Les différentes éditions
de la plus récente à la plus ancienne :
Philippe Picquier poche 1998
Quatrième de couverture
:
Le Pousse-pousse,
ce sont les aventures de Siang-tse le Chameau dans le Pékin des
années vingt et trente. Sa grande ambition est de posséder
son propre pousse-pousse. Siang-tse ira de désillusion en désillusion
et ne connaîtra que la déchéance et le désenchantement.
Picquier
poche 1995
Quatrième de couverture :
Le Pousse-pousse, le plus célèbre
roman de Lao She (1899-1966), ce sont les aventures de Siang-tse le Chameau
dont la grande ambition est de posséder son propre pousse-pousse.
Livre de poche biblio 1991
Quatrième de couverture
:
« Nous sommes dans le Pékin
des années 20 et 30, un Pékin aujourd'hui disparu que Lao
She fait vivre sous nos yeux : le petit peuple, surtout, avec ses
métiers, ses petits trafics, sa langue savoureuse, ses misères
et ses fêtes. Siang-tse est un brave gars de la campagne, plein
de santé et d'idées simples, qui est venu à la ville
avec la ferme conviction qu'en travaillant dur et en menant une vie honnête
et austère de tireur de pousse, il pourra, à force d'économies,
se faire une place au soleil. Or, le roman nous raconte la marche inéluctable
de Siang-tse vers la déchéance, une sorte de chemin de croix
sur lequel notre tireur va de désillusion en désillusion,
de coup dur en coup dur qui chaque fois le font tomber toujours plus bas,
et qui nous font comprendre - aussi incroyable que cela puisse paraître
- comment un home "normal" à tout point de vue peut finir
écrasé et broyé par une société sans
pitié, jusqu'à devenir une loque que l'on n'ose même
plus qualifier d'humaine. » Anne Cheng
Philippe Picquier 1990
Robert Laffont 1973
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Lao She (1989-1976)
Le Pousse-pousse
(publié en Chine en 1936, traduit en France en 1973 par François
et Anne Cheng)
Le nouveau groupe a lu ce livre en septembre
2018.
Nous l'avions lu en
septembre 2005.
La littérature chinoise étant à
notre
programme d'été, le nouveau groupe a décidé
de lire Le Pousse-pousse de Lao She. Une deuxième séance
se tiendra ensuite sur Amour
sur une colline dénudée de WANG Anyi. Il était
également suggéré de lire d'autres romans de la période
classique aux années 1950. La séance a commencé avec
l'évocation des autres lectures.
Nathalie
J'ai lu également Au
bord de l'eau de Shi Nai'an, du moins son premier volume, roman
écrit au 18e siècle, reprenant de la tradition orale les
aventures de 108 bandits qui se révoltent contre la corruption
du gouvernement et des hauts fonctionnaires de la cour de l'empereur.
J'ai été très séduite par les aventures souvent
rocambolesques de ces hommes qui sont des forces de la nature, des sortes
de géants, et d'excellents guerriers. Leurs aventures sont très
connues en Chine. Personnellement cela m'a rappelé le style de
Rabelais.
Audrey
J'ai lu Le
Rêve dans le Pavillon rouge qui a été écrit
au 18e siècle et indiqué comme étant le quatrième
des grands romans classiques. J'avoue avoir été un peu perdue
pendant les 100 premières pages, puis portée.
Ana-Cristina
J'ai lu La
montagne de l'âme, premier roman de Gao Xingjian, qui a
eu le prix Nobel de littérature pour l'ensemble de son uvre
en 2000. J'ai lu ce récit d'un voyage à la fois dans la
Chine profonde et intérieure. Il dure plus de 600 pages et ne m'a
pas passionnée. Mais je l'ai quand même lu jusqu'au bout.
Et voici, sur Le Pousse-pousse...
Anne-Marie
J'ai trouvé ce roman, qui est plus une nouvelle, très moyen.
Le héros n'est pas une lumière, ne comprend pas la société,
fait des mauvais choix. Il commence avec des valeurs et termine avec un
"à quoi bon ?". Il n'est pas persévérant.
Il se décourage très vite. Il ne fait pas le lien entre
ses choix et ses échecs. On ne peut pas s'identifier avec quelqu'un
comme ça.
Françoise H
J'ai eu du mal à retrouver ce livre que j'ai lu il y a 30 ans et
dont il ne me restait rien. Je n'ai pu lire que 45 pages. C'était
une lecture agréable, fluide, avec de belles formules. En tout
cas sur ces 45 pages, il n'apparaissait pas comme non persévérant.
Anne, entre et
J'ai bien aimé ce livre et la façon dont l'auteur présente
ce personnage est très émouvante. Mais la fin va trop vers
le pathos et le misérabilisme. Il est masochiste ; il sape
ses chances malgré un désir de puissance, obsédé
par un désir de réussite. Il a l'idée de faire des
économies. Mais finalement il les perd.
Cet homme, j'aurais aimé avoir plus d'éléments pour
mieux comprendre d'où vient cette façon de se mettre en
échec. Il est loyal, pense plus aux autres qu'à lui-même,
mais cela peut aller jusqu'au masochisme. Lorsqu'il peut s'enfuir, après
avoir été obligé de faire la guerre, il ne peut pas
laisser derrière lui les chameaux qui vont pourtant l'encombrer.
Mais finalement ce sera lui le chameau, puisque cela devient son surnom.
J'ouvre entre ½
et
¾.
Lina, entre et
Au début, j'ai eu du mal. Puis au bout de 100 pages, j'ai commencé
à aimer ce personnage. Ce livre est poignant. Il est imprégné
d'ombres. La fatalité suit le récit de ce héros dans
sa quête : acheter un pousse-pousse. Et vivre de son travail.
Il galère. Il est honnête, il est gentil, il aide les gens.
Avec ce pousse-pousse, il pourra élever ses enfants, sa famille.
Mais il est confronté à la fatalité, son incapacité
à réaliser cet espoir. Un mot qui le résume :
résilience. On pourrait le trouver simple. Il est focalisé
par sa quête du pousse-pousse. Il ne veut pas être entretenu
par sa femme "Tigresse". L'auteur sait mettre en exergue le
côté malsain des personnes qui l'entourent. Mais notre personnage
va de désillusions en désillusions. Ce livre m'a fait de
la peine. Ses moments de désespoir donnent mal au cur. Il
y a des passages magnifiques.
Valérie
J'ai découvert Lao She il y a une vingtaine d'années, lors
d'un de mes premiers voyages en Chine. C'est un auteur qui m'avait beaucoup
plu. Mais je n'ai pas retrouvé ma lecture d'autrefois. Je suis
très touchée par l'écriture, mais il ne m'intéresse
pas. Sa seule préoccupation est de travailler honnêtement.
Il a une probité incroyable. Ses trajets de pousse-pousse sont
des travaux de force, éreintants. Cela m'a fait réfléchir
à la condition humaine. Il n'y a que la valeur travail qui est
abordée. Il a cette valeur travail qui l'absorbe. Il ne recherchait
l'amitié ou l'amour de personne. Il est seul.
Anne
On peut comparer à Des vestiges
et des jours. Avec moins d'intériorité.
Audrey, entre ¾
et
J'ai cru que l'auteur le ferait réussir d'autant que la préface
est très politique. Cet homme est d'une persévérance
incroyable, mais confronté à une période de déclin
de la société, la fin d'une époque. C'est la chute
d'un homme dans une société assez figée, où
règnent la pauvreté, la misère.
Anne-Marie
Il fait des mauvais choix comme la fois où il décide de
poursuivre sa route pour conduire son client alors que les soldats sont
partout ; il sera enrôlé de force et perdra son pousse-pousse.
Audrey
Il fait des choix. C'est parce que c'est la guerre qu'on lui prend son
pousse-pousse. L'auteur décrit un homme né pauvre, qui devrait
pouvoir s'en sortir par son travail avec son énergie, sa volonté,
sa force, et que la société broie et écrase. En lisant,
j'avais la sensation d'être dans les rues, parmi les riches, de
voir les femmes qui se poudrent, regarder les sacrifices pendant les fêtes
de fin d'hiver, de boire le thé.
Ana-Cristina
J'ai beaucoup aimé l'écriture qui doit sans doute à
la traduction de François Cheng. Elle nous offre de très
belles images. La nature évolue au fur et à mesure de la
vie de Siang Tse, le chameau. J'ai beaucoup aimé l'histoire des
trois chameaux qui nt lui ont rapporté aucun argent, mais un sobriquet.
Tout ce qu'il entreprend échoue. "Inutile d'espérer
voir une pivoine pousser dans un désert." Tout est dit,
magnifique et terrifiant.
Ce tireur de pousse-pousse accorde beaucoup d'importance à son
indépendance, sa liberté. Il veut acquérir son propre
pousse-pousse par son travail. Il agit seul, il est seul. Malgré
tous ces éléments qui auraient pu me faire aimer beaucoup
ce livre, eh bien non. Je l'ai lu il y a deux mois. Je n'en ai finalement
retenu que peu d'émotions. Mon intérêt s'éteignait
au fur et à mesure que la lanterne du pousse-pousse s'éteignait.
Cette lanterne qui symbolise l'espoir ou l'illusion.
Emilie, entre ¾
et
Je l'ai lu moi aussi il y a deux mois. Je n'en ai pas retenu grand-chose.
Je n'ai pas adoré. Mais en vous écoutant, je trouve de l'intérêt
à ce livre.
Il y a de longues descriptions de son corps, de sa souffrance. Elles peuvent
être considérées comme des longueurs sur lesquelles
l'auteur revient. Mais peut-être que c'est ainsi en raison de la
forme feuilleton sous laquelle il a été publié dans
les années 30. Cela explique sans doute les répétitions.
Notre tireur de pousse-pousse est une personne seule, il n'a rien ni personne.
La seule chose qu'il veut intensément, c'est réussir à
acheter avec ses économies gagnées de son labeur un pousse-pousse.
Il veut juste pouvoir vivre de son travail, être libre et autonome.
Mais après avoir perdu son premier pousse-pousse acheté
d'occasion, il ne réussira jamais à pouvoir en racheter
un autre. Quant il tombe malade, il a très peu, il n'a aucune assurance.
Je trouve que c'est un personnage plutôt noble qui ne veut pas se
compromettre, qui veut être digne du métier qu'il s'est choisi,
qui ne veut pas renoncer à ses idéaux. Il est naïf.
Même s'il y a des passages drôles comme celui des chameaux,
on sent que cela va mal finir.
Monique M
Je suis d'accord avec Audrey. C'est un livre très politique sur
la misère, sur ce côté inéluctable, du sans
rien sans éducation. C'est une sorte de chape de plomb. Condamné
dès la naissance. En outre, la langue est très belle, c'est
très bien écrit, avec de beaux détails. Comme par
exemple pour les tireurs de pousse-pousse, leur façon de se vêtir,
leur style, leur posture. Cela illustre bien de ce côté chronique
de l'époque. Siang Tse veut s'en sortir ; il est déterminé.
Mais ce n'est pas possible. La guerre, la prison, le fait qu'il travaille
comme un chien l'empêchent d'atteindre son but bien qu'il soit malin
et débrouillard. Il y a aussi la description du Pékin d'alors,
la fête des lanternes, celle de l'accompagnement des morts, les
différentes cérémonies, la superstition. Et puis
il y a Tigresse la manipulatrice. Il ne fait pas les mauvais choix, il
est victime d'un système politique, de la misère. Ce livre
est impeccablement conduit jusque vers une fin inéluctable. "Lui
le malheureux, le déchu, l'"individualiste" qui croyait
pouvoir réussir tout seul, quand donc serait-il enterré
avec cette société cruelle et pourrie qui l'avait enfanté ?"
Nathalie B
Ce roman dont le début annonce le futur du jeune homme. La fin
inéluctable est comprise dès les deux premières pages
qui relatent les étapes de vie des tireurs de pousse, métier
très physique et très dépendant de la force de vie
du corps. Siang-Tse lorsqu'il est jeune sera un tireur de pousse de "classe
exceptionnelle" avant de porter le surnom "chameau", puis
il continuera à changer de catégorie jusqu'à faire
partie de la dernière. Pourtant, j'ai eu souvent envie de croire
qu'il allait s'en sortir, qu'il allait enfin y arriver. Mais ce ne sera
finalement jamais le cas. Il a de grandes qualités, mais la vie
dure qu'il subit, les coups qu'il prend sans cesse lui font abandonner
ces qualités. A quoi bon être honnête, courageux, compatissant
,
puisque cela n'empêche pas le pire d'arriver. J'ai éprouvé
de l'admiration et de la tristesse pour une telle énergie qui pourtant
n'empêchera pas sa descente aux enfers.
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Pendant l'été
2018, les
trois groupes Voix au chapitre
ont lu au choix parmi
une sélection proposée
par Brigitte Duzan,
spécialiste de la littérature et du cinéma
chinois :
le premier groupe parisien
a eu sa séance
de rentrée le 14 septembre 2018 en présence de
Brigitte Duzan (compte
rendu ICI)
le deuxième groupe parisien
a consacré deux séances :
- le 7 septembre pour Le Pousse-pousse
de LAO She (compte rendu
ci-dessus)
- le 21 septembre pour Amour sur
une colline dénudée de WANG Anyi (compte
rendu ICI)
le troisième groupe breton
s'est réuni également à deux reprises :
- le 11 octobre autour des livres lus
(compte
rendu ICI).
- le 27 mars
2019 autour de Funérailles
molles de FANG Fang et de Un paradis de SHENG Keyi,
traduits par Brigitte Duzan et en sa présence (compte
rendu ICI, suivi de la
synthèse par Brigitte Duzan des réactions,
avec commentaires et réponses aux questions)
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Nos
cotes d'amour, de l'enthousiasme au rejet :
à la folie, beaucoup,
moyennement, un peu, pas du tout
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