Quatrième
de couverture :
Marie-Antoinette : Reine. Autrichienne. Epouse de
Louis XVI. Joua à la bergère. Fut guillotinée ".
Ces mots résument le savoir le plus commun porté par le
nom de Marie-Antoinette : l'évidence de sa culpabilité
ne fait qu'un avec celle de sa beauté. Chantal Thomas ne nous présente
pas ici une biographie de Marie Antoinette, mais à partir des innombrables
pamphlets, l'étude d'un mythe, celui de la reine scélérate,
de l'"architigresse d'Autriche", créé par les
courants misogynes et xénophobes, qui transformèrent une
jeune princesse en une prostituée, une nymphomane, un monstre...
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Chantal Thomas
La Reine scélérate :
Marie-Antoinette dans les pamphlets
Nous avons lu ce livre en mars 2006.
Nous lirons ultérieurement Souvenirs
de la marée basse
en 2019.
Brigitte
J'ai lu avec intérêt le livre de Chantal Thomas. Elle soulève
un problème très intéressant. Je crois le livre bien
documenté ; mais je reste sur ma faim du point de vue de l'analyse
du phénomène qu'elle traite. J'aurais aimé des dégagements
beaucoup plus importants sur les raisons qui conduisent à l'irruption
d'un fantasme collectif, à partir d'un personnage qui a certainement
ses défauts et ses limites, qui est très représentatif
de son milieu, mais qui reste bien en-deçà des crimes qu'on
lui prête. L'auteur évoque la personnalité de Talleyrand,
comme un contrepoint à Marie-Antoinette ; il aurait été
passionnant de mener beaucoup plus loin la comparaison. Quand on entend
ce qui se passe actuellement dans les pays musulmans à propose
des caricatures de Mahomet, on ne peut s'empêcher de penser qu'il
s'agit du même phénomène d'exaltation d'un fantasme
collectif. Quelle est la place de la manipulation dans ces crises d'exaltation
collective ?
Christine
J'ai été intéressée et cela m'a fait plonger
dans la biographie Marie-Antoinette
par Stefan Zweig et peut-être que du coup, je mélange
un peu les deux. Ce qui m'a plu dans cet essai, c'est la vivacité
du ton, le dynamisme et l'ironie. On ne s'ennuie pas, même si c'est
très universitaire comme composition. C'est très documenté,
sur Sade par exemple. On n'écrit plus de pamphlets depuis la guerre
(et Céline). Je n'ai pas pensé aux caricatures de Mahomet.
Mais ces pamphlets ne sont pas écris par le peuple. Qui manipule ?
Les frères du roi, notamment le Comte de Provence qui va attendre
30 ans pour accéder au trône. Les pamphlets d'ailleurs redoublent
à la naissance de l'héritier... J'aime bien les thèmes
choisis : femme et étrangère, deux caractéristiques
qui ont pu être utilisées pour l'exaltation collective et
susciter la haine. Dans la biographie de Zweig, Louis XVI ne fait rien.
Pendant la Révolution, il reste digne et fier, c'est un personnage
émouvant. Marie-Antoinette arrive à 15-16 ans, elle quitte
tout. C'est étonnant par exemple cette maison construite exprès
pour son "passage" où elle se dépouille de tout,
même de sa suivante et meilleure amie. Puis, lors de son voyage
pour arriver à Paris, elle est acclamée. Ce qui a provoqué
le rejet, c'est la construction de Trianon : elle déserte
volontairement la cour et se ligue contre elle. En plus, elle n'est pas
entourée de gens intéressants (Polignac, le Comte d'Artois).
Ce qui est terrifiant, c'est que ces personnes ne sont jamais sorties
de leur milieu, elles n'ont jamais rien vu, n'ont pas voyagé. C'est
émouvant sa mère qui la conseille, l'impuissance de Louis
XVI.
Cependant, cela reste un essai et je n'ai pas le même plaisir qu'à
lire une biographie, je ne retrouve pas le plaisir du roman. Mais ça
m'a donné envie de lire d'autres livres de Chantal Thomas.
Florence
Je n'ai pas trouvé le livre, alors j'ai lu à la place
Les Adieux à la reine, qui est un roman dont la narratrice
est la lectrice de Marie-Antoinette. Elle raconte les événements
des 14, 15 et 16 juillet, depuis Vienne, en 1830, où elle s'est
exilée et est devenue une vieille dame. Cette jeune lectrice va
s'enfuir à vienne avec la famille de Polignac. C'est un bon roman
historique, bien écrit. La narratrice est innocente, ébahie
par la cour, la vie de château et sous le charme de Marie-Antoinette.
C'est un joli roman.
Jacqueline
Je ne l'ai pas fini. J'avais déjà lu La
Vie réelle des petites filles, qui sont des petits récits
étonnants, des histoires d'enfants, des fantasmes de petites filles.
Liliane
C'est un point de vue féministe ?
Jacqueline
Pas ouvertement exprimé. Il apparaît en filigrane. Cela montre
une connaissance de la sexualité des petites filles. C'est très
bien écrit.
Donc, pour La Reine scélérate, au début, j'ai
été séduite par l'introduction, ce qu'elle promet,
rompre avec les images toutes faites, parler de l'imaginaire. Elle a des
phrases merveilleuses... Mais Marie-Antoinette ne m'intéresse pas !
Les pamphlets m'ennuient, Sade aussi et j'en suis restée tout au
début. Les pamphlets ne sont pas écrits par des révolutionnaires
mais par les frères du roi.
Quand a-t-on légiféré sur ce qui se publiait ?
On pouvait publier n'importe quoi à cette époque... Aujourd'hui,
ce ne serait plus possible...
Le problème de la censure est évoqué p. 47 dans
l'édition de poche.
Liliane
J'ai préféré l'introduction à cause de la
nouveauté du propos. Je n'avais pas pris la dimension, l'ampleur
de la cabale, ça m'a stupéfaite. J'ai été
surprise par les pamphlets que j'ai pu lire : c'est d'un tel niveau !
C'est bête et méchant. Comment ont-ils pu avoir cette efficacité
tellement c'est nul ! On aurait besoin d'une réflexion supplémentaire
sur ce thème.
Je n'ai pas toujours été emballée par l'écriture.
Elle fait des raccourcis saisissants. On tourne aussi autour du sujet,
elle donne de petits éclairages sans vraiment de progression. Certaines
phrases m'endorment, je n'étais pas toujours disposée à
la lecture mais le sujet était intéressant.
Katell
J'aime bien Chantal Thomas, elle est éclectique : d'un essai
sur Marie-Antoinette à un roman en passant par une réflexion
subjective et personnelle (Comment
supporter sa liberté). J'avais proposé ce livre
plutôt que Les Adieux à la reine, parce qu'il est
plus original. On a peu l'habitude de lire ces pamphlets et on est estomaqué
par leur violence ! Impossible aujourd'hui d'écrire ne serait-ce
que le 10e de ces horreurs. Souvenez-vous de Bernadette Chirac et de son
sac, chez les Guignols... Ils ont été censurés !
Les livres d'histoire sont intéressants parce qu'ils mettent à
chaque fois en perspective ce que l'on vit à notre époque
par rapport à la violence des rapports sociaux, humains, économiques
des siècles passés... Marie-Antoinette a été
décapitée !
Je suis consciente des limites de l'ouvrage. La construction n'est pas
très bien faite. Chantal Thomas a hésité entre une
vraie démonstration universitaire, rigoureuse, par exemple en exploitant
les thèmes par rapport à la chronologie (est-ce qu'il a
eu des montées en puissance de certaines images ?) ou écrire
un ouvrage plus vulgarisateur. Personnellement, j'aurais été
plus emballée par le premier choix, qui aurait apporté de
la rigueur. Cependant, je pense que c'est un livre qui marque et que l'on
n'oublie pas.
Françoise
Très peu d'intérêt pour moi. Les pamphlets me font
le même effet que la littérature érotique : ennui,
ennui et ennui ; on en a lu un, on les a tous lus, bien que j'admette
que ceux-ci soient particulièrement bien écrits.
A part quelques petits détails historiques noyés dans le
reste, ce livre pourtant court aurait pu être encore réduit
de moitié pour mon goût. On a l'impression que l'auteure
tourne en rond, il n'y a pas de progression dans le récit. C'est
un livre pour les historiens. Cependant, il nous amène à
nous poser des questions sur la liberté d'expression, ce qu'elle
était au XVIIIe et ce qu'elle est maintenant ; on croit avoir
fait des progrès, mais ces pamphlets n'auraient aucune chance d'être
publiés de nos jours. Les Guignols c'est du pipi de chat à
côté ! Quand on pense en effet qu'ils se sont fait taper
sur les doigts à cause du sac à main de Bernadette
ça laisse rêveur. Pour cette raison, je l'ouvre au quart.
Claire
Le début est brillantissime, ces images de l'enfance... Son projet
paraît très intéressant. Au passage on a l'adoration
de Louis II de Bavière, qui à chaque fois qu'il passait
devant le buste de Marie-Antoinette, lui caressait la joue... incroyable.
Ce qui m'a plu, c'est l'extravagance de cette époque. Les coiffures
qui obligeaient les femmes à voyager à genoux ! J'ai
eu envie de lire les libelles
Claire nous lit d'une voix suave des morceaux choisis et pas piqués
des vers...
La Thomas, elle a un style et les pamphlets en ont aussi... je me suis
régalée. Mais lorsque je suis revenue au livre lui-même,
j'ai ressenti la même chose : on tourne en rond. Je pense que
c'était une erreur de choisir ce livre. Quel est l'enjeu littéraire
à partir de toutes ces connaissances historiques ? J'ai trouvé
cela bien documenté : il y a de quoi mettre cela au service
de la littérature. Mais le projet proprement littéraire
reste à faire, souvenons-nous du Procès
des étoiles...
Jean-Pierre (des Alpes)
La règle du jeu à Voix au chapitre, c'est de raconter son
voyage avec le livre : je dirai déjà qu'il n'est pas
achevé. C'est un voyage d'exigenc : d'où l'intérêt
et le mérite de ce choix-là plutôt que des Adieux
à la Reine. Et puis il en appelle aussitôt d'autres,
plus généraux, plus historiques aussi comme Penser
la révolution française, par exemple, de François
Furet que cite, justement, Chantal Thomas.
La règle dit encore : exprimer, analyser ses réactions
entièrement subjectives... Goûtant peu les pavés et
bien moins les romans que les essais, La Reine scélérate
m'enchante. D'autant plus qu'il y est question, au fond, d'identité.
Le malheur de Marie, c'est de s'être imaginée - que
la chose ait été consciente ou non est un autre débat,
bien improbable - qu'il pouvait lui suffire d'être elle, tout
simplement. À n'avoir pas reconnu assez la nécessité
de confection d'un Moi social à l'abri duquel, sans doute aurait
pu subsister et s'étayer l'autre, la rumeur façonne peu
à peu le double d'Antoinette ; et il n'est pas anodin que
la thématique majoritaire des pamphlets, c'est tout de même
celle du sexe. Ni plaidoyer, ni réquisitoire, ni livre blanc non
plus, La Reine scélérate réussit plutôt
bien à mon sens à être autre chose - ou plutôt
à être autrement : un peu un livre-hologramme. Historien,
psychanalyste ou autre, j'ai l'impression que personne n'y perd son latin
en lisant avec son propre filtre. Et l'écriture est forte. Sur
le thème, comme lorsqu'elle choisit de s'en évader (un dénouement
inconnu, p. 108-109). On pourrait citer quantité d'autres
exemples, de ces pages élégantes et souvent profondes. Vu
par Chantal Thomas, le destin de Marie-Antoinette illustre en somme - cruellement -
ce que dit Proust de Swann au tout début de la Recherche :
"Nous ne sommes pas
un tout matériellement constitué, identique pour tout le
monde et dont chacun n'a qu'à aller prendre connaissance comme
d'un cahier des charges ou d'un testament ; notre personnalité
sociale est une création de la pensée des autres."
Yolaine(du
groupe breton dont les avis suivent)
Ce que j'ai aimé :
- L'originalité du sujet qui nous fait découvrir des
documents d'archives ahurissants, "hallucinatoires" ainsi que
les qualifie Chantal Thomas.
- L'intérêt historique : même si l'étude
de la période révolutionnaire est vue ici par le petit bout
de la lorgnette, on est plongé de façon efficace dans l'horreur
glauque de l'époque révolutionnaire. Sans prendre parti,
l'auteur retrace le contexte historique et nous donne de multiples éléments
pour distinguer "le mythe de la reine diabolique" de la personnalité
réelle de Marie-Antoinette, "ni catin ni sainte",
mais dont le charme et la "légèreté" ne
peuvent nous laisser indifférents.
- La finesse de l'analyse, qui dévoile les mécanismes
de destruction mis en uvre dans la "vocation meurtrière"
des pamphlets, et met en parallèle "la conduite d'aveuglement"
de la reine.
- La participation féministe de l'auteur à l'histoire
des femmes : "Marie-Antoinette
est un extraordinaire révélateur des haines et des peurs
engendrées par le continent
noir du féminin"
- Le style et le sens de la formule "Talleyrand
travaille avec le temps. Marie-Antoinette, au contraire, correspond à
son arrêt sur une image fixe".
Ce que j'ai moins aimé : le texte des pamphlets, que je n'ai
pas réussi à lire jusqu'au bout.
Lil
Mythe, pamphlets, leur fonctionnement, leur implication dans l'aggravation
de l'image de Marie-Antoinette jusqu'à la conduire à l'échafaud...
certes, tout ceci est très intéressant, mais je ne suis
pas lectrice : misogynie et xénophobie ressassées à
la sauce pamphlétaire me gavent très vite... Beurk...
Je n'ai lu qu'un pamphlet...
Je me garderai donc de donner une appréciation sur cet ouvrage
qui m'a tout de même donné envie d'aller relire les vies
de Madame
Roland et d'Olympe
de Gouges.
Nicole
Je l'ai lu en entier, me suis profondément ennuyée... à
part l'introduction qui me semblait suffisante. Sans doute n'ai-je rien
compris... et l'éclairage donné par Martine et Yolaine m'inciterait,
peut-être, à revoir mon avis.
Quant aux pamphlets, j'en ai lu quelques-uns, mais me suis vite lassée.
Et pourtant j'étais contente de lire un nouvel ouvrage de Chantal
Thomas dont j'avais beaucoup apprécié la biographie Thomas
Bernhard, le briseur de silence.
Marie-Laure
Ce livre n'était pas pour moi.
Jean-Pierre
On peut toujours se pencher sur les destins toujours tragiques des condamnés
et exécutés, et en tirer des volumes qui racontent leur
calvaire par le menu, en les exonérant des crimes qu'ils paient.
On peut toujours mettre l'accent sur les outrances, les calomnies, mes
mensonges, les diffamations dont la populace est friande et que les fouille-merde
inventent ou arrangent pour leurs exécrables et misérables
besoins scatologies ou pornographiques, et c'est ce que fait Chantal Thomas
pour Marie-Antoinette, avec une complaisance bien trop réitérée.
La première partie du livre se veut une étude, une analyse,
très bien. Mais c'est beaucoup trop long. Tant de redondances,
à la fin, ça devient lassant. Et puis, il faut déjà
connaître beaucoup de personnages historiques de second plan pour
suivre l'argumentation. Quant aux pamphlets, beurk ! De foutre en vits,
on patauge dans le sperme, on glisse dans la merde et on fornique à
tout va.
Trop de preuve nuit à la preuve, on finit par ne plus y croire,
tellement c'est incroyable. On se prend à regretter que leurs auteurs
aient été sortis de l'oubli où ils croupissaient,
car c'était bien là tout ce qu'ils méritaient, d'autant
qu'ils finiraient par nous la rendre presque sympathique, la pauvre petite
reine, si naïve et éthérée, avec ses moutons,
ses toilettes et son théâtre. Pauvre petite fille riche,
quoi ! Comme on dit de nos jours dans nos pays prospères et
notre milieu de nantis, il ne faut souhaiter la mort de personne. C'est
très bien, ça ménage notre bonne conscience intellectuelle,
mais ça laisse de côté la détresse des morts
de faim, qui, eux, pour leurs crimes ou leurs silences approbateurs sur
les crimes des révolutions de la misère, ont toutes les
circonstances atténuantes. La reine n'était peut-être
pas elle-même scélérate, mais la classe aristocratique
dont elle était un des produits, un des fleurons, ce qu'elle revendiquait
d'ailleurs, comme tout bon noble qui se respecte, sûrement que si.
Marie-Thé
Je ne peux mempêcher de faire le parallèle avec Les
Adieux à la reine, que javais préféré...
Jai été effarée par ce déchaînement
de haine, Marie-Antoinette tuée par les mots, avant dêtre
plus tard, exécutée. Ce déferlement de calomnies
à travers les pamphlets fait frémir... Jai pensé
au pouvoir parfois redoutable des médias aujourdhui.
Mais tout de même : une reine belle, attention : "féminité
dangereuse", et puis le mythe biblique de la chute originelle
nest pas loin... Une reine moderne (même si elle a péri
comme représentante de lAncien Régime), étrangère ;
puisquelle est différente, elle doit être méchante...
Je retiens encore la voix de Mirabeau : "Mirabeau
criait si fort que Versailles eut peur", le style de Talleyrand :
"Talleyrand est lunique
qui ait su tout trahir sauf le style", les affirmations
de Robespierre : "je
me suis convaincu de la nécessité... de créer un
nouveau peuple." A propos des coiffures : chez la
femme, elles représentent la séduction, la beauté ;
mais la femme sera tondue si on veut la déshonorer, parfois ses
cheveux devront être voilés... De Marie-Antoinette à
aujourdhui, la chevelure, cest tout un symbole.
Je voudrais terminer par ces deux mots : "belle
et bonne". Là, franchement, je pense à la
réflexion de Francis Ford Coppola : "Marie-Antoinette,
cest Lady Di !" il est vrai que Sofia Coppola
(sa fille, dont les films me plaisent beaucoup) tourne un film sur Marie-Antoinette,
mais il doit y être aussi question des fastes et des excès
de la cour.
Et pour vraiment terminer cette fois, ces mots de Mona Ozouf (qui vient
de publier Varennes, La mort de la royauté) : "Ce
qui se prépare aujourdhui, limage dune Marie-Antoinette
Lady Di, est totalement extravagant.".
Et encore : la très belle revue Connaissance des arts
de novembre 2005 titre : "Marie-Antoinette superstar".
Mais les illustrations sont magnifiques.
Les
recettes du
repas breton
Nos cotes d'amour, de l'enthousiasme
au rejet :
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à
la folie
grand ouvert
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beaucoup
¾ ouvert
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moyennement
à moitié
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un
peu
ouvert ¼
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pas
du tout
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