Extrait de Rue89Lyon
Quatrième de couverture :
Qui est Vernon Subutex ?
Une légende urbaine.
Un ange déchu.
Un disparu qui ne cesse de ressurgir.
Le détenteur d'un secret.
Le dernier témoin d'un monde révolu.
L'ultime visage de notre comédie inhumaine.
Notre fantôme à tous.
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Virginie Despentes
Vernon Subutex
Tome 1
Nous avons lu ce livre en octobre 2016.
ÉCLAIRAGES
- La liste des personnages, présentée
par l'auteure au début du tome 2 : ICI.
- Une présentation du parcours
de Virginie Despentes, à l'occasion de la sortie de ce livre
: LÀ, extrait
du magazine Lire.
- La playlist du livre
: liste des morceaux ICI
ou, encore mieux, avec les extraits du livre mentionnant les titres qu'on
peut entendre : LÀ
- Virginie Despentes présente
ce livre et son approche littéraire à la Librairie Mollat
à Bordeaux : ICI
(près d'une heure d'entretien
filmé).
Renée (de Narbonne)
Il me tarde de lire vos avis sur Vernon Subutex. Je l'ai lu en
juin, à la fois passionnée (et admirative) par la description
de ce microcosme parisien dont j'ignore tout, et agacée. Agacée
par l'écriture insupportable pour mes oreilles, mais avec l'impression
que c'est du "vécu", que ce monde-là existe. Un
peu comme Zola qui nous faisait rentrer à chaque fois dans un milieu
différent en adoptant ses codes.
J'ai eu du mal à arriver au bout, je suis heureuse de l'avoir lu
comme un document ethnographique. Je n'ai pas du tout envie de lire les
2 autres tomes.
Katell (avis
transmis)
J'ai lu (et je crois avoir même acheté Vernon Subutex)
à sa sortie. Virginie Despentes, c'est ma génération.
En gros, on a les mêmes références. J'avais lu Baise-moi,
plus un ou deux autres. Un an après ma lecture de Vernon Subutex,
je ne me souviens pas de grand chose. Ce dont je suis sûre, c'est
que je n'avais pas envie de lire le tome 2. Pour le Groupe, je suis allée
me rafraîchir la mémoire sur Internet (je ne relis jamais...)
et voici ce qui m'en reste.
Cette histoire de disquaire et de vidéo ? cassette audio ?
au fond, n'est pas très intéressante. D'ailleurs, les disquaires
d'aujourd'hui ne vivent pas mal. Il y a un vrai marché.
Manuel tique à ce sujet quand nous lisons à haute voix
l'avis de Katell...
Katell
Ensuite, il y a toute une brochette de personnages qui gravitent autour.
On sent qu'elle veut brosser des personnages typiques de notre époque.
Mais qui se retrouve dans ces portraits ? C'est toujours très
caricatural (la meuf qui dit du mal de ses copines, de son mec etc., le
gros UMP...) Parfois, elle fait mouche, c'est enlevé, mais ensuite,
c'est un peu too much quand même. Voilà, c'était divertissant,
pas difficile à lire. Mais ce n'est pas Stephan Zweig quand même
J'ouvre un quart.
Catherine
(avis transmis)
Je l'avais lu peu après sa sortie après avoir entendu une
émission
sur France Inter avec Virginie Despentes. J'avais beaucoup aimé
le livre et je l'ai autant apprécié en le relisant. On commence
par s'attacher à son personnage principal, qui n'a pas grand chose
d'un héros d'ailleurs, qui se retrouve arraché à
sa vie d'avant, chassé de son appartement, ayant perdu son RSA,
sans avoir vraiment protesté et dégringole la pente, en
se débattant à peine et en gardant tout du long de sa dérive
une certaine dignité. On ressent avec lui de la nostalgie envers
une époque plus cool, où il y avait des disquaires et des
vinyles et où on était fan de rock. Vernon se retrouve projeté
sans ressources dans une ville froide et peu hospitalière et se
tourne vers ses anciens amis. Virginie Despentes nous propose de rencontrer
ainsi toute une brochette de personnages successifs : la rock star
dépressive qui confie à Vernon des enregistrements que tout
le monde va se mettre à pister ; l'ancienne bassiste aigrie et
maniaque, le scénariste raté, beauf raciste mais qui file
droit devant sa femme, l'ex star du porno devenu transsexuel, le producteur
paranoïaque, le trader complètement barré..., la liste
est longue, les personnages se succèdent sans temps mort. On finit
presque par être saturés et quelques-uns auraient sans doute
pu être supprimés sans dommage. L'alcool, la drogue et la
musique sont omniprésents ce qui donne une certaine ambiance au
livre. C'est encore mieux en écoutant en même temps la playlist.
On ne s'ennuie pas une seconde ; c'est une peinture à la fois drôle,
triste et assez noire et grinçante d'une partie de la société
actuelle. Le style de Virginie Despentes convient parfaitement ;
il est simple, sans fioritures, percutant. Bref, c'est un livre qui ne
laisse pas indifférent et que j'ouvre en grand. Je suis curieuse
de découvrir vos avis.
Lisa (avis
transmis)
Je ne pourrais pas être avec vous ce soir (ni les deux prochaines
séances) mais ne m'évincez pas !! Je lis quand même
tous les livres !
Vernon Subutex, je l'ai lu l'an dernier : c'était mon
premier Despentes. Je n'en attendais pas grand chose à vrai dire :
j'avais lu beaucoup de critiques négatives sur le style de l'auteur.
Mais j'ai été complètement happée par ma lecture.
Je l'ai ouvert un vendredi soir en sortant du travail et je n'ai pas réussi
à le lâcher : je me souviens avoir annulé tout
ce que j'avais prévu pendant mon week-end et j'ai passé
les deux jours (et nuits) suivants à lire ce livre.
Mais pourquoi tant d'enthousiasme ? J'ai trouvé que c'était
une peinture réaliste de notre époque : j'ai aimé
découvrir toutes ces tranches de vie et tous ces personnages. J'ai
réussi à comprendre certains personnages qui ont pourtant
des idées à l'opposé des miennes : grâce
à l'empathie de l'auteur, j'arrivais à leur trouver une
part d'humanité. Je ne me suis jamais ennuyée. L'écriture
m'a beaucoup plu également (bon... ma lecture date d'il y a plus
d'un an donc je n'ai plus les détails en tête malheureusement).
Il me semble que j'avais trouvé le style "un peu" trash
mais pas trop : je ne comprenais pas vraiment les reproches qu'on pouvait
adresser à l'auteur.
Depuis, j'ai lu d'autres livres d'elle et je comprends mieux ! Ça
reste pour moi un de ses meilleurs livres : elle réussit à
être juste dans sa description des gens du XXIe siècle, sans
tomber dans la vulgarité pure (cf. son livre Baise-moi). J'ouvre
en grand !!
Manuel
Je comprends le côté caricatural, mais je comprends aussi
que l'on puisse avoir de l'empathie pour certains personnages (comme Xavier).
Ce livre m'a beaucoup fait rire. Avec beaucoup d'empathie pour Vernon.
Alors, la musique c'était matériel, pas comme aujourd'hui,
et cet aspect comptait. Oui, Virginie Despentes fait du Zola (plus que
du Balzac je trouve) en peignant une époque, par exemple quand
elle montre qu' "être de droite, c'est la mouvance d'aujourd'hui".
Je me suis beaucoup retrouvé dans la musique. J'ai commencé
le second tome, car l'ouverture à la fin du premier me donne envie
de connaître la suite de ce projet singulier, dérangeant.
Séverine
J'ai lu les deux tomes. Ce livre, ce style, ne correspondent pas à
l'image que j'en avais (cf. Baise-moi).
J'ai beaucoup aimé l'enchâssement de toutes ces histoires.
Pourquoi ce pseudo ? Elle donne l'idée d'une drogue pour son
entourage : il a une aura de gourou (mais c'est peut-être dans
le deuxième - je mélange les deux maintenant). Ce livre
m'a fait intégrer un milieu qui n'est pas le mien et j'ai donc
trouvé les personnages crédibles. Elle donne la parole à
tout le monde, y compris des gens qui ne sont pas politiquement corrects.
J'ai adoré, donc j'ai lu de suite le deuxième, qui me semble
plus riche, surtout du point de vue de Vernon. J'ouvre en grand pour ce
projet mais je ne sais pas si je vais lire d'autres Despentes si c'est
trash. Je trouve son style maîtrisé et on rentre dedans.
Françoise D
Je l'ai lu à sa sortie, donc il y a plein de détails
dont je ne me souviens plus. Les personnages semblent caricaturaux mais
elle a un don pour les dépeindre. Le style est enlevé. Il
n'y a pas beaucoup d'auteurs qui dépeignent aussi bien notre époque.
J'ai eu un plaisir de lecture, mais il ne m'en reste pas grand-chose.
Mon sentiment est mitigé. J'ouvre à moitié.
Monique L
Je découvre l'auteure par cette uvre, mi-roman
policier, mi-sociologique. Le côté anti-héros de Vernon
m'a beaucoup plu : que va-t-il lui arriver ? Il y a différents
milieux sociaux ; et l'étudiante en droit fiscal voilée
Les portraits ne sont jamais à charge. J'ai été touchée
par ces personnages, qui sont loin de mon univers. Les discours peuvent
être choquants mais sont toujours très justes. J'ai souffert
avec Vernon dans sa désillusion. C'est une vision sombre de notre
société, avec beaucoup d'émotion, de sensibilité,
d'humour. J'ai été étonnée favorablement par
l'écriture. Je suis frustrée par la fin, car elle est très
ouverte. J'ai moins aimé le second tome, il me semble moins fort.
J'ouvre aux ¾ pour le premier.
Rozenn
J'ai lu le premier tome, j'ai d'abord été très agacée,
trouvant ça mal foutu, puis j'ai marché, j'ai enchaîné
le deuxième, puis j'ai lu Apocalypse
bébé. Ça me fait l'effet d'une série,
on retrouve les personnages, La Hyène par exemple est dans Apocalypse
bébé. Je me suis sentie frustrée, car c'est trop
procédé : je ressens du plaisir, mais je reste critique.
C'est comme avec une série : c'est addictif, c'est un plaisir
de consommation, mais pas un plaisir de lecture. Je me sens manipulée.
Tout est fait pour que je tourne la page, que je vois ce qui se passe
après.
Henri
C'est un page-turner.
Rozenn
Je me rends compte que je l'ai complètement oublié.
Claire
C'est comme une passe par rapport à l'amour ?
Rozenn
C'est tout à fait ça. C'est le plaisir de la sucrerie. Je
préfère la comparaison culinaire à la comparaison
sexuelle. J'ai plus d'expérience de craquage chocolat que de passes...
Je peux me baffrer de chocolat ou en déguster en découvrant
des saveurs nouvelles, ou connues et aimées. Et ce n'est pas du
tout pareil...
Claire
Se pose à nouveau, dans nos lectures, la question de la hiérarchie
des plaisirs...
Henri
J'avais un préjugé, négatif. Je l'ai lu sur la plage,
c'était très bien
J'y ai trouvé un plaisir
de lecture. J'étais agréablement surpris par le plaisir
de la consommation. Mais si je veux faire une distinction entre littérature
et plaisir de consommation
: avec la littérature, je
peux reprendre le livre et l'ouvrir n'importe où, ou bien quand
le livre est terminé, il continue de résonner. Ici, je suis
allé jusqu'au bout et il ne m'en reste rien. Les personnages sont
décrits arc-boutés dans leurs certitudes, on n'entre guère
dans leur psychologie. La philosophie de bas niveau est calquée
sur le rock. J'ai bien aimé lorsque le narrateur balance "il
sortait des conneries de mec de droite avant que cela soit à la
mode"...
Françoise D
On dirait du Patrick
Timsit
Henri lit une série de formules de Despentes, pour montrer
comme elles sont bien envoyées, faisant à chaque fois le
geste "bien envoyé"...
Henrià
C'est un livre sympathique. Les passages sur les SDF sont très
justes, avec tout ce qui concerne la survie. C'est plaisant à lire
comme une BD politique. J'ouvre ½ voire ¾ mais hors catégorie.
Claire
Qu'entends-tu par "hors catégorie" ? Laisses-tu
entendre que ce n'est pas un livre-pour-le-groupe-lecture ?...
Henri
C'est un livre pour le groupe lecture si on décide que c'est une
incartade. Tout comme Maylis
de Kerangal.
Françoise D
Aïe, c'est un chantage...
Manuel
On n'aurait pas dû supprimer Flaubert...
Manon
Euh... pfff... j'avais un avis très arrêté, mais après
vous avoir tous écoutés... La première chose qui
me vient, c'est "c'est moderne" (c'est ce que me disait Manu
quand on a échangé par SMS)
Plusieurs, outrés
Quoi, vous avez échangé avant la séance !!!!
Manon
Bon, on ne le fera plus
C'est moderne, c'est ça qui m'a plu,
la peinture de la société. Parmi les personnages, celui
qui frappe sa femme, comment il s'appelle
Claire
Patrice, celui qui évoque les accouchements...
Manon
Je trouve ça incroyable
Je trouve qu'il y a des phrases percutantes.
J'avais plus envie de savoir qui était La Hyène que ce que
devenait Vernon. Elle est incroyable cette figure. Et Aïcha, juriste
en droit fiscal, voilée, improbable
Virginie Despentes, ELLE
TAPE juste, mais juste au cur de la cible. Mon a priori était
dû à Baise-moi. Dans ce roman, je vois que c'est un
peu facile la progression, on passe d'un personnage à l'autre que
Vernon rencontre, mais les personnages sont intéressants. Vernon
devient SDF ? Mais ON S'EN FOUT
Je ferais un parallèle
avec La
faim de Knut Hamsun qu'on avait lu : le personnage, j'avais
envie de le gifler pour le réveiller, pareil pour Vernon. Olga
m'a accrochée, la SDF avec son chien. Xavier est aussi incroyable,
un gros con, mais quand on apprend son histoire, on voit ça autrement.
Elle incite à revenir sur ses jugements. J'ouvre aux ¾.
Nathalie RB
C'est une lecture positive, gaie, qui donne beaucoup de joie. On découvre
une époque révolue, vue à travers un filtre coloré.
C'est une vie que j'ai fantasmée. Je n'ai aucune culture musicale
des années 80-2000, ayant passé 25 ans en Afrique. C'était
un bonheur de retrouver ce livre. C'est sobre, clair, les phrases sont
construites. J'aime aussi l'idée d'une femme dans la peau d'un
homme (Virginie Despentes dans le corps de Vernon). On évoquait
l'onomastique de Réparer
les vivants la dernière fois. Ici, le nom du magasin Revolver
me fait penser à la roulette russe à laquelle jouerait le
personnage. Et Alexandre Bleach qui est noir, alors que bleach veut
dire eau de javel...
Plusieurs
Aah !
Nathalie RB
L'immobilisme du personnage de Vernon est très intéressant.
Qu'y a-t-il dans la cassette ? C'est bien, ce motif. Et tout au long
de l'uvre, il y a des réflexions de femme dans la vie d'un
homme. Avec ce livre, Despentes fait le lien entre le XXe et le XXIe siècle.
Beaucoup de choses m'ont fait rire, par exemple "une allure de
délurée giscardienne" : j'essaie de visualiser...
le bandeau est-il légèrement de travers ? J'ai acheté
tout Despentes et j'ouvre en grand.
Emmanuel
C'est le premier Despentes que je lis. Au début, j'ai trouvé
ça trop vulgaire, trop quotidien, trop moderne
Dans la construction,
on marche dans les pas de Vernon et on rencontre de super personnages.
L'approche sociologique et politique est très forte. Vernon n'est
pas dans ce siècle car "être était plus important
que d'avoir". Des passages sont très bien faits sur la
violence et le pouvoir, sur la société très pyramidale,
habitée par la peur à tous les niveaux. Le personnage de
Vernon est complexe car d'un agneau la société crée
un gigot... Il n'a pas les bons codes d'intégration sociale. J'ouvre
½ car c'est juste, mais en termes de goût littéraire
non.
Fanny
J'avais senti une vague d'enthousiasme quand nous nous sommes retrouvés
au théâtre pour voir Réparer les vivants et
je me sentais seule alors
car je me suis ennuyée. J'étais
pourtant enthousiaste au début, notamment quand Vernon plaint l'assistante
sociale, puis c'est retombé. On passe d'un personnage à
l'autre sans profondeur, on surfe avec un style provocant, je suis très
agacée. J'avais vu le film Baise-moi, je ne m'en rappelle
plus. Je pense que Despentes, ce n'est pas pour moi. J'ai bien aimé
l'idée de balade qui casse l'effet de lassitude. Mais j'ai trouvé
les grossièretés inutiles. J'ai été contente
d'aller jusqu'au bout pour les dernières pages qui sont universelles.
Je ferme le livre et j'ouvre en grand pour les dernière pages :
"Je suis une jeune violoniste virtuose. Je suis la pute arrogante
et écorchée vive, je suis l'adolescent solidaire de son
fauteuil roulant"...
Claire
J'avais lu à sa sortie Baise-moi qui était un choc.
J'ai lu Teen
Spirit, Apocalypse
bébé.
Je suis contente de passer à la fin pour donner mon avis... qui
est mitigé. Elle a le sens de la formule, du portrait. Ses personnages,
vous l'avez bien fait apparaître, sont à la fois non pas
stéréotypés, mais outranciers, et en même temps
nuancés. Elle n'est pas politiquement correcte. Comme dans Réparer
les vivants, il y a un côté documentaire, intéressant,
et un côté procédé. Mais je trouve que Kerangal
maîtrise mieux...
Rozenn
On voit plus que c'est bien fabriqué !
Claire
Ce qui me frappe dans le long entretien
qu'elle a avec une éditrice sur son livre, qui porte vraiment sur
le livre, c'est qu'elle dit qu'elle aime faire des portraits, la ville
est centrale comme dans le polar qui est sa référence, l'écriture
est comme "caméra à l'épaule" plutôt
qu'à la Stendhal "miroir le long du chemin", avec un
collage de points de vue - très bien ! Mais rien sur
l'intrigue, sur la progression, et là ça pêche, ça
ne tient pas, romanesquement, en tout cas ça ne me tient pas comme
lectrice ; et ne parlons pas du deuxième tome que j'ai lu, ça
s'effiloche, ça me lasse encore plus.
J'aime Virginie Despentes, la personne. Et j'aime la Virginie Despentes
qui pense, qui réfléchit, qui prend la parole dans des tribunes
ou un livre de réflexion, comme King
Kong théorie, j'ai trouvé ce livre formidable, et
dont j'ai vu une adaptation très bonne aussi
au théâtre. J'ai vu Virginie Despentes sur scène
l'an dernier à La
Maison de la poésie, accompagnée par un groupe de rock,
qui disait Le
Requiem des innocents de Calaferte (que nous avons lu) - c'était
très chiant ! Même si, c'était rigolo, ses groupies
se sont mis à hurler quand elle est entrée en scène...
Nathalie, ayant rejoint d'une part le club des
addict comme Rozenn et d'autre part Henri en excluant Despentes du champ
vraiment littéraire (alors qu'en tant qu'addict elle a acheté
toute l'uvre d'icelle...), déplace subrepticement notre habituelle
discussion sur "Est-ce un livre pour le groupe lecture ?"...
La dispute se met à porter sur la question : "Faut-il
faire étudier Despentes à l'école ?"...
Annick A
J'ai regretté de n'être pas là.
J'ai bien aimé le premier tome, ce mélange de violence,
de chacun pour soit, mais qui laisse transparaître de la tendresse.
J'ai découvert un monde que j'ignorais, une nouvelle écriture
qui l'accompagne. Par contre j'ai trouvé le deuxième tome
totalement nul, mièvre à souhait.
François(du
nouveau groupe parisien dont les avis suivent)
J'ai trouvé le style de ce livre décapant, parfaitement
en phase avec le sujet traité par Virginie Despentes. J'ai pensé
à d'autres auteurs en le lisant : Christiane Rochefort, Michel
Houellebecq, Boris Vian (J'irai cracher sur vos tombes). Aussi
à Violette Leduc (son côté très provocateur
et une certaine franchise).
Vernon Subutex, personnage pour qui j'éprouve de la sympathie,
est le type même de l'anti-héros. Le roman est une chronique
sociale. Je trouve qu'est particulièrement bien rendue l'émergence
des réseaux sociaux et leur importance. L'inversion des valeurs
imprègne aussi le roman : l'importance démesurée
donnée à l'argent par exemple. Je ne me suis guère
intéressé à l'intrigue. L'auteure capte davantage
mon attention par son aptitude à décrire un milieu. Virginie
Despentes décrit une descente aux enfers. La musique qui a ici
un rôle salvateur éclaire d'un peu de lumière cette
chute. En effet, c'est autour de la musique que les personnages passent
d'agréables moments. Par les nombreuses références
à la culture et à la contre-culture des quarante dernières
années, nous est offerte l'image d'une "Beat Generation"
à la française. Le désenchantement romantique imprègne
le roman. Me reviennent en mémoire l'image de Frédéric
Moreau (L'Éducation sentimentale) et de certains personnages
dans les romans de Boris Vian. Le sordide, la cruauté, le ravage
du temps qui passe embrasent le roman. Malgré cela l'espoir n'est
pas complètement perdu. La dernière image, Vernon qui "voit
tout Paris d'en haut" et se projette dans d'autres existences
me fait penser au "je" rimbaldien : "Je
est un autre". Livre grand ouvert.
Françoise H
J'ai terminé ce livre il y a une semaine. J'en ai gardé
peu de souvenirs même si j'ai passé un excellent moment :
le style "à toute allure" est très agréable.
Je me souviens de la ribambelle de personnages et de l'histoire autour
de la "cassette". Les personnages sont peints à outrance.
Virginie Despentes décrit des milieux qui me sont parfaitement
inconnus et pourtant, à aucun moment, je n'ai éprouvé
de l'étonnement. Pourquoi ? Sans doute parce qu'elle aligne
cliché sur cliché. Certaines scènes nous sont données
à voir de différents points de vue. Le procédé
les rend amusantes, pas plus ! La scène qui se déroule
autour du tradeur me fait penser à un film d'Abel Ferrara. En revanche,
la fin m'a plu. L'auteure ne cherche plus à nous épater
dans les 150 dernières pages, l'aspect préfabriqué
y est beaucoup atténué. Cette littérature ne me plaît
pas. Elle m'ennuie. Elle ne me donne pas à penser. Livre ¼
ouvert.
Julius
J'ai beaucoup aimé, malgré un fort a priori contre ce livre.
Je plaçais l'uvre de Despentes dans la même catégorie
que celle de Marc Levy ou de Guillaume Musso. Après Le Quatuor
d'Alexandrie et Maylis de Kérangal, j'ai apprécié
de découvrir un livre qui se présentait sans prétention :
ni somme implacable, ni écriture sur-travaillée. Ce roman
est une critique sociale, peut-être même politique. J'ai cru,
au début, que nous étions dans un catalogue de sujets de
société comme par exemple le port du voile, l'homosexualité,
la solitude du 3ème âge, l'incommunication dans le couple,
etc., la pérégrination de Vernon permettant d'aborder tous
ces sujets, et que Vernon n'était qu'un prétexte pour butiner
de sujets en sujets. Je me disais alors que Virginie Despentes aurait
pu mieux trouver sa place comme chroniqueuse dans un hebdomadaire plutôt
que comme romancière. Par ailleurs, l'intrigue me paraissait faible,
très lente, d'un intérêt assez secondaire. En réalité,
il me semble que cela n'a pas d'importance car l'intérêt
du livre est ailleurs, tout à fait ailleurs.
Ce livre se présente en fait comme un puzzle. Les différentes
scènes forment peu à peu une image. Face à Vernon
(et grâce à lui), les personnages sont un à un renvoyés
à leur insuffisance. Ils sont enfermés dans leur conformisme
et prisonniers du libéralisme ambiant qui étouffe dans l'uf
toute idée de révolte. A l'opposé de ces vies étriquées,
mesquines, Vernon, lui, chemine pour se libérer de tous ses carcans :
abandonnant un à un ses oripeaux, ses préjugés, il
chemine vers la vie. Virginie Despentes décrit très bien
ce chemin vers la liberté, les différentes étapes
que son personnage franchit - étapes symbolisées par
ses arrêts chez les uns et les autres qui deviennent autant de passeurs.
Sa rencontre avec Marzia est une étape révélatrice
de cette traversée : cet amour qu'il ressent pour un transsexuel
est la preuve qu'il est prêt à vivre autrement, débarrassé
de toute entrave psychologique... J'ai trouvé toutes les scènes
très véridiques, très bien "croquées"
et d'un humour remarquable !
A la fin du roman, Vernon est content. Il n'est pas encore heureux mais
il est content. Pour moi, c'est un roman d'espoir. Les personnages ont
tous eu envie de l'aider ; ils l'ont fait à leur manière,
avec leurs insuffisances, leurs contraintes, leurs chaînes. Et puis,
peu à peu, on se rend compte que ce cheminement vers la liberté
peut être contagieux : le personnage qui vient discuter avec
Vernon et la SDF Olga, au lieu de faire un bref aller-retour, reste longtemps
avec eux et finalement, c'est lui qui les défendra contre les crânes
rasés : lui aussi semble basculer à ce moment-là,
lui aussi semble prêt à larguer ses chaînes. C'est
un roman beaucoup plus profond que je ne l'imaginais au départ.
Dans ce roman, je ne perçois aucune trace de nostalgie. Je pense
ici à certains auteurs, tels Annie Ernaux (Les Années)
et Proust bien sûr, qui imprègnent leurs uvres de nostalgie.
Ici, au contraire, il y a de l'espoir. Et plus Vernon s'enfonce, plus
il y a de l'espoir, ce n'est pas un romain vain, clos sur lui-même...
Je perçois aussi des accents très céliniens. Pour
s'en convaincre, il suffit de relire le discours d'Olga p. 372-73 (Julius
en fait la lecture : très émouvant !) Un point négatif :
la banalisation de la drogue dans ce roman. J'ai des enfants et je trouve
que la drogue est présentée de façon presque positive,
je n'aimerais pas qu'ils s'en fassent une opinion aussi anodine. J'avais
fini par croire au happy end. Eh bien, non ! Vernon tombe. Et en
réalité, non, il se libère... Livre ouvert ¾.
Inès
Je ne comprends pas ta remarque, Julius, sur la banalisation des effets
de la drogue. Personnellement, la lecture de ce livre ne me donne pas
envie de me droguer, pas du tout !
Je n'ai pas aimé ce livre. Contrairement à Julius, j'estime
que placer Despentes dans le même sac que Musso ne relève
pas d'un a priori mais d'une évidence. Et je ne perçois
pas les débats de société auxquels Julius fait référence.
Je n'aime décidément pas les fictions contemporaines. En
somme, j'ai vraiment l'impression d'être passée à
côté de ce roman qui m'apparaît surfait et caricatural.
Pourquoi j'ouvre ¼ ce roman ? Pour l'humour dont fait preuve
son auteure dans certains passages.
Éléonore entre et
Ma lecture ressemble à une descente aux enfers :
très bien les 120 premières pages, roman génial,
personnages géniaux ; ensuite, mon enthousiasme retombe ;
et aujourd'hui sa lecture me fait carrément souffrir. Le livre
est de plus en plus lourd, de plus en plus excessif. La débauche,
la déchéance, la décadence, le dépérissement
de ces âmes me rendent malade. Voir ces personnages réduits
à l'état animal me bouleverse. L'aspect "trash"
de ce roman me met tellement mal à l'aise que j'ai pu paraître
transformée. Des collègues de travail m'ont demandé
si j'étais souffrante !! Non, je viens juste de lire Vernon
Subutex
Virginie Despentes fait passer pour universelle sa vision morbide du monde.
Tout le monde est méchant à ses yeux. Elle n'offre aucun
espoir ! Tous les mecs sont des salauds, les femmes toutes des putes
et les bourgeois, il faut leur cracher dessus. J'ai non seulement flippé,
mais beaucoup souffert. Il y a quelques moments de tendresse, par exemple
entre Paméla et Déborah. Je suis très perplexe. Malgré
mon appréhension, je crois que vais lire ce roman jusqu'au bout.
Pourquoi j'ai ouvert entre ½ et ¾ ? Parce que ce livre
se lit facilement et que l'émotion n'en est pas absente. Je ne
suis pas mise à distance. Sa lecture me fait réagir.
Audrey
J'avais lu les premières pages de Vernon Subutex il y a
deux ans. A ce moment-là j'en avais surtout perçu le côté
sombre. Pour cette raison je craignais de devoir replonger dans cet univers.
Ma relecture des premières pages confirme mon impression première.
Ce commencement, un homme qui glisse, qui voit tout s'écrouler
autour de lui : une entrée en matière très sombre !
Je dénombre trois parties. La première est empreinte de
désespoir. Une phrase me semble significative : "La
vie se joue souvent en deux manches : dans un premier temps, elle
t'endort en te faisant croire que tu gères, et sur la deuxième
partie, quand elle te voit détendu et désarmé, elle
repasse les plats et te défonce." (p. 14) Dans
la deuxième au contraire on retrouve un peu d'espoir. Je la fais
commencer à la rencontre de Vernon avec Xavier. Des liens se tissent,
ce qui insuffle un peu d'humanité. Après le "tout
s'écroule" c'est le "souffle
vers le haut". On assiste alors à un défilé
de personnages : je parlerai ici plutôt de croquis que de portraits
véritablement aboutis. La scène dans laquelle Vernon est
dans le métro est emblématique de la façon de faire
de l'auteure : en deux trois mots, elle réussit à faire
des esquisses saisissantes de vérité de quelques hommes
et femmes qui partagent le même wagon que Vernon, telle une "blonde
en doudoune, un cabas rose fuchsia sous le bras [qui] lit le dernier Stephen
King, en se tenant à la barre." (p. 215). On voit
aussi une enquête autour d'Alex Bleach qui s'amorce. Cette star
du rock représente la synthèse de tous ces portraits (humanité,
drogue, attitude envers les femmes). Dans cette partie je suis contente
de voir que des liens improbables deviennent possibles, comme par exemple
ceux entre La Hyène et Aïcha la jeune fille voilée,
que Vernon est accueilli par ces vieilles connaissances. Je me souviens
entre autres de son passage chez Patrice. Je crois alors presque au happy
end. Mais la troisième partie me détrompe très vite :
la chute est inéluctable !
Néanmoins, je ne referme pas le livre sur une note pessimiste.
En dépit du regard cinglant porté sur la société,
Virginie Despentes, dans les toutes dernières pages, laisse entrevoir
que tout espoir n'est pas perdu et que tout le monde n'est pas cynique.
D'ailleurs, comme les cassettes ne sont pas retrouvées, tout est
encore possible... Livre ouvert au ¾.
Nathalie B
J'avais un a priori plutôt négatif, le livre ne me disait
pas vraiment. Finalement, je le conseille à tous, il est extraordinaire !
Despentes est une grande auteure, qui fait de la grande littérature.
J'ai ressenti beaucoup d'émotions tout au long de la lecture. Elle
fait une très bonne description de la toute la jeunesse de gauche
des années 80.
Le passage sur la maison des secrets (télé-réalité)
avec l'idée d'exclusion des candidats un à un est très
révélateur. A l'époque de Loft Story, on voyait déjà
que les générations ne se comprenaient plus. C'est le début
de l'évaluation, de la gradation entre les personnes. Elle aborde
une problématique très actuelle.
Le sujet du décès des "potes" est très
vrai. On sent à quel point Vernon est atteint de tous ces décès
qui l'entourent. Despentes décrit très bien la manière
dont il n'a plus la force de réagir. Il voit venir mais ne fait
rien. Il perd progressivement tout ce qu'il a de matériel en parallèle.
Lorsqu'il sort, il commence à retisser des liens sociaux (même
si c'est seulement pour trouver un hébergement).
La colère dans les relations est également très bien
décrite et actuelle car on est dans une société en
colère. Despentes parvient en fait à faire du très
humain, c'est plein d'humain. C'est en même temps sordide. Cela
dit, c'est une partie de la société et pas la société,
mais une partie très révélatrice. D'ailleurs, les
personnages sont tous beaucoup dans les métiers du verbe (producteur
de films, chanteur). Il y a un côté militant et tendre de
la relation Daniel/Pamela. Vernon finalement continue sa descente. Il
y a des odeurs dans ce livre. Despentes nous rend proche des SDF, elle
nous bouscule, nous fait être les autres. J'ai dévoré
le tome 2, et j'attends le tome 3 ! Livre complètement ouvert.
Émilie, à moitié ouvert
J'avais un a priori positif. Despentes me touche, je l'avais déjà
lue.
Son livre est une galerie de personnages caricaturaux, l'intrigue est
artificielle. Je me retrouve dans ce que disait Françoise. Je retrouve
des clichés alors qu'elle décrit des milieux que je ne connais
pas du tout.
J'ai trouvé la lecture facile. Despentes tente de se mettre dans
la peau de personnage loin d'elle et d'argumenter leur position, comme
Xavier.
Éléonore
Le livre a une vocation universelle alors que c'est un échantillon
de la société. Je ne le trouve pas du tout représentatif.
Nathalie B.
C'est justement la réflexion simpliste qu'on a tous pleins de préjugés
et c'est ce que Despentes fait dire à ses personnages. Elle le
dénonce de cette manière, elle ne le dit pas au contraire !
Émilie
Je suis partagée entre la lecture facile et l'intrigue pas très
animée. Le livre m'a beaucoup touchée.
Flavia
Je me retrouve un peu dans tous les avis. Je ne connaissais pas l'auteur,
je n'avais pas d'a priori.
J'ai eu du mal à rentrer dans l'histoire, l'univers, les personnages,
mais une fois dedans je me suis sentie dans un film d'Almodovar. C'est
très caricatural et extrême, mais ça nous fait passer
beaucoup d'intensité et de choses. Elle n'a pas beaucoup de qualités
de romancière, mais on se laisse porter par ces "croquis"
de personnages, qui nous disent tous quelque chose.
Je n'ai pas trouvé de déchéance. Au début,
Vernon est très cynique, à la fin il se découvre,
quelque chose mûrit en lui, sa sensibilité évolue.
Je n'ai pas trouvé la fin dramatique : au contraire, elle
est positive. Tous les personnages forment le puzzle d'un personnage,
ses différentes facettes. Est-ce que Despentes ne nous parle pas
d'elle-même ? J'ai trouvé un peu ça.
C'est fou comme un livre peut nous faire porter un regard sur la société.
Plusieurs personnes m'ont accostée pour savoir de quoi parlait
le livre, dont justement un SDF lorsque je finissais le livre.
L'histoire est très originale au fond mais ce n'est pas de la grande
littérature, car ce n'est pas assez développé et
elle se perd dans la trame. Certains passages sont lourds, elle a perdu
ma concentration. Mais livre complètement ouvert.
Alix
Je n'ai pas trop aimé. Je ne me suis pas ennuyée, mais je
ne l'ai pas fini car je ne m'attache pas du tout à Vernon. Il se
met dans le pétrin tout seul. J'ai plus senti du mépris
et de la pitié à son égard.
Par ailleurs, j'ai trouvé le livre très vulgaire. J'ai laissé
tomber la lecture au milieu pour ça.
Je n'ai pas eu envie de me confronter à cette vision noire de la
société. Livre ouvert ¼.
Ana-Cristina
Je n'avais honnêtement rien à dire sur le livre. J'ai bien
aimé le portrait de Vernon. Je voulais connaître sa suite,
c'est l'aventurier malgré lui, qui nous emmène un peu partout.
Il est passif. Il est en fait juste un prétexte pour Despentes.
J'ai aimé l'humour de Despentes, qui lui évite de tomber
dans le pathétique. J'ai trouvé que le mauvais goût
avait du charme.
Je rejoins Alix sur la vulgarité. Ça m'a presque donné
envie d'arrêter mais j'ai gardé le cap.
Despentes est très sincère dans ce qu'elle écrit.
Le livre ne m'inspire pas pour finir. Je n'ai pas envie de lire le tome
2 mais je pense que Despentes a du talent. Ouvert à moitié.
Nathalie F
J'ai trouvé ça très lourd comme Alix. C'est très
attendu comme livre. Je n'ai pas vu de portrait génération
ou de société.
Ce n'est pas un livre, je trouve, qui élève l'esprit. Mais
Vernon m'est quand même très sympathique. Quelques moments
m'ont quand même touchée. Notamment les passages avec Olga,
les passages un peu altermondialistes et également celui sur les
chiens et la relation maître-chien. Ouvert à moitié.
Valérie
Je ne l'aurais jamais lu de moi-même, surtout en voyant le profil
de Despentes qui ne me touche pas du tout. Mais j'ai beaucoup aimé
le livre. Il fait réfléchir au statut de SDF : aujourd'hui,
par rapport à l'époque à laquelle j'étais
étudiante où même un SDF avait une identité
pour le quidam de la rue, on ne sait plus qui est qui, avec des groupes
de plus en plus compacts qui enflent au quotidien. Vernon est une victime
de la société. J'ai trouvé l'histoire possible dans
l'enchaînement qui le fait se retrouver à la rue. C'est tragique,
car beaucoup de SDF ont la même histoire et on les croise souvent
dans le métro. C'est une histoire sociale et réelle.
Le passage sur les transgenres/lesbiennes ne m'a pas parlé, ni
donné envie d'en savoir plus sur leur quotidien. La relation de
Pamela et Daniel ne m'a pas émue. Mais j'ai trouvé le lien
entre Alex et Vernon attachant, le seul et vrai lien. Sinon, j'ai trouvé
les propos décapants et vrais. Il y a une liberté de parole
très intéressante dans ce livre. Pour ces raisons, j'ai
eu envie de lire le tome 2, qui m'a beaucoup plu. Livre complètement
ouvert.
C'est un roman de société, qui m'a permis de m'ouvrir d'un
point de vue littéraire : j'ai trouvé ces deux derniers
livres qu'on a lus, Kerangal et Despentes, intéressants, car ils
correspondent à des sujets de société que mon champ
de lecture n'englobait pas vraiment jusqu'à présent.
Ajout après la séance :
Ainsi, dans ce sens, je suis ravie de ces lectures, d'ailleurs j'ai
lu le deuxième Despentes et j'ai acheté Vu du pont de
Kerangal.
Marie-Odile (de Bretagne)
En écoutant certaines interventions le
18 novembre, je me suis dit que je ratais quelque chose en ne lisant
pas Vernon Subutex. J'ai voulu y remédier. Hélas,
j'ai trouvé ce texte totalement déprimant et, pour préserver
mon moral, j'en ai abandonné la lecture à la p. 101 :
"Tchao, monde cruel !!!! "
Me suis tournée alors vers le rejeté Bouvard et Pécuchet,
lecture moins facile mais plus supportable...
Nos
cotes d'amour, de l'enthousiasme au rejet :
à la folie, beaucoup,
moyennement, un peu, pas du tout
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