Virginia Woolf
Une chambre à soi
Nous avons lu ce livre en février
2000. Nous avions lu et lirons :
- en 1987
Mrs Dalloway
- en 1990 La promenade au phare
- en 1993
Orlando
- en 2000, donc, Une
chambre à soi
- l'été 2012 des livres de Virginia Woolf et du groupe
de Bloomsbury
- en 2019 à nouveau Orlando
Odile (de Dijon, s'inquiète à distance, en attente de
nos avis)
Y a-t-il des garçons dans l'assistance ?...
Rozenn
Je croyais qu'on parlait d'Echenoz...
Je l'ai lu il y a très longtemps, environ 20 ans, avant d'avoir
ma chambre à moi, j'en garde un bon souvenir.
Liliane
Je n'ai pas terminé. J'ai du mal avec Virginia Woolf. Sa manière
d'écrire me perd ; je perds le fil ; c'est insupportable ;
je n'arrive pas à faire de lien ; elle se disperse, elle fait
des digressions ; je ne vois pas où elle va. Je me dis c'est
les années 20, avec les différences entre les hommes et
les femmes. Tout ça on connaît par cur. Elle se complaît
dans ce que serait une écriture féminine (Liliane lit
un extrait pour montrer qu'elle se perd). Quelques pages ont plus
de consistance. Elle est dépassée par son sujet, elle ne
sait par quel bout le prendre, elle improvise, ça n'aboutit pas.
J'ai du mal à m'intéresser à ce qu'elle écrit.
Je lui suis redevable d'avoir écrit sur l'indépendance nécessaire
des femmes. Mais elle n'élargit pas, elle reste dans son domaine
de femme privilégiée. C'est assez pénible à
lire.
Jacqueline
J'ai aussi eu du mal. J'ai l'impression d'avoir à faire à
quelque chose de faux, sans savoir pourquoi, comme si je me défendais
de quelque chose. Je suis stupéfaite qu'elle ait écrit cela
en 1930, car il y avait déjà des femmes indépendantes.
Cela me met mal à l'aise. Toutes les critiques que je lui ferais,
elle les fait aussi vis-à-vis d'autres femmes, comme si elle parlait
d'elle.
Liliane
Elle est confuse !
Jacqueline
Oui. Je n'ai pas compris ce que c'était ce livre : c'est présenté
comme une conférence, mais c'est trop long pour en être une.
Elle paraît très savante.
Claire
La traduction de Clara Malraux fait datée. J'ai envie de défendre
ce livre qui a compté dans l'histoire du féminisme :
il a un côté symbolique, étendard d'une revendication
actuelle. Le début est agaçant, petit à petit une
originalité, mais des points discutable, par exemple, Charlotte
Brontë, une femme non libérée, ne pourra épanouir
ses facultés littéraires. C'est une impasse lorsqu'elle
se lance dans la description du masculin et du féminin. Autre impasse
lorsqu'elle parle de l'émotion en tentant d'en dégager les
caractéristiques masculines ou féminines. Cette forme "je
prends un livre sur une étagère
" est une
forme intéressante, mais finalement un artifice. Je me rappelle
qu'on avait lu Mrs Dalloway, La
promenade au phare et Orlando,
hum.
Dervila
J'ai beaucoup aimé et j'ai envie de relire. Pour ce qui est du
féminin et du masculin, elle évoque l'androgynie de l'écriture
(l'idéal de l'écriture). Ce qu'elle dit à l'époque
est acceptable. Elle n'était pas séparatiste. J'ai été
sidérée par la connaissance des femmes qu'elle évoque.
Elle a fondé beaucoup de pensées féministes. Ce qu'elle
dit est pertinent : il y a peu de compositeurs et de peintres par
rapport aux écrivains ; il y a eu beaucoup de mauvais livres
de femme, mais il fallait se tromper pour avancer. Elle parle peu de l'éducation.
Je me rappelle que les femmes françaises n'avaient pas le droit
de vote...
Monique
Je suis mitigée. Je suis fervente de Virginia Wolf. Ce livre m'a
un peu déçue. Je n'ai pas aimé son histoire de fiction.
Un grand thème par chapitre : lieux interdits, phrases écrites
par les hommes, la sur de Shakespeare avec une écriture mordante,
historique de la littérature des femmes - je ne suis pas d'accord
quand elle dit que les femmes n'avaient pas de modèle (Sainte Thérèse
d'Avila, les lais). Le fait que le roman est une forme pour les femmes
est discutable, ainsi que la distinction écriture féminine/écriture
masculine ; elle oppose expression et art ; elle dit que les
hommes devraient développer leur côté féminin
et inversement (rapport à Freud ?). Je ne suis pas d'accord
quand elle réclame la liberté pour écrire.
À la fin, j'en ai marre de la vision matérialiste. Sa vue
est bourgeoise. Car des hommes ont écrit sans temps et argent.
Elle reconnaît qu'elle peut faire des erreurs ; écrivez ce
que vous désirez écrire, est sa conclusion.
Suivent des témoignages personnels
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