Extrait du site
remue.net
Quatrième de couverture : C'est un livre sur les voix,
des voix enregistrées qui continuent d'émettre au présent,
sur l'expérience de la perte et sur certaines ondes qui nous touchent.
|
|
Ryoko Sekiguchi
La Voix sombre
Nous avons lu ce livre, dans le cadre
de notre quatrième Semaine
Lecture en Bretagne, le 1er juillet 2016.
Les activités
que nous avons eues ce jour-là, non sans rapport avec le livre,
figurent en
bas de cette page.
Une revue de presse, avec des informations
sur l'auteur et son uvre :
ICI (7 p.)
Fanny (avis transmis de Paris)
Tout d'abord, j'aimerais dire un mot sur le livre en tant qu'objet, je
trouve qu'il s'agit d'un bel ouvrage : la texture, le format, la couleur...
tout ceci concourt je trouve à en faire un objet sensuel et m'a
donné envie de l'ouvrir, de le toucher, de le parcourir.
Pour faire écho à un débat que nous avons eu à
la lecture de Bayard,
il est difficile je trouve de définir la nature de ce texte, peut-on
dire qu'il s'agit d'une sorte d'essai ?
J'ai lu cet ouvrage un peu comme une balade. Bien que le format soit court
il m'a fallu plusieurs jours, j'ai souvent eu envie de le poser mais comme
pour mieux m'en imprégner et l'ouvrir à nouveau un peu plus
tard.
Sur le contenu, j'y ai trouvé des résonances intimes en
lien avec la disparition mais également avec l'absence même
quand elle n'est que temporaire. Enfin sur des thèmes moins intimes
j'ai également été sensible à ce que l'auteure
évoque concernant l'écoute d'émissions radiophoniques.
Je recommanderai volontiers ce livre à plusieurs personnes dont
je pense qu'elles peuvent avoir une sensibilité particulière
par rapport à la voix et à l'écoute. J'ouvre en grand
pour conclure cette semaine...
Danièle (avis transmis de Paris)
J'ai bien apprécié le genre philosophique, qui pousse certes
à s'interroger sur la validité d'un tel livre dans un cercle
littéraire. Non pas qu'il n'incite pas au débat, mais alors
plutôt sur le fond. En fait, c'est au premier abord une pensée
à bâtons rompus sur l'effet que provoque en nous la voix
enregistrée d'êtres disparus. Mais au final, c'est une réflexion
sur le côté "sombre", c'est-à-dire notre
rapport à la mort, mais aussi à l'exil. J'ai beaucoup aimé.
Livre ouvert en grand.
Mireille (avis transmis de Nice)
Pour moi La vieille fille
et le mort et La voix sombre (que j'ouvre aux ¾)
se répondent car j'ai lu ces deux livres l'un après l'autre :
- d'un côté l'importance à accorder aux voix des disparus,
aux enregistrements des voix qui restent au présent quand le corps
n'est plus
- et par ailleurs un mort, un inconnu sans voix, dont le corps est l'objet
de toute l'attention d'une femme et dont elle devra se séparer.
Nicole
J'ai lu 10 pages et je me suis arrêtée. Alors que j'étais
très motivée pour ce livre. En trois lignes, elle aurait
pu résumer ce ramassis de lieux communs.
Manuel
Idem ! Des lieux communs, et elle rallonge la sauce... Je ne suis pas
convaincu, et je ne suivrai pas son conseil d'enregistrer la voix de ceux
qui me sont chers. Je me suis ennuyé
avec ce livre le plus cher de la semaine...
Mais les citations d'auteur sont très bien...
Lil
Je suis un peu moins sévère, mais il est vrai qu'il y a
beaucoup de portes enfoncées, de blabla. Le texte se veut poétique.
J'ai aimé ce qu'elle dit sur les odeurs, que la voix ne reste pas
la même. J'ai trouvé des choses intéressantes, mais
le livre aurait pu faire le quart de son volume...
Séverine
Le sujet ne m'a pas laissée à l'aise. Ça m'a rappelé
Camille
redouble de Noémie Lvovsky où Camille enregistre la
voix de ses parents et j'ai pensé aussi à
Boltanski et à ses archives
du cur au Japon dans l'île de Teshima où sont conservés
les enregistrements du cur de personnes du monde entier. Je ferme
le livre qui n'est pas plaisant.
Jacqueline
Je l'ai lu une première fois comme des poèmes, ces histoires
de voix me parlaient... L'écoute, la voix, c'est vraiment la personne.
Je l'ai lu avec plaisir tout du long. Comme je n'avais pas compris la
construction, j'ai essayé de le reprendre. Je le reprendrai.
Lisa
Je n'ai pas aimé. Beaucoup de répétitions font que
ça m'a paru long, ça n'avance pas. Elle aurait pu enregistrer
en trois lignes... Le sujet ne m'intéresse pas. Je ne le retiendrai
pas, je vais l'oublier, je le ferme.
Rozenn
Un certain charme, même si c'est un peu longuet. La voix ne m'intéresse
pas, l'oubli oui (en vieillissant je suis intéressée). Et
ce Japonais
qui passe son temps à s'enregistrer... Je n'aurais pas fini le
livre si ce n'était pas pour le groupe. Je ne l'ouvre pas.
Françoise D
Est-ce un livre pour le groupe lecture ? J'adhère à certains
thèmes, qui renvoient à chacun, le titre retient. Mais je
n'ouvre qu'à ¼.
Marie-Thé
Comme les lectrices précédentes, je n'ouvre guère :
¼. P. 32, elle montre qu'on retient les voix des écrivains
à travers leurs écrits. J'avais entendu cette émission
dont elle parle à la mort d'Édouard Glissant, une journée
entière sur France culture, avec l'émotion d'entendre la
transformation de voix. J'ai pensé aussi au Grain
de la voix de Barthes.
Fanfan
Je n'ai pas tellement aimé, je me suis forcée. J'aime bien
m'interroger sur des questions auxquelles je n'ai pas réfléchi
et c'est ce que peut provoquer ce livre. Mais je n'enregistrerais pas
des voix, c'est morbide. Ce livre m'a semblé de la masturbation
intellectuelle, avec certaines envolées que tout le monde aura
comprises, mais pas moi. Notre voix reflet des émotions, oui, mais
j'ai aussi des désaccords avec ce qu'elle dit.
Manon
Le thème de la voix, ça ne m'intéresse pas. Iso ma
grand-mère, ça m'est égal de ne pas me rappeler sa
voix. Le thème du deuil par contre m'intéresse ; j'ai
aimé : "A mesure que le deuil s'accomplit, les attaques
de la disparition se font moins violentes. Mais l'absence demeure, et
s'installe pour toujours. L'absence, elle, ne disparaîtra pas."
Muriel
Ce livre a le mérite de s'intéresser à la voix. Mais
comme pour le livre Relire,
c'est la résonance en soi qui intéresse. Elle parcourt odeurs,
cheveux et autres restes du mort, ça se veut philosophique, elle
parle avec un présent accompli, ça ne m'a pas parlé
ce présent accompli qui est du passé. C'est philosophique
avec des phrases pompeuses, on ne comprend pas et on comprend de moins
en moins. ¼ pour l'idée.
Annick A
Vous êtes bien durs... avec la longueur, le déjà dit.
Moi je n'ai jamais entendu parler ainsi de la voix. La voix est très
importante ; je ne voudrais pas voir mon interlocuteur au téléphone
sur un écran ; à la voix, j'entends l'état de
la personne, c'est presque plus important que ce qui est dit. Ça
m'a touchée. La voix dans la temporalité, c'est très
bien dit. Et ce qu'elle raconte d'une chanson
évoquée dans un livre qu'elle ne connaît pas,
puis qu'elle entend : c'est très intéressant. Et en
exil, c'est très touchant, la mort apprise par la voix au téléphone ;
il y a des passages touchants. ½ car il y a des choses répétitives.
Marie-Odile à
Les mots sont d'une grande simplicité pour un sens d'une grande
complexité. Au début je me suis dit je vais pouvoir l'offrir,
mais ça n'a pas duré... J'aurais choisi comme titre "L'hymne
à la voix". Le mot "présent" est comme une
incantation. J'ai aussi retenu le rôle de la voix pendant l'exil ;
et pendant les obsèques quand on entend la voix du décédé
enregistrée à cette intention...
J'aurais aimé que ce soit traité autrement et je suis restée
sans voix. Peut-on dissocier voix et parole ?
Édith
Dommage que ce livre arrive à la fin de la semaine. Je l'ai lu
à haute voix. Il y a un effet poésie qui s'inscrit alors
sans faire fonctionner l'intelligence. C'est pour moi une approche poétique
plus que philosophique. J'ai été émue aussi par cette
phrase sur la différence entre la disparition et l'absence. J'ai
envie de le conserver.
Jane
J'ai trouvé le livre assez agréable et la répétition
ne m'a pas gênée. C'est une suite de pensées, qui
me font réfléchir, c'est intéressant. L'enregistrement,
pour moi ça ne sert à rien. J'ai retenu aussi le coup de
fil au milieu de la nuit en exil. Mais je n'ouvre qu'¼.
Françoise G
J'étais pleine de bonne volonté, mais j'ai soupiré...
Il y a des choses intéressantes. Cela nous a touchés d'entendre
la voix de Violette Leduc. Mais il y a des choses évidentes. Je
n'en pouvais plus, ça c'est inoubliable. J'étais à
deux doigts de fermer le livre. J'ai repris. Mais pourquoi le lire, pourquoi
se torturer l'esprit ?! Mais bon je l'ai lu jusqu'au bout et je n'ai pas
aimé. En me disant c'est encore toi qui n'as rien compris... C'est
ennuyeux au possible...
Chantal
D'en parler..., cela me fait revenir l'émotion... Je ne me suis
pas trituré les méninges. Je n'ai pas lu avec ma tête.
Les répétitions ce n'est pas gênant, car il s'agit
d'incantation. Je le reprendrai. La voix c'est très important ;
j'ai vu beaucoup de personnes dans mon métier qui n'avaient pas
de voix. Le passage sur l'exil me fait dire qu'il n'y a pas qu'en exil
dans un autre pays qu'on vous apprend par téléphone qu'un
proche est mort. Pour moi, ce n'est pas un roman, ce n'est pas un essai,
mais une incantation que j'ai accompagnée, je ne me suis pas arrêtée... =>¾
Claire
J'ai été comme Fanny sensible à l'objet livre. Et
je l'ai lu comme Chantal. Il a suscité la concentration. Le mot
qui me vient pour parler de ce livre, c'est DÉLICATESSE. Je ne
l'ai pas trouvé triste ou morbide, mais souvent émouvant :
les attaques de la disparition, ce ressac. Et les mots pour dire l'absence,
la disparition, la privation, qui soustrait, dégage, une ruine,
désolé... : ce n'est pas triste, ces légères
variations qui se développent, comme une musique. Il y a de beaux
instants, la voix qui constitue le présent de la personne, "on
goûte le grain de la voix comme un oiseau picore ses graines".
Délicatesse mais aussi SUBTILITÉ quand elle évoque
la voix des écrivains qu'on recherche dans leur correspondance
et que ce ne sont pas leur vraie voix... Je trouve aussi que le "genre"
ce livre - ni roman, ni essai, ni poème - est innovant. Un bémol :
j'ai été gênée par ces citations (qui parle ?)
au sujet desquelles on a une explication une fois le livre fini =>¾
Annick L
J'ai été moi aussi très touchée. C'est à
la fois un ressassement et une réflexion émouvante qui relève
de l'intime, et en cela, pour moi, le livre est pour le groupe lecture.
Je passe mon temps à écouter la radio, je suis addict, j'adore
les voix, je suis sensible aux voix des gens, comme celle de ma fille
qui vit à l'étranger. La voix vieillit moins vite que le
corps. Je suis sensible aux fêlures. Ce livre m'a beaucoup touchée,
je n'y vois pas de lieux communs, il me donne envie de le relire.
Nancy
Je fais partie de l'autre camp... car il m'est tombé des mains.
Je n'y suis pas sensible, je ne suis pas intéressée. Si
on avait à parler de ses expériences..., mais ce n'est pas
le cas. Le côté intello m'a fait chier, ce présent,
cette abstraction...
Christophe
J'ai envie de le lire. La voix enregistrée, c'est très important
dans le collectage des anciens auquel je contribue pour une émission
subventionnée par la Région Bretagne où la culture
était très orale.
NON SANS RAPPORT AVEC LE
LIVRE...
Vu l'atmosphère frisant le mysticisme de Voix sombre, nous
avons visité trois sites "saints" du XVe s., époustouflants
:
- Notre-Dame de Kernascléden, avec des fresques
stupéfiantes, aux huit anges musiciens (la musique correspondant
à la partition
représentée a pu être reconstituée et jouée)
- Saint-Fiacre du Faouët, au jubé
époustouflant, avec divers péchés
intéressants représentés...
- Sainte-Barbe du Faouët, étape sur les chemins bretons du
pèlerinage de Compostelle, avec de quoi accueillir de méga
processions avec un double
escalier monumental pratique pour le pardon (de Sainte-Barbe) :
l'église a un intérieur à la fois beau et rigolo
avec les ufs d'autruche véritables entourant Sainte-Barbe
reconnaissable à sa tour.
Nous
dans ce site...
Nos
cotes d'amour, de l'enthousiasme au rejet :
à la folie, beaucoup,
moyennement, un peu, pas du tout
Nous écrire
Accueil | Membres
| Calendrier | Nos
avis | Rencontres | Sorties
| Liens
|