Quatrième de couverture : Sur le champ de bataille brumeux de Solferino, le sous-lieutenant Trotta sauve la vie de l'empereur dAutriche. Cet acte de bravoure lui vaut d'être anobli. Arrachés à leur condition de paysans slovènes, les membres de la famille Von Trotta voient leur destin bouleversé. Sur trois générations, lauguste faveur se transforme en une malédiction irrémédiable Un grand requiem sur le déclin et la chute de la monarchie austro-hongroise.
Quatrième de couverture : Publié à lorigine en 1932, le chef-duvre de Joseph Roth, La Marche de Radetzky, dont le titre se réfère, non sans ironie, à la célèbre marche militaire composée par Johann Strauss, relate le déclin et la chute de la monarchie austro-hongroise à travers trois générations de von Trotta. Le destin de cette famille semble indissociable de celui du dernier des Habsbourg : le premier von Trotta, surnommé le "Héros de Solferino" pour avoir, durant la bataille, sauvé la vie du jeune François-Joseph; son fils, fonctionnaire de lEmpire; son petit-fils, officier tombé au champ dhonneur en 1914. Lauteur nous livre ici lévocation magistrale dune société en pleine désintégration politique et sociale et, dune manière générale, le constat dun ordre qui se défait irrévocablement. Tout comme Kafka, Musil et Schnitzler, Joseph Roth est un formidable prosateur de la langue allemande. La Marche de Radetzky demeure un grand classique de la littérature européenne du XXe siècle. Joseph Roth est né en Galicie austro-hongroise en 1894, de parents juifs. Etudes de philologie à Lemberg et à Vienne. En 1916, il sengage dans larmée autrichienne. Après la guerre, il se tourne vers le journalisme tout en menant une carrière de romancier. Opposant de la première heure au national-socialisme, Roth quitte lAllemagne dès janvier 1933 pour venir sinstaller à Paris, où il meurt en 1939. Il laisse une uvre abondante et variée : treize romans, huit longs récits, trois volumes dessais et de reportages, un millier darticles de journaux. Traduction Blanche
Gidon, revue par Alain Huriot, présentation Stéphane Pesnel
:
Quatrième de couverture
: Joseph Roth est né en 1894 à Brody, petite ville à la frontière de l'Empire austro-hongrois et de l'Empire russe. Auteur d'une des oeuvres romanesques magistrales du XXe siècle, sa vocation de journaliste se révéla pleinement dans l'art de la chronique. Il est mort à Paris en 1939.
Les différérentes éditions : Plon et Nourrit, 1934 ; Plon, 1957 ; Le Cercle du bibliophile, 1971 ; Seuil, 1995 ; France Loisirs, 1995 ; Points, 2008 ; Seuil, 2013 |
Joseph Roth
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Les
9 cotes d'amour du nouveau groupe |
Audrey
Au vu du sujet (la chute de l'empire austro-hongrois en arrière-plan),
j'avais de grandes attentes en ouvrant ce livre. Je n'ai pas éprouvé
de plaisir de lecture, essentiellement car je n'ai pas trouvé le
style incroyable. Néanmoins, j'ai beaucoup aimé la capacité
de l'auteur à rendre compte de la fin d'un monde. Un monde qui,
de rigide, se relâche peu à peu. Un des exemples de cela
est la visite du petit-fils à la femme de Slama qui, de complètement
guindé, découvre petit la petit une certaine sensualité.
J'ai également été bouleversée par la description
de la mort de Jacques : les deux amis se touchent, ont un contact physique
qui est d'habitude très peu présent dans cette société
et l'on sent que s'ouvre une brèche de sensibilité. Le peintre
Moser est une autre illustration de cette faille dans un monde rigide.
Je note également la mention récurrente des étoiles
comme point de fixité de ce monde à mettre en opposition
à l'arrivée des corbeaux, allégorie des changements
à venir. En conclusion je l'ouvre à moitié.
Françoise H
J'ai eu un vrai intérêt pour la dimension historique du roman.
Mais en plus de cela, j'ai trouvé qu'il s'agit ici d'une littérature
"proche du cur" où l'on perçoit la grande
sensibilité de Joseph Roth. Au même titre qu'Audrey, j'ai
été prise par cette vision d'un état corseté.
Est-ce que cela me renverrait à ma routine ? Je qualifierais d'ultra-flippant
l'aliénation à un ordre immuable tel que décrit dans
le roman. C'est le genre de lecture susceptible de me faire pleurer.
Je l'ouvre en grand avec toutefois une mention bof pour certaines descriptions
des oiseaux qui font cui-cui, choses qui m'ennuient profondément.
Anne
Ce roman a quelque chose d'une fable. Les vingt premières pages
m'ont époustouflée ; l'écriture est merveilleuse.
La manière dont est raconté ce grand-père mythique,
allongé avec ses pieds qui dépassent, est extraordinaire.
Je relève une ambivalence entre la distance que les personnages
ont entre eux et ce qui est vécu dans le vif de l'instant. Une
autre opposition intéressante à noter est celle du fils,
et des hommes en général, qui ont tous des inhibitions,
contrairement aux femmes qui, elles, semblent vivre vraiment. J'aime beaucoup
les scènes où les femmes sont représentées.
Je ferais également un parallèle avec les récits
de Julien Gracq tel Au
château d'Argol où le narrateur prend une distance
forte sur les événements, en l'occurrence l'arrivée
de la guerre en arrière-plan. Enfin,la scène avec les cosaques
faisant la fête sur leurs chevaux est magnifique, ainsi que celle
de l'empereur vieillissant alors qu'il n'a vécu que par le truchement
d'un tableau pendant tout le roman ; on voit avec une acuité
folle l'intériorité de cet homme. Je l'ouvre en grand.
François
Curieux roman qui m'avait tellement fasciné la première
fois que je l'ai lu. Surtout à cause de son début, avec
l'épisode qui montre le grand-père du héros se jeter
au-devant de l'empereur sur le champ de bataille de Solférino,
pour le protéger d'une balle mortelle qui allait l'atteindre :
une prouesse qui va changer pour toujours le destin des Von Trotta. Les
premières lignes du roman résonnent un peu comme le début
de Cent ans de solitude : les Trotta n'étaient pas de vieille
noblesse. Le grand-père avait été anobli après
la bataille de Solférino. Il était slovène et avait
pris le nom de son village natal, Sipolje. Il avait été
choisi par le destin pour accomplir une prouesse peu commune. Mais lui-même
devait faire en sorte que les temps futurs en perdissent la mémoire.
Un destin qui va tourner même à une "névrose
de destinée" inoubliable, comme aurait dit Freud, autre contemporain
de la fin de l'empire hongrois. Dans cet empire en train de s'effondrer
sous le coup de l'histoire, Joseph Roth inscrit la saga un brin dérisoire
des Von Trotta devenus des héros malgré eux. Elle s'étend
sur plusieurs générations jusqu'à l'attentat de Sarajevo
et au début de la guerre qui s'en suit. Le roman familial du petit-fils
du "héros" de Solférino reflète bien l'insouciance
et de l'inconscience de l'époque. On en retrouve la trace dans
La
ronde de Schnitzer que nous avons lu récemment. Le petit-fils
va traîner toute sa vie comme un boulet la gloire encombrante du
grand-père qui l'a vécue lui aussi comme une coupure insupportable
de ses origines paysannes et slovènes. Il en éprouvera jusqu'à
la fin une "incurable nostalgie". Son propre père devenu
préfet lui impose une éducation spartiate (qui n'est pas
sans rappeler Le
désarroi de l'élève Törless), l'obligera
à poursuivre la carrière militaire pour rester fidèle
à la mémoire de l'aïeul de Solférino. Cette
fidélité qui perdure à travers les générations
est bien exprimée par la fascination qu'exerce les portraits de
l'aïeul et de l'empereur : "La
curiosité du petit -fils tournait constamment autour de la personne
et de la gloire disparue de son grand-père". Merci
à Anne de nous avoir rappelé comment il finit par se désintégrer
d'année en année sous le regard de l'enfant "comme
s'il devait fatalement venir un temps un temps où une toile vide,
plus muette encore que le portrait, fixerait le descendant du fond de
son cadre noir". Le portrait va revenir par la suite d'une
manière étrange et récurrente. L'empereur y prend
la place du grand-père dans celui que le héros découvrira
plus tard dans une maison close d'où il s'empressera de l'arracher
à l'indécence du lieu. Ce qui fera penser au docteur qui
l'accompagne. Son grand père aussi l'a sauvé. Ainsi va d'ailleurs
tout au long du roman, l'ironie de J. Roth. Ironie qui n'exclut ni
la tendresse ni la compassion. Le retour de la Marche de Radetzky est
un autre élément qui contribue à la tonalité
si particulière de ce roman qui fait aussi penser S. Zweig, Musil.
C'est en se souvenant de son écoute dans le bureau de son père
que le héros finira par succomber à un élan sacrificiel
qui va le conduire à mourir au son de cette marche de Radetzky
qui tient autant de l'opérette viennoise que de la marche militaire,
comme l'a rappelé Antoine. Étrange mélange de tragique
et de légèreté à l'image de ce roman qui rend
bien un son inoubliable et mériterait une analyse plus profonde
et détaillée. A propos de la mort de son héros J.
Roth écrit : "C'est
de cette façon toute simple et impropre à être exaltée
dans les livres de lecture des écoles primaires et communales de
la double monarchie que mourut le petit fils du héros de Solférino.
Ce n'est pas les armes à la main, mais avec deux seaux d'eau, que
mourut le lieutenant Trotta."...
Romain
Un livre grand ouvert. J'ai beaucoup apprécié l'analyse
de la névrose familiale dans le contexte de corsetage social qui
est celui du livre. Est mis en opposition au modèle du grand-père
le comportement du petit fils fait de femme, d'alcool et de jeux, et son
refus de s'intégrer pleinement à l'armée. Je ne suis
pas d'accord avec la comparaison entre Roth et Flaubert, il s'agit ici
d'une uvre traduite et il faudrait la lire en langue originale pour
pouvoir comparer les deux styles. J'ai également trouvé
très fort la réminiscence de la Marche de Radetzsky et ses
nombreuses apparitions au cours du roman.
Monique M
Ce livre est un très grand livre. J'ai été emportée
d'un bout à l'autre du récit par cette plongée dans
l'Histoire de l'Europe à la fin du 19e siècle, marquée
par la chute de l'Empire austro-hongrois. La façon dont Joseph
Roth, par la précision et la densité de son écriture,
la richesse du vocabulaire, la multiplicité de détails qui
éclairent l'époque, lui donne un relief, permet de ressentir
intensément ce que fut cette période. Les rebondissements
incessants, la très grande humanité qui se dégage
du récit, ajoutent encore à son intérêt. Ce
livre s'inscrit dans le sens de la servitude et du devoir : devoir envers
l'armée et l'Empereur ; devoir envers le souvenir du grand-père
héros de Solférino ; devoir envers le père héritier
des traditions ; devoir des serviteurs envers leurs maîtres :
Jacques, le domestique de la famille, Onufrij, l'intendant, assis silencieux
ou jouant de l'harmonica à la porte de son maître, ou gardant
la position sur le quai de gare jusqu'au départ du train. Il y
a la rigueur, l'exigence de l'éducation de l'époque, la
pudeur, le respect mutuel des relations père/fils ; la rigueur
des règles militaires qui lient un officier à son supérieur
; la dévotion quasi sacrée de tout un peuple, militaires
en particulier, à l'Empereur François-Joseph ; le récit
extraordinaire de la vie de cette famille de notables, du grand-père
héros de Solférino dont le portrait vénéré
trône au mur du fumoir, au fils préfet, puis au petit-fils
sous-lieutenant dont la faiblesse mais aussi l'engagement et les multiples
péripéties sont si attachantes. Il y a aussi des portraits
formidables : celui de l'Empereur François-Joseph vieillissant
et celui des domestiques, Jacques, qui ne s'est jamais marié parce
que le vieux n'aurait pas aimé ça, Onufrij, l'intendant
de Charles -Joseph, petit paysan au cur d'or, qui va déterrer
ses économies pour éponger les dettes de jeu de Charles-Joseph.
Et puis le récit de la profonde et belle amitié qui lie
Charles-Joseph au major Demant. Plusieurs scènes me resteront en
mémoire : la scène de condoléances de Charles-Joseph
à Slama qui lui rend les lettres écrites à sa femme
; suivie de la scène du café où il entre : "Un
cognac vite" dit-il à la serveuse du comptoir alors que son
père l'observe assis dans la salle. "Tu
viens de chez Slama ?" Oui papa ! "Il t'a donné les lettres
?", "Oui papa !" Le fils tend le paquet
de lettres à son père qui les soupèse "Cela
fait pas mal de lettres !", "Oui papa !" Un
silence s'installe entre les deux hommes, où l'on n'entend plus
que les bruits du café ; le choc des boules sur le billard, celui
des pièces sur les jeux d'échecs. Dehors il pleut toujours.
On sent ce qui se passe entre les deux hommes, les pensées qui
les traversent. Chez Joseph Roth, les silences sont habités, on
les sent palpiter. La magnifique veillée de Trotta avec son ami
Demant avant le duel. Le sous-lieutenant cherche Demant partout, crie
son nom vers les tombes à travers les grilles du cimetière,
devant le cocher terrifié, finit par le trouver dans un cabaret
; et là débute un compte à rebours d'une intensité
extraordinaire ; plus que 5 heures, 3 heures, 2 heures avant
le duel, le patron a apporté du slivowitz, ils boivent, l'horloge
de la cuisine égrène ses coups. On sent la fraternité
entre les deux hommes, la force qui les lie, l'issue du duel et la perte
de l'ami à venir. Il y a non seulement l'humanité des personnages
mais aussi le regard sur la vie de l'époque, la valeur donnée
à chaque chose, le sens du devoir, de l'honneur, la fugacité,
la fragilité de la vie, des moments vécus. L'arrivée
des salles de jeu dans l'hôtel où logent les officiers et
la justesse des sensations décrites face au jeu, aux gains possibles,
à l'excitation qu'elle procure. La description de la bille blanche
de la roulette qui court le long des cases noires et rouges, titube et
finit par s'arrêter, alors que les genoux des officiers flageolent,
leurs curs palpitent, est saisissante ; la manipulation des jeux
de cartes qui se dressent, se couchent, s'effeuillent, puis s'abattent
sur la table, aussi. L'auteur passe avec le même brio, la même
richesse de sensations, d'émotions, de la salle de jeu, de l'atmosphère
de la salle où des jeunes femmes chantent des chansons légères,
aux conditions de vie des ouvriers dans les champs de chiendent, à
leur incapacité à se défendre, à l'état
pitoyable de leur lieu de travail. La fête dans la maison de Chojnicki
interrompue par l'annonce de l'assassinat du prince héritier à
Sarajevo. Chojnicki réunit quelques initiés dans un salon
à l'écart pour les mettre au courant, les éclairs,
le tonnerre se mêlent à la terrible nouvelle. Tandis qu'ils
se concertent on danse dans les salons au son des orchestres militaires,
on entend les rires, les cliquetis des verres ; le nationalisme des hongrois
qui méprisent le prince héritier se manifeste, ils parlent
entre eux en hongrois et veulent poursuivre la fête. Trotta dont
l'âme de son grand-père semble être descendue en lui,
ne tolère pas qu'on insulte l'Empereur, crie au scandale, impose
le silence. La marche funèbre de Chopin succède aux valses.
On a l'impression d'un vaste vaisseau qui sombre, on sent la guerre, les
tumultes et la mort à venir. La nature est omniprésente
dans le récit "Les
alouettes grisolent, invisibles sous la voute azurée. On entend
la stridulation tranchante des grillons, on sent l'odeur du foin, le parfum
tardif des acacias, les bougeons s'ouvrent, les paysannes aux foulards
multicolores chantent dans les champs"
Ce livre a été un moment de lecture merveilleux, je l'ouvre
en très grand.
Katherine
J'ai ressenti peu d'émotions à la lecture de ce livre ;
je l'ai trouvé triste et larmoyant. Le méta-regard de l'auteur
m'a empêché de rentrer dans l'histoire. Du coup je ne l'ai
pas lu en entier. J'y ai trouvé peu de subtilité dans l'écriture
et un grand manque d'originalité, trop de clichés sur l'armée,
la fin d'un monde, etc. Ce roman est lent et prévisible. Je l'ouvre
au ¼.
Christine
J'ai été déçue par ce livre car je n'y ai
pas vu le chef-d'uvre que je pensais trouver. Le style est néanmoins
agréable. J'ai apprécié la vue d'en haut du narrateur
ainsi que le mythe fondateur de la famille et la manière dont il
est honoré. La mort de Jacques, effectivement magnifique, présage
une rupture vers la fin d'un monde. Je l'ouvre tout de même aux ¾.
Antoine
J'ai aimé ce livre pour plusieurs raisons : la première
est que, de manière tout à fait utilitariste, j'ai appris
énormément de choses sur l'empire austro-hongrois et sur
sa fin. J'ai passé presque autant de temps à lire Wikipédia
qu'à lire le roman. D'autre part, j'apprécie les livres
pré-apocalyptiques où l'on sent l'avancée sourde
du désastre annoncé. Je partage d'ailleurs l'analogie faite
par Anne avec les romans/récits de Julien Gracq, Le
rivage des Syrtes ayant été une de mes grandes lectures
adolescentes. Enfin la manière qu'a l'auteur de décrire
le morcellement de cet empire en une multitude de minorités relève
d'un étonnant don d'observation. Mon personnage préféré
est le comte Chojnicki,car il est celui qui voit le désastre arriver
avant tout le monde. Je ne l'ouvre qu'aux ¾ car j'ai trouvé
le style parfois lourd et daté.
Nathalie B
J'ai adoré ce livre. J'ai envie de faire un parallèle avec
le
Rouge et le Noir, mais également avec une de mes lectures
préférées : Les
Thibault de Roger Martin du Gard. La manière dont Roth
décrit la subtilité des émotions est tout simplement
incroyable. Le grand-père, héros de Solférino, quitte
l'armée car il ne peut supporter le mensonge ; les sentiments sont
forts et on le ressent même s'ils restent peu exprimés. L'écriture
le rend très bien, elle est très puissante ; il y a une
véritable justesse de ton. J'ai aimé les sons dans ce livre
: c'est un livre sonore. Mais également les silences
Je l'ouvre
en grand.
Nos cotes d'amour, de l'enthousiasme
au rejet :
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à
la folie
grand ouvert |
beaucoup
¾ ouvert |
moyennement
à moitié |
un
peu
ouvert ¼ |
pas
du tout
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