Photo de l'auteur extraite du site Les
Amis de Panaït Istrati
Quatrième de couverture : "Serré dans les
bras de Kyra, je ne pus voir autre chose, dans cette seconde terrible,
que le frère tombant à la renverse et le père qui
se jetait par la fenêtre du port ; je fermai les yeux, étouffé
; mais je les rouvris aussitôt, pour voir mon aîné,
par terre, la tête éclatée comme une pastèque
brisée contre un mur, et les deux oncles déchargeant quatre
feux de pistolet sur les traces de mon père, penchés sur
la fenêtre par où il venait de se sauver. Me lâchant,
Kyra bondit au milieu de la chambre et cria :
- Vous l'avez raté !"
"Un récit aérien et lumineux comme
un vol de papillons au soleil, coloré comme une troupe de bohémiens
en marche, mélancolique et tendre comme une chanson de route qui
na jamais de fin..." (Joseph kessel, de l'Académie française)
Plaque commémorative au n° 24 de la rue du Colisée à
Paris (8e) où Panaït Istrati rédigea une grande partie
de son uvre, dont Kyra Kyralina, publiée en 1923.
Photos et extraits du film roumain de 2014, Kyra Kyralina, de Dan
Pita : ICI
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Panaït Istrati (1884-1935)
Kyra Kyralina
Nous avons lu ce livre pour le 17 juin 2016.
Et le nouveau groupe parisien pour le 1er juillet.
Préface
de Romain Rolland : LÀ
Le roman est en ligne : ICI
Une revue de presse : LÀ
Petronela (qui est roumaine, ancienne participante du groupe, sollicitée
pour donner son avis à distance sur ce livre d'un auteur roumain)
Je n'avais pas encore lu ce roman de Panaït Istrati, c'était
l'occasion de m'y mettre. J'ai lu l'édition soignée par
Linda Lê, parue chez Phébus en 2005. Je me suis posé
la question si le roman avait été écrit en roumain
ou en français. En parcourant la préface, j'ai compris qu'Istrati
avait appris en autodidacte le français en copiant un dictionnaire
et en lisant la littérature française. Il avait écrit
ses romans en français, malgré les maints arrêts qu'implique
la vérification de l'orthographe ou du genre de certains mots.
A la lecture des premières pages de Kyra Kyralina, quand
Adrien Zograffi défend son ami Mikhaïl des accuses de "vaurien
suspect" formulés par sa maman, j'ai eu l'impression de relire
les argumentaires pour et contre les immigrants qui circulent dans la
presse de nos jours. L'immigration n'est pas chose nouvelle, mais à
chaque fois les nouveaux venus sont regardés d'un il suspect
par ceux qui ne les connaissent pas. Au moment où l'on cite le
mélange culturel apporté par les Turcs et les Grecs, j'ai
pensé au film Aferim
(2015) de Radu Jude, où pour la première fois dans
un film roumain, en respectant la réalité historique, les
personnages s'expriment dans leur langue : on entendait du grec du
turc et le roumain du 18e siècle.
Dans la première partie du livre je vois une fresque de la Roumanie
et surtout un roman d'apprentissage : Stavro raconte ses voyages
et ses aventures qui lui ont procuré la connaissance de la vie
et de l'âme humaine, à maintes reprises il s'affirme guéri
d'une certaine naïveté pour ensuite rajouter une autre leçon
de vie, une autre règle pour se préserver du malheur. Le
rapport à la divinité est ambigu : dans la bouche de la
maman de Dragomir/Stravros il est plus important d'avoir un cur
vivant que de s'imposer une pratique religieuse à laquelle on n'adhère
pas corps et âme. Dans la définition de l'humanité,
quand l'auteur parle de la différence entre les hommes et les animaux,
on dirait qu'il cite l'Évangile : en voyant une personne affligée
dans la rue l'homme s'arrête pour demander ce qui se passe et aider
autant que possible la personne en difficulté.
Claire
Finalement le livre t'a-t-il plu ?
Petronela à
Est-ce que j'ai aimé le livre ? Déjà j'étais
contente qu'il soit court ; je me souviens que je ne l'ai pas lu
au lycée parce que ça me paraissait ennuyeux. A l'époque
je préférais les romans fantastiques de Mircea Eliade. J'ai
parcouru les pages de Kyra Kyralina avec plus d'intérêt pour
les observations historiques, que pour le récit un peu trop dramatique
de la vie de Stavro/Dragomir. Le roman est construit de sorte que plusieurs
fois je me suis demandé si j'étais encore dans le récit
d'Adrien ou celui de Stavro ; il y en effet beaucoup de récits
dans le récit : d'abord le niveau du récit d'Adrien,
qui raconte l'histoire de Stavro, qui raconte les histoires qui amusaient
celle qui a été brièvement son épouse.
Je ne connais pas la ville de Braïla, je suis née dans une
autre ville port sur le Danube, Calarasi. Pourtant je n'arrive pas à
m'imaginer les décors, les personnages qui peuplaient les rues
de Braïla. D'ailleurs à chaque fois que je rentre en Roumanie,
je fais du tourisme en visitant des villes que je ne connais pas. Il y
a quand même des détails qui me parlent : je me rappelle
avec plaisir les pâtisseries turques riches en miel et noix (baclava
et saraïlie), qu'on offre toujours en vente dans les pâtisseries
roumaines et je vois les narguilés, car il a encore des cafés
turcs à Bucarest au centre-ville. En restant dans le domaine gastronomique,
le plat roumain traditionnel qui ne manque à aucune fête
est un plat turc dont on a même conservé le nom d'origine :
sarma (au singulier), sarmale (au pluriel), c'est à
dire les feuilles de choux farcies de viande et de riz. Historiquement
les principautés roumaines ont été sous suzeraineté
turque du 18e au 19e siècle, moment où les Roumains ont
connu le règne des voïévodes en provenance du quartier
Phanar à Istanbul. Le bakchich est un héritage de cette
époque où l'on payait des fortunes pour prendre les rênes
de Moldavie et Valachie.
Quant à ma cote d'amour, je dirai entre ¾ et ½.
Françoise D
(avis transmis)
Ce premier récit empreint de naïveté me paraît
un peu désuet mais non sans charme ; et j'ai une admiration
pour l'écriture dans une langue qui n'est pas la sienne.
Savoir que ce récit est fortement autobiographique le rend - pour
moi - indubitablement plus intéressant. Et du coup, on peut
saluer son courage quand il parle de (son ?) homosexualité,
que je n'ai trouvée mentionnée nulle part (est-ce que je
me trompe ?).
C'est un temps révolu, mais cependant on peut encore en percevoir
des échos dans les conflits actuels des Balkans et du Caucase.
Finalement ce qui m'attache à Panaït Istrati c'est plus l'homme
- sa vie, son destin extraordinaire - que l'écrivain.
Et d'ailleurs dans la revue
de presse de Claire, il est plus question de l'homme que de son uvre,
me semble-t-il.
Nathalie RB
J'ai demandé à prendre la parole en premier, car je préfère
dire très rapidement que je n'ai pas aimé. A la longue,
l'écriture est fastidieuse, pontifiante ; et à la fin
de l'aventure il passe son temps à donner des leçons. C'est
un conte qui se veut philosophique, une sorte de Candide de Voltaire au
rabais.
Richard
C'est exactement ce que j'allais dire !
Nathalie
Le genre du conte est annoncé dans l'introduction, mais le contrat
de lecture qui pourrait être plaisant conduit le narrateur à
affirmer des principes qui me semblent très éloignés
de ma vérité à moi et surtout en contradiction avec
ce que nous révèle l'observation du monde autour de nous.
Je peux prendre deux exemples qui m'ont foncièrement agacée :
"Il y a encore une difficulté : quand on aime, on ne vit
pas seul" (p. 206 en folio) et "Il y a partout des
égarés mais l'intelligence fait tomber les barrières"
p. 211. L'Histoire nous a clairement fait percevoir la limite de
cette affirmation ! Le récit accumule les enchâssements
à l'espagnole de façon plus ou moins heureuse, la dernière
étant celle de Barba Yani qui ne sera pas développée.
J'ai été intéressée pourtant par les passages
avec la mère et ses enfants qui sont vraiment incroyables et m'ont
entraînée dans l'aventure. Le lecteur est plongé dans
leur intimité, ça m'a plu, ainsi que sa revendication de
liberté ; mais je n'aime pas le fait qu'elle abandonne ses
enfants en décidant que si son visage est altéré
par les coups, elle se tuera. Il y a trop de raccourcis temporels, beaucoup
d'invraisemblances narratives (comme par exemple, le désir d'épouser
la fille de sa logeuse, désir qui ne se réalisera pas et
sera considéré comme un "dernier coup du sort" !!
alors que depuis le début il annonce clairement son manque de désir
pour les femmes). En conclusion, ce roman ne m'a rien apporté dans
son genre (je ris encore en lisant Voltaire, même après dix
lectures ressassées d'un même passage) et là, c'est
un conte, du déjà vu, en moins bien, sans profondeur, avec
des paraboles, des formules toutes faites. Je ferme le livre et ne vois
personne à qui le donner...
Rozenn
J'ai adoré. Je l'avais lu il y a un demi-siècle
Divers yeux ronds
Rozenn
Et j'avais déjà adoré, mais sans rien comprendre
(je n'avais pas du tout vu l'homosexualité par exemple). Ce sont
des histoires magnifiques, luxuriantes, c'est un rêve. Écrire
quelque chose d'aussi luxuriant dans une langue qui n'est pas la sienne,
c'est bluffant. L'auteur est un héros de roman. Bon je parle de
l'auteur et pas du livre. C'est généreux, ample. Je vais
lire les autres récits d'Adrien Zograffi. Ce sont des histoires
en poupées russes, et ça ne fait rien si la dernière
est moche. J'ouvre en très très grand.
Jacqueline
Je vais vous lire un passage de la préface de Kessel.
(Passage où Istrati presque mourant tient à la soirée
avec sa compagne et Kessel)
Claire
Il y a aussi le
passage où ils échangent leur sang pour se dire leur
amitié.
Jacqueline
J'ai bien aimé Kyra Kyralina, j'ai marché tout le
temps, c'est plein de rebondissements, j'ai aimé l'histoire de
Stavro. L'écriture est vivante, pleine d'images, avec de l'inattendu
et, de temps en temps, une certaine gaucherie dans la langue. J'ai lu
la série des récits d'Adrien Zograffi avec beaucoup de plaisir.
Je voudrais lire le récit de son voyage en URSS en 1929, Vers
l'autre flamme.
Rozenn
Ah moi aussi !
Jacqueline
Et sa correspondance avec Romain Rolland.
Monique L
J'ai aimé certaines choses dans ce récit picaresque. J'ai
aimé le conte oriental, car pour moi c'est un conte oriental, avec
harem, odalisques, agitation des villes. Les personnages sont un peu merveilleux,
extraordinaires. J'y ai trouvé de l'humour, du lyrisme. Je n'ai
pas été gênée par le côté un peu
vieillot, car c'est un grand conteur. J'ai aimé le récit
son rythme, ses rebondissements. Ce n'est pas un grand livre certes, mais
je suis séduite par le côté oriental.
Annick A
Je n'ai pas du tout aimé. Ce livre m'a profondément ennuyée.
J'ai trouvé ça désuet, vieillot. La naïveté
du personnage est énervante. C'est très loin de l'idée
que je me fais de l'auteur. Le côté oriental n'est pas au
niveau du Quatuor
d'Alexandrie qu'on va lire. Le personnage le plus intéressant
est Adrien. Quant au personnage de femme libre, elle ne me convainc pas...
Claire
Avec la préface de l'auteur où il dit qu'il n'est pas un
écrivain, on est tout de suite fixés
Ce qui m'a frappée,
c'est l'amoralité étonnante (la mère et la fille
par exemple) et l'homosexualité évoquée en 1923,
chapeau ! Le langage est parfois surprenant : "Je
te le dirai quand tu n'auras plus le bec jaune" ou "L'homme
me déplaisait, mais la femme était à gober dans un
verre d'eau", c'est pittoresque
Le mélange des Turcs,
Grecs, Roumains, ça c'est formidable (aujourd'hui !...) J'ai été
prise dans "le narratif" (comme dit Katell), avec les péripéties.
Puis je me suis lassée, lassée des enchâssements et
ça se termine en queue de poisson : finalement où il
va ce livre ? Une fois fini, je me suis dit je n'ai pas envie
de lire ce genre de livre, ni de lire autre chose de cet auteur, tout
en étant contente de l'avoir découvert et de savoir pourquoi
la grande librairie française de Budapest s'appelle Kyralina.
Par contre la vie de l'auteur est beaucoup plus intéressante que
le livre, passionnante même. Comme pour Françoise, le fait
que le roman soit autobiographique lui ajoute de l'intérêt.
Jacqueline
Ce n'est que le personnage d'Adrien qui est autobiographique.
Geneviève
Mon avis est mitigé. C'est une lecture facile. J'ai été
frappée par la scène de séduction dans la grange.
Stavro est intéressant socialement. C'est un conte avec des aspects
romanesques qui ne sont pas complètement creusés, il y a
deux genres qui ne s'emboîtent pas très bien. J'ai été
intéressée par le contexte géographique et culturel,
fascinant dans notre monde actuel. Et Romain Rolland qui fait la préface :
à l'époque il y avait une intelligentsia intellectuelle
internationale et Romain Rolland avait une aura incroyable. Il y a cette
galerie de personnages qui voyagent, avec des enchâssements de récits
qui ne sont pas toujours réussis, c'est vrai. Ce n'est pas amoral,
c'est une autre morale
Genevièveà
La mère et la fille sont intéressantes, car elles s'éclatent
malgré la violence des hommes.
Richard
Quand je l'ai terminé, j'ai pensé à un croisement
entre les Mille et une nuits et Candide. C'est relativement simple
à lire. Je n'ai jamais vu autant d'imparfaits du subjonctif...
Beaucoup de couleur locale, de coutumes de ces régions. Le héros
n'apprend jamais, et retombe dans les mêmes problèmes. Il
y a quelques belles scènes. Je trouve que la couverture Folio que
j'ai est racoleuse : ne représente-t-elle pas un travesti ?
Le groupe étudie la
couverture en question...
Richard
Pour en revenir au texte, je suis très insatisfait, je ne lirai
pas d'autres livres de cet auteur.
Séverine
J'ai été emportée. La construction est peu réussie,
mais j'ai aimé chaque histoire. C'est un conte intemporel, magique.
Il aborde le thème de l'homosexualité à laquelle
je ne m'attendais pas. La connivence de la mère et de la fille
est elle aussi inattendue. J'ai été intriguée par
le fourmillement de nationalités, l'accumulation de malheurs. J'ai
vraiment aimé. J'ai envie de lire d'autres écrits de cet
auteur. C'est un conteur d'Orient. C'est intemporel.
Jacqueline
Ça se passe dans les années 1860 ; il me semble bien
qu'il y a une date précisée quand Stavro revient de ses
voyages (1867). Mais quand on lit les reportages sur ce qui arrive aux
enfants dans les camps de réfugiés, on n'est pas dépaysé
en lisant ce que vit le jeune Stravro.
Nathalie
Je fais aussi le lien entre le héros amoureux de sa sur et
Édouard Louis.
Brigitte
Ça m'a plu. J'en avais entendu parler par des adultes quand j'étais
enfant, ça avait l'air de leur plaire. Je me suis cru à
Noël quand on lit des contes
.
Geneviève (pour les nouveaux)
Car non seulement il y a les "livres pour le groupe lecture"
mais aussi les "livres pour Noël"
!
Brigitte
J'ai bien aimé : le fait que c'est comme un conte, fait passer
les choses horribles qui se passent, car on ne peut pas s'identifier.
L'ode à la liberté dans un monde très contraint,
c'est un beau thème. C'est bien l'idée que je me fais d'un
certain Orient : une jouissance très recherchée et
une violence extrême (sur le bateau, de la part du bey, etc.). Pour
moi c'est vu à la hauteur d'un enfant de 8-10 ans.
Rozenn
Mais sans l'univers séparé en deux : les bons/les méchants.
Brigitteà
L'écriture est facile, libre : on saute d'un truc à
autre chose. Les choses horribles, on n'a pas besoin de s'y investir.
Russes, Turcs, Roumains : j'admire ce cosmopolitisme, le fait que
certains ont des doubles nationalités. Et ce jeune homme qui a
passé sa vie à voyager ! C'est un roman d'initiation.
Et il y a la personnalité de l'auteur : le culot qu'il a,
d'écrire dans une langue qui n'est pas la sienne. Conrad qui, lui,
est anglais, écrit aussi en français : son écriture
est plus solide, a un autre statut. Le fait d'écrire dans une autre
langue que la sienne apporte des nouveautés dans l'approche de
la langue, car notre psychisme est constitué par la langue :
en russe, il n'y a pas de verbe avoir et pour chaque action, il
y a au moins deux verbes, l'un pour désigner le fait de réaliser
une action (imperfectif), l'autre pour désigner le fait de réussir
à réaliser une action (perfectif) ; ça se complique
aussi pour tenir compte de la répétition de l'action. Avoir
ce type de langue maternelle entraîne, à mon avis, une certain
structure mentale. Cela influe peut-être sur les personnage qui
ne savent jamais s'ils vont ou pas faire quelque chose, s'ils vont ou
pas prendre une décision.
D'où l'intérêt des psychanalystes dont la langue maternelle
est différente de celle de leur patient; ils peuvent l'écouter
avec un certain recul.
Fanny
Je suis une autre candide... Je lis avec fraîcheur, au début
j'ai trouvé ça un peu difficile à lire. Mais j'ai
aimé. J'ai envie de vous lire ceci : "Non pas quil
naurait pas eu lenvie de raconter car son état
dâme était tout disposé maintenant à
cette lointaine évocation mais il en est toujours ainsi
quand on veut toucher aux écluses rouillées qui barrent
le passage aux eaux du passé : il est bon de se faire un peu prier."
Ça ne se situe pas dans la morale. La mère suit son plaisir,
elle va au bout de son éthique de vie à elle, avec cet objectif,
ne pas être défigurée. On est à côté
de la morale, mais pas dedans...
Claire
C'est vrai ça.
Fanny
La mère qui parle à ses enfants avant de les quitter : elle
dit à sa fille : sois débauchée, "mais
une débauchée qui ne manque pas de cur". J'ai
aimé la construction du bouquin : pas de sommaire, trois chapitres.
J'ai d'abord cru à la fin du premier que c'étaient des nouvelles.
En fait, le livre pourrait se lire comme trois nouvelles. J'ai aimé
les allers-retours dans le passé. Je le relirai peut-être,
mais dans quelques années.
Rozenn
Dans 50 ans ?
Claire
Finalement j'ouvre à moitié et non à ¼...
Nathalie RB
Je pense après avoir entendu les participants parler de comportements
éloignés de notre morale... que ce roman s'il était
lu au peigne de la psychanalyse pourrait permettre une interprétation
des relations entre Stavro et sa sur. En effet, la sur est
la seule personne "aimable" au sens fort du terme. La mère
semble ignorer Stravro et seule la soeur ne peut être un objet de
désir sexuel. Un simple désir lié à sa perfection.
Question à Petronela
Nous n'avons jamais lu cet auteur Mircea Eliade que tu as évoqué.
Y aurait-il un roman que tu nous conseillerais ? Ou est-ce pour toi
un livre "pour le temps du lycée" ?
Petronela
Je garde un bon souvenir du roman La
nuit Bengali, une histoire d'amour interdit inspirée de
la vie de Mircea Eliade, histoire dont on a aussi la variante de l'amoureuse
d'Eliade, Maitreyi
Devi, qui s'attache elle plus à la vérité des
faits. J'avais bien aimé Le
roman de l'adolescent myope inspiré de son adolescence
qui nous présente un personnage en proie à tous les questions
de l'âge : l'amour, la réussite, les sacrifices qu'il faut
y mettre, les nuits sans sommeil consacrées aux études.
Je pense que j'ai accroché à ce livre au temps du lycée,
parce que j'étais moi-même ado et je pouvais me projeter
dans le personnage ; et dans le cercle d'amis de l'époque
il y avait un garçon sympa qui jouait un peu le rôle de l'adolescent
myope...
Autre question
PANAIT Istrati et PANAIT Petronela : on fait le rapprochement...
Petronela
"Panait" peut être tantôt nom de famille (dans mon
cas), tantôt prénom (dans le cas de notre auteur). Il n'y
a aucun lien de parenté entre moi et l'auteur et c'est un nom de
famille assez répandu en Roumanie. Je trouve qu'il est moins fréquent
de rencontrer le prénom "Panait". Apparemment, "Panait"
est un dérivé du mot grec "panaghia" faisant référence
à la Vierge Marie.
Brigitte
Je pense à "panégyrique" qui était un discours
sur les saints.
Rozenn
Un panégyrique, ce n'est pas un éloge ?
AVIS DU NOUVEAU GROUPE PARISIEN réuni le
1er juillet 2016
Inès
J'ai beaucoup aimé. J'ai eu de mal à m'y mettre durant les
20 premières pages... C'est hyperpoétique, triste et mélancolique...
Je l'ai lu en deux soirées !
Valérie
Je n'avais rien lu de cet auteur. J'avais acheté des uvres
de Panaït Istrati. Je crois que je vais attendre un peu avant de
les ouvrir... Ce livre m'a très vite déçue. Pour
moi, c'est un conte oriental vide de contenu. Il ne se passe rien, la
fameuse Kyra Kyralina, il n'en fait pas son portrait ! Si c'était
un film on dirait qu'il manque le scénario ! On est compatissante
au début des malheurs du héros et puis après on se
lasse. C'est misérabiliste.
Éléonore
Je suis une lectrice facile ! J'ai bien aimé ce livre à
quelques nuances près. Ce livre, je l'ai lu comme une série
de petits contes et aussi comme un roman initiatique. Le problème,
c'est qu'on voit mal le rapport entre le début et le milieu !
Et puis, j'étais un peu perdue avec les différents personnages...
Stavro, le voyou et l'ado qui se fait rouler dans la farine, tous, ils
m'ont horripilée ! Et puis, le point qui m'a le plus dérangée,
c'est la façon dont Istrati présente l'homosexualité :
c'est comme si on choisissait d'être homosexuel ou qu'on devenait
homosexuel alors que c'est un état de fait qui s'impose à
soi ! Et puis, le héros qui est homosexuel se présente
en hétérosexuel qui a été vicié, perverti.
Quel regard hyperhomophobe de la part de l'auteur !
Valérie
Dès le début sa sexualité a été saccagée....
Il est en fait comme sa sur dans le harem. C'est marrant :
le livre te transporte alors que tu n'as pas d'empathie pour le héros !
Émilie
C'est vrai, les personnages n'ont pas d'épaisseur.
Françoise H
Je ne suis pas du tout entrée dans le livre. A vrai dire, j'ai
lu seulement les 100 premières pages sur ordinateur il y a un mois.
Il ne m'est rien resté ! Pendant la lecture, je n'ai eu aucune
émotion, aucune image, aucun plaisir ! Le style, c'est un
empilement de phrases sans fin. C'est comme une tour qu'un enfant construit
ça monte, ça monte et puis ça tombe par terre !
Aujourd'hui, j'ai appris que l'exemplaire que j'avais réservé
à la bibliothèque était arrivé : je n'ai
pas eu le courage d'aller le chercher et de finir la lecture...
Émilie
Il ne me reste pas grand chose de ce livre. On dirait Tintin
en Sibérie avec cette musiquette orientalo-européenne...
Le héros est supernaïf, il me fait penser à une pâle
copie de Candide. Je n'ai aucune empathie pour lui ! Le livre
a une structure de conte oriental : le narrateur qui raconte ce que
l'autre raconte..., mais au final, cela n'apporte pas grand chose au récit !
Dans les thèmes, c'est assez moderne (l'homosexualité),
mais c'est aussi archaïque (les frères très costauds
sur leur cheval, c'est très caricatural !) La fin n'est pas
une fin. On s'arrête en plein milieu !
Valérie
Il n'y a pas de morale comme dans un conte oriental ou plutôt si...
C'est l'histoire d'un ado qui tombe sous la domination de différentes
personnes ; il fait le tour de déboires ; il devrait
être sage à la suite de cela ; et pourtant, ce n'est
pas le cas. En fait, il a trop souffert !
Nous lisons ce livre "de notre côté", mais c'est
un monde auquel on n'a pas accès : voyez les femmes dans ce
harem, on ne les comprend pas !
La 4ème de couverture est très trompeuse !
Nos cotes d'amour,
de l'enthousiasme au rejet :
à la folie, beaucoup,
moyennement, un peu, pas du tout
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