Accueil
Présentation
du groupe Livres
lus Programme
actuel |
|||
Nos RÉACTIONS
à la lecture de Dans la maison rêvée de Carmen Maria Machado Lors de ce 12 décembre 2021, nous étions 17 à
être entrées dans la maison rêvée
et à exprimer nos réactions de trois façons :
Le livre a suscité
des réactions diverses comme d'habitude : Deux réactions extrêmes : Le thème du livre (l'emprise,
voire la maltraitance entre deux femmes) a priori intéressait ;
ou au contraire n'attirait guère ; ou on le redoutait. Il a renvoyé
certaines à des souvenirs personnels en les touchant particulièrement,
en faisant "réfléchir", en interrogeant. Plus que pour d'autres livres, est revenue la distinction forme/fond. Joëlle L avait prévu la citation adéquate et ronflante pour ce livre : "il s'agit de désarticuler la question de la forme et la question du fond"... Autre distinction : d'une
part l'histoire de l'emprise que subit la narratrice et, d'autre
part, la réflexion si ce n'est l'essai sur ce sujet tabou,
ou en tout cas peu exploré quant aux lesbiennes (voire aux homosexuels
en général) qui parcourt le livre et dont témoigne
la liste imposante des sources dans la postface. La composition en courts
chapitres a été appréciée, sauf par Felina
qui aime les longs chapitres détaillés et aurait préféré
une narration plus traditionnelle. Si le prologue sous forme d'essai a pu paraître un peu étouffant pour commencer, tout au contraire Sandra et Stéphanie ont beaucoup apprécié cette réflexion sur la notion d'archives. Le personnage : captivante
pour certaines, ne suscitant aucune accroche pour d'autres, elle est avant
tout évoquée par la description de l'emprise très
bien conduite, vue de l'intérieur. On sent
bien que ses proches voient ce qu'elle vit, mais que faire ? Quant à
ce que vit ou sent sa bourrelle (qui n'a même pas de nom), ce n'est
jamais évoqué, ce qui contribue à faire ressentir
son enfermement, d'où cette constante : "la maison".
Et quand elle sort, c'est pour faire des kilomètres pour subir
les nouvelles humiliations... La toxicité de la relation
est vraiment bien rendue ! Le choix d'énonciation, avec ce tu - la narratrice parlant d'elle en se tutoyant - a eu pour Brigitte a air de déjà vu. Pour la plupart, ce choix a très bien fonctionné, au point que Mathilde estime qu'avec ce tu, c'est à nous qu'elle s'adresse : elle nous concerne ainsi. De plus, le tu installe une distance par rapport à ce que la narratrice vit. De même dans le récit, apparaissent les moments futurs ("Bien des années plus tard, j'ai écrit en partie ce livre dans l'appartement de West Philadelphia où je vis avec mon épouse") qui favorisent la distance et permettent de supporter les atrocités (un "flashforward" pour faire les pédantes...) car on devine qu'elle en viendra à bout. Et, comme dans Carol que nous avions lu, c'est une histoire de lesbiennes qui finit bien ! L'humour joue ce rôle aussi de respiration. Il se combine à une forme d'autodérision. La fantaisie confine à certains moments au délire (de l'ordre de la fantasy...) qui a réjoui certaines. Plusieurs ont aimé jouer au jeu du "livre dont vous êtes le héros" (p. 252 et suivantes). Des échos avec d'autres livres que nous avons lus : Le consentement de Vanessa Springora, Avant que je n'oublie d'Anne Pauly... qui évoquaient emprise ou violences. Les références
: nombreuses sont les lectrices qui ont évoqué les titres
de films, séries, livres (Rebecca,
Carmilla),
mentionnés dans le texte ou en note, soit pour les apprécier
(Sophie prévoit de visionner Hantise de Cukor), soit pour
regretter qu'il faille faire une recherche internet pour voir de quoi
il s'agit... La langue
3. Les étiquettes : en anglais comme en français, l'emploi de queer plutôt que lesbienne qui ne renvoie qu'aux femmes a été regretté par l'une, même pas vu par l'autre... Après vérifications dans le texte anglais, si le mot queer avec ses dérivés (queerness) est employé 81 fois, lesbian (ou lesbianism) l'est 73 fois... 4. Impardonnables : La littérature
: certaines ont souligné l'inventivité littéraire,
l'uvre littéraire que constitue ce livre multi facettes,
considéré comme un roman quand on ignore qu'il est autobiographique
(et même si on le sait). Plusieurs ont souligné le plaisir
d'une l'écriture qui "embarque". Aurore a particulièrement
aimé le rythme. Nathalie a évoqué non pas un style
mais des styles, y compris une dimension poétique. La découverte : au contentement quasi général d'avoir lu ce livre original, même quand il a suscité des réserves, s'est ajouté pour certaines le désir de lire un autre livre de Carmen Maria Machado, Son corps et autres célébrations (des nouvelles souvent érotiques), que certaines avaient déjà découvert.
|
|||
Lirelles a programmé Dans la maison rêvée de Carmen Maria Machado en décembre 2021 |