Photo prise par Lisa au Salon du livre le 18 mars 2016

Le numéro 100 de la collection « Piccolo » en 2013 correspond à la réédition de ce roman paru en 2003
.
Un extrait du livre : ici

La quat
rième de couverture
 : « Une petite ville américaine est ravagée par la fermeture de l'unique usine, délocalisée au Mexique. Jake Skowran a non seulement perdu son travail, mais aussi sa petite amie partie vers des cieux plus cléments. Autant dire qu'il est prêt à accepter n'importe quel "petit boulot" pour s'en sortir, y compris celui que lui propose Ken Gardock : tuer sa femme. Avec sérieux et application, il s'attelle à son nouveau travail… et y prend goût, ce qui le plonge dans des situations complètement extravagantes.

Derrière ce burlesque s'impose un portrait au vitriol de l'Amérique des laissés-pour-compte, jusqu'au final inattendu ».

« Jake est le nouveau héros des temps modernes... Ce Petit boulot pourrait devenir un antidote à la déprime généralisée... un best-seller ! » (Télérama, 05/09/2007)

« Iain levison a réussi, avc son premier roman, un coup de maître. » (Le Monde)

« Noir et loufoque... une sacrée bonne surprise. » (Elle)

« Hautement recommandable.» Libération

« Un court roman burlesque. » La Quinzaine Littéraire

« Un roman steinbeckien: en pressant les raisons de la colère, on distille un vinaigre drôle et aigre. » Voici

« Drôlement noir. » France Soir

« Contre la mondialisation, rien de plus efficace que la dérision. » Marianne

« Très drôle et très noir. » Le JDD

« Haletant. » L’Écho Républicain

« Un don pour les répliques assassines.» La Voix de l’Est

« Une parodie de roman policier. » La Libre Belgique

« L’incroyable réussite de ce roman, c’est qu’il rend euphorique. » Le Soir

« Au-delà de l’humour pince-sans-rire percent l’expérience et la compassion. » (The Wall Street Journal)

« Une force brute, sans pitié. » (USA Today)

« Un must… Rafraîchissant, hilarant et totalement actuel. » (The New York Times Book Review)

« En 2003, Liana Levi avait mis tout le monde d’accord. Libraires, journalistes et lecteurs applaudirent à la publication d'un premier roman, Un petit boulot (repris depuis en "Piccolo"), bijou noir signé par un certain lain Levison. Fils spirituel de Jim Thompson, cet Ecossais ayant grandi aux États-Unis racontait le quotidien d'une petite ville américaine frappée par le chômage. Jake Skowan, son héros, allait pourtant trouver un moyen de faire face... » Livres Hebdo, 23 octobre 2006

Iain Levison
Un petit boulot

Nous avons lu ce livre en avril 2016.

Les six romans de Levison sont tous traduits par Fanchita Gonzalez Batlle, qui est déjà venue cinq fois dans le groupe, mais pas pour Levison car elle est en période "ours" :
- Tribulations d'un précaire (2002) : récit autobiographique sur les 42 petits boulots qu'il a exercés après sa licence de lettres.
- Un petit boulot
(2003) : voir nos avis ci-dessous.
- Une canaille et demie
(2006) : roman policier où un malfrat qui vient de commettre le braquage d'une banque prend en otage un professeur d'histoire frustré.
-
Trois hommes, deux chiens et une langouste (2009) : un plan pour trois jeunes héros qui végètent entre gagne-pain abrutissants et petits deals de cannabis.
- Arrêtez-moi là !
(2011) : inspirée de l'enlèvement d'une adolescente aux États-Unis d'Amérique en 2002, la vie d'un chauffeur de taxi accusé à tort de ce crime.
- Ils savent tout de vous
(2015) : l'utilisation politique de la télépathie qui permet de savoir tout de vous...

Interviews, articles, vidéos concernant Un petit boulot et Iain Levison : ICI

Monique L
C'est pour moi un roman très réussi. C'est intéressant ce personnage qui ne devrait pas inspirer l'empathie : Levison réussit le tour de force de nous faire apprécier cet homme a priori peu intéressant. On veut qu'il gagne contre ce monde d'injustice et de bêtise. Certaines choses sont peu crédibles, mais cela ne m'a pas gênée. Le personnage immoral lutte contre une société amorale. Sa vision de la société est assez juste : "Investir dans l'avenir est un luxe de riches. Les pauvres cherchent seulement des moyens de rendre le présent supportable" (p. 112) Le style me plaît. C'est très vivifiant. La description de la sinistrose et du désespoir n'empêche dans cette lecture de trouver de la joie de vivre, c'est drôle et pathétique.
Séverine
J'ai apprécié l'humour : c'est noir, absurde, cynique. C'est très bien d'avoir choisi cet angle pour parler du travail. J'ai particulièrement aimé le passage sur la brochure Gas'n'Go car c'est justement mon métier de travailler sur cette brochure qui montre à quel point c'est formidable de travailler avec des collaborateurs dynamiques... Un petit boulot m'a fait penser au film Merci patron ! et à un autre livre : en effet, je ne suis pas venue la dernière fois pour écouter l'auteur de Debout-payé, Gauz, étudiant ivoirien devenu vigile après être arrivé sans papiers à Paris ; son roman dénonce un métier qui n'a pas de sens, où l'on ne fait rien ; en fait le problème ce n'est pas le chômage, c'est le travail. J'ai été déçue par la fin, cette happy end, mais finalement c'est logique, car c'est un travail "comme un autre" et il est devenu patron ! J'ai trouvé étonnant que ce livre soit programmé au groupe lecture...
Geneviève
Moi aussi je m'intéresse au sujet des "vigiles". Eh bien, c'est typiquement le genre de livre que j'aime découvrir au groupe lecture, une curiosité que je n'aurais pas trouvée toute seule. C'est sur le travail, l'identité à trouver par le travail. Je pensais que les Américains ne souffraient pas autant de ces problèmes de travail qu'en France. J'ai aimé le moment où il va tuer Jeff à la fin et il reconnaît en lui un camarade de travail. Quand on a un boulot, on le fait et on le fait bien ; c'est intéressant ainsi le pouvoir par le travail. Il y a une finesse dans les personnages et leurs relations, comment, avec Sheila, Jake reconstruit son désir. Il y a une relation étrange entre le narrateur et Gardocki, qui comporte une dimension de solidarité. Ce n'est pas un grand roman, mais l'idée est intéressante. Je suis contente de l'avoir lu. Je ne sais pas exactement pourquoi je ne l'ouvre qu'aux ¾.
Claire
Le narrateur me plaît, on ne connaît pas son passé, à part le fait qu'il a été viré et de son boulot et par sa compagne. L'auteur crée la sympathie avec ce type. C'est un roman haletant, le suspense est permanent, et ça c'est réussi. Une distance est créée par l'humour, alors que le contenu est atroce. Comme toi Monique, j'avais retenu cette phrase "Investir dans l'avenir est un luxe de riches". Il interroge la morale, car si tuer est amoral il ne fait pas n'importe quoi, par exemple sortir avec la femme d'un ami. Ce que j'ai trouvé également intéressant, c'est le genre littéraire ; j'ai trouvé pertinent qu'on rapproche Levison de Florence Aubenas (dont nous avions lu Le quai de Ouistreham). Ce genre à la fois thriller et critique sociale, je trouve ça réussi et innovant. La description p. 51 de la zone industrielle désaffectée qui rappelle les champs de bataille de la Seconde guerre mondiale, semblable à une civilisation disparue, c'est saisissant ; Levison quand il présente son livre Un petit boulot, il évoque le film de Michael Moore sur un sujet approchant, Roger & Me, j'ai regardé sur Internet, c'est tout à fait ça. Moi non plus, je ne sais pas pourquoi j'ouvre aux ¾ et pas à 100%. J'ai lu Tribulations d'un précaire, autobiographique, c'est hallucinant. Quel mec incroyable !...
Jacqueline
Ça se lit facilement. J'ai lu trois autres livres de l'auteur. Ça se lit comme un polar. Je suis sensible au style, aux phrases très courtes. Et aussi aux rapports au travail, la solidarité, le regret de ce qui a disparu. Finalement ce n'est pas si noir. Ca se finit de manière trop gentille. En le relisant, je pense que c'est plein d'humour. C'est très bien sur a société occidentale ; j'ai aimé l'histoire de la petite femme flic qui est prête à tout quitter pour être femme au foyer.
Manuel
J'ai trouvé ce livre jouissif. Ça m'a beaucoup amusé : l'interrogatoire pour gagner un VTT par exemple. J'ai pensé aussi à Tarantino. Le meurtre de Karl m'a fait rire. Tout est cousu de fil blanc. L'arrière-fond sociologique sur l'Amérique m'a beaucoup plu. J'aime cette phrase p. 96 "L'économie c'est la souffrance, les mensonges, la peur et la bêtise, et je suis en train de me faire une niche." C'est plein de rebondissements. J'ai beaucoup aimé. J'ouvre en grand même si ce n'est pas un chef-d'œuvre. La fin est ambiguë. Ils restent dans leur petite ambition.
Fanny
Je reconnais ce que tous ont dit. Mais je ne suis pas emballée. J'ai été déçue qu'il n'aille pas plus loin. C'est accrocheur, j'ai eu du plaisir à le lire. J'ai de la sympathie pour ce personnage tout à fait immoral. Le procédé est efficace puisque je me suis trouvée effectivement prise d'une certaine sympathie pour ce personnage immoral. Cependant Levison n'est pas le seul à user de ce procédé : par exemple la série Dortmunder de Donald Westlake que je trouve plus talentueux dans le maniement de l'humour satirique et l'approfondissement du profil des personnages. La description de la société est très réussie, mais c'est un peu facile. Il aurait dû aller plus loin, approfondir un peu plus. Le dernier chapitre, c'est une happy end un peu incroyable.
Richard
Levison est né en Écosse, comme moi. C'est un Écossais, on ne renie pas ses gênes, dont l'humour écossais : il est rarement difficile de distinguer, dit-on, un Écossais et un rayon de soleil. C'est ça, ce livre. Dans ce pays en déchéance économique, comme Detroit, est décrite la ville, puis est brossée une critique de la société américaine où toute la société est vue comme un complot du type 1984. Jake c'est l'optimisme, ce n'est pas la peine de pleurer sur le lait renversé, il avance ! Il est courageux, généreux, sympathique, droit, honnête. On lui pardonne ses assassinats : est crédible (à 95 %) le fait qu'il accepte de tuer des gens. Chaque chapitre se termine par une phrase courte qui retourne la situation. La rancœur est engendrée chez un homme normal par une situation très difficile : "ils m'ont transformé en animal" conclut-il. A la fin, il a enfin le fusil avec le silencieux, c'était son objectif. J'ouvre à moitié car le livre manque un peu de profondeur.
Et au début j'ai eu du mal car c'est de l'américain et non de l'anglais.

Geneviève (qui l'a lu aussi en anglais).
Moi aussi, avec les termes de foot...

Brigitte
Pourquoi tu dis qu'il est difficile de distinguer un Écossais d'un rayon de soleil ?

Richard
Quand un Écossais se fâche, cela se voit facilement, le rayon de soleil étant son état "normal" - même devant des difficultés. Une autre définition serait "Scots humour is the self-deprecating humour of the self-declared underdog" : "l'humour écossais est l'autodérision du perdant autoproclamé" (voir The Guardian).
Annick A
C'est un livre sympathique je dirais. Il est drôle, il y a de l'humour, j'ai eu beaucoup de plaisir à le lire, c'est bien fait, c'est politiquement intéressant. Il insiste essentiellement sur l'attente psychologique des gens qui perdent leur utilité sociale. Il est un aussi bon professionnel en tuant qu'en faisant son travail précédent. MAIS POURQUOI CE LIVRE AU GROUPE DE LECTURE ! Je sais d'avance ce qui sera dit, tout le monde percevra la même chose, c'est un livre consensuel. La fin est très fine. Il y a un suspense, car il reste dans cette peinture sociale, dont on ne sort pas. Il se soumet, quoi qu'il fasse, il est écrasé. La violence est partout dans la société et ce livre la rend presque sympathique. J'ai passé un bon moment et j'ouvre aux ¾, non… ½.
Lisa
J'ai beaucoup aimé, surtout après Barthes, Roth et Ôé !!!! C'est drôle, mais plus que drôle. J'ai eu parfois les larmes aux yeux. Ce n'est pas immoral, c'est la société qui est immorale. Cela me rappelle un livre que j'ai lu Le capitalisme, un génocide structurel, un essai. C'est facile, ça fait rire, ça fait réfléchir : c'est une peinture sociale très réussie. J'ouvre en grand !
Manon
J'ai beaucoup aimé, parce que ça m'a rappelé une quantité de choses : Fargo des frères Coen, Ken Loach, Michael Moore, Eureka street de Robert McLiam Wilson. Mais ça ne m'a rien appris. J'aime qu'on ne se prenne pas la tête, mais il maque quelque chose, car il ne m'en restera rien. C'est beau p. 168 quand il traverse un quartier et qu'il parle de ces gens pour qui "ne pas travailler est devenu un mode de vie", ces gens "qui n'ont jamais eu d'usine où travailler". Quand Gardocki lui dit de trouver une fille pour l'accompagner, il n'en connaît aucune, car avec la fermeture de l'usine, il a perdu toute relation.
Françoise D
Je vous trouve les lecteurs d'une indulgence incroyable ! Vous pinaillez quand nous avons lu Kamel Daoud ! Est-ce un livre pour le groupe lecture ! Il est agréable à lire, il y a de l'humour, mais pas d'épaisseur, pas de vue à plus long terme. Le tueur à gages, c'est cousu de fil blanc ! Car dans la vraie vie, il serait en tôle ! J'ai préféré Les tribulations d'un précaire. Si on s'intéresse à ces villes industrielles en déshérence, lisez Richard Russo (Mohawk ou Le déclin de l'empire Whiting) : là il y a de la matière, il y a du souffle. L'écriture, c'est du présent, totalement factuel, sans intérêt. L'auteur est sympathique mais je ne comprends pas cet engouement pour le livre... Comme Fanny, je mentionne aussi l'excellent, drôle et percutant auteur américain de polars Donald Westlake, auprès duquel le très sympathique Iain Levison est un peu pâlichon...
Brigitte
Quand j'ai vu ce livre, j'ai eu peur que ce soit complaisant. Mais non, c'est vrai qu'après Ôé et Roth, c'est un livre facile à lire. J'aime bien le style. Sur la fin, il fait "un petit boulot", il a fini, il a fait l'intérim de Jeff qui reprend le job. Et quand on lui propose un truc formidable, facile, mais qu'on lui donne une fausse adresse, il s'en sort ! C'est de l'humour. C'est bien ficelé. On passe un bon moment. C'est une pochade.
Nathalie(avis transmis)
Lire Iain Levison, ça a été pour moi comme manger un de mes gâteaux favoris. Cela faisait longtemps que je n'avais pas autant ri en lisant un livre. Du début à la fin, ce bouquin a été une totale découverte pour moi et je me suis laissé complètement envahir par le personnage. Iain Levison travaille son style et ça se sent. J'ai particulièrement apprécié la mobilité de l'écriture, la rapidité avec laquelle les angles de vue se déplacent, la légèreté de son trait de crayon. Aucun abus nulle part. Son style vif et tranchant, peaufiné évite toute tentation à remplir le vide. Du coup, j'ai été séduite par la valeur que prennent un tas de petites choses : par exemple cette idée que l'on puisse échanger son âme contre un plat de gnocchis et une bouteille de Merlot (p. 19) !
L'écriture de Levison n'a rien à voir avec celle d'un Ed McBain auquel je suis attachée et encore moins celle de Tim Willocks que j'ai aussi découvert cette année. Pourtant tous traitent de l'humanité. Qu'est-ce qu'un homme ? Jusqu'où peut-il aller pour se démarquer quand le système dans lequel on le place lui ôte toute forme d'espoir ? "Pour un homme au chômage depuis neuf mois, c'est un honneur d'être respecté par quelqu'un, peu importe pourquoi. C'est ça qui manque quand on n'a pas de travail" (p. 20). Mais l'auteur nous fait réfléchir tout en se moquant de ce qu'il nous montre à voir.
A la page 120, je suis persuadée qu'il va s'en sortir, et je le souhaite de tout cœur. C'est contre toute logique personnelle mais je suppose que c'est parce que c'est une sorte de de justicier et qu'il est terriblement humain. J'espère ne pas avoir été la seule à penser ça ! Bon évidemment, après la mort du flic, me voilà déstabilisée, j'ai un sursaut de morale. Et puis, non, je ris tellement à voir cet anti-héros accomplir ce qu'on lui demande de faire que je ne peux que le vouloir vivant. A la page 130, je me dis qu'il y a une réponse "Tu es toujours Jake, hein ? Je suppose que ça change pas grand chose". Iain Levison s'amuse avec la morale de son lecteur qu'il met à mal. Pourtant il dresse le portrait d'un homme d'une grande douceur et d'une grande humanité tout en dénonçant une vilaine facette de nos sociétés de profit.
J'ai adoré ce roman qui a beaucoup de valeur et que j'ai envie de faire lire à tout le monde. Merci au groupe !
Denis (avis transmis)
Je n'ai pas pu venir et le regrette d'autant plus que j'ai lu trois de ses livres pour la réunion et que j'aurais bien aimé participer à la discussion.
Un petit boulot m'a paru le meilleur. On peur illustrer avec le film Cleveland contre Wall Street qui montre une ville (plus grande) dans un état de délabrement similaire suite au scandale des subprimes.
Le deuxième livre Arrêtez-moi là ! a un joli scénario, mais totalement invraisemblable. J'ai bien aimé quand même les situations très improbables.
Je n'ai pas aimé Une canaille et demie, qui n'a d'autre intérêt que le suspense lié à un face à face psychologique (les gens pris en otages dans leur maison). Je n'aime ce type d'histoire, ou alors il faut bien du talent.
En résumé, je vois pas ce qu'il y a de neuf depuis la Série noire des années 40-50, que j'ai beaucoup lu dans ma jeunesse, à part le contexte économique et social. J'ouvre à moitié - pour les amateurs de polars. Pour les autres, ne mérite pas la visite.
Rozenn
Désolée de ne pas venir ce soir pour cause de bronchite grâce à laquelle j'ai lu trois livres et demi de Levison. Lus comme on se shoote avec une série (en alternance avec In treatment) : facile, caustique, critique, agréable, un ton un peu systématique (à la longue), je n'en reprendrai pas un cinquième ! Le quatrième en version papier (j'ai récupéré ma kindle), Tribulations d'un précaire, me fait penser à Salaire net et monde de brutes à 20 h 50 sur Arte.
Voilà des livres que je donnerais volontiers à des gens que j'aime bien pour qu'ils passent un bon moment, ce qui veut dire aussi que je ne vois pas l'intérêt de les garder : je sais que je ne les relirai pas. Mais j'ai passé de bons moments et je suis contente de les avoir lus.
Un petit boulot, Arrêtez moi là !, Ils savent tout de vous : ces trois-là me paraissent équivalents et m'ont également intéressée. Le quatrième, Tribulations d'un précaire, me lasse : je crois que j'ai eu ma dose de cet auteur et le héros piétine, même en Alaska, au milieu de crabes - au sens propre et au sens figuré - je commence à m'ennuyer vraiment (p. 110 sur 188 !). OK c'est sans doute ce que l'auteur veut faire sentir mais bon ça va comme ça… ; c'est celui que j'aime le moins, peut-être parce que je l'ai lu en dernier, peut-être justement parce qu'il manque de distance : j'ai pensé à un documentaire sur la précarité des jeunes (et moins jeunes). Les autres suivent une intrigue (plutôt bien fabriquée), posent un "problème de société" et le décor de la critique sociale est bien là et ça suffit sans commentaire.
Ana-Cristina (avis transmis par une internaute pour l'instant inconnue)
Jack est écrasé par une entité née des complexes et inhumaines lois du marché. Il ne prend pas d'anti-dépresseur. Il tue. Jusqu'à sa guérison complète. C'est très bien vu et bien rendu. Jack est victime d'une décision injuste (qui ne peut être jugée autrement par le lecteur). Cet ancien travailleur irréprochable et honnête se retrouve sans ressources. Il accepte alors de devenir un tueur à gages. Il ne tue que des personnes "pas très gentilles" qui ont comme point commun de n'être pas franches, de trahir la confiance qu'on avait placée en elles, d'être nuisibles. Le meurtre du malade (condamné à mourir dans la semaine, du sida) touche directement une compagnie d'assurance peu scrupuleuse. Les anciens employeurs de Jack avaient le pouvoir. Celui de nuire. C'était peut-être cela qui les distinguait le plus de leurs ouvriers. C'est cette différence que Jack, par ses actes, efface. Il acquière du pouvoir. Celui de tuer. Pour se venger ? Pour se nourrir et vivre décemment selon ses valeurs ? Pour se sentir libre ? Iain Levison répond que son "justicier" tue pour toutes ces raisons. Jack, en acceptant ce "petit boulot" et en le faisant consciencieusement, a le sentiment de reprendre son destin en main. Il existe de nouveau.
Immoral ? Cet ouvrier modèle reconverti dans le crime est un fantasme de romancier. Il ne peut pas être exemplaire. L'auteur, grâce à son talent, et avec humour, nous invite à juger, non pas le criminel, mais ceux qui, par leurs actes, l'ont poussé à endosser ce rôle de tueur.
Iain Levinson, lui, nous fait connaître son verdict en nous donnant à lire Un petit boulot. C'est donc bien le verdict d'un romancier (un verdict romancé - la fin heureuse donnée à l'histoire de Jack nous le rappelle). Et, il ne faut pas oublier, comme le dit Belinda Cannone dans un article que le "roman suggère des réponses parfois, mais qui n'ont pas le caractère de vérité"... parfois.

Claire
Contrairement aux précédents, votre avis est extérieur, sans "je"..., mais le "je" nous importe... ce que le livre vous fait, à vous... Si vous avez le lien de l'avis Belinda Cannone, je suis preneuse.

Ana-Cristina
Le "je" est une contrainte d'écriture très intéressante. Mon dernier avis est sans "je". J'en suis moi-même surprise. Et je me pose la question : pourquoi ? Je pense que la réponse est assez simple.
J'ai passé un très bon moment avec ce livre. Mais ce plaisir n'avait rien de spécial. Un plaisir de lecture très ordinaire. Sans feux-d'artifice.
Le "roman suggère des réponses parfois, mais qui n'ont pas le caractère de vérité", Belinda Cannone dans L'Atelier du roman, "De près et de loin", n° 51, septembre 2007. Je n'ai pas de liens à vous donner, mon univers reste celui des bibliothèques... Mon contact avec "Voix au chapitre" est un petit miracle eu égard à mes relations avec internet !

Claire
Le voilà ICI...

Lisa a assisté à un débat au Salon du livre en mars 2016 auquel participait Iain Levison, un débat sur le thème "Encrés dans le réel" :

Comment utilisez-vous le réel pour écrire vos livres ?
J'utilise souvent un aspect particulier du pouvoir étatique et je le transfère à des personnes lambda pour dénoncer ce pouvoir. Par exemple, dans mon dernier livre Ils savent tout de vous, mes personnages sont télépathes, par analogie avec le pouvoir actuel de la technologie. C'est terrifiant, les états surveillent tout le monde et les citoyens sont passifs ! J'ai vécu 5 ans en Chine. Là-bas, tout le monde est surveillé sur internet, mais tout le monde le sait. Aux États-Unis, c'est pareil, tout le monde est surveillé mais en cachette. D'une certaine manière, je trouve que la Chine est plus honnête : ils surveillent mais ils le disent.
Dans Un petit boulot, un homme prend le pouvoir qui est normalement réservé à l'État : celui de tuer.

Vous utilisez des faits réels pour vous inspirer. En quoi est-ce différent du travail des journalistes ?
Le journalisme doit simplifier les choses, le roman doit les complexifier. J'ai été journaliste pendant quelques années mais c'était très frustrant, parce que le journaliste, aux États-Unis, doit être OBJECTIF. Je déteste ça, pour moi, un journalisme de qualité doit être un contre-pouvoir et doit être engagé. Par exemple, aux États-Unis, si je suis journaliste et que je fais un sujet sur le réchauffement climatique, je vais inviter un chercheur renommé pour en parler. Mais je vais également devoir inviter un idiot qui n'y connait rien et qui dit que le réchauffement climatique n'existe pas, au nom de la sacro-sainte objectivité des journalistes !

Avec la fiction, je peux en dire plus, je n'ai pas à être objectif.

Iain Levison répond, lors d'une rencontre en 2013 consacrée à Un petit boulot, aux nombreuses questions de lycéens. En voici quelques-unes (ce sont des notes prises en écoutant l'enregistrement en ligne et non une transcription mot à mot) :

- Combien de temps vous avez mis pour écrire ce livre ? 10 mois, mais j'étais serveur en Caroline du Sud.
- Est-ce que Jack vous rappelle quelqu'un ? Il est basé sur moi mais je n'ai tué personne. Sa vision du monde c'est la mienne, ses actions ne sont pas les miennes. Quand j'étais très pauvre, j'ai commis beaucoup de crimes en fantasme. J'ai été arrêté 4 fois emprisonné une fois, je connais bien le système des tribunaux, des condamnations.
- Vous avez donc déjà fréquenté le milieu du banditisme ? Oui à Philadelphie le milieu de la drogue, mais pas longtemps, ça ne me rapportait pas. Je n'avais pas de problème moral mais on ne gagnait pas sa vie. La drogue c'est un business et je ne suis pas bon pour le business.
- Votre livre c'est comme une dénonciation du capitalisme ? Je ne suis pas anticapitaliste. Je suis contre ce qui se passe aux USA, une domination complète du capitalisme. Il était avant mélangé au socialisme. J'habite en Chine où il se passe la même chose. Mon livre est une dénonciation de ce qui se passe actuellement, mais pas du pur capitalisme
- Est-ce que le titre est approprié par rapport au titre d'origine ? J'aime bien voir quand le Français traduisent, c'est souvent un jeu de mots, une expression toute faite. Mon français n'est pas assez bon pour en juger. Mais les personnes qui ont choisi sont très intelligentes. En anglais mes titres sont moins bons. C'est l'éditeur qui décide quand on confie son manuscrit. Mon titre "Depuis les licenciements" ("Since the Layoffs") n'est pas très bon.
- De quelle manière vous écrivez ? Pendant votre temps libre ? Tout d'une traite ? Maintenant j'ai pris 6 mois sabbatiques, j'étais en Chine ou j'enseignais l'anglais ; j'ai une maison en anglais (house setting) où je devais m'occuper du chien de la propriétaire, et où je peux écrire ; le chien est mort et s'il était mort le lendemain de mon arrivée elle aurait pu penser que je l'avais tué - je vais donc écrire toute la journée avec une chouette maison...
- Quel livre vous lisez maintenant ? Pas de fiction en ce moment, je lis sur la famine au temps de Mao ; j'alterne avec Malcom Mackay ; comme ça le soir je vais décider lequel je vais lire.
- Vous arrivez à vivre de votre écriture ? Je peux en vivre mais en Chine, où c'est pas cher pour vivre ; je ne pourrais pas vivre de mon écriture aux USA ou Europe.
- Quels conseils donnez-vous à quelqu'un qui voudrait écrire un livre ? C'est le conseil que tous les auteurs donnent : écrire beaucoup, on ne peut pas espérer se faire publier si on n'a pas beaucoup écrit. Je rencontre des tas d'ivrognes dans les bars qui disent moi aussi j'ai écrit un livre que je voudrais publier. J'ai une super idée pour un beau tableau, mais ils ne vont pas l'accrocher au Louvre ! Vouloir écrire et écrire c'est très différent : j'ai décidé d'être écrivain à 21 ans, mais mon premier livre a été publié quand j'avais 38 ans.
- Est-ce que comme Jake une femme vous a quitté après avoir perdu votre travail ? Non, j'ai jamais été marié, je n'ai jamais pensé que d'être marié ou de posséder une maison remplirait mes rêves. Avoir une famille ne correspondait pas à l'un de mes rêves, mais j'ai des amis et je vois très bien ce qui se passe.
- Est-ce que vous vous rendez compte que vous nous donnez une image des USA que nous n'avons pas par rapport à Las Vegas par exemple ? C'est pour cela que j'écris et je suis content que cette image émerge, pour la plupart c'est New York et Los Angeles et rien n'y ressemble en Caroline du nord, dans l'Iowa : il n'y a pas les riches bâtisses, juste des gens qui ont du mal en sortir, c'est l'image de ce qui se passe au milieu des États-Unis que je cherche à donner.
- Et l'armée ? J'y suis allé en Grande-Bretagne, mon père était américain et m'a emmené aux États-Unis. J'ai grandi en Ecosse dans un quartier très pauvre, aux États-Unis j'habitais dans un quartier extrêmement riche. Quand j'ai eu l'âge je suis revenu et j'ai rejoint l'armée britannique. L'Angleterre me manquait, j'avais oublié comme c'était dur d'habiter dans un quartier pauvre, j'avais envie de retrouver l'Écosse et la façon la plus simple était de devenir soldat, la grande erreur...
- Pourquoi dédier votre livre à votre mère ? Je ne m'en souviens même plus... Je crois qu'elle aurait été en colère si je ne l'avais pas fait. Elle m'a toujours encouragé à écrire. Elle voulait être écrivain et m'a toujours apporté son soutien
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Nos cotes d'amour, de l'enthousiasme au rejet :

à la folie, beaucoup, moyennement, un peu, pas du tout

DIALOGUE ACHARNÉ QUI SUIT LA SÉANCE :

Message de la traductrice, Fanchita Gonzalez Batlle, retransmis au groupe par courrier électronique
Trois livres ouverts en grand seulement et pourquoi un tel livre dans le groupe de lecture. Pas étonnant qu'il n'y ait eu aucune question sur la traduction. J'ai bien fait de ne pas venir. La sensation d'avoir travaillé bêtement sur de la sous-littérature m'aurait abattue encore davantage. Après un tel verdict, je vais avoir du mal à traduire le prochain Levison si Liana me le propose !

S'ensuivent des échanges par mél au sein du groupe...

Nathalie
C'est tout sauf de la sous-littérature !!!
De nombreux avis ont été positifs et personnellement je considère qu'il y a un vrai travail d'écriture !!!

Claire
Le débat est réouvert !

Geneviève
J'appuie totalement Nathalie, et un livre ouvert aux 3/4, c'est très positif donc non, ce n'est pas un livre mineur, et le débat sur "livre pour le groupe de lecture" est surtout un serpent de mer...

Claire
SERPENT DE MER... "L'origine de cette expression n'est pas déterminée avec certitude. Il y a manifestement une analogie avec le monstre marin mythique qui apparaissait aléatoirement dans toutes les mers du monde sans que l'on puisse prouver son existence.
Cette expression trouve son sens dans le fait que le serpent de mer était fréquemment évoqué par les marins et que cela donnait lieu à de virulents débats quant à la véracité des événements relatés. Ces débats, qui ne trouvaient jamais de conclusion, revenaient souvent dans les conversations
"... (dans le dictionnaire des expressions françaises)

Rozenn
Littérature ? Sous-littérature ?
La première chose qui compte pour moi c'est le plaisir que j'ai ou pas à lire un livre et je n'en aurai pas lu quatre de cet auteur sans plaisir.
Mais il y a les livres qu'on lit et les livres qu'on relit.
Il y a les livres qui résistent ou ceux qui se dévorent.
Si ceux qui résistent permettent peut-être plus de débats, ce serait dommage qu'on ne lise jamais dans le groupe pour le plaisir de dévorer.
Je ne sais pas plus ce qu'est la littérature que ce qu'est l'écriture.
Et je peux avoir des plaisirs très différents selon les livres et même selon les moments et les modalités de lecture d'un même livre.
Par exemple je viens de bien aimer Petits spleens numériques d'Antoine Compagnon.
J'ai été passionnée par une relecture de Clinique du mal-être de Miguel Benasayag.
Par Un silence religieux de Jean Birnbaum.
Et je suis tout à fait séduite par le début de Sept brèves leçons de physique de Carlo Rovelli.
Ils sont différents dans l'écriture, il ne s'agit pas de fiction, mais pour chacun il y a un travail d'écriture : construction, formulation... un projet, la prise en compte de lecteurs…

Claire
Après la sous-littérature et les livres PAS ou POUR le groupe lecture, je propose un nouveau SERPENT DE MER : nobles plaisirs et sous-plaisirs... ou, formulé autrement, quels sont les plaisirs qui sont ont leur place dans le groupe lecture ?... ou encore formulé autrement : non pas "est-ce un livre pour le groupe lecture ?" mais "est-ce un plaisir digne du groupe lecture ?" Castagne attendue !

Nathalie
Ha ! les plaisirs !
Un cours de philo ??
Je n'ai pas le temps de chercher maintenant... mais je vais trouver peut-être ce soir, la phrase dans La Fin de l'homme rouge que j'ai envie de partager en réaction à cette idée de la nature du plaisir....
Mais je rebondis avec un extrait que je trouve comme ça rapidement : « Les phénomènes littéraires, en effet, s'ordonnent, dans une société donnée, en circuits fermés et souvent sans communication les uns avec les autres. Il y a une population d'écrivains qui correspond au public "lettré" ; c'est celle que nous connaissons le mieux et que nous révèle l'index du manuel de littérature, mais, nous le verrons, elle ne représente qu'une partie de la population réelle. Maurice Leblanc, le père d'Arsène Lupin qui appartient au circuit "populaire", Beatrix Potter, poétesse des petits lapins, qui appartient au circuit "enfantin", n'ont guère de chances d'être cités dans un manuel de littérature. Or ils ont eu et ont encore un public considérable, ils sont à l'origine d'incontestables faits de littérature. »
C'est tiré d'un vieux livre de Robert Escarpit, Sociologie de la littérature (j'ai rien d'autre sous la main).

Nathalie
Ha ! c'est ça la phrase que je recherchais : page 23 dans La Fin de l'homme Rouge, bas de la page 22 puis haut de la page 23 ; il y est question de "la liberté du bon plaisir". Elle cite Dalh. J'ai noté cette phrase particulière car je me suis demandé ce qu'il y avait de condamnable dans cette idée de "bon plaisir". Le plaisir simple, source de joie, de satisfaction tranquille.... J'y médite encore.
Pas de serpent qui tienne entre nous !

Richard
Entièrement d'accord ! Et même si je ne l'ouvre qu'à moitié, cela ne veut pas dire que je considère qu'il n'y a pas eu un (bon) travail d'écriture.
Et en tant que membre récent puis-je poser la question "Qu'est-ce qui fait un bon livre pour le groupe ?"

Claire
En tant que membre récent, Richard, tu peux en effet poser la question "Qu'est-ce qui fait un bon livre pour le groupe ?", mais en ne recevant en réponse que la mince ébauche de réponse dont nous disposons...
Y a-t-il, dans nos choix de livres, des critères proprement "littéraires" ? On peut le supposer quand nous disons volontiers "c'est bien un livre pour le groupe lecture" ou "bien que j'aime ce livre, je ne le proposerai pas au groupe lecture car ce n'est pas un livre pour le groupe lecture". Mais nous sommes parfois bien flous pour définir ces critères ; disons qu'ils ont trait au type de livre et au type d'échanges possibles. On peut cependant constater que :
- le livre n'est ni roman "de gare", ni roman expérimental au point d'être inaccessible au commun des mortels (Ulysse de Joyce n’a pas été – encore – choisi…)
- le livre suscite des échanges littéraires (un Harlequin permettrait aussi des échanges, mais qui ne seraient pas d'ordre littéraire…) qui révèlent une diversité de lectures possibles, ce qui témoigne sans doute de la richesse "littéraire" du livre.
Annick A se plaignait vendredi parce qu’elle prévoyait qu’il n’y avait pas de lectures différentes possibles du Levison – ce en quoi elle se trompait un peu...

Jacqueline
Un grand merci à Nathalie qui a initié les réponses, à Richard et Rozenn qui ont apporté des éléments divers sur ce qui fait l'intérêt de notre groupe sans que nos avis soient un jugement comme le ressent Fanchita, la traductrice. Un grand merci aussi à Geneviève et Nathalie avec qui je me sens en plein accord...

Claire
J’ajoute ma contribution au débat sur Levison en proposant d’ajouter à notre éternelle question sans réponse satisfaisante une deuxième question. En effet, le livre de Levison a suscité du plaisir, y compris chez des détracteurs qui ont considéré qu’il n’était pourtant pas pour le groupe lecture. Ceci m’amène à poser une deuxième question articulée à la première :
- Qu’est-ce qu’un livre pour le groupe lecture ?, sous-entendu : Quels sont les livres qui ne sont pas "dignes" du groupe lecture ?
- Quels sont les plaisirs pour le groupe lecture ?, sous-entendu : Quels sont les plaisirs qui ne sont pas "dignes" du groupe lecture ? Plaisirs de l’ordre de la simple identification, plaisirs du suspense sans plus, etc. ?
Ce type de débat avait eu lieu aussi pour un livre que nous avions programmé presque par erreur, La Couleur des sentiments, de Kathryn Stockett, en 2013 ; j’avais pour ma part évoqué "le plaisir de la passe, c’est-à-dire, sans lendemain : ce n’est pas celui-là qu’on veut ici, dans ce groupe". Est-ce à dire que les plaisirs attendus ont des lendemains ?... Tout ça se discute et j’ai bien envie de changer d’avis...

Geneviève
Que voilà une humeur philosophique... plaisirs avec et sans lendemains... J'ai tendance à penser, en ce qui me concerne en tout cas, que je ne viens pas au groupe de lecture pour discuter du dernier Houellebecq (au hasard...) dont tout le monde parle, mais dans l'espoir de découvrir des "perles" déjà souvent anciennes et parfois exotiques qu'ont découvertes les membres du groupe, tous passionnés de lecture. Donc, pour moi, aucun plaisir indigne, fût-il sans lendemain, mais des plaisirs partagés...

Annick A
Vaste débat ! Pour ma part je pense qu'un livre est pour le groupe lecture lorsqu'il suscite des échanges et des débats dans le groupe qui en enrichissent la lecture.

Claire
Le hic est que cela est impossible à prévoir de façon certaine. Par conséquent, un livre ne peut être déclaré (“estampillé”...) “pour le groupe lecture” qu’une fois que nous nous sommes rencontrés...


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