C'est le premier livre de l'auteure traduit en français. Seules trois nouvelles avaient été traduites par Brigitte Duzan : "Paroles de pêcheur" (2013), "Sieur de lencens" (2014), "À larticle de la mort" (anthologie Les rubans du cerf-volant, Gallimard, 2014) Une longue interview éclairante de Sheng Keyi : "Comment survivre dans le "paradis de Sheng Keyi", magazine Le 9, juin 2019 Quatrième de couverture : Ce paradis est une clinique illégale
pour mères porteuses gérée selon un système
quasi militaire, qui tient autant du centre de détenues, voire
de la maison close.
Trois livres de Fang Fang avaient été traduits en français antérieurement, il y a longtemps déjà, en 1995, 1997 et 2001. Quatrième de couverture : "Je veux être enterrée
dans un cercueil, dit la grand-mère. Lors de la Réforme agraire chinoise, au début des années 1950, une famille de propriétaires terriens décide de se suicider pour échapper aux séances publiques d'accusation, dites "séances de lutte". Les corps sont enterrés sans linceuls ni cercueils dans des fosses creusées à la va-vite. La jeune Daiyun est désignée pour les combler, traumatisme, parmi d'autres, qui lui fera occulter le passé. Dépassant le cadre de la Réforme agraire et des drames qui l'ont accompagnée, Fang Fang se livre dans ce roman, savamment composé, à une réflexion sur la tentation de l'oubli et le devoir de mémoire dans un contexte où la vérité historique se révèle insaisissable. Fang Fang, née en 1955, compte
parmi les grands écrivains contemporains chinois. Paru en Chine
en 2016, Riuin mai (titre chinois de Funérailles molles)
a été primé en 2017, mais a vite été
la cible de vives attaques de la part d'éléments ultraconservateurs
s'élevant contre le sujet choisi, encore tabou en Chine. Les
trois autres livres de FANG Fang traduits :
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SHENG Keyi (née en 1973), Un paradis
(2016 en Chine)
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A la librairie à Vannes |
Le groupe à Noevranche, Ploeren |
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Pendant
l'été précédent,
les trois
groupes Voix au chapitre ont
lu au choix parmi une
sélection proposée par Brigitte
Duzan, spécialiste de la littérature et du cinéma
chinois : - le premier groupe parisien a eu sa séance de rentrée le 14 septembre 2018 en présence de Brigitte Duzan (compte rendu ICI) - le deuxième groupe parisien a consacré deux séances (voir les comptes rendus du 7 septembre pour Le Pousse-pousse de LAO She et du 21 septembre pour Amour sur une colline dénudée de WANG Anyi). - le troisième groupe Voix au chapitre-Morbihan s'est réuni le 11 octobre autour des livres lus (compte rendu breton ICI). Une deuxième séance bretonne a eu lieu le 27 mars dont le compte rendu suit et dont Brigitte Duzan a fait une synthèse sur son site, avec des commentaires complémentaires et des réponses aux questions. |
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Nos
cotes d'amour, de l'enthousiasme au rejet :
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grand ouvert - ¾ ouvert - à moitié - ouvert ¼ - fermé ! à la folie - beaucoup- moyennement - un peu - pas du tout |
Pour
Un
paradis :
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Pour Funérailles
molles :
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Cliquez pour lire les avis de Chantal Christian Christine Claire Claude Édith Jean Marie-Odile Marithé Suzanne Yolaine
Claude
(avis transmis)Funérailles
molles
Madame Fang Fang est une conteuse. Une conteuse pour longues veillées.
Elle m'a entraînée, au travers de plusieurs générations
dans des histoires de violences, de guerres, de révolutions. J'y
ai vu leurs conséquences infinies : fracassements de vies,
prolongements aussi sur les descendants.
La longueur de ce récit. Les allers et retours entre passé
et présent, la multitude des personnages (qui ne s'appellent ni
Jean ni Paulo), les mystères, les éclairages mouvants, les
révolutions et grands changements successifs donnent à voir
la confusion sidérante de vies ballotées dans un grand pays
et de longues décennies. Un sentiment de trop plein, une incapacité
à suivre m'ont d'ailleurs découragée au milieu du
livre. J'ai bien fait de poursuivre tant nombreux sont les thèmes,
les pensées, les sentiments qui m'ont intéressée
et/ou touchée :
- changements historiques brutaux et précipités
- Chine d'aujourd'hui avec ses aménagements territoriaux grandioses,
la sauvegarde du passé aussi et le regard d'architectes nouveaux
les forêts, fantômes, maisons hantées,
bruits, voix perdues, portes fermées, en écho aux incompréhensions
qui hantent les têtes
- comportements et relations entre individus, liens, obéissance,
devoir, respect, rôle de chacun. Enfin, et le sentiment d'entendre
un conte s'en est trouvé renforcé, j'ai trouvé saisissante
et magnifique l'évocation du cheminement de la vieille dame vers
l'au-delà.
Le début du livre nous fait pressentir un drame à découvrir.
Une eau dormante et trouble. Peu à peu, de nombreux personnages
dont les vies interfèrent nous aident à assembler les éléments
du puzzle. C'est une épopée grandiose et sauvage qui se
clôt finalement sur un apaisement. Je comprends la présence
du vent tout au long du livre. J'en ai aimé la puissance, la poésie,
l'implacabilité. Un très beau symbole sur le passage du
temps et la fragilité des vies, l'oubli. "SI
tout cela a un sens, c'est qu'il n'y en a pas"
Toutes
ces choses "livrées
au temps pour qu'il les érode peu à peu et leur fasse finalement
des funérailles molles".
Claude Un
paradis
"Terre de beauté
et de félicité". Drôle de paradis
dont les élues ne sont pas dupes. Réunies par les misères
de leurs vies dans une contrainte économique, elles sont temporairement
devenues unité de production, pourvoyeuses de bénéfices
pour "une institution
qui a la joie au cur" et qui en reste aux choses
simples : pondre un uf et s'en aller !
Le regard de Wenshui personnage doux, chaud, animal
en donne un rapport distancié et poétique. Souvenirs et
réalité souvent en interférence. Saisis avec simplicité
et sans jugement, les moments vécus sont autant de tableaux qui
s'imposent et donnent à voir le quotidien d'un monde clos dont
les membres vivent des rapports de dépendance et d'autorité.
La perception imagée, drôle, très évocatrice
et sensuelle (les seins, les yeux, les voix, les gestes, le toucher, l'herbe,
l'eau, la lumière), rend ce livre, dont le thème est terrifiant,
bouleversant et tendre. Selon leur personnalité et leurs forces,
on voit ces femmes "faire avec". Petits et grands moyens :
souvenirs - ironie - tendresse - gourmandise - musique - illusions - opportunisme
- courage - solidarité.
Grand rire pour le portrait du président Niu. Son discours est
un régal de lieux communs, de mots creux, clichés pour une
autosatisfaction ampoulée et ridicule. Les applaudissements fabriqués
n'ont qu'à suivre ! D'emblée, l'intelligence et la
finesse de jugement et d'interprétation apparaissent du côté
des femmes. Leurs décisions, leurs agissements, leurs paroles ironiques
et argumentées sont effrayants pour l'autorité. Finalement,
la victoire leur appartient.
J'en étais restée à la grande muraille et aux dynasties
passées. Il a été étonnant puis épatant,
pour moi de découvrir aujourd'hui une voix féminine de là-bas.
Une voix moderne et universelle. J'ouvre ce livre en grand.
JeanUn
paradis
Le sujet : une clinique illégale pour mère
porteuse en Chine à Shanghai. L'univers y est concentrationnaire
avec un "président" Niu Yugen et sa maîtresse Jiang
Jinqui. Une jeune fille "simple d'esprit" Wenshui raconte la
vie des femmes dans cet univers (Wenshui signifie en chinois "Question
à l'Eau", autrement dit "question au féminin",
le YIN). Le point de vue de l'auteure est féministe (critique du
patriarcat, du matérialisme...) : c'est une satire de la société
chinoise, plus politique que morale (par exemple, la question de la GPA
est hors champ).
Mon point de vue : l'histoire oscille entre la réalité
brutale de l'asservissement, un monde où les enfants s'achètent
comme les iPhones, et un monde de femmes au quotidien où crêpages
de chignon et douceurs s'entrelacent, douceurs que les aquarelles viennent
ponctuer.
La performance du roman est sans doute dans l'élégance et
la poésie qui nous font accepter, le temps d'une lecture, ce mariage
entre mascarade teintée d'horreur, et beauté des femmes
entre elles.
Christine
Un
paradis
Funérailles
molles
J'ai été passionnée par l'un (Funérailles
molles) et dérangée par l'autre (Un paradis).
Dans Un paradis, le thème est très lourd : les femmes
porteuses, avec de plus une handicapée. C'est profondément
triste, la fin est terrible, la lecture m'a été difficile
et j'ouvre au quart.
Avec Funérailles, passionnant, j'ai été prise
immédiatement dans cette remontée du temps. J'ai adhéré
à ces personnages, contrairement à Paradis.
J'ai ressenti une trop grande difference de culture pour le livre
Un paradis, alors que les sentiments ressentis dans Funérailles
molles étaient directement accessibles.
Chantal Un
paradis
Écriture "contemporaine" :
j'ai toujours un peu de mal avec l'écriture "minimaliste"...
Littérature chinoise : j'ai du mal à entrer dans leurs
façons de voir.
Donc j'ai eu du mal à entrer dans le livre, puis je l'ai repris
par petits chapitres et là, je l'ai apprécié :
- sur la forme : la vie de ces mères porteuses dans cette
clinique illégale, vue à travers la jeune Pêche "simplette"
qui voit et entend tout sans comprendre, tout la ramenant à son
enfance, sa mère
- sur le fond : cette clinique qui fabrique des bébés
pour gens riches permettant à des femmes pauvres de gagner un peu
d'argent et beaucoup au directeur ! Cela se passe pour de bon ailleurs,
en Inde, Afrique, États-Unis, c'est notre économie d'aujourd'hui,
cynique, déshumanisée !
J'ai aimé les aquarelles, la poésie toujours présente,
et surtout l'aspect "sensuel", concernant tous les sens :
les couleurs, les fruits, les sons, et le corps ! Les bouches, les
seins, les ventres, les vagins. Et les contrastes forts : les femmes
fruits, les femmes couleurs sont aussi des femmes numéros, niées
dans leurs sentiments, leurs ressentis. Nourries, pouvant peindre, dessiner,
mais punies pour le moindre faux-pas.
Et enfin j'ai aimé les descriptions savoureuses des cadres de la
clinique, leur ridicule les discours pontifiants du directeur, des pontes
du parti. Et surtout la formidable solidarité des femmes, leur
combativité, avec des scènes théâtrales, comme
celle des pilules abortives comme moyen de chantage. Avec, en creux, à
travers la vie de Pêche, la misère rurale, la non prise en
charge : elle devient SDF à la mort de ses parents.
Avec tout ce que j'ai aimé en deuxième lecture, je l'ouvre
¾.
Chantal
Funérailles molles
Le genre de livres
que j'adore : à la fois l'émotion et les nouvelles
connaissances !
- L'émotion provoquée par l'histoire de ce personnage de
Ding Zitao, broyée par l'Histoire.
- Et l'envie inévitable d'aller chercher plus en profondeur cette
histoire de la Chine depuis la naissance de la République populaire
de Chine pour mieux comprendre toute la complexité de ce roman.
J'ai adoré la composition du livre et tout de suite je suis entrée
dedans, en retraçant, en remontant, dans l'autre sens, les 18 escaliers
de l'enfer subi par Ding Zitao-Daiyun, en retraçant l'histoire
de la famille du Dr Wu ; en suivant sans trop de mal tous ces personnages
dont les destins se croisent sans cesse, à nos yeux, nous lecteurs,
mais pas aux yeux des personnages ! C'est du grand art !
J'ai refait également les voyages du fils Qinglin, ignorant de
l'histoire de ses parents et partagé, entre l'envie, la nécessité
de savoir, et qui ne veut pas aller plus loin dans ses recherches, par
peur de souffrir, peur de bouleverser sa vie de jeune cadre plein d'avenir
dans cette Chine nouvelle communo-capitaliste.
Le thème du livre, la mémoire, est traité, brodé,
tout au long et nous reste à la fin de la lecture au fin fond de
nous lecteurs : la mémoire qui aide à mieux vivre ?
Ou la mémoire empêche de vivre ?
La mère qui se réfugie dans cette amnésie :
survivre à ce qu'elle a subi est impossible ! Le père
qui ne veut pas que son fils connaisse son histoire mais qui laisse ses
carnets. Fang Fang traite ce thème magistralement et Brigitte,
je crois vraiment, la restitue totalement !
Alors, comme dit toujours Édith : MERCI Voix au chapitre. Merci
Brigitte ! Je l'ouvre en TRÈS grand !
Marie-Odile Un
paradis
C'est un texte que j'ai abordé
avec une certaine appréhension, puis avec étonnement, puis
avec un certain délice (suscité par la forme), mêlé
d'un certain dégoût (concernant le contenu).
En effet, l'originalité de ce texte réside pour moi dans
le décalage entre le thème dérangeant de la marchandisation
des corps et le point de vue adopté : enfantin, naïf,
drôle parfois, poétique souvent. On est aussi dans la caricature
grotesque. Certaines scènes, théâtrales, sont empreintes
d'un comique absurde : ainsi, les références à
la loi ne manquent pas dans cet univers hors-la-loi.
J'ai aimé les glissements subtils vers les scènes de l'enfance
évoquées avec délicatesse, innocence et candeur,
et la fraîcheur, la légèreté des aquarelles
qui illustrent le récit.
Marie-Odile
Funérailles molles
J'ai aimé ce livre dense bien qu'il m'ait (ou parce qu'il m'a)
au départ résisté. J'ai petit à petit reconstitué
le puzzle, suivant le cheminement chaotique de la mémoire de Ding
Zitao, éprouvant un intérêt grandissant pour ces familles
plongées dans la tourmente de la Réforme agraire. J'ai aimé
les récits chronologiques insérés dans le grand récit,
par exemple le journal du père ou encore l'histoire de Wang Jindian,
qui prendra toute son importance plus loin.
J'ai été impressionnée par le destin doublement tragique
de Ding Zitao, condamnée à vivre malgré elle d'abord
en reniant sa famille, puis en fuyant avec son fils après avoir
enseveli sa belle-famille, avec pour mission de sauver les deux lignées.
Elle passe par le fleuve de l'oubli et crée avec Wu, dont les origines
se perdent aussi, un homme sans passé Qinglin. Ding Zitao et Wu
ont en commun d'avoir perdu leur famille, leur nom...
Il m'est apparu que dans ce récit, les porteurs de mémoire
meurent (Liu), deviennent fous (Futon) ou amnésiques (Ding Zitao
"Elle pensa qu'il suffisait
à sa vie de commencer là"). Qinglin quant
à lui oscille entre le désir de savoir et le choix de l'oubli.
Toujours est-il que l'auteure, elle, choisit la Mémoire en évoquant
les atrocités liées à la Réforme agraire chinoise.
J'ai découvert l'existence des terribles séances de lutte.
Une image me reste : celle des paysans brûlant les livres des
propriétaires terriens et en utilisant la cendre pour fertiliser
la terre.
En refermant le livre, je me suis dit qu'il serait bon que je le relise,
la fin du livre (début de l'histoire) éclairant le début
du livre (fin de l'histoire), et que je m'attarde sur les considérations
d'ordre architectural.
Merci à Brigitte Duzan pour cette traduction, les nombreuses notes
qui accompagnent le récit et les commentaires passionnants.
Pour ce qui est du titre j'aurais préféré un énigmatique
Ruan Mai plutôt que Funérailles molles, peu incitatif
à mes yeux.
Suzanne Un
paradis
Un paradis n'en a pas été un pour moi. J'ai été
sensible à l'humour. Mais les personnages n'ont pas été
pour moi assez fouillés. J'ai retenu les comparaisons. Je l'ai
lu avec plaisir, mais sans plus et je vais l'oublier. Le sujet est costaud
la vie et n'est qu'effleuré.
SuzanneFunérailles
molles
Les 150 premières pages qui ont été difficiles pour
certains ne m'ont pas posé de problème. J'ai aimé
le personnage, son nom composé, tout ce qu'elle traverse qui va
être éclairé ensuite, les destins croisés :
par exemple, le commissaire soigné par Wu. J'ai aimé entrer
dans l'architecture de la maison, qui permettra de se sauver. A la fin,
des éléments éclairent le lecteur qui sait des choses
que les personnages ne savent pas. J'ai pensé à Antigone.
Et également aux scènes de femmes tondues en France. A propos
de la réforme agraire, je reste sur ma faim et ai des questions.
J'ai trouvé très beau que le fils ait le courage de respecter
le secret de sa mère.
Marie-ThéUn
paradis
J'ouvre ce livre au ¼, pensant en même temps qu'il vaut mieux...
Et puis il y a les aquarelles, délicates.
Je me suis très souvent ennuyée en lisant ces pages. Malgré
un sujet grave (ces mères porteuses privées de liberté,
souillées, rabaissées au rang de "têtes de bétail"),
il manque pour moi dans ce texte une force, une intensité ;
il n'y a pas d'émotion non plus, les personnages sont peu sympathiques.
Je suis restée au dehors. Et que c'est répétitif !
Tout ceci concerne une grande partie du roman mais, au chapitre 34, c'est
le basculement dans l'horreur, j'ai été effarée par
cette histoire de piqûres, de ftus tué. "Ils
discutent de l'opération, je les entend parler de broyer, démembrer."
Cruauté aussi avec la peau de Mascotte accrochée au mur
de la salle à manger.
De ce livre peu aimé, je retiendrai les "oppositions" :
- entre les hommes tout puissants, ignobles, et les femmes victimes, soumises
et rebelles à la fois (problèmes avec "celles
qui ont fait un peu d'études : elles n'arrêtent pas
de se plaindre"), avec des propos très misogynes
du début à la fin par ailleurs
- d'un côté l'illégalité, de l'autre le règlement
très autoritaire et des aberrations : "Il
suffit de respecter les règles et on est libre à cent pour
cent." D'un côté encore, une ouverture sur
un monde où tant de projets pourraient se réaliser grâce
au profit, à une production accrue, de l'autre l'enfermement
- évocation d'un monde brutal face à des femmes dont les
noms de fruits évoquent la douceur. Opposition de l'ombre et de
la lumière, de l'aérien et du souterrain, du pinceau et
de la dague... etc. ; complémentarité aussi... Yin
et Yang...
J'ai été stupéfaite par la comparaison de ces femmes
avec l'arbre fruitier : "avez-vous
déjà vu un arbre fruitier refuser de porter des fruits ?
Jamais." La nature est très présente : insectes,
oiseaux, fleurs, et même têtes de graines de lotus (belle
métaphore ici), arbres, mais aussi l'eau, le vent, la terre, le
ciel... voici ce que j'ai aimé. L'orage et le grondement
du tonnerre dans l'obscurité représentent hélas des
violences conjugales.
A noter encore le mépris pour ceux que les médecins appellent
ici "les débiles mentaux" ("ses
problèmes de QI... une chance pour nous.", "Elle
a l'air d'être encore plus cinglée qu'avant").
Je relèverai aussi ces mots : "accroître",
concrétiser "le
renouveau du grand rêve du peuple chinois." Moment
"drôle" et tragique à la fois : "La
musique nourrit la production, elle rend plus intelligent et élève
le QI (...)
mais l'optimum (...)
ce sont les symphonies." Autre expressions remarquées
: "Ce que Niu redoute
le plus, c'est qu'on fasse corps." ou "j'ai
dû marcher sur des ufs." Et au passage, je
me suis interrogée sur ces expressions : "Je
parle chinois, non ?", "dis
voir un peu", "l'huile
sur le feu".
Livre décevant, intéressant pourtant, déroutant aussi,
je crois comprendre qu'un grand bouleversement a lieu à la fin.
Marie-ThéFunérailles
molles
J'ouvre ce livre aux ¾, il mériterait pourtant d'être
ouvert en grand
Si j'ai de petites réserves, c'est à cause de ce côté
si sombre pour moi et de quelques longueurs, quand par exemple, chemin
faisant, Liu Jinyuan raconte son passé d'ancien combattant contre
les bandits. (Impression d'avancer en temps réel par moments !)
A part cela, j'ai vraiment beaucoup aimé cette tragédie
relevant du chef-d'uvre. J'en retiens l'originalité de la
construction, avec en alternance la descente aux enfers de Daiyun et le
parcours, la quête de Quinglin. J'ai été absorbée
par cette histoire, sa force, son intensité. J'ai appris la réforme
agraire et sa cruauté, les "séances de lutte",
les "funérailles molles", etc.
Ce texte m'a fait penser à L'Enfer
de Dante, avec ses cercles, destiné aux pécheurs. Comme
la Vierge de Luther répondant "Je suis l'Immaculée",
Daiyun, son mari et les leurs sont pourtant "exempts du péché
originel". Cependant, pour les paysans pauvres, ils méritent
l'enfer, coupables d'appartenir à des familles de propriétaires
terriens. Situation de chaos, les riches ont été tués
car les pauvres étaient trop pauvres, "personne
n'a analysé la situation"; "Alors
les pauvres ont agi à tort et à travers."
(p. 185-186) Me vient tout de même en
tête ces mots de Bernanos : "Le
pas des mendiants fera trembler la terre."
Avec le parcours de Ding Zitao, "ce
passage de la mort à la vie", dont la naissance
"date maintenant du jour
de son sauvetage", j'ai pensé à François
Cheng : je l'entends évoquer ce malaise dont il a été
victime et, revenant à lui, ne sachant s'il était avant
sa naissance ou après sa mort ; ou ceci : "Les
tourments jour et nuit entrent sans entrave." Et puis
le parcours de l'eau, la Voie
Je retiendrai l'attachement des domestiques à leurs maîtres,
leur fidélité assurée dans la mort et dans l'au-delà.
Ainsi le vieux Wei à l'aïeul : "N'ayez
pas peur en chemin, je ne serai pas loin de vous, je saurai vous protéger."
La description du dernier repas de la famille Lu est remarquable et me
fait penser au dernier repas du Christ entouré de ses apôtres,
la Cène.
Ici et là je remarque quelques formes de mépris : Daiyun
face à Futong par exemple avant que sombre leur embarcation, il
est un inférieur
Autre forme de mépris du grand-père
Lu pour le père de Daiyun lorsque la situation s'aggrave : "Nous
sommes de bons propriétaires." en opposition à
ce lettré se complaisant "dans
un raffinement stérile". Je suis sidérée
par les rires des villageois à l'évocation des servantes
ayant préféré la mort à un mariage avec des
paysans rustres ou idiots, par la véhémence des propos de
Lu Sanba envers la famille Lu : "Jindian
n'a même pas eu besoin de passer à l'action, vous vous êtes
liquidés vous-mêmes"... La mort de la mère
de Jindian, dont est responsable la toute puissante famille Lu, est terrible.
La révélation de ce drame par Daiyun est à l'origine
de tout : "C'est exact,
nous nous sommes perdus."
A retenir encore (pêle-mêle) de ce livre foisonnant, les portraits,
la description de la nature, belle ou hostile sous le vent, le souffle,
l'évocation de la culture vue comme un danger, l'importance des
racines, de la transmission, du retour aux sources, de l'oubli ("oublier
le passé, alléger le fardeau, de génération
en génération") ou du souvenir. Je remarque
aussi les messagers qui traversent ces histoires, des histoires dans la
grande Histoire
Je me suis tout de même heurtée à ceci : "Ce
qui est au cur de l'histoire, c'est la partie qui n'est pas faite
pour être connue des hommes
On pense savoir, mais en fait
ce que l'on sait n'est peut-être pas réellement la vérité."
C'est au cur du livre
Et cela me dérange, je termine
dans le brouillard : "vérité
historique
insaisissable", réalité,
oublier, abandonner, ou au contraire rechercher, noter, et peut-être
trouver. J'aime cette fin ouverte, depuis "le
monastère dans les nuages", Xiaocha éclaircira
une histoire très sombre, peut-être
Quelques expressions m'interpellent (traduction ?) : "c'est
moins bien qu'avoir la pêche, mais bien mieux qu'être dans
la dèche." (p.179) Ou encore : "Il
n'y a pas de quoi se mettre martel en tête." (p.
375). Dans un genre différent : "On
peut faire d'une pierre deux coups."
Un avis trop long mais réducteur quand même, je me suis égarée
en chemin
Édith Un
paradis
Beau livre et beau papier. Illustrations tout en délicatesse qui
tranchent avec la "rudesse" de certains propos que lectrice
occidentale je traduirai par propos triviaux sinon vulgaires
et obscènes (mais j'ai déjà observé lors des
lectures précédentes de cet été la référence
scatologique et certaines parties du corps très exposées
sans grâce, sans érotisme même, de mon point de vue).
J'ai eu très peu de plaisir à lire le livre. J'ai toutefois
apprécié la note aux lecteurs de Brigitte Duzan.
Le livre est déroutant dans sa forme, mais intéressant dans
son fond. Il est contemporain par le sujet : celui des mères
porteuses ce gynécée.
Je l'ai trouvé un peu ennuyeux et surtout déroutant, ce
qui est lié au mode d'échange des protagonistes. Les surnoms
sont parfois drôles, avec des personnages prénommés
par un chiffre (une nomination déjà rencontrée l'été
dernier dans les autres lectures).
Bien que "préparée" par la quatrième de
couverture et intéressée par le contenu à découvrir
: la rudesse et la trivialité des propos m'ont peu procuré
de plaisir de lecture. J'ai été très extérieure
aux enjeux des femmes. La poésie dont parle la quatrième
de couverture n'est présente que par les aquarelles qui illustrent
le livre.
Bref, lecture de découverte dont le souvenir ne m'en restera que
par le déplaisir éprouvé à la lecture.
ÉdithFunérailles
molles
Oui, j'ai aimé me plonger dans ce récit dense en personnages
et en faits. Oui, il m'a fallu dresser une liste des personnages pour
m'y retrouver. Oui, j'ai été intriguée par le titre.
Ce terme apparaît rapidement dans le récit lors de la mort
accidentelle de son mari le docteur WU : "Je ne veux pas
que vous lui fassiez des funérailles molles" et pourtant
sa mort lui fait éprouver de la sérénité,
elle s'en étonne.
Le cadre est construit : quel lien antérieur l'unit à
ce personnage ? Comment va se dérouler l'intrigue ? Il
m'a été difficile de me repérer dans la géographie
des lieux. Et la Révolution culturelle et ses avatars reste complexe
malgré les repères reçus
par Voix au chapitre l'été 2018. C'est à travers
Qinglin, le fils de Ding Zitao et du Docteur WU, que l'histoire va se
dérouler et que les liens vont apparaître. L'histoire a pour
point de départ la Réforme agraire, au début des
années 1950.
Très adroite est la construction des 18 niveaux de conscience lors
du "coma" de Ding Zitao, qui forme le puzzle de l'histoire.
Nécessité toutefois de souvent revenir aux personnages dont
l'orthographe et la prononciation pour une Européenne
se ressemblent parfois à une ou deux lettres près. A
faire préciser par Brigitte Duzan : comment sont donnés
les prénoms à la naissance ? Voir
aussi a la question de l'âme p. 197.
J'ai aimé les descriptions des maisons des notables du fait du
voyage de Liu Xiaochuan, fils de Liu Jinyuan, avec Qinglin. Ainsi, le
logis des troissavoirs, p. 189 à 192. Je me suis intéressée
à construire mentalement cette imposante maison, les détails
sont précis nombreux et évocateurs et puis "Le
ciel sait, La Terre sait, je sais et on sait" (voir explication
bas de page).
P. 186 aussi et 185 et 187, j'ai savouré le déroulé
des explications données par le vieux MA de la violence incontrôlée
et souvent sans raison que celle des rapports provenant des dirigeants
de la réforme agraire : "Un
tel était pourri, il devait être liquidé, alors ils
décidaient de l'éliminer". Les dirigeants
eux-mêmes n'y comprenaient rien, leur niveau politique était
très faible, ils pensaient simplement qu'il fallait donner la parole
aux pauvres, mais leur réflexion n'allait pas beaucoup plus loin.
Alors les pauvres ont agi à tort et à travers : intéressante
réflexion sur les gilets jaunes...
P. 161 : héros et lettré, ils n'ont pas le même
objectif au service du peuple, pas de recherche de célébrité...
et p. 186 et 187, j'ai apprécié le propos sur l'architecture
précisant que le maître d'uvre est indifférent
aux "problèmes
du pays" seulement concerné par le "point
de contact entre son habitation et le monde extérieur".
Demander à Brigitte Duzan des explications
sur la "cérémonie" à laquelle ils
veulent échapper, et sur le sens de Funérailles
molles
recouvrir le corps pour que la lumière du petit
matin ne vienne pas éclairer leurs visage p. 199, mais encore ?
Les sentences parallèles : à développer.
Les carnets du père et son appropriation par son fils : 1948-1950,
la lecture est facilitée par un retour à la chronologie
Je viens de relire les premières pages qui
introduisent l'histoire : "oublier
n'est pas forcément une trahison, c'est souvent ce qui permet de
vivre", avait dit le docteur WU à sa femme.
Magistral roman sur l'héritage, la transmission et l'oubli consenti
et ou infligé.
Christian Funérailles
molles
"Funérailles molles"
: j'aime le titre, pour moi très houellebecquien ! Mais j'ai
décroché assez rapidement puisque je n'ai lu qu'un gros
tiers du livre de Fang Fang. La structure narrative m'a dérouté,
de même que les très nombreux personnages. J'y reviendrai
peut-être plus tard, surtout après les commentaires du groupe
de lecture, souvent très élogieux.
Aussi ai-je appliqué pour ma part et à la lettre la maxime
taoïste : "Il
vaut mieux ne pas remplir un vase que de vouloir le maintenir plein".
J'admire d'autant plus le travail de Brigitte Duzan, surtout après
l'avoir entendue nous expliquer combien la traduction de ce livre lui
avait donné du fil à retordre...
Christian
Un paradis
J'ai aimé ce livre que je tiens comme un livre POLITIQUE, formidable
métaphore du système autoritaire et concentrationnaire chinois.
C'est une grande nouvelle (160 pages très aérées),
ce qui expliquerait pourquoi les personnages ne sont pas très approfondis.
La description de cette sorte de gynécée de mères
porteuses, désignées par des numéros et cloîtrées
dans cette maison dorée, considérées uniquement comme
organes reproducteurs au profit de couples riches non fertiles, est souvent
jubilatoire. Truculent et pathétique, notamment par le regard de
la narratrice Wenshui, un peu demeurée, ce récit est très
original.
Ce court livre rend compte de la situation de ces jeunes femmes, souvent
solidaires entre elles et au langage parfois imagé. Elles sont
aussi manipulatrices, ce qui leur permet de résister avec humour
aux pulsions autoritaires du Président Nui, ventru et libidineux
(surnommé Boulette de buf !), entouré de ses
deux assistants tout aussi grotesques et naïfs (épisode fort
drôle de la pilule abortive).
Le style de Sheng Keyi est fluide, truffé de délicieuses
métaphores (p. 78), poétique
(p. 53), évocateur de la nature, de
la végétation, d'insectes (p. 72)
et parfois d'un érotisme léger et gracieux (p. 57
et 73).
On peut supposer qu'en dépit du triste sort réservé
à ces pauvres femmes, le pouvoir patriarcal y est montré
plus ridicule que véritablement sadique et laisse imaginer son
impuissance à terme (on peut l'espérer en tout cas !).
En effet, la solidarité et les provocations dévastatrices
des otages semblent résister efficacement au règlement maintes
fois évoqué par les "membres du Parti" (cf. le
discours emphatique très représentatif de la langue de bois
p. 69).
Les jolies aquarelles de l'auteure sont à l'image de ce récit
qui est plus grave qu'il n'y paraît...
Cette clinique fait immanquablement penser à la Chine contemporaine
dont le Pouvoir intelligent, cynique, est le champion du contrôle
des citoyens. Celui-ci n'hésitant pas à enfermer tous ceux
qui résistent aux effets du capitalisme sauvage qui caractérise
ce pays, véritable rouleau compresseur et dont le puissant moteur
demeure la recherche du profit avant tout et la pérennité
de son pouvoir
J'ouvre aux ¾.
Yolaine : J'ouvre
les deux en grand.
Un paradis
Pour le personnage d'Un paradis, se mélangent l'enfance
et la situation présente d'adulte car pour moi elle
n'est pas idiote, mais c'est quelqu'un qui n'arrive pas à quitter
l'enfance. Je suis sensible à ces femmes qui résistent.
La langue est belle, mais ce n'est pas une écriture facile.
Funérailles molles
J'ai trouvé Funérailles molles passionnant :
je n'ai pas essayé de me repérer, je me suis laissé
emporter du début à la fin. C'est le côté historique,
plus que l'aspect universel, qui m'a intéressée (je me suis
aperçue que j'étais ignare). Funérailles,
c'est le destin de la Chine, mais, transposé, c'est valable pour
tous les pays.
C'est quelque chose de très touchant : il y a un côté
très humain dans ce destin individuel. De plus, c'est plein de
suspense. Des descriptions sont très émouvantes.
ClaireUn
paradis
J'ai apprécié cette fable terrible avec ses 41 courts chapitres
qui déclinent des facettes de la situation et des relations (alliances,
traîtrises, compromissions et compromis, solidarité, revendications,
grève même, avec une référence permanente au
règlement, qui interdit de parler de sentiment sous peine d'amende).
Mais une fois que la situation est bien campée, j'ai ressenti de
la lassitude et aurais aimé comme Suzanne que les personnages aient
plus de substance.
Cette allégorie du régime actuel (ou de tout régime
de ce genre) renvoie également, de façon extrême,
à la situation dans laquelle des femmes sont tenues par des hommes
et fait penser à La servante écarlate de Margaret
Atwood où les femmes sont divisées en cinq classes dont
celle confinant les femmes à un rôle de reproductrices, les
servantes écarlates. Le fait qu'une femme soit complice de l'horrible
dictacteur de la clinique ajoute à l'horreur de la situation ;
mais j'ai trouvé que le grotesque (son discours par exemple), c'était
trop-trop-c'est trop...
Ce qui m'a le plus plu et que j'ai trouvé vraiment
remarquable
c'est la faculté qu'a la narratrice un peu demeurée, Wenshui,
de passer du présent au passé, à son enfance, sa
mère, la nature, comme si elles étaient là, se superposant
à la réalité : dans l'écriture même,
d'une phrase à l'autre presque, on glisse ainsi de la situation
de ce camp, cette prison, à un univers d'images poétiques,
jamais banales. Cela rappelle, bien que l'enjeu littéraire, le
contexte, etc. soient très différents, la virtuosité
de Jaume
Cabré dans le livre que nous avions lu, Confiteor.
Je ne peux m'empêcher de situer les deux livres l'un par rapport
à l'autre et c'est pourquoi je n'ouvre Un paradis qu'à
moitié.
Claire Funérailles
molles
J'avais lu de Fang Fang et beaucoup aimé Une
vue splendide qui évoque les rebondissements de la situation
épouvantable d'une famille avec je ne sais pas combien d'enfants
numérotés, les belles-surs sont également numérotées
; le narrateur est Petit huitième qui est mort et enterré
devant la maison, d'où le titre : une vue splendide... J'avais
apprécié une distance savoureuse et instructive.
Je n'aime pas les gros livres et ai commencé avec courage. Par
précaution, j'ai, comme Marie-Odile, dressé la liste des
personnages. J'ai été emportée et n'ai jamais flanché.
Si la traduction y est pour quelque chose, l'ambition du livre, sa magistrale
composition, le suspense comme disait Yolaine, en imposent. Je suis très
admirative. J'aimerais savoir comment l'auteure a procédé,
comment elle a tissé les 18 étapes avec le récit
par exemple. On s'instruit bien sûr (et merci pour les notes, la
traductrice !) Il y a des moments très émouvants (l'amour
du couple par exemple), ou poignants, ou terrorisants, d'autres plus apaisés.
Le journal du père, c'est un grand moment. Quant à la double
identité des deux personnages, c'est fascinant.
Une toute petite réserve quand les personnages prennent pour de
bon la parole, je trouve les voix pas assez distinctes. Mais quel livre
! Quelle uvre !
Synthèse
de la séance
sur le site de Brigitte Duzan : à lire ICI avec des commentaires et des réponses aux questions |
Pour résumer :
|
Un paradis
|
Funérailles molles
|
||
Le groupe breton avait déjà lu une série de livres chinois et, pour situer le contexte de certains romans, avait puconsulter quelques repères historiques utiles, fournis pour Voix au chapitre (voir ICI). | |
Suzanne
|
-
Songeant à mon père de YAN Lianke |
Annie
|
-
Songeant à mon père de YAN Lianke - Le Show de la vie de CHI Li - Madame Liu de ZHANG Yihe - Neige de Pema TSEDEN |
Christian
|
- Toutes les nuits du monde de CHI Zijian |
Claude
|
- Gens
de Pékin de LAO She - Quatre générations sous un même toit de LAO She - Notre histoire : Pingru et Meitang de RAU Pingru (illustré par l'auteur) |
Marie-Thé
|
- Continue
à creuser, au bout c'est l'Amérique de CAO Kou - Le Veau suivi de Le Coureur de fond de MO Yan - L'Opéra de la lune de BI Feiyu (lu dans le groupe en 2016) - Neige de Pema TSEDEN |
Chantal
|
- Toutes
les nuits du monde de CHI Zijian - Amour sur une colline dénudée de WANG Anyi - Un amour classique de YU HUA - La joueuse de go de SHAN Sa (écrit en français, l'auteure vit en France) - L'Opéra de la lune de BI Feiyu (lu dans le groupe en 2016) |
Édith
|
- Mon
petit coin de monastère de BEI Bei - L'Opéra de la lune de BI Feiyu (lu dans le groupe en 2016) - Une rencontre à Pékin de Jean-François BILLETER (écrit en français) - Chinoises de XINRAN (trad. de l'anglais, l'auteure journaliste vit à Londres) - De soie et de sang de QIU Xiaolong (trad. de langlais, États-Unis) |
Cindy
|
- La
joueuse de go de SHAN Sa (écrit en
français, l'auteure vit en France) - Balzac et la petite tailleuse chinoise de DAI Sije (écrit en français, l'auteur vit en France) |
Marie-Odile
|
- Neige
de Pema TSEDEN - |
Yolaine
|
- Madame
Zou de ZHANG Yihe - Madame Liu de ZHANG Yihe - Neige de Pema TSEDEN |
Claire
|
- La
véritable histoire de Ah Q de LU Xun - Histoire de ma vie et Le Pousse-pousse de LAO She - Amour dans une vallée enchantée de Wang Anyi - Épouses et concubines et À bicyclette de SU Tong - Continue à creuser, au bout c'est l'Amérique de CAO Kou - Une canne à pêche pour mon grand-père de GAO Xingjian - Songeant à mon père et Un chant céleste de YAN Lianke - Notre histoire : Pingru et Meitang de RAU Pingru - Une rencontre à Pékin de Jean-François Billeter - Le Show de la vie de CHI Li - Une vue splendide de Fang Fang - Madame Zou de ZHANG Yihe - Toutes les nuits du monde et Bonsoir, la rose de CHI Zijian - La chaise dans le corridor de LIN Bai - L'Opéra de la lune de BI Feiyu - Vivre ! de YU Hua - plusieurs livres de MO Yan |
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