Points, 2015, 264 p. Quatrième de couverture : Cest lhistoire dOlmène, de Dieudonné et de Cétoute Lhistoire des lignées Lafleur et Mésidor, qui malgré le ressentiment, sentremêlent. À travers eux, cest lhistoire dHaïti, habité par les divinités vaudoues Loko, Agwé, Lasirenn, et mutilé par les débordements de violence. Un jour, sur une plage dAnse Bleue, leur village où terre et eaux se confondent, Cétoute est retrouvée expirante Yanick Lahens vit en Haïti. Dans ses romans, comme dans ses nouvelles et ses essais, elle brosse avec lucidité et sans complaisance la réalité de son île. Elle est notamment lauteur de La Couleur de l'aube (prix RFO) et de Guillaume et Nathalie. "Sur fond de prières et de chants entêtants,
la romancière dessine une magnifique fresque sur les lignes de
failles sociales et culturelles qui traversent Haïti depuis un siècle."
Le Monde Présentation de l'éditeur : Après trois jours de tempête,
un pêcheur découvre, échouée sur la grève,
une jeune fille qui semble avoir réchappé à une grande
violence. La voix de la naufragée sélève, qui
en appelle à tous les dieux du vaudou et à ses ancêtres,
pour tenter de comprendre comment et pourquoi elle sest retrouvée
là. Cette voix expirante viendra scander lample roman familial
que déploie Yanick Lahens, convoquant les trois générations
qui ont précédé la jeune femme afin délucider
le double mystère de son agression et de son identité. |
Yanick Lahens (née en 1953 en Haïti)
|
Brigitte
(avis transmis)
J'avais entendu parler de Yanick Lahens, mais je n'avais rien lu d'elle.
L'écriture rend la lecture de ce livre un peu difficile, mais cela
lui apporte de l'étrangeté et nous mène au contact
de cette culture à la fois riche, naïve et violente. Syncrétisme
entre d'anciens souvenirs de Guinée, culte de la nature et des
ancêtres, le vaudou et le christianisme pentecôtisme, cela
constitue un ensemble très éloigné du matérialisme
de notre civilisation moderne.
J'avais lu il y a quelques mois Mon
frère Chilpéric de Paul Murray Kendall, et je retrouve
dans Bain
de lune ce même genre de civilisation que celle de nos ancêtres
mérovingiens.
Je n'ai pas réussi à m'identifier ni à Olmène,
ni à Cétoute, ni à Dieudonné
, mais leur
histoire m'a intéressée. J'admire la virtuosité de
l'auteur qui réussit à nous introduire dans le déroulement
de leurs rêves et de leurs préoccupations et nous fait entrer
dans l'histoire récente d'Haïti. J'ouvre à moitié.
Denis
Je n'ai pas grand chose à dire sur ce livre car je n'ai pas dépassé
le 12e chapitre, et encore, en me forçant. Est-ce parce que je
l'ai téléchargé sur Kindle, ce qui m'a empêché
de le feuilleter en avant/en arrière comme je fais souvent quand
"ça traîne" ? Ou est-ce l'avalanche de noms
pittoresques, qui a fini par me lasser complètement ? Il m'aurait
fallu prendre des notes, donc remonter le fil des pages... Je n'en ai
pas eu le courage, et je n'ai pas non plus envie de passer beaucoup de
temps sur ce texte. Donc je vais m'excuser pour ce soir, et j'attends
vos avis avec curiosité, comme toujours.
Claire
Tu "ouvres" comment ?
Denis
J'ouvre comment ? Je suis bien gêné pour émettre
un avis, puisque j'en ai lu si peu... et que l'action se déploie
peut-être par la suite.
Il y a des qualités littéraires certaines : des phrases
bien équilibrées, une recherche stylistique. J'aime un peu
(référence au code des cotes d'amour), donc j'ouvre ¼.
Lisa
Je ne pense pas venir ce soir non plus : j'ai lu 10 pages et ça
ne m'a malheureusement pas plu. J'avais envie d'aimer, de voyager à
Haïti. La profusion de noms et de mots créoles m'ont un peu
découragée... A la place je lis Sérotonine,
j'adore !
Monique S(maintenant
Monique "d'Angers")
N'ayant pas trouvé d'emblée Bain
de lune j'avais acheté La
couleur de l'aube, que j'ai lu, avant de
lire ces derniers jours Bain de lune.
On est plongé dans un monde compact, exotique et connu à
la fois, où toutes choses s'entremêlent : passé,
présent, vaudou et catholicisme, obéissance et rebellion,
envie de partir et de rester, vie et mort, école et obscurantisme.
Pour donner une idée de cette vision du monde, Yanick Kahens, dans
ces deux livres, utilisent la multiplication des points de vue. Procédé
utile mais aussi un peu trop répétitif. Dans La Couleur
de l'aube, à chaque chapitre, le récit est porté
à tour de rôle par les deux surs qui cherchent des
nouvelles de leur frère épris de révolution et qui
n'est pas rentré la veille au soir ; l'une se montre résignée,
n'attend pas grand chose et n'invente rien ; l'autre battante, sauvage,
espère encore changer le cours des choses, et par la sexualité
arriver à ses fins : trouver de meilleures conditions de vie.
Dans les deux livres, les êtres sont fracassés par la violence
omniprésente ; les puissants, d'où qu'ils viennent
ne laissent jamais un peu d'air au plus démunis. Et gare à
celui qui ose braver cet état de choses.
Yanick Lahens, parce qu'elle connaît ce pays de l'intérieur,
réussit à montrer dans sa complexité le calvaire
de cette population, et la multitude d'échappatoires qu'ils essaient
de se créer : physiques, sexuels, psychologiques, religieux, et
intellectuels (très peu encore, si ce n'est le travail d'écriture
qu'elle est entrain de mettre en uvre) pour l'instant sans succès.
Il y a dans Bain de lune un narrateur qui affleure parfois et qui
dit "nous", difficile à identifier. J'ai émis
au cours de ma lecture plusieurs hypothèses (quelqu'un de la famille
d'Olmène ? du village ? Mais cela ne tient pas). Ceci dit,
ce "nous", qui reste mystérieux, n'est pas inintéressant ;
il est un peu comme la voix d'un peuple.
Ces deux livres m'ont plongée dans la culture haïtienne. J'ai
préféré La Couleur de l'aube car le récit
se déroule, comme une tragédie, sur 24H. Cette contraction
dans la durée rend le double point de vue plus efficace. Pour
Bain de lune, ne comprenant rien du lien de la victime qu'on retrouve
dans l'eau avec Olmène, j'avoue que j'ai eu du mal à m'intéresser
à l'histoire. J'ouvre à moitié.
Catherine
Jai beaucoup aimé ce livre que jouvre aux ¾.
Jai été intéressée par lhistoire,
envoûtée par lambiance, touchée par les personnages
féminins, Olmène en particulier, mais aussi masculins (Orvil,
Dieudonné). Lhistoire des personnages se mêle à
lhistoire dHaïti que ce livre ma permis de mieux
connaître.
Jai aimé la langue, les mots de créole. Jai
aimé la présence permanente des divinités, des invisibles,
les cérémonies vaudou. Ça ma rappelé
Bahia de tous les saints de Jorge Amado que jai lu cet hiver,
dans lequel il y a aussi une cérémonie vaudou pendant laquelle
les personnages sont de la même façon envoûtés
les uns après les autres par une divinité. On retrouve aussi
à Bahia un peu le même mélange avec la religion catholique
que ce qui est décrit ici avec une certaine tolérance des
prêtres.
Jai moins aimé lhistoire de Cétoute et la façon
dont elle est racontée.
En résumé une belle découverte pour moi car je navais
jamais rien lu de cette auteure. J'attends avec intérêt vos
avis.
Séverine
Je l'ai lu il y a 15 jours et je ne m'en souviens plus. J'ai eu du mal
à accrocher, sans le groupe j'aurais peut-être arrêté.
L'alternance des deux récits m'a perturbée. J'étais
moins intéressée par les passages en italique. L'originalité
des prénoms m'a fait sourire. J'ai fait en parallèle un
parallèle entre Youza
et Fénelon qui prend la place du chefaillon. Il y a un côté
universel quant aux conflits et enjeux de pouvoirs. J'ouvre un quart,
j'ai été au bout péniblement.
Françoise
D'abord les côtés négatifs :
- le lexique à la fin, c'est chiant, ce serait plus simple en bas
de page
- l'arbre généalogique : il serait plus logique d'en disposer
au début du livre
- les récits en italique m'ont gênée, cela fait coupure
et on ne comprend rien.
- l'histoire d'Haïti est racontée de manière elliptique
; ce n'est pas l'objet de l'auteure de s'y appesantir davantage, mais
j'aurais aimé plus de détails ; elle effleure les sujets.
- on comprend dès le départ ce qui se passe.
Pour ce qui est positif : cela se lit bien, on voit l'histoire de la famille.
J'aurais aimé savoir ce quétait devenue Olmène,
ce qui lui était arrivé (au début j'ai cru que la
femme en italique c'était elle, d'où ma frustration).
Les séquences répétées de vaudou m'ont gonflée,
je n'ai pas vu l'intérêt de s'y attarder. Je n'ai pas été
très intéressée. J'ouvre à moitié.
Renée
Je trouve le livre un peu agaçant. La construction avec deux époques
différentes ne m'a pas gênée, c'est à la mode.
L'auteure effleure les choses, mais ne les développe pas. Certaines
phrases sont incompréhensibles et mal écrites. D'autres
phrases sont magnifiques, avec un langage fleuri employé avec naturel,
alors que nous n'osons plus en France : cela me rappelle des auteurs
africains. Elle ne défend pas bien ses idées, c'est dommage,
ça manque de construction. Cétoute est morte violée
pendant un ouragan terrible, il aurait fallu choisir l'une de ces causes
J'ouvre un quart.
Annick L
Moi aussi j'ai vraiment aimé ce roman. J'ai beaucoup lu à
une époque des livres d'auteurs antillais, voire haïtiens
(René Depestre) qui me procuraient par leur écriture luxuriante,
savoureuse, le même plaisir que les Sud-américains avec leur
"réalisme magique". Je ne connaissais pas Yanick Lahens,
mais j'y ai retrouvé le même style de littérature :
les premières pages sont superbes, avec cette écriture imagée,
pleine de sensations, de couleurs, souvent poétique. C'est un passionnant
voyage dans un ailleurs très étranger à notre culture.
Le sujet m'a aussi touchée : une saga familiale, sur quatre
générations, de pauvres paysans-pêcheurs soumis à
la violence politique des colons, des dictateurs successifs, sans compter
les aléas climatiques. Comment peut-on survivre, continuer à
se battre jour après jour ? On comprend pourtant ce qui soude
cette famille, à travers les personnages forts du père et
de la mère, les rituels du quotidien que l'on se transmet et surtout
à travers les croyances. Je trouve la peinture de cette société
rurale, des aspirations contradictoires des uns et des autres, très
fine : Yanick Lahens les décrit de l'intérieur, au plus
profond de leur intimité, sans jamais les juger. Mais elle sait
aussi camper des scènes mémorables, notamment quand le peuple
se rebelle et massacre les petits potentats locaux. J'ai pensé
à une scène de Germinal
où l'on voit de même le peuple en colère défiler
dans la campagne. Bien sûr, j'ai été un peu perdue
au début en cherchant à comprendre qui était cette
femme échouée sur la plage, son lien avec les autres personnages,
mais aussi d'où venait ce "nous" qui porte le récit
le plus souvent. Et puis je me suis habituée à cette pluralité
des voix. C'est un bel hommage au peuple haïtien, plein de tendresse
et de compréhension pour ces gens dont on parle si peu, qui ne
sont jamais les héros des histoires. C'est débordant de
vie et d'humanité. J'ouvre en très grand.
Fanny
Je suis partagée, embêtée, car j'en suis à
la moitié. Problème de temps, mais c'est aussi parce que
c'est difficile à lire. Je suis partagée car je rejoins
Annick sur l'écriture : c'est beau, on peut en effet prendre
certains passages au hasard et les lire pour le plaisir du style. Le glossaire,
j'ai trouvé que ce n'était pas la peine, je me suis laissé
porter. Je le finirai. Je n'ai pas vu qui était en italique, mais
ça ne me gêne pas.
Par contre j'ai du mal avec le fil narratif, je ne comprends pas grand
chose. Je lis, j'aime l'écriture, sans bien comprendre. Lorsque
je le pose, il faut s'y remettre et c'est dur. Quand même, j'ouvre
trois quarts. Je vais le finir. C'était un auteur à découvrir.
Quand j'ai proposé cette auteure et que nous ne savions pas lequel
choisir, j'ai lu
Failles :
c'est d'une violence difficilement soutenable. C'est le même objet
qu'ici, mais sous une autre forme. Chaque fois dans ses livres, il semble
qu'il y ait ces thèmes : la révolte, le massacre, l'ouragan,
une histoire d'amour. Aussi, contrairement à Françoise,
je me demande si son pays n'est pas toujours le sujet central de ses livres,
décliné de différente manière.
Claire
D'où vient notre choix ? Finalement on a choisi Bain de
lune, encouragés par :
- Katell : "C'est
un très joli roman (je men souviens mieux que Houellebecq...),
très joliment écrit..."
- Monique (d'Angers) : "Je
suis amie avec Gilles
Baudry, un grand poète, qui va au moins une fois par an à
Haïti. Il m'a fortement conseillé de lire (les hasards de
la vie) Yanick Lahens. Son livre préféré d'elle :
Bain de lune. Il a beaucoup entendu parlé d'elle en Haïti,
où elle est très active dans de nombreuses associations."
Monique L
J'ai eu du mal avec les deux récits, me demandant : qui parle ?
J'ai beaucoup aimé l'écriture. Mais c'est une écriture
qui se mérite. Les mots créoles, les prénoms difficiles
rendent la lecture difficile. Je n'ai pas compris comment elle est morte,
et avec qui se marie Cilianise.
L'une
Avec personne.
L'autre
Avec un esprit.
La troisième
Elle est folle.
La quatrième
Elle jouit quand même.
La cinquième
On peut être folle et jouir.
Monique, imperturbable
J'ai beaucoup aimé l'écriture, les descriptions sont intéressantes.
J'ai ainsi ressenti un peu la vie en Haïti, la dureté de la
vie, les coutumes, les croyances, les rituels, le fatalisme qui n'empêche
pas de danser, aimer, espérer : ça, c'est remarquable.
On voit la présence de Duvalier, des Tontons macoutes. On voit
ces gens se battre pour survivre, avec des éléments naturels
puissants. Le positionnement des deux familles est instructif en ce qui
concerne les relations sociales. Elle rend l'ambiguïté de
ce pays. J'ouvre aux ¾.
Jacqueline
Je l'ai lu il y a longtemps et j'ai beaucoup oublié les détails.
J'ai l'impression d'avoir eu deux lectures, bien que je n'aie lu qu'une
fois. Je ne comprenais rien. Mais la construction en italiques j'ai compris.
Que lui est-il arrivé ? Elle est violée ? Mais
pas morte ?
Il s'agit de "remonter
toute la chaîne de mon existence pour comprendre une fois pour toutes...
Remettre au monde un à un mes aïeuls et aïeules. Jusqu'à
l'aïeul franginen, jusqu'à Bonal Lafleur, jusqu'à Tertulien
Mésidor et Anastase, son père. Jusqu'à Ermancia,
Orvil et Olmène, au regard d'eau et de feu. Olmène dont
je ne connais pas le visage. Olmène qui m'a toujours manqué
et me manque encore." : c'est très clair pour moi
que le récit suit. Mais par contre j'ai eu des difficultés
à comprendre ce qui s'était passé.
On est embarqué dans la vie ces gens, leur malheur. J'ai été
séduite, avec l'impression d'être plongée dans le
vaudou, qui n'est pas plaqué comme au cinéma. Cela me l'a
fait vivre. L'arbre généalogique, qui est matrilinéaire,
il faut s'y reporter tout le temps.
J'ai pensé très fort à Kourouma
que nous avions lu : c'est tout aussi exotique, mais pourquoi, là,
ça m'est pénible ? J'ai compris qu'elle était
morte avec la cérémonie du passage. Dans Kourouma, il y
a ça aussi.
Françoise
D'ailleurs, elle parle de la Guinée, comme d'un paradis.
Jacqueline
C'est un livre que j'aime beaucoup, mais j'ai du mal à y rentrer.
J'ai lu La
couleur de l'aube, c'est très très
violent. On est plongé dans le pouvoir de la dictature. Comme dans
Bain de lune, les choses sont vues au ras du peuple. Plus accessible
? Je n'en suis pas sûre.
Annick A
J'ai trouvé ce livre très riche et il m'a beaucoup apporté.
Contrairement à Françoise, je trouve très bien qu'on
ne nous fasse qu'apercevoir le contexte, et ce à partir d'une famille.
J'ai beaucoup aimé l'écriture, il faut se laisser prendre.
J'ai été plongée dans un monde étranger :
l'auteure est parvenue à me le faire vivre. La scène du
vaudou est un peu longue, mais elle parvient à nous faire piger
ce que c'est. J'ai été bouche bée concernant ce que
je découvrais.
Il y a de beaux personnages, comme Orvil, le grand-père. Comment
Orvil est arrivé au bout avec une telle souffrance et une telle
dignité, c'est miraculeux.
Ils tiennent grâce à la religion. Le rôle des prêtres
est intéressant.
Annick L
Ce n'est pas simpliste.
Annick A
Oui, c'est une très belle analyse. Les prêtres sont aimés.
Annick L
Ils font beaucoup de choses.
Françoise
Ils font des enfants...
Annick L.
Un !
Annick A
Ce n'est pas blanc ou noir. Ils ont fait remplacer les prêtres qui
font bouger, par d'autres.
Annick L
Il y a eu des prêtres en Amérique du Sud qui soutenaient
ainsi le peuple, au nom de la théologie de la libération.
Annick A
C'est d'une grande finesse.
Claire
J'étais très partante. Je n'ai pas aimé ce livre.
Comme auteurs haïtiens, nous avions lu Dany
Laferrière qui ne m'avait pas emballée et René
Depestre qui m'avait déçue. Je n'ai quasiment rien aimé
: l'artifice où la pauvre fille agonise, se fait retourner voire
maltraiter, tout ça pour que le récit des différentes
générations soit déroulé en se traînant,
à travers ce je mourant peu vraisemblable. Les mots créoles
pouvaient intriguer au début pour le pittoresque ou l'entrée
dans la culture haïtienne, les noms propres m'ont saoulée,
l'histoire qui aurait pu m'instruire était noyée (à
l'origine le livre était une nouvelle parue en 1999, elle aurait
pu en rester là). Le pompon pour moi a été les
scènes érotiques. J'ai eu une interrogation qui m'a
rappelé celle sur la scène de violence du Maître
bonsaï : complaisante ou pas ? Là je me suis dit :
naïve ou pas ? Complice ou habilement distante, avec une distance
qui ne m'apparaît nullement ? On lui dit "les
femmes sont soumises" dans votre livre, elle répond
dans un entretien qui m'a absolument marrie
"ouh la la, c'est une
lecture à la Simone de Beauvoir" (voir
la suite). Depestre nous avait frappés par son machisme,
mais bon c'est un homme... Yanick Lahens décrit les jeux de pouvoir,
mais son point de vue... ambigu me gêne. Je ferme le livre car cet
aspect achève mon manque d'intérêt littéraire.
Elle rapproche son livre des Mémoires
d'un paysan breton que j'avais, comme tous, énormément
aimé (en dépit d'ailleurs de la misogynie qui apparaissait...)
Nous décidons de lire pour septembre un autre auteur haïtien, Lyonel Trouillot.
Glossaire à la fin du roman accessible ICI (l'orthographe du créole, est-il précisé, a été simplifiée pour le rendre accessible à tout lecteur francophone).
PUBLICATIONS
de Yanick Lahens
Romans
-
Dans la maison du père,
éd. Le Serpent à Plume,
2000
; SW Poche
2015
- La couleur de
l'aube, Sabine Wespieser,2008
; SW
Poche 2016
- Guillaume
et Nathalie, Sabine Wespieser,
2013
; Points
2014
- Bain de
lune, Sabine Wespieser,
2014 (Prix Femina)
; Points
2015
- Douces déroutes,
Sabine Wespieser,
2018
Récit
-
Failles,
récit, Sabine Wespieser,
2010
; SW
poche 2017
Nouvelles
-
La petite corruption, huit nouvelles, éd. Mémoire,
Port-au-Prince, 1999 ;
Mémoire
d'encrier, Montréal 2003 ; Legs édition, Port-au-Prince
2014 (republié
dans L'Oiseau
Parker dans la nuit et autres nouvelles)
-
Tante
Résia et les dieux, six nouvelles, L'Harmattan,
2000 (republié dans
L'Oiseau
Parker dans la nuit et autres nouvelles)
- La folie était venue avec la pluie, huit nouvelles, Presses
nationales d'Haïti, Port-au-Prince,
2006 ; Legs
édition, Port-au-Prince 2015
- L'Oiseau
Parker dans la nuit et autres nouvelles, Sabine Wespieser, 2019
Essai
- L'exil : entre l'ancrage et la fuite : l'écrivain haïtien,
éd. Henri Deschamps, Port-au-Prince,
1990
Ses uvres sont traduites en allemand, anglais, brésilien, catalan, espagnol, italien, japonais, norvégien.
QUELQUES REPÈRES
sur le parcours de Yanick Lahens
- Née en 1953 en Haïti. Études
secondaires puis de lettres en France
- Retourne en Haïti en 1977 et enseigne la littérature à
l'Université jusqu'en 1995.
- Participe à la mise en place de la réforme qui contribuera,
entre autres, à introduire l'enseignement du créole dans
les premières années de l'école primaire.
- Anime une émission culturelle, Entre nous, sur Radio Haïti
Inter et publie ses premiers articles sur la littérature et la
société haïtiennes.
- 1996-1997 :
fait partie du cabinet du Ministre de la Culture.
- 1998 : participe à la fondation de l'Association
des écrivains haïtiens ; contribue(ra) régulièrement
aux revues culturelles haïtiennes et antillaises.
- 1998-2000 : dirige le projet de la "Route
de l'esclavage", qui annonce réflexion et actions intellectuelles,
culturelles et artistiques autour de la problématique de l'esclavage
dans l'île.
- 2008 : met sur pied une fondation "Action pour le changement"
qui encadre des jeunes dans des activités de sensibilisation aux
questions sociales ; apporte un appui à des associations qui travaillent
à la promotion de la lecture, à l'implantation de bibliothèques
et à l'organisation d'événements culturels.
- 2018 : avec comme première titulaire Yanick
Lahens, création au Collège de France d'une chaire "Mondes
francophones", en partenariat avec lAgence universitaire de
la Francophonie (AUF), avec pour objectif d'illustrer la diversité
et la richesse des mondes francophones en donnant une tribune aux chercheurs
des pays ayant le français en partage. Créée pour
trois ans, cette chaire accueillera chaque année une grande voix
de la francophonie issue de différents domaines des lettres, des
arts et des sciences. La leçon inaugurale
intitulée "Urgence(s) d'écrire, rêve(s) d'habiter"
(en
ligne ici) s'est tenue en mars 2019, ouvrant une session de cours
intitulés "Haïti autrement" consacrés à
la littérature haïtienne.
Voir d'autres informations sur Yanick Lahens sur le site très bien fait Île en île qui contient une riche documentation littéraire, présentant des centaines d'auteurs francophones des îles (voir aussi "Écrivains caraïbes : Pointe-à-Pitre, capitale éphémère des lettres caraïbes", Le Monde, 5 décembre 2008, pour le premier Congrès des écrivains de la Caraïbe).
DE NOMBREUX ÉCHOS DANS LA PRESSE
Que dit Yanick Lahens sur Bain de
lune ?
- "L'énigme d'habiter", Page
des libraires, septembre-octobre 2014
- "Yanick
Lahens présente son ouvrage Bain de lune", vidéo,
Librairie Mollat, 29 septembre 2014, 4 min
- "Haïti (1/5) : Dans
le bain de l'île", Marie Richeux, émission Les
Nouvelles Vagues, France Culture, 17 novembre 2014, 58 min.
Yanick Lahens avant Bain de lune
- "Dire ce malheur debout et juste" : entretien avec Yanick
Lahens, propos recueillis par Christine Rousseau après le séisme,
Le
Monde, 13 janvier 2011
- "Failles" de Yanick Lahens : lignes de failles, par Christine
Rousseau, Le
Monde, 13 janvier 2011
- La tentation du catastrophisme, par Yanick Lahens, Le
Monde, 19 mai 2011
Avant le Femina sur Bain de
lune
- "Haïti touche", Hubert Artus,
Lire,
septembre 2014
- "Saga à l'haïtienne par Yanick Lahens", Malo,
France-Antilles (Martinique), 12 septembre 2014
- "Crépuscule haïtien", Marianne Payot, L'Express,
24 septembre 2014
- "Yanick Lahens traverse un siècle d'Haïti", Marie
Chaudey, La
Vie, 16 octobre 2014
- "Saga : Laissés pour conte", Jeanne de Ménibus,
Elle,
17 octobre 2014
- "L'amour au temps des dictatures", Lise Gauvin, Le
Devoir, 1er novembre 2014
Après le Femina
Les jurées du Femina avaient peu avant refusé
de siéger à l'Hôtel Meurice à la suite de la
décision du sultan du Brunei, propriétaire de l'hôtel
dinstaurer la charia dans son pays (refus relaté par Alain
Beuve-Méry, Le
Monde, 19 septembre 2014)...
- "Le prix Femina attribué à
Yanick Lahens", Le
Monde, 3 novembre 2014 (les autres romans
en lice ICI)
- "Prix Femina à l'Haïtienne Yanick Lahens pour Bain
de lune",
Libération, 3 novembre 2014
- "Les prix littéraires commencent par un bain de lune",
Philippe Chevilley, Les
Echos, 4 novembre 2014
- "Yanick Lahens et Zeruya Shalev, lauréates du Femina",
Sabine Audrière, La
Croix, 4 novembre 2014
- "Yanick Lahens, Bain de lune sur le Femina", Émile
Rabaté,
Libération, 4 novembre 2014
- "Le prix Femina distingue lHaïtienne Yanick Lahens",
Mohammed Aïssaoui, Le
Figaro, 4 novembre 2014
- "Constellation et bain de lune au firmament des lettres",
Muriel Fauriat, Le
Pélerin, 6 novembre 2014
- "Prenez un bain de lune", Valérie Marin La Meslée,
Le
Point, 13 novembre 2014
Après la création de la
chaire
au Collège de France
- Les "Mondes francophones" font leur entrée au Collège
de France, par Gladys Marivat,
Le Monde, 6 juillet 2018
- Yanick Lahens : "La littérature commence souvent là
où la parole devient impossible", Le
Monde, 16 mars 2019
- Yanick Lahens, l'"île-monde" à la source, par
Christine Rousseau, Le
Monde, 16 mars 2019
- Yanick Lahens : "En Haïti, on ne peut pas être un écrivain
dans sa tour d'ivoire", par Gladys Marivat,
Le Monde, 22 mars 2019
Nos cotes
d'amour, de l'enthousiasme au rejet :
à la folie - beaucoup-
moyennement - un peu - pas du tout
grand ouvert - ¾
ouvert - à moitié
- ouvert ¼
- fermé !
Nous écrire
Accueil | Membres
| Calendrier | Nos
avis | Rencontres | Sorties
| Liens