Seuil/Paulsen Quatrième de couverture : La vie et le destin dAlexeï Vangengheim, directeur du service de météorologie de lURSS, victime de la terreur stalinienne, parce quil fallait bien un responsable des intempéries.
Quatrième de couverture : Son domaine cétait les nuages. Sur toute létendue immense de lURSS, les avions, les navires, les tracteurs avaient besoin de ses prévisions. Dans la conquête de lespace commençante, ses instruments sondaient la stratosphère, il rêvait de domestiquer lénergie des vents et du soleil, il croyait « construire le socialisme ». Jusquau jour de 1934 où il fut arrêté comme « saboteur » Olivier Rolin est né en 1947. Auteur de romans, notamment les très remarqués Port-Soudan (prix Femina) et Tigre en papier et de récits de voyage, il a aussi été journaliste. Le Grand Prix de littérature Paul-Morand lui a été décerné par lAcadémie française en 2010. « De son enquête sur une victime parmi dautres de la folie stalinienne, Olivier Rolin tire un livre que sa sobriété même rend bouleversant. » Le Monde ET AUSSI « Vue de ma table de travail » : un texte de 2002 d'Olivier Rolin sur son quotidien décriture sur le site remue.net Pour mieux se représenter..., GOULAGS, un film documentaire : Réalisé en 2018 par Michaël Prazan, co-écrit par Michaël Prazan et Assia Kovrigina (dont le grand-père, Samuel Shnapir, journaliste à la Pravda, fut déporté au Goulag, sans pourtant jamais perdre ses idéaux communistes), 40 min, en ligne ici. Présentation du film : |
Olivier Rolin (né en 1947)
|
Pourquoi avoir choisi ce livre ? Le message de Christian, du groupe breton, accompagnant sa proposition, nous a décidés à lire ce livre : |
Je
crois avoir tout lu d'Olivier Rolin et de son frère Jean, écrivains
forts différents mais ancrés tous deux, dans l'Histoire
avec une grande hache. Le météorologue en est
peut-être le meilleur exemple. Folie de la terreur stalinienne et histoire dramatique d'un savant banni en 1934 qui ne cessera durant ses années de camp d'adresser à sa jeune fille des dessins, des herbiers, des devinettes, sans jamais connaître les raisons de sa déportation. Il ne cessera d'espérer sa libération du goulag... "Poussière de camp" selon l'expression russe à l'époque (rappelée par Nadejda Mandelstam dans son livre Sur Anna Akhmatova). C'est la découverte de cette correspondance qui a décidé Olivier Rolin à enquêter sur le destin d'Alexeï Féodossiévitch Vangengheim, le météorologue. Ainsi ce livre puissant mêle de façon formidablement documentée (Olivier Rolin connaît très bien la Russie) les pages terribles de l'histoire de l'URSS et la vie broyée et sensible du météorologue. |
Coïncidant
avec notre actualité : - une exposition au Grand Palais "Rouge : art et utopie au pays des Soviets" - un documentaire sur Arte ROUGE ! L'art au pays des soviets, Arte-Ina-Rmn-Grand Palais, 2018 |
Monique L
C'est le portrait d'un zek parmi tant d'autres, sacrifié lors des
purges staliniennes. Ce qui est intéressant c'est qu'il ne s'agit
pas d'un opposant mais au contraire d'un communiste, militant convaincu
qui croit à une "erreur ". Ce n'était pas un politicien.
Ce ne fut pas un héros, mais un fonctionnaire rigoureux sans grand
charisme et sans remise en question d'un système qui le broie.
A partir de maigres archives, Olivier Rolin évoque les raisons
de la condamnation de ce scientifique qui n'aspirait qu'à se consacrer
à l'étude du climat. Ce témoignage nous fait ressentir
concrètement comment la "Grande Terreur" des années
30 a mis à terre une utopie humaniste.
On comprend que l'auteur s'est beaucoup documenté, a enquêté.
Il a sorti de l'oubli des scientifiques, poètes, artistes, ou replacé
des plus connus dans le contexte de cette période.
J'ai appris et trouvé incroyable l'existence de la bibliothèque
de trente mille volumes, formée directement ou indirectement par
les livres des déportés. J'ai regardé le
film de Rolin sur la bibliothèque et ai beaucoup aimé
le passage où lon voit quelques dessins du météorologue
pour sa fille. Mon imagination ne les avait crus quen noir et blanc
et pas aussi beaux (sur ma liseuse, il n'y a pas de dessins comme dans
le livre que vous avez).
Ce que je reprocherai à ce livre c'est son côté désordonné,
de nombreuses redites et les nombreuses réflexions personnelles
qui m'ont gênée dans la progression du récit.
J'ai lu Récits
de la Kolyma de Varlam Chalamov dont il est question plusieurs
fois dans ce livre. J'ai vraiment beaucoup aimé. Je vous le conseille.
Ce sont de courtes nouvelles écrites dans une prose réduite
à l'essentiel, âpre et dépouillée. Pas d'emphase,
pas de larmoiement, seule la réalité. Pour moi, une très
grande littérature.
J'ouvre aux ¾.
Denis
Je regrette sincèrement de ne pas pouvoir être avec vous
ce soir, car ce livre m'a beaucoup intéressé et stimulé.
Je suis très curieux de vos impressions.
Sans m'attarder aux questions d'authenticité des témoignages
ou des sources, j'ai eu envie d'en savoir plus sur les goulags. Je ne
savais même pas qu'il existât un véritable archipel,
prenant le titre de Soljenitsyne que je n'ai pas lu
pour une métaphore. J'ai regardé les
deux documentaires présentés à la TV, de sorte
que maintenant je ne sais plus distinguer entre les différentes
sources.
En tout cas, j'ai acquis "comme un vécu" de détenu
de goulag. Et ma question, c'est : comment qualifier le plaisir que j'ai
éprouvé à lire ou visionner tout cela.
J'ouvre aux ¾.
Brigitte
(avis transmis)
C'est un livre qui commence sur un mode assez classique, puis peu à
peu la tension monte, jusqu'à devenir tragique. À travers
l'évocation du destin dramatique (mais réel) d'un homme
presque banal, l'auteur aborde le monde de peur, de terreur auquel a abouti
le socialisme réel instauré en Russie, après avoir
soulevé des vagues d'enthousiasme dans le monde entier. On reste
sans voix devant ces souffrances démesurées
Quel sens,
quelles explications donner à ces milliers de morts ? J'ouvre
ce livre aux ¾. Sur ce même sujet si grave, j'avais préféré
Vie
et destin de Grossmann et L'échelle
de Jacob de Ludmila Oulitskaïa, sans oublier le disque Le
vol arrêté de Wladimir Wissotski.
Nota bene : J'ai lu en grande partie ce livre dans la salle d'attente
du commissariat de police (on m'a volé des documents, et je venais
porter plainte), c'était l'ambiance qu'il fallait pour cette lecture.
Nathalie(depuis
Nantes)
Je suis bien déçue de ne pas être parmi vous ce soir,
car je pense que les discussions vont être très intéressantes
et les pistes de réflexion qu'ouvre le texte sont nombreuses. J'ai
beaucoup aimé ce texte. Je l'ai lu quasiment d'une traite entre
hier après-midi et cet après-midi. J'ai été
très touchée par le récit circonstancié des
faits. Je l'ai aimé pour la sobriété de l'écriture,
pour l'émotion ressentie, par respect pour le projet très
bien expliqué en fin d'uvre et bien évidemment et
surtout pour l'homme qui nous est raconté.
Et si l'auteur semble vouloir le présenter comme un être
banal parmi tant d'autres dont le parcours dramatique aurait pu être
raconté, je pense que cet homme avait quelque chose de très
particulier. J'ai été subjuguée par le contenu de
ses lettres et j'aurais aimé pouvoir les voir et les lire dans
le texte. Touchée également par l'amour qu'il porte à
cette femme et à cette enfant qu'il ne reverra pas, par les dessins
et les devinettes qu'il glisse dans ses lettres, par cette forme de courage
qui le fait continuer à s'inquiéter pour les siens avant
de s'insurger contre son propre sort.
L'écriture permet de "voir" les menues tâches qu'il
accomplit et rend passionnante en parallèle, cette vie pleine de
conférences devant un public dont le plus jeune a neuf ans ! La
narration permet des mises en regard très fortes comme par exemple
celle de la vie du camp et celle entendue par le biais de la radio. La
seule chose que je lui reprocherais, c'est à mi-parcours cette
reprise systématique de la dernière phrase (celle du personnage).
C'est un procédé agaçant et qui n'a pas d'intérêt
selon moi.
En ce qui concerne les conséquences dramatiques de cette révolution,
et la peur qu'elle laisse en chacun, je suis complètement d'accord
et je ne suis pas sûre que les fous-furieux qui voudraient que nos
sociétés changent radicalement aient une connaissance approfondie
des dégâts causés par les idéologies radicales
De la même façon que certains s'insurgent à grands
cris qu'on puisse trouver ou utiliser de l'argent pour des ouvrages d'art
inutiles.
J'ouvre aux ¾ parce que ce n'est pas un roman mais un essai.
Etienne
Quel choc que ce livre !
Avec son style chirurgical, Rolin dissèque méthodiquement
les rouages de cette machine implacable qu'était le régime
stalinien à travers l'histoire d'un (trop?) honnête homme.
Les goulags restaient pour moi jusqu'à présent une idée
assez floue et imprécise je vous le confesse. Même si l'on
sait qu'énormément d'opposants ont été déportés
et tués, il persistait toujours une aura mystérieuse autour
de ce mot (on en parle finalement peut être peu). Je me disais,
en fin de compte, que le fond avait été atteint avec les
camps de concentration et que les goulags ne pouvaient qu'en être
qu'une pâle copie. En réalité, c'est une autre type
d'horreur qui est à l'uvre, celle de l'absurdité.
Et l'écriture journalistique de Rolin permet de mettre cette absurdité
sous la lumière la plus crue. Cette absurdité, celle de
la bureaucratie de l'horreur c'est évidemment celle de 1984 auquel
je n'ai pas pu m'empêcher de faire des parallèles et dont
la lecture a été ainsi enrichie. Encore plus intéressante
est la conclusion de Rolin qui explique pourquoi ce drame l'a particulièrement
touché, surtout au regard de son passé militant : c'est
un idéal qu'il partageait que l'on a trahi.
Un dernier mot pour parler de la relation de cet homme avec sa fille qui
m'a bouleversé. Vangengheim est un homme austère mais dès
qu'il s'agit de sa famille toute son humanité s'exprime et rend
le drame encore plus poignant ; les reproductions de ses lettres
et surtout les dessins enfantins à sa fille m'ont ému aux
larmes.
J'ouvre aux ¾.
Séverine
Je vais être rapide, car je n'ai pas accroché et j'ai arrêté
à la moitié du livre. J'ai raté mon rendez-vous avec
Olivier Rolin. J'ai trouvé que ça part dans tous les sens.
Peut-être le groupe va me pousser à reprendre la lecture.
Les dessins quant à eux révèlent quelque chose de
très fort. J'ouvre un quart.
Fanny
Je suis très partagée. J'ai appris beaucoup de choses sur
le Goulag ; j'apprécie le travail de recherche. Mais j'ai un problème
avec l'écriture d'Olivier Rolin, dont le style est trop froid,
didactique. J'ai même pu éprouver de l'ennui, en particulier
avec des allers-retours entre le personnage principal et, autour, des
explications de texte. Cela m'empêche d'éprouver de l'empathie.
J'aurais préféré lire la correspondance ou le journal
du météorologue. J'ouvre à moitié pour l'intérêt
intellectuel.
Manuel
Je n'ai pas terminé. Le récit m'intéresse beaucoup,
mais je n'aime pas l'humour de l'auteur, ni ses petites interventions.
J'ai beaucoup pensé à La plaisanterie de Kundera. J'ai adoré
ce livre
mais malgré l'auteur. Je le conseillerais malgré
tout. J'aime beaucoup les dessins. J'ouvre à moitié.
Manuel (10 jours plus tard)
Je suis très long à lire... je viens de terminer Le Météorologue.
Comme Etienne, je suis bouleversé. Jai également visionné
le doc qui est un bon complément au livre.
On na pas eu le même ressenti.
Catherine
Je ne connaissais pas Olivier Rolin. J'ai
aimé le début (les nuages...). J'ai été touchée
par le personnage, intéressée par son histoire, sa relation
avec sa fille pendant sa détention. Je n'avais pas vu les dessins,
ayant lu le livre sur une liseuse, mais je viens de les voir : ils
sont beaux et émouvants. J'ai un peu décroché au
milieu du livre.
Globalement, je suis restée un peu sur ma faim ; c'est un
récit et non une fiction ; les personnages manquent d'épaisseur ;
il y a des commentaires de l'auteur que j'ai trouvés parfois superflus ;
il pose de façon répétée des questions auxquelles
il n'a pas de réponse. Le livre est intéressant mais c'est
tout.
J'avais lu d'autres livres sur le Goulag, tous les livres de Soljenitsyne
qui m'ont beaucoup plus touchée, Une
journée d'Ivan Denissovitch,
en particulier, même s'il ne s'agit pas de comparer ces uvres.
Plutôt une déception donc ; j'ouvre à moitié.
Jacqueline
Je l'ai lu très tard, après l'incendie de Notre-Dame. J'ai
beaucoup aimé. J'ai aimé la construction, le point de vue
du narrateur, j'ai été sensible à son ironie. Il
a une manière de raconter qui fait vivre les choses. J'ai trouvé
très touchant que le météorologue reste fidèle
à Staline. J'aime son positionnement, il émet des hypothèses,
mais ne sait pas vraiment. J'ai été très intéressée
par la relation père/fille à distance. J'ouvre ¾.
Françoise D
Je suis partagée : l'histoire est émouvante, mais l'entêtement
du météorologue en faveur du régime m'a agacée.
J'ai été intéressée par cette histoire, mais
il n'y a pas vraiment de dimension littéraire. Nous avons nous
aurions pu nous passer de ses traits d'humour. J'ouvre à moitié
même si j'admire le travail de recherche.
Richard
Je me sens un peu néophyte en l'histoire de l'URSS de Staline.
J'ai été beaucoup plus exposé aux atrocités
des nazis. Je ne veux pas juger de la valeur littéraire, étant
très pris par les faits historiques. Je n'ai pas eu de gros problème
avec la façon qu'a l'auteur de présenter les faits, mais
parfois on ne sait pas qui parle et on doit être sauvé par
les "écrit-il" très fréquents. Ce qui m'a
surtout frappé, c'est la situation des prisonniers politiques,
sans avenir, avec leurs seuls souvenirs du passé. (Au moins les
Juifs savaient pourquoi ils se trouvaient dans les camps de la mort même
si ce n'était pas une consolation...)
J'ouvre, exceptionnellement, à trois quarts.
Cris de surprise...
Séverine
Rien que pour ça, il fallait le programmer !
Henri
Je ne suis pas objectif puisque j'ai un rapport particulier avec la Russie.
J'avais lu de Rolin En
Russie sur mon lit d'hôpital (voir ici
les aventures d'Henri). Dans ce livre, j'ai aimé le récit ;
les interventions de l'auteur nous font rentrer dans le réel. Ça
m'a fait penser à Rosa
Montero, où il y a une projection de l'auteure sur Marie Curie.
Vers le milieu du livre, il y a tellement d'informations que l'aptitude
journalistique apparaît. J'ai bien aimé la fin où
il nous raconte son rapport raté comme le mien à la Russie.
Il y a des détails que j'ai appréciés, comme la quête
de la mort : comment ces milliers sont-ils morts ? J'aurais
aimé qu'il détaille plus les personnages qui cherchent.
Un de mes profs de philo disait : "La
poésie s'occupe des choses fragiles et les choses fragiles sont
celles qui traversent le temps". Le bouquin je l'ouvre
en grand, mais dans la situation du groupe, je l'ouvrirais moins. Est-ce
vraiment un livre pour le groupe lecture ? Je n'en suis pas si sûr.
Donc je l'ouvre aux ¾ voire plus.
Annick L
La figure de ce météorologue
qui s'accroche à son idéal communiste et veut
encore croire que Joseph, le "Bon Petit père des peuples",
n'est pas responsable de ce qui lui arrive m'a fait penser
à cette uvre remarquable que nous avons lue ensemble, La
Fin de l'homme rouge de Svetlana Aleksievitch, où celle-ci
fait entendre, entre autres, la voix de survivants du Goulag qui continuent
à vénérer leur bourreau... c'est terrible !
Cependant il n'y a aucune comparaison possible entre ces deux livres.
Le projet d'Olivier Rolin est plus modeste : il s'attache à
un seul personnage dont il veut retracer le destin tragique. Et il le
fait avec beaucoup de rigueur. Jusqu'à exhumer les lettres et dessins
qu'il envoyait à sa petite fille (cette annexe est vraiment touchante).
Il explique d'ailleurs clairement son projet au début. J'ai été
très intéressée par ce récit et sensible à
l'absurdité de ce destin : cet homme était un bon communiste,
très engagé dans son travail scientifique au service de
la cause nationale, c'était un bon mari, un bon père. Il
n'avait commis aucune faute..., comme les milliers d'autres victimes d'un
système totalitaire devenu fou. Ce livre n'a pas la force des témoignages
directs des rescapés ou des romans de Soljenitsyne (que j'avais
découverts, comme vous, dans les années 1980), mais c'est
un bon travail de journaliste, dans lequel on sent l'implication personnelle
d'Olivier Rolin, par rapport à son passé de militant d'extrême-gauche
et à sa foi dans l'avènement d'un monde meilleur. Je pense
que c'est ça qui m'a également touchée. Merci pour
cette découverte.
Lisa
Je ne connaissais pas Olivier Rolin. J'ai été très
déçue. Le style est très scolaire, tel un devoir
d'expression écrite de quatrième. Il répète
constamment "raconte-t-il", "dit-il", c'est lourd ;
il aurait pu trouver des astuces pour bien différencier les paroles
du météorologue des siennes. Il essaie de faire du Emmanuel
Carrère sans y arriver. Ses réflexions ne m'intéressent
pas, ça ne prend pas. J'ai aussi été déçue
par la retranscription de la vie du météorologue. J'ai envie
d'éléments concrets pour ce type de livre. Par exemple,
je n'ai pas envie de savoir comment Olivier Rolin imagine la vocation
de Feofor, je veux savoir concrètement ce qu'a été
sa vie. Les dessins sont bien faits mais ne m'ont pas particulièrement
émue. L'auteur n'a pas réussi à m'émouvoir
avec cette histoire. J'ouvre à moitié.
Un sondage est sorti récemment en Russie où 75 % des
gens considèrent Staline comme un héros et un modernisateur,
les atrocités étant un mal nécessaire.
Manon
(qui est venue nous dire au revoir avec son départ pour Singapour
où elle va vivre)
Je pense que j'ai lu à la fac Tigre
en papier de Rolin, mais je n'en ai aucun
souvenir. Le météorologue, j'en avais entendu parler
lors de mon voyage en transsibérien. Il faisait partie des 70 livres
que j'ai à lire sur ma tablette...
Je suis arrivée dans le groupe avec Oblomov
et je repars avec celui-là, qui se passe en Russie... Une
journée d'Ivan Denissovitch de
Soljenitsyne que j'ai lu et celui-là, ce sont deux livres différents,
deux manières de voir.
J'ai aimé que Rolin annonce directement que le météorologue
va finir au Goulag. Le personnage ne se définit pas comme une victime
du système, mais comme une victime d'une machination : c'est
intéressant d'avoir pris un personnage comme celui-là. L'humour
et l'ironie ne m'ont pas dérangée. J'étais tellement
absorbée que l'écriture ne m'a pas gênée. Je
l'ouvre trois quarts. Il y a d'autres choses à lire sur les goulags,
mais ça apporte quelque chose.
Danièle
J'ai commencé ce livre sans grande envie. Et de fait, je me suis
plutôt ennuyée au début. J'en savais à la fois
trop et trop peu. Trop, parce que les tensions politiques de l'époque
soviétique avaient fait partie de ma vie et occupé une grande
partie de nos discussions. J'étais aussi allée souvent en
Allemagne de l'Est, et je connaissais la réalité du régime
soviétique. Trop peu, parce que je ne connaissais pas tous les
protagonistes dont il est question dans le livre, et que je n'avais pas
envie de me replonger dans ce passé.
Puis je me suis intéressée au sort d'Alexis Féodossiévitch
Vangengheim à partir de son incarcération dans les camps
du goulag. J'ai trouvé son histoire tragique et racontée
de manière très émouvante. Il représente les
gens qui ont uvré avec conviction et idéalisme pour
un système plus juste et humain, et qui se retrouvent sans défense
face à un système totalitaire et sanguinaire qui s'éloigne
d'eux, les trompe et les exécute sans raison. On trouve des analogies
avec la Révolution française, et sans doute avec toute révolution.
Ses lettres à sa femme et à sa fille sont touchantes, son
optimisme aussi. Bien sûr, on se demande jusqu'au bout, s'il est
un "bon soviétique gavé d'idéologie" (question
que se pose l'auteur p. 104), ou s'il feint de croire encore au régime
pour sauver sa femme et sa fille d'éventuelles représailles.
Mais l'auteur fait sa narration surtout en fonction de la première
hypothèse.
L'auteur décrit l'horreur des goulags, qu'on ne peut s'empêcher
de comparer aux atrocités nazies dans les camps de concentration,
et dont on a cru qu'elles ne pourraient se répéter. J'ai
été effarée quand même par le nombre des exécutions.
Le rappel de ces chiffres est aussi, à mon avis, un grand mérite
de ce livre.
La réhabilitation du météorologue paraît encore
plus cruelle, ou dérisoire, sobrement et ironiquement présentée
par l'auteur : "la
mort est annulée. L'affaire est close".
J'abonde dans le sens de l'auteur et ses considérations sur le
gouffre entre l'espoir suscité par la Révolution d'octobre
1917 et la suite des événements, sur la désillusion
des intellectuels, "nombreux
chez nous surtout, qui furent un moment contaminés par ce grand
enthousiasme" (p. 196)
et n'ont pas toujours voulu voir la réalité en face (Gide,
Sartre...). À mon avis, c'est le sens à donner aux intrusions
de l'auteur dans ce récit, et qui ont gêné nombre
d'entre vous. En fait, il tient à se situer aujourd'hui, avec le
recul du temps, pour montrer l'aveuglement de l'époque d'alors,
mais aussi peut-être de la nôtre, en tout cas celle des générations
d'intellectuels qui ont cautionné ce régime des années
durant. Le message est aussi politique.
Reste la note d'espoir ou plutôt de désespoir d'être
passés à côté de l'espérance (p.
197).
Claire
Par Christian, je savais qu'il s'agissait des camps soviétiques ;
il en recommandait le livre sans évoquer des qualités littéraires :
fallait-il s'attendre à un documentaire ? Certains de vos
points de vue vont dans ce sens (livre "intéressant",
que Denis ne distingue plus d'ailleurs des films documentaires). Par Lisa
je savais que le livre avait eu le prix du style qu'a fondé Antoine
Buéno que nous rencontrons la séance prochaine et la
collection, "Fiction
et Cie" laisse penser qu'il s'agit bien de littérature.
A la 7e ligne, je vois l'expression "ourlée de lumière"...
je me dis aïe, et deux pages après "festonné"
de lumière, mais bon. Contrairement à Manuel, cette sorte
d'humour grinçant à certains moments me plaît beaucoup ("paysage
horriblement soviétique", "une bourgade dans laquelle
on n'a pas tellement envie de s'éterniser").
Vu que Rolin fait de la littérature avec un personnage ayant réellement
existé, je l'ai spontanément rapproché de livres
que nous avons lus : Emmanuel
Carrère, Echenoz avec Ravel ;
à côté d'Éric Vuillard avec L'ordre
du jour, pour moi ça coince. Je trouve que ce que fait
Rolin est estimable : il rend hommage à ces victimes à
travers à ce personnage, il m'instruit sur le fonctionnement du
régime et l'illustre par cet exemple qu'il sort de l'ombre. Au
passage, j'ai apprécié le lien avec notre lecture précédente,
La
Saga de Youza, où des gens sont déportés
et là, on voit ce qui leur arrive.
Le projet littéraire est lui aussi estimable : au lieu du
simple récit d'une vie, il y a un deuxième récit,
celui de son enquête pour la reconstituer ; et pour que la
composition sorte un peu de l'ordinaire, il ajoute entre deux parties
l'évocation de la vie au camp qui mêle deux je, celui
de Rolin et celui du météorologue : pas mal !
Ah zut, on a une quatrième partie où l'auteur éprouve
le besoin d'une conclusion qui s'ouvre de façon raplaplaplanante :
"J'ai raconté aussi scrupuleusement que j'ai pu, sans romancer,
en essayant de m'en tenir à ce que je savais, l'histoire d'Alexeï
Féodossiévitch Vangengheim, le météorologue."
C'était donc que ça ! Si c'était le simple récit
d'une enquête ou une biographie partielle, je pourrais l'apprécier
en tant que telles. Mais j'attends plus qu'un reportage.
Or je ne suis pas enthousiaste. Alors qu'il lui donne la parole, il ne
donne pas vraiment vie au personnage au sens où j'ai du mal à
m'intéresser vraiment à lui, il reste sans relief. Rolin
se met en scène en train de mener son investigation, ce qui donne
un peu de peps. Mais dans le récit, je me suis lassée à
un moment, ressentant l'ennui que plusieurs ont exprimé, et suis
repartie quand la bibliothèque est évoquée :
j'ai aimé le personnage de Tchirkov, la bibliothèque donc,
qui est l'objet d'une enquête aussi d'Olivier Rolin dans son film,
que j'ai trouvée également frustrante, alors que le sujet
était passionnant. J'ai pensé à l'extraordinaire
livre que nous avions lu, Proust
contre la déchéance. J'ai retenu l'évocation
des aurores boréales, le fait que le beau et l'horrible coexistent
; et le cahier de dessins est merveilleux : mais est-ce qu'il n'aurait
pas pu en faire plus et mieux que simplement le placer pof
en annexe à la fin du livre ?!
Et les lettres, s'il nous en avait mis une intégrale ?...
Rolin cherche à comprendre son personnage et le lecteur aussi ;
comment peut-il tenir ? Il "se
raccroche à ce qui ne sombre pas, l'amour des siens et la permanence
de son esprit" ça c'est très
fort. Toujours "stalinien", Alexeï m'a rappelé comme
à Annick,
La Fin de l'homme rouge que nous avions lu : dans l'épisode
a priori stupéfiant du portrait de Staline réalisé
par le météorologue que tient Rolin p. 132, l'émotion
ne passe pas, quel dommage. J'ouvre entre ½ (si je ne considère
que le livre) et ¾ (si je m'incline devant le sujet). Mais pour
le groupe lecture, j'ouvre ½.
Geneviève
Je connaissais Jean Rolin, que j'apprécie, mais pas Olivier Rolin,
dont j'avais plutôt envie de lire Tigre
en papier. Je connaissais déjà la période
et les événements décrits, notamment à travers
les livres de Soljenitsyne. Mais je connaissais beaucoup moins bien l'histoire
de ce tout début du Goulag. Je n'avais pas non plus perçu
l'importance que prenait pour la Russie soviétique le lancement
de grandes expéditions exploratoires.
Mon intérêt pour ce récit est allé crescendo.
J'ai parfois décroché dans la première partie consacrée
au portrait du "météorologue" que je trouvais
par moment un peu ennuyeux, même si ses rêves scientifiques
étaient passionnants. J'ai vraiment accroché avec la description
de cette communauté d'intellectuels déportés et la
description de la bibliothèque. Mais j'ai été vraiment
fascinée par le récit de l'exécution et l'enquête
menée par l'auteur, lancé sur les traces du convoi, avec
l'aide de témoins de l'époque. Je n'ai pas été
gênée par les changements de voix fréquents, surtout
dans la deuxième partie, qui alterne citations des lettres et point
de vue de l'auteur.
Cependant, je trouve que les personnages ont du mal à prendre une
véritable épaisseur psychologique. J'aurais notamment beaucoup
aimé en savoir plus sur le destin de la fille du "météorologue"
et son suicide. Peut-être les interventions récurrentes de
l'auteur gênent-elles la construction des personnages. Néanmoins,
j'étais très intéressée par le point de vue
sur ces révolutionnaires trahis d'un ex-gauchiste qui a longtemps
cru lui-même à la révolution. Dans ce contexte, le
portrait de cet homme qui continue envers et contre toute évidence
à croire à Staline et au communisme, est particulièrement
intéressant. J'ouvre donc ce livre aux trois quarts.
Synthèse
des AVIS du GROUPE
BRETON réuni le 13 juin 2019 (pour deux livres
Le météorologue
et/ou L'arabe du futur),
rédigée par Yolaine, suivie de quelques avis détaillés
Cindy,
Christian, Édith
|
Chantal
|
Pas
lu : Marie-Claire, Marie-Thé, Yolaine
|
Il
s'agit plus d'un récit que d'un roman à proprement parler,
à mi-chemin entre le journalisme et la fiction.
Cette enquête
dans les profondeurs insondables du goulag par un passionné de
la Russie a profondément séduit les lectrices au coeur tendre
et à l'âme fraîche. Le côté militant d'Olivier
Rolin, l'évocation des plaines infinies de l'espace russe, la description
du peuple, la reconstitution très documentée de cette période
très poignante de l'histoire, et même la découverte
technique de la météorologie les ont enthousiasmées
et émues. L'écriture, précieuse et recherchée,
ainsi que la construction rigoureuse du livre ont achevé de les
convaincre.
Le deuxième groupe, complètement blasé, est resté
en dehors de cette terrible histoire, dont la relation insuffisamment
"charnelle" n'a pas réussi à susciter la même
émotion, sans compter celles qui n'ont même pas réussi
à la lire, peut-être un peu en raison du trop grand nombre
d'ouvrages parus récemment sur ce thème (explication qui
ne vaut pas justification).
Christian
Je suis d'autant plus déçu de ne pouvoir être parmi
vous que j'avais moi-même suggéré la lecture du livre
d'Olivier Rolin en séance, livre que j'ai beaucoup aimé
: je l'ouvre en grand !
Ce récit conjugue de façon prégnante et très
émouvante le terrible destin de ce scientifique, Alexeï Féodossiévitch
Vangengheim, le météorologue, avec la folie de la terreur
stalinienne. Ce savant ne cessant, malgré la réalité
accablante du goulag, de croire à une funeste erreur des autorités
soviétiques dans sa déportation d'espérer sortir
de cet enfer pour retrouver sa famille...
La correspondance adressée par lui à sa toute jeune fille
serre le cur (à ce titre les illustrations qui sont représentées
dans le livre ajoutent à ces émotions).
Ce livre dit bien à quel point le système concentrationnaire
avait su contaminer et détruire tout libre arbitre chez certains
"zec" au point de tuer en eux toute capacité de révolte
et même de compréhension du phénomène stalinien.
Pour Rolin, le triomphe (relatif) du capitalisme mondialisé s'expliquerait
par la fin de l'espérance révolutionnaire. C'est peut-être
vrai, en partie, mais on peut sérieusement mettre en cause cette
espérance si on considère sur la longue durée que
toutes les utopies de cet ordre ont rapidement sombré dans des
dictatures. Le XXe siècle, en effet, fut pris en étau par
ces trois idéologies mortifères : fascisme, nazisme
et maoïste. Elles enseignent, s'ils en était besoin, que les
tentatives forcenées pour "changer l'Homme" sombrent
toujours dans la même terreur.
J'ai eu l'occasion, dans une vie antérieure, de connaître
un peu Olivier Rolin et surtout son frère Jean Rolin. Marqués
tous deux par leur engagement politique militants, sincères et
déterminés, dans les années qui ont suivi 68, ils
sont devenus tous deux de bons écrivains (quoique très différents
bien sûr par le style et les sujets). Ils demeurent à mes
yeux des auteurs singuliers, ironiques et documentés sur l'Histoire
et le monde d'aujourd'hui, sans jamais sacrifier leur amour de la littérature.
Chantal
Je n'ai pas beaucoup aimé le style du livre, mi-journalistique
(enquête très fouillée), mi-fiction (réinvention
de scènes d'après les lettres retrouvées) ; je ne
suis pas parvenue à "incarner" Alexeï le météorologue.
Et surtout, je crois que j'ai ressenti une overdose de "triste, horrible,
désespérant" depuis septembre... : des lectures
à vous faire désespérer totalement de la nature humaine
! Et trop, c'est trop !
Mais j'ai été profondément touchée par :
- d'abord cette vie pleine de possibilités, fauchée comme
tant d'autres par la bêtise, la cruauté humaines
- puis par les dessins retrouvés qu'Alexeï adressait à
sa petite enfant qu'il n'a pas pu connaître, qu'il lui envoyait
à des fins éducatives et qui lui permettaient à lui
de continuer à vivre
- touchée par la douleur évoquée de sa femme qui
élève sa fille dans la mémoire du père absent,
et qui ne saura jamais, jusqu'à sa mort, ce qui est arrivé
à son mari
- touchée par le cheminement de sa foi dans le communisme, qui
vacille au cours des 4 années de goulag, laissant place au doute,
puis à l'incompréhension totale :
"Peut-être me suis-je laissé dépasser par la vie, écrit AlexeÏ Féodossiévitch le dernier jour doctobre. Je nai pas vu grandir la nouvelle éthique (!), et je ne comprends rien à ce qui se passe.".
"Je n'arrive pas à concilier dans ma tête bolchevisme et non-sens absolu".
Pour finir, la fin terrible d'Eleonora sa fille, scientifique comme lui,
paléontologue, qui se suicide après avoir cherché,
et trouvé, toute l'histoire de son père.
Je l'ouvre donc à ½.
Pitié pour l'année prochaine : si possible alterner un livre
qui fait du bien, un livre horrible ce serait mieux... Mais c'est vrai
que tous ces livres douloureux, voire désespérants, j'ai
beaucoup aimé !
UN PEU DE DOCUMENTATION concernant
Olivier Rolin ?
Repères biographiques
Enfance et formation - Militantisme - Potins familiaux
Publications
- Romans, récits géographiques, pour
la jeunesse, essais, uvres complètes (romans, récits,
articles), traduction, film documentaire
- Entretiens avec Olivier Rolin - Articles sur Le météorologue
REPÈRES BIOGRAPHIQUES
Enfance et formation
- Né en 1947 à Boulogne-Billancourt. Père militaire.
Enfance au Sénégal
- Lycée Louis-le-Grand, puis École normale supérieure
en philosophie. Exclu, ne passe pas l'agrégation.
Militantisme
Maoïste,
il préfère se mettre à "lécole
des masses"... Membre dirigeant de l'organisation maoïste Gauche
prolétarienne créée en 1968, il appartient à
la "branche militaire" de la NRP (Nouvelle résistance
populaire), créée comme bras armé possible d'une
lutte révolutionnaire, mais qui reste pacifique jusqu'à
l'auto-dissolution de la Gauche prolétarienne en 1973.
Potins familiaux
-
Olivier est le frère de l'écrivain Jean Rolin, qui fut aussi
membre de la Gauche prolétarienne ; également journaliste,
également écrivain.
- Olivier Rolin a été le compagnon de Jane Birkin ; ils
se rencontrent sous les bombes à Sarajevo.
- Jean Rolin, son frère, a eu pour compagne une des filles de Jane
Birkin, la photographe Kate Barry.
PUBLICATIONS
Journaliste : pour Libération et Le Nouvel Observateur
Écrivain
: ses livres sont inspirés par
Mai 68 et la Gauche prolétarienne, les aventures
au Soudan et de nombreux voyages, en particulier en Russie. Ses livres
ont été publiés au Seuil (puis en poche Points),
sauf mention autre.
Romans (avec ou
sans fiction)
- 1983 : Phénomène
futur
- 1987 : Bar
des flots noirs
-
1993 : L'Invention
du monde
- 1994 : Port-Soudan
(Prix Femina 1994)
- 1998 :
Méroé
- 2000 : La
Langue suivi
de Mal placé,
déplacé, Verdier
- 2002 : Tigre
en papier (Prix France Culture 2003)
- 2004 : Suite
à l'hôtel Crystal
- 2006 :
Rooms
- 2008 : Un
chasseur de lions
- 2010 : Bakou,
derniers jours - En 2010 : Grand Prix de littérature Paul
Morand de l'Académie française pour l'ensemble de son uvre
- 2014 :
Le météorologue, Seuil/Paulsen (Prix du style 2014)
- 2015 :
À y regarder de près, avec Érik Desmazières
- 2016 : Veracruz,
Verdier
- 2017 : Baïkal-Amour,
Paulsen.
Récits géographiques
- 1986 : Athènes
: avec Olivier Rolin, Autrement
- 1987 : En Russie,
Quai Voltaire ; Points
1997
- 1988 : Sept
villes, Rivages
- 1989 : La Havane,
avec Jean-François Fogel et Jean-Louis Vaudoyer, Quai Voltaire
- 1997 : Mon
galurin gris : petites géographies, Seuil
- 1999 : Paysages
originels : Hemingway, Nabokov, Borges, Kawabata, Michaux
- 2011 : Sibérie,
Inculte ; Verdier poche, 2016
Pour la jeunesse
- 2012 : Le
roi des taupes, École des loisirs
Essais
- 1985 : "Objections contre une prise d'armes" (sous le pseudonyme
d'Antoine Liniers), Terrorisme et démocratie, avec François
Furet, Philippe Raynaud, Fayard, en
ligne dans Gallica
- 2006 : Une
invitation au voyage, ill. Erik Desmazières, éd.
BNF
- 2011 : Bric
et broc, Verdier
uvres complètes (romans,
récits, articles)
- 2011 : Circus
1 (1980 - 1998)
- 2012 : Circus
2 (1999 - 2011)
Traduction de
l'espagnol
- 1998 : La
ville des prodiges, Edouardo Mendoza
Film documentaire
- 2014 :
Solovki, la bibliothèque
disparue, un film de Élisabeth Kapnist et Olivier Rolin, 54
min.
Une enquête sur le destin de la bibliothèque du camp des
îles Solovki dont parle Le météorologue, qui
compta jusqu'à 30 000 volumes. Par ailleurs,
c'est à loccasion du tournage de ce
film que le photographe Jean-Luc Bertini a voyagé dans les îles
Solovki, connues pour leur monastère du XVe siècle qui constitua
un lieu de pèlerinage important, mais aussi pour avoir abrité
le premier camp de ce qui allait devenir le Goulag : il en a tiré
un livre, Solovki, la bibliothèque perdue, photographies
de Jean-Luc Bertini, texte d'Olivier Rolin, Le bec en l'air, 2014 (Voir
la présentation ICI du livre
et du film et le film en
ligne ici).
Entretiens avec
Olivier Rolin
- Sur Le météorologue, avec Dominique Conil et Thomas
Saint-Cricq, Mediapart, 21 septembre 2014, 40 min, en
ligne ici
- Cinq entretiens d'une heure avec Mathias Enard,
A voix nue, France culture, du 24 au 28 août 2015 :
1/5 (début de sa vie) - 2/5
(le militantisme) - 3/5
(l'évolution de ses livres ; il refuse que certains de ses
livres soient taxés de "romans historiques) - 4/5
(L'invention du monde, roman qui rassemble une journée dans
le monde) - 5/5
(la Russie : cette dernière émission est sur Le
météorologue)
- De
la Gauche prolétarienne à la littérature, Discussion
du soir avec Jean-Christophe Rufin, France Culture, 24 mars 2017,
45 min
- Masterclasse,
avec Arnaud Laporte, France Culture, 16 mars 2018, 59 min
Sur Le météorologue
Notons que le livre est paru dans une
double édition :
- éditions Paulsen :
une maison d'édition spécialisée en littérature
de voyage et d'exploration
- éditions du Seuil, dans
la collection
"Fiction & Cie", créée en 1974 par Denis
Roche pour accueillir "des uvres éclectiques et exigeantes".
L'iconographie du cahier hors-texte est due à la collaboration
des éditions Paulsen avec l'ONG Memorial.
Quelques
articles
- "Le météorologue
d'Olivier Rolin", Nathalie Crom, Télérama,
6 septembre 2014
- "Olivier
Rolin, dissous dans le nuage rouge", Philippe Lançon,
Libération, 24 septembre 2014
- "Une voix du goulag".
Critique et extrait du Météorologue d'Olivier Rolin,
Raphaëlle Leyris, Le Monde, 18 septembre 2014
Dans le même numéro, Olivier Rolin : "Je
ne suis vraiment bien nulle part".
- "La fabrique du
malentendu dans les procès du Goulag : lecture de Le Météorologue
dOlivier Rolin", Savoirs en prisme, n° 5,
2016 : une étude de Ngadi Laude, Université de Lorraine.
Nos cotes
d'amour, de l'enthousiasme au rejet :
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