Anna
Enquist
(Lettres
du monde, 2016)
Quatrième de couverture :
"Au printemps
1775, Elizabeth Cook, trente-quatre ans, seule depuis trois ans, attend
le retour de son célèbre époux, James Cook, qui effectue
son second voyage exploratoire.
Alors quelle se prépare à laccueillir, quelle
imagine une vie nouvelle, la reconstruction dune relation conjugale
et familiale authentique, langoisse létreint. Déroulant
le fil de sa mémoire, Elizabeth revisite ses longues années
de solitude, ses difficultés, ses douleurs, ses drames vécus
dans le secret et sinterroge sur la possibilité
de recréer un lien si ténu.
James Cook revient enfin, mais la mer lattire plus que tout, et
il ne pense bientôt quà repartir
Très ancré dans la réalité, très documenté
sur la société londonienne du XVIIIe siècle, ce roman
historique somptueux propose un magnifi que portrait de femme, véritable
personnage de fiction à lincroyable
destin.
Poète, nouvelliste et romancière, Anna Enquist, qui vit
aux Pays-Bas, fut psychiatre avant de se consacrer entièrement
à lécriture. Son oeuvre est publiée en France
par Actes Sud."
Les premières pages : ICI
Elizabeth
Cook
Portrait figurant en médaillon noir et blanc à la fin du
livre avec cette légende : Elizabeth Cook, par un peintre
inconnu, Michell Library, Sydney. Il
est attribué à William
Henderson en 1830 alors qu'Elizabeth avait 81 ans (voir ICI)
Hugh
Palliser
Portrait par George Dance vers 1775
National
Maritime Museum
|
|
Anna Enquist
Le retour (2005)
Nous avons lu ce livre en novembre 2018.
Des repères sur
le parcours d'Anna Enquist et ses uvres, ainsi que des articles
et interviews, en bas de page, sans oublier des informations
sur James Cook, celui qui ne revient pas...
Brigitte entre et
(avis
transmis)
C'est un livre très long. Il m'a fallu lire 100 pages avant d'entrer
vraiment dans le récit ; puis, je me suis plongée dans
la vie d'Elizabeth Cook. J'aime beaucoup le rythme du roman, jamais de
longueurs, et beaucoup de finesse dans la description des sentiments de
l'héroïne. C'est une façon très intéressante
d'entrer dans la biographie de James Cook que je ne connaissais presque
pas.
Ces événements sont contemporains de ceux que nous avions
découverts dans Le
procès des étoiles de Florence Trystram ; mais l'approche
d'Anna Enquist est beaucoup plus émouvante.
J'ouvre entre ½ et ¾.
Nous avons
lu l'avis de Brigitte en mangeant de la choucroute de la mer qu'avait
concoctée Jacqueline. Autre apéritif au livre : une
tribune parue dans Le Monde signée
par des romanciers, entre autres par Sophie Divry dont nous avions lu
lessai Rouvrir
le roman ; l'article met en valeur la force de la fiction
CONTRE des genres à succès, distingués grossièrement
pour certains d'entre nous, mais valablement pour d'autres en deux
catégories :
l'autofiction, renvoyée à un reality-show
l'exofiction recourant à
des personnages ayant existé, ridiculisée en roman
en costumes (or c'est justement d'un roman en costumes dont nous
parlons ce soir...).
Le tout pour valoriser, hors de ces prétendus travers, la puissance
de la fiction...
Monique L
Suite à cette lecture, je m'interroge sur la relation entre roman
et histoire. Jusqu'où peut aller l'écrivain qui s'insère
dans une histoire célèbre ? Cette interrogation n'est
pas nouvelle mais dans le cas présent, je suis d'autant plus mal
à l'aise que l'auteure rentre dans la tête d'une personne
qui a existé. Je ne nie pas que l'auteure se soit beaucoup documentée,
mais peut-on rentrer dans la psychologie d'un personnage ? sentir
ce qu'il a ressenti ? J'aurais tendance à dire que c'est une
atteinte à la personne. Ce qui n'a rien arrangé à
mon malaise, c'est que j'ai trouvé que l'analyse et la description
d'Elizabeth correspondaient à nos schémas d'aujourd'hui.
Si je laisse cette question en suspens, j'ai apprécié ce
livre et principalement la découverte de la désillusion
d'Elizabeth face à son couple : de la fusion au début
à l'acceptation d'un conjoint différent du prince charmant
rêvé ; c'est un phénomène assez fréquent
dans la majorité des couples, même si dans ce récit,
les circonstances sont exceptionnelles, l'analyse me paraît assez
universelle. J'ai également été intéressée
par la description du rapport de cette mère à ses différents
enfants et ses réactions face à la mort de sa fille. J'ai
beaucoup aimé le personnage du professeur de musique et tous les
passages où la musique intervient.
Je ne sais pas ce que l'on sait de la vraie Elizabeth, mais celle du roman
est un personnage qui m'a intéressée. Ce livre est de plus
très bien écrit. J'ouvre ce livre ½.
Jacqueline
J'ai été déconcertée en début de lecture.
J'ai eu l'impression d'un anachronisme au début, je pensais qu'il
n'y avait pas autant de journaux à l'époque. Même
interrogation en ce qui concerne le départ des enfants à
l'école. J'ai été accrochée par cette femme
que j'ai ressentie comme quelqu'un de contemporain, alors que c'est tout
de même un éclairage sur l'histoire des femmes à cette
époque. L'étrangeté dans la relation de ce couple
m'a fait penser à La
femme changée en renard que nous allons lire. Je n'ai pas
trouvé ça long. La fin est extraordinaire, je me demandais
si c'était la réalité.
Plusieurs
Oui, Cook a été mangé.
Rozenn et Lisa (qui n'ont pas fini le livre) sautent de leur siège.
Jacqueline
Le portrait d'Elizabeth
qu'on découvre à la fin du livre m'a déçue.
Je ne la voyais pas comme ça. J'ouvre aux trois quarts.
Etienne
C'est une très belle lecture pour moi. Pas facile à digérer.
C'est un roman psychologique plus qu'en costume. J'ai aimé
le style sobre et concis. Le fait d'adopter le point de vue de "celle
qui reste" donne une temporalité différente. Quant
aux récits de voyage, le fantasme et l'imaginaire irriguent le
roman : plus elle cherche à savoir, plus cela devient flou. Le
récit prend son sens avec la dernière version de la mort
de Cook. C'est un roman très psychanalytique ce qui fait
écho au parcours de l'auteure. C'est également très
symbolique. À la fin, Elizabeth cherche à donner un sens
face à l'absurdité de la mort de son mari. J'ouvre aux trois
quarts, car c'est assez lourd et très mélancolique. Je le
conseillerais, mais pas à quelqu'un qui a le moral en berne...
Danièle entreet
J'ai adoré le début qui commence au futur, de manière
non conventionnelle ("Il
s'attendra à une table vide à son retour, se dit-elle. Il
apportera dans la maison des valises et des sacs remplis de journaux,
de croquis et de cartes."). Peu à peu, je me suis
dit que tout était contenu en germe dans ce début, tout
ce qu'elle fait est dans l'attente d'un retour futur de son mari :
elle est à son écoute quand il est là, et même
quand il n'est pas là. Elle fait tout en fonction de son mari,
de sa carrière. Il s'attendra à ça, donc elle le
fait, spécialement en matière d'éducation des garçons,
promis au même destin que leur père.
Mais ce livre va au-delà de la question de la condition féminine.
Il y a également la question de la mort et de la souffrance. Ce
qui m'a touchée, dans ce roman, est que cette femme ne sait comment
partager avec lui sa souffrance la perte de tant d'enfants,
et particulièrement de sa fille et qu'elle ne peut
pas faire valoir sa souffrance individuelle, face au contact avec la mort
vécue par son mari lors de ses voyages : mort des marins sous
ses ordres, bataille contre les éléments et contre les maladies.
J'ai aimé cependant l'élasticité de leurs relations,
tantôt en phase, tantôt complètement déphasées,
en tout cas du point de vue de la femme. Car lui a une vision très
linéaire de leurs relations, c'est lui qui trace leur route en
fonction de ses besoins à lui. Chez elle, tout est ambivalent,
et soumis à une analyse constante, très finement menée.
La troisième partie est complètement différente.
Elizabeth a l'intuition d'un concours de circonstances dramatiques autour
de la mort de son mari, mais l'auteure a du mal à gérer
le suspense. Elle intercale trop d'événements plus ou moins
intéressants qui, à mon avis, font traîner le roman
en longueur, comme ses relations avec Hugh Palliser ou Isaac. La fin du
capitaine Cook, sa descente dans la folie, m'a semblé excessive.
Et le fait qu'il ait été mangé morceau par morceau,
est décrit à un moment où la curiosité est
émoussée, car on savait déjà que ses "restes"
avaient été retrouvés. L'horreur m'a donc moins touchée.
J'ouvre entre moitié et trois quarts.
Rozenn
J'ai lu jusqu'au moment où on sait qu'il va repartir. C'est agréable
à lire. Lorsque j'ai compris qu'il s'agissait de personnages réels,
je me suis demandé dans la tête de qui j'aimais entrer. Cette
femme m'a agacée. Même si elle est touchante de par sa souffrance.
En vous entendant parler de la fin, cela me ne me donne pas envie de poursuivre.
Fanny
J'ai beaucoup aimé ce livre. Cela faisait longtemps que je n'avais
pas eu un tel plaisir à la lecture, que ce soit un roman en costume
ou non
J'ai été touchée par cette femme ; c'est
une idée très riche de prendre son point de vue. J'ai été
surprise par sa culture, sa capacité à s'affirmer par rapport
à son mari, par rapport à la religion. J'ai été
touchée par l'histoire d'amour avec Hugh Palliser. Ça ne
m'a pas dérangée que ce soit des personnages réels.
La fin m'a beaucoup plu, surtout la toute fin, je ne l'avais pas vue venir.
Ça donne une autre dimension au roman. J'ouvre en grand.
Lisa
Je n'ai pas encore fini le livre, je vais le finir. C'est un peu
long et les longueurs sont très longues...
C'est long mais c'est plutôt bon ! J'ai eu du mal à rentrer
dedans au début, j'ai eu du mal à m'intéresser. J'avais
du mal avec la chronologie aussi, il y avait pas mal d'allers-retours
dans le temps : une fois il y a un bébé qui est mort, deux
pages plus tard il est vivant. Puis je suis rentrée dans le quotidien
de cette femme, ses angoisses, ses attentes. J'aime beaucoup aussi la
description de cette époque : comment vivaient les gens en
Angleterre. Ce n'est pas des longues descriptions pénibles, mais
on s'en rend compte au détour de certains passages ; je pense
à tous les passages liés à la santé en général :
faire attention à la moindre coupure, les dents de sa mère...
Fanny
Les dents de sa mer...
Lisa
Sur l'écriture, rien d'exceptionnel, ça se lit bien.
J'ajoute que le fait d'avoir pris le point de vue de la femme était
une ficelle féministe un peu grosse. Mais au fil de la lecture,
j'ai trouvé ça intéressant, car cela permet d'aborder
d'autres thèmes. J'en suis à la moitié, donc mon
avis peut encore changer : pour l'instant j'ouvre à la moitié
en raison des longueurs.
Annick A
Ce livre ne m'a pas passionnée. Il y a beaucoup de longueurs, notamment
les monologues intérieurs d'Elizabeth. Cependant j'ai été
très intéressée par l'approche historique des grandes
découvertes de l'époque, les débuts de la colonisation
et l'approche scientifique, la cartographie, la vie sur le bateaux, les
problèmes de santé, le scorbut, l'importance de l'alimentation,
la discipline, les relations avec les insulaires vu du point de vue colonisateur.
Il y a de très beaux passages sur le rapport à la musique
lors de la rencontre avec Hartland qui permet à Elizabeth d'apprivoiser
la douleur de la perte de Nat : "Quand
on vit avec la musique, on a une belle vie. Même si elle est courte.
Nat n'a jamais été seul, il n'a jamais été
perdu. Il avait toujours la musique dans sa tête. Même au
moment de sa mort. Il n'a pas été abandonné. Il était
empli du plus beau de ce qu'il connaissait, emportée par la seule
chose qui peut apporter une délivrance." (p. 365
ou, selon l'édition, 367)
Le passage sur la mort de Cook est particulièrement réussi.
Sa réflexion intérieure sur le don et le contre-don l'amènera
à se faire tuer et manger, don ultime qui lui donnera, pense-t-il,
le pouvoir absolu sur l'île Hawaï et ses habitants : "Il
est certain qu'un cadeau d'une valeur inestimable situe le bénéficiaire
bien au-dessus du donateur. En essayant d'adapter mon opération
secrète de réflexion qui consiste à procéder
à un renversement complet, je m'aperçois que le don est
aussi un attentat, une tentative de placer le bénéficiaire
sur le pouvoir du donateur" (p. 463
ou 465)
Denis
J'ai eu beaucoup de plaisir à lire le livre. J'ai été
très intéressé par le capitaine Cook. Il y a aussi
la psychologie d'une âme féminine domestique...
Protestations et promesse de demander des comptes après quant
à cette expression
Denis
Le livre présente à la fois une dimension aventureuse, par
les explorations du capitaine Cook, et la vie d'une famille anglaise,
ni noble ni bourgeoise, du XVIIIe siècle. Le tout vu par les yeux
d'une femme, ce que je trouve toujours intéressant. Elle est bien
obligée de jouer la femme au foyer, mais aussi l'assistante scientifique
de son capitaine de mari qui ne sait pas bien écrire et fait des
fautes de langage.
Ayant toujours aimé les récits d'aventures, notamment sur
les océans, je me suis un peu documenté sur Cook. J'ignorais
tout de lui ce n'est pas étonnant, après tout
c'est un Anglais et j'ai été éduqué en France.
J'avais lu Bougainville, entre autres sur Tahiti, et c'est amusant de
comparer avec ce qu'en dit Cook. L'un comme l'autre sont d'excellents
observateurs des sociétés qu'ils rencontrent.
J'ai beaucoup apprécié la description de la Royal Society
et des savants que Cook est obligé d'emmener à son bord
(et qu'il aimerait parfois jeter à la mer). Mais ils sont nécessaires
pour dessiner, peindre, récolter des échantillons de végétaux,
etc.
A travers ses journaux, Cook apparaît comme un passionné
de l'exploration et de la rencontre d'autres sociétés. Il
s'avance sans peur vers les "naturels" armés de lances
et massues, va les serrer dans ses bras en signe d'amitié, etc.
Il décrit tout cela sans lyrisme, très objectivement, et
sans jamais perdre de vue l'objectif de sa mission : reconnaître
les terres rencontrées, les cartographier, etc. (voir le début
du 2e voyage, où elle est explicitée).
Concernant la vie de famille, le livre est assez larmoyant. Il faut dire
que la "pauvre Elizabeth" en voit de dures, notamment la mort
de tous ses enfants les uns après les autres, à commencer
par sa fille tant désirée. Mais elle encaisse. Tout cela
est très mélancolique, mais j'ai néanmoins lu avec
grand intérêt. C'est bien écrit, bien observé,
même si pas toujours plausible. Par ailleurs, j'observe que tous
les personnages sont "gentils".
Plusieurs
Ah bon.
Denis entreet
Ce ne sont pas les hommes qui veulent du mal à cette famille, c'est
le Destin.
Le récit "domestique" me fait penser à ces peintures
hollandaises d'un intérieur rustique, assez chaleureux, alors que
l'on voit par une fenêtre étroite, au loin sur la mer, un
navire toutes voiles dehors.
Sur la question d'un style hollandais d'écriture et de narration,
qui serait efficace, direct, je fais le rapprochement avec les récits
de Lieve
Joris (pas des romans) sur
l'Afrique (et aussi en Syrie dans les années 90 : Les
portes de Damas, un livre très éclairant). C'est
une Belge qui écrit en flamand.
J'ouvre entre trois quarts et entier.
Françoise
J'ai beaucoup aimé ce livre, je l'ai presque
dévoré.
J'ai trouvé que c'était un superbe portrait de femme.
Cook, je ne connaissais pas vraiment, pour moi ça évoquait
les boîtes de maquereaux au vin blanc que j'adore
du Capitaine Cook.
De plus j'ai été surprise qu'il s'appelle James et non Thomas :
renseignements pris, Thomas c'est l'agence de voyages !
J'ai été intéressée par le destin et la vie
de cette femme, emblématique de ce que vivaient ses semblables
à cette époque : solitude, grossesses à répétition,
mortalité infantile. Une femme forte qui en a vu de toutes les
couleurs. Elle apprend la mort de son mari deux ans après sa disparition,
pour nous ça paraît incroyable.
J'ai été émue par les propos du professeur de musique
de Nat au moment de sa mort. Il semble qu'il s'agisse d'un mariage d'amour ;
quand ils se retrouvent c'est assez fusionnel ; mais elle ne connaît
qu'un aspect de son mari, elle découvre que, sur son bateau, il
n'est pas l'homme qu'elle croyait. L'écriture est efficace. L'auteure
arrive à nous restituer une femme avec un langage moderne. J'ouvre
en grand et je lirais volontiers un autre livre de l'auteure.
Catherine
J'ai pris beaucoup de plaisir. J'ai été très touchée
par ce personnage féminin. Elle a une très forte personnalité,
elle met les prêtres à la porte, elle éconduit les
membres de l'amirauté. J'ai été intéressée
par les thèmes abordés : le deuil, la séparation.
Son mari est perpétuellement absent, ils ont des difficultés
à se retrouver quand il revient. Les enfants sont bien décrits,
surtout Nat. Le thème de la musique est magnifique. Elle a une
vie tragique, c'est vrai, mais elle arrive à s'en sortir. J'ai
aimé le côté scientifique du livre : la découverte,
la cartographie
La fin est très psychanalytique. C'est très
symbolique, le côté sacrificiel. Je l'ouvre aux trois quarts,
j'ai trouvé les longueurs. J'ai très envie d'en lire d'autres.
Annick L
Si j'avais eu envie de lire une biographie de Thomas Cook
Tout le monde
Thomas Cook ? !!!
Annick
... bref je l'aurais fait, le choix est large. Or j'aime le parti pris
qu'elle a adopté : se placer du côté de sa femme,
ce personnage de l'ombre dont il ne reste qu'une vieille photo peu flatteuse.
Elle adopte un point de vue plutôt distancié, à la
troisième personne le plus souvent, sauf dans les lettres qu'elle
écrit aux uns et aux autres. Mais elle sait nous faire partager
ses aspirations (à une relation de complicité et de partage),
son rêve d'une vraie vie de famille, sa solitude, ses colères
face aux drames qui l'ont frappée (tous ses enfants, les six, sont
morts), valorisant son courage et sa dignité. Au-delà du
personnage qu'elle invente, elle dénonce aussi la condition des
femmes à cette époque, leur assignation au rôle de
mère et d'épouse. Il y a deux ou trois très beaux
passages sur ce thème : "la
seule chose qu'il reste à faire c'est de céder, comme l'herbe
que l'on foule aux pieds, pour mieux se redresser ensuite".
Et sur la douleur terrible que représente la mort d'un enfant (une
épreuve que l'auteure a elle-même traversée), il y
a deux scènes magnifiques, avec le professeur de musique, seule
à même de toucher au plus intime, au-delà des mots.
J'ai également bien aimé le parti-pris qui consiste à
nous montrer James Cook sous une autre facette, loin de la représentation
officielle, comme un homme plein de contradictions, qui doit en plus se
défendre constamment face à ses commanditaires, aux autres
savants... La quête du mystère de sa mort dévoré
par les indigènes est d'ailleurs le fil rouge du récit,
jusqu'à inventer un journal de bord personnel de l'explorateur.
Et la romancière a bien du talent pour évoquer cette société
anglaise du 18e siècle totalement figée dans ses castes
et ses préjugés. Anna Enquist en "profite" pour
dénoncer cette arrogance, celle des colonisateurs persuadés
qu'ils apportent LA civilisation partout dans le monde. James Cook lui-même
se laisse emporter par ce vertige du démiurge, découvreur
de terres vierges qu'il va cartographier et "nommer". Au point
d'en devenir fou ! Un voyage dans le temps et dans l'espace qui m'a
beaucoup plu. Mais le récit adopte un rythme très lent,
trop lent par moments et je me suis parfois ennuyée. Je ne l'ouvre
donc qu'aux ¾. J'avais lu Quatuor,
très différent.
Claire
Je partais avec un très bon a priori lié aux impressions
élogieuses que nous avaient formulées Nathalie et Annick
pour cette auteure. J'ai ressenti très rapidement une gêne
concernant l'aspect historique, comme toi Monique : le langage, la
psychologie projetée et notamment les monologues intérieurs,
les dialogues inventés, je n'y crois pas. Cette gêne ne m'a
pas quittée. La mort de Cooke à la première personne
confine au ridicule pour moi (p. 472).
Monique
Mais j'ai aimé le livre.
Claire entre
et
Plusieurs d'entre vous ont remarqué la mention des enfants (fille
et garçon) qui vont à l'école en 1775, l'instruction
de l'héroïne alors qu'elle vient d'un milieu pauvre. Comment
peut-on marcher ! J'ai eu un intérêt fugitif concernant
les innovations de James Cook ayant notamment trait à la santé.
Au centre du livre, la vie d'Elizabeth Cook, la femme de l'explorateur,
a été pour moi d'un inintérêt constant. J'ouvre
à peine ¼ pour ce qui a été un pensum.
Comme c'est l'écriture qui m'a fait cet effet, alors que les thèmes
que vous avez évoqués sont intéressants, j'ai emprunté
ses autres livres pour voir si le même décrochage avait
lieu aussi vite : j'ai remarqué, comme toi Danièle, que
Le Retour commence très fort avec deux phrases au futur,
et dans d'autres livres ça commence aussi sur des chapeaux de roue.
Première phrase du roman Le chef-d'uvre :
"Les poissons rouges
ont englouti leur progéniture". Encore mieux dans
Le Secret :
"Le piano à queue,
suspendu dans l'air, se détachait, telle une côtelette grillée".
Formidable, non ? Mais la page d'après, j'ai déjà
abandonné le livre... l'écriture me tombe des mains.
Manuel
Ça a été un pensum pour moi aussi. Le personnage
raconte une non-rencontre. Elle n'a jamais rencontré son mari !
J'ai trouvé ça inintéressant. C'est égocentré.
Quand elle pourrait aider quelqu'un, elle ne le fait pas. Je n'avais qu'une
hâte, lire l'histoire de Thomas Cooke.
Tout le monde
James !
Manuel
Il a une vie intéressante. Il vient de la paysannerie. Un moment,
on a son journal, puis elle se réapproprie l'histoire de son mari.
Claire
Que s'est-il passé, tu m'as dit que tu adorais !
Manuel
Je n'avais lu que 50 pages
Cette histoire d'iceberg était
passionnante. La démarche scientifique est intéressante.
Elle, c'est sa petite histoire. J'ouvre un quart.
Nathalie (qui a proposé
le livre)
Ce livre fait partie des livres que j'ai l'habitude de ne pas terminer
à la fin (pour le plaisir de laisser les portes de l'imaginaire
ouvertes) ! C'est donc la deuxième fois que je l'ai lu, mais
en m'imposant de le terminer et de clôturer mon voyage. Comme c'est
le premier livre que je propose, accepté par le groupe, j'ai un
peu peur d'entendre vos réactions, d'autant plus que ma deuxième
lecture est bien plus critique et m'a fait ressentir des manques et des
regrets. Je vais donc essayer d'être simple.
J'ai aimé apprendre un tas de choses : la façon dont
les expéditions étaient conçues, les querelles sur
les choix éditoriaux, la transcription des rapports de Cook, la
vision (partagée) qu'il avait de son rôle auprès des
peuples qu'il rencontrait, celle d'une responsabilité à
honorer, le rôle primordial de la montre à bord du bateau,
l'inscription des noms des enfants sur les listes de bord avant même
qu'ils aient l'âge d'être enrôlés..., la présence
foisonnante des animaux, le combat permanent pour lutter contre le scorbut
et les vols.
Le roman est composé de phrases fortes, parfois proches de l'aphorisme.
J'ai aimé les descriptions très fortes et vivantes qui restent
ancrées dans l'il longtemps après que le roman est
refermé. Par exemple celle de la maison et des points de vue selon
qui se tient dans la pièce (p. 125).
J'ai trouvé très important le rôle de la table centrale.
Elle est le symbole du pouvoir : une table lisse, féminine
ou envahie par l'homme, table des larmes, table de la rencontre de deux
peaux, larmes et poils mélangés, symbole de la vie qui passe,
de ses strates, des souffrances.
Il y a aussi des merveilles de passages comme par exemple p. 336
"l'arrivée de
la mort qui provoquait des incertitudes et des inquiétudes, était
peut-être aussi ce qui incitait à continuer à poser
des questions sur le lieu où se trouvait quelque chose ou quelqu'un".
Mes reproches portent sur la longueur du roman (un étirement à
un moment pénible), à la disparition brutale d'un personnage-clef
(Palliser) que j'ai eu du mal à comprendre, à la raison
artificielle de son éloignement vis-à-vis du personnage
féminin, au silence pesant sur la sexualité des personnages,
puisque la narration nous parle de tant d'autres choses et qu'on aurait
pu avoir une réflexion fictive sur les désirs et les manques
d'une femme laissée à elle-même pendant des années
et qui semble accepter cet homme quand il revient comme si tout cela était
complètement naturel.
La force du roman est également dans cette voix très moderne
qui vient se plaquer sur une époque très ancienne et mal
connue.
Quoi qu'il en soit, je l'ouvre en grand.
Françoise
(10 jours plus tard)
J'ai lu Quatuor,
puisque Le
Retour m'avait donné envie de lire un autre livre.
Je suis déçue par rapport au Retour, c'est plus laborieux,
l'épisode "policier" non seulement tombe comme un cheveu
sur la soupe, mais son invraisemblance décrédibilise le
reste. On a l'impression que l'auteure ne savait pas comment terminer
son récit.
DOCUMENTATION
- Parcours de l'auteure
- Ses publications
- Presse imprimée, audio, vidéo concernant
Le Retour et son auteure
- James Cook, l'un des trois grands explorateurs
LE PARCOURS DE
L'AUTEURE
- Née en 1945 à Amsterdam. Son père
est professeur de physique.
- Études de piano au conservatoire et études de psychologie
clinique.
- À partir de 1976, elle mène une double carrière
de pianiste concertiste et de psychanalyste (elle a longtemps exercé
comme thérapeute en milieu hospitalier). Elle-même fait le
lien entre la psychanalyse et la poésie : dans les deux, dit-elle,
il s'agit de trouver un équilibre entre l'analyse et les sentiments.
Elle raconte comme l'écriture a commencé (et continué) :
"Je n'avais jamais pensé
écrire. J'étais pianiste. Mais j'ai dû refermer
mon piano par manque de temps et parce qu'il m'était impossible
de maintenir mon niveau technique - à l'époque, j'avais
deux jeunes enfants et j'étais membre de l'Institut néerlandais
de psychanalyse. Cela m'a tellement déprimée que, la nuit,
j'étais incapable de dormir. Alors je me suis mise à griffonner.
Des mots qui ressemblaient à de la poésie. Et qui ont
trouvé un éditeur
Aujourd'hui, j'ai repris la musique
et ces trois activités écriture, psychanalyse,
piano se nourrissent l'une de l'autre. Toutes reposent sur
l'art de mettre du sens sur ce qu'on entend. Évidemment, la musique
(rythmes, consonances
) influence ma poésie. Mais ma prose
aussi en est saturée. J'ai construit plusieurs romans selon la
structure d'uvres musicales. Quant à la psychanalyse, elle
m'aide à donner corps à mes personnages, à leur
forger un passé crédible. Mais il arrive qu'elle me lasse
un peu. Je laisse alors mes créatures agir à leur guise
même si c'est contraire à leur personnalité."
(entretien avec Florence Noiville, Le
Monde, 24 mai 2018)
Elle abandonne le piano en 1987 pour se consacrer à
l'écriture et publie un premier recueil de poésie en 1991.
Ce n'est qu'en 1994, à 49 ans, qu'elle publie son premier roman
traduit en France,
Le chef-d'uvre.
Elle a deux enfants avec le violoncelliste suédois
Bengt Widlund. En 2001, sa fille meurt accidentellement : la perte de
l'enfant est un des thèmes de Quatuor,
où les personnages principaux ont perdu leurs deux fils dans un
accident de voiture ; ce roman évoque la manière dont
chacun des deux vit le deuil, ainsi que l'effet qu'un tel drame provoque
dans leurs relations amicales et professionnelles. Le
Retour est dédié à Wouter, fils de Anna Enquist.
- La musique classique traverse ses romans. Le
secret raconte l'histoire d'une pianiste qui a vu sa carrière
s'arrêter brutalement en raison d'une maladie ; des années
plus tard, elle se remet au piano et, sur fond du Concerto italien de
Bach, affronte à nouveau son passé : "Dans la musique,
il n'est pas question de guerre. La musique est au dessus de tout".
Contrepoint
évoque la relecture d'une vie au fur et à mesure que la
narratrice apprend les Variations Goldberg. Quatuor
a pour personnages principaux quatre amis musiciens et leur vieux professeur,
ancien virtuose désormais à la retraite : le quatuor
interprète, au fil du roman, des pièces de Dvorák,
Mozart et Schubert.
- Le passage du temps est un autre thème récurrent : les
héroïnes de Contrepoint
et Le
secret partent à la rencontre de leur passé, entre
affrontement et recherche de paix. Le vieux professeur de Quatuor
regrette sa gloire passée et s'emmure chez lui, écrasé
par une peur à l'encontre du monde extérieur et de toute
nouveauté.
"La grande question, dans tous mes livres, consiste
à savoir comment on remonte la pente après un coup dur
du destin, comment on repense sa vie après un deuil [Le
Retour, Contrepoint]
ou une enfance difficile (Le
chef-d'uvre, Le
Secret). Mon prochain livre (Want
de avond, "Parce que la nuit", à paraître
en juin 2018 aux Pays-Bas) en est l'illustration. C'est en quelque sorte
la suite de Quatuor
(2016). J'essaie de voir si, entre les quatre personnes, l'amitié
est "réparable", si la musique peut les aider, sinon
à se "soigner", du moins à se relever. Car la
pratique musicale concrète travailler, répéter,
jouer suppose d'être entièrement absorbé"
(entretien avec Florence Noiville, Le
Monde, 24 mai 2018).
Elle a été poète officiel de la
ville d'Amsterdam, ville près de laquelle elle vit et travaille
encore aujourd'hui.
"- Vous avez occupé la fonction de "poète
officiel" d'Amsterdam. Dans quelle mesure votre uvre est-elle
représentative de la littérature néerlandophone
?
- Quand on est poète de la ville, comme je l'ai été
pendant deux ans, en 2014 et 2015, on doit composer un poème
chaque mois à propos d'un événement ou d'un lieu
qui la concerne. Par exemple, j'ai écrit des vers que vous trouverez
sur des bancs près des gares de la nouvelle ligne de métro.
C'était très amusant à faire.
Je ne pense pas que mon travail soit typiquement néerlandais,
sauf peut-être en cela : j'aime écrire de façon
concrète et concise. J'ai été influencée
par des auteurs comme M.
Vasalis [1909-1998], Rutger
Kopland [1934-2012] ou Eva
Gerlach, des écrivains qui privilégient la simplicité,
la clarté. De façon générale, aux Pays-Bas,
on aime l'efficacité, pas les textes fleuves. Brièveté,
modestie et sens du détail sont les trois piliers de notre littérature."
Elle enregistre des poèmes avec le pianiste Ivo
Jansen (6 albums parus). On peut écouter
Anna Enquist lire un poème (en néerlandais), ce
qui permet de découvrir la musicalité de sa langue et de
sa voix.
PUBLICATIONS
Elle a publié d'abord des recueils de poèmes, non publiés
en France. Quelques poèmes traduits ont
paru dans la revue Septentrion
(traitant des arts, des lettres et de la culture en Flandre et aux Pays-Bas)
et dans deux publications consacrées aux poètes néerlandais
: l'anthologie
Le Verre est un liquide lent (Farrago, 2003) et la revue
Europe
(n° 909-910, 2005).
Neuf romans traduits et publiés
chez Actes Sud
- 1994 (aux Pays-Bas) :
Le chef-d'uvre, trad. Nadine Stabile, 1999 (en France)
- 1997 : Le
Secret, trad. Micheline Goche, 2001) ; Babel,
2003
- 1999 : La
Blessure, trad. Isabelle Rosselin, 2005, dix nouvelles ;
Babel,
2007
- 2002 : Les
Porteurs de glace, trad. Micheline Goche, 2003 ;
Babel, 2007
- 2003 : Le
saut, trad. Annie Kroon, 2006
- 2005 : Le
Retour, trad. Isabelle Rosselin, 2007 ; Babel,
2009
- 2008 : Contrepoint,
trad. Isabelle Rosselin, 2010 ; Babel,
2014
- 2011 : Les
Endormeurs, trad. Arlette Ounanian, 2014 ; Babel,
2016
- 2014 : Quatuor,
trad. Emmanuelle Tardif, 2016 ; Babel,
2017
PRESSE
Sur Le Retour que nous lisons :
- "Anna
Enquist : le vaste monde au microscope", Nils C. Ahl, Le Monde,
26 avril 2007
- "Elisabeth
Cook, épouse de James", Rose-Marie Pagnard, Le Temps,
17 mars 2007 (quotidien suisse)
- "Entretien
- Anna Enquist et la force du quotidien", Caroline Montpetit,
Le Devoir, 10 novembre 2007 (quotidien québecois)
- "Le
miroir secret de l'histoire: roman historique et drame familial dans l'oeuvre
d'Anna Enquist", Dorian Cumps, Septentrion, n° 36/1,
2007 (revue spécialisée dans la littérature néerlandaise)
- "La
société londonienne du XVIIIème dans le regard d'un
couple", Jacques Guilhaumou, Revolution Française.net,
septembre 2010 (article d'historien).
Des entretiens :
- Anna
Enquist, écrivaine : Parfois je suis la caméra, parfois
je suis dans le cur des personnages", propos recueillis
par Christine Ferniot, Télérama, 10 avril 2016
- Anna Enquist : "Aux Pays-Bas,
on aime la brièveté et le sens du détail",
propos recueillis par Florence Noiville, Le Monde, 24 mai 2018
- Vidéo : Anna
Enquist dialogue avec Florence Noiville, Comédie du livre,
26 mai 2018
Et replaçons Anna Enquist dans le contexte
de la littérature néerlandaise dont nous ne connaissons
pas grand chose : "Pays-Bas,
Belgique : haut la littérature !", Florence Noiville,
Le Monde, 23 mai 2018
JAMES COOK, L'UN DES
TROIS GRANDS EXPLORATEURS
- En 1766, Louis-Antoine de
Bougainville quitte le port de Brest pour un voyage autour du monde
à bord de la frégate La Boudeuse.
- En 1768, James Cook part à la découverte
du Pacifique à bord de LEndeavour.
- En 1785, Jean-François de La Pérouse
quitte à son tour le port de Brest aux commandes de La Boussole
en direction du Pacifique.
Sur chacun de ces bâtiments, est constituée une équipe
de scientifiques ayant tous la charge duvrer dans leurs domaines
de compétences respectifs :
- Philibert
de Commerson, naturaliste, accompagne Bougainville
- Sydney Parkinson
et William Hodges,
peintres, accompagnent Cook
- Prévost
le jeune, dessinateur de botanique, assiste lexpédition
La Pérouse.
James Cook
(né en 1728, mort en 1779à 50 ans)
Après son service dans la marine marchande
britannique, il intègre en 1755 la marine royale britannique
au cours de la guerre de Sept Ans. Pendant le siège de Québec,
il se consacre à la cartographie de lembouchure du
fleuve Saint-Laurent, ce qui permet au général James
Wolfe de mener une attaque décisive.
|
|
Le jeune James Cook attire ainsi lattention
de lAmirauté et de la Royal Society à un instant
crucial de sa carrière personnelle et de la direction des
expéditions britanniques outre-mer.
Il est alors nommé commandant de L'Endeavour pour
la première de ses trois expéditions dans le Pacifique,
en 1766.
Il s'ensuit deux autres expéditions établissant les
premières cartes précises de nombreuses îles
et côtes. Il est le premier :
- à débarquer sur la côte Est de lAustralie,
en Nouvelle-Calédonie, aux îles Sandwich du Sud et
à Hawaï
- à faire le tour de l'Antarctique et à cartographier
Terre-Neuve et la Nouvelle-Zélande.
Cook meurt à Hawaï en
1779 durant une querelle contre des indigènes, alors quil
commande sa troisième expédition en quête du
passage du Nord-Ouest.
|
|
Itinéraires
des voyages du capitaine James Cook.
Le premier voyage est en rouge, le deuxième
en vert et le troisième en
bleu.
La route de l'équipage de Cook après sa mort est représentée
par une ligne bleue en pointillés. |
Films ou documentaires sur James Cook
(en ligne) :
- Sur Arte : une mini-série australo-allemande (4 ×
90 min), Capitaine James Cook, de Laurence Gordon Clark, 1987 :
épisode 1
(où on voit l'entrevue entre Cook, sa femme et le roi narrée
dans le roman), épisode
2, épisode
3, épisode 4
- Sur Arte : "James
Cook, explorateur du Pacifique", de Wayne Fimeri, une sorte d'enquête
guidée par Vanessa Collingridge, auteure d'une solide biographie
du voyageur, 2007 (1h41)
- Sur Planète+ Thalassa : "James
Cook, La naissance dun explorateur", BBC, 2016 (59 min).
À la radio
- France Inter : 2000
ans d'histoire de Patrice Gélinet avec Robert Kopp, 3 décembre
2004 (26 min)
- France Culture : "Capitaine
James Cook : un mousse devenu explorateur", La marche des sciences
d'Aurélie Luneau, avec Philippe Laudenbach, Thierry Wirth et Jean-Michel
Barrault à loccasion de lexposition "James
Cook et la découverte du Pacifique" présentée
au Musée historique de Berne 20 janvier 2011 (57 min)
- Europe 1 :
Au cur de l'histoire de Franck Ferrand avec l'historien Patrick
Villiers, 9 novembre 2015 (50 min)
Journaux des explorateurs
- Denis a trouvé une traduction des principaux extraits du
journal du troisième voyage du Capitaine Cook, avec à la
fin le récit de sa mort en 1779 extrait du journal du Capitaine
King : ICI
- Denis signale que dans Le Voyage autour du monde, Bougainville
raconte leur arrivée à Tahiti en 1768 (un an avant James
Cook), quand ils se voient entourés de "nymphes" dont
la plupart étaient nues, "car les hommes et les vieilles
qui les accompagnaient leur avaient ôté le pagne dont ordinairement
elles senveloppent". Le problème du capitaine est
clairement exposé : "Comment retenir au travail, au milieu
dun spectacle pareil, quatre cents Français, jeunes, marins,
et qui depuis six mois navaient point vu de femmes ?"
(en ligne LÀ)...
Même illustre... on
est peu de chose...
La maison de Cook était là (voir son histoire ici)
|
|
92 Mile End Road, Londres
|
Alors que
James Cook a découvert les Îles Sandwich, il finit
sous la dent de cannibales...
|
Nos
cotes d'amour, de l'enthousiasme au rejet :
à la folie, beaucoup,
moyennement, un peu, pas du tout
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