Extrait de France Culture


Q
uatrième de couverture : « En 1992, Gabriel, dix ans, vit au Burundi avec son père français, entrepreneur, sa mère rwandaise et sa petite sœur, Ana, dans un confortable quartier d’expatriés. Gabriel passe le plus clair de son temps avec ses copains, une joyeuse bande occupée à faire les quatre cents coups. Un quotidien paisible, une enfance douce qui vont se disloquer en même temps que ce "petit pays" d’Afrique brutalement malmené par l’Histoire. Gabriel voit avec inquiétude ses parents se séparer, puis la guerre civile se profiler, suivie du drame rwandais. Le quartier est bouleversé. Par vagues successives, la violence l’envahit, l’imprègne, et tout bascule. Gabriel se croyait un enfant, il va se découvrir métis, Tutsi, Français…
"J’ai écrit ce roman pour faire surgir un monde oublié, pour dire nos instants joyeux, discrets comme des filles de bonnes familles: le parfum de citronnelle dans les rues, les promenades le soir le long des bougainvilliers, les siestes l’après-midi derrière les moustiquaires trouées, les conversations futiles, assis sur un casier de bières, les termites les jours d’orages... J’ai écrit ce roman pour crier à l’univers que nous avons existé, avec nos vies simples, notre train-train, notre ennui, que nous avions des bonheurs qui ne cherchaient qu’à le rester avant d'être expédiés aux quatre coins du monde et de devenir une bande d’exilés, de réfugiés, d’immigrés, de migrants."
Avec un rare sens du romanesque, Gaël Faye évoque les tourments et les interrogations d’un enfant pris dans une Histoire qui le fait grandir plus vite que prévu. Nourri d’un drame que l’auteur connaît bien, un premier roman d’une ampleur exceptionnelle, parcouru d’ombres et de lumière, de tragique et d’humour, de personnages qui tentent de survivre à la tragédie. »

 

Gaël Faye
Petit pays

Nous avons lu ce livre en juin 2017 (25 lecteurs parisiens et bretons).
Le groupe de Tenerife lit Jacaranda pour décembre 2024.

Voir en bas de page des infos sur le livre et l'auteur : repères biographiques, presse sur Petit pays, le point sur le génocide rwandais, sans oublier les livres d'Hatzfeld.

•Manon•Claire •Marie-Odile •Monique S
Entre et •Annick L
•Catherine •Chantal •Christelle •Claude •Édith •Françoise •Jacqueline •Lisa •Marie-Thé •Monique L •Nathalie •Suzanne
Entre et•Danièle •Liz
•Annie •Fanny •Lona •Manuel •Marie-Claire •Yolaine

Nathalie R (avis transmis)
Je suis désolée de ne pas pouvoir être parmi vous ce soir car c'est une soirée à laquelle j'aurais vraiment aimé pouvoir participer.
J'ai fini ma lecture de Petit Pays, partagée entre de multiples sentiments contradictoires. Terreur et nostalgie. Ça, c'étaient les sentiments de mon "moi" intérieur, le plus secret. J'ai passé 25 ans de ma vie en Afrique Subsaharienne et lors du génocide j'étais en République de Côte d'Ivoire et nous étions tous atterrés, absolument paralysés par l'horreur de la situation. J'ai connu personnellement des casques bleus présents qui ne s'en sont jamais remis, de même qu'une autre personne qui n'a plus jamais mangé de viande après avoir vu ce qu'elle a vu sur place. Pendant toutes mes années en Afrique, j'ai vécu de nombreux coups d'État et de nombreuses périodes d'agitation politique avec même une année "blanche" où j'ai dû faire cours dans une maison isolée que l'on avait prêtée à l'école (chaque enseignant étant dans une maison différente, un quartier différent), volets baissés pour ne pas qu'on nous surprenne. Les élèves arrivaient en catimini et repartaient de même, on se regroupait pour ne pas attirer l'attention. J'ai vécu aussi des retours avec des élèves dans des bus, rideaux baissés, dans le noir le plus complet, bien après les heures de cours, escorté par l'armée, parce que nous devions retraverser le pont qui séparait la ville en deux. Bref... tout ce que raconte G. Faye dans son livre a provoqué en moi, un violent retour au passé.
Quand il exprime le désarroi qu'il y a à continuer à vivre alors qu'ailleurs dans la même ville on s'étripe, une autre image est remontée en moi... Il y avait toujours à la sortie de l'école, des vendeurs de ballons ou d'articles de plage. Alors même que des colonnes de fumée noire s'élevaient un peu plus loin et que des exactions violentes étaient commises, celui-là continuait à vendre sa pacotille comme si de rien n'était. G. Faye a su traduire de nombreux détails de la vie d'un jeune métis, partagé entre les communautés. Je ne pense pas que ce livre soit le reflet de la vie de tous, mais assurément, il l'est d'une partie, d'un groupe, d'un moment figé dans le temps.
Son écriture est fluide, simple, elle présente peu de clichés (je n'ai relevé que quelques maladresses – des expressions qui ne correspondent pas à l'époque comme par exemple "je ne te calcule pas" – et je lui reprocherai le stéréotype trop facile de la voisine-bibliothécaire qui par ses prêts modifie profondément le narrateur), la tension perceptible dès le départ et la découpe du roman en deux parties bien distinctes, quoique très conventionnelles, ne m'ont pas gênée. C'est un livre bien ficelé.
La nostalgie est venue de tous ces petits détails qu'il donne de façon parfaite et qui sont vrais. Toutes ces petites joies qu'on pourrait relier à un "Je me souviens" façon Perec et qu'un autre écrivain a mises en écrit dans Les Flamboyants d'Abidjan, de Vincent Hein.
Je me souviens des enfants chipant les mangues, de l'odeur du café, des conciliabules dans les cabarets, des repas dans les maquis, de la couleur des flamboyants, etc., etc.
Je crois aussi avoir ressenti un peu de la jalousie à l'idée de tous ces secrets qu'il a livrés et que l'on n'a pas envie de partager avec ceux qui ne les ont jamais vécus.
Mon adhésion est surtout née à l'idée que cet écrivain est un jeune écrivain et qu'il a réussi à enthousiasmer toute une partie de la jeunesse (lycéenne) en prouvant que la jeunesse de là-bas, dans un certain milieu était la même qu'ici. C'est peut-être aussi la limite du roman : n'avoir donné qu'une seule facette de quelque chose de plus complexe et donc avoir faussé la vision que l'on peut avoir de ce qui est, là-bas, différent d'ici. J'ouvre aux ¾.
Manon
Ne pouvant être là pour cause d'EVJF, je vous transmets mon avis : lorsque l'on a soulevé l'idée de lire Gaël FAYE, j'étais la première à le souhaiter. J'avais lu nombre d'articles sur Petit pays et il m'avait donné envie de me le procurer très vite. Le club était donc l'occasion de l'acheter – j'ai depuis l'an dernier une tablette mais je continue à acheter des livres pour lesquels j'ai un désir, un intérêt... – et de le lire vite pensais-je ! Bilan : on ne peut jamais prévoir si l'on va aimer ou non un livre, si on va être touché... et c'est exactement ce qui m'est arrivé à la lecture de Petit pays.
Peut-être l'ai-je lu au mauvais moment : je l'ai enchaîné après La végétarienne et je n'aurai vraisemblablement pas dû, tant j'ai été subjuguée par ce livre coréen. Je n'étais pas prête à lire autre chose et je sens que je suis passée à côté de Petit Pays.
Je me suis tellement ennuyée, j'ai tellement été irritée par le personnage principal que j'ai fermé le livre après l'épisode du vélo. J'ai alors commencé des livres de divertissement, histoire de me changer les idées – je conseille d'ailleurs à cet effet les Agathe Raisin...
Peu de temps après, je me suis dit que c'était dommage et j'ai recommencé mais j'avoue ne pas avoir changé d'avis : je comprends tout ce que l'auteur veut dire, je vois la violence, je ressens sa déstabilisation, mais ça ne me touche pas. Je ne voyage pas, j'ai l'impression de regarder un reportage sur le génocide au Burundi, alors oui ça me permet de le connaître... – mais un roman ce n'est pas censé être un reportage. Un roman j'attends qu'il me transporte ! Là je suis restée à Paris et je n'en ai pas bougé.
Une part de moi ne peut pas dire que je le ferme car il faut que ce genre de livre existe mais je ne me vois pas l'ouvrir plus qu'à un quart.
Jacqueline
Je suis très contente du succès du livre. Il est bien fait, j'attends un peu le deuxième roman de Gaël Faye. Je suis curieuse de voir ce qu'il fera. Je pense que ce sera l'auteur d'un seul livre. Il y a énormément de choses personnelles. J'aime la manière dont il nous présente son héros : on y est ! Pas forcément grâce à des descriptions, mais grâce à des ressentis. Je trouve qu'il sait capturer le lecteur pour que celui-ci s'identifie au héros. Je suis heureuse qu'un livre sur le Rwanda – bon c'est au Burundi, mais c'est pareil – ait un tel succès. Je suis irritée de la description des différences entre Hutus et Tutsis. Ça me fait penser à Ébène qui nous donne des explications. Pour moi, le personnage le plus important, c'est la mère. Ça m'évoque Jean Hatzfeld. Pour parler du roman lui-même, j'aurais aimé que ce soit plus creusé. Je l'ouvre aux ¾, parce que ce n'est pas Hatzfeld...
Danièle, entreet
Le livre m'a plu. La langue est simple et il y a de la poésie. J'ai adoré la première partie. J'ai trouvé ça exotique, même si je n'aime pas ce mot, ça fait colonial. En tout cas ce sont les couleurs et le poudroiement de la poussière d'Afrique comme souvent on me l'a raconté. Pour autant, ce sont aussi des souvenirs d'enfance comme nous en avons tous vécus. C'est la description d'un monde enchanteur, avec ses odeurs, ses jeux, ses lieux secrets, les mille détails qui ont frappé l'imaginaire de l'enfant et qu'il nous fait partager. Puis, nous glissons dans la deuxième partie, poignante et terrible. À l'époque, j'avais été horrifiée par les massacres entre Hutus et Tutsis relatés par les médias. Puis j'avais un peu oublié ce conflit. Ici il est incarné par des personnes qui l'ont vécu, et relaté par un narrateur qui nous donne le point de vue de l'enfant qu'il était. C'est poignant. Le personnage de la mère est complexe et attachant. J'ai pleuré à la fin du livre. D'arriver à concrétiser le conflit en drame, comme ça, c'est très c'est très fort. Au milieu, il y a un petit creux, je commençais à m'ennuyer. J'ouvre donc entre ¾ et en entier.
Monique L
J'ai beaucoup apprécié ce livre sur une enfance burundaise à Bujumbura, qui passera en un éclair du paradis à l'enfer. D'abord le divorce de ses parents. Puis la montée de la violence, les tueries de masse. L'auteur nous décrit comment peu à peu, cela en vient à toucher les enfants, à modifier leur façon de penser. On passe de l'insouciance de l'enfance au coup d'état et la prise de conscience brutale de l'intolérance, du racisme interethnique, de la peur, de l'horreur. Le récit nous fait vivre ce moment de bascule, la fin de l'innocence : "Cet après-midi-là, pour la première fois de ma vie, je suis entré dans la réalité profonde de ce pays. J'ai découvert l'antagonisme hutu tutsi, infranchissable ligne de démarcation qui obligeait chacun à être d'un camp ou de l'autre. Ce camp, tel un prénom qu'on attribue à un enfant, on naissait avec, et il nous poursuivait à jamais." Les descriptions m'ont transportée en Afrique.
Pour ma part, j'ai beaucoup apprécié le rôle joué par les livres prêtés sa voisine grecque. Cela lui permet de prendre des distances, d'échapper à l'horreur, d'apprendre à penser par lui-même. Ce qui est remarquable c'est la retenue sur l'indicible des massacres. L'auteur tient la violence relativement à distance et nous épargne les vrais détails de l'horreur du génocide. On ne tombe jamais dans le pathos. Le personnage de la mère est riche et émouvant. C'est celui qui m'a le plus touché. Cette tragique histoire est racontée avec poésie, pudeur, nostalgie et tendresse. Un langage simple, visuel, beau, parfois poétique et quelques phrases fortes : "Le génocide est une marée noire, ceux qui ne s'y sont pas noyés sont mazoutés à vie."
J'ai moins aimé la fin. Je ne pense pas que la dernière lettre ainsi que le fait de retrouver sa mère étaient nécessaires. J'ouvre aux ¾.

Claire
On sait déjà que plusieurs sont enthousiastes, comme ceux qui ont proposé le livre, et je me sens déjà marginale, en accord avec Manon. Dès la page 50, j'ai ressenti une lassitude. J'ai lu ce livre comme un roman (il est sous-titré ainsi). Les lettres à la correspondante m'ont paru invraisemblables.

Monique S
Complètement !

Claire
Elles ont éclairé mon malaise. Le narrateur n'incarne pas bien l'enfance je trouve. Je me suis un peu ennuyée et à la fin c'était même une corvée. Mais l'histoire de Gaël Faye devenu célèbre, elle, est une belle histoire, un conte de fée. Le livre, lui, est une déception.

Manu
Seulement pour une invraisemblance ?!

Claire
Non, je me suis ennuyée. J'ouvre...

Françoise
Tu ouvres... ?
Claire
J'éprouve de la sympathie. J'ouvre au ¼ ou à la moitié, je verrai après vous avoir entendus... En tout cas, j'ai apprécié les questions de lycéens à Gaël Faye : "Pourquoi avoir donné un caractère d'adulte à un enfant ?" et la réponse "C'est parce que j'ai raté ! Si tu ressens ça, c'est que j'ai raté ! Mon personnage, je voulais que ce soit un enfant." Ou encore "Comment est-ce que l'on décide d'écrire d'un roman autobiographique ?" avec la réponse un peu agaçante puisqu'il l'est en grande partie (même si on s'en fiche) : "Eh bien, il ne l'est pas."

Christelle
Je l'ai lu comme une autobiographie et ai découvert après dans les articles que ce ne l'était pas vraiment. Il y a juste la fin avec la mère qui me paraît invraisemblable, le reste me paraissait vraisemblable. Ce que j'ai trouvé le plus poétique, ce sont justement les lettres à la correspondante. Oui ce n'est pas le style d'un enfant, mais ça apporte de la poésie. Je vois deux thèmes : d'une part le déracinement avec la mère qui est originaire du pays voisin, avec des cultures peu éloignées, l'auteur qui vit en France, loin du Burundi – on peut imaginer son désarroi ; et d'autre part le thème du génocide ; j'ai une amie Tutsi qui a vécu ça (elle reconnaissait dans le métro les Tutsis, on ne sait à quoi) ; elle dit j'ai occulté ça tellement c'est horrible.

Jacqueline
Kapuscinski donne un éclairage. Nous, on ne connaît le génocide. Mais avant, dans les années 50, il y avait déjà eu des affrontements.
Christelle
Ah oui, j'ouvre aux trois quarts.
Liz, entreet
Ce livre m'a beaucoup plu. J'ai craint que ce soit comme Les soleils des indépendances mais ce n'était pas le cas. C'est un livre facile à lire. Et l'histoire m'intéresse. J'ai trouvé des descriptions "adulte" alors que l'auteur est presque encore un enfant ; or, enfant, j'ai gagné un prix pour mon écriture et quelqu'un a trouvé que mon écriture était trop adulte... J'ai aimé les relations complexes entre les gens, le rôle de la littérature pour s'évader : le livre représente la fin de l'enfance. J'ai aimé les descriptions, les jardins, les lumières. Comment se remettre de la perte d'un proche ? C'est très bien fait. J'ai été également impressionnée par la musique de Faye. J'ouvre entre ¾ et entier.
Catherine
Je l'ai lu il y a quelques mois. Je ne l'ai pas relu en entier, seulement feuilleté. J'ai été prise par histoire : l'Histoire vue par un enfant qui ne veut pas se mettre dedans. Avec le thème du passage à l'âge adulte. J'ai aimé personnage de la mère. C'est très bien rendu. Il y a une poésie des images ; le lac a l'air beau. Il y a quelques longueurs. J'avais oublié les lettres. C'est un problème complexe : vu par les yeux d'un enfant, c'est assez juste. C'est un livre intéressant. C'est bien que les jeunes lisent. J'ai aimé l'écriture.
Annick L ou
J'avais beaucoup entendu parler du livre et de l'auteur. Je ne trouve pas que c'est un regard d'enfant raté. Je trouve qu'il y a cette espèce d'innocence et d'incompréhension des choses bien rendues. Il y a parfois des commentaires, le point de vue du narrateur qui casse le fil et permet de ne pas toujours être à hauteur d'enfant. Il y a un moment en creux, puis on tombe dans l'horreur. Pour moi, le personnage central est la mère. Lorsque la mère raconte inlassablement à sa fille ce qu'elle a vécu, c'est très concret. La fin, le retour au pays, ce n'est pas très crédible. C'est bien que les lycéens le lisent. En tant qu'adulte je suis davantage partagée. J'ai beaucoup aimé la chanson Petit pays. J'ai lu La mémoire trouée, un livre pour adolescents d'Élisabeth Combres sur le génocide : c'est un roman intéressant sur la thérapie collective. J'ouvre... ¾ ou ½.
Monique S
Je me rapproche de ce qu'a dit Claire. J'ai été passionné au niveau documentaire. Cela aide à percevoir la complexité. Les glissements d'un chapitre à l'autre m'ont gênée et donné l'impression de quelque chose de fabriqué. Les lettres m'ont fait tomber le livre des mains. La séparation des parents est intéressante, on n'en a pas assez parlé. Les passages sur les jeux avec les copains sont trop longs, ne correspondent pas à ce qui est écrit auparavant. À certains moments, j'étais avec eux, mais il y a des incohérences, comme si on n'était plus dans le même temps. Les personnages sur la mère sont très intéressants. De même que la fin qui montre que les bourreaux, ce ne sont pas que les autres, notamment avec le chapitre du feu à la voiture avec quelqu'un dedans : les victimes sont alors aussi bourreaux. J'ouvre ½ pour l'intérêt documentaire mais la construction du livre m'a fait décrocher.
Lisa
J'ai beaucoup aimé la découverte de l'aspect historique vu par les yeux d'un enfant. Mis à part les lettres que je ne trouve pas crédibles non plus. Je l'ai lu il y a deux semaines et je me souviens plus trop, ce n'est pas bon signe. La construction est-elle linéaire ? J'ai bien aimé que ce soit au Burundi et non au Rwanda. J'y étais, avec lui, cela m'a fait voyager, contrairement à Manon. J'ai aimé les passages sur les jeux des enfants, car en tant qu'enfant cela fait partie de la vie, et ça ne m'a pas paru si loin pour moi...

Claire
Oh tourne pas le couteau dans la plaie...

Lisa
J'ouvre ¾. J'ai lu Hatzfeld, c'est complémentaire à lire après. J'ai trouvé aussi que la mère était le personnage le plus intéressant.
Françoise D
Je l'ai lu il y a un bon moment. J'avais aimé ce livre, j'ai été emportée par le récit, je ne me suis pas ennuyée. J'ai aimé les personnages, l'histoire de la mère. L'écriture est fluide, sans prétention. Je n'ai pas été choquée par le fait que l'écriture ne soit pas à la hauteur d'âge du narrateur, ni par la correspondance. L'intérêt est que cela tient à distance le génocide, tout en en parlant. Le thème de la violence qui pousse les autres à devenir violent est bien amené. La seule chose que j'ai trouvé un peu artificielle c'est la dame grecque qui initie à la lecture. J'ai pensé à American Darling, même si ça n'a rien à voir, car les enfants de l'héroïne vivent la guerre civile. Je trouve, contrairement à ce qu'il dit dans une interview, qu'il n'a pas raté – à l'occasion je lui dirai... Je suis admirative de la trajectoire de l'auteur. J'ouvre ¾ presque en grand.
Manuel
Pfft… Je vous ai toutes écoutées. Le prologue avec l'histoire du faciès m'a tout de suite plu. L'immigration, c'est quelque chose que je connais, l'ayant vécue enfant, cela m'a beaucoup parlé. Je ne me suis pas posé la question de savoir si c'est un enfant qui écrit. Dans la correspondance, il y a beaucoup de jeux de mots, de métaphores. Pour ma part, j'étais au Burundi, j'étais dans l'eau quand il a la tête enfoncée. Il y a une tension, une violence dans tout le livre. C'est son premier livre et vu son âge, chapeau ! Au vu de ce qu'il vit il doit gagner en maturité. Je revois les images des massacres au Rwanda diffusées quand j'étais bien jeune moi aussi. Pour le décalage du style (enfant/adulte), se pose-t-on la même question avec Le Journal d'Anne Franck. J'ai marché à fond. J'ouvre trois fois en grand, c'est une réussite. L'adulte déraciné revient pour les livres de la Grecque. Il aurait peut-être pu se passer de ces retrouvailles avec la mère.

Danièle
C'est la musique de la mère qui le reconnaît.

Manuel
C'est peut-être artificiel.

Danièle
Non, c'est très beau.

Manuel
Il aurait pu éviter.

Jacqueline
C'est une histoire vraisemblable. Une fois qu'on a tout fait pour effacer, il y a la mère à la fin. C'est semblable à de vraies histoires qui se sont passées.
Fanny
Je fais partie de ceux qui ont marché totalement. Je n'ai pas remarqué les ruptures de style, si c'est écrit ou pas par un enfant. Vu sur ce qu'il vit, il est normal qu'il n'ait pas le regard d'un enfant d'ici. Idem pour les lettres, c'est frais. Même si il y a deux parties, le livre prend tout son sens dans sa globalité. La relation des parents, c'est important ; au début, il y a le regard admiratif de l'enfant sur le corps de sa mère ; à la fin elle n'a plus que sa voix ; quand on se rappelle du début, ça donne un sens global.
Pour moi, on n'est pas extérieurs au massacre. Par rapport aux cousins, la description des corps est très réaliste ; ces enfants, on les a vus jouer. C'est bouleversant. On se demande parfois à qui on prêterait ce livre. C'est une collègue qui me l'a prêté et j'avais prévu de le prêter à ma fille (de 15 ans) ; eh bien j'attendrai pour lui prêter. Mais j'ouvre en grand.

Nous regardons alors et écoutons le très beau clip Petit pays de Gaël Faye.

Claire
Et l'épisode du vélo, vous ne trouvez pas que ça n'en finit pas ?

Christelle
Ça paraît peut-être exagéré, mais on passe ainsi d'un milieu à l'autre.

Jacqueline
Les relations avec les serviteurs, c'est très bien !

Danièle
Ce n'est pas un documentaire puisqu'on ne nous donne pas les tenants et les aboutissants.

Manuel
Et la radio !

Catherine
C'était compliqué...

Danièle
Quant au rôle des Français...

Lisa
J'ai aimé avoir lu Hatzfeld avant, car sinon des choses m'auraient échappé, par exemple ce qui se passe dans les églises en 1994.

Jacqueline
Ce n'est pas un documentaire en effet. Je vais lire ce qu'il dit dans les interviews.

Lisa
Il y a quand même un aspect documentaire.

Catherine
Et c'est un premier roman !

Lisa
Est-ce un livre pour le groupe lecture ?

Claire
Puisque personne n'a évoqué cette question donc ça doit l'être...

Catherine
Je me le suis demandé...

Christelle
Ce qui n'est pas bien clair, c'est pourquoi il s'occupe de sa fille, mais pas de son fils.

Monique S
Il était déjà grand.

Manuel
C'est l'éducation africaine.

Danièle
Les enfants ont été "attribués" lors de la séparation.

Catherine
C'est très juste quand elle parle à sa fille, qu'elle lui raconte...

Danièle
Je ne trouve pas que c'est too much quand elle est la folle du village. J'imagine bien cette femme qui fait partie du quartier.

Manuel
Je ne m'attendais pas à ce qu'elle revienne.

Jacqueline
Est-ce qu'elle a un chez elle ?

Fanny
Elle appelle son neveu.

Annick L
Ça m'a mis les larmes aux yeux.

Christelle
Je pense qu'il y a là-bas beaucoup de fous du village.

Annick
Dans le livre d'Élisabeth Combres, ceux qui ont vu des horreurs ont eu des amnésies.

Danièle
L'ictus amnésique.

Annick
Mais le travail est de faire émerger ce qui oublié.

Monique S
Maintenant on ne fait plus exprimer les scènes traumatisantes comme lors des attentats. Car si tu fais parler, ça fixe des images.

Christelle
Oui, c'est nouveau depuis l'année dernière.

Monique S
On fait du coocoonage en demandant ce qui ferait plaisir : une couverture chaude, une musique.

Christelle
Et ils repartent avec des numéros à appeler en cas de besoin. Mais pourquoi ils ne prennent pas les cousins quand ils partent ?

Monique S
Ils sont pris de cours.

Danièle
Les lettres, je les ai trouvées artificielles, puis je me suis dit qu'il à fait ça pour écrire les dernières. Les premières, c'est un peu benêt, avec une construction factice, elles aboutissent à la dernière à Christian, magistrale.

Annick L
Dans une correspondance scolaire, les enfants s'appliquent à écrire.

Christelle
Du coup, j'ai trouvé ça poétique.

En fin de séance, nous informons les deux lectrices enceintes que la coutume suivante : c'est le groupe qui choisit le nom des nouveau-nés (en rapport avec les livres de l'année)...

SYNTHÈSE DES AVIS DANS LE GROUPE BRETON, réuni le 15 juin 2017, suivie d'avis individuels
Marie-Odile
Chantal, Claude, Édith, Marie-Thé, Suzanne
Annie, Lona, Marie-Claire, Yolaine

Adhésion à peu près unanime pour Petit pays, les critiques ou bémols portant plus sur la forme que sur le fond.
Premier élément de divergence : le narrateur est un enfant ; procédé artificiel par nature pour certaines, pas toujours vraisemblable pour d'autres, regrets de ne pas voir développer davantage les réflexions poétiques et philosophiques de l'adulte, ou bien au contraire pour la majorité enthousiasme pour la légèreté et la fraîcheur dans cette narration merveilleuse de l'enfance bonheur dans une maison cocon, sensibilité et recul, l'irruption de l'horreur se faisant de façon subtile à travers de petits signes captés par l'entant. Réflexions sur l'enfance dans la guerre, l'acharnement constant à privilégier le jeu et la vie sous les bombes ou les machettes ne lassant pas d'étonner les adultes que nous sommes.
Le passage sur l'éveil à la lecture grâce à une voisine grecque qui ouvre la porte de sa bibliothèque à Gabriel a pu aussi paraître un peu convenu aux yeux des unes, génial et émouvant en revanche aux bibliophiles impénitentes.
La fin de l'histoire a aussi divisé les lectrices : la folie de la mère et le retour au Burundi ont été jugés "mélo", "conventionnels", ou au contraire parfaitement vraisemblables et vécus dans ce contexte d'atrocités, même si ce n'est pas strictement autobiographique.
La qualité de l'écriture a également fait l'objet d'un débat : livre de débutant, réserves sur l'architecture littéraire, construction conventionnelle et chronologique, témoignage plus que roman digne de ce nom pour les sceptiques ; tout simplement très bien écrit et d'une grande force poétique pour celles qui l'ont ouvert en entier : les premières pages sur les différences entre les Hutus et les Tutsis sont éblouissantes et d'un humour féroce. L'approche est différente si l'on a découvert le travail musical de rappeur et slameur de Gaël Faye avant ou après son premier roman, mais ces deux expressions sont manifestement complémentaires, la musique des mots donnant à son œuvre romanesque une force novatrice.
Les portraits, les descriptions savoureuses d'une Afrique très authentique (les Pygmées, le mariage de Pacifique, la relation de la circoncision à la campagne, le cabaret du quartier, les enfants soldats, etc.) ont mis tout le monde d'accord. Le témoignage sur cet épisode tragique de l'histoire du Rwanda et du Burundi, relaté de façon plus que confuse par les médias en France, nous a paru utile et précieux. Il nous a permis de nous interroger sur le problème de la neutralité et de la responsabilité de chacun dans l'engrenage de la violence, question d'une lancinante actualité.
Nous avons terminé notre discussion par un atelier de slam grâce à Marie-Claire à qui Petit pays a inspiré un commentaire en rythme, dont le texte est joint à ce compte rendu en guise de conclusion :

Petit pays,
pour un si grand auteur,
non seulement musicien,
mais aussi chanteur,
de ce pays martyr,
il en est imprégné,
nostalgie de son enfance,
innocence de ses rêves,
de ses jeux,
découverte de l'amitié,
des copains, des bandes !!!
Chapardage de gamins.
Mangues appétissantes !!!

Maman noire, absente.
Papa blanc,
et moi, et moi, qui suis-je ?
Une question le tarabuste,
le miroir se brise,
en face, la violence, la haine raciale,
la différence...
éclaboussent sa vie.
Le frêle bonheur éclate
sous les assauts de la guérilla...
Tutsis. Hutus...
Les bandes de défense,
des quartiers à protéger
Les trahisons...les massacres...
Une montée en pression,
superbement orchestrée,
de la délicatesse dans les propos de Gabriel,
de la violence, de la haine,
de l'horreur
dans la description des massacres...
la folie de sa mère,
engendrée par la découverte
de la scène d'horreur
du massacre de sa tante
et de ses enfants, leur ensevelissement !...
Petit pays, grande violence.

Marie-Odile
J'ai lu ce texte avec le rythme du rap dans les oreilles et lorsque celui-ci venait à s'estomper, mon intérêt curieusement diminuait. Je me suis demandé s'il ne s'agissait pas là d'un texte à déclamer, à scander, plutôt que d'un texte à lire. Sans doute suis-je victime de la vidéo préalablement écoutée ou d'un cliché à l'Afrique attaché…
Je n'aime pas particulièrement les récits d'enfance parce qu'ils surprennent rarement. On y trouve toujours une certaine fraîcheur, une certaine naïveté, un peu d'humour et un peu de nostalgie, y compris dans les récits d'enfance en temps de guerre. Celui-ci en fait partie. Le narrateur est avant tout un enfant, plein de vie et d'étonnement qui découvre peu à peu la violence.
J'ai aimé le côté presque documentaire de ce texte. J'ai aimé les abondants noms propres des lieux, des personnages, parce que je ne les ai trouvés que dans ce récit et parce qu'ils transportent vers un ailleurs. J'ai aimé les considérations sur les langues dont certaines sont à presque tous incompréhensibles, tant elles contiennent de subtilités et de références. J'ai aimé les portraits pittoresques et aussi les descriptions qui parsèment le roman.
Mais sans doute s'agit-il surtout d'un témoignage concret sur la guerre et ses horreurs, le tourbillon infernal auquel on ne peut échapper une fois qu'il est enclenché. Témoignage aussi sur les mouvements de population, multiples migrations engendrées par cette guerre. En ce sens, ce roman a le mérite d'aborder un sujet hélas trop actuel.
Je l'ouvre à moitié pour toutes les raisons précitées.
Annie
J'ai beaucoup aimé ce livre car je me suis vraiment attachée à ce petit garçon, sur ses pas, la main dans celle de ce petit Gaby.
Imperceptiblement, son histoire, avec ses liens familiaux, ses rencontres plus ou moins brutales, avec les gamins de son âge, ses remarques sur les classes sociales/blancs-noirs, son ressenti d'enfant sur la séparation de ses parents... tout ce vécu sans apitoiement, mais avec ces (petits ?) drames plus ou moins banalisés, tout ce récit m'a insidieusement conduite à cette insupportable histoire d'un génocide, de ce processus de haine, de familles fracassées, de violences innommables, d'allusions à la politique de la France. J'ai eu l'impression de lire ce récit de Gaby à hauteur d'enfant subissant ces violences affectives ou physiques dans son environnement personnel, comme une métonymie de la tragédie des Hutus et des Tutsis. Et j'ai terminé la lecture de ce livre en étant imprégnée de cette folie de cette Histoire, avec la douleur de cette maman hantée par ses insupportables gestes, anéantie par cet enfer
Oui ce livre m'a plu et j'y repense souvent avec ces questions : par quels terribles processus en arrive-t-on à se haïr, se tuer ? Comment ces relations de pouvoir Blancs/Africains peuvent-elles radicalement se réduire?
J'avais entendu en son temps les témoignages de J. Hatzfeld. Ce livre de Gaël Faye avec cette transposition à travers le récit d'un enfant m'a replongée dans cette violence de notre histoire d'Humains.
Marie-Thé
J'ai beaucoup aimé ce voyage dans l'enfance, l'enfance et son environnement, si bien décrits ; j'ai aussi été sensible à la qualité de l'écriture, point de pages assommantes ici.
Je vois dans ce livre le monde merveilleux d'une enfance où l'horreur fait irruption et s'installe. Entre ces deux extrêmes, une zone trouble, faite de petits riens, de signes plus ou moins importants aussi, captés par l'enfant, et annonciateurs d'un désastre.
Je retiendrai d'abord ces moments heureux dans une Afrique pleine de vie, authentique. L'Afrique des villes avec cette vie foisonnante de la rue ; celle des villages aussi avec ses personnages pittoresques, bourgmestre et autres ; celle des campagnes bucolique et "hospitalière" (chez l'agriculteur au vélo volé entre autres, on est bien loin ici du père de Gabriel qui "aboie" lorsqu'il s'adresse aux domestiques par exemple). L'expédition pour retrouver le vélo et auparavant le passage au Zaïre sont des moments pittoresques et très drôles. Et puis il y a l'Afrique des collines au loin, mystérieuses et fascinantes, au delà du lac ; la beauté et la paix des lieux évoquées avec poésie. Je pense encore à cette maison dans l'impasse, véritable cocon, cette maison qui se réveille au petit matin avec l'arrivée des domestiques, aux jeux des enfants espiègles du voisinage, à la tendresse unissant Prothée et Donatien à Gabriel. Je me revois dans une autre région d'Afrique, il y a 30 ans, écoutant aussi "Radio France Internationale" au petit déjeuner, et toute cette vie autour.
Le mépris, l'exploitation des domestiques par ces blancs se voyant en pays conquis, est à ne pas oublier : "Ici nous sommes des privilégiés. Là-bas, nous ne serons personne." (p. 27)
L'irruption de l'horreur avec toutes ces descriptions si réalistes m'a tellement bouleversée que je ne m'y attarderai pas. C'est effrayant. "L'insécurité était devenue une sensation aussi banale que la faim..." Lynchages, tueries, se commettent "tranquillement" : la banalité...
Dans ces ténèbres, j'ai beaucoup aimé l'apparition des livres : "Grâce à mes lectures, j'avais aboli les limites de l'impasse, je respirais à nouveau..." Et le côté presque sacré qui suit la lecture, chez Madame Economopoulos : "l'impression d'avancer sous la voûte d'une église". Et ceci : "Il faut se méfier des livres, ce sont des génies endormis."
Je note la résonnance avec la souffrance des migrants, des déracinés d'aujourd'hui : "On ne dira rien du pays en eux." (p. 16) Et pourtant... Ceci m'amène au poème de Jacques Roumain, offert par Madame Economopoulos, "Si l'on est d'un pays..." (p. 213)
La notion de neutralité m'interpelle; "On a tous un camp" disent ses anciens copains à Gabriel quand la violence fait rage. A noter encore comment un jour on se met à "voir l'autre comme un danger", à " créer cette frontière invisible avec le monde extérieur..." et ceci : "Je me demande encore quand...nous avons commencé à avoir peur." (p. 80). Le pire succède au meilleur, le bonheur est remplacé, recouvert par le malheur. Derniers moments de bonheur à l'anniversaire de Gabriel (mais les fissures sont déjà là). La lettre à Christian m'a particulièrement émue, comme l'adieu de la tante Eusébie au téléphone, moments déchirants.
Je retiendrai aussi ces allusions à l'héritage des blancs, Dieu, la langue, la démocratie, la dépendance, la démocratie, "invention des blancs qui a pour seul but de nous diviser..." (p. 87-88). Je pense à Saint-John Perse qui a dit : "La démocratie, plus qu'aucun autre régime, exige l'exercice de l'autorité." Lorsque Gabriel dit : "Je n'ai pas quitté mon pays, je l'ai fui." ou encore : "Je pensais être exilé de mon pays. En revenant sur les traces de mon passé, j'ai compris que je l'étais de mon enfance." (p. 213), je pense encore à Saint-John Perse : "Sinon l'enfance, qu'y avait-il alors qu'il n'y a plus." Parcours différent, mais j'ai envie après Petit pays de retourner un peu vers Éloges, poésie et louanges d'un monde disparu...
Dans un genre bien différent j'ai pensé à Jean Hatzfeld dont je connais Une saison de machettes, livre de journaliste.


DOCUMENTATION SUR LE LIVRE ET L'AUTEUR

Quelques repères biographiques
- Gaël Faye est né en 1982 à Bujumbura au Burundi, d'une mère rwandaise et d'un père français.
- En 1995, à 13 ans donc, il arrive en France, après le déclenchement de la guerre civile et le génocide des Tutsi au Rwanda en 1994, et passe son adolescence dans une HLM à Saint-Quentin-en-Yvelines, où il découvre le rap et le hip-hop.
- Il obtient un master de finance à l'issue d'études en école de commerce et travaille à Londres durant deux ans : il rachète et revend des portefeuilles à risque pour un fond d'investissement, trader quoi...
- Il se lance dans l'écriture et la musique : il forme le groupe Milk Coffee and Sugar avec Edgar Sekloka qui sort un album en 2009. En 2013, premier album solo de Gaël Faye : Pili Pili sur un croissant au beurre. Il collabore avec de nombreux artistes.
- En 2016, il publie un premier roman, Petit Pays, qui reçoit divers prix (prix du Premier roman, prix du roman Fnac, prix du roman des étudiants France Culture-Télérama...), frise le Médicis, le Fémina, le Goncourt "tout court" et remporte
le prix Goncourt des lycéens.

Presse sur le livre Petit pays
Voici des aperçus très différents, éclairant sur la genèse du livre, et avec des réactions aussi diverses que celles de lycéens (posant des questions de fond !), de Valérie Trierweiler (plutôt pour le fun) et celle, particulièrement bienvenue, de Jean Hatzfeld qui a beaucoup écrit sur le Rwanda et dont nous avions lu Où en est la nuit :
- "Les exils doux-amers de Gaël Faye", par Jean Hatzfeld, Le Monde, 29 juin 2016 (un article écrit avant que le livre ait tous ses prix).
- "Petit pays n'est absolument pas mon histoire", par Catherine Fruchon-Toussaint, RFI, 8 septembre 2016. Gaël Faye présente lui-même son livre sur le site de l'éditeur : vidéo ICI.
- "Gaël Faye, le paradis perdu à hauteur d'enfant", par Maria Malagardis, Libération, 23 septembre 2016
- "Gaël Faye, chouchou des prix littéraires", entretien par Valérie Marin La Meslée, Le Point, 1er septembre 2016
-
"Quand les ados du Goncourt des lycéens mènent l'interview avec Gaël Faye", par Julie Malaure, Le Point, 28 octobre 2016
- "Petit pays de Gaël Faye, Goncourt des lycéens", Valérie Trierweiler, Paris Match, 2 novembre 2016

Le point sur le génocide rwandais, les livres d'Hatzfeld
- Pour mieux comprendre l'histoire du génocide rwandais, voir ICI
- Les trois livres sur le Rwanda de Jean Hatzfeld, journaliste et écrivain, constituent la trilogie Récits des marais rwandais (Seuil puis poche "Points") :
2000 : Dans le nu de la vie
2003 : Une saison de machettes
2007 : La Stratégie des antilopes
De Jean Hatzfeld, nous avions lu Où en est la nuit

Le roman lu par l'auteur lui-même à France Culture (janvier 2017), accompagné musicalement (guitare et chant) : ICI

Petit pays est aussi le titre d'une chanson de Gaël Faye : à voir et entendre ICI.

 

Nos cotes d'amour, de l'enthousiasme au rejet :

à la folie, beaucoup, moyennement, un peu, pas du tout


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