Tanguy Viel "Pour avoir jeté à la
mer le promoteur immobilier Antoine Lazenec, Martial Kermeur vient d'être
arrêté par la police. Au juge devant lequel il a été
déféré, il retrace le cours des événements
qui l'ont mené là : son divorce, la garde de son fils Erwan,
son licenciement et puis surtout, les miroitants projets de Lazenec. |
Tanguy Viel
|
L'article
reproduit entre guillemets dans le livre, cité par le personnage
du juge
La loi ne demande pas compte à chacun des
juges composant la cour d'assises des moyens par lesquels ils se sont convaincus, elle ne leur prescrit pas de règles desquelles ils doivent faire particulièrement dépendre la plénitude et la suffisance d'une preuve ; elle leur prescrit de s'interroger eux-mêmes dans le silence et le recueillement et de chercher, dans la sincérité de leur conscience, quelle impression ont faite, sur leur raison, les preuves rapportées contre l'accusé, et les moyens de sa défense. La loi ne leur fait que cette seule question, qui renferme toute la mesure de leurs devoirs : "Avez-vous une intime conviction ?". |
Le
"vrai" article
Sous réserve de l'exigence
de motivation de la décision, la loi
ne demande pas compte à chacun des juges et
jurés composant la cour d'assises des moyens par lesquels
ils se sont convaincus,elle ne leur prescrit pas de règles desquelles ils doivent faire particulièrement dépendre la plénitude et la suffisance d'une preuve ; elle leur prescrit de s'interroger eux-mêmes dans le silence et le recueillement et de chercher, dans la sincérité de leur conscience, quelle impression ont faite, sur leur raison, les preuves rapportées contre l'accusé, et les moyens de sa défense. La loi ne leur fait que cette seule question, qui renferme toute la mesure de leurs devoirs : "Avez-vous une intime conviction ?". |
Jacqueline, avec un argument implacable
C'est le narrateur qui a fait la modification et pas l'auteur.
Claire, après la soirée
- Sur l'impression d'ARTIFICE chez le lecteur : à
propos de son livre Cinéma,
Tanguy Viel dénonce lui-même ses artifices (il en fera peut-être
autant plus tard pour ce livre...) : "Il
faut dire que Cinéma
m'a un peu coincé
dans mon travail. C'était presque une impasse, dans la mesure où
il y avait un principe formel très fort : j'avais fini par radicaliser
inconsciemment l'idée que l'écriture n'était que
de la mise en scène et que le scénario, on s'en fichait.
J'ai écrit alors quelque chose qui tournait
un peu à vide, parce que j'étais dans l'idée
d'une écriture dont la chair, la consistance, n'importait pas :
c'était très mauvais !"
(à Marie-Laure Delorme, Le
Journal du Dimanche, 26 août 2001)
- Sur les CODES, Tanguy Viel n'est pas content : "Je
n'aime pas qu'on dise que je joue avec les codes. Je n'ai aucun
code, je n'ai jamais lu de polar, je crois que j'ai simplement un imaginaire
très enfantin, avec des revolvers, de l'argent, des bandits et
des escrocs. Dans chaque livre, je travaille avec des scènes presque
matricielles qui m'habitent depuis que je suis gosse. Je ne programme
rien." (David Carzon, Libération,
7 janvier 2017)
- Sur un STYLE MINUIT : une thèse pose justement la question :
Peut-on
encore parler dun style-Minuit à lorée du XXIe
siècle (Éric Chevillard, Éric Laurrent, Laurent Mauvignier,
Marie NDiaye et Tanguy Viel) ? (Mathilde Bonazzi, Université
de Toulouse II, 2012, 666 p.) ; la réponse est oui :
"Ainsi, une analyse
approfondie de la ponctuation, la syntaxe et lénonciation
permet de dégager non seulement la singularité langagière
de chaque écrivain mais aussi les convergences de pratiques stylistiques
qui définissent bien un style collectif Minuit."
Des "travers" de Tanguy qui apparaissent en parcourant la thèse
réjouissent la non fan que je suis...
Synthèse des 9 AVIS DU GROUPE BRETON, réuni le 8 novembre, rédigée par Marithé, suivie de quelques avis détaillés
Christian,
Édith, Marie-Claire¾ :
Annie, Chantal, Cindy
½ :
Marithé, Suzanne¼ :
Jean
Beaucoup de louanges, pour cet ouvrage qui n'a laissé personne indifférent.
Voici un aperçu de notre cheminement dans les méandres
d'une intrigue, jusqu'au coup de théâtre final, où
"ouf" a remplacé "plouf" (pas terrible, mais
facile).
En fait nous n'avons pas vraiment emprunté un chemin : nous
étions presque tous en immersion ce mot est en effet souvent
revenu...
Christian
Quelques remarques à propos du livre de Tanguy Viel. Cet écrivain
s'intéresse aux vies fracassées, de celles sur lesquelles
s'acharne la fatalité. Martial Kermeur, ancien ouvrier de l'Arsenal
licencié est une sorte de "vie minuscule" qui commet
un meurtre malgré lui peut-être pour en finir avec l'humiliation
qu'il subit.
Une sorte de revanche sur un destin qui ne lui a jamais souri. Licenciement
de l'Arsenal, puis divorce difficile, un fils Erwan tout aussi frustré
que Martial et, pour ancrer le malheur, cette mauvaise rencontre avec
Lazenec, promoteur, escroc, menteur et manipulateur, sont les jalons de
l' existence de Martial au destin brisé.
Celui-ci mais aussi Le Goff, le maire du village ainsi que d'autres victimes
vont se laisser entraîner dans ce projet mythique d'une "station
balnéaire" qu'agite ce sinistre Lazenec qui vient à
point nommé investir les rêves de ceux qui, crédules,
n'ont plus rien ou pas grand chose.
C'est aussi un livre sur le paysage Brestois, gris, au ciel changeant
comme la mer opaque. Une écriture précise, économe
à la Simenon nous entraîne progressivement dans ce thriller
jusqu'au dénouement inattendu.
Le juge, personnage tout aussi capital, écoute attentivement le
récit de Kermeur, et l'amènera peu à peu, tel un
analyste méthodique, à renouer les fils épars de
son existence afin de comprendre l'enchaînement des circonstances
qui vont mener Kermeur au meurtre assumé.
Ce juge contredit par la surprenante conclusion du livre, la fameuse phrase
de Malraux : "juger
c'est ne pas comprendre".
Dans ce livre Tanguy Viel démontre que juger c'est comprendre et
qu'au delà du respect dû à la loi existe cette fameuse
"intime conviction" (article 353 du Code pénal) qui emporte
la rédemption de Kermeur.
Un style efficace, aux phrases courtes, déroule un roman profondément
humaniste, roman "cinématographique", qui devrait peut-être
susciter l'intérêt d'un cinéaste.
Un film en noir et blanc, bien sûr !
Marie-Claire
Comment faire l'éloge de ce livre sans dire que je l'ai adoré ?
Déjà le lieu du déroulement de l'histoire :
Brest, une ville qui me tient à cur, la Bretagne ! mon pays
!!! Comment un tel récit dramatique peut susciter l'enthousiasme ?
J'ai aimé le ton de l'auteur, nous situant en tant qu'oreille,
nous introduisant dans la peau du juge qui reçoit ce récit.
La progression, l'enchaînement des situations, des événements,
le récit des manipulations, font monter et ressentir les questionnements
que peuvent avoir les juges, le rôle et la mission qu'ils doivent
remplir. Tout au long de ce récit, de cette histoire qui se construit
pour aboutir à l'aveu définitif, cette écoute attentive,
humaniste, presque analytique, nous amène à espérer
que le juge agisse en faveur de Martial Kerneur, ce taiseux breton, brisé
dans sa vie, dans son histoire familiale : femme, enfant, travail, argent....
L'adition des catastrophes qu'ils ont subies pousse et engendre la colère
chez son fils Erwan. De plus la mort du Maire M. Le Goff déclenche
chez lui la nécessité d'agir devant ce qu'il analyse comme
la lâcheté de son père !
Ce récit, en huis clos, superbement construit, la montée
de nos émotions, de notre écurement vis-à-vis
de ce truand Lazenec, qui écrase, vole et méprise sans aucun
état d'âme.
Un truand "embrasseur" enjôleur, mielleux, comme on en
a pas mal vu en Bretagne, dans nos zones rurales après les années
60 !
Ils ont bien profité de la gentillesse et de la
"niaiserie" bretonne, certains promoteurs.
Une fiction proche de la réalité !!!
Un juge et un
article fort à propos !!!
Marithé
Livre lu en juillet 2017 et pour le moment sans relecture (je n'aime ni
relire, ni revoir un film). Je garde donc le souvenir d'un bouquin original,
juste, réaliste aussi. J'avais l'impression d'être embarquée
avec l'auteur dans un univers sombre et gris, aussi gris et monotone que
Brest et sa rade, servant de cadre à l'intrigue. J'ai cru à
tout ce qui est raconté dans ces pages, j'en ai aimé l'atmosphère,
la progression ; j'étais en immersion (mais pas au stade d'Antoine
Lazenec). Par moment, j'avais l'impression d'être dans un documentaire.
Je retiens le portrait de ce promoteur, véritable prédateur,
sans scrupules évidemment, ayant la faculté de prendre certains
pour des imbéciles. Il détecte ses proies, des personnes
humbles, qu'il considère comme inférieures et faibles, il
sait les séduire... Personnage grotesque, vulgaire, se croyant
à l'abri de tout. J'ai été à la fois effarée
et... peu surprise. Mais pour rester dans un vocabulaire marin, céder
au chant des sirènes ne va qu'un temps et je pense que n'arrive
pas n'importe quoi à n'importe qui.
J'ai été sensible à la qualité de présence
du juge, comme chez un analyste ; c'est Martial Kermeur qui grâce
à cette écoute attentive aura défriché le
chemin qui conduira au coup de théâtre final. Cet article
353 du code de procédure pénal appliqué ici, et que
je ne connaissais pas, m'a à la fois soulagée et dérangée ;
on n'est plus dans l'intime conviction puisque le juge connaît la
vérité ; cette vérité pour moi reste
en travers du chemin. Je comprends cependant tout à fait que Martial
Kermeur en soit arrivé à ce drame. Ces pages m'ont amenée
à réfléchir à la charge qui peut peser sur
les épaules d'un juge, sa solitude, sa conscience. Je retiendrai
aussi la présence de tous ces personnages "secondaires" :
Erwan, le maire, et les autres, tous victimes d'un seul.
Je n'ouvre ce livre qu'à moitié car malgré la richesse
de l'histoire, je n'ai pas du tout été séduite par
l'écriture. Pour moi c'est un bon polar, original, mais pas un
grand livre, ennuyeux souvent, et je le redis gris et monotone. Différent
de ce qu'on lit habituellement dans le groupe, j'ai été
surprise qu'il ait été choisi par Voix au chapitre.
Édith
J'ai lu en deux soirées ce roman. J'en ai relu ensuite et à
haute voix les premières pages pour en entendre la force du propos
à venir et que j'avais découvert. Propos précis mais
qui se cherche dans les images pour dire. Martial Kermeur a SON langage,
sa façon d'organiser les mots et les phrases. Il faut accepter
(très rapidement pour moi) cette manière de "dire".
Déstabilisant est le récit minutieux et presque sans affect
de la noyade de Le Goff. C'est l'acte salvateur pour Martial Kermeur
Martial Kermeur le héros qui parlera au juge tout le long de ce
monologue. Juge très silencieux et accueillant par son calme. On
découvre les protagonistes du drame au fur et à mesure des
analyses souvent imagées (j'aime beaucoup
) qu'utilise Martial
afin de nous révéler son geste (pousser hors du bateau Le
Goff le promoteur véreux) et prendre cet acte totalement à
sa charge
C'est un honnête homme, homme de gauche comme précisé
dans le monologue. Sa vie était organisée autour de la garde
du château, l'éducation de son fils Erwann, ses relations
franches et amicales (bien que très réservées) avec
ses concitoyens, sans haine ni désir de revanche malgré
leur licenciement collectif). Un dédommagement leur a été
attribué
Les codes de son milieu, Martial Kermeur, il les
transgresse (achat d'un appartement sur plan) et reste lié honteusement
à son promoteur manipulateur Le Goff. Son fils Erwan ne le supporte
pas et agit par la destruction froide et vengeresse du Mary Fisher, le
bateau de Le Goff et des autres bateaux arrimés au même port.
Je comprends son geste par le récit de l'accident de manège
: Erwann, 7 ans, tente de retenir de ses petites mains son père
accroché au manège qui, pour l'aider à descendre,
s'est vu embarqué en l'air du fait d'une remise en marche malencontreuse
du manège
La marche arrière lui sauve la vie
Ce qui fera dire à Martial Kermeur lors de son arrestation et du
récit de son geste que dans ce moment là "en
temps normal il n'y a pas de marche arrière". Ni
pour le meurtre, ni pour ce qui a précédé celui-ci,
impossible pour Martial de se confronter vraiment à Lazenec
le geste violent de son fils le réveille et lui rend son honneur.
J'ai aimé chacun des personnages de l'univers de Martial Kermeur.
France, sa femme, juste évoquée lors de leur rencontre au
procès du fils : un lien de pudeur, pas de mots, seul un geste
des mains qui se tiennent un peu plus longuement. Catherine, femme de
Le Goff, impuissante à conjurer le désespoir honteux de
ce dernier et la scène du cimetière. Le Goff, le maire trahi
et cette rencontre la nuit de tempête, magnifique d'humanité
par le secret dévoilé avec l'aide du whisky, la douleur
partagée
"On
a tous ses petits secrets", "tu
t'es fait avoir aussi", "tu
me l'as caché
", "J'ai
ruiné la ville
"
Malgré ma répulsion liée à ma morale, le promoteur
Lazenec est campé si justement dans sa veulerie et ses manipulations
honteuses face à des hommes simples qui ne peuvent imaginer le
scénario de la tromperie du fait de l'idée qu'ils se font
de la puissance liée à l'argent. Il reste de longs mois
dans une confiance à peine ébranlée.
On a le récit imagé de Martial Kermeur et de ces doutes
et qui essaie de rentrer dans le cerveau de Lazenec. Ce jeu de dupe va
se terminer par le meurtre du manipulateur Lazenec.
Ayant donné raison d'emblée à Martial Kermeur sur
la suppression de l'individu Lazenec et bien que n'étant pas juge
mais lectrice à parti pris : ce fameux ARTICLE 323 évoqué
par le juge silencieux, juste dans les dernières lignes du roman,
m'a apporté un soulagement.
UN ACCIDENT KERMEUR ? UN REGRETTABLE ACCIDENT
C'est un livre que je vais prêter autant pour le fond que la forme
de l'écriture.
Je suis allée chercher d'autres titres dont Insoupçonnable
et je lis actuellement Le
Black Note, son tout premier roman. Même parti pris de récit
monologue pour Viel. Il donne aux acteurs du drame une syntaxe imagée
et personnelle qui me fait entrer direct dans leur monde mental et y adhérer.
A suivre La
Disparition de Jim Sullivan.
GRAND OUVERT : double plaisir, forme et fond.
DOCUMENTATION
- Quelques repères biographiques
- Les publications de Tanguy Viel
- Des réactions
au livre dans la presse, des interviews
- Et l'article
353 du code pénal ?
Quelques repères
biographiques
- 1973 : naissance à Brest, enfance en Bretagne jusqu'à
12 ans
- 1998 : premier roman publié à 25 ans aux éditions
de Minuit, Le
Black Note
- 2002 : pour L'Absolue
perfection du crime Prix Fénéon (qui récompense
un jeune écrivain et un jeune peintre ou sculpteur de moins de
35 ans et dans une situation modeste) et Prix de la vocation (de la fondation
Marcel-Bleustein-Blanchet pour aider un jeune romancier d'expression française
âgé de 18 à 30 ans)
- 2003-2004 : Pensionnaire de la Villa Médicis
- Vit près d'Orléans.
Les publications de
Tanguy Viel
- 1998 : Le
Black Note, éd. de Minuit
- 1999 : Cinéma,
éd. de Minuit
- 2000 : Tout s'explique
: réflexions à partir d'Explications
de Pierre Guyotat, éd. L'Inventaire/L'Invention
- 2001 : L'Absolue
perfection du crime, éd. de Minuit ;
Poche "double", 2006
- 2002 : Maladie,
éd. L'Inventaire/Invention
- 2006 : Insoupçonnable,
éd. de Minuit ; Poche
"double", 2009
- 2009 : Paris-Brest,
éd. de Minuit ; Poche
"double", 2013
- 2009 : Cet
homme-là, éd. Desclée de Brouwer
- 2010 : Hitchcock,
par exemple, ill. Florent Chavouet, éd. Naïve ;
intégré dans l'édition de poche :
Cinéma suivi de Hitchcock, par exemple, 2018
- 2013 : La
Disparition de Jim Sullivan, éd. de Minuit ; Poche
"double", 2017
- 2017 : Article
353 du Code pénal,
éd. de Minuit.
Des réactions
au livre dans la presse, des interviews
- Interviews de l'auteur à la sortie du livre (janvier
2017) :
Diacritik
(3 janvier) : long entretien sur l'écriture
radio : France
Inter "L'heure bleue" de Laure Adler (24 janvier, 54 min)
vidéo : à
la Grande Librairie
(3 février, 16 min)
vidéo : sur
RTL, le livre étant lauréat du Grand
Prix RTL-Lire 2017 (20 mars, 24 min)
dans Paris-Match
(ça change !) (16 avril)
- Portrait dans
Libération mâtiné de propos de l'auteur, à
la sortie du livre
- Revue de presse écrite sur le site des éditions de Minuit
: ICI
Et l'article 353 du
code pénal ?
Il s'agit plus précisément du code de procédure pénale.
Tanguy Viel le cite ainsi :
« La loi ne demande pas compte à
chacun des juges composant la cour d'assises des moyens par lesquels ils
se sont convaincus, elle ne leur prescrit pas de règles desquelles
ils doivent faire particulièrement dépendre la plénitude
et la suffisance d'une preuve ; elle leur prescrit de s'interroger eux-mêmes
dans le silence et le recueillement et de chercher, dans la sincérité
de leur conscience, quelle impression ont faite, sur leur raison, les
preuves rapportées contre l'accusé, et les moyens de sa
défense. La loi ne leur fait que cette seule question, qui renferme
toute la mesure de leurs devoirs : "Avez-vous une intime conviction
?". »
Il ne mentionne pas la phrase incluse dans l'article 353 qui précède : « Avant que la cour d'assises se retire, le président donne lecture de l'instruction suivante, qui est, en outre, affichée en gros caractères, dans le lieu le plus apparent de la chambre des délibérations ».
Et il ne tient compte qu'en partie de la modification
par la loi qui a concerné cet article :
« Au début de la première phrase du second
alinéa de l'article 353 du même code, les mots : "La
loi ne demande pas compte aux juges" sont remplacés par
les mots : "Sous réserve de
l'exigence de motivation de la décision,
la loi ne demande pas compte à chacun des juges et jurés
composant la cour d'assises".
» (Article
12 de la loi n° 2011-939 du 10 août 2011 sur la participation
des citoyens au fonctionnement de la justice pénale et le jugement
des mineurs)
Article avant
la modification :
« Avant que la cour d'assises se retire, le président
donne lecture de l'instruction suivante, qui est, en outre, affichée
en gros caractères, dans le lieu le plus apparent de la chambre
des délibérations :
La loi ne demande pas compte aux juges des
moyens par lesquels ils se sont convaincus, elle ne leur prescrit pas
de règles desquelles ils doivent faire particulièrement
dépendre la plénitude et la suffisance d'une preuve ; elle
leur prescrit de s'interroger eux-mêmes dans le silence et le recueillement
et de chercher, dans la sincérité de leur conscience, quelle
impression ont faite, sur leur raison, les preuves rapportées contre
l'accusé, et les moyens de sa défense. La loi ne leur fait
que cette seule question, qui renferme toute la mesure de leurs devoirs
: "Avez-vous une intime conviction ?". »
Article
modifié en vigueur (qui n'est donc pas cité ainsi dans
le livre, sorti 7 ans après la modification législative) :
« Avant que la cour d'assises se retire, le président
donne lecture de l'instruction suivante, qui est, en outre, affichée
en gros caractères, dans le lieu le plus apparent de la chambre
des délibérations :
Sous réserve de l'exigence de motivation
de la décision, la loi ne demande pas compte à chacun des
juges et jurés composant la cour d'assises des moyens par lesquels
ils se sont convaincus, elle ne leur prescrit pas de règles desquelles
ils doivent faire particulièrement dépendre la plénitude
et la suffisance d'une preuve ; elle leur prescrit de s'interroger eux-mêmes
dans le silence et le recueillement et de chercher, dans la sincérité
de leur conscience, quelle impression ont faite, sur leur raison, les
preuves rapportées contre l'accusé, et les moyens de sa
défense. La loi ne leur fait que cette seule question, qui renferme
toute la mesure de leurs devoirs : "Avez-vous
une intime conviction ?". »
C'est un détail, mais... l'expression passée sous silence "sous réserve de l'exigence de motivation de la décision" ne nuirait-elle pas à son coup de théâtre ?...
Nos cotes
d'amour, de l'enthousiasme au rejet :
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moyennement - un peu - pas du tout
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