ?" ; on peut voir
le début
de l'émission d'Apostrophes en question (30/05/1975,
6 min).
-
Despair est l'adaptation en 1978 de La Méprise au
cinéma, par Fassbinder, avec Dirk Bogarde et Andréa Ferréol.
Le DVD disponible comporte un film de 70 min de Robert Fischer (2011)
Le cinéma et son double : retour sur Despair de Rainer
Werner Fassbinder.
Nos
cotes d'amour, de l'enthousiasme au rejet :
à la folie, beaucoup,moyennement,
un peu, pas du tout
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