RAPIDE CHRONOLOGIE
d'événements majeurs du 20e siècle LES LIVRES LUS
DES LIVRES LUS
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Littérature chinoise contemporaine
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Pendant l'été
2018, les
trois groupes Voix au chapitre
ont lu au choix parmi
une sélection proposée
par Brigitte Duzan,
spécialiste de la littérature et du cinéma
chinois : |
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Nos lectures en 2018
A nous tous, nous avons lu 50 livres de 25 auteurs. Et bien entendu le
même livre a été lu, dans nombre de cas, par plusieurs
personnes.
Nos réactions
En un rapide tour de table, voici d'abord ce que chacun a lu, pourquoi,
et avec quelles impressions d'ensemble.
Nathalie R | |
J'ai d'abord choisi des
livres de femmes : Madame
Zou de ZHANG Yihe et Le
partage des rôles de ZHANG Xinxin. Et puis j'ai lu Continue à creuser, au bout c'est l'Amérique de CAO Kou et Le livre d'un homme seul de GAO Xingjian. Honnêtement, c'est incroyable, on ressent les mêmes choses. C'est l'identité humaine qui ressort pour moi de ces différents livres. |
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Annick A | |
J'ai choisi des livres récents et
plus particulièrement Continue à creuser, au bout
c'est l'Amérique pour la traduction de Brigitte Duzan.
J'ai aussi lu ceux proposés auparavant par le groupe lecture
et d'autres de ma propre initiative. |
- Continue
à creuser, au bout c'est l'Amérique de CAO
Kou |
Rozenn | |
J'ai lu ou hasard, ce qui était sur Kindle, ce que j'avais sous la main. J'ai commencé par Toutes les nuits du monde qui m'a beaucoup plu. Puis Continue à creuser, au bout c'est l'Amérique, j'ai bien aimé. Madame Zou, j'aime beaucoup... Certains m'emmerdent. Un paradis, c'était époustouflant. Mon préféré, c'est Le dernier quartier de lune de CHI Zijian : j'ai eu l'impression de me balader d'un bout de la Chine à l'autre, d'une époque à l'autre, avec une écriture très poétique, j'ai du mal à quitter les Evenks. | - Continue
à creuser, au bout c'est l'Amérique de CAO Kou - Toutes les nuits du monde, CHI Zijian - Le dernier quartier de lune de CHI Zijian -Pour qui te prends-tu ? de CHI Li - La véritable histoire d'AQ de LU Xun - La Chine en dix mots de Yu Hua - Un paradis de SHENG Keyi - Madame Zou de ZHANG Yihe Lus avant avec le groupe : - Le Pousse-pousse de LAO She - L'Opéra de la lune de BI Feiyu - Don Quichotte sur le Yangtsé de BI Feiyu |
Fanny | |
Mon choix s'est porté sur
des livres courts pour pouvoir en lire plusieurs et avoir un aperçu
plus large. Je me suis laissé guider d'une part par le document
élaboré par Brigitte Duzan et également par des
données plus pragmatiques à savoir les occasions disponibles
en librairie. J'ai par ailleurs souhaité lire un deuxième
livre de BI Feiyu (après L'opéra de la lune il
y a deux ans) et Continue à creuser au bout c'est l'Amérique
pour savourer la traduction de Brigitte Duzan. Je ne peux pas
donner un aperçu global de mes lectures car je les ai trouvées
très diversifiées tant au niveau du genre que du style
littéraire : certaines m'ont beaucoup plu, d'autres moins,
voire m'ont déçue. |
- Songeant
à mon père de YAN Lianke - Amour dans une vallée enchantée de WANG Anyi - La carte au trésor de MO Yan - Don Quichotte sur le Yangtsé de BI Feiyu - Continue à creuser, au bout c'est l'Amérique de CAO Kou - A bicyclette de SU Tong Lus avant dans le groupe : - L'Opéra de la lune de BI Feiyu - Vivre ! de YU Hua |
Manon |
J'avais lu avant dans le groupe L'Opéra de la lune de BI Feiyu. J'ai lu la trilogie des Madame de ZHANG Yihe (Madame Liu, Madame Yang, Madame Zou). Avec la liste, je savais ce que je ne voulais pas lire : pas de Chine rurale, pas de Révolution culturelle Je sortais du Lambeau, je voulais une part de vie, pas que de la fiction. Je n'ai pas beaucoup aimé la Chine, j'ai adoré les Madame : je me suis réveillée à 4h du matin pour finir le dernier. Pourtant la Chine ne m'intéresse pas. Ces livres sont très beaux et très durs. Avec une part de psychologie. |
Lisa | |
J'ai lu Continue à creuser, au bout c'est l'Amérique que Claire m'a passé et des livres de femmes dont j'avais envie. J'ai tout aimé, mais j'ai eu trois coups de cur : Début fatal, Toutes les nuits du monde, Sous le ciel de l'Altaï. Je suis très contente de les avoir découverts. J'avais lu des livres chinois, mais qui n'avaient rien à voir (Xinran, Pearl Buck). | - Continue
à creuser, au bout c'est l'Amérique de CAO Kou - Début fatal, FANG Fang - Sous le ciel de l'Altaï, LI Juan - Toutes les nuits du monde, CHI Zijian - Madame Liu de ZHANG Yihe - De SU Tong A bicyclette et Visages fardés Lus avant dans le groupe : - L'Opéra de la lune de BI Feiyui - Vivre ! de Yu Hua |
Monique L | |
J'ai choisi au hasard et au fur et à mesure. Je n'ai pas aimé le livre de Mo Yan que j'ai lu, je n'ai pas accroché. C'était moyen. J'ai essayé de lire Le précis sur la littérature chinoise, j'ai parcouru, mais ce n'était pas pour moi. J'ai lu Une canne à pêche, ça commençait à m'intéresser un peu plus. J'ai commencé La montagne de l'âme, je n'ai pas fini, mais j'ai accroché. Toutes les nuits du monde, j'ai adoré. |
- La
joie de MO Yan |
Nathalie B | |
(du nouveau groupe parisien, qui a été
invitée pour "profiter" de la présence de
Brigitte Duzan) Brigitte Duzan (Brigitte pour la suite) Nathalie B Brigitte Nathalie B |
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Dans Au bord de l'eau j'ai été séduite
par les personnages hauts en couleur. Ensuite j'ai lu Le pousse-pousse
et Histoire de ma vie, j'ai beaucoup aimé. Il y
a une poésie, une humanité. Une canne à pêche, c'est un autre registre : on entre en littérature ! Ça m'a fait penser au nouveau roman. Et Bonsoir, la rose que j'ai aimé. Ce n'est pas la même chose. Je suis d'accord avec Nathalie sur les ressemblances et dissemblances. |
-
Au bord de l'eau de SHI Nai'an - Bonsoir, la rose de CHI Zijian - Une canne à pêche pour mon grand-père de GAO Xingjian - de LAO She Le Pousse-pousse et Histoire de ma vie |
Christelle | |
J'ai lu six livres. Je n'ai pas fini Une
canne à pêche. J'ai choisi des livres pour la taille.
Je n'étais pas frustrée, car j'aime les nouvelles.
J'ai aimé les six. |
- Une
canne à pêche pour mon grand-père de
GAO Xingjian |
Claire
Si j'ai bien compris, les formes courtes sont "typiques" en
Chine.
Brigitte
C'est l'origine de la littérature chinoise. Depuis les années
1990 se sont développés des romans longs, en grande partie
sous la pression des éditeurs ; aujourd'hui, on revient vers
la nouvelle, mais un peu plus longue, pour permettre le développement
de la narration ; c'est la nouvelle dite "moyenne", que
les Anglais appellent novella.
Claire
Et j'ai appris que les formes, pas comme chez nous, sont normées.
Brigitte
En effet, on distingue les nouvelles courtes (moins de 5000 caractères),
les nouvelles moyennes et les romans. Quand on traduit, le nombre de signes
en français c'est quatre fois le nombre de caractères chinois.
Le traducteur est payé au nombre de caractères traduits.
La littérature chinoise est née de la tradition orale :
de petites histoires anecdotiques, dont les conteurs
se sont emparés ; les histoires étaient contées
sur plusieurs nuits
Vers le XVe siècle, les romans populaires
sont nés ; ce sont des histoires assemblées. Le roman
moderne est né inspiré de l'Occident ; il y a eu en
particulier des séries de sagas familiales sur plusieurs générations,
par exemple quatre
générations, qui permettent de brosser le tableau historique
d'une région, voire de la Chine. Mais le roman s'épuise,
on en revient à la forme courte, et la tendance est surtout à
la nouvelle "moyenne". Le roman est une forme exogène.
Les éditeurs français ont une phobie
du terme "nouvelle" donc ils mettent "récit"
ou "roman court" sur la couverture.
Claire | |
Cela tombe bien que la forme courte soit répandue, je n'ai lu que des romans courts. J'avais compris que la littérature chinoise était difficile, avec des références nombreuses qui rendent l'accès difficile. J'ai donc été étonnée de croire tout comprendre. J'en ai lu un petit paquet et c'est une vraie découverte, découverte d'un continent. Ce qui m'a frappée c'est que même quand le récit n'a pas lieu au moment d'événements politiques, il y a constamment cet arrière-plan. Y compris dans le livre le plus récent qu'on a lu Rozenn et moi : Un paradis de SHENG Keyi, sorti ce mois-ci qui se passe dans une clinique de mères porteuses, non sans rapport avec les camps de Madame Zou que j'ai beaucoup aimé. Oui Nathalie, ce sont des humains comme nous..., mais il y a des différences ! Peu de sexualité, peu de sentiments. | - La
véritable histoire de Ah Q de LU Xun - Histoire de ma vie de LAO She - Amour dans une vallée enchantée de Wang Anyi - Épouses et concubines de SU Tong - Continue à creuser, au bout c'est l'Amérique de CAO Kou - Une canne à pêche pour mon grand-père de GAO Xingjian - De YAN Lianke Songeant à mon père et Un chant céleste - Notre histoire : Pingru et Meitang de RAU Pingru - Une rencontre à Pékin de Jean-François Billeter - Le Show de la vie de CHI Li - Une vue splendide de Fang Fang - Madame Zou de ZHANG Yihe - De CHI Zijian Toutes les nuits du monde et Bonsoir, la rose - La chaise dans le corridor de LIN Bai - Un paradis de SHENG Keyi Lus avant dans le groupe : - Le Pousse-pousse de LAO She - plusieurs livres de MO Yan - L'Opéra de la lune de BI Feiyu - Vivre ! de YU Hua |
Protestation du groupe sur la sexualité...
Tu n'as rien lu, tu n'as pas lu les bons...
Claire |
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Séverine | |
Un de mes critères
a été la taille. Je ne suis pas du tout attirée
par la Chine.
Brigitte Séverine |
- Mon
petit coin de monastère de BEI Bei - Le Show de la vie de CHI Li - Continue à creuser, au bout c'est l'Amérique de CAO Kou Lus avant dans le groupe : - L'Opéra de la lune de BI Feiyu - Vivre ! de YU Hua |
Oui ! Je voulais voir la Chine contemporaine. Mon petit coin de monastère : je l'ai choisi au hasard. Continue à creuser, au bout c'est l'Amérique : je l'ai choisi à cause du titre. Le show de la vie, c'est mon préféré ! Je l'ai choisi à cause de la présentation. Je retiens des trois livres lus l'humour et l'absurde. |
Catherine | |
J'ai commencé par des livres de femmes : Madame Zou, j'ai beaucoup aimé Le show de la vie, c'est très drôle. Une canne à pêche, sur le plan littéraire, j'ai beaucoup aimé, c'est extrêmement bien écrit. Songeant à mon père, j'ai adoré. J'ai été frappé par l'importance de la famille, des souvenirs d'enfance. J'ai aimé l'omniprésence de la nourriture. J'ai lu Une rencontre à Pékin, c'est étonnant de voir les différences. J'ai aimé découvrir cette littérature. |
- Madame
Zou de ZHANG Yihe |
Jacqueline | |
Je n'avais jamais entendu parler de Jia Pingwa que j'aurais continué à ignorer sans la liste de Brigitte qui en parlait comme d'un grand romancier. L'art perdu des fours anciens était un beau titre un peu intriguant, alors je me suis lancée. Brigitte |
- L'art
perdu des fours anciens de JIA Pingwa - La véritable histoire de Ah Q de LU Xun - Amour sur une colline dénudée de WANG Anyi - La Chine en dix mots de Yu Hua - Continue à creuser, au bout c'est l'Amérique de CAO Kou - Songeant à mon père de YAN Lianke Lus avant dans le groupe : - Le Pousse-pousse de LAO She - plusieurs livres de MO Yan - L'Opéra de la lune de BI Feiyu - Vivre ! de YU Hua |
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Etienne | |
J'ai fait mon choix en plusieurs salves. Les trois premiers : Songeant à mon père, Don Quichotte, À bicyclette, ça se ressemblait. Je voulais revenir à quelque chose de plus consistant. C'est pourquoi j'ai lu L'art perdu des fours anciens. L'amour sur une colline ça ne m'a pas plu. J'ai adoré Mort d'un propriétaire foncier : c'est extrêmement drôle bien qu'un peu inégal selon les nouvelles. Continue à creuser, au bout c'est l'Amérique j'ai choisi par rapport au titre. Le clan du sorgho rouge, c'est très bien, ça sort du lot. J'ai un peu de mal à trouver une cohérence dans les livres lus, car ils m'ont semblé très variés. J'ai trouvé qu'il n'y avait pas de filtre sur la sexualité, sur l'urine, les excréments. Il y a un rapport détaché quant au corps. Et par contre un grand attachement à la terre. C'est une société très organisée, presque en castes. Ça m'a beaucoup plu. |
- A
bicyclette de SU Tong |
Richard |
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J'avais très peu de temps pour lire car j'ai lu en allemand les livres que vous avez lus à la semaine lecture. J'ai choisi ces deux livres, c'est très cartésien. C'était un démarrage sur la littérature chinoise : j'ai lu donc le premier auteur de la liste chronologique. |
De LU Xun : Lu avant avec le groupe : |
Avec vos commentaires, je sais que je vais continuer. J'ai commencé chronologiquement. J'ai été déçu. Journal d'un fou, ça se lit en cinq minutes et on ferme. Pour l'autre, La véritable histoire de Ah Q, c'est d'une naïveté cette façon de raconter l'histoire ! | |
Brigitte |
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Quelques échos de ceux qui ont lu chinois mais n'ont pu venir | ||
Françoise D (avis transmis et lu) | ||
J'avais lu avant dans le groupe : Le Pousse-pousse de LAO She, plusieurs livres de MO Yan (c'est moi qui avais proposé cet auteur), L'Opéra de la lune de BI Feiyu, Vivre ! de YU Hua | J'ai lu cet été : - A bicyclette de SU Tong - Don Quichotte sur le Yangtsé de BI Feiyu - Songeant à mon père de YAN Lianke |
Je les ai lus enfin... presque... parce qu'ils me sont tombés des mains (traduction ?). J'avais l'impression de lire un seul et même auteur. Aucun n'arrive à la cheville de Mo Yan. Pour moi Mo Yan vraiment très au-dessus du lot. |
Brigitte C'est la même atmosphère dans ces trois livres, c'est vrai... |
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Jacqueline Comme Françoise, j'aime Mo Yan mais je n'ai eu le temps de lire que la dernière nouvelle "Graine de brigand" du recueil Chien blanc et balançoire. Elle m'a beaucoup émue et fait réfléchir. Quel écrivain aussi ! |
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Denis (de Berlin) | ||
J'avais lu avant dans le
groupe : Vivre
! de YU Hua. J'ai lu cet été : - Les sentinelles des blés de CHI Li. - Épouses et concubines de SU Tong. Pourquoi ces choix ? J'ai pris ceux dispos dans la librairie d'à côté ! |
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Manuel (très occupé) | ||
J'avais lu avant dans le
groupe :
Le Pousse-pousse de LAO She, L'Opéra
de la lune de BI Feiyu, Vivre
! de YU Hua. J'ai lu cet été : - Songeant à mon père de YAN Lianke - Amour dans une vallée enchantée de WANG Anyi Fermé. - La véritable histoire de Ah Q de LU Xun. Tous les auteurs sont marqués par l'histoire de la Chine, la révolution culturelle. Bon choix de lecture d'été ! |
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Danièle (malade) | ||
J'ai lu cet été
: - La véritable histoire de Ah Q de LU Xun - A bicyclette de SU Tong - Les Aveugles de BI Feiyu dont j'avais lu avec le groupe L'Opéra de la lune |
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Annick L (en Catalogne) | ||
J'ai lu cet été
: - Songeant à mon père de YAN Lianke - Gens de Pékin de LAO She J'avais lu avant avec le groupe Le Pousse-pousse de LAO She, plusieurs livres de MO Yan, L'Opéra de la lune de BI Feiyu et Vivre ! de YU Hua |
LU Xun (1881-1936) |
Manuel
: J'ouvre en grand pour le côté
pamphlétaire. Claire : J'ai moi aussi aimé. Richard : Je n'ai pas aimé, je me suis ennuyé. Rozenn : J'ai été très mitigée. Danièle : Autant je suis entrée en empathie avec les personnages de Bi Feiyu, dans Les aveugles, autant j'ai ressenti tout le long de ce roman La véritable histoire de Ah Q (ou plutôt de cette fausse nouvelle biographique) un malaise et une sorte d'hostilité vis à vis du personnage central du roman, Ah Q, rustre et content de l'être, querelleur, méchant et lâche. Sa manie de retourner ses défaites en sa faveur n'a rien à voir avec un optimisme constructif, mais procède d'une interprétation erronée de la réalité. Par exemple, p. 37 : Au bout de 10 secondes (après une bagarre) Ah Q partait, lui aussi victorieux et content : n'était-il pas le plus doué de tous, pour se vautrer plus bas que terre ? Il suffisait de mettre de côté "se vautrer plus bas que terre" et il restait "le plus doué de tous". Sa dégringolade sociale à la fin du livre, loin d'attirer de la compassion, ne provoque qu'une réaction de dégoût ou d'éloignement. Si l'on prend ce roman comme une satire, et Ah Q comme la métaphore de la mentalité d'un peuple chinois en décadence au début du XXe siècle, la critique cinglante de Lu Xun est une réussite. Toute l'ironie et le côté lapidaire du style sont alors au service d'une idée. Le personnage incarne ce que l'auteur abhorre et nous fait abhorrer. Cependant, n'arrivant pas à me défaire du malaise de ma lecture, j'ouvre seulement à moitié. Jacqueline : J'ai beaucoup aimé l'ironie et l'aspect satirique qui m'avaient échappé à 17 ans : la satire du comportement des nantis et des lettrés face à la révolution qui a fait tomber l'empereur, et celle de la justice "selon que vous serez puissants ou misérables"... Mais, d'abord et avant tout la satire de la littérature traditionnelle par la façon de mener le récit et de choisir son héros. Brigitte : Pour reprendre ce qu'a très bien dit Danièle, Ah Q est comme la métaphore de la mentalité du peuple chinois au début du XXe siècle. Donc, comme elle le dit, la satire est une réussite puisqu'elle réussit bien à susciter jusqu'au malaise. Il faut souligner qu'il s'agit d'une nouvelle qui fait date dans l'histoire de la littérature chinoise, car c'est l'un des premiers textes fondateurs de la littérature en langue non classique, se rapprochant de la langue parlée : il a été publié en épisodes séparés dans un journal en 1921-1922. |
LAO She (1899-1966) |
Annick L : Gens de Pékin est un recueil de nouvelles très différent de Songeant à mon père que j'ai lu puisqu'elles mettent en scène des personnages variés dont le seul point commun d'être tous des habitants de Pékin. On comprend bien pourquoi il est devenu ensuite auteur de pièces de théâtre car chacun de ces récits, plus ou moins long (jusqu'à une centaine de pages pour "Histoire de ma vie"), est mis en scène de façon remarquablement vivante : personnages bien croqués, odieux ou attachants, dialogues réalistes (on imagine le travail des traducteurs !). Un véritable plaisir pour le lecteur qui passe d'une histoire à l'autre avec un agréable sentiment de dépaysement total : se retrouver immergé dans le Pékin des années 1920-1930. Lire la suite ici |
Brigitte : Dans Le Pousse-pousse, l'émotion est contenue, et très imagée. LAO She est un grand classique, la langue est très belle. Il rend compte de la vie des Chinois, de façon presque documentaire. Histoire de ma vie en est un autre exemple. |
Claire : Est-ce que ce n'est pas une sorte de Zola chinois ? |
Brigitte : Oui, en quelque sorte. |
BA Jin (1904-2005) |
Brigitte : Il est préférable de lire la littérature contemporaine avant de lire les classiques. Personne d'entre vous ne s'est attelé à BA Jin, difficile, qui écrit en temps de guerre, et dont j'avais proposé Le jardin du repos et Nuit glacée. Je présenterai un film chinois de Que Wen adapté de Nuit glacée, non sorti en France, dimanche 9 décembre prochainau musée Guimet... |
Eileen CHANG (1920-1995) |
Claire
: J'ai juste lu la nouvelle de Lust
caution d'où est adapté le film d'Ang
Lee et elle ne m'a pas transportée. |
WANG Anyi (née en 1954) |
Fanny : Amour
dans une vallée enchantée, j'ai bien aimé... |
YAN Lianke (né en 1958) |
Brigitte
: Avec cet auteur, dont les parents étaient des paysans
illettrés, rien à voir avec WANG Anyi. Il a commencé
par écrire des satires politiques quand il était dans
l'armée. Il y avait en effet deux possibilités à
son époque pour échapper à sa condition, soit
aller à l'université, soit à l'armée,
qu'il a choisie car il avait peur d'échouer au concours de
l'université. Manuel : J'ai aimé les couleurs associés à des odeurs, c'est un récit touchant sur le rapport du fils à ses origines paysannes ; émouvante, la mort du père. J'ouvre en grand. Etienne, Jacqueline, Catherine ont aussi lu Songeant à mon père. Annick L : J'ai été très touchée par ce petit livre qui rassemble un petit ensemble de souvenirs d'enfance et de jeunesse de Yan Lianke autour de la figure admirable de son père, un paysan pauvre mais toujours digne qui s'est tué à la tâche pour élever ses enfants. Comme un hommage posthume rendu par ce fils "indigne" qui, lui, s'est engagé très jeune dans l'armée pour échapper à sa condition. Le tableau qu'il compose par petites touches de la vie familiale et villageoise dans cette région reculée de la Chine (dans les années 60-70) est terrible : les paysans subissent non seulement les caprices de la nature mais aussi le contrecoup des réformes du régime communiste qui les dépossède de leurs terres (cf. l'une des nouvelles les plus tragiques : "Silhouette terrienne"). Mais son évocation est remarquable : quel talent pour camper les personnages (son père, sa mère, sa sur, et les autres ), quelle plume ciselée (pour capter l'essentiel), imagée et souvent poétique (la campagne, les saisons ) ! lire la suite ici Claire : J'ai moi aussi beaucoup aimé ce livre et ai été stupéfaite en lisant après le très court Un chant céleste de découvrir une toute autre veine, avec cette figure de mère étonnante qui a 4 enfants tous tarés, c'est horrible, grotesque... ça vaut le détour... Fanny : Songeant à mon père est ma première lecture. J'ai aimé la construction sous forme de flash back et j'ai été très touchée par ces souvenirs. J'ai trouvé qu'il y avait une dimension très visuelle dans les descriptions. J'ai apprécié la beauté et la pertinence du passage sur le destin. Cela m'a questionnée d'un point de vue culturel sur le rapport au destin en Chine : peut-il être également perçu comme quelque chose de positif ? Enfin j'ai été interpelée par le passage sur la dette (p.89) : ce passage me porte à poser la question de la place de la psychanalyse en Chine. Brigitte : La psychanalyse n'est toujours pas développée en Chine. On a traduit Freud en chinois dans les années 1980 et ces traductions ont induit un grand intérêt mais en se limitant à la pensée. Il y a ensuite un mouvement lacanien, autour d'un psychanalyste à Chengdu qui essaie, semble-t-il, de rapprocher la pensée de Lacan de la pensée chinoise ancienne. Un groupe de psychanalystes français.e.s y va régulièrement pour des conférences et des colloques. Le gros problème reste celui de la traduction. Pour ce qui est du rapport au destin, il vous tombe dessus, on ne discute pas, c'est comme ça. On me dit toujours, mais pourquoi les Chinois ne se révoltaient, ne se révoltent pas. Il y a peu de rebellions et beaucoup d'acceptation. La plupart des rébellions, dans l'histoire ancienne, ont été des rébellions paysannes menées par des leaders, et suscitées par la pauvreté. Il y a eu un mouvement contestataire en 1919, conséquence de la signature du traité de Versailles qui a été un traumatisme, parce qu'à l'issue de la Première Guerre mondiale, on a attribué au Japon des anciennes colonies allemandes en Chine ; en réaction, de violentes manifestations antijaponaises ont entraîné le mouvement du 4 mai (dont on va fêter le centenaire en 2019), et une ouverture, en particulier dans le domaine culturel. Des étudiants sont partis au Japon et même en France. Nathalie B : Oui, à Montargis que j'ai visité cet été, il y a un circuit chinois et un musée qui concernaient les Chinois venus dans le cadre du mouvement travail étude. Le musée de Montargis oublie de dire qu'il s'agissait d'un mouvement anarchiste. Les étudiants sont devenus ensuite des cadres du parti. Brigitte : Tout à fait. C'est un musée financé par la Chine où on oublie de mentionner la forte dimension anarchiste qui avait cours à l'époque parmi les jeunes Chinois. Pour en revenir à Yan Lianke, il y a le dernier livre traduit remarquable Les chroniques de Zhalie, plus épais certes, mais très facile à lire, d'un humour décapant, sur le développement de la Chine dans les années 1990 : comment s'enrichit-on au départ ? En volant des trains... On rit (sous cape) dès les premiers chapitres. |
YU Hua (né en 1960) |
Étienne
: J'ai trouvé très drôle, noir, cynique Mort
d'un propriétaire foncier ;
les nouvelles sont toutefois inégales. La dernière est
très débridée. Rozenn : J'ai trouvé très intéressant La Chine en dix mots qui est un essai. Brigitte : YU Hua, c'est une faconde, un humour permanent. Plusieurs auteurs ont beaucoup d'humour mais de façon différente. |
SU Tong (né en 1963) |
Lisa : J'ai beaucoup aimé A
bicyclette. |
BI Feiyu (né en 1964) |
Fanny : J'avais beaucoup aimé L'Opéra
de la lune, mais je me rappelle avoir eu l'impression que
ce récit aurait pu être encore plus abouti et également
avoir lu dans une
interview de l'auteur des éléments allant dans
ce sens. D'où mon envie de lire un autre livre de l'auteur.
Avec Don
Quichotte sur le Yangtsé, pas de déception,
il s'agit d'un livre émouvant de par la dimension personnelle
des souvenirs évoqués. Je l'ai trouvé également
très riche dans la narration des conditions de vie en Chine
en lien avec les enjeux politiques. J'ai trouvé la construction
un peu étrange à la fin, avec l'évocation d'une
succession de personnes, un peu comme si l'auteur ne savait pas
comment finir son récit. Ce bémol mis à part
je reste sur le souvenir d'un livre avec beaucoup d'humanité
et des témoignages poignants. |
GAO Xingjian (né en 1940) |
Monique
L : Dans La
montagne de l'âme, il y a des passages magnifiques,
j'ai l'impression que la traduction est réussie. |
MO Yan (né en 1955) |
Annick A, Françoise, Jacqueline,
Claire, Annick L avaient lu en 2013 plusieurs livres de MO
Yan : Grenouilles, Beaux seins belles
fesses, Le chantier, Le maître a de plus en plus d'humour, La
carte au trésor, Le radis de cristal, Le Clan du Sorgho, La
Joie. Monique L : La joie ne m'a pas donné de plaisir... je n'ai pas accroché. Etienne : J'ai beaucoup apprécié Le clan du sorgho rouge. Fanny : La carte au trésor, c'est le roman que j'ai trouvé le plus référencé d'un point de vue culturel, avec les nombreuses notes en annexe. J'ai d'emblée été saisie par le style et le rythme de ce roman, ce qui m'a permis de rester captivée jusqu'au bout malgré ces références très éloignées de mes propres repères culturels. Le style crée un effet de surprise dès les premières pages. Le profil des personnages pour le moins atypiques a également suscité mon attention et ma curiosité tout le long de ma lecture. J'ai beaucoup aimé l'humour (p. 36) avec lequel est traité le rapport à la médecine et à la planification des naissances à travers le personnage du chirurgien. Brigitte : Ce texte est un petit bijou narratif, un condensé d'art du conteur tel que le revendique Mo Yan (voir son discours de réception du prix Nobel). Il faudrait passer toute une (autre) séance sur Mo Yan... Sa traductrice m'a dit : il est fatigant, ce qu'il écrit en trois mois, il faut une année pour le traduire. |
ZHANG Yihe (née en 1942) |
Manon a lu les trois "Madame"
: Madame
Liu,
Madame Yang, Madame
Zou |
ZHANG Xinxin (née en 1953) |
Nathalie R a lu
Le partage des rôles. |
FANG Fang (née en 1955) |
Claire : J'ai adoré Une
vue splendide qui évoque les rebondissements de la
situation épouvantable d'une famille avec je ne sais pas combien
d'enfants numérotés, les belles-surs sont également
numérotées ; le narrateur est Petit huitième
qui est mort et enterré devant la maison, d'où le titre
: une vue splendide... Il y a une distance savoureuse et instructive. Lisa et Christelle ont lu Début fatal. Brigitte : Fang Fang est une écrivaine, née en 1955 (donc la génération de Wang Anyi), qui fait autorité. Elle a une plume acerbe, dure comme son caractère, comme elle-même, endurcie par les épreuves subies dans sa jeunesse. Une vue splendide aussi bien que Début fatal sont caractéristiques de cette écriture sans fard ni concession. Mais là encore c'est une vision parcellaire d'une uvre d'une grande richesse. Claire : Les potins disent qu'un nouveau livre de Fang Fang va sortir en février 2019, traduit par Brigitte Duzan, Funérailles molles : ça promet ! |
CHI Li (née en 1957) |
Séverine, Catherine ont
lu Le
Show de la vie. Claire : J'ai adoré l'héroïne qui vend ses cous de canards, c'est épique. Et quel humour ! Denis : Les sentinelles des blés, j'ai trouvé cela très différent de ce que je lis d'habitude. Bien aimé malgré le côté midinette. Brigitte : Chi Li a été l'une des porte-drapeau de la littérature néo-réaliste du début des années 1990 en Chine. Ce sont des récits pour la plupart sympathiques, qui se lisent facilement. On peut cependant se demander s'il était justifié (littérairement) d'en traduire autant : huit titres parus chez Actes Sud ! Contre deux traductions, par exemple, pour Fang Fang. C'est totalement disproportionné. |
LIN Bai (née en 1958) |
Claire : J'ai
lu La
chaise dans le corridor dont les trois nouvelles ont une atmosphère
un peu envoûtante. Brigitte : Lin Bai est une autre écrivaine peu représentée. La chaise dans le corridor est quasiment introuvable. C'est pourtant une écriture singulière, et un univers qui ne l'est pas moins. |
BEI Bei (née en 1961) |
Séverine : Mon
petit coin de monastère qui m'a beaucoup plu, avec
ce personnage qui vend des feuilles de papier hygiénique,
me fait poser une question sur le rapport des Chinois à l'argent,
qu'on se représente toujours habiles commerçants.
|
CHI Zijian (née en 1964) |
Nathalie B, Claire, Monique
L ont aimé
Bonsoir, la rose. Rozenn : Toutes les nuits du monde, j'ai adoré. Mais Le dernier quartier de lune c'est extraordinaire. Brigitte : Chi Zijian est l'une des écrivaines "montantes" en Chine aujourd'hui. Elle est de la génération née juste avant la Révolution culturelle (elle est de 1964), mais qui rejoignent ceux nés dans les années 1970. Elle est capable de faire naître beaucoup d'émotion dans ses récits, souvent autour d'un personnage féminin peu ordinaire, et qui chaque fois se rattache à la culture et l'histoire de sa région natale, le grand nord du nord-est chinois. Son roman sur les Evenki, racontée par une narratrice evenk de 85 ans, a été un grand succès dans sa traduction anglaise qui en a entraîné de nombreuses autres, dont la française. Mais ce sont ses nouvelles "moyennes" qui sont ses plus personnelles, que ce soit Bonsoir la rose ou Toutes les nuits du monde. |
LI Juan (née en 1979) |
Lisa a lu
Sous
le ciel de l'Altaï, 38 récits sur la vie sur les
hauts plateaux du nord-ouest chinois, en territoire kazakh. Brigitte : Li Juan est un cas : une écrivaine non plus du grand nord-est, mais du grand nord-ouest ; elle habite dans une zone frontalière à population kazakh. Et elle écrit sur ces populations, son expérience vécue. Mais il lui est reproché de ne pas avoir appris la langue. Elle compense par une vision poétique et une émotion ténue. |
CAO Kou (né en 1977) |
En lisant le livre, on comprend
le titre Continue
à creuser, au bout c'est l'Amérique qui a retenu
plus d'un d'entre nous : le narrateur raconte ses souvenirs du cours
de géographie où l'on montrait lAmérique
sur le globe, de lautre côté de la Chine, en disant
si vous creusez
Brigitte : J'ai prévu de dire à CAO Kou que vous êtes 10 à avoir lu son livre, il va être fou de joie. Annick A, Christelle, Claire, Etienne, Jacqueline, Lisa, Nathalie R, Rozenn, Séverine ont aimé Continue à creuser, au bout c'est l'Amérique, en particulier la première des trois nouvelles. Heureusement, Fanny prend le contre-pied : Fanny : C'est ma déception de l'été. J'ai été emballée par l'originalité et l'humour du titre. Seulement pour chacune des trois nouvelles, le même ressenti à la lecture : un réel enthousiasme et une grande accroche au début tant au niveau du style que du profil des personnages, puis assez rapidement une forme de lassitude avant un ennui profond. Je n'ai compris la chute d'aucune des trois nouvelles, j'ai cherché en vain pas très longtemps cependant car j'avais surtout hâte de terminer le livre et de passer à autre chose. Ma déception est d'autant plus grande que le titre et l'accroche à chaque début de nouvelles me donnaient réellement envie d'aimer ce livre. C'est probablement moi qui suis passée à côté de l'intention de l'auteur. Dommage. Brigitte : La dernière nouvelle est étonnante et c'est le portrait de l'auteur tout craché... Pour ce qui est de la déception de Fanny, c'est presque un hommage à son écriture de dire qu'elle suscite l'ennui. Cao Kou est le grand maître de l'ennui : comment écrire toute une histoire sans qu'il ne se passe rien. C'est son histoire personnelle, qu'il raconte, alors il sait de quoi il parle et comment en parler. Il écrit aujourd'hui des petits textes très courts qui ont élevé ce style au niveau du grand art. Etienne : Je rapprocherai son humour de Mort d'un propriétaire foncier. Brigitte : C'est un humour rentré, un peu déjanté. Il vit avec un ensemble d'artistes qui sont tous comme ça. Pour ceux qui ont pu voir le film, c'est lui qui est l'une des voix de mafieux du film d'animation tout aussi déjanté, Have a Nice Day (sorti en juillet). |
JIA Pingwa (né en 1952) |
Brigitte : L'art
perdu des fours
anciens est un monument, tant du
point de vue du texte original que de la traduction. |
SHENG Keyi (née en 1973) |
Claire : Un
paradis traduit par Brigitte est sorti il y a deux semaines;
ça se passe dans un centre de mères porteuses. Rozenn : J'ai trouvé ça saisissant. Claire : J'ai trouvé ce livre pas piqué des hannetons et je dis trop longuement pourquoi... lire la suite ici Brigitte : Je trouve que "pas piqué des hannetons" convient parfaitement à l'aspect totalement original, hors norme, de ce récit qui mêle ultra-réalisme sarcastique à la plus subtile poésie. Un monde de brutes vu par le regard d'une enfant qui n'est tout à fait ici ni tout à fait ailleurs... mais surtout dans son souvenir du merveilleux de l'enfance. |
Richard
Le livre que vous m'avez donné envie de lire après mes lectures
de LU Xun décevantes, c'est Une
canne à pêche pour mon grand-père de GAO Xingjian.
Fanny
Pour finir au terme de la soirée et du plaisir de vous entendre
toutes et tous, voici mes envies pour de futures lectures chinoises :
- Les "Madames" de ZHANG Yihe
- Épouses
et concubines de SU Tong
- Un
paradis de SHENG Keyi
LES LECTURES ET
LES AVIS DU GROUPE BRETON
(réuni le 11 octobre 2018 à Pontivy)
Deux nouveaux invités ont rejoint le groupe pour
cette séance, Christian et Cindy : Christian nous fait partager
son goût et sa connaissance de la Chine, où il a eu loccasion
de vivre un certain temps. Cindy, en se présentant, exprime son
intérêt pour la littérature canadienne, ainsi que
pour la reconnaissance du travail des traducteurs.
Ce deuxième point, souvent évoqué lors de nos rencontres,
est en effet crucial pour le sujet de cette séance, et nul doute
que la venue de Brigitte Duzan le 28 mars prochain à
18h à la
librairie Le silence de la mer répondra à
cette préoccupation.
Pour éviter les redites
et essayer de présenter un panorama complet de nos différents
lectures, nous nous sommes limités à présenter chacun
un ouvrage.
Suzanne | 3/4 | - Songeant à mon père de YAN Lianke |
4/4 | - Le Show de la vie de CHI Li | |
J'ai adoré Félicité,
ce personnage du Show de la vie haut en couleurs, avec ses
moyens expéditifs, la 9e sur mariée à l'obsédé
sexuel, le poids du célibat dans cette culture où une
femme qui plus est paysanne n'existe guère hors son statut
épouse, bon il y a le divorce, ça peut arranger les
choses... Songeant à mon père est d'une autre veine, avec un autre univers, un autre rythme... tous ces livres ont le mérite de nous familiariser avec une autre culture. |
||
1/2 | - L'Opéra de la lune de BI Feiyu (lu dans le groupe en 2016) | |
Annie | 1/2 | - Songeant à mon père de YAN Lianke |
- Le Show de la vie de CHI Li | ||
- Madame Liu de ZHANG Yihe | ||
Christian | 1/2 | - Toutes les nuits du monde de CHI Zijian |
Claude | 4/4 | - Gens de Pékin de LAO She |
- Quatre générations sous un même toit de LAO She | ||
- Notre histoire : Pingru et Meitang de RAU Pingru (illustré par l'auteur) | ||
Marithé | 1/2 | - Continue à creuser, au bout c'est l'Amérique de CAO Kou |
- Le Veau suivi de Le Coureur de fond de MO Yan | ||
3/4 | - L'Opéra de la lune de BI Feiyu (lu dans le groupe en 2016) | |
Chantal | 4/4 | - Toutes les nuits du monde de CHI Zijian |
- Amour sur une colline dénudée de WANG Anyi | ||
- Un amour classique de YU HUA | ||
- La joueuse de go de SHAN Sa (écrit en français, l'auteure vit en France) | ||
3/4 | - L'Opéra de la lune de BI Feiyu (lu dans le groupe en 2016) | |
Édith | 4/4 | - Mon petit coin de monastère de BEI Bei |
4/4 | - L'Opéra de la lune de BI Feiyu (lu dans le groupe en 2016) | |
- Une rencontre à Pékin de Jean-François BILLETER (écrit en français) | ||
- Chinoises de XINRAN (trad. de l'anglais, l'auteure journaliste vit à Londres) | ||
- De soie et de sang de QIU Xiaolong (trad. de langlais, États-Unis) | ||
Cindy | 4/4 | - La joueuse de go de SHAN Sa (écrit en français, l'auteure vit en France) |
4/4 | - Balzac et la petite tailleuse chinoise de DAI Sije (écrit en français, l'auteur vit en France) | |
Yolaine | 3/4 | - Madame Zou de ZHANG Yihe |
3/4 | - Madame Liu de ZHANG Yihe |
Le
Show de la vie de CHI Li : dans la rue du Bon-Augure, où
se tient le marché de nuit en plein air de la grande ville de Yuhan,
Célébrité vend des cous de canard. Ce petit roman
présente une série de portraits très bien campés,
images très vivantes des petites gens dans une société
très hiérarchisée, où la tradition orale,
la famille, les origines sociales, les mariages arrangés et la
puissance de largent ont gardé toute leur importance dans
la Chine des années 1990.
Songeant à mon père de YAN Lianke : recueil de nouvelles autobiographiques qui nous livrent une description assez réaliste de la paysannerie chinoise dont lauteur est issu. La pesanteur du contexte politique, de la corruption omniprésente, des difficultés comme lobligation faite aux Chinois de navoir quun seul enfant, ne parvient pas à ternir une écriture qui reste malgré tout joyeuse et poétique. Les tourments de la culpabilité qui imprègne la relation du père et du fils dans le dernier récit rendent cependant la lecture un peu lourde à supporter.
Toutes
les nuits du monde de CHI Zijian : recueil composé de deux
récits.
Le premier raconte lhistoire dune petite fille dont les parents
confient la garde à la grand-mère et qui se lie damitié
avec une voisine "la soviétique". Ce récit banal
se déroule au sein dune famille paysanne pauvre mais le contexte
historique tragique est subrepticement évoqué à travers
deux événements, le viol de la grand-mère par un
officier japonais, et la fuite du père avec son fils au moment
de la Révolution culturelle. Lomniprésence de la nature,
basée sur des sensations très fortes (la lune, la neige,
les saisons) emplit le texte démotion, de douceur et de poésie.
Le deuxième récit évoque le périple et les
rencontres dune jeune femme qui, après avoir perdu accidentellement
son mari, désigné sous le nom de "magicien", entreprend
un voyage quils avaient décidé de faire ensemble pour
recueillir des légendes de revenants et des chansons anciennes.
Bien que lon change de décor et que la campagne cède
la place aux villes minières, les deux textes sont tout aussi poétiques.
Mon petit coin de monastère de BEI Bei : ce petit polar coquin écrit avec des mots très crus par une écrivaine également journaliste campe un personnage gardien de toilettes dans un monastère bouddhiste, confronté à un ancien ami denfance venu sy réfugier. Lopposition entre le pauvre qui tient les WC et celui qui a réussi offre une réflexion pleine dhumour sur la Chine contemporaine et son évolution du communisme à léconomie de marché.
Une rencontre à Pékin de Jean-François BILLETER : récit autobiographique par le sinologue suisse Jean-François Billeter de sa rencontre avec sa femme chinoise dans les années 60.
La
joueuse de go de SHAN Sa (écrit en français, l'auteure
vit en France) : cette histoire de Roméo et Juliette, transposée
dans la Chine de 1937, pendant la guerre sino-japonaise en Mandchourie,
fait se croiser le destin dune adolescente passionnée de
jeu de go et dun officier japonais venu en espion. Ce texte très
fort écrit dans un
français très littéraire (lauteure a quitté
Pékin pour Paris) dans un style incisif a remporté le prix
Goncourt des Lycéens en 2001.
Balzac et la petite tailleuse chinoise de DAI Sije (écrit en français, l'auteur vit en France) : encore une description de la vie paysanne en Chine en 1970, pendant la Révolution culturelle, mais qui est aussi un hymne à la littérature, qui sert à séduire, dans un style simple et agréable à lire.
Gens
de Pékin et Quatre
générations sous un même toit :
LAO She met en scène dans ces deux livres, un peu comme dans une
pièce de théâtre, et dans un style très dépouillé,
un monde disparu, celui des gens humbles de la société pékinoise
du début du siècle (1930-1940) avec tous ses petits métiers
dautrefois (chanteurs dopéra, fabricants de cercueils,
etc.), ses codes contraignants, le rôle des femmes, du fils aîné,
et ses difficultés en particulier sous loccupation.
Le regard de lauteur est toujours généreux, plein
dempathie, despoir et dhumour.
Continue
à creuser, au bout c'est l'Amérique de CAO Kou :
on ne retrouve pas dans cet ouvrage la poésie et la beauté
de la nature qui illuminent les ouvrages cités précédemment,
mais une description de la vie très banale dun professeur
de géographie, de ses états dâme et de lennui
existentiel dans la Chine contemporaine, avant de basculer dans le crime.
Le style est incisif, le regard ironique et mordant, et dune grande
nouveauté, même si on peut être dérouté
par le passage dun sujet à un autre de façon aléatoire.
Madame
Zou et Madame
Liu de ZHANG Yihe : ces deux romans nous plongent dans lunivers
des camps chinois de rééducation par le travail pendant
la Révolution culturelle ; Madame Liu est une véritable
criminelle qui a assassiné son mari de façon assez atroce,
Madame Zou est emprisonnée pour des raisons politiques. Dans tous
les cas lunivers carcéral est une rupture terrible et irrémédiable
dans lexistence de ces femmes, mais en même temps, on découvre
une force et une solidarité entre les prisonnières qui permet
dentretenir toujours une lueur despoir.
Lhomosexualité y est traitée avec beaucoup de tact,
et apparaît comme une oasis de douceur et de réconfort dans
ces vies soumises à la violence. Bien que ce soient des oeuvres
de fiction, le passé de lauteure leur donne une dimension
autobiographique et documentaire.
Cette soirée nous a encore permis de découvrir des horizons insoupçonnés et un panorama assez varié de la littérature chinoise à différentes époques.
RETOUR POUR INFORMATION SUR LE DÉBUT DE L'ÉTÉ 2018
LA SÉLECTION PROPOSÉE À VOIX AU CHAPITRE PAR BRIGITTE DUZAN
1. Les grands classiques (pour information)
Parmi les romans considérés
comme les grands classiques, dits "extraordinaires" en Chine
:
- Les
Trois Royaumes de LUO Guanzhong (14e siècle, Flammarion
7 tomes disponibles doccasion sur Internet)
- La Pérégrination vers lOuest de WU Chengen
(16e siècle, La
Pléiade, 2712 p.)
- Fleur en fiole dor (anonyme, 16e siècle, La
Pléiade, 2 976 p.)
- Le rêve dans le pavillon rouge de CAO Xueqin (18e siècle,
La Pléiade, 3488 p.)
On lira de préférence :
- Au bord de leau, de SHI Naian (14e siècle),
trad. Jacques Dars, avant-propos dEtiemble, La
Pléiade, 2 tomes, 2784 p. ou Folio,
2 tomes, 2112 p.
2. Les grands auteurs du 20e siècle
LU
Xun (1881-1936)
Considéré comme le père fondateur de la littérature
chinoise moderne, il a écrit principalement des textes courts.
Extraits de son recueil le plus célèbre :
- La véritable
histoire d'AH Q, éd. Sillage, 2017 (publié en Chine
en 1918), 80 p., adapté au cinéma.
- Le journal d'un fou,
six nouvelles et une préface de l'auteur, éd. Sillage, 2015
(1921 et 1923 en Chine), 112 p.
LAO
She (1899-1966)
- Quatre
générations sous un même toit, trad. Jing-Yi-Xiao
et Chantal Andro, préface Le Clézio, Mercure de France,
3 tomes, 1996 à 2000 (publié en 1949 en Chine), puis Folio,
3 tomes, 1904 p.
- Histoire
de ma vie, trad. Paul Bady, Li Tche-houa, Françoise Moreux,
Alain Peyraube et Martine Vallette-Hémery (extrait du recueil de
neuf nouvelles Gens
de Pékin), Gallimard 1982 (1979 en Chine), puis Folio,
120 p., adapté
au cinéma.
BA
Jin (1904-2005)
- Le jardin du repos, trad. (de préférence) Nicolas
Chapuis et Roger Darrobers, Laffont, 1979 (1944 en Chine), puis Pavillons
poche, 2005, 308 p. ; trad. Marie-José Lalitte, 1981,
Folio,
256 p.
- Nuit glacée, roman, trad. Marie-José Lalitte, préface
d'Étiemble, postface de l'auteur, Gallimard, coll. "Du monde
entier", 1978 (1947 en Chine), Folio,
384 p., adapté au cinéma par Que
Wen (film non sorti en France, présenté au musée
Guimet en décembre 2018 par Brigitte Duzan).
MAO
Dun
Pas de traductions à recommander aisément disponibles.
Eileen
CHANG (1920-1995)
Également connue sous le nom de ZHANG Ailing, c'est l'auteure emblématique
de la littérature de Shanghai. Les titres suivants sont en anglais,
mais les uvres sont bien traduites en français :
- Lust Caution, quatre nouvelles, trad. Emmanuelle Péchenart,
Laffont
2008 (1950 en Chine), puis poche 10/18,
176 p., épuisé et disponible d'occasion, adapté
au cinéma par Ang Lee.
-
Love in a Fallen City, deux nouvelles, trad. Emmanuelle Péchenart,
Zulma, 2014 (1943 et 1950 en Chine), 160 p.
3. Les contemporains
WANG
Anyi (née en 1954)
- Le
Chant des regrets éternels, trad. Yvonne André et
Stéphane Lévêque, Philippe Picquier 2006 (1995 en
Chine), puis Picquier poche, 784 p.
- Amour
sur une colline dénudée, trad. Stéphane Lévêque,
Philippe Picquier, 2008, puis Picquier poche, 224 p. : un des trois romans
de la trilogie (Amour
dans une petite ville, Amour
sur une colline dénudée, Amour
dans une vallée enchantée) qu'on peut lire indépendamment,
publiés en Chine en 1986-1987, qui ont alors suscité un
scandale, car c'était la première fois que la sexualité
féminine était évoquée, bien timidement, dans
la littérature chinoise, et de plus par une femme.
YAN
Lianke
(né en 1958)
- Songeant
à mon père, trad. Brigitte Guilbaud, Philippe Picquier,
2010 (2008 en Chine), puis Picquier poche, 128 p.
- Un
chant céleste, trad. Sylvie Gentil, Philippe Picquier,
2017 (2011 en Chine), 96 p.
YU
Hua (né en 1960) déjà
lu par certains dans le groupe avec :
- Vivre !
, trad. Yang Ping, Philippe Picquier, Le Livre de poche, 1994, (1993 en
Chine), 223 p. ; rééd. Actes
Sud "Babel", 194 p.
- 1986,
trad. Jacqueline Guyvallet, Actes Sud Littérature, coll. "Lettres
chinoises", 2006 (1987 en Chine), 96 p.
- Mort
d'un propriétaire foncier et autres courts romans, recueil
de cinq longues nouvelles, trad. Angel Pino et Isabelle Rabut, Actes Sud,
2018 (1987 à 1994 en Chine), 368 p.
SU
Tong (né en 1963)
- Épouses et concubines (indiqué pour mémoire),
adapté
au cinéma par Zhang Yimou, 1997 (1989 en Chine), 128 p.
- La
Berge, trad. François Sastourné, Gallimard, coll.
"Bleu de Chine", 2012 (2009 en Chine), 480 p.
- A
bicyclette, trad. Anne-Laure Fournier, Picquier, 2011 (2000 en
Chine), puis Piquier poche 2015, 192 p.
BI
Feiyu (né en 1964) déjà
découvert par certains dans le groupe avec
- L'Opéra de la lune, trad. Claude Payen, Philippe Picquier,
2003 (2000 en Chine)128 p.
- Les
Aveugles, trad. Emmanuelle Péchenart, Philippe Picquier,
2011 (2008 en Chine), puis Picquier poche, 543 p., adapté
au cinéma.
- Don
Quichotte sur le Yangtsé, trad. Myriam Kryger, Philippe
Picquier, 2016 (2013 en Chine), puis Picquier poche, 176 p.
JIA
Pingwa (né en 1952)
- L'art
perdu des fours anciens, trad. Bernard et Li Bourrit, Gallimard,
coll. "Du monde entier", 2017 (2011 en Chine), 1152 p. Traduction
récente d'un "monument" d'un grand auteur peu traduit
(prix Femina étranger en 1997)
- Le
porteur de jeunes mariées, trad. Lu Hua, Gao Deku et Zhang
Zhengzhong, Stock, 1995 (1990 en Chine), puis La Cosmopolite, 312 p.
CAO
Kou
(né en 1977), auteur dit "d'avant-garde"
- Continue
à creuser, au bout c'est l'Amérique, trois nouvelles,
trad. Brigitte Duzan, Gallimard, coll. "Bleu de Chine", 2015
(2011 et 2012 en Chine), 160 p.
Les deux prix Nobel chinois
GAO
Xingjian (né en 1940)
- Une canne à pêche pour mon grand-père, six
nouvelles, trad. Noël Dutrait, L'Aube, 1997 (1985 à 1991 en
Chine), puis
L'Aube poche, 112 p., épuisé et disponible d'occasion
sur Internet. Repris en poche Points,
2009, 158 p., épuisé et disponible d'occasion sur Internet.
MO
Yan (né en 1955)
- Le
clan du sorgho rouge, trad. Sylvie Gentil, Seuil 2014 (1983 en
Chine), puis poche Points, 552 p., adapté
au cinéma par Zhang Yimou.
- Chien
blanc et balançoire, sept nouvelles, trad. Chantal Chen-Andro,
Seuil, 2018 (1983 à 2004 en Chine), 336 p.
Deux livres récents en complément de lecture
RAO Pingru (né en 1922)
- Notre
histoire : Pingru et Meitang, trad. François Dubois, 2017
(2013 en Chine), 360 p. Un roman graphique en hommage à sa
femme : leur histoire traverse le siècle.
BILLETER Jean-François (né
en 1939)
- Une
rencontre à Pékin, éd.
Alia, 2017, 160 p. Une histoire d'amour passionnante, où,
à travers la rencontre de sa future femme, ce grand sinologue narre
les obstacles rencontrés qui font comprendre l'histoire de la Chine
"révolutionnaire" de l'intérieur.
Cette liste manque de femmes ?
En effet, seules deux femmes figurent sur cette liste qui a été
établie sans critère de parité. En voici, en voilà...
ZHANG
Yihe (née en 1942) et dont la vie est
un roman
Trois volets d'une série des "Madam", trad. par François
Sastourné, éd. Ming Books, avec un coup de cur
pour le dernier qui peut être lu indépendamment.
- Madame
Liu, 2013 (2010 en Chine), 142 p.
- Madame
Yang, 2014 (2012 en Chine), 272 p.
- Madame
Zou, 2015 (2014 en Chine), 232 p. : coup de cur de Brigitte
Duzan, de la librairie chinoise de Paris Le
Phénix et de la librairie Les
Mots à la bouche.
Dans le camp de rééducation par le travail où elle
purge sa peine pendant la Révolution culturelle, Madame Zhang Yuhe
est confrontée à la violence, apprend à survivre
au milieu des autres prisonnières et découvre aussi l'amour
entre femmes.
ZHANG
Xinxin (née en 1953)
- Le
partage des rôles, trad. Emmanuelle Péchenart, Actes
Sud Littérature, coll. "Lettres chinoises", 1994 (1988
en Chine), 176 p.
Trois personnages féminins : la narratrice, écrivain ;
la jeune maman, locataire des lieux ; et la petite Yi, fille de cette
dernière.
FANG
Fang (née en 1955)
- Une
vue splendide, trad. Dany Filion, Philippe Picquier, 1995 (1987
en Chine), poche Picquier, octobre 2003, 172 p.
- Début
fatal, trad. Geneviève Imbot-Bichet, Stock, coll. "La
cosmopolite", 2001 (1999 en Chine), épuisé mais disponible
sur Internet, 130 p.
CHI
Li (née en 1957)
- Les
sentinelles des blés, trad. Shao Baoqing, Angel Pino, Actes
Sud, 2008 (2001 en Chine), puis poche Babel, 160 p.
Voyage tardif d'une mère à la recherche de sa fille.
- Le
Show de la vie, trad. Hervé Denès, Actes Sud Littérature,
coll. "Lettres chinoises", 2011 (2000 en Chine), 176 p.
Dans un quartier très animé, Célébrité
tient chaque soir son étal de cous de canard. L'histoire, adaptée
sous de multiples formes, a connu un tel succès que les cous de
canard sortis de l'imagination de la romancière sont devenus la
spécialité du lieu, et qu'on vient désormais les
déguster des quatre coins de la Chine
LIN
Bai (née en 1958)
- La
chaise dans le corridor, trois nouvelles ("La chaise dans
le corridor", "Ceux qui s'aiment ne se séparent jamais",
"Midi"), trad. de Véronique Chevaleyre, éd. Bleu
de Chine, 2006 (1993 en Chine), 120 p., épuisé et disponible
d'occasion sur Internet.
Une femme, une histoire à des moments troublés de l'histoire
de la Chine, dans un lieu quasi unique, et des personnages tourmentés
par le passé.
BEI
Bei (née en 1961)
- Mon
petit coin de monastère, trad. Françoise Naour,
Gallimard, coll. "Bleu de Chine", 2010 (2005 en Chine), 104
p.
CHI
Zijian (née en 1964)
- Bonsoir,
la rose, trad. Yvonne André, Philippe Picquier, 2015 (2013
en Chine), puis Picquier poche 2018, 224 p.
- Toutes
les nuits du monde, trad. Stéphane Lévêque,
Philippe Picquier, 2013 (2008 en Chine), puis Picquier poche, 208 p.
Des récits mettant en scène des femmes du Grand Nord chinois,
patrie de l'auteure.
LI
Juan (née en 1979)
- Sous
le ciel de l'Altaï, 38 récits, trad. Stéphane
Lévêque, Philippe Picquier, 2017 (2010 en Chine), 176 p.
La vie sur les hauts plateaux du nord-ouest chinois, en territoire kazakh.
SHENG
Keyi
(née en 1973)
- Un
paradis de Sheng Keyi, avec 10 aquarelles de l'auteure, trad.
Brigitte Duzan, Philippe Picquier, septembre 2018 (2016 en Chine), 176 p.
Un centre de mères porteuses
tenant d'une prison ou d'un
camp
Un essai
- Petit
précis à l'usage de l'amateur de littérature chinoise
contemporaine (1976-2006), Noël DUTRAIT, Philippe Picquier,
2002, éd. revue et complétée 2006, 162 p. Pour une
première approche des grands mouvements de la littérature
contemporaine jusqu'à la fin des années 1990.
Nos cotes d'amour
pour les livres de l'enthousiasme au rejet :
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à
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¾ ouvert |
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