Quatrième de couverture : Deux copistes retraités entreprennent une série d'expériences visant à embrasser l'ensemble des connaissances humaines. Ultime roman de Flaubert, spirale encyclopédique et farcesque restée inachevée, Bouvard et Pécuchet est avant tout une histoire universelle de la bêtise. "Ça, ce sera le livre des vengeances !" aurait un jour affirmé l'auteur, selon son ami Maxime Du Camp. Définition qui pourrait tout aussi bien s'appliquer au singulier Dictionnaire des idées reçues, fragment du second volume projeté pour Bouvard et Pécuchet, et où s'exprime, de manière plus drôle et fulgurante que jamais, la rage de Flaubert contre les préjugés et les lieux communs de son temps. Le film de 1989 : ICI |
Gustave Flaubert
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Deux articles motivants en 2016 |
La dernière réédition de Bouvard et Pécuchet comportait une interview de l'écrivain Éric Chevillard... : "Pourquoi aimez-vous Bouvard et Pécuchet ?" Réponses de groupie ICI. |
Frédéric Berthet avait écrit en 1996 Le retour de Bouvard et Pécuchet : Éric Chevillard - à nouveau lui - salue sa réédition en 2014 ("Bouvard et Pécuchet réactivés", Le Monde, 23 octobre 2014) |
Consolons-nous avec le début du livre |
Comme il faisait une chaleur de 33 degrés,
le boulevard Bourdon se trouvait absolument désert. Plus bas, le canal Saint-Martin, fermé par les deux écluses, étalait en ligne droite son eau couleur dencre. Il y avait au milieu un bateau plein de bois, et sur la berge deux rangs de barriques. Au delà du canal, entre les maisons que séparent des chantiers, le grand ciel pur se découpait en plaques doutremer, et sous la réverbération du soleil, les façades blanches, les toits dardoises, les quais de granit éblouissaient. Une rumeur confuse montait au loin dans latmosphère tiède ; et tout semblait engourdi par le désuvrement du dimanche et la tristesse des jours dété. Deux hommes parurent. Lun venait de la Bastille, lautre du Jardin des Plantes. Le plus grand, vêtu de toile, marchait le chapeau en arrière, le gilet déboutonné et sa cravate à la main. Le plus petit, dont le corps disparaissait dans une redingote marron, baissait la tête sous une casquette à visière pointue. Quand ils furent arrivés au milieu du boulevard, ils sassirent, à la même minute, sur le même banc. Pour sessuyer le front, ils retirèrent leurs coiffures, que chacun posa près de soi ; et le petit homme aperçut, écrit dans le chapeau de son voisin : Bouvard ; pendant que celui-ci distinguait aisément dans la casquette du particulier en redingote le mot : Pécuchet. Tiens, dit-il, nous avons eu la même idée, celle dinscrire notre nom dans nos couvre-chefs. Mon Dieu, oui, on pourrait prendre le mien à mon bureau ! Cest comme moi, je suis employé. Alors ils se considérèrent. |
Un autre extrait |
(Bouvard entre en portant de gros sacs) Bouvard : Nous y voilà... Tu viens ? (Il dépose les sacs. Pécuchet traîne une malle) Pécuchet : J'arrive... Waaaaah ! Bouvard : On y est enfin ! Comment trouves-tu... ? Pécuchet : Magnifique, magique, divin... Enfin je peux respirer et les oublier ! Bouvard : Oublier quoi ? (Pécuchet lui parle à l'oreille en montrant la malle) Comment ? Tu portes encore ces horreurs ? Pécuchet : Non non, je te jure, je les ai abandonnées il y a longtemps, un peu après notre rencontre. Sur tes conseils d'ailleurs. Bouvard : Il faisait plus de 300 le long du canal Saint-Martin, tu étais habillé comme en hiver. (Ils commencent à déballer. Pécuchet sort deux ou trois crucifix ; il en place un bien en vue puis cherche les endroits où mettre les autres. Finalement, il les enferme et continue. Bouvard sort un cadre avec un personnage qui lui ressemble vaguement.) Pécuchet : Je ne sais plus. Mais le principal fut de se rencontrer... non ? Bouvard : Bien sûr ! |
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