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 Quatrième 
        de couverture : Syrie. Un vieil 
        homme rame à bord dune barque, seul au milieu dune 
        immense étendue deau. En dessous de lui, sa maison denfance, 
        engloutie par le lac el-Assad, né de la construction du barrage 
        de Tabqa, en 1973. 
 
 Prix 
        Livre Inter  | 
    
      Antoine Wauters (né à Liège en 
        1981)
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             AUTOUR 
              DU LIVRE 
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            Publications d'Antoine 
            Wauters  Quelques repères biographiques  Presse : - interviews vidéo - interviews presse écrite - interviews radio - articles  Et sur la Syrie...  | 
        
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             Nos 
              18 cotes d'amour  | 
        
"Vieillir, cest devenir lenfant que plus personne ne voit." (p. 46)
C'est un livre lumineux mais dépressif. Mahmoud n'a pas seulement perdu sa fille mais aussi ses deux fils et sa femme. Il plonge, il s'enlise dans sa fuite. Pour citer Wauters, la guerre est un engloutissement. Le lac a tout englouti. La mémoire des choses est dans le lac. C'est un beau livre sur l'introspection et sur l'aptitude à faire face aux drames et à l'horreur.
C'est aussi politique :
"Quelle valeur a la parole d'un vieillard dans un monde comme le nôtre ? Y a-t-il un sens à durer ?
Le monde est obsédé par ça.
Occuper le plus d'espace.
Durer.
Faire triompher son camp.
Sa lignée.
Son Dieu." (p. 116)
J'ai hâte de lire vos avis et de connaître votre ressenti 
        par rapport au choix de l'auteur d'écrire en vers libres. 
        Monique L
(en 
        direct comme les suivants)
        Un vrai petit bijou que ce texte que j'ai lu d'une traite. La mélancolie 
        et la délicatesse qui s'y expriment m'ont vraiment émue. 
        C'est un texte incroyable d'une grande beauté. J'ai été 
        très surprise lorsque je me suis rendu compte que l'auteur n'était 
        pas syrien.
        La remontée par bribes des souvenirs de Mahmoud est fascinante 
        et contribue au magnétisme de ce récit. Je trouve la construction 
        de ce texte très efficace et intelligente. Nous plongeons avec 
        lui dans ses souvenirs, et la lumière sur sa vie se fait petit 
        à petit. Nous naviguons avec Mahmoud entre la violence du monde 
        aérien et la douceur du monde sous l'eau. Le dialogue avec son 
        amour Sarah m'a intriguée, avant que je comprenne qu'il faisait 
        partie de ce qui surgissait de ses souvenirs. 
        En parallèle de cette beauté lyrique du texte, on revisite 
        sans s'appesantir l'histoire de la Syrie de ces dernières années 
        et celle de la famille El-Assad et principalement de Bachar (l'ophtalmo). 
        J'ai bien apprécié.
        J'ai été moins sensible à la poésie syrienne 
        contemporaine, mais sans doute par manque de repères.
        Ce qui m'a vraiment intéressée, c'est le rendu des surgissements 
        de la mémoire. C'est fait de façon poétique et très 
        proche de mon ressenti sur le fonctionnement de ma mémoire. C'est 
        un sujet qui m'intéresse depuis longtemps : comment retrouve-t-on 
        des souvenirs enfouis. En vieillissant c'est encore plus énigmatique 
        lorsque l'on recherche un nom, une idée qui sur le moment n'affleure 
        pas et qui surgit alors que l'on n'y pense plus. 
        La poésie aide-t-elle à 
        ne pas oublier ?
        J'ouvre en grand.
        Rozenn
(à 
        l'écran) 
        J'ai été complètement embarquée, j'étais 
        stupéfaite. Le fait que ce n'est pas un poète syrien, si 
        c'est critiqué, c'est comme si lecteur on ne pouvait lire que ce 
        qui concerne ce qu'on est. Je me souviens d'un livre qui mettait en scène 
        une femme qui vivait avec sa fille et qui faisait une thèse
 
        : que c'était chiant. La littérature, ça permet d'accéder 
        au différent, lecteur ou auteur.
        C'est un livre absolument magique. Après Les 
        Vilaines, le lire c'était stupéfiant. Les deux sont 
        extraordinaires, et tellement différents. Oui, j'ai trouvé 
        ce livre vraiment magique.
        Pourquoi ? C'est la façon de mêler l'intime et le politique, 
        la façon dont il emmène le lecteur, la phrase. Qu'est-ce 
        qui m'a plu ? Tout. 
        J'ai regardé après ce qu'il était. J'ai lu deux ou 
        trois nouvelle complètement différentes, j'ai aimé 
        vraiment aussi. Il y a quelque chose de presque violent et on retrouve 
        des thèmes de ce livre. J'ouvre en très très grand.
        Katell![]()
        Je me suis posé la question : "pourquoi avoir choisi cette 
        forme ? Qu'apporte-t-elle de plus que si c'était écrit en 
        prose ?" 
        À mon avis, mise à part l'envie de montrer que c'est bien 
        de la poésie qu'il écrit, je ne vois pas ce que ces vers 
        libres apportent.
        J'ai trouvé 
        qu'il y avait beaucoup de formules et de clichés (pour la liste 
        des clichés voir l'avis de Maëva*) et on a là un récit 
        assez bateau, du déjà vu (relations aux femmes, aux enfants, 
        métaphores...). L'auteur peine à incarner ce vieil homme 
        et les événements qu'il raconte (déjà lus 
        chez Riad Sattouf et L'Arabe 
        du futur). Ne se met pas dans la peau d'un vieux Syrien des années 
        soixante-dix qui veut. Je n'ai pas ressenti d'émotion, mais lu 
        un chapelet de formes et de formules toutes faites qui sont censées 
        faire émotion. Je trouve que l'ensemble sonne faux, donne une impression 
        de "bidonnage" comme on dit chez les journalistes, rédigé 
        bien au chaud. Alors je lance le débat : appropriation culturelle 
        ? Littérature faite avec le malheur des autres ?
        Je ferme.
        *précision qui suivra le tour de table 
        Jacqueline
qui 
        avait apporté un plat syrien, appelé tisieayeh...
        
 
        Ce livre se mérite ! 
        Au début j'ai été agacée par la forme qui 
        me rappelait À 
        la ligne de Ponthus où elle était justifiée 
        par le jeu de mots sur la "ligne" de production et le morcellement 
        de la pensée qu'impliquait ce travail. Ici, je comprenais d'autant 
        moins que les groupes de souffle n'était pas toujours respectés 
        et que ça me ralentissait... Au début aussi, le thème 
        me rappelait Le 
        convoi de l'eau d'Akira Yoshima, un livre magnifique lu au groupe, 
        sur la disparition (et la persistance réelle ou rêvée 
        ?) d'une très ancienne civilisation...
        Ce faisant, j'ai appris des choses sur la dynastie des Al Assad... Mais 
        je n'avais guère envie en ce moment de lire une histoire de vieillesse 
        désespérée et solitaire, ni de plonger dans cet ailleurs 
        sans repères ! 
        Je n'ai compris que très tard que les interventions de Sarah, qui 
        m'étonnaient un peu, n'étaient que ce qu'en recompose le 
        narrateur (vivre à travers la perception ou le souvenir des autres ?)
        Finalement j'ai été sensible au haché des souvenirs 
        : des morceaux de bonheurs brisés, tout est en éclat sans 
        rémission possible ni échappatoire. Les destins sont barrés. 
        On ignore le sort de ses enfants dans la guerre, avec tout ce qu'on peut 
        en imaginer et qui fait cauchemarder le narrateur. Cela m'a rappelé 
        un autre livre que nous avions lu, Une 
        femme fuyant l'annonce" de David Grossmann, autre guerre 
        mais mêmes douleurs.
        Certaines images m'ont frappée par leur originalité : les 
        bourgeons violacés des arbres sous l'eau comme des "orteils 
        d'enfants", beaucoup plus tard à propos sans doute de 
        pâquerettes "les tartelettes blanches" de ces fleurs... 
        
        Au moment où le narrateur rapporte les paroles du soldat qui l'encourage 
        à manger quelque chose, je l'ai vu par le regard extérieur 
        de cet ami avec tout son dénuement et sa détresse, poignant, 
        peut-être parce que cela m'a renvoyée à des situations 
        vécues de vieillards qui se laissent mourir... J'avais noté 
        à un autre moment :
"Voilà ce qu'est vieillir.
N'avoir plus d'endroit où cacher sa douleur.
Pourrir dans une eau noire qui monte et inonde tout."
Même si la forme peut paraître celle de la poésie, je n'avais pas pensé que cela pouvait en être, ni établi de rapport avec le narrateur poète, fils d'un père qui récitait des poèmes et mari d'une férue de poésie russe (Maïakovski et Akhmatova, drôle de rapprochement !) J'ai été très contente et surprise de découvrir en fin de lecture que les poèmes attribués au narrateur étaient d'authentiques poèmes syriens. Ils ne m'avaient guère touchée (il est bien difficile d'apprécier un poème traduit !) mais j'y ai vu un hommage aux poètes réels syriens et à leur situation. J'avais noté ce que dit le narrateur :
"Quant aux poèmes que je sais, ils planeront dans l'air.
Et cela n'aura plus aucune importance.
Plus personne ne sera là pour les entendre."
En même temps, la 
        poésie, quintessence du langage, me semblait propre à la 
        survie de l'humain. Je pensais à L'écriture 
        ou la vie de Semprun ou à Proust 
        contre la déchéance de Czapski que nous avions lu 
        au groupe... 
        Finalement ce livre auquel je résistais au début m'a permis 
        une belle plongée dans des souvenirs littéraires et je me 
        suis attachée à son narrateur. J'ouvre aux ¾. 
        Catherine![]()
        J'ai marché aussi. Je me suis laissé embarquer, séduire. 
        Je me suis parfois demandé si ce n'était pas un peu cliché, 
        mais ça ne m'a pas arrêtée dans ma lecture. J'ai aimé 
        l'image de ce vieil homme seul dans sa barque, qui a tout perdu et qui 
        plonge vers son village englouti et ses souvenirs. Je l'ai trouvée 
        poignante même si c'est peut-être un peu too much.
        J'ai trouvé que la forme s'accordait avec le fond, avec les souvenirs 
        qui remontent par bribes, dans le désordre. L'histoire et le personnage 
        m'ont touchée. On découvre le passé de Mahmoud par 
        petites touches, ça peut paraître un peu décousu au 
        début, mais ensuite les morceaux s'assemblent. 
        J'ai aimé qu'on ne s'appesantisse pas sur les horreurs : c'est 
        seulement esquissé, Mahmoud parle de têtes bleues dans un 
        sac qu'il a repêchées, ça passe très vite, 
        on se demande si on a bien lu. Seule, la scène de la fin est évoquée 
        de façon plus précise. On n'est pas certain au début 
        que sa femme était morte, on s'en doute seulement ; ses enfants 
        sont partis se battre mais on ne sait pas s'ils sont morts. 
        On voit défiler en toile de fond, parallèlement à 
        l'histoire de Mahmoud, l'histoire terrible de la Syrie, les Hassad, père 
        et fils ; les massacres, les tortures. Ça ajoute à 
        l'intérêt du livre. 
        On pouvait prévoir qu'il y aurait un débat sur le fait que 
        c'est écrit "de loin", par quelqu'un qui ne l'a pas vécu 
        mais ça ne me pose pas de problème que l'auteur ne soit 
        pas syrien.
        Globalement j'ai aimé ce livre malgré quelques clichés 
        et des impressions fugitives d'un côté un peu fabriqué 
        ; je suis contente de l'avoir lu. Je l'ouvre aux ¾.
        Maëva![]()
        Je ressors de cette lecture avec un sentiment mitigé. J'ai d'abord 
        été surprise par la rédaction en vers libres, me 
        demandant bien l'intérêt que la forme apportait au récit. 
        Peu à peu, j'ai tout de même réussi à me laisser 
        emporter par la poésie nostalgique qui se dégage de ces 
        souvenirs éclatés. 
        Il y a deux passages qui m'ont marquée. Le premier est celui où 
        Mahmoud se trouve en prison et n'a d'autre support que sa salive et un 
        morceau de faïence pour écrire. Puisque cela ne fonctionne 
        pas, il mémorise ses poèmes. Je trouve que ce moment matérialise 
        bien l'épreuve du temps qui est aussi à l'uvre dans 
        le lac, ainsi que l'errance qui en résulte. Tout finit par disparaitre. 
        Le second est celui des fouilles archéologiques. Il y a un effet 
        de résonance que j'ai trouvé intéressant, puisqu'il 
        y a cette idée d'explorer les profondeurs en dessous de nous pour 
        découvrir le passé : la surface du lac qui enfouit les vestiges 
        du village et, encore plus bas encore, les traces d'autres temps anciens. 
        La mention de l'appropriation culturelle est intéressante, même 
        si elle est seulement effleurée.
        De manière générale, j'ai apprécié 
        le sentiment d'illusion qui berce l'histoire, entre le présent, 
        le passé, la réalité et l'imaginaire. Les frontières 
        sont floues, comme dans l'esprit de Mahmoud.
        Même si j'ai lu le livre avec facilité et fluidité, 
        je n'ai pas réussi à m'attacher aux personnages. Je suis 
        restée extérieure au récit, en partie parce que le 
        paysage décrit reste souvent trop abstrait. On sent bien sûr 
        toutes les recherches qui ont été menées pour apporter 
        du réalisme et un aspect tangible, pourtant la Syrie reste impalpable 
        et les paysages sans reliefs. Certes, nous avons devant nous de nombreuses 
        spécialités culinaires locales, mais est-ce suffisant pour 
        s'immerger ?
        De la même manière, je ne parviens pas à être 
        totalement emportée par la folie de Mahmoud en tant qu'écrivain. 
        Il y a aussi beaucoup d'images convenues comme "les pétales 
        de fleurs" pour parler des lèvres, "le buisson 
        de lumières" pour évoquer le cur ou des "poèmes 
        de lune, d'eau et de vent", des métaphores qui sont d'ailleurs 
        plusieurs fois répétées tout au long du texte. J'ai 
        un peu le même ressenti pour la description de la guerre, ça 
        reste convenu. 
        J'ouvre à moitié.
        Claire![]()
        Tout d'abord j'aimerais dire mon accord total avec ce qu'a dit Rozenn. 
        Ceux qui accusent d'appropriation culturelle les auteurs dont le narrateur 
        est quelqu'un d'autre qu'eux me semblent relever d'un nouvel obscurantisme. 
        En revanche qu'on critique Wauters autant qu'on veut sur le fait que littérairement 
        il n'a pas rendu sensibles la souffrance du narrateur ou l'évocation 
        de la nature, c'est autre chose : il s'agit de littérature 
        et non de dogme extra-littéraire. Si on suit Katell, 
        on censure les Misérables de Hugo - "littérature 
        faite avec le malheur des autres" - je veux par là montrer 
        l'absurdité ou pire le danger du point de vue.
        J'ai commencé à lire ce livre non vierge : a priori positif 
        par rapport à un Verdier jaune, avis unanime du club de lecture 
        narbonnais de Renée qui nous l'a signalé, confirmé 
        par la lecture d'Annick L ; mais aussi a priori négatif de par 
        la réaction de Françoise, ne l'ayant pas lu, mais étant 
        hyper rétive. Le livre a eu le prix 
        du livre inter dont j'ai lu certains avec le groupe : Agnès 
        Desarthe, Un 
        secret sans importance ; Ahmadou Kourouma, En 
        attendant le vote des bêtes sauvages ; Henry Bauchau, Le 
        boulevard périphérique ; Olivia Rosenthal, 
        Que 
        font les rennes après noël ? : des livres parfaitement 
        pour-le-groupe-lecture. J'étais donc semi vierge mais prête 
        à tout.
        Le 
        choix formel m'a comme Jacqueline fait penser à À 
        la ligne que nous avions lu : récit en vers ou poème 
        narratif, on n'est donc pas complètement étonné grâce 
        à Voix au chapitre...
        J'ai commencé par jouer aux devinettes avec intérêt 
        : qui écrit en ouvrant des parenthèses à la troisième 
        personne dans un discours à la première, est-ce réel, 
        qui est qui puisque le je change.
        À la fin de chaque chapitre, je suis revenue au titre qui était 
        peu compréhensible et j'ai fini par trouver les titres un peu affectés. 
        
        Pourquoi des vers ? Mahmoud est poète et donc il écrit en 
        vers ? Soit !
        Je me suis un peu lassée de jouer aux devinettes. J'ai donc commencé 
        à sauter, d'autant que le sujet principal me semble-t-il - la Syrie 
        - est horrible. Double raison.
        Je l'ai donc fini cahin-caha et ai découvert après la dernière 
        page que tout ce qui était en italiques que je pensais de Mahmoud 
        fictif était de vrais poètes, bon. Á ce stade, j'ouvrais 
        ¼, avec une impression d'ennui, de fadeur.
        Je ne savais rien de cet auteur français, sur ce qui l'a conduit 
        à écrire un livre sur la Syrie. Je l'ai ensuite découvert 
        et ça n'a rien ajouté à mes impressions de lecture. 
        J'ai écouté ou lu de nombreux interviews : tout ce qu'il 
        dit sur son livre m'a ennuyée. J'ouvre un quart. 
        J'ai feuilleté plusieurs de ses livres à la bibliothèque 
        que j'ai trouvés aussi mortels, sauf un très court texte 
        autobiographique sur son enfance dont j'ai beaucoup aimé l'écriture 
        (en ligne ici)
        J'admets que lorsqu'on rejette un livre, et c'est grosso modo mon cas, 
        on est un peu bête, peu subtile. Je lirai tout à l'heure 
        un extrait de la seule critique réservée que j'ai trouvée.
        Brigitte entre
 
        et 
(à 
        l'écran) 
        Pour moi, ce fut une lecture compliquée.
        Jamais je ne réussissais à me sentir concernée par 
        cette lecture. Était-ce le genre littéraire choisi ? J'avais 
        l'impression de faire du sur place en permanence. Rien n'évoluait 
        dans la narration. Je me répétais que pour aborder un sujet 
        aussi horrible que la guerre en Syrie, la solution choisie était 
        la bonne, sinon il aurait fallu imposer au lecteur une expérience 
        trop pénible, insupportable.
        Je retenais essentiellement des aphorismes : 
"Je suis vieux [ ] parce que j'ai sept ans tous les jours depuis sept décennies, mais personne ne le voit." (p. 46)
"Voilà ce qu'est vieillir. N'avoir plus d'endroit où cacher sa douleur." (p. 53)
"Qui a dit que vieillir c'est oublier ?" (p. 68)
"Ainsi sont faites les mères : taillées dans le bois du souci." (p. 102)
"Ce temps d'avance que l'écriture a sur la vie" (p. 106)
Jusqu'au texte n°15, "Alep" (p. 107), 
        c'est à partir de ce moment que je me suis sentie concernée
 
        et même très concernée par cette lecture bouleversante, 
        surtout par le texte n° 17, "Des sorbets au goût de liberté" 
        (p. 122), où l'auteur fait parler Sarah et révèle 
        toute la cruauté, quasiment indicible, des évènements. 
        De cette dernière partie, je retiens encore certains passages : 
        
      
"Je suis mort d'être resté en vie" (p. 120)
"La nuit tu écrivais dans ton petit cabanon des épreuves, où tu cherchais ce qui grouille dans l'antichambre du rêve, ce qui se produit quand on frotte la mémoire et l'oubli, ce qui naît quand on laisse parler ce que la mémoire perd, mais garde pourtant." (p. 123)
"Comme si tu ne pouvais écrire que le manque. Ce fruit qui, une fois avalé, se rétracte." (p. 126)
J'ouvre entre ½ et ¾. En effet, s'il n'y avait pas eu le 
        groupe lecture, j'aurais abandonné avant la fin.
        Lisa![]()
        J'ai été perturbée au début par les vers libres. 
        Pourquoi ? Je ne comprends pas les vers libres. Pourquoi ne pas écrire 
        de la prose ? Je dois être trop rigide mais la poésie pour 
        moi c'est en vers, sinon je n'en vois pas l'intérêt. Les 
        césures sont parfois faites à des endroits étranges 
        dans la phrase. Ça a compliqué ma lecture. 
        J'ai été gênée par le fait que l'auteur ne 
        soit pas syrien et j'ai essayé de comprendre pourquoi. Il ne faut 
        pas confondre l'auteur et le narrateur je le sais. On avait eu le débat 
        pour De pierre et d'os. Mais là ce qui me gêne c'est qu'il 
        me semble que le point de vue est très occidentalisé : pas 
        sure que tous les Syriens aient été aussi critiques du régime 
        d'Assad père par exemple. C'est, il me semble, une vision occidentale 
        : "ce sont des monstres et voilà". 
        Au contraire de certains, je trouve que l'enchaînement des drames, 
        le mélange, la confusion, c'est percutant et fort. C'est quand 
        même émouvant parfois (la mort de sa femme
) 
        J'ouvre à moitié ! 
        J'ai envie de découvrir l'autobiographie 
        de l'auteur recommandée par Claire. 
        Françoise D![]()
        J'avais en effet un a priori après avoir lu les deux premières 
        pages et écouté des dithyrambes dégoulinants. J'avais 
        donc une méfiance.
        Je rejoins Katell, Maëva, avec l'impression d'une forme d'écriture 
        fabriquée qui ne rend pas réceptif. Et pourquoi des vers 
        ? Je ne vois pas de raison. Il est vrai que je suis rarement sensible 
        à la poésie, et là cette forme me paraît artificielle, 
        bling-bling
 Je n'ai pas vu une belle écriture.
        La seule chose que je reconnaisse, c'est l'idée qu'il a eue de 
        s'attacher à ce personnage pour nous faire passer par des épisodes 
        de la Syrie, avec entre autres l'histoire du barrage et du village englouti.
        Ça ne me gêne pas qu'il soit belge. Je n'ai pas accroché, 
        j'ai peu ressenti d'empathie, j'ai eu du mal à visualiser les personnages, 
        et encore moins le décor.
        Si nous ne l'avions pas choisi, je ne serais pas allée jusqu'au 
        bout. J'ouvre un quart. C'est dommage si les autres livres sont bien. 
        Il a le mérite d'empoigner ce personnage et à travers lui 
        la Syrie. Il tire sur la corde de la sensiblerie. Même si réellement 
        c'est atroce. C'est vrai que c'est un témoignage qui peut ouvrir 
        les yeux.
        Muriel entre
 
        et 
 
        
        Ça m'a bien plu et j'ouvrirai entre ½ et ¾. J'ai 
        aimé cette forme de vers libre j'ai aimé même à 
        regarder, je ne me suis pas dit on a niqué la moitié de 
        la page... 
        Il y a énormément de poésie et c'est touchant. J'ai 
        aimé l'évocation des guerres de cet ignoble Hafez qui mentait. 
        
        Mais je l'ai lu en plusieurs morceaux
 et je me perdais qui est donc 
        Sarah. Je devrais lire une deuxième fois les livres qu'on lit dans 
        le groupe. 
        Mais indéniablement j'ai trouvé que de la poésie 
        se dégage de ce livre.
        Fanny![]()
        Je suis contente de parler à la fin car en arrivant je ne savais 
        pas ce que j'allais dire. Vos contradictions correspondent à mon 
        hésitation
 
        J'ai été happée par la forme. Par moments, j'ai lu 
        la forme sans m'attacher au fond comme si la forme faisait écran. 
        Et je ne faisais pas l'effort de me détacher de la forme pour aller 
        vers le fond. 
        Manuel dit que c'est dépressif et c'est peut-être pour cela 
        que je n'ai pas fait d'efforts. 
        Il y a une semaine où je suis restée sans le lire, ça 
        signifie qu'il y a un truc qui grippe
 Je l'ai repris mais sans plaisir 
        pour le fond juste pour le plaisir de la forme. 
        C'est un beau témoignage mais qui semble un peu surfait. Donc j'ouvre 
        à moitié mais j'aurais aussi bien pu ouvrir au ¼ 
        ou à ¾.
        Annick L![]()
        J'ai été tout d'abord surprise par la forme de ce 
        texte, une sorte de prose poétique, fragmentée, désordonnée, 
        qui va et vient entre le présent bien réel du récit, 
        des bribes de souvenirs d'époques différentes et des rêveries 
        flottantes. Et je me suis interrogée sur le personnage aux contours 
        mal définis de ce narrateur. Qui est ce vieil homme contemplatif, 
        à bord de sa petite barque sur le grand lac El Assad, en Syrie ? 
        Qu'est-ce qui l'a conduit à cet état d'extrême dénuement 
        ? La suite nous permettra de rassembler les bribes de cette existence 
        en ruines.
        Ensuite, je me suis simplement laissé porter par cette voix à 
        la fois puissante et douce (Mahmoud a été un grand poète !). 
        J'ai été émue par la complainte de ce vieil homme 
        solitaire qui cherche ce qui pourrait encore lui permettre de s'accrocher 
        à la vie. La dictature et cette guerre civile interminable ont 
        tout réduit à néant : les deux femmes qu'il 
        a aimées, ses enfants partis faire la guerre, ses amis, son statut 
        social d'intellectuel, en tant que professeur et écrivain reconnu, 
        et même sa demeure pleine de souvenirs heureux. Certes il est rongé 
        par la maladie et le temps lui est compté, mais c'est assez pour 
        remonter le fil de ses souvenirs (heureux et malheureux) et jouir de quelques 
        sensations agréables, sous le signe de l'eau bienfaisante : le 
        livre commence avec l'évocation magnifique de la plongée 
        du vieil homme dans le grand lac El Assad et la vision du village englouti 
        où Mahmoud a vécu pendant son enfance. Et ses plongées 
        continueront à tisser le récit : flotter, plonger, se laisser 
        couler ? Cette métaphore est une belle trouvaille. 
        J'ai beaucoup aimé aussi le dialogue qu'il entretient avec son 
        épouse défunte, Sarah, assassinée de façon 
        atroce (on l'apprendra vers la fin), jusqu'à imaginer, à 
        la fin, entendre la voix de celle-ci, brièvement. 
        Et surtout j'ai trouvé très intéressant que cette 
        remontée dans les souvenirs personnels du narrateur soit ancrée 
        (même si le décor est un peu artificiel) dans le drame politique 
        de la Syrie, sous le joug d'une dynastie (père et fils) de dictateurs 
        sanguinaires qui n'hésitent pas à faire la guerre à 
        leur peuple, de la façon la plus barbare, et depuis des décennies. 
        La dénonciation n'est pas théorique, elle est à hauteur 
        d'homme, très concrète et d'autant plus terrible. Elle a, 
        de ce point de vue une portée tristement universelle.
        Un grand roman.
      
Rozenn
        Je suis tellement d'accord avec toi sur la douceur.
        Renée
(à 
        l'écran) 
        C'est mon deuxième coup de cur de ma saison 2021-22 avec 
         L'ancêtre.
        Une participante de mon club de lecture à Narbonne a proposé 
        l'an dernier de lire Mahmoud ou la montée des eaux bien 
        avant qu'il ait un prix littéraire. Le choc : magnifique livre 
        écrit comme un poème dans le genre du Cantique des cantiques. 
        Le sujet est terrible : un Syrien plonge tous les jours dans le lac El 
        Assad au barrage de Tadqa qui a englouti son village. En plongeant, dans 
        le lac il descend dans son passé, évoque ses deux épouses 
        aimées, mortes violemment, ses enfants partis au combat, dont il 
        n'a aucune nouvelle... Il raconte également les horreurs perpétrées 
        par la sanguinaire famille El Assad (j'ai apprécié l'évolution 
        de l'étudiant ophtalmologue studieux en tyran).
        Mais jamais de pathos, le texte est ciselé, l'écriture est 
        poétique, sensorielle, une performance pour nous faire accepter 
        la brutalité de l'histoire. C'est un poème 
        épique, une tragédie classique.
        La beauté du texte m'a fait oublier l'horreur de ce qui est raconté 
        : je me suis laissé emporter par l'écriture.
        Minuscules reproches : quelques rares clichés et Wauters critique 
        l'Unesco qui creuse puis emporte en souvenir (et paiement) quelques vestiges. 
        Oui, MAIS les autochtones islamistes détruisent beaucoup (Petra 
        a été bombardé) Actuellement l'Occident sauve plus 
        qu'il ne vole.
        Antoine, je vous pardonne ces petits défauts, je ne me suis pas 
        ennuyée une seconde : votre livre est trop beau.
Claire lit un extrait d'En attendant Nadeau :
Puisque Mahmoud est écrivain, amoureux de la langue, on sinterroge sur son absence de réflexion sur la langue [...] Cest ici le français qui simpose dans la bouche dun homme syrien : ce choix décriture, loin dêtre incohérent pour une fiction et dans un pays où le français est lune des langues apprises par lélite, nest pourtant pas non plus anodin. Derrière lusage univoque du français comme langue de Mahmoud, et face à labsence de réflexion sur ce choix, la figure de lauteur francophone, loin du trouble et de leffacement auxquels il vise, se surimpose avec une forme de violence. La Syrie avec ses paysages et son histoire tragique tend alors à apparaître avant tout comme un décor impalpable.
Le souffle lyrique qui anime la voix de Mahmoud peine à donner vie aux récits de guerre quil tente de déployer par bribes. Si le héros affirme qu"écrire demande folie et foi", la foi et la folie se font peu ressentir, tant sa voix se trouve prisonnière dun carcan de phrases convenues. Ainsi le cur est-il un "buisson de lumières", la bouche de Leïla, lamoureuse tant aimée, "des pétales de fleurs" ; "poèmes damour, et de lune et de vent", peau "aux éclats damande douce" dAsma, la future femme de Bachar el-Assad. Le langage fleuri retient la folie de Mahmoud et lempêche déclater au seuil de la mort. À travers ce langage, cest sa vision du monde qui se trouve aussi contrainte dans des clichés regrettables. Selon une certaine tradition poétique androcentrée, les femmes se retrouvent associées au sucre et aux fleurs.
Maëva avait bien pointé certains de ces écueils.
À propos de l'appropriation culturelle, voir 
        sur le site Voix au chapitre à la fin des avis sur Le 
        Jour de la chouette de Leonardo Sciascia, en 
        2020, un échange sur le sujet : Jacqueline compare 
        deux auteurs lus dans le groupe, Sciascia (Sicilien écrivant au 
        sujet de Siciliens) et Powers (Blanc écrivant au sujet de Noirs) 
        : on lui rétorque qu'on peut être sicilien et piètre 
        écrivain... Jacqueline répond authenticité...
        Lisa demande s'il faut regretter que Nabokov n'ait pas été 
        pédophile pour Lolita ! Des romans plongeant dans l'horreur 
        sont évoqués où les auteurs n'étaient pas 
        nazis...
        À nouveau, ce qui est le propre de la littérature et du 
        talent d'un écrivain - inventer un univers - est mis en cause. 
        Manuel rappelle que c'est la troisième fois en quelques mois :
        - pour Powers où Nathalie 
        avait remarqué que Blanc il gagnait de l'argent en faisant un roman 
        sur les Noirs...
        - pour Bérangère Cournut où Etienne 
        avait fortement contesté sa légitimité pour parler 
        des Inuits sans être allée au Groënland ; il n'était 
        pas le seul  et du coup Claire en avait eu  
        une crise de nerfs littéraire... partagée par Lisa
        - et de nouveau pour Sciascia qui lui serait légitime pour faire 
        un livre sur la Sicile parce qu'il est sicilien...
        Manuel ajoute alors que depuis plus de 30 ans que le groupe existe, jamais 
        ces questions ne sont apparues dans le groupe.
        Claire constate que l'air du temps doit en être la cause, avec les 
        ravages du politiquement correct... 
        Polémique à suivre, qui nous change de "est-ce un livre 
        pour le groupe lecture ?"... 
        C'était il y a deux ans...
Etienne, lisant ces lignes
        Petite précision parce ma position était quand même 
        plus nuancée que ce qui apparaît et que je suis régulièrement 
        cité dans cette discussion sur l'appropriation culturelle, ce qui 
        me chagrine fort : ce que je reprochais à Bérangère 
        Cournut était l'ajout de photographies inuits à la fin du 
        livre et qui induisait tout de même une confusion sur sa position 
        je trouve ; pour moi elles étaient de trop. Je n'ai évidemment 
        aucun problème à ce qu'on écrive un roman sur les 
        inuits en ne bougeant pas de Paris...
Claire
        Merci Etienne pour ces nuances nécessaires, car on aime bien caricaturer...
        Monique S![]()
        J'avais lu le livre d'Antoine Wauters ; je n'avais pas voulu donner mon 
        avis avant la séance et j'ai pris grand plaisir à lire les 
        commentaires. 
        C'est vrai, le personnage est attachant. 
        Côté poésie, je m'interroge. D'ailleurs à la 
        fin de ma lecture, j'avais l'impression d'avoir lu un texte en prose ; 
        je ne sais si le retour à la ligne apporte quelque chose. Il y 
        a des passages poétiques certes ; certains ont trouvé des 
        images faciles. Peut-être a-t-il voulu utiliser les sujets classiques 
        de la poésie persane. 
        Ce qui m'a un peu déçue, c'est qu'on apprend rien sur la 
        Syrie, on retrouve en effet les grands sujets traités dans les 
        infos, documentaires.
        Certains se sont posé la question de la légitimité 
        de Wauters à endosser la vie d'un Syrien. Cela ne me choque pas. 
        Je pense que l'écrivain aborde ce sujet de la Syrie (de l'Ukraine 
        un jour peut-être) car il tourne autour d'une douleur d'être 
        au monde, dont il ne peut ou ne veut parler. Peut-être un jour sera-t-il 
        à même de creuser directement ce qui le touche lui, sans 
        passer par un porte-drapeau. 
        J'ai trouvé cette lecture agréable ; et je comprends les 
        gens qui l'ont aimé. Mais en même temps je sais que c'est 
        un livre que j'oublierai... 
        Alors, que je n'oublierai jamais, par exemple, des uvres comme : 
         
        Syngué sabour : pierre de patience de Atiq Rahimi ou 
        Une trop bruyante solitude de Bohumil Hrabal.
|  
             Les 
              9 cotes d'amour du groupe breton 
               
          réuni le 16 mars 2023 Marie-Odile Suzanne Sylvie  | 
        
|  
             Synthèse 
              rédigée 
              par Yolaine 
                | 
        
Écrasante unanimité de fans enthousiastes moins une voix, 
        à tel point qu'on pourrait se demander si c'est vraiment un livre 
        pour notre club de lecture (breton, je veux dire) tant le consensus tue 
        dans l'uf la contestation, et même la conversation. 
        Le choix du sujet, très simple, dans un décor dépouillé 
        de tragédie grecque, est en effet très fort. Dans le contexte 
        de la guerre en Syrie, un vieil homme rame à bord d'une barque 
        sur le lac el-Assad, et effectue une plongée hypnotique dans ses 
        souvenirs et dans la souffrance de sa vie dévastée. 
        Désastre individuel et engloutissement collectif : nous sommes 
        sur les eaux de l'Euphrate, aux sources de notre civilisation. Au fond 
        du lac, des sites antiques et des villages modernes, témoins du 
        cycle de la vie et de la mort. Mahmoud navigue entre deux espaces limités 
        par la ligne d'eau, à la recherche du bonheur perdu, mais ce sont 
        des scènes terribles de viols et de meurtres qui remontent à 
        la surface. Multiples références culturelles, on pense au 
        Styx et à Orphée. La menace de la rupture du barrage qui 
        pèse sur les habitants évoque inconsciemment le Déluge 
        biblique. Le poids de l'histoire brise impitoyablement les rêves 
        nostalgiques de l'enfance et de la jeunesse, il renvoie Mahmoud à 
        sa solitude, sa vieillesse et son désespoir, à son impossibilité 
        d'oublier qui rend la résilience impossible.
        La beauté du texte, d'une grande simplicité, en vers libres 
        et découpé en chapitres très courts, est conçu 
        comme un long poème de douleur, au-delà des mots, et a aussi 
        rassemblé presque tous les suffrages, suscitant une forte émotion 
        et même de vraies larmes. La poésie est
        d'ailleurs traitée comme un personnage à part entière 
        qui occupe une place essentielle, quasiment thérapeutique, dans 
        la vie de Mahmoud et de Sarah.
        Au-delà du conflit syrien, qu'il a le mérite de rappeler 
        à notre mémoire, ce drame résonne de façon 
        particulière avec la renaissance de la guerre au cur de l'Europe, 
        et peut apparaître comme une métaphore des malheurs d'aujourd'hui. 
        Il prend à ce titre une dimension universelle. 
        Lors de notre échange, personne n'a vraiment soulevé le 
        problème de l'identité et du point de vue de l'auteur, qui 
        n'est pas syrien mais belge, tout le monde ayant constaté avoir 
        eu l'illusion qu'il était vraiment syrien. C'est peut-être 
        pourtant la raison pour laquelle on peut ressentir un malaise à 
        la lecture de cet ouvrage très misérabiliste et qui ne laisse 
        aucun ressort, aucune lueur d'espoir à son personnage principal, 
        victime dépressive, démolie, condamnée à la 
        torture éternelle et à la noyade. Refuser de céder 
        à l'émotion provoquée par une narration qui est filtrée 
        par un regard extérieur, est-ce la manifestation d'un manque d'empathie 
        pathologique, ou le sursaut du lecteur qui lutte pour ne pas sombrer dans 
        le masochisme sous l'effet d'une possible manipulation ? Avec cette méfiance-là, 
        la musique de la poésie perd de son envoûtement, les mots 
        deviennent creux, les idées se transforment en clichés, 
        le doute et l'ennui s'insinuent et rendent le texte artificiel et peu 
        crédible. Mais c'est là le point de vue d'une minorité.
        Jean![]()
        Le roman est celui d'un homme Mahmoud Elmachi, un vieux poète syrien, 
        dont les souvenirs gisent sous l'eau du lac El Hasad, tandis que, 
        la solitude et la guerre sont à la surface.
        Il est tantôt sur sa barque, tantôt en plongée au milieu 
        de son village submergé par les eaux d'un barrage. Et quand il 
        est ailleurs c'est dans la guerre. L'écriture se veut chaotique 
        comme les mouvements de la barque, mouvements absurdes du balancier de 
        ses souvenirs avec la "surface".
        Portée par une écriture en vers libre, cette prose poétique 
        est faite d'images liées à la nature, où le cur 
        de sa femme est un buisson de lumière et les algues se gonflent 
        comme la chevelure des morts.
        Poésie du début qui contraste avec la violence. Celle-ci 
        monte dans le texte et les spectres de sa famille disloquée par 
        la guerre, des odeurs, des couleurs, font surface. Écriture qui 
        rend palpable le lent désespoir du narrateur, teintés de 
        nostalgie pour des paysages, des gens et des époques rayés 
        de la carte, noyés sous les flots, tout autant que la tendresse 
        et la mélancolie qui illumine l'histoire.
        C'est aussi une écriture qui tente de nous faire dépasser 
        une capacité d'imagination limitée aux actualités 
        sur la Syrie, une écriture qui raconte la réalité 
        pour faire sens.
        Brigitte T ![]()
        La Syrie
 géographiquement pas très loin de nous. Mais 
        si loin cependant : Daech, la corruption, les droits de l'homme bafoués 
        en Syrie. Où en est la Syrie qui se voulait moderne, un pays pour 
        tous ? Qu'est devenu le patrimoine culturel ? La liberté d'écrire 
        et de penser ?
        Hafez el-Assad fait construire le barrage sur l'Euphrate qui ensevelit 
        les villages mais pas les souvenirs. Projet utopique ? Aujourd'hui 
        la guerre et Daech - État terroriste - tuent, détruisent, 
        massacrent. Bachar el-Assad règne. Dans le roman toutes les problématiques 
        de ce pays se trouvent concentrées et "ensevelissent" 
        Mahmoud qui seul au bord du lac avec son masque et son tuba recherche 
        de la douceur dans ses souvenirs pour pouvoir survivre. 
        Livre ouvert aux ¾. J'ai aimé lire ce livre au vocabulaire 
        simple, les mots sonnent justes. La forme en vers libres est plaisante, 
        "aérée" et me permet de reprendre mon souffle 
        au milieu des horreurs. Phrases courtes. Pour moi, pas de place à 
        l'inutile. Je partage l'émotion de Mahmoud même si je ne 
        suis pas totalement en accord avec sa réflexion sur la nostalgie
 
        Mais je n'ai rien vécu de tel. Pour ce vieil homme, la nostalgie 
        est une chose pure. Même si parfois il est prêt à basculer 
        : j'avais perdu le sens. La fameuse direction de la vie.
        Cet homme est un être qui recherche la liberté et vit en 
        solitaire, brisé, séparé de sa propre vie. 
        Au moins sur ou sous l'eau les soldats de Bachar ne lui volent pas ses 
        rêves, il retrouve les êtres qu'il a tant aimé, il 
        peut enfin le leur dire. Il renoue avec ses souvenirs. 
        Je le trouve attachant ce vieillard au combien incapable de résilience, 
        sans doute malade d'un cancer de la peau dont il parle peu mais surtout 
        malade dans son âme et en péril car à la limite de 
        la folie dans ce pays où les rêves passent par les armes 
        et où avec Bachar el- Assad les monstres ravageurs naissent 
        de la nuit.
        Attachant, poète et philosophe ! 
        Lui qui ne trouve pas dans son cur ce buisson de lumière 
        qu'il aimait tant chez sa femme poète mais un futur ridicule. 
        La vie lui a enlevé un à un ses parents, son premier amour 
        Leïla qui meurt avec le bébé en couche, arraché 
        sa femme Sarah, perdus ses trois enfants ; tous ces êtres qui comptaient 
        pour lui à la folie dans ce beau pays caressé par le soleil. 
        
        Lui qui a connu pendant trois ans les affres de l'emprisonnement, de la 
        torture, de l'endoctrinement et de l'humiliation a cependant continué 
        à écrire des poèmes inscrits dans sa mémoire, 
        des poèmes qui ne laissent pas de trace, qui ne seraient pas 
        repris. Il dit : Mes poèmes ne sont pas des poèmes. 
        Ce sont des vers remplis de peur, de rage et de peine.
        Lui qui malgré son peu de force trouve encore sa vie belle mais 
        vide. 
        Lui qui choisit le lac pour retrouver la douceur de la vie et pour oublier 
        la réalité de la guerre : l'eau qui me respire et me 
        console comme seule le peut une mère. 
        Lui qui dans le lac reprend une forme de liberté : la liberté 
        n'ayant rien de naturel chez nous. 
        Dès les premières pages, je suis captivée par ce 
        roman où Mahmoud est le fruit de l'imagination de l'auteur. Ce 
        dernier témoigne, je pense fidèlement, d'un conflit contemporain 
        que l'actualité ne nous permet pas d'oublier
 bien longtemps. 
        Et oublier c'est peut-être se protéger. Ce livre m'interpelle 
        sur le poids de l'Histoire et sur le fait que l'Histoire envers et contre 
        tout bouleverse nos vies. Dans ce cas être résilient et poursuivre 
        son chemin est-ce possible ? Je dirais non avec Mahmoud. Je dirais oui 
        avec le roman que je lis actuellement L'autre 
        moitié du soleil de l'auteure nigériane Chimamanda 
        Ngozi Adichie. C'est un roman où je trouve un intense message d'espoir 
        alors que l'Histoire et la guerre entre Biafra et Nigéria bouleversent 
        le bonheur et la Vie.
        Je fais également le lien avec deux histoires vraies que j'aime 
        : les bandes dessinées L'Arabe 
        du futur et le film Les 
        nageuses (2022), histoire de deux surs quittant la Syrie 
        ravagée par la guerre avec entre autres l'objectif de participer 
        aux JO de 2016 à Rio. 
        Marie-Odile![]()
        Texte lu il y longtemps et non relu.
        J'ai le souvenir d'un récit poétique, tout en sensibilité, 
        sorte de complainte en mode mineur. Un texte un peu hors du temps avec 
        cet homme qui replonge dans son passé, retrouve ses disparus, et 
        en même temps un texte ancré dans la Syrie de Bachar el-Assad, 
        avec ses atrocités et ce barrage aberrant.
        J'avais aimé découvrir ce texte. Je l'ouvre aux ¾.
        Sylvie![]()
        Doucement, à coup de petites phrases courtes, de retours à 
        la ligne comme des coups de rame, Mahmoud nous embarque sur le lac. Au 
        rythme d'un clapotis, il nous fait plonger dans les eaux bleutées 
        de son passé. Le silence de la plongée, la lenteur des mouvements, 
        la pénombre, le corps porté, glissant fluide dans le liquide 
        apaisant, Mahmoud redécouvre ses souvenirs immergés. Comme 
        au cur d'un ventre maternel, il retrouve les joies englouties de 
        son passé... l'apnée... le bleu
 le village... l'apnée, 
        le souffle... mais il faut remonter...
        Éclat blanc du grand soleil lumineux, nous voilà avec lui, 
        à la surface... où est la barque, le repère ? Tout 
        paraît si calme.
        À force de phrases courtes comme un essoufflement, le lecteur s'immerge 
        dans la vie de Mahmoud. Ses amours, ses enfants, son travail... La Syrie, 
        pays chaud et sucré comme un fruit mûr, berceau de la civilisation... 
        Mais on a rejoint la surface de l'eau, quitté le ventre liquide. 
        Derrière les buissons et les portes lourdes des prisons, la Syrie 
        vit dans l'horreur la suffocation d'un peuple soumis, l'air irrespirable 
        de la folie de mort. Peuple exsangue sous la cruauté, l'inhumanité, 
        la mégalomanie d'un président qui l'assassine. Torture, 
        dictature des djihads, viols, guerre. Et puis Mahmoud, ses femmes, ses 
        deux amours, ses enfants. Mahmoud amoureux des mots et de la vie nous 
        raconte sa vie, l'amour le plus pur et le pire visage de l'horreur, l'inhumanité 
        et la plus noble pensée, dans son langage si sensible de poète 
        cultivé et humaniste.
        J'ai trouvé ce livre magnifique, qui nous fait glisser sur la surface 
        du lac, prémices de l'enfer engloutissant le bonheur vers la réalité 
        de sa vie. Ce livre est une tragique déclaration à l'amour, 
        au noble respect de la grandeur de l'homme et de la civilisation syrienne, 
        par l'opposition des valeurs qui sont incarnées. Ce livre, entre 
        beauté et enfer, a le mérite de nous parler du drame syrien 
        au plus profond du mental quotidien de ses habitants. Un drame plus que 
        jamais d'actualité car il ne fait malheureusement plus la une des 
        journaux et pourtant aujourd'hui rien a changé sinon en pire.
        Je l'ouvre toutefois aux ¾. Mahmoud m'impose un profond respect, 
        mais je ne peux pas vraiment comprendre comment il peut raconter une telle 
        souffrance sans hurler de douleur, sans hurler de colère. Sans 
        doute la force de l'amour... Et du coup j'ai parfois eu du mal à 
        être entièrement avec Mahmoud, à le comprendre. Sans 
        doute qu'au bout, il n'y a plus de mots et que ces immenses souffrances 
        dépassent de loin mon imagination de française, confortablement 
        installée à lire. C'est assez horrible de pouvoir dire çà, 
        car la pudeur et l'élégance de Mahmoud en disent sûrement 
        plus long que tout autre chose. Alors merci respectueux M. Wauters de 
        m'amener à cette réflexion. 
        Édith
J'avais 
        lu Nos Mères 
        de l'auteur il y a quelques mois et avais été "rebutée" 
        d'acheter Mahmoud ou la montée des eaux. Je ne savais pas 
        alors que ce titre serait choisi pour le groupe. Ce récit en vers 
        "libres", pas trop pour moi ! Bien qu'ayant apprécié 
        À 
        la ligne, lu dans le groupe.
        J'ai donc plongé moi aussi dans le récit stimulé 
        par le choix de Voix au chapitre, ainsi que par la très 
        bonne presse concernant ce texte en lien avec la Syrie contemporaine, 
        l'actualité récente quotidienne dans les médias et 
        largement documentée. J'ai appris beaucoup de ce barrage inauguré 
        en 1973 qui fut un enjeu dangereux pour la Syrie avec Daech. Je suis allée 
        voir les images de ce barrage grâce à internet. L'aspect 
        désertique des berges, les quelques murs éboulés 
        aperçus sur le site, renforçaient les images que mon imagination 
        formait au cours du récit, et réactualisait des souvenirs 
        un peu confus.
        Le texte en lui-même incite à la pause et au retour sur certaines 
        idées percutantes : j'ai relu certaines phrases à haute 
        voix parfois. Et parfois l'évocation - trop absconse - me 
        laissait dans un vague ressenti du fait de l'alliance des mots choisis. 
        Mots choisis dont l'organisation faisait effet de poésie. Ce n'est 
        pas ce que j'ai préféré. 
        Je me suis sentie beaucoup plus à l'aise dans le récit quand 
        l'évocation amenait des faits : arrivée et transformation 
        de Bachar de timide étudiant en monstre, ses amours Leila et Sarah 
        et ses deux enfants. Son enfance et ses parents, ses amis. L'évocation 
        de sa tumeur, un cancer qui évolue, n'est pas qu'une métaphore 
        : la mort, sa mort se voit dans le progrès de la tâche "mortelle" 
        qui le fait souffrir et se protéger du soleil. Le corps de Mahmoud 
        est extrêmement présent tout au long du monologue et j'aime 
        beaucoup cette présence par les mots choisis concernant son cancer 
        évoqué dans sa progression, son corps malade et décharné 
        de vieux, un sparadrap pour le protéger du soleil. À quoi 
        bon avoir pris le temps de consulter, il a tout perdu. Son corps, par 
        la faim ressentie ou plutôt son désir de "tartines" 
        au concombre et au chèvre et qu'on relie à plusieurs reprises, 
        tartines présentes du souvenir de ses enfants que je pense partis 
        combattre. Désir de pain et de café, évocation des 
        olives de joie qu'on suçait après le travail, les doigts 
        couverts d'ail et de thym, les pâtisseries que l'on peut sucrer 
        à volonté ; évocation gourmande du plaisir sans retenue 
        (l'enfance et sa mère). Et encore le lait des chèvres-là, 
        le poisson pêché et grillé, et la nourriture encore 
        et toujours, manger pour ne pas mourir de son désespoir.
        De l'humour aussi quand Mahmoud peint le souvenir de l'état amoureux 
        pour Leila : "Je chutais 
        dans le vide un vide nommé amour (
) Mais alors je n'étais 
        plus syrien, je n'étais plus un homme je n'avais pas de langage 
        et pas de parole, j'étais à sa merci, voilà, et je 
        me gorgeais d'elle, les semaines passant je finis peu à peu par 
        glisser toute ma tête dans le local. Quelle audace ! Mon costume, 
        ma cravate et ma timidité eux m'attendaient sagement dans le couloir."
        Prof, Mahmoud Elmachi, utilise la métaphore de l'enseignement à 
        donner au fleuve Euphrate qui fut détourné pour écrire 
        une autre histoire "notre 
        président Hafez (
) donna (à l'Euphrate) de l'encre 
        verte un stylo et un cahier pour qu'il rédige sa nouvelle histoire." 
        Allégorie pertinente et digne d'un conte pour enfant. Écrire 
        pour dire l'impossible, ainsi p. 45 "j'ai 
        écrit des livres (
) et malgré cela je suis infoutu 
        de décrypter les paroles d'un lac". Écrire 
        aussi pour vivre encore tout en acceptant sa mort et celle des gens aimés 
        (ses femmes). Poète, Mahmoud - enfant des va-et-vient de son 
        enfance à sa vieillesse - dit p 46 "vieillir 
        c'est devenir l'enfant que plus personne ne voit d'enfant dont on dit 
        qu'il a les cheveux gris". Mahmoud - vieux et jeune à 
        la fois - toujours fils de sa mère et de son père, mais 
        déjà veuf et père de deux enfants, par la magie du 
        récit, n'a de cesse d'invoquer le passé et de dire le présent. 
        
        Imprimées, par la volonté des éditions Verdier, des 
        lignes noires sur blanc, et non pas traces de salive comme évoquées 
        (j'ai aimé ce passage) dans sa prison, lorsqu'il tentait de fixer 
        ses idées. Idées devenues, depuis ces jours terribles et 
        son voyage en France, des mots, traces fugitives et nécessaires 
        pour fixer le souvenir dans un retour passé et présent. 
        Traces écrites que je lis comme des sentences de sage p. 70 
        : "est-ce cela vieillir 
        ? Mieux voir hier qu'aujourd'hui ? Mieux voir jadis que maintenant ? Chercher 
        à oublier mais voir tout revenir. ? Le passé est une bombe 
        il explose. Eux c'est cela qu'il nomme oublie, qu'il nomme vieillir".
        Wauters poète, Mahmoud poète, l'un est l'autre ? : les voix, 
        les chants, les rires, le silence, les odeurs (anis, fiente de mouette), 
        le vent. Évoquées dans chaque chapitre, produisant effet 
        de bercement et m'autorisant à remarquer que finalement j'aime 
        cette poésie malgré l'effort demandé. Poésie 
        inventée dans la geôle ou croupit Mahmoud qui sert à 
        "emprisonner la prison" comme il l'écrit, évasion 
        par l'écriture. Nous avons déjà lu cela, ceux des 
        de témoignages de rescapés de camp dont la survie tenait 
        à se réciter encore et encore des textes littéraires.
        Et j'attends un dénouement, car c'est aussi un roman, une histoire. 
        La boucle vat elle s'accomplir ? La mort au bout du récit ? Une 
        vie à écrire. Tout ça pour me rendre compte que les 
        mots ne disent rien, qu'il n'y a rien au fond d'eux, qu'un peu de silence. 
        Et de paix. La narration ne progresse que par retour passé et présent. 
        Va-t-il se laisser couler ? suicide tentateur ?
        Je sursaute à la lecture et sors du doux balancement produit par 
        l'écriture car je lis p.  90 que Mahmoud TUE avec son poignard 
        (le yatagan de papa, le fier couteau des chèvres et des brebis, 
        déchiquette) le soldat violeur qu'il vient de découvrir. 
        Récit de cette femme sauvée dont la mari Elias a été 
        assassiné par le régime (je le suppose), mettant fin à 
        leur projet d'Europe et de liberté. Violeur qui entend pendant 
        "son action" sonner son portable et "déteste" 
        de ne pas le retrouver !!! Détail d'humour morbide donné 
        par la jeune femme. J'apprécie ! Et à suivre le récit 
        touchant : Elias est assassiné et il a entendu poursuit la jeune 
        femme une chanson de Farid el Atrach "pas la meilleure de ce chanteur" 
        a pensé Elias. Remarque émouvante d'Elias au moment de mourir 
        (certaines scènes du cinéma où le condamné 
        décale son attention sur un "rien") ; je vois et j'entends. 
        Ici à nouveau les mots font l'objet, faute de pain (Mahmoud) écrira 
        des poèmes au goût de pain car il faut fuir.
        La dénouement "Viens 
        il est temps de rentrer à la maison" se dit et 
        me dit Mahmoud : dérisoire message à sa femme assassinée 
        et à ses enfants combattants (peut-être disparus), plus de 
        palme plus de tuba. Derniers mots : le ciel n'était pas bleu mon 
        ange, nos jours furent bleus.
        La lecture de Proust m'avait appris que mon dispositif 
        consistant à "plonger" dans le texte récompensait 
        la lectrice !! Ce fut le cas.
        Ouvert ¾ pour l'effort demandé parfois à suivre les 
        "temps" du récit. Merci à l'auteur pour les notes, 
        supports de lecture. J'ai apprécié les mots en langue iranienne.
        Je me rends compte à la fin de mon texte difficilement écrit 
        que je me suis échappée du fond historique syrien, la guerre, 
        la dictature, pour n'évoquer que la forme du récit. Écriture 
        poétique, recherche d'une vérité à approcher, 
        j'aime cette littérature. J'ai lu (beaucoup) les notes fines du 
        livre. Malgré la découpe du récit en chapitres avec 
        un titre, je ne me suis pas retrouvée en les lisant.
        J'ai offert ce livre ! 
        Soaz![]()
        Ce texte d'une grande beauté se lit comme un poème, entre 
        rêve et réalité.
        Ce récit dégage beaucoup d'émotions, tendresse, douceur, 
        nostalgie, et liberté, tout en nous confrontant à la réalité, 
        dure, violente, extrême, de notre quotidien et du chaos syrien.
        Sont décrites sans agressivité, ni violence, des scènes 
        terribles (torture, prison, agression, viol, mort).
        C'est la rétrospective d'une vie engloutie par le lac El Assad, 
        fil conducteur de cette Histoire.
        Mahmoud, vieux poète, puise ses dernières forces sur l'eau 
        (bercé au rythme d'une barque) et dans l'eau (masque et tuba dans 
        le noir de ce village englouti), de ce lac assassin.
        Les rituels - tartines, piles de pierres, cabanon, arbre - posent 
        ses journées et l'aident à délier, écrire 
        les souvenirs de sa vie tumultueuse : nostalgie de son enfance, de ses 
        amours, la perte de ses parents, de ses enfants, les merveilleuses et 
        tragiques épopées.
        Ce livre m'a émue jusqu'aux larmes.
        Quelques phrases :
        Vieillir c'est devenir l'enfant 
        que plus personne ne voit.
        Les mots comme des filets à papillons pour nos causes perdues.
        L'écriture comme une barque entre mémoire et oubli.
        Chantal
 
        
        J'ai lu et relu ce long poème de douleur, cette complainte, touchée 
        au plus profond. Peut-être parce que je l'ai lu maintenant, dans 
        ce moment de violence, partout dans le monde, et chez nous en France, 
        violences de toutes sortes, guerres, pauvreté, climats...
        Ce livre m'a amenée à plusieurs reprises des larmes...
        Je redoutais pourtant cette lecture en vers libres, ces 18 chapitres courts. 
        Mais, une fois entrée, plus aucune crainte !
        Grand talent de Wauters : il a su tresser, tisser, le portrait d'un homme 
        et l'histoire d'un pays. Et, de cet enchevêtrement, créer 
        chez nous lecteurs une grande émotion.
        Il nous évoque l'histoire de la Syrie, 1920 -1946 le mandat français 
        dont j'ignorais tout, jusqu'à notre époque, Hafez El Assad 
        et maintenant Bachar, avec toujours la violence, la répression 
        féroce, la terreur, puis le printemps arabe de 2011 avec l'espoir 
        fou et de nouveau la répression !
        Entre cette "grande" histoire et celle - individuelle - de Mahmoud, 
        le grand barrage de Tadqa et les eaux du lac El Assad qui les relient, 
        l'homme et son pays...
        Moi je suis entrée dans ce personnage, ses joies, ses douleurs, 
        son enfance, sa vie d'homme, ses amours, sa famille, la poésie... 
        Je suis entrée dans sa folie, trop de douleur, trop de violences 
        subies, sans fin, comment supporter ? La prison, le deuil, la mort des 
        enfants, le supplice de Sarah... comment continuer de vivre ?
        Se réfugier en plongeant dans le fond du lac, dans les souvenirs 
        heureux : le village intact où il peut se promener dans un passé 
        heureux, mais sans cesse les souvenirs horribles surgissent, les eaux 
        paisibles du lac elles-mêmes menacées par Daech.
        Tout au long du texte, on trouve des pépites de poésie ! 
        Trop pour les citer toutes.
        J'ai adoré le chapitre 6, Mahmoud enfant auprès de ses parents 
        : pure joie de lecture !
        "Vieillir, c'est devenir l'enfant que plus personne ne voit..."
        Enchevêtrement dans l'esprit de Mahmoud : on ne sait plus qui parle 
        : Sarah ? Les enfants ? Lui ? Tout est entrelacé, petite et grande 
        histoire, lumière, noirceur, amour-haine, douceur extrême-cruauté 
        sans nom, poésie et trivialité
        Beaucoup de thèmes abordés : le vieillissement, la mémoire, 
        l'utilité ou non de la littérature, la nature elle aussi 
        malmenée, détruite par la haine ou l'orgueil des hommes...
        "toute une galaxie de particules insaisissables composées 
        de millions et de millions de moments, lieux, odeurs, douleurs, visages, 
        mots et silences, qui ont rempli ma vie". 
        Un grand livre, vraiment. Ouvert en grand. Merci VAC !
      
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             AUTOUR DU LIVRE 
           | 
        
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            Publications d'Antoine 
            Wauters  Quelques repères biographiques  Presse : - interviews vidéo - interviews presse écrite - interviews radio - articles  Et sur la Syrie...  | 
        
La poésie d'Antoine Wauters est publiée 
        en Belgique et chez Cheyne éditeur, spécialisé dans 
        la poésie contemporaine. Les éditions Verdier publient ses 
        romans. 
        
        - La bouche en quatre, 
        Le Coudrier, Mont-Saint-Guibert (Brabant wallon), 2008
        - Os, ill. Claudine 
        Evrard, éd. Tétras-Lyre, Bruxelles, 2008 
        - Debout 
        sur la langue, Maelström Éditions, Bruxelles, 2008 
        
        - Ali 
        si on veut, préface Ben Arès, ill. Thomas Dejeammes, 
        Cheyne, Devesset (Ardèche), 2010
        - Césarine 
        de nuit, Cheyne, 2012
        - Antioxydant, 
        avec Tom Nisse, Maelström Éditions, Bruxelles, 2013
        - Sylvia, 
        Cheyne, 2014 (à la figure de ses deux grands-pères 
        disparus, il associe celle de Sylvia 
        Plath que nous avons lue d'an dernier)
        - Nos mères, 
        Verdier, Lagrasse (Aude), 2014 ; Folio, 
        2022 (premier roman)
        - Pense 
        aux pierres sous tes pas, Verdier, 2018 ;  
        Folio, 2021 (roman)
        - Moi, 
        Marthe et les autres, Verdier, 2018 (roman)
        - L'enfant 
        des ravines, Maelström Éditions, 2019 (en 
        ligne sur le site de la Villa Gillet, cité ci-dessous à 
        propos de son enfance)
        - Mahmoud 
        ou la montée des eaux, Verdier, 2021 (roman)
        - Le 
        musée des contradictions, éd. du Sous-Sol, 2022 
        (recueil de douze discours engagés), le premier éditeur 
        parisien à publier Wauters...
 
        QUELQUES REPERES BIO
        
        - Né à Liège en 1981, a un frère, Charles, 
        une sur, Lorraine, et a vécu à la campagne. Grands-parents 
        : l'un facteur, l'autre instituteur.
        
Jai vécu jusquà mes dix-huit ans dans un petit village dArdenne où mon imagination se trouve, encore aujourdhui.
Liège, on ne sy rendait que trois fois par an, et je ne pense pas avoir vu Bruxelles avant mes dix ans.Ma mère était une fan absolue dElvis Presley et des Beatles, elle enseignait langlais et le néerlandais, cétait une artiste, elle peignait, surtout des fleurs, et mon père, lui, était banquier, il avait fait les sciences économiques mais tout lintéressait, rien ne le laissait indifférent, y compris la sculpture, quil pratiquait à ses heures perdues.
Et, parce qu'on était chrétiens, les autres avaient toujours la primauté sur nous.
Avant la naissance de ma sur, nous allons à la messe chaque dimanche. Bien plus, mes parents embrassent la cause de mouvements néo-charismatiques.
- Asthmatique enfant, il fait pourtant des compétitions 
        en athlétisme (le 100 m), mais se blesse. Les livres prennent 
        alors une grande place, suite à une visite avec sa mère 
        à une bibliothèque fournissant le premier livre marquant 
        La patrie empaillée 
        de Jacques Izoard, poète de Liège : Wauters ny 
        comprend rien, mais sent au fil des pages que "quelque chose était 
        en train de se passer" ; s'ajoute le rôle de Monsieur D., professeur, 
        présent dans Nos 
        mères, qui l'encourage à écrire. Jacques 
        Izoard (publié chez Grasset, Seghers, Belfond, etc.) lincitera 
        à envoyer ses textes qui seront publiés chez de petits éditeurs 
        belges.
        - Diplômé en philosophie à l'Université Libre 
        de Bruxelles. Nietzche est son philosophe favori.
        - Il travaille quelques années comme professeur.
        - Il travaille aussi dans l'édition : lance en 2011 la collection 
        iF à lArbre 
        à paroles (voir interview 
        du directeur), directeur de la Collection Grise chez Cheyne pendant deux 
        ans jusqu'en 2015. Avant cela, il avait créé une revue de 
        poésie avec le poète 
        Ben Arès et quelques autres amis. 
        - On voit dans le paratexte de différents livres qu'il a bénéficié 
        de résidences ou de soutiens littéraires classiques chez 
        les écrivains qui doivent gagner leur croûte et qui n'ont 
        pas (encore) de succès.
        - Il publie plusieurs livres en Belgique, puis en France. Il obtient de 
        nombreux prix dans les deux pays.
        - Il a écrit deux scénarios avec le réalisateur Antoine 
        Cuypers, un court métrage, A 
        New Old Story, et un long métrage, Préjudice, 
        en 2015, avec Nathalie Baye, Arno. 
        - Aucun potin à se mettre sous la dent : 
        il a deux enfants, Sélim et Delia qu'il voit les week-ends et les 
        vacances et qu'il remercie à la fin de son roman Pense aux pierres 
        sous tes pas... C'est sa compagne qui lui a dit qu'il serait peut-être 
        temps de ressortir son manuscrit (Mahmoud) qui était dans 
        un tiroir, précise-t-il à France 
        24. Ils habitent dans un petit village des Ardennes.
        Puisque notre dernière lecture,  Les 
        Vilaines, concerne des trans, lisons avec attention ce souvenir 
        d'enfance :
Mon passe-temps préféré, qui nétait dailleurs pas un passe-temps mais une authentique profession, cétait dinventer des histoires à mes poupées, dont lune delle avait un pénis, même si je lappelais Marie. Je ladorais. Jadorais laver son pénis écrasé comme une nouille ou un morceau danchois en haut de ses cuisses. Je le faisais mousser dans leau du bain. Marie nétait pas une poupée pour moi, pas plus quun être humain. Elle était une partie de moi. Il y avait une réversibilité totale entre nous. Ma peau nétait pas la fin de la sienne, mais le début dun tout où je me dissolvais. (L'enfant des ravines, Maelström Éditions, 2019, en ligne sur le site de la Villa Gillet)
- Il est joli garçon : on peut le 
        voir ici qui lit le début de son livre, 3 min. 
        Il a une page facebook : facebook.com/livresantoinewauters/
        On le trouve sur Twitter : #antoinewauters
 PRESSE concernant Mahmoud ou la montée des eaux
Interviews vidéo
        - Librairie Mollat, 
        25 octobre 2021 : Antoine Wauters présente son livre 
        - TV5 
        MONDE Info, 4 septembre 2021, 6 min ("Pourquoi 
        le prénom Mahmoud ? C'est un hommage au poète palestinien 
        Mahmoud Darwich") ?
        - Arte 
        28 min, Elisabeth Quin, 15 juin 2022, 9 min 
        (admirez la casquette et l'anneau à l'oreille)
        - France 24, 
        L'invité du jour, 23 juin 2022, 10 min (si 
        on ne regarde qu'une vidéo =>regardez celle-là !).
Interviews presse 
        écrite
        - "Prix 
        Wepler-Fondation La Poste 2021 : Antoine Wauters, Mahmoud ou la montée 
        des eaux" (si on ne lit qu'un article 
        =>lisez celui-là !), propos recueillis par Johan 
        Faerber, Diacritik, 8 novembre 2021. Extrait : 
Comment vous est venu le désir de raconter le parcours de Mahmoud Elmachi, poète qui a traversé plus de sept décennies de lhistoire récente de la Syrie ? Vous indiquez demblée que vos "pensées vont au réalisateur Omar Amiralay dont le cycle de documentaires autour du barrage de Taqba vous a fortement marqué" : en quoi son travail vous a-t-il inspiré ? Enfin, dans quelle mesure la poésie syrienne que vous évoquez au cours de votre récit, et notamment lanthologie Poésie syrienne contemporaine de Saleh Diab, a-t-elle été une des influences de votre travail ?
En 2017, je me suis mis à faire des recherches sur la Syrie. Je voulais comprendre ce qui s'y passait et pourquoi, 6 ans après ces vents de liberté qui avaient traversé le pays, les gens vivaient toujours en enfer. Mon intention n'était pas alors d'écrire un roman, mais de descendre dans cette réalité sans détourner le regard. De fil en aiguille, j'ai concentré mes recherches sur le barrage de Tabqa, peut-être le symbole le plus fort du régime, puisque Hafez El-Assad le met sur pied dès qu'il prend le pouvoir, en 1970. Tabqa, le nord syrien, dominé aujourd'hui par les Forces démocratiques et les Kurdes. À l'époque, c'est Daesh qui tenait la zone. Ils avaient pris le barrage, l'avaient bardé d'explosifs et personne ne pouvait assurer les travaux de maintenance. Dès lors, le niveau de l'eau montait. Mais le lac El-Assad, ce sont des milliards de mètres cube de retenue. Donc on mesure l'ironie de la situation : détruite par la guerre, la région se trouvait en plus sous la menace d'un immense déluge. C'est en me documentant sur l'histoire du barrage que j'ai découvert le cinéma d'Amiralay, qui a consacré trois films au "Projet de l'Euphrate", comme l'avait baptisé Hafez dans son désir de "moderniser" le pays. Le premier date de 1974, un an après l'inauguration, et bizarrement, c'est un film apologétique. On y voit comment le barrage va faire "grandir" le peuple et lui amener progrès et prospérité. Ensuite, Amiralay s'est dédit, il a critiqué la politique baasiste à laquelle il avait naïvement souscrit, et tout son travail va dénoncer la propagande du parti. Dans Déluge au pays du Baas, il y a cette scène où un vieil homme, sur une barque, raconte comment la création du lac a noyé sa vie. "Mahmoud" est né là. La voix du vieux restait en moi, elle s'accrochait, à tel point que je me suis dit que j'allais écrire pour prolonger ses mots, le faire parler de sa vie, de ses amours et de cette Syrie si chère et si douloureuse à son cur. Omar Amiralay est décédé en février 2011, au seuil du Printemps arabe. Ce qui veut dire qu'il n'a pas pu tourner le film qui montrerait ce que la Syrie vit maintenant. Quand j'ai pris connaissance de sa mort, je me suis dit que je devais finir Mahmoud ou la montée des eaux en sa mémoire. Quant à la poésie, je dois en effet beaucoup à Saleh Diab, poète et intellectuel syrien qui vit aujourd'hui en France et que j'ai eu la chance de rencontrer lors de sa résidence à la Maison de la poésie d'Amay. C'est l'anthologie qu'il a fait paraître au Castor Astral qui m'a amené à m'intéresser à la poésie syrienne contemporaine. La poésie de Nazih'Abu Afash, très liée à ce qui se passe depuis 2011. Et puis tous ces poètes que le régime a enfermés et torturés et qui, pour seul méfait, ont eu le malheur de coucher sur papier ce qu'ils avaient sur le cur. (Article repris à l'identique avec un titre différent le 23 août 2021 : "Pour écrire, il faut un déficit dêtre. Ne pas pouvoir ou ne pas aimer dire je" et le 6 juin 2022 "Mahmoud ou la montée des eaux dAntoine Wauters, Prix du livre Inter 2022").
Nota bene, les deux interviews 
        qui suivent sont publiées dans des périodiques du Moyen-Orient.
        
        - "Antoine 
        Wauters, lauréat du Prix du livre Inter 2022", propos 
        recueillis par Ritta Baddoura, L'Orient littéraire, 7 juillet 
        2022
        
- "Lauréat Livre Inter : interview dAntoine Wauters sur la Syrie", Ici Beyrouth, 9 juin 2022 sur la Syrie. Extrait :
Que reflète limage de ce poète qui nous embarque pour un voyage dans son passé au bord du lac Assad ?
Cette image dun vieil homme sur ce lac Assad  symbole de léchec des régimes baathistes  est liée au documentaire Déluge au pays du Baas dOmar Amiralay, réalisateur syrien décédé en 2011. Quand jai fini de voir ce film, lidée mest venue de raconter la vie de ce vieil homme. En faisant plonger Mahmoud sous les eaux du lac, jai cherché à revisiter lhistoire dun pays, proposer un contre-discours à la propagande dÉtat. Cet homme exhume le passé en plongeant dans des souvenirs balayés. Mais je tenais à ce que le récit soit simple et apaisé, vu le sort réservé à lui et sa famille, ainsi quà tous les dissidents syriens, à savoir la prison et la mort. Cest un contre-discours à la brutalité, la haine et la colère. Mahmoud incarne une parole humaine et fraternelle, en opposition à la barbarie.
À travers ce roman et vos précédents ouvrages, vous abordez la situation au Proche-Orient. Quest-ce qui vous pousse à parler de cette région ?
Jai voyagé au Liban en 2010, invité pour le Salon du livre de Beyrouth. Un monde ma été ouvert et jai essayé de comprendre Jai passé une partie de mon enfance à entendre des éléments parcellaires, via les médias, sur le conflit israélo-palestinien qui représentait quelque chose de terrible. Jai donc décidé de replacer les choses dans un cadre, en le remplissant dempathie, afin de permettre aux gens en Occident davoir un regard moins effrayé. Jai choisi de raconter tout cela par des moyens inhabituels, des paroles partageables par tous au cur de la vie humaine.
Radios
        Avant le prix du Livre Inter
        - "Écrire 
        le chaos syrien", Manou Farine, Poésie et ainsi de 
        suite, France Culture, 9 octobre 2021, 28 min
        - "Antoine 
        Wauters en profondeur", Boomerang, Augustin Trapenard, 
        France Inter, 3 décembre 2021
        - Le podcast du 
        CNL qui vole dans les plumes... des auteurs, par Pauline Carayon CNL, 
        8 décembre 2021, 13 min.
Après le prix du Livre Inter
        - Livre Inter : Antoine Wauters voulait "écrire 
        l'histoire de la Syrie avec une parole simple, poétique", 
        L'invité de 8h20 : le grand entretien, France Inter, 6 juin 
        2022, 26 min ou en 
        vidéo 
        - Antoine 
        Wauters, L'Heure bleue, Laure Adler, France Inter, 27 juin 
        2022, 52 min
        - Antoine 
        Wauters, La salle des machines, Mathias Enard, France Culture, 
        10 juillet 2022, 58 min (à partir de la 34e min).
Choix d'articles
        Ils sont innombrables, d'où ce choix : 
        - "Mahmoud ou la montée 
        des eaux » : Antoine Wauters face au chaos syrien", Jean 
        Birnbaum, Le Monde, 25 août 2021 
        - L'or 
        des livres, Emmanuelle Caminade, 30 août 2021 
        - "Comment 
        ne pas écrire lailleurs", Jeanne Bacharach, En 
        attendant Nadeau, 22 septembre 2021 (rare commentaire légèrement 
        critique)
        - "La condition syrienne" puis "Le 
        prix du Livre Inter 2022 pour Antoine Wauters", Anne Crignon, 
        Nouvel Obs, 28 octobre 2021, puis 6 juin 2022
        - =>LE CLOU dans un article publié 
        le 24 mars 2022 dans le quotidien belge Le Soir, titré "Chacun 
        chez soi !", Jean-Claude Vantroyen, responsable du supplément 
        Les Livres du Soir, signale que le comité de lecture des 
        éditions Penguin 
        Random House ne publiera pas le roman d'Antoine Wauters malgré 
        l'enthousiasme de l'éditrice :
"Un Européen blanc ne peut se mettre dans la tête d'un Syrien et parler pour lui"...
Ce qui rappelle la polémique autour de l'Américaine noire Amanda Gorman concernant sa traduction. Et de conclure : "le wokisme fait des ravages idiots"... On est bien d'accord !
 
        ET 
        SUR LA SYRIE...
        Deux livres sortis le mois dernier : 
        - À 
        quoi bon encore le monde ? : la Syrie 
        et nous, Catherine Coquio, Actes Sud, 2022
        - Syrie, 
        le pays brûlé : le livre noir des Assad (1970-2021), 
        Catherine Coquio, Joël Hubrecht, Naïla Mansour et Farouk Mardam-Bey 
        (dir.), Seuil, 2022
|  
               Nos cotes d'amour, de l'enthousiasme 
                au rejet : 
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               à 
                la folie 
            grand ouvert  | 
             
               beaucoup 
            ¾ ouvert  | 
             
               moyennement 
                 
            à moitié  | 
             
               un 
                peu 
            ouvert ¼  | 
             
               pas 
                du tout 
            fermé !  | 
          
 
 
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