Extrait de wikipedia
Albin Michel 2014,
180 p.
Quatrième
de couverture :
"La légende de la fin des temps raconte
qu'après la mort de Sakurako le monde n'était plus que désolation.
Pourtant, sur la terre désertée, s'éleva bientôt
un arbre à l'endroit même où la jeune fille s'était
éteinte, frappée par le sabre de son père. À
la fin du monde, ne subsista plus qu'un cerisier blanc, gardé par
un serpent."
Empreint de mystère et détrangeté,
ce roman à la lisière du conte initiatique nous ouvre à
la magie des bonsaïs pour révéler un secret : celui
de notre part dombre.
Un texte envoûtant. "
Le
Livre de poche, 2015, 192 p.
Quatrième
de couverture :
Un homme hors de toute classification. Un étranger
au monde. Curieux personnage que ce Maître bonsaï vivant en
suspension, comme ses arbres maintenus entre la vie et la mort. Un monde
de solitude et de silence, un monde de beauté et dharmonie.
Mais voici quune jeune femme surgit, curieuse et impertinente. Bousculé
par cette rencontre, il essaie de lui transmettre son art. Mais lapprentie
résiste, elle ne pousse pas droit. À son contact, le Maître
doit affronter son passé, retrouver des souvenirs denfance
refoulés.
Une histoire de contraintes et déquilibre, de sagesse et
de violence. Une histoire de Nature, et de nature humaine. Un roman aussi
étrange qu'envoûtant. Prophétique ?
Le style de Buéno fait songer à un jardin français.
Tout y est tiré au cordeau, mais tout est gros dun mystère.
Voire dune tragédie. Quelle réussite ! Gérard
Guégan, Sud Ouest.
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Antoine Buéno
Le Maître bonsaï (2014)
Nous avons lu ce livre pour le 10 mai
2019. L'auteur était présent.
En
bas de page : quelques repères concernant ses livres
(romans, essais), son expérience de la scène,
sa formation, son rôle en politique,
son rôle d'enseignant, ses interventions
dans les médias et une interview
sur Le Maître bonsaï.
Lisa
nous rappelle comment et pourquoi Antoine Buéno se retrouve avec
nous ce soir. A l'occasion d'une rencontre, elle lui dit qu'elle doit
partir car elle rejoint Voix au chapitre : ce qui l'amène
à lui expliquer de quoi il s'agit. Lisa est suffisamment habile
pour l'intéresser, car Antoine Buéno lui déclare
qu'il "rêverait" d'y venir pour un de ses livres. Prudente,
Lisa indique que nous ne sommes pas toujours tendres : qu'importe,
Antoine en a vu d'autres ! Et le voilà parmi nous, prêt à
entendre le pire comme le meilleur. Ce qui fait que pour la première
fois, en présence de l'auteur, nous ne prenons pas de gants.
Et tout l'éventail
des réactions sera représenté :
grand
ouvert - ¾ ouvert
- à moitié - ouvert ¼
- fermé !
à la folie - beaucoup- moyennement - un peu - pas du tout
Brigitte Catherine Claire Christelle
Danièle
Etienne Fanny Françoise Geneviève
Jacqueline
Lisa Monique L
Muriel Nathalie
Rozenn Séverine
Pour nous mettre
à l'aise d'ailleurs, l'auteur nous annonce qu'il ne se trouve pas
bon romancier, mais bon essayiste, et qu'il a décidé de
se consacrer maintenant à ce domaine et non plus au roman.
Tout d'abord, les avis des absents lus à
haute voix :
Fanny
Je regrette de ne pas être présente pour cette rencontre.
Il s'agit d'une expérience de lecture déroutante dès
les premières pages avec ce personnage baroque qui répète
comme une litanie "je suis Maître bonsaï". Ce qui
déroute je pense c'est qu'il y a quelque chose qui n'est pas humain
chez ce personnage, non pas au sens péjoratif d'ailleurs pas humain
mais pas nécessairement inhumain. Le Maître bonsaï le
dit d'ailleurs ("je n'appartiens
plus au règne animal"). Cela
se ressent dans le style très découpé, comme s'il
y avait peu de lien et de fil narratif. Tout du moins au début ;
il me semble que le fil narratif apparaît davantage quand le récit
avance en parallèle avec cette relation qui se créé
avec la jeune fille.
Malgré ce côté déroutant, je me suis laissé
emporter sans trop me poser de questions et j'ai pris plaisir à
la lecture ; pourtant je n'ai pas éprouvé particulièrement
d'empathie pour les personnages.
La scène du massacre est très difficilement soutenable ;
cela m'a renvoyé à ce que j'avais ressenti à la lecture
d'Anima
de Wajdi Mouawad. Pour moi c'est à ce moment qu'il perd son humanité.
J'ai trouvé cette rencontre belle ; c'est en tissant du lien
que le Maître bonsaï retrouve ses souvenirs, son histoire.
Du côté de mes réserves, j'ai eu du mal avec le personnage
féminin et sa transformation : il y a quelque chose qui m'a
dérangée dans le rapport au corps, mais je pense que ces
réserves m'appartiennent.
J'ai également trouvé le passage où il retrouve son
couteau beaucoup trop prévisible.
Sur la fin, les parallèles écologiques m'ont paru un peu
plaqués sur l'ensemble du texte (lorsque les souvenirs du Maître
bonsaï et les propos de la jeune femme s'entremêlent).
Enfin, ce n'est pas très original, mais j'aimerais demander à
l'auteur d'où lui est venue l'idée de ces personnages et
de la construction de son roman.
Séverine
Au début, j'ai été un peu gênée par
le style très scandé, un peu trop didactique. Puis j'ai
aimé le personnage du Maître Bonsaï, qui n'est pas sans
rappeler Youza dans son
côté taiseux qui vit en dehors du monde. J'ai appris des
choses sur l'art du bonsaï ou en tout cas pris conscience de sa symbolique,
de son ambition qui n'est en effet pas aussi jolie que l'aspect de ses
arbres contraints. L'introduction de la jeune femme qui vient bouleverser
la vie bien rangée de cet homme intrigue, on a envie de savoir
ce qui va se passer pour ces deux-là.
Rapidement, j'ai pensé à une autre livre que nous avions
lu : La
végétarienne. Ça m'a d'ailleurs donné
envie de le relire car j'avais eu un avis mitigé et en vous entendant
en parler, ça m'avait interloquée et je m'étais dit
que j'avais raté certaines choses dans ce roman. J'ai aimé
l'intégration du conte japonais. Par contre, l'auteur m'a perdue
dès lors que l'on comprend ce que sous-tend cette fable :
je trouve que cela fait beaucoup de croiser deux messages avec ces deux
personnages. D'un côté, l'homme qui se souvient de son passé
et qui fustige ainsi la guerre et ses horreurs. De l'autre, la jeune femme
qui incarne le mal vécu par la planète Terre du fait des
Hommes. Personnellement, j'aurais aimé une autre issue à
la rencontre de ces deux personnages qu'une fable écologique (ce
qui certes une tendance de plus en plus répandue dans la littérature)
et qu'une remise en question d'un homme que l'on aurait pu croire sage
par la maîtrise de son art, mais qui en fait était ignorant
du fait de son inaction. Lui faire oublier les traumatismes de la guerre
pour l'inviter à se battre pour la planète ne m'a pas convaincue.
Bref, je suis mitigée. Je dirai que je l'ouvre à moitié.
Questions pour l'auteur :
- Je n'ai pas vérifié si le conte du cerisier est vrai :
est-ce le cas ou a-t-il été inventé par l'auteur ?
- L'exercice d'une littérature "engagée" avec
messages n'est-il pas un peu "casse-gueule" : comment peut-on
parvenir à proposer un récit qui vous entraîne, un
style qui vous porte et qui n'est pas plombé par un message qui
apparaît "facile" ? Comment ne pas donner l'impression
de "surfer" sur une tendance (ici, écologique) ?
Geneviève,
entre et
Je viens de finir le livre in extremis. Je l'ai lu presque d'une traite
sans difficulté, avec un certain plaisir mais aussi un sentiment
de malaise. Le personnage de Maître bonsaï n'est pas toujours
crédible, la jeune fille non plus. Et pourtant, on finit par sy
attacher. La réflexion sous-jacente est intéressante et
très actuelle. Mais je n'ai pas du tout aimé les révélations
finales sur l'histoire d'enfance de Maître bonsaï. La scène
décrite m'a paru inutilement horrible. Elle donne une explication
trop lourde à son choix de quitter l'ordre végétal.
Le conte du cerisier est très beau, même si la manière
dont il est intercalé paraît un peu artificielle. J'ouvre
aux 2/3.
Brigitte
En ce qui concerne Le Maître Bonsaï, je l'ai lu, mais
ça ne m'a pas plu, je n'ai pas du tout accroché à
ce type de roman ; donc je n'enverrai pas d'avis et je ne viendrai
pas. En revanche, je lirai avec intérêt les avis du groupe.
Muriel
Le livre m'est tombé des mains assez rapidement, je l'ai trouvé
ni drôle ni poétique et un côté fantastique
que j'aurais pu apprécier n'a pas pris, je l'ai donc lâché
par ennui.
Antoine Buéno, en
réaction à ces premiers avis lus :
La littérature ne m'intéresse pas du tout,
ce sont les idées qui m'intéressent. C'est plus un conte
allégorique. Qui n'est pas lié au souhait de raconter une
histoire, mais de traiter une question environnementale. Le thème
c'est la violence sur la nature, sur les autres, sur soi. J'ai rencontré
une copine qui connaissait un maître bonsaï. J'ai tissé
personnage et intrigue. Ce qui me rassure, c'est
le plaisir de voir que les livres qui sont évoqués sont
orientaux. Les critiques se concentrent sur des points différents.
En direct maintenant :
Nathalie
Je l'ai lu deux fois. La première fois je me suis dit c'est quoi
c't'horreur ? C'est qui ce mec ? Je voulais en parler avec Lisa,
parce que pour moi quand Lisa aime un livre cest vraiment un "crédit"
pour luvre. Puis, en fait, je lai oublié. Jai
fait un véritable déni. Quand je lai relu, je l'ai
de nouveau pris en pleine gueule. Ma première réaction fut
de dire : je n'achèterai plus de bonsaïs.
Antoine
Ah donc vous en avez eu ?
Nathalie
Oui, jusqu'à ce que j'aie des enfants qui ont remplacé les
bonsaïs. Et les poissons rouges ! En lisant jai ressenti
une terrible angoisse. Celle de la transformation du désir de maîtriser
toute chose. De labsence dindépendance de la plante,
qui, une fois asservie, ne peut plus vivre en autonomie. Jai relevé
cette phrase "contraindre,
cest servir". Jai été très mal
à laise avec lapparition des outils que lon peut
considérer comme des outils de torture : "tord-troncs",
"pinces", "crochets". Cette volonté, coûte
que coûte de vouloir faire du beau, à décider de ce
qui est beau, à limposer ma fait penser à Pygmalion
et à certains rapports amoureux où lun pense savoir
ce qui est bon pour lautre. Ça me révulse.
De la même façon, jai détesté lappellation
"femelle" par le Maître bonsaï.
L'écriture oscille entre poésie et fantastique. Ce roman
présente des passages d'ultra-violence que je considère
comme inutiles. Jai détesté ces passages. Je les trouve
complaisants. Mes questions portent sur l'évolution du manuscrit,
et pourquoi avoir choisi ce langage vulgaire pour la fille : c'est
une Parisienne dans toute son horreur. Ce personnage à vif, à
fleur de peau, magace. Tout ce qui lhorripile me semble artificiel,
superficiel, excessif. Cette boule de nerfs me met mal à laise,
elle mépuise.
C'est pour moi un livre sur la transcendance. Le
passage dImato éclaire cette volonté daffirmer
que la création est plus belle que la réalité. Or,
cest un axe dangereux et pernicieux.
Je trouve quil y a une violence oubliée, c'est la violence
de la nature elle-même qui est, pour lhomme, depuis lorigine
un milieu hostile. Il aurait été intéressant de tisser
une sorte de lien triangulaire : la violence de la nature vers lhomme,
celle de lhomme vers la nature, celle de lhomme vers lhomme.
Jaurais aimé comprendre lévolution du manuscrit
et le sens des répétitions ? L'éditeur a-t-il
fait travailler ?
Etienne
J'ai bien commencé, rentrant bien dans le livre, trouvant que c'était
original. Puis je me suis lassé, j'ai perdu le fil, j'ai eu du
mal avec les personnages. J'ai trouvé un manque de poésie.
Et puis il y a ce twist à la fin. L'ultra violence ne m'a pas trop
dérangé même si c'est un peu factice, mais ça
a marché. J'ai trouvé l'idée intéressante,
mais j'ouvre à moitié en raison du style qui m'a donné
une impression de glisser sur le livre.
Françoise
J'ai été déroutée. J'ai le sentiment de ne
pas avoir tout compris : ainsi concernant ces personnages et le décalage
entre les deux, lui hors du temps, immuable, elle d'un autre monde, assez
trash, avec son langage, je n'ai pas bien réussi à faire
le lien entre les deux. Je n'ai pas su bien quoi faire de ce récit.
Il est déconcertant ce qui est positif, mais je ne vois pas très
bien ce que ce livre veut dire : où va notre société ?
Ou : il ne fait pas bon être marginal ? Jamais je n'achèterai
de bonsaï, ça je le savais, la violence concerne la nature.
Je me suis posé une question : est-ce que cela se situe dans
un pays particulier ou l'idée est-elle d'en faire une histoire
universelle ?
J'ai eu du mal à faire quelque chose de ce livre et j'ouvre à
moitié.
Rozenn
J'ai marché, j'ai même couru, je l'ai lu d'une traite. Je
suis fascinée par les questions de violence. Au début c'est
doux. Et je l'ai relu. Un peu plus lentement. J'aime beaucoup les répétitions,
l'aspect saccadé du début. Les personnages n'existent que
pour autre chose. Il n'y a pas beaucoup de narratif
Entre mes deux
lectures j'ai lu Les
maladies chroniques de la démocratie ; justement Frédéric
Worms parle de la violence intérieure. Les discours écolos
me saoulent : en parler comme ça, ça me va.
Une seule réserve : dans ma langue et il reçoit
une langue de merde, ça ne colle pas cette utilisation des
deux sens du mot langue dans deux phrases successives (voir
le passage ici).
J'ouvre en grand, mais je ne le prêterai à personne. Car
cela m'a secouée. À la relecture, la scène de violence
m'a semblé utile et je n'y vois pas de complaisance.
Monique L
J'ai beaucoup aimé. C'est original. Dérangeant. Le Maître
bonsaï est très calme, comme un ermite. La contrainte concernant
les bonsaïs ne m'a pas semblé violente. Il y a une recherche
de la beauté, qui m'a apporté un calme. Je l'ai vu comme
un sage plutôt qu'un bourreau. Le style épuré va à
l'essentiel. Les transformations du maître sont intéressantes,
puis on découvre graduellement le passé. La partie cruelle,
on ne s'y arrête pas. Le couteau, Fanny a trouvé que c'était
cousu de fil blanc, pour moi non, j'étais persuadée que
la fille l'avait. J'ouvre en grand. Mais il y a un problème d'interprétation
de tout ça. Que veut dire cette imitation du règne végétal.
Est-ce que ça se veut un plaidoyer écologique ? Je
m'en moque. Mais il me manque un sens à tout ça.
Christelle
J'ai été déroutée à plusieurs
reprises. Concernant les bonsaïs, je ne m'étais jamais posé
de questions : l'image du difficile maintien de l'équilibre
entre nature et mort est très intéressante. Je me suis facilement
plongée dans la première partie, si bien que j'ai été
prise au dépourvue par l'arrivée de la fille agaçante
dans cet univers de "zenitude" : elle est caricaturale
et m'a franchement énervée. Ensuite, la scène du
chat, torturé par des enfants, est très violente, je ne
m'y attendais pas et ai mis quelques (beaucoup de) pages à comprendre
pourquoi elle survenait dans ce récit. Habituellement, le fantastique,
je n'aime pas trop. Mais, finalement, la quasi-totalité du livre
est vraisemblable (à part la scène finale) si on considère
les deux personnages principaux atteints de pathologie psychiatrique :
la fille, grande névrosée, dont l'hystérie lui fait
ressentir la souffrance de la Terre et le Maître bonsaï, atteint
d'un syndrome post-traumatique avec une anxiété qu'il calme
par ses rituels. C'est pourquoi, le style, haché et utilisant beaucoup
de répétitions, ne m'a pas gênée, j'y voyais
les ruminations du maitre, ses idées qui tournant en boucle sont
nécessaires au maintien de son propre équilibre, précaire
aussi.
Vers la fin aussi, je suis allée de surprise en surprise, avec
cette gradation dans l'angoisse et la violence. Ayant lu vers le milieu
du livre l'interview transmise par Claire, je
n'ai eu aucune difficulté à comprendre l'intention de l'auteur...
Mais, tout de même, ça fait beaucoup : la planète
qui se meurt, la violence extrême de la guerre, la scène
vraiment difficile de l'enfance de Maître bonsaï...
Je n'offrirais pas forcément ce livre à cause de cette violence
très prégnante, mais pourrais le recommander, non pas comme
roman pour se distraire, mais pourquoi pas comme piste de réflexion
sur les messages que veut faire passer l'auteur. Bref, j'ai apprécié,
j'ouvre aux trois quarts.
Claire
Jai dabord trouvé que cétait un petit
livre agréable avec ses jolis petits dessins entre les séquences
courtes.
Antoine
Ça commence mal...
Claire
Non, cest vrai, cest un joli petit livre.
Jai aimé découvrir cet univers, nouveau pour moi,
des bonsaïs, avec le côté documentaire d'un manuel de
création et dentretien des bonsaïs, avec le lexique
(haubaner, un shari, un tenjin...). Mais bon, je
lai considéré comme un roman, je me suis située
dans la littérature, avec donc des personnages, une narration (avec
la relation des deux personnages qui évolue et les réminiscences
du passé qui se reconstitue), une composition, une écriture :
jai bien aimé les phrases syncopées, le conte japonais
tissé avec le récit principal. Mais le Maître bonsaï
mystérieux et la jeune écervelée caricaturale ont
vite perdu de leur vraisemblance pour moi, ce qui fait que je nai
plus trop marché. La fin m'a paru grand-guignolesque. J'ai moi
aussi pensé à La
végétarienne de Hang Kang qui m'avait
emballée. Comme Monique, j'ai cherché un sens à ce
livre : quel est le projet me suis-je demandé. Par ailleurs,
littérature et idées, ce n'est pas incompatible.
Lisa
Tu penses à quoi ?
Claire
A Éric
Vuillard, par exemple (voir plein d'autres idées
littéraires trouvées après la soirée).
Jacqueline
Je ne l'ai lu qu'une fois.
Claire
Car Jacqueline lit toujours les livres deux fois.
Jacqueline
J'ai bien aimé le début. J'ai bien compris la violence du
début : j'ai été enseignante et je comprends
le respect de ce qui est en face de soi et la violence qu'on lui fait
pour rentrer dans la culture. Je l'ai lu comme un polar, comme quelque
chose de distrayant. Et il ne me reste pas grand-chose. Je n'ai pas beaucoup
aimé les phrases courtes. Ça se lit bien, on a envie de
savoir ce qu'il va se passer. Mais les personnages, je ne les sentais
pas. C'est une question de langage : j'aurais aimé que celui
de ce personnage, quand il retrouve ses souvenirs, change : il était
en effet un démuni du langage en raison de ce passé. Je
n'ai pas supporté la violence dans les Balkans : ça
m'a rappelé l'impossibilité de faire de la littérature
après les camps. Ou ce que réussit à faire Hatzfeld
avec le Rwanda. J'ouvre un quart, mais en faisant cela je boude
le plaisir que j'ai eu.
Pourquoi ce livre ? Je n'ai pas compris le message.
Je suis intéressée par la question sur l'éditeur.
Catherine
J'ai bien aimé le début, le côté étrange,
l'atmosphère où, retiré du monde, on crée
de la beauté. Et les bonsaïs qui murmurent la nuit, le conte
japonais. On pressent quelque chose, cela suscite de l'intérêt.
La construction est intéressante, avec la fille qui joue un rôle
de catalyseur. Les phrases sont adaptées. J'ai bien adhéré.
Mais j'ai moins aimé la fin, la scène finale gratuite. D'autres
livres ont été évoqués, j'ai pensé
aux mêmes. Je n'ai pas compris le message relatif à la violence,
plus celui sur la nature ; certes le côté écolo,
c'est essentiel, mais cela m'a paru un peu trop artificiel. J'ouvre aux
trois quarts, c'est original, même si je n'ai pas compris "le
message". C'est un livre qui ne suscite pas l'indifférence.
Danièle
Je ne pensais pas que l'auteur serait aussi jeune que vous l'êtes.
J'imaginais un être plus âgé, un sage en quelque sorte...
J'ai trouvé ce livre très original, d'abord parce qu'il
oscille entre plusieurs formes. Est-ce un conte ? Un conte poétique
qui verse dans le fantastique ? Un conte philosophique ? Mais
la fin n'a rien d'un conte. L'auteur a divisé son ouvrage en tableaux,
comme on le fait au théâtre. Mais je n'ai pas eu l'impression
de lire du théâtre. On est trop dans la tête du Maître
Bonsaï. C'est aussi de la science-fiction. Et finalement, c'est tout
cela à la fois. Ce qui m'a plu, c'est de me laisser surprendre
ainsi tout au long du livre, même si c'est dérangeant.
Ce qui est très bien fait, je pense, c'est qu'on change d'idée
sur l'intention de l'auteur au fur et à mesure de la lecture. Ce
qui est mis en avant au début, c'est la recherche esthétique,
passant par la manipulation d'outils qui permettent la taille et l'entretien
du bonsaï. L'effet du titre, "Maître bonsaï",
a duré quelque temps chez moi. Prisonnière de cette image,
j'ai imaginé un Maître bonsaï zen et à la recherche
de la harmonie et du beau. Cette image était renforcée encore
par l'admiration de la fille pour les bonsaïs ainsi créés.
Mais le style, cahoteux et haché, allait à l'encontre de
cette harmonie. Il me semblait dès le début qu'une certaine
économie de moyens lui était nécessaire pour exprimer
l'indicible. Mais je n'imaginais pas encore ce qu'était cet indicible.
Puis intervient la fille. C'est apparemment un autre monde qui se crée,
formé de deux personnalités qui s'attirent et se repoussent.
Toujours sous l'influence du titre, j'ai pensé au Ying et au Yang.
Il est aussi beaucoup question, dès le début, de respiration
et d'essoufflement, comme si, déjà, sa respiration indiquait
l'épuisement de son énergie vitale en paroles sans importance,
du moins à ses yeux. Un essoufflement perceptible par lui seul,
sans doute. Je les voyais former à eux deux une unité. Et
en même temps, j'aimais le
regard du narrateur posé sur elle, avec acuité, mais
distancié, sans différenciation entre monde végétal
et animal (qui comprend l'humain).
Puis cette recherche de l'esthétique perd de sa valeur au fur et
à mesure de l'avancement du roman. La recherche du Beau mérite-t-elle
qu'on torture un arbre ? Il y a de la résistance chez la fille,
que nous sentons aussi venir en nous. "Tous
les êtres vivants sur Terre sont vos frères et vos surs"
(p. 99). Mais dès la page 38, on s'enfonce sans le savoir dans
le fantastique de la fin quand le narrateur décrit la fille en
fonction de critères de bonsaï à entretenir "Je
conjecture une souche sèche. Non travaillée. À l'abandon.
(...) Elle me rappelle un mauvais saule pleureur". Image
originale et qui met déjà un peu mal à l'aise. J'ai
aimé le cheminement de l'auteur. Il nous montre que ce qu'on prenait
pour une démarche esthétique n'est en fait que violence
faite à la nature. Lui s'écarte de "l'Ordre du règne"
(nom un peu pompeux, je trouve, mais sans doute un clin d'il aux
romans de science-fiction). Avec la rencontre de la fille, sa concession
au monde humain passe par des sensations de chaud, par le goût de
la tarte aux pruneaux. C'est une description sensuelle qui m'a plu.
Puis la violence arrive graduellement, avec le chat martyrisé,
et, plus loin, les "fur farms" et enfin les souvenirs refoulés
de la scène de massacre. L'indicible, c'était donc cela...
J'ai aimé la remontée dans les souvenirs traumatisants de
l'enfance dans une situation déclenchante. La structure du roman
se complexifie avec quatre récits qui s'entrecroisent, dont un
conte ancien. C'est assez bien fait, à mon avis. Les souvenirs
entraînent une question : cette description affreuse et traumatisante,
remontant du passé du Maître bonsaï, d'où la
tenez-vous ? Mais la fin, avec les stigmates de la fille, c'est un
peu trop pour moi. J'ouvre trois quarts.
Françoise (à Danièle qui
a fait celle qui n'entendait pas la clochette...)
Je te signale quand même que tu as doublé ton temps Danièle.
Danièle
Je ne le regrette pas...
Lisa
Ce livre est le choix d'Antoine c'est son livre préféré.
Quand je l'ai commencé, je me suis dit oh la la il faut que je
le finisse parce que je le connais. Je me suis donc forcée. Et
j'y suis rentrée, je me suis laissé porter. La fille représente
tout ce que je déteste ; elle est finalement mignonne et j'ai commencé
à m'attacher à elle. J'ai apprécié l'histoire
des bonsaïs, les descriptions et les relations un peu sado-masos.
J'ai adoré la scène de la violence qui est bien rendue.
Le Maître bonsaï devient encore plus attachant. L'aspect écologique
m'a plutôt énervée, me donnant l'envie de penser l'inverse.
Catherine, tu dis que c'est un message essentiel ? Non. En me forçant
donc, j'ai pu voir que j'ai aimé. J'ai aimé le conte, le
style. Jai été dérangée par l'écologie.
J'ouvre aux trois quarts... non entièrement.
Claire
Vous avez eu toute la palette des réactions.
Lisa,
Monique L, Rozenn
Catherine, Christelle,
Danièle, Fanny
Entre et
Geneviève
Claire,
Etienne, Françoise,
Nathalie,
SéverineJacqueline Brigitte,
Muriel
|
Antoine
Par rapport à vos réactions et vos questions, je veux être
à la hauteur.
Je suis mauvais écrivain. Parmi les trois qualités nécessaires,
donner corps à des personnages, faire une histoire : je ne suis
pas bon pour ces deux-là car cela ne m'intéresse pas, mais
pour la troisième, la description, je suis bon. On dit que parfois
le réel dépasse la fiction. Deux choses ne sont pas inventées
: la nana et la violence inspirée de la Yougoslavie et du Darfour.
Je n'ai donné aucun nom, cela se passe nulle part, c'est intemporel.
Mais on peut penser aussi que cela se passe en France. J'aime les OLNI,
les objets littéraires non identifiés, comme Bartelby.
Le conte japonais est inventé, j'en ai lu tout un tas. Pour ce
qui est de l'éditeur, à un moment j'ai intégralement
réécrit le manuscrit. Les éditeurs ne font pas un
travail de réécriture avec les auteurs, ce n'est pas vrai.
Il y a un transfert christique, quand la fille reçoit les stigmates
de la terre. J'aime bien la référence psychanalytique concernant
la fin, la fille. Et lui, oui, je suis d'accord, il est autiste, les commentaires
psychanalytiques me conviennent très bien. La dernière scène
de fantasmagorie se situe entre violence et absurde d'où naît
l'aspect poétique, et je ne veux pas trancher. J'aime hyperréalisme.
J'ai vu que certains trouvent que le sens n'est pas assez clair. Il y
a dans le livre trois sortes de violences : sur la nature, entre
les hommes, sur soi-même.
J'aime la violence.
Claire
La représentation de la violence ?
Antoine
Oui, bon.
Nathalie
C'est dommage qu'il n'y ait pas un autre type de violence, celle qui vient
de la nature elle-même.
La scène de l'agneau
est très belle.
Catherine
La scène de violence est bien écrite mais je la trouve en
trop.
Jacqueline
Moi je suggère plutôt que de la décrire, de la faire
ressentir, car dans la scène je ne suis pas impliquée, comme
avec Hatzfeld.
Antoine écoute encore ce dialogue :
- Vu les réactions, c'était bien un livre pour le groupe
lecture.
- En le lisant, à un moment j'en ai douté.
- Le livre d'un auteur qui dit ne pas s'intéresser à la
littérature, est-il pour le groupe lecture ?
- Tu ne le savais pas quand tu l'as lu. Tu te fous de ce que dit l'auteur,
c'est ta lecture qui compte.
Antoine, concluant
Il n'y a que l'indifférence qui me blesse et ça n'a pas
été le cas.
Le chur
Ça c'est vrai.
Antoine
Mon livre deviendra peut-être un livre-culte
UN PEU DE DOCUMENTATION
Internet laisse penser qu'Antoine Buéno a beaucoup de cordes à
son arc : à part les livres qui sont réellement en
vente, le reste est peut-être de la fiction... ainsi sa date de
naissance varie-t-elle selon les sites (1978, 1982).
Voici néanmoins quelques
repères concernant ses livres (romans, essais),
son expérience de la scène, sa
formation, son rôle en politique, son
rôle d'enseignant, ses interventions
dans les médias et une interview
sur Le Maître bonsaï.
Livres
Ses romans
mêlent anticipation, absurde et violence. Admirateur dAldous
Huxley, il se revendique auteur de fiction "réaliste et fantastique".
- 2000 : L'amateur
de libérines, éd. Gallimard
- 2002 : Spectateurs,
éd. Nicolas Philippe
- 2005 : Le
triptyque de l'asphyxie : ou chronique de la mort des macchabées,
éd. de la Table Ronde
- 2009 : Le
soupir de l'immortel, éd. Héloïse d'Ormesson
; Pocket 2013
- 2014 : Le Maître
bonsaï, éd. Albin Michel ; Le
Livre de poche 2015.
Ses essais mêlent
pamphlets et exercices de style satiriques.
- 2007 : Je
suis de droite... et je vous emmerde !, éd. de L'Hèbe
- 2011 : Le
petit livre bleu : analyse politique de la société des Schtroumpfs
; poche éd.
Hors collection
- 2013 : Lecons
de môvaise éducation, éd. Fayard
- 2017 : No
vote ! : manifeste pour l'abstention, préface de Michel
Onfray, éd. Autrement
- 2019 : Permis
de procréer, éd. Albin Michel (Antoine Buéno,
qui y promeut la limitation obligatoire des naissances, a
deux enfants).
Scène
Il s'est lancé sur scène dans l'adaptation de l'un de ses
livres, Le
petit livre bleu, avant de jouer ses pièces.
- 2012 : il adapte à la scène Le petit livre bleu et
joue Politiquement
schtroumpf
- 2014 : il écrit et joue un one man show, Antoine Buéno
est LE service à la personne
- 2015 : il joue Antoine Buéno, l'Espoir.
Formation
Diplômé de Paris II Panthéon-Assas
(DEA de droit public), Sciences Po (2001)
et l'ESSEC.
Politique
Depuis 2003, chargé détudes pour les affaires sociales,
européennes et culturelles auprès du Groupe de lUnion
Centriste. Il a participé comme plume politique à la campagne
de François Bayrou pour la présidentielle de 2007 (discours
jamais prononcés
par François Bayrou).
Enseignement
Maître de conférences à Sciences Po à Paris,
il a dispensé pendant plusieurs années un cours d'écriture
créative axé sur le thème de l'utopie. Il est à
noter qu'il rédigera un manifeste
pour l'abstention.
Médias
Premières piges en 1997-98 à Nova Magazine, chroniques
télé (Paris Première, LCI, Cap 24, France 2),
radio (France Inter, Fréquence Paris Plurielle, Europe 1),
analyses politiques (Huffington Post, France Info, CNews, LCI).
Il a créé en 2005 un prix littéraire,
le Prix du Style ; voir la liste des
auteurs et titres primés...
Une interview
sur Le Maître bonsaï
Vous avez un bonsaï ?
Non, point du tout!
D'où vous vient alors votre connaissance en
bonsaï ?
Pour la petite anecdote, c'est une amie qui m'a dit que son père
était maître bonsaï. Ce n'est pas courant donc cela
m'a tout de suite intéressé ! Je l'ai rencontré,
je lui ai posé plein de questions. Et je me suis aperçu
que le bonsaï pouvait être un moyen fabuleux pour parler de
ce dont j'avais envie de parler, c'est-à-dire la violence. N'étant
au départ pas du tout un passionné ni un connaisseur de
bonsaï, je me suis renseigné, notamment auprès de ce
personnage - qui ne ressemble absolument pas à celui de mon
livre ! - parce qu'il est totalement normal.
Pourquoi parler de la violence à travers le
bonsaï ?
Parce que c'est très emblématique à mon avis de ce
rapport humain à la nature qui est fait à la fois d'admiration
- un bonsaï, on l'aime parce que c'est un être vivant,
qu'il rappelle la nature - et en même temps, il n'est beau
qu'à partir du moment où il est contraint et donc complètement
artificiel. C'est ce rapport ambigu à la nature qui, si on le prolonge,
nous amène à la violence. Parce que le véritable
sujet du livre, c'est le fait que l'humain soit éminemment violent.
On peut d'ailleurs se poser la question de savoir si on n'aurait pas pu
être aussi intelligent et aussi créatif tout en ayant un
tempérament différent. Ma conviction, c'est que oui, c'est
possible, et que c'est quand même bien dommage ! Mais cette
violence est bien là. Elle se dirige soit de l'homme contre lui-même
(ce que représente le passé que l'on découvre au
fil du livre), soit de l'homme directement sur son environnement, sur
la nature. C'est évidemment toute la question actuelle de l'écologie.
Et c'est ce que "Elle" représente plutôt comme
personnage.
Le message du livre est aussi qu'il est grand temps
de sauver la planète.
C'est aussi une conviction que j'ai. Je ne suis pas scientifique mais
j'ai essayé de spécialiser mon écriture sur ces questions-là,
traitées de manière différente. L'anticipation de
manière générale, la prospective - où
on va - et à mon avis, la situation est d'après ce
que j'ai lu et synthétisé, extrêmement dangereuse.
Désespérée, je ne sais pas, mais la manière
dont on gère ou ne gère pas la planète risque de
nous faire basculer dans un environnement qui nous serait beaucoup moins
agréable. Pour dire les choses autrement, dans très peu
de temps - quelques décennies si l'on continue comme cela -
on pourrait se retrouver avec une planète très différente,
beaucoup moins propice à la vie, et en particulier la vie humaine.
C'est pourquoi vous vous décrivez comme un
écrivain prospectiviste sur votre site ?
Oui. Cela consiste à essayer de s'interroger sur les perspectives
qui pourraient s'articuler en trois grands scénarios. Je ne fais
là qu'ordonner les choses. Un scénario pessimiste :
si on ne prend pas les mesures en matière démographique,
énergétique, climatologique, qui s'imposent, cela pourrait
nous conduire à un recul très grave. C'est le scénario
Icare. On n'est pas loin du soleil, on n'est pas loin de la maîtrise,
grâce à l'informatique, à la physique, etc. Mais on
fait n'importe quoi, donc on chute. C'est par exemple le scénario
chez Cormac McCarty avec La
route. Un scénario intermédiaire : Janus. Le
monde continue comme aujourd'hui. Il y a deux humanités :
l'humanité du Sahel et l'humanité de la Californie. Sauf
que le cran du dessus, c'est qu'au Sahel, on retourne à la préhistoire,
et que la Californie accède au statut de dieu ou de demi-dieu.
C'est le scénario de
Stargate. Le troisième scénario, c'est celui que
j'ai développé pour le coup moi-même dans Le
soupir de l'immortel parce que je ne l'ai trouvé nulle
part ailleurs, le scénario optimiste qui promettait, si on prend
les bonnes décisions, la maîtrise de la matière, qui
nous conduirait à l'immortalité et qui poserait d'autres
problèmes et d'autres questions, notamment éthiques.
Si vous étiez un arbre, de quelle espèce
seriez-vous ?
Ouh là. Un figuier, parce que j'adore les figues ? C'est tortueux
en même temps. Et on peut grimper dedans !
Quelles histoires vous raconteriez ?
Les histoires que j'écris sans doute ! D'ailleurs, au sujet
des contes japonais que je raconte dans le livre, j'ai eu des retours
hallucinants de lecteurs qui m'ont dit que l'on dirait presque qu'ils
sont inventés. C'est un magnifique compliment ! C'est que
le faussaire a bien fait son travail. Car bien sûr qu'elles sont
inventées ! J'ai dû en lire beaucoup pour arriver à
pasticher cela !
Dans quel genre classeriez-vous ce livre ? Roman initiatique, conte ?
C'est une question très pertinente et très embarrassante.
Parce que j'essaie de faire en sorte que chacun de mes livres soit une
sorte d'OLNI, c'est-à-dire un objet littéraire non identifié !
Celui-là ne fait pas exception à la règle. Et donc
je pense qu'il est très difficilement classable. C'est ce que moi
j'aime. Ceci dit, tout en faisant des livres très différents
à chaque fois, il y a un fil conducteur, c'est la rencontre entre
l'absurde, j'espère le poétique, le surréalisme,
et exactement l'inverse, c'est-à-dire l'hyperréalisme qui
s'incarne dans quelque chose de très naturaliste, soit dans l'hypersexualité,
soit dans l'ultraviolence.
Extrait du site
Clairdeplume
"Antoine Buéno, écrivain prospectiviste"
entretien publié le 24 mars 2014 par chouxdebruxelles
Voir également une interview dans l'émission
Un autre jour est possible de Tewfik Hakem, France Culture, 22
avril 2014 (20e
à 28e minute).
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