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Gaël Faye
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ManonClaire Marie-Odile Monique S |
Nathalie R (avis transmis)
Je suis désolée de ne pas pouvoir être parmi vous
ce soir car c'est une soirée à laquelle j'aurais vraiment
aimé pouvoir participer.
J'ai fini ma lecture de Petit Pays, partagée entre de multiples
sentiments contradictoires. Terreur et nostalgie. Ça, c'étaient
les sentiments de mon "moi" intérieur, le plus secret.
J'ai passé 25 ans de ma vie en Afrique Subsaharienne et lors du
génocide j'étais en République de Côte d'Ivoire
et nous étions tous atterrés, absolument paralysés
par l'horreur de la situation. J'ai connu personnellement des casques
bleus présents qui ne s'en sont jamais remis, de même qu'une
autre personne qui n'a plus jamais mangé de viande après
avoir vu ce qu'elle a vu sur place. Pendant toutes mes années en
Afrique, j'ai vécu de nombreux coups d'État et de nombreuses
périodes d'agitation politique avec même une année
"blanche" où j'ai dû faire cours dans une maison
isolée que l'on avait prêtée à l'école
(chaque enseignant étant dans une maison différente, un
quartier différent), volets baissés pour ne pas qu'on nous
surprenne. Les élèves arrivaient en catimini et repartaient
de même, on se regroupait pour ne pas attirer l'attention. J'ai
vécu aussi des retours avec des élèves dans des bus,
rideaux baissés, dans le noir le plus complet, bien après
les heures de cours, escorté par l'armée, parce que nous
devions retraverser le pont qui séparait la ville en deux. Bref...
tout ce que raconte G. Faye dans son livre a provoqué en moi,
un violent retour au passé.
Quand il exprime le désarroi qu'il y a à continuer à
vivre alors qu'ailleurs dans la même ville on s'étripe, une
autre image est remontée en moi... Il y avait toujours à
la sortie de l'école, des vendeurs de ballons ou d'articles de
plage. Alors même que des colonnes de fumée noire s'élevaient
un peu plus loin et que des exactions violentes étaient commises,
celui-là continuait à vendre sa pacotille comme si de rien
n'était. G. Faye a su traduire de nombreux détails
de la vie d'un jeune métis, partagé entre les communautés.
Je ne pense pas que ce livre soit le reflet de la vie de tous, mais assurément,
il l'est d'une partie, d'un groupe, d'un moment figé dans le temps.
Son écriture est fluide, simple, elle présente peu de clichés
(je n'ai relevé que quelques maladresses des expressions
qui ne correspondent pas à l'époque comme par exemple "je
ne te calcule pas" et je lui reprocherai le stéréotype
trop facile de la voisine-bibliothécaire qui par ses prêts
modifie profondément le narrateur), la tension perceptible dès
le départ et la découpe du roman en deux parties bien distinctes,
quoique très conventionnelles, ne m'ont pas gênée.
C'est un livre bien ficelé.
La nostalgie est venue de tous ces petits détails qu'il donne de
façon parfaite et qui sont vrais. Toutes ces petites joies qu'on
pourrait relier à un "Je me souviens" façon Perec
et qu'un autre écrivain a mises en écrit dans Les
Flamboyants d'Abidjan, de Vincent Hein.
Je me souviens des enfants chipant les mangues, de l'odeur du café,
des conciliabules dans les cabarets, des repas dans les maquis, de la
couleur des flamboyants, etc., etc.
Je crois aussi avoir ressenti un peu de la jalousie à l'idée
de tous ces secrets qu'il a livrés et que l'on n'a pas envie de
partager avec ceux qui ne les ont jamais vécus.
Mon adhésion est surtout née à l'idée que
cet écrivain est un jeune écrivain et qu'il a réussi
à enthousiasmer toute une partie de la jeunesse (lycéenne)
en prouvant que la jeunesse de là-bas, dans un certain milieu était
la même qu'ici. C'est peut-être aussi la limite du roman :
n'avoir donné qu'une seule facette de quelque chose de plus complexe
et donc avoir faussé la vision que l'on peut avoir de ce qui est,
là-bas, différent d'ici. J'ouvre aux ¾.
Manon
Ne pouvant être là pour cause d'EVJF,
je vous transmets mon avis : lorsque l'on a soulevé l'idée
de lire Gaël FAYE, j'étais la première à le
souhaiter. J'avais lu nombre d'articles sur Petit pays et il m'avait
donné envie de me le procurer très vite. Le club était
donc l'occasion de l'acheter j'ai depuis l'an dernier une
tablette mais je continue à acheter des livres pour lesquels j'ai
un désir, un intérêt... et de le lire
vite pensais-je ! Bilan : on ne peut jamais prévoir si
l'on va aimer ou non un livre, si on va être touché... et
c'est exactement ce qui m'est arrivé à la lecture de Petit
pays.
Peut-être l'ai-je lu au mauvais moment : je l'ai enchaîné
après La
végétarienne
et je n'aurai vraisemblablement pas dû, tant j'ai été
subjuguée par ce livre coréen. Je n'étais pas prête
à lire autre chose et je sens que je suis passée à
côté de Petit Pays.
Je me suis tellement ennuyée, j'ai tellement été
irritée par le personnage principal que j'ai fermé le livre
après l'épisode du vélo. J'ai alors commencé
des livres de divertissement, histoire de me changer les idées
je conseille d'ailleurs à cet effet les Agathe
Raisin...
Peu de temps après, je me suis dit que c'était dommage et
j'ai recommencé mais j'avoue ne pas avoir changé d'avis :
je comprends tout ce que l'auteur veut dire, je vois la violence, je ressens
sa déstabilisation, mais ça ne me touche pas. Je ne voyage
pas, j'ai l'impression de regarder un reportage sur le génocide
au Burundi, alors oui ça me permet de le connaître... mais
un roman ce n'est pas censé être un reportage. Un roman j'attends
qu'il me transporte ! Là je suis restée à Paris
et je n'en ai pas bougé.
Une part de moi ne peut pas dire que je le ferme car il faut que ce genre
de livre existe mais je ne me vois pas l'ouvrir plus qu'à un quart.
Jacqueline
Je suis très contente du succès du livre. Il est bien fait,
j'attends un peu le deuxième roman de Gaël Faye. Je suis curieuse
de voir ce qu'il fera. Je pense que ce sera l'auteur d'un seul livre.
Il y a énormément de choses personnelles. J'aime la manière
dont il nous présente son héros : on y est ! Pas
forcément grâce à des descriptions, mais grâce
à des ressentis. Je trouve qu'il sait capturer le lecteur pour
que celui-ci s'identifie au héros. Je suis heureuse qu'un livre
sur le Rwanda bon c'est au Burundi, mais c'est pareil
ait un tel succès. Je suis irritée de la description des
différences entre Hutus et Tutsis. Ça me fait penser à
Ébène
qui nous donne des explications. Pour moi, le personnage le plus
important, c'est la mère. Ça m'évoque Jean
Hatzfeld. Pour parler du roman lui-même, j'aurais aimé
que ce soit plus creusé. Je l'ouvre aux ¾, parce que ce
n'est pas Hatzfeld...
Danièle, entreet
Le livre m'a plu. La langue est simple et il y a de la poésie.
J'ai adoré la première partie. J'ai trouvé ça
exotique, même si je n'aime pas ce mot, ça fait colonial.
En tout cas ce sont les couleurs et le poudroiement de la poussière
d'Afrique comme souvent on me l'a raconté. Pour autant, ce sont
aussi des souvenirs d'enfance comme nous en avons tous vécus. C'est
la description d'un monde enchanteur, avec ses odeurs, ses jeux, ses lieux
secrets, les mille détails qui ont frappé l'imaginaire de
l'enfant et qu'il nous fait partager. Puis, nous glissons dans la deuxième
partie, poignante et terrible. À l'époque, j'avais été
horrifiée par les massacres entre Hutus et Tutsis relatés
par les médias. Puis j'avais un peu oublié ce conflit. Ici
il est incarné par des personnes qui l'ont vécu, et relaté
par un narrateur qui nous donne le point de vue de l'enfant qu'il était.
C'est poignant. Le personnage de la mère est complexe et attachant.
J'ai pleuré à la fin du livre. D'arriver à concrétiser
le conflit en drame, comme ça, c'est très c'est très
fort. Au milieu, il y a un petit creux, je commençais à
m'ennuyer. J'ouvre donc entre ¾ et en entier.
Monique L
J'ai beaucoup apprécié ce livre sur une enfance burundaise
à Bujumbura, qui passera en un éclair du paradis à
l'enfer. D'abord le divorce de ses parents. Puis la montée de la
violence, les tueries de masse. L'auteur nous décrit comment peu
à peu, cela en vient à toucher les enfants, à modifier
leur façon de penser. On passe de l'insouciance de l'enfance au
coup d'état et la prise de conscience brutale de l'intolérance,
du racisme interethnique, de la peur, de l'horreur. Le récit nous
fait vivre ce moment de bascule, la fin de l'innocence : "Cet
après-midi-là, pour la première fois de ma vie, je
suis entré dans la réalité profonde de ce pays. J'ai
découvert l'antagonisme hutu tutsi, infranchissable ligne de démarcation
qui obligeait chacun à être d'un camp ou de l'autre. Ce camp,
tel un prénom qu'on attribue à un enfant, on naissait avec,
et il nous poursuivait à jamais." Les descriptions
m'ont transportée en Afrique.
Pour ma part, j'ai beaucoup apprécié le rôle joué
par les livres prêtés sa voisine grecque. Cela lui permet
de prendre des distances, d'échapper à l'horreur, d'apprendre
à penser par lui-même. Ce qui est remarquable c'est la retenue
sur l'indicible des massacres. L'auteur tient la violence relativement
à distance et nous épargne les vrais détails de l'horreur
du génocide. On ne tombe jamais dans le pathos. Le personnage de
la mère est riche et émouvant. C'est celui qui m'a le plus
touché. Cette tragique histoire est racontée avec poésie,
pudeur, nostalgie et tendresse. Un langage simple, visuel, beau, parfois
poétique et quelques phrases fortes : "Le
génocide est une marée noire, ceux qui ne s'y sont pas noyés
sont mazoutés à vie."
J'ai moins aimé la fin. Je ne pense pas que la dernière
lettre ainsi que le fait de retrouver sa mère étaient nécessaires.
J'ouvre aux ¾.
Claire
On sait déjà que plusieurs sont enthousiastes, comme ceux
qui ont proposé le livre, et je me sens déjà marginale,
en accord avec Manon. Dès la page 50, j'ai ressenti une lassitude.
J'ai lu ce livre comme un roman (il est sous-titré ainsi). Les
lettres à la correspondante m'ont paru invraisemblables.
Monique S
Complètement !
Claire
Elles ont éclairé mon malaise. Le narrateur n'incarne pas
bien l'enfance je trouve. Je me suis un peu ennuyée et à
la fin c'était même une corvée. Mais l'histoire de
Gaël Faye devenu célèbre, elle, est une belle histoire,
un conte de fée. Le livre, lui, est une déception.
Manu
Seulement pour une invraisemblance ?!
Claire
Non, je me suis ennuyée. J'ouvre...
Françoise
Tu ouvres... ?
Claire
J'éprouve de la sympathie. J'ouvre au ¼ ou à la moitié,
je verrai après vous avoir entendus... En tout cas, j'ai apprécié
les questions de lycéens
à Gaël Faye : "Pourquoi
avoir donné un caractère d'adulte à un enfant ?"
et la réponse "C'est
parce que j'ai raté ! Si tu ressens ça, c'est que j'ai raté
! Mon personnage, je voulais que ce soit un enfant." Ou
encore "Comment est-ce
que l'on décide d'écrire d'un roman autobiographique ?"
avec la réponse un peu agaçante puisqu'il l'est en grande
partie (même si on s'en fiche) : "Eh
bien, il ne l'est pas."
Christelle
Je l'ai lu comme une autobiographie et ai découvert après
dans les articles que ce ne l'était pas vraiment. Il y a juste
la fin avec la mère qui me paraît invraisemblable, le reste
me paraissait vraisemblable. Ce que j'ai trouvé le plus poétique,
ce sont justement les lettres à la correspondante. Oui ce n'est
pas le style d'un enfant, mais ça apporte de la poésie.
Je vois deux thèmes : d'une part le déracinement avec la
mère qui est originaire du pays voisin, avec des cultures peu éloignées,
l'auteur qui vit en France, loin du Burundi on peut imaginer
son désarroi ; et d'autre part le thème du génocide ;
j'ai une amie Tutsi qui a vécu ça (elle reconnaissait dans
le métro les Tutsis, on ne sait à quoi) ; elle dit
j'ai occulté ça tellement c'est horrible.
Jacqueline
Kapuscinski
donne un éclairage. Nous, on ne connaît le génocide.
Mais avant, dans les années 50, il y avait déjà eu
des affrontements.
Christelle
Ah oui, j'ouvre aux trois quarts.
Liz, entreet
Ce livre m'a beaucoup plu. J'ai craint que ce soit comme Les
soleils des indépendances mais ce n'était pas le
cas. C'est un livre facile à lire. Et l'histoire m'intéresse.
J'ai trouvé des descriptions "adulte" alors que l'auteur
est presque encore un enfant ; or, enfant, j'ai gagné un prix
pour mon écriture et quelqu'un a trouvé que mon écriture
était trop adulte... J'ai aimé les relations complexes entre
les gens, le rôle de la littérature pour s'évader :
le livre représente la fin de l'enfance. J'ai aimé les descriptions,
les jardins, les lumières. Comment se remettre de la perte d'un
proche ? C'est très bien fait. J'ai été également
impressionnée par la musique de Faye. J'ouvre entre ¾ et
entier.
Catherine
Je l'ai lu il y a quelques mois. Je ne l'ai pas relu en entier, seulement
feuilleté. J'ai été prise par histoire : l'Histoire
vue par un enfant qui ne veut pas se mettre dedans. Avec le thème
du passage à l'âge adulte. J'ai aimé personnage de
la mère. C'est très bien rendu. Il y a une poésie
des images ; le lac a l'air beau. Il y a quelques longueurs. J'avais
oublié les lettres. C'est un problème complexe : vu
par les yeux d'un enfant, c'est assez juste. C'est un livre intéressant.
C'est bien que les jeunes lisent. J'ai aimé l'écriture.
Annick L
ou
J'avais beaucoup entendu parler du livre et de l'auteur. Je ne trouve
pas que c'est un regard d'enfant raté. Je trouve qu'il y a cette
espèce d'innocence et d'incompréhension des choses bien
rendues. Il y a parfois des commentaires, le point de vue du narrateur
qui casse le fil et permet de ne pas toujours être à hauteur
d'enfant. Il y a un moment en creux, puis on tombe dans l'horreur. Pour
moi, le personnage central est la mère. Lorsque la mère
raconte inlassablement à sa fille ce qu'elle a vécu, c'est
très concret. La fin, le retour au pays, ce n'est pas très
crédible. C'est bien que les lycéens le lisent. En tant
qu'adulte je suis davantage partagée. J'ai beaucoup aimé
la chanson Petit
pays. J'ai lu La
mémoire trouée, un livre pour adolescents d'Élisabeth
Combres sur le génocide : c'est un roman intéressant sur
la thérapie collective. J'ouvre... ¾ ou ½.
Monique S
Je me rapproche de ce qu'a dit Claire. J'ai été passionné
au niveau documentaire. Cela aide à percevoir la complexité.
Les glissements d'un chapitre à l'autre m'ont gênée
et donné l'impression de quelque chose de fabriqué. Les
lettres m'ont fait tomber le livre des mains. La séparation des
parents est intéressante, on n'en a pas assez parlé. Les
passages sur les jeux avec les copains sont trop longs, ne correspondent
pas à ce qui est écrit auparavant. À certains moments,
j'étais avec eux, mais il y a des incohérences, comme si
on n'était plus dans le même temps. Les personnages sur la
mère sont très intéressants. De même que la
fin qui montre que les bourreaux, ce ne sont pas que les autres, notamment
avec le chapitre du feu à la voiture avec quelqu'un dedans : les
victimes sont alors aussi bourreaux. J'ouvre ½ pour l'intérêt
documentaire mais la construction du livre m'a fait décrocher.
Lisa
J'ai beaucoup aimé la découverte de l'aspect historique
vu par les yeux d'un enfant. Mis à part les lettres que je ne trouve
pas crédibles non plus. Je l'ai lu il y a deux semaines et je me
souviens plus trop, ce n'est pas bon signe. La construction est-elle linéaire ?
J'ai bien aimé que ce soit au Burundi et non au Rwanda. J'y étais,
avec lui, cela m'a fait voyager, contrairement à Manon. J'ai aimé
les passages sur les jeux des enfants, car en tant qu'enfant cela fait
partie de la vie, et ça ne m'a pas paru si loin pour moi...
Claire
Oh tourne pas le couteau dans la plaie...
Lisa
J'ouvre ¾. J'ai lu Hatzfeld, c'est complémentaire à
lire après. J'ai trouvé aussi que la mère était
le personnage le plus intéressant.
Françoise D
Je l'ai lu il y a un bon moment. J'avais aimé ce livre, j'ai été
emportée par le récit, je ne me suis pas ennuyée.
J'ai aimé les personnages, l'histoire de la mère. L'écriture
est fluide, sans prétention. Je n'ai pas été choquée
par le fait que l'écriture ne soit pas à la hauteur d'âge
du narrateur, ni par la correspondance. L'intérêt est que
cela tient à distance le génocide, tout en en parlant. Le
thème de la violence qui pousse les autres à devenir violent
est bien amené. La seule chose que j'ai trouvé un peu artificielle
c'est la dame grecque qui initie à la lecture. J'ai pensé
à American
Darling, même si ça n'a rien à voir, car les
enfants de l'héroïne vivent la guerre civile. Je trouve, contrairement
à ce qu'il dit dans une interview, qu'il n'a pas raté
à l'occasion je lui dirai... Je suis admirative de la trajectoire
de l'auteur. J'ouvre ¾ presque en grand.
Manuel
Pfft
Je vous ai toutes écoutées. Le prologue avec
l'histoire du faciès m'a tout de suite plu. L'immigration, c'est
quelque chose que je connais, l'ayant vécue enfant, cela m'a beaucoup
parlé. Je ne me suis pas posé la question de savoir si c'est
un enfant qui écrit. Dans la correspondance, il y a beaucoup de
jeux de mots, de métaphores. Pour ma part, j'étais au Burundi,
j'étais dans l'eau quand il a la tête enfoncée. Il
y a une tension, une violence dans tout le livre. C'est son premier livre
et vu son âge, chapeau ! Au vu de ce qu'il vit il doit gagner
en maturité. Je revois les images des massacres au Rwanda diffusées
quand j'étais bien jeune moi aussi. Pour le décalage du
style (enfant/adulte), se pose-t-on la même question avec Le
Journal d'Anne Franck. J'ai marché à fond. J'ouvre trois
fois en grand, c'est une réussite. L'adulte déraciné
revient pour les livres de la Grecque. Il aurait peut-être pu se
passer de ces retrouvailles avec la mère.
Danièle
C'est la musique de la mère qui le reconnaît.
Manuel
C'est peut-être artificiel.
Danièle
Non, c'est très beau.
Manuel
Il aurait pu éviter.
Jacqueline
C'est une histoire vraisemblable. Une fois qu'on a tout fait pour effacer,
il y a la mère à la fin. C'est semblable à de vraies
histoires qui se sont passées.
Fanny
Je fais partie de ceux qui ont marché totalement. Je n'ai pas remarqué
les ruptures de style, si c'est écrit ou pas par un enfant. Vu
sur ce qu'il vit, il est normal qu'il n'ait pas le regard d'un enfant
d'ici. Idem pour les lettres, c'est frais. Même si il y a deux parties,
le livre prend tout son sens dans sa globalité. La relation des
parents, c'est important ; au début, il y a le regard admiratif
de l'enfant sur le corps de sa mère ; à la fin elle
n'a plus que sa voix ; quand on se rappelle du début, ça
donne un sens global.
Pour moi, on n'est pas extérieurs au massacre. Par rapport aux
cousins, la description des corps est très réaliste ;
ces enfants, on les a vus jouer. C'est bouleversant. On se demande parfois
à qui on prêterait ce livre. C'est une collègue qui
me l'a prêté et j'avais prévu de le prêter à
ma fille (de 15 ans) ; eh bien j'attendrai pour lui prêter.
Mais j'ouvre en grand.
Nous regardons
alors et écoutons le très beau clip Petit
pays de Gaël Faye.
Claire
Et l'épisode du vélo, vous ne trouvez pas que ça
n'en finit pas ?
Christelle
Ça paraît peut-être exagéré, mais on
passe ainsi d'un milieu à l'autre.
Jacqueline
Les relations avec les serviteurs, c'est très bien !
Danièle
Ce n'est pas un documentaire puisqu'on ne nous donne pas les tenants et
les aboutissants.
Manuel
Et la radio !
Catherine
C'était compliqué...
Danièle
Quant au rôle des Français...
Lisa
J'ai aimé avoir lu Hatzfeld avant, car sinon des choses m'auraient
échappé, par exemple ce qui se passe dans les églises
en 1994.
Jacqueline
Ce n'est pas un documentaire en effet. Je vais lire ce qu'il dit dans
les interviews.
Lisa
Il y a quand même un aspect documentaire.
Catherine
Et c'est un premier roman !
Lisa
Est-ce un livre pour le groupe lecture ?
Claire
Puisque personne n'a évoqué cette question donc ça
doit l'être...
Catherine
Je me le suis demandé...
Christelle
Ce qui n'est pas bien clair, c'est pourquoi il s'occupe de sa fille, mais
pas de son fils.
Monique S
Il était déjà grand.
Manuel
C'est l'éducation africaine.
Danièle
Les enfants ont été "attribués" lors de
la séparation.
Catherine
C'est très juste quand elle parle à sa fille, qu'elle lui
raconte...
Danièle
Je ne trouve pas que c'est too much quand elle est la folle du village.
J'imagine bien cette femme qui fait partie du quartier.
Manuel
Je ne m'attendais pas à ce qu'elle revienne.
Jacqueline
Est-ce qu'elle a un chez elle ?
Fanny
Elle appelle son neveu.
Annick L
Ça m'a mis les larmes aux yeux.
Christelle
Je pense qu'il y a là-bas beaucoup de fous du village.
Annick
Dans le livre d'Élisabeth
Combres, ceux qui ont vu des horreurs ont eu des amnésies.
Danièle
L'ictus amnésique.
Annick
Mais le travail est de faire émerger ce qui oublié.
Monique S
Maintenant on ne fait plus exprimer les scènes traumatisantes comme
lors des attentats. Car si tu fais parler, ça fixe des images.
Christelle
Oui, c'est nouveau depuis l'année dernière.
Monique S
On fait du coocoonage en demandant ce qui ferait plaisir : une couverture
chaude, une musique.
Christelle
Et ils repartent avec des numéros à appeler en cas de besoin.
Mais pourquoi ils ne prennent pas les cousins quand ils partent ?
Monique S
Ils sont pris de cours.
Danièle
Les lettres, je les ai trouvées artificielles, puis je me suis
dit qu'il à fait ça pour écrire les dernières.
Les premières, c'est un peu benêt, avec une construction
factice, elles aboutissent à la dernière à Christian,
magistrale.
Annick L
Dans une correspondance scolaire, les enfants s'appliquent à écrire.
Christelle
Du coup, j'ai trouvé ça poétique.
En fin de séance, nous informons les deux lectrices enceintes que la coutume suivante : c'est le groupe qui choisit le nom des nouveau-nés (en rapport avec les livres de l'année)...
SYNTHÈSE
DES AVIS DANS LE GROUPE BRETON, réuni le 15 juin 2017, suivie d'avis
individuels
Marie-Odile
Chantal,
Claude, Édith, Marie-Thé, Suzanne
Annie, Lona,
Marie-Claire, Yolaine
Adhésion à peu près unanime pour Petit pays, les
critiques ou bémols portant plus sur la forme que sur le fond.
Premier élément de divergence : le narrateur est un
enfant ; procédé artificiel par nature pour certaines,
pas toujours vraisemblable pour d'autres, regrets de ne pas voir développer
davantage les réflexions poétiques et philosophiques de
l'adulte, ou bien au contraire pour la majorité enthousiasme pour
la légèreté et la fraîcheur dans cette narration
merveilleuse de l'enfance bonheur dans une maison cocon, sensibilité
et recul, l'irruption de l'horreur se faisant de façon subtile
à travers de petits signes captés par l'entant. Réflexions
sur l'enfance dans la guerre, l'acharnement constant à privilégier
le jeu et la vie sous les bombes ou les machettes ne lassant pas d'étonner
les adultes que nous sommes.
Le passage sur l'éveil à la lecture grâce à
une voisine grecque qui ouvre la porte de sa bibliothèque à
Gabriel a pu aussi paraître un peu convenu aux yeux des unes, génial
et émouvant en revanche aux bibliophiles impénitentes.
La fin de l'histoire a aussi divisé les lectrices : la folie de
la mère et le retour au Burundi ont été jugés
"mélo", "conventionnels", ou au contraire parfaitement
vraisemblables et vécus dans ce contexte d'atrocités, même
si ce n'est pas strictement autobiographique.
La qualité de l'écriture a également fait l'objet
d'un débat : livre de débutant, réserves sur
l'architecture littéraire, construction conventionnelle et chronologique,
témoignage plus que roman digne de ce nom pour les sceptiques ;
tout simplement très bien écrit et d'une grande force poétique
pour celles qui l'ont ouvert en entier : les premières pages
sur les différences entre les Hutus et les Tutsis sont éblouissantes
et d'un humour féroce. L'approche est différente si l'on
a découvert le travail musical de rappeur et slameur de Gaël
Faye avant ou après son premier roman, mais ces deux expressions
sont manifestement complémentaires, la musique des mots donnant
à son uvre romanesque une force novatrice.
Les portraits, les descriptions savoureuses d'une Afrique très
authentique (les Pygmées, le mariage de Pacifique, la relation
de la circoncision à la campagne, le cabaret du quartier, les enfants
soldats, etc.) ont mis tout le monde d'accord. Le témoignage sur
cet épisode tragique de l'histoire du Rwanda et du Burundi, relaté
de façon plus que confuse par les médias en France, nous
a paru utile et précieux. Il nous a permis de nous interroger sur
le problème de la neutralité et de la responsabilité
de chacun dans l'engrenage de la violence, question d'une lancinante actualité.
Nous avons terminé notre discussion par un atelier de slam grâce
à Marie-Claire à qui Petit pays a inspiré
un commentaire en rythme, dont le texte est joint à ce compte rendu
en guise de conclusion :
Petit pays,
pour un si grand auteur,
non seulement musicien,
mais aussi chanteur,
de ce pays martyr,
il en est imprégné,
nostalgie de son enfance,
innocence de ses rêves,
de ses jeux,
découverte de l'amitié,
des copains, des bandes !!!
Chapardage de gamins.
Mangues appétissantes !!!
Maman noire, absente.
Papa blanc,
et moi, et moi, qui suis-je ?
Une question le tarabuste,
le miroir se brise,
en face, la violence, la haine raciale,
la différence...
éclaboussent sa vie.
Le frêle bonheur éclate
sous les assauts de la guérilla...
Tutsis. Hutus...
Les bandes de défense,
des quartiers à protéger
Les trahisons...les massacres...
Une montée en pression,
superbement orchestrée,
de la délicatesse dans les propos de Gabriel,
de la violence, de la haine,
de l'horreur
dans la description des massacres...
la folie de sa mère,
engendrée par la découverte
de la scène d'horreur
du massacre de sa tante
et de ses enfants, leur ensevelissement !...
Petit pays, grande violence.
Marie-Odile
J'ai lu ce texte avec le rythme du rap dans les oreilles et lorsque celui-ci
venait à s'estomper, mon intérêt curieusement diminuait.
Je me suis demandé s'il ne s'agissait pas là d'un texte
à déclamer, à scander, plutôt que d'un texte
à lire. Sans doute suis-je victime de la vidéo préalablement
écoutée ou d'un cliché à l'Afrique attaché
Je n'aime pas particulièrement les récits d'enfance parce
qu'ils surprennent rarement. On y trouve toujours une certaine fraîcheur,
une certaine naïveté, un peu d'humour et un peu de nostalgie,
y compris dans les récits d'enfance en temps de guerre. Celui-ci
en fait partie. Le narrateur est avant tout un enfant, plein de vie et
d'étonnement qui découvre peu à peu la violence.
J'ai aimé le côté presque documentaire de ce texte.
J'ai aimé les abondants noms propres des lieux, des personnages,
parce que je ne les ai trouvés que dans ce récit et parce
qu'ils transportent vers un ailleurs. J'ai aimé les considérations
sur les langues dont certaines sont à presque tous incompréhensibles,
tant elles contiennent de subtilités et de références.
J'ai aimé les portraits pittoresques et aussi les descriptions
qui parsèment le roman.
Mais sans doute s'agit-il surtout d'un témoignage concret sur la
guerre et ses horreurs, le tourbillon infernal auquel on ne peut échapper
une fois qu'il est enclenché. Témoignage aussi sur les mouvements
de population, multiples migrations engendrées par cette guerre.
En ce sens, ce roman a le mérite d'aborder un sujet hélas
trop actuel.
Je l'ouvre à moitié pour toutes les raisons précitées.
Annie
J'ai beaucoup aimé ce livre car je me suis vraiment attachée
à ce petit garçon, sur ses pas, la main dans celle de ce
petit Gaby.
Imperceptiblement, son histoire, avec ses liens familiaux, ses rencontres
plus ou moins brutales, avec les gamins de son âge, ses remarques
sur les classes sociales/blancs-noirs, son ressenti d'enfant sur la séparation
de ses parents... tout ce vécu sans apitoiement, mais avec ces
(petits ?) drames plus ou moins banalisés, tout ce récit
m'a insidieusement conduite à cette insupportable histoire d'un
génocide, de ce processus de haine, de familles fracassées,
de violences innommables, d'allusions à la politique de la France.
J'ai eu l'impression de lire ce récit de Gaby à hauteur
d'enfant subissant ces violences affectives ou physiques dans son environnement
personnel, comme une métonymie de la tragédie des Hutus
et des Tutsis. Et j'ai terminé la lecture de ce livre en étant
imprégnée de cette folie de cette Histoire, avec la douleur
de cette maman hantée par ses insupportables gestes, anéantie
par cet enfer
Oui ce livre m'a plu et j'y repense souvent avec ces questions :
par quels terribles processus en arrive-t-on à se haïr, se
tuer ? Comment ces relations de pouvoir Blancs/Africains peuvent-elles
radicalement se réduire?
J'avais entendu en son temps les témoignages de J. Hatzfeld. Ce
livre de Gaël Faye avec cette transposition à travers le récit
d'un enfant m'a replongée dans cette violence de notre histoire
d'Humains.
Marie-Thé
J'ai beaucoup aimé ce voyage dans l'enfance, l'enfance et son environnement,
si bien décrits ; j'ai aussi été sensible à
la qualité de l'écriture, point de pages assommantes ici.
Je vois dans ce livre le monde merveilleux d'une enfance où l'horreur
fait irruption et s'installe. Entre ces deux extrêmes, une zone
trouble, faite de petits riens, de signes plus ou moins importants aussi,
captés par l'enfant, et annonciateurs d'un désastre.
Je retiendrai d'abord ces moments heureux dans une Afrique pleine de vie,
authentique. L'Afrique des villes avec cette vie foisonnante de la rue ;
celle des villages aussi avec ses personnages pittoresques, bourgmestre
et autres ; celle des campagnes bucolique et "hospitalière"
(chez l'agriculteur au vélo volé entre autres, on est bien
loin ici du père de Gabriel qui "aboie" lorsqu'il s'adresse
aux domestiques par exemple). L'expédition pour retrouver le vélo
et auparavant le passage au Zaïre sont des moments pittoresques et
très drôles. Et puis il y a l'Afrique des collines au loin,
mystérieuses et fascinantes, au delà du lac ; la beauté
et la paix des lieux évoquées avec poésie. Je pense
encore à cette maison dans l'impasse, véritable cocon, cette
maison qui se réveille au petit matin avec l'arrivée des
domestiques, aux jeux des enfants espiègles du voisinage, à
la tendresse unissant Prothée et Donatien à Gabriel. Je
me revois dans une autre région d'Afrique, il y a 30 ans, écoutant
aussi "Radio France Internationale" au petit déjeuner,
et toute cette vie autour.
Le mépris, l'exploitation des domestiques par ces blancs se voyant
en pays conquis, est à ne pas oublier : "Ici
nous sommes des privilégiés. Là-bas, nous ne serons
personne." (p. 27)
L'irruption de l'horreur avec toutes ces descriptions si réalistes
m'a tellement bouleversée que je ne m'y attarderai pas. C'est effrayant.
"L'insécurité
était devenue une sensation aussi banale que la faim..."
Lynchages, tueries, se commettent "tranquillement" : la
banalité...
Dans ces ténèbres, j'ai beaucoup aimé l'apparition
des livres : "Grâce
à mes lectures, j'avais aboli les limites de l'impasse, je respirais
à nouveau..." Et le côté presque sacré
qui suit la lecture, chez Madame Economopoulos : "l'impression
d'avancer sous la voûte d'une église". Et
ceci : "Il faut
se méfier des livres, ce sont des génies endormis."
Je note la résonnance avec la souffrance des migrants, des déracinés
d'aujourd'hui : "On
ne dira rien du pays en eux." (p. 16)
Et pourtant... Ceci m'amène au poème de Jacques Roumain,
offert par Madame Economopoulos, "Si
l'on est d'un pays..." (p. 213)
La notion de neutralité m'interpelle; "On a tous un camp"
disent ses anciens copains à Gabriel quand la violence fait rage.
A noter encore comment un jour on se met à "voir l'autre comme
un danger", à " créer cette frontière invisible
avec le monde extérieur..." et ceci : "Je
me demande encore quand...nous avons commencé à avoir peur."
(p. 80). Le pire succède au meilleur, le
bonheur est remplacé, recouvert par le malheur. Derniers moments
de bonheur à l'anniversaire de Gabriel (mais les fissures sont
déjà là). La lettre à Christian m'a particulièrement
émue, comme l'adieu de la tante Eusébie au téléphone,
moments déchirants.
Je retiendrai aussi ces allusions à l'héritage des blancs,
Dieu, la langue, la démocratie, la dépendance, la démocratie,
"invention
des blancs qui a pour seul but de nous diviser..." (p.
87-88). Je pense à Saint-John Perse qui a dit : "La
démocratie, plus qu'aucun autre régime, exige l'exercice
de l'autorité." Lorsque Gabriel dit : "Je
n'ai pas quitté mon pays, je l'ai fui." ou encore :
"Je pensais être
exilé de mon pays. En revenant sur les traces de mon passé,
j'ai compris que je l'étais de mon enfance." (p.
213), je pense encore à Saint-John Perse : "Sinon
l'enfance, qu'y avait-il alors qu'il n'y a plus." Parcours
différent, mais j'ai envie après Petit pays de retourner
un peu vers Éloges,
poésie et louanges d'un monde disparu...
Dans un genre bien différent j'ai pensé à Jean Hatzfeld
dont je connais Une
saison de machettes, livre de journaliste.
DOCUMENTATION SUR LE LIVRE ET L'AUTEUR
Quelques repères
biographiques
- Gaël Faye est né en 1982 à Bujumbura au Burundi,
d'une mère rwandaise et d'un père français.
- En 1995, à 13 ans donc, il arrive en France, après le
déclenchement de la guerre civile et le génocide des Tutsi
au Rwanda en 1994, et passe son adolescence dans une HLM à Saint-Quentin-en-Yvelines,
où il découvre le rap et le hip-hop.
- Il obtient un master de finance à l'issue d'études en
école de commerce et travaille à Londres durant deux ans :
il rachète et revend des portefeuilles à risque pour un
fond d'investissement, trader quoi...
- Il se lance dans l'écriture et la musique : il forme le
groupe Milk
Coffee and Sugar avec Edgar Sekloka qui sort un album en 2009. En
2013, premier album solo de Gaël Faye : Pili
Pili sur un croissant au beurre. Il collabore avec de nombreux
artistes.
- En 2016, il publie un premier roman, Petit Pays, qui reçoit
divers prix (prix du Premier roman, prix du roman Fnac, prix du roman
des étudiants France Culture-Télérama...), frise
le Médicis, le Fémina, le Goncourt "tout court"
et remporte le prix Goncourt des
lycéens.
Presse sur
le livre Petit pays
Voici des aperçus très différents, éclairant
sur la genèse du livre, et avec des réactions aussi diverses
que celles de lycéens (posant des questions de fond !), de
Valérie Trierweiler (plutôt pour le fun) et celle, particulièrement
bienvenue, de Jean Hatzfeld qui a beaucoup écrit sur le Rwanda
et dont nous avions lu Où
en est la nuit :
- "Les exils doux-amers
de Gaël Faye", par Jean Hatzfeld, Le Monde, 29 juin
2016 (un article écrit avant que le livre ait tous ses prix).
- "Petit pays n'est
absolument pas mon histoire", par Catherine Fruchon-Toussaint,
RFI, 8 septembre 2016. Gaël Faye présente lui-même
son livre sur le site de l'éditeur : vidéo
ICI.
- "Gaël Faye,
le paradis perdu à hauteur d'enfant", par Maria Malagardis,
Libération, 23 septembre 2016
- "Gaël Faye,
chouchou des prix littéraires", entretien par Valérie
Marin La Meslée, Le Point, 1er septembre 2016
- "Quand
les ados du Goncourt des lycéens mènent l'interview avec
Gaël Faye", par Julie Malaure, Le Point, 28 octobre
2016
- "Petit pays
de Gaël Faye, Goncourt des lycéens", Valérie
Trierweiler, Paris Match, 2 novembre 2016
Le point sur le génocide
rwandais, les livres d'Hatzfeld
- Pour mieux comprendre l'histoire du génocide rwandais, voir ICI
- Les trois livres sur le Rwanda de Jean Hatzfeld, journaliste et écrivain,
constituent la trilogie
Récits des marais rwandais (Seuil puis poche "Points") :
2000 : Dans
le nu de la vie
2003 : Une
saison de machettes
2007 : La
Stratégie des antilopes
De Jean Hatzfeld, nous avions lu Où
en est la nuit
Le roman lu par l'auteur lui-même à France Culture (janvier 2017), accompagné musicalement (guitare et chant) : ICI
Petit pays est aussi le titre d'une chanson de Gaël Faye : à voir et entendre ICI.
Nos
cotes d'amour, de l'enthousiasme au rejet :
à la folie, beaucoup,
moyennement, un peu, pas du tout
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