Quatrième de couverture : « Quand jétais en prison, jai reçu un dictionnaire. Accompagné dun petit mot : Voici le livre que jemporterais sur une île déserte. Des livres, mon ancienne professeure men ferait parvenir dautres, mais elle savait que celui-là savérerait dun recours inépuisable. Cest le terme "sentence" que jy ai cherché en premier. Javais reçu la mienne, une impossible condamnation à soixante ans demprisonnement, de la bouche dun juge qui croyait en lau-delà. » Après avoir bénéficié dune libération conditionnelle, Tookie, une quadragénaire dorigine amérindienne, est embauchée par une petite librairie de Minneapolis. Lectrice passionnée, elle sépanouit dans ce travail. Jusquà ce que lesprit de Flora, une fidèle cliente récemment décédée, ne vienne hanter les rayonnages, mettant Tookie face à ses propres démons, dans une ville bientôt à feu et à sang après la mort de George Floyd, alors quune pandémie a mis le monde à larrêt... On retrouve limmense talent de conteuse dune des plus grandes romancières américaines, prix Pulitzer 2021, dans ce roman qui se confronte aux fantômes de lAmérique: le racisme et lintolérance. |
Louise Erdrich (née en 1954)
|
DES
INFOS AUTOUR DU LIVRE |
Nos
13 cotes d'amour entre
et
Catherine
Maëva
|
Notons que la moitié des
lecteurs n'avait pas terminé le livre, ce qui incite à
surveiller le nombre de pages d'un livre à lire en deux semaines
seulement : plus de 400 pages, certes écrites "gros".
La lecture incomplète n'est d'ailleurs pas liée à
une déception de lecture. |
Fanny(avis
transmis)
J'en suis au tiers et je patine et m'ennuie. Je suis déjà
lasse de cette histoire de fantôme qui me paraît tourner en
rond.
L'arrivée
de Hetta a redonné un peu d'entrain à ma lecture, mais c'est
vite retombé avec l'impression d'un récit sans surprise
: tiens, elle a un enfant et s'adoucit, mais l'accalmie n'est que de courte
durée et (re)tiens et si finalement le père parfait la laissait
tomber ? Pour moi à ce stade c'est du vu et revu.
Je pense que je perds beaucoup à le lire en français, le
double sens du terme sentence en anglais n'a pas du tout la même
portée, même en étant explicité
au début du roman. Et j'ai parfois l'impression de passer à
côté d'autres subtilités liées à la
traduction.
A ce stade je ferme, mais je vais tout de même persévérer
un peu dans ma lecture.
Bonne soirée, hâte de vous lire.
Maëva entre et(avis
transmis)
Au début de la lecture, j'étais vraiment dubitative. Il
faut dire que le titre m'avait menée sur une "fausse"
piste. Au moment où Tookie parle de son incarcération, j'ai
été frustrée devant la rapidité de ce passage.
On ne ressent rien de ces sept années de vie qui passent à
la vitesse d'un paragraphe. J'ai trouvé ça expéditif
et ça m'a laissée sur ma faim. Mais c'était encore
le début du livre, alors il fallait bien continuer pour voir ce
qu'il y avait en réserve.
Et là, j'ai été partagée. D'un côté,
le style léger, un peu badin, me questionnait, me laissant parfois
à distance. Des passages au rythme bancal m'ont fait me demander
où j'allais. De l'autre, je m'attachais progressivement aux personnages.
Doucement, sans prévenir, le charme a opéré. L'univers
de la librairie est agréable, le groupe dans lequel gravite Tookie
aussi.
Quand j'ai compris qu'on allait parler de la covid, j'ai à peine
retenu un soupir d'exaspération. Oh non, la plaie... Je n'avais
pas envie de me replonger dans le sujet. Mais finalement l'autrice manuvre
bien son affaire, la pandémie se tisse en toile de fond, sans que
le côté anxiogène vienne nous donner des sueurs froides.
Des sueurs froides, c'est plutôt la main spectrale qui les donne
J'ai d'abord été mitigée face à l'apparition
du fantôme/esprit de Flora. Néanmoins, cette wannabe, en
plus d'ouvrir les portes de l'autre monde, donne l'occasion de plonger
dans l'histoire amérindienne. Les réflexions sur l'appropriation
culturelle qui en découlent, le racisme, l'héritage, l'identité
m'ont plu. Il y a un côté addictif dans ce récit très
actuel, même si la narration semble parfois un peu décousue,
un peu "fourre-tout". N'est-ce pas finalement ce qui en fait
le charme ?
Même si La Sentence n'a pas été un coup de cur,
le livre reste un beau moment de lecture. J'ouvre entre moitié
et 3/4.
Catherine
entre et
J'ai beaucoup aimé le début, avec
l'histoire rocambolesque du cadavre avec de la drogue sous les aisselles,
le personnage de Tookie, fantasque, un peu perchée, imprévisible,
hantée par son passé ; tout ce qui est raconté
sur la culture amérindienne, les rapports avec les morts, la culpabilité
de certains Blancs, leurs questions stupides, les ossements volés,
la place du surnaturel. J'ai bien aimé le fantôme de Flora,
au début c'est drôle et on comprend la symbolique, mais au
bout d'un moment j'en avais assez de Flora, qui en plus devenait méchante.
Finalement, il y a un rebondissement à la fin, on comprend mieux
pourquoi elle s'accroche.
J'ai surtout aimé la librairie, le décor, les deux piles
de livres à côté du lit (la "paresseuse"
et la "laborieuse"), les listes de livres (par exemple de courts
romans), les avis aux clients (le client mécontent qui a tout
lu), le quotidien des libraires.
J'ai aimé l'écriture, l'humour ; les autres personnages,
Pollux, Hetta, sont attachants.
Mais il y a des longueurs, 100 pages en trop au moins. Les parties sur
le covid, George Floyd, m'ont paru un peu plaquées, même
si celle sur George Floyd est intéressante ; il y a évidemment
un parallèle entre ce qui se passe avec les Noirs et les Indiens.
Globalement, j'ai trouvé ce livre marquant, original ; bien
écrit. Il aurait mérité d'être raccourci et
resserré.
J'ouvre aux 2/3.
Jacqueline
Le sens du titre se dévoile au fur et à mesure de la lecture
créant des surprises.
Il y a dès le début un côté polysémique :
la sentence résultat du jugement, mais aussi le mot anglais
sentence
qui, je l'apprends, signifie phrase ; moi qui ne connais pas l'anglais,
cela me renvoie à quelque chose de rituel, parole sentencieuse
ou maxime
Et puis, en poursuivant ma lecture, cela devient aussi
le titre effectif d'un livre ensorcelé du passé
Il me reste à découvrir la fin
Très occupée,
j'ai commencé ma lecture tard et n'en suis qu'à un peu plus
d'un tiers.
C'est un livre qui parle d'identité comme Il
n'y a pas de Ajar de Delphine Horvilleur dans lequel j'étais
moins facilement entrée : ce n'était pas un roman !
C'était une réflexion qui m'avait moins touchée que
Vivre
avec nos morts. Il me semble d'ailleurs, que pour l'instant, ce
titre pourrait aussi être celui de La sentence
Claire
Très juste !
Jacqueline
En fait, Louise Erdrich réussit à me faire sentir Indienne
à Minneapolis aujourd'hui, comme je me suis sentie un instituteur
noir en lisant Gaines,
une Afro-Américaine en lisant Toni
Morrison, un enfant soldat avec Kourouma,
de cultures différentes fondatrices de l'Argentine avec Sauer,
ou Antillaise avec Lyonel
Trouillot ou Chamoiseau,
une exilée en lisant La
où vont nos pères...
Je pourrais poursuivre, mais ce n'est pas parce que l'héroïne
tient une librairie et aime les livres que je vais citer tous les miens
! Cette présence des livres m'a enchantée
J'ai adoré
certains passages et leur humour : les échanges avec les gentilles
dames bien pensantes, toutes les relations profondément humaines
entre les différents personnages, la venue du bébé
Je me réjouis à la pensée qu'il m'en reste encore
un peu plus de la moitié à découvrir
J'ouvre
en grand.
Françoise D
J'en suis à la moitié. Je l'ai lu en anglais. J'aime beaucoup,
en dépit des longueurs.
Il y a plein de mystère, du folklore - elle n'aimerait pas que
j'utilise ce terme. J'ai adoré tout le début avec l'enlèvement
d'un mort et la drogue cachée sous ses aisselles, ça pourrait
être le début d'un film des frères Coen... Il y a
beaucoup d'humour.
J'en avais lu deux autres, Shadow Tag (Le
Jeu des ombres ) sur le délitement d'un couple et The
round house (Dans
le silence du vent) avec un viol dans une réserve Obijwe,
qui m'avaient tous deux intéressée : j'aime bien son écriture
et on retrouve ce même contexte indien. Mais j'ai trouvé
dans celui-ci davantage de légèreté, de l'humour,
de la distance : cela correspond peut-être à une maturité...
Si on m'avait dit que c'était une histoire de fantôme, j'aurais
sans doute reculé, mais finalement j'ai marché, même
si on a envie de dire (comme plusieurs ici) : "Flora, lâche-la
!!!"
Dans une émission de France Culture, à propos du film
de Scorcese sur les Indiens justement, je lui ai trouvée un
côté woke...
Annick L
Ah ça je ne supporte plus !
Claire
J'ai trouvé ça assez léger par rapport à d'autres
(dans l'émission dont parle Françoise, on peut cliquer pour
écouter ce qu'elle dit à ce sujet à
partir de 36 min 50).
Françoise
Bon, j'ouvre à moitié en raison des longueurs. Mais j'aime
bien sa voix particulière, indienne, et son écriture.
Monique
L
C'est un récit envoûtant peuplé de livres et de fantômes.
Le ton est léger parfois narquois et l'ambiance est d'une chaleur
humaine qui charme : c'est magique, léger et profond à la
fois. C'est plein de fantaisie et d'humour tout en finesse.
C'est un hymne à la gloire des livres, à la lecture et aux
librairies indépendantes. C'est une dénonciation du racisme
et un appel à la tolérance et au respect des différences.
L'auteure mêle habilement l'histoire de Tookie, les secrets de Flora
et la réalité troublée de Minneapolis. Elle a incontestablement
un talent de conteuse. Il y a plein de rebondissements et beaucoup de
délicatesse dans des détails. Entre autres l'auteur nous
montre comment de petits gestes (des cookies tout juste sortis du four,
un livre donné à la bonne personne au bon moment, le partage
d'une histoire) peuvent recréer des ponts entre les gens.
Les personnages sont vivants, chaleureux, pleins d'humanité.
Tookie est attachante avec ses errances et ses questionnements personnels
ou politiques. Elle est fragile, impulsive, fantasque, drôle, bourrue.
Elle a un caractère entier et avance vaillamment dans la vie malgré
ses incertitudes. Elle affronte ses fantômes : celui qui hante sa
librairie comme ceux qui sont tapis dans son passé. Le fantôme
dans la librairie, bien que devenant de plus en plus agressif, m'a paru
familier.
Je ne connaissais pas du tout Louise Erdrich avant de lire ce livre, et
j'ai été séduite par son écriture.
J'ai surtout aimé la première partie. Dès qu'il a
été question du covid et de George Floyd, j'ai nettement
moins apprécié car je n'ai plus ressenti le charme du début.
Cette deuxième partie est néanmoins intéressante.
Les descriptions de Minneapolis, après les émeutes liées
à la mort de George Floyd, sont assez poignantes. J'y ai découvert
le passé douloureux du peuple autochtone amérindien et de
sa lutte pour sa survie culturelle.
Ce
qui me restera de cette lecture c'est l'ambiance de la librairie où
les livres apparaissent comme des entités vivantes, les rapports
de Tookie avec les clients de la librairie et principalement avec le client
mécontent, la belle relation amoureuse entre Tookie et Pollux.
J'ai survolé les listes de lectures de la fin du livre. Il y en
a beaucoup trop que je ne connais pas. La liste des auteurs à découvrir
n'a pas de fin, ce que je savais, mais là cela en a rajouté
beaucoup d'un coup.
J'ouvre aux ¾.
Annick
A
C'est
un livre qui porte sur l'amour des livres et des lecteurs, et sur les
Amérindiens. L'histoire se passe dans la librairie de Louise Erdrich
hantée par le fantôme de Flora et relate les relations qui
se tissent entre les lecteurs. Le livre est traversé par la question
de la mort. Qu'est-ce que la mort ? Quand on est mort est-on réellement
mort ? (L'épisode du rougarou est étonnant.) Quelle relation
avons-nous avec nos morts ? Question merveilleusement bien abordée
par Delphine Horvilleur dans Vivre
avec nos morts.
La dimension de la culpabilité chrétienne apparaît
à travers Flora, qui n'accepte de partir que lorsqu'on lui pardonne
et qu'on la remercie pour ce qu'on lui doit.
Ce livre va dans tous les sens ; il n'est pas construit et c'est le personnage
de Tookie, attachant, qui tient lieu de fil directeur. Ses débuts
rocambolesques avant son emprisonnement sont jouissifs et les derniers
mots du livre ("La
porte est ouverte. Fonce.")
laissent entrevoir son parcours. Le thème
des fantômes est particulièrement intéressant : les
fantômes de l'Amérique, avec son massacre des Indiens et
l'esclavage, et ceux que l'on porte chacun en soi.
De très beaux passages sur l'amour maternel et Hetta qui s'adoucit
quand elle devient mère, sur le bébé Jarvis ("Bientôt
il ferait ses premiers pas - la marche est un exploit de chute maîtrisée,
comme la vie, je suppose")
et sur la très belle relation de Tookie et Pollux. Mais aussi certains
passages très violents entre Tookie et sa mère. De beaux
moments poétiques sur la nature. Une belle écriture, légère.
L'histoire amérindienne m'a bien intéressée, mais
je regrette quelques longueurs. J'ouvre aux ¾.
Richard(à
l'écran)
J'ai lu les ¾ et ai survolé le ¼ restant.
Je l'ai lu en anglais, qui est ma langue, mais il y a tellement de mots
américains que j'aurais besoin d'un dictionnaire ! Et c'est un
pavé, qui mériterait d'avoir l'été pour le
lire.
Mais il m'a beaucoup plu et je suis un peu frustré de ne l'avoir
pas vraiment terminé.
Pour ce qui est du style, j'aime bien l'utilisation des phrases courtes
par Tookie. J'aime également être transporté dans
un tout autre monde, à savoir celui des Indiens ; je découvre
la guerre des Dakotas : j'y ai par conséquent trouvé un
aspect informatif.
C'est un livre à la louange des livres. Je préfère
à la liste de la fin qu'ils soient évoqués au fur
et à mesure. On y parle de lecteur omnivore, ce qu'on retrouve
dans notre groupe
J'ai éprouvé une très grande sympathie vis-à-vis
de Tookie et quant à ses relations avec les clients, avec les libraires,
avec le fantôme. Pollux est un personnage d'abord en retrait, mais
à la fin on comprend mieux son importance.
Quant au fantôme, je pose la question : est-ce un fantôme
ou simplement un personnage expression d'une Tookie bipolaire ?
[Murmure d'hypothèse collective]
On
pourrait ainsi interpréter autrement l'essai de Flora de pénétrer
dans le corps de Tookie.
J'ai encore à approfondir, mais j'ouvre en grand.
[Surprise
car depuis que Richard participe à Voix au chapitre - plus de 8
ans -, on compte sur les doigts d'une main cette cote d'amour radicale...]
Rozenn
Je suis d'accord avec tout ce que vous avez dit et j'ouvre en grand. Je
l'ai lu en 24h.
[Bouches en O de lecteurs du Livre Guinness des records]
Oui, une fois que je l'ai commencé, je n'ai pas pu le lâcher.
Le début est fantastique. Puis il y a un creux. Il y a plusieurs
petits creux. Mais ça marchait. Et ça m'agaçait que
ça marche. Dans un passage, elle critique les
ruses d'auteur, or c'est aussi ce qu'elle fait, mais pas complètement.
Le fantôme m'a moyennement intéressée ; Tookie s'accommode
bien du fantôme, elle accepte plein de trucs ; elle vit dans
un monde de superstitions, mais trop c'est trop.
Je ne savais pas que l'auteure était indienne, je pensais qu'elle
inventait ce monde ; j'ai eu une forme de déception en l'apprenant.
Je me suis projetée, non pas dans l'Indienne, mais dans la grand-mère
: les passages sur le bébé sont magnifiques. Il y a d'ailleurs
des tas de choses magnifiques. Ce qui concerne le client surnommé
"Le Mécontentement", c'est fabuleux. Il y a aussi la
musique, qui fait danser les fantômes.
Mais il y a quelque chose dans les liaisons qui ne colle pas, de petits
décrochements d'un épisode à l'autre : si j'avais
été son éditeur, j'aurais revu ça !
Par exemple, George Floyd, c'est plaqué. Pourtant, pour dire que
l'Amérique ne se relève pas de son passé, elle le
montre d'une façon extraordinaire. Et ce n'est pas lourd, elle
fait sentir les choses, grâce à la façon dont elle
parle.
Et l'humour, j'ai adoré. Tookie, j'adore ce personnage ; elle dépense
de l'énergie à nier.
Bref, il y a plein de choses que j'ai aimées. J'ai alors lu deux
nouvelles : de beaux objets, sans exagération de ce folklore, avec
la même dénonciation politique, sans exubération,
lisses, trop lisses. Alors que dans La Sentence, il aurait fallu
lisser...
Mais c'est un grand moment de lecture. Un vrai moment de littérature
qui fait du bien. Dirais-je une petite fenêtre thérapeutique
?...
Claire
Un
roman, c'est une narration, des personnages, une écriture, une
voix : eh bien justement, j'ai trouvé que la narratrice a vraiment
une voix, une voix qui me parle, qui crée de la sympathie, de la
proximité. Et l'humour que plusieurs ont soulignés y est
pour quelque chose (Pen "a
un faible pour le genre christique aux yeux de biche").
Au début, oui on a de l'action... policière (même
si dans l'histoire du crack sous les aisselles, je n'ai pas trop compris
la motivation compliquée des auteures), il y a le fil de la morte
fantômatique et la rencontre d'une succession de personnages qui
font événement dans le récit. Ce qui est autour de
Black lives matter, la pandémie et la relation avec Hetta "la
fille" relancent le récit. Mais j'ai trouvé qu'il patinait
et aurait gagné à être resserré. De nombreux
détails notamment sur la bouffe m'ont semblé ralentir et
être inutiles, du coup mon attention se mettait à flotter
comme si ce que je lisais n'était pas important - ce qui fait que
ce qui est certainement important, sujet de fond, m'a échappé.
Je n'ai pas apprécié les changements de narrateur, quand
tout à coup on passe à la troisième personne : j'ai
trouvé ça artificiel et sans aucune efficacité, comme
une maladresse. Par contre j'ai apprécié les passages d'une
époque à l'autre quand on repart dans le passé, qui
donnaient une profondeur au récit.
Ce qui a trait à un élément essentiel, les autochtones,
j'ai trouvé ça plutôt rigolo, folklo et je n'ai pas
réussi à prendre ce thème au sérieux, ce qui
est gênant.
Mais pour ce qui est du fantôme, je l'ai gobé sans problème.
Comme mon attention se relâchait du fait des baisses de tension
du récit, j'ai presque pris ça pour un jeu et je pense avoir
complètement loupé les explications psy sur les liens avec
ce fantôme.
J'ai beaucoup aimé tout ce qui a trait aux livres et à la
librairie, et aux relations entre les personnes autour du livre, c'est
ce qui m'a le plus plu, avec une belle (trop) belle, définition
de la librairie "Plus
qu'un simple endroit, c'était un noyau, une mission, une uvre
d'art, une vocation, une folie sacrée, une dose d'excentricité,
un groupe en perpétuelles évolution et reconfiguration mais
dont les membres, tous des gens bien, avaient profondément à
cur la même chose : les livres".
J'ai aimé découvrir le mot cliffhanger, que tous
les consommateurs de séries connaissent et donc pas moi.
Annick L
Très utilisé aussi dans le domaine de la littérature
jeunesse.
Claire
J'ai aimé les surnoms des clients lecteurs, comme "Le Mécontentement".
J'ai aimé les néologismes, bravo la traductrice : intellotochtone,
quelconquissime, déKindlement, indigelitistes ; "Pourquoi
épouser un cérémoniant si je ne peux pas compter
sur lui pour chasserémonier mes ennuis ?".
Mais c'est l'art de narrer que je mets en cause ; le récit aurait
gagné pour moi à être resserré. Que fait l'éditeur
?! J'ai été gênée par l'absence agaçante
de table des matières). Que fait l'éditeur ?! J'ai reconstitué
ici la table des matières
et on voit bien qu'elle ne structure rien, oui, elle est inutile...
Quant à l'auteure elle-même, son parcours et sa personne,
ils sont attachants. J'ai aimé découvrir le rôle de
Francis Geffard, créateur de la collection "Terres d'Amérique"
: j'ai été frappée par l'extrait du catalogue qui
figure à la fin du livre avec des dizaines de livres et d'auteurs
dont je ne connais pas un seul...
Annick
L
Au début, j'ai été fascinée par cet univers
culturel autour de l'indianité, très dépaysant, avec
ses traditions spécifiques. Le personnage de Tookie est attachant.
Sa voix puissante, de plus en plus familière, m'a vraiment portée,
voire supportée, jusqu'au bout ! J'ai également plongé
avec bonheur dans la vie quotidienne de cette librairie, avec ses professionnelles
passionnées, ses clients si différents, et le soin apporté
à les satisfaire : un bel hommage à ce métier !
Et puis il y a eu la pandémie, la mort de George Floyd et les émeutes,
sur un versant beaucoup plus politique.
Je me suis lassée. Il y avait des trous entre ces épisodes.
Car c'est bien d'épisodes dont il s'agit, on pourrait imaginer
une série : "Tookie et Pollux", "Tookie et le fantôme"...
Le tout bien trop long à mon goût. Si j'avais été
son éditrice, j'aurais proposé à l'auteure des coupes
franches et le roman y aurait gagné.
Donc, je ne suis pas emballée par la composition d'ensemble, qui
procède par entassement, mais j'ai été intéressée
par les sujets abordés.
J'ouvre à moitié.
[Claire
lit ensuite l'échange
avec la traductrice.]
Odile de Dijon
(avis transmis après la séance)
J'ai lu cinq-six livres de Louise Erdrich (Love
Medecine, LaRose,
La
malédiction des colombes, Celui
qui veille, Le
jeu des ombres, La
décapotable rouge) et j'ai toujours apprécié
sa vision du monde et sa manière de raconter les histoires.
Sauf cette fois.
Au début, j'ai pris pour une farce l'histoire du début -
le transport de cadavre - qui m'a amusée, sans que je prenne cela
pour le fond de l'histoire. Et puis je n'ai pas compris pourquoi il fallait
ce personnage pour parler de la librairie de Louise Erdrich qui apparaît
de temps en temps en tant que "Louise". Et puis j'ai eu l'impression
qu'une amie (un peu casse-pieds) me racontait ses journées pas
très passionnantes. Et le bouquet a été l'utilisation
de l'actualité, bien sûr terrible, mais qui n'apportait rien,
pas un regard nouveau.
Un grand regret.
Je ferme complètement.
J'ajoute que j'aurais aimé qu'elle nous parle de SES souvenirs
dans SA librairie sans passer par cet artifice...
Etienne(avis
transmis après la séance)
Une très belle découverte que l'univers de Louise Erdrich
dont je ne connaissais rien ; cela faisait longtemps ça n'avait
pas été le cas au sein du groupe lecture.
Je commencerai par le petit reproche que je ferai au roman : j'ai
eu un peu de mal à cerner Tookie. Paradoxalement les personnages
secondaires sont si forts et bien décrits (Pollux, Flora, Penstemon)
que celui de la narratrice m'a paru un peu fade, comme si tout le monde
prenait le dessus sur elle, qu'elle ne savait pas vraiment qui elle était.
C'est possiblement voulu peut-être. À y regarder de plus
près, on pourrait y voir une allégorie de la culture actuelle
amérindienne.
Ce qui m'a plu fut surtout le grand brassage de nombreux thèmes
: la colonisation, le racisme, la drogue, le couple, la maternité,
le pouvoir des livres, les fantômes, l'épidémie.
Erdrich met les pieds dans le plat et arrive à tisser une trame
très cohérente qui ne donne pas du tout l'impression d'un
patchwork, c'est assez fort. Et surtout, en grande scénariste américaine,
elle nous tient en haleine ! Tout y est écrit avec une sorte de
bienveillance va infuser dans chaque ligne. Bienveillance qui ne craint
pas d'affronter la dure réalité à laquelle ils font
face, mais qui se nichera dans un sourire entre deux personnages, dans
un geste rituel ou dans l'évocation d'un livre (je crois que le
groupe a trouvé un gisement de recommandations littéraires).
Enfin, pour faire un peu "cliché", ce livre m'a énormément
intéressé à la culture amérindienne et à
sa tragédie et bien que petit je ne me sois jamais identifié
aux Indiens en jouant, je pense qu'il sera une porte d'entrée vers
d'autres lectures (quel dommage qu'Everything
You Know about Indians Is Wrong de
Paul Chaat Smith ne soit pas traduit).
Ouvert aux ¾.
DES
INFOS AUTOUR DU LIVRE |
REPÈRES BIOGRAPHIQUES |
Louise Erdrich (prononcez Erdrik ou Eurdrig) est née en 1954 à Little Falls dans le Minnesota. Son père est d'origine allemande, sa mère est une Ojibwa. Ses parents travaillaient au Bureau des affaires indiennes.
"Ma mère, Rita Gourneau Erdrich, a fabriqué ces mocassins pour moi, quand j'avais quatre ou cinq ans. Je les ai portés pour danser dans mon premier pow-wow. Merci M'man." (sur facebook) "Ma langue tribale est lojibwemowin (...) ma propre tribu, la Turtle Mountain Band of Chippewa" Les Ojibwe (mot qui signifierait "le peuple des mocassins plissés"), également connus sous le nom de Chippewa, étaient principalement des chasseurs et des pêcheurs. Ils ont été obligés de devenir agriculteurs. |
|
L'arrière-grand père de Louise Erdrich, qu'elle a connu, chassait le bison. Son grand-père maternel, Patrick Gourneau, a été président tribal de Turtle Mountain pendant de nombreuses années. | |
Le drapeau de Turtle Mountain |
On peut
lire ici
des détails en anglais sur l'histoire, parfois tragique, de cette
tribu, dont Louise Erdrich dit : "On est souvent passés
près de tout perdre. Pourtant, malgré les privations et
les pires exactions, notre peuple était farouchement déterminé
à survivre et à empêcher notre identité de
tomber dans loubli. Mon grand-père, Patrick Gourneau, avait
reçu une piètre éducation dans son pensionnat indien,
mais il sest débrouillé pour sauver notre peuple de
lextinction au milieu des années 1950. Ça me donne
de lespoir."
Louise est l'aînée de sept enfants, dont deux autres sont
également écrivaines : Lise Erdrich et Heid
E. Erdrich. Elle a toujours aimé raconter et écrire
des histoires ; son père lui donnait une pièce de 5 cents
pour chaque histoire.
En 1979, elle obtient son master en arts en écriture à l'Université
Johns Hopkins. Elle aura suivi les cours de Michael Dorris, anthropologue,
écrivain, puis directeur du nouveau programme d'études amérindiennes.
Elle l'épouse en 1981. Ils écrivent ensemble sous le pseudonyme
de Milou North.
Ils ont trois enfants que Dorris avait adoptés comme parent célibataire
et ont ensemble trois filles. Un
des enfants adoptés meurt dans un accident de voiture, l'autre
est accusé d'avoir essayé d'extorquer 15 000$ à ses
parents en 1994, emprisonné ensuite pour tentative de meurtre contre
sa petite amie. Louise et Michael se séparent en 1995. En 1996,
une enquête pour abus sexuel sur leurs enfants est ouverte mettant
en cause Michael Dorris. Il se suicide en 1997.
À 47 ans, en 2001, Louise Erdrich a donné naissance à
une autre fille dont le père est un Amérindien qu'elle
n'a pas souhaité identifier publiquement. Mais elle évoque
sa fille et son père dans un livre non fictionnel de 2003, Books
and Islands in Ojibwe Country, un récit de voyage au "pays
ojibwé" ; marié, de 18 ans son aîné, Tobasonakwut
pratique la danse du soleil et est membre d'un degré élevé
de la
Midewiwin, la Société de médecine des Ojibwés
: c'est un ancien très respecté qui joue pour elle le rôle
d'un mentor. Il est décédé en 2012.
LIVRES TRADUITS EN FRANÇAIS |
Nombreux sont les livres de Louise Erdrich traduits en
français. Cependant sa poésie et ses essais ne sont pas
traduits.
Les livres traduits sont listés ci-dessous dans l'ordre de leur
publication aux USA. Les sept premiers sont publiés chez Robert
Laffont, puis tous les autres chez Albin Michel. Les deux premiers sont
retraduits et publiés sous un nouveau titre, les traductions ayant
été tronquées : bizarre...
Romans
- 1984 Love Medecine (National Book Critics Circle Award, prix
le Prix des éditeurs et des critiques littéraires américains)
: L'Amour sorcier, trad. tronquée Isabelle et Mimi Perrin,
Robert Laffont, 1986 ; rééd. Points, 1992 ; Love
Medecine, trad. intégrale Isabelle Reinharez, Albin Michel,
2008 ; rééd. Le
Livre de poche, 2011
- 1986 The Beet Queen : La Branche cassée, trad.
tronquée Marianne Véron, Robert Laffont, 1988 ; Le
Pique-nique des orphelins, trad. intégrale Isabelle Reinharez,
Albin Michel, 2016 ; rééd. Le Livre de Poche, 2018
- 1988 Tracks : La Forêt suspendue, trad. Mimi Perrin, Robert
Laffont, 1990
- 1988 The Crown of Columbus, écrit en collaboration avec
son mari Michael Dorris : La Couronne perdue, trad. Dora Pastré,
Robert Laffont, 1990
- 1994 The Bingo Palace : Bingo Palace, trad. Marianne Véron,
Robert Laffont, 1996 ; rééd. Pavillons
poche, 2022
- 1997 The Antelope Wife : L'Épouse
antilope, trad. Isabelle Reinharez, Robert Laffont, 2002
- 2001 The Last Report on the Miracles at Little No Horse : Dernier
Rapport sur les miracles à Little No Horse, trad. Isabelle
Reinharez, Albin Michel, 2003 ; rééd.
Le Livre de poche, 2009
- 2003 The Master Butcher's Singing Club : La
Chorale des maîtres bouchers, Isabelle Reinharez, Albin
Michel, 2005 ; rééd. Le
Livre de poche, 2007
- 2005 The Painted Drum : Ce
qui a dévoré nos curs, trad. Isabelle Reinharez,
Albin Michel, 2007 ; rééd. Le
Livre de poche, 2010
- 2008 The Plague of Doves : La
Malédiction des colombes, trad. Isabelle Reinharez, Albin
Michel, 2010 ; rééd. Le
Livre de poche, 2012
- 2010 Shadow Tag : Le
Jeu des ombres, trad. Isabelle Reinharez, Albin Michel, 2012 ;
rééd. Le
Livre de poche, 2014
- 2012 The Round House (National Book Award) : Dans
le silence du vent, trad. Isabelle Reinharez, Albin Michel, 2013
; rééd. Le
Livre de poche, 2015
- 2016 LaRose (obtient à nouveau le National Book Critics
Circle Award) : LaRose,
trad. Isabelle Reinharez, Albin Michel, 2018 ; rééd.
Le Livre
de Poche, 2019
- 2017 Future Home of the Living God : L'Enfant
de la prochaine aurore, trad. Isabelle Reinharez, Albin Michel,
2021 ; rééd. Le
Livre de Poche, 2022
- 2020 The Night Watchman (Prix Pulitzer)
: Celui
qui veille, trad. Sarah Gurcel Vermande, Albin Michel, 2022 ;
rééd. Le
Livre de poche, 2023
- 2021 The Sentence : La
Sentence, trad. Sarah Gurcel Vermande, Albin Michel, 2023.
Recueils
de nouvelles
2009 The Red Convertible: Selected and New Stories, trad. Isabelle
Reinharez, en deux volumes :
- La
Décapotable rouge, Albin Michel, 2012 ; rééd.
Le
Livre de poche, 2014
- Femme
nue jouant Chopin, trad. Isabelle Reinharez, Albin Michel, 2014
; rééd. Le
Livre de poche, 2017.
Jeunesse
- 1999 The Birchbark House : Omakayas,
trad. Frédérique Pressman, L'École des loisirs, 2002
- 2005 The Game of Silence : Le
Jeu du silence, trad. Frédérique Pressman, L'École
des loisirs, 2008.
PRESSE |
Articles sur La Sentence
Les articles sont fort nombreux. Voici une sélection parmi ceux
qui font autre chose que relater le contenu...
- La Sentence, de Louise Erdrich,
un envoûtant conte peuplé de fantômes et de livres",
Marine Landrot, Télérama, 6 septembre 2023
- "Louise Erdrich, une voix qui compte",
Hubert Artus, Le Parisien, 9 septembre 2023
- "Louise Erdrich,
à lécoute de linvisible", Florence
Noiville, Le Monde, 10 septembre 2023
- "Le livre des fantômes de Louise
Erdrich", Philippe Chevilley, Les Echos, 20 septembre
2023
- "Louise Erdrich, au carrefour de linvisible",
Marie Chaudey, La Vie, 5 octobre 2023, p. 66 à 69
- "La Sentence
de Louise Erdrich : une librairie contre les préjugés",
Pierre Maury, Le Soir, Bruxelles, 12 octobre 2023
- "Louise Erdrich : une Indienne dans
sa ville", L'univers d'un écrivain, Laëtitia Favro,
Lire magazine, octobre 2023, p. 36 à 38
- "La Sentence
de Louise Erdrich, Amérique fantôme", Frédérique
Roussel, Libération, 4 novembre 2023
- "Le
prix Femina étranger décerné à Louise Erdrich
pour La Sentence", un roman qui s'attaque aux fantômes
de l'Amérique et chante le pouvoir merveilleux des livres, Laurence
Houot, France Info Rédaction Culture, 6 novembre 2023.
Radio
- "Louise
Erdrich est linvitée des Matins du samedi",
par Quentin Lafay, France Culture, 11 novembre 2023, 40 min.
- "Débat
critique : La Sentence de Louise Erdrich" avec Elise Lépine
et Romain de Becdelièvre, Les Midis de Culture, par Géraldine
Mosna-Savoye, France Culture, 20 novembre 2023, 15 min.
Vidéos
- Dans La Grande
Librairie, Louise Erdrich évoque un éco-système
autour du livre, 8 novembre 2023, 6 min 11.
- L'éditeur Albin
Michel présente le livre et son auteure aux libraires avec
le directeur de collection Terres dAmérique Francis
Geffard et un intéressant reportage américain de PBS
NewsHour sur Louise Erdrich, 12 min 56.
Un essai | |
Certes, ce n'est plus la rubrique "Presse". Mais ce livre est isolé : | |
Louise Erdrich : métissage
et écriture, histoires d'Amérique a déjà
une dizaine d'années et n'est pas en tête de gondole,
dommage (Publications de l'Université de Saint-Étienne,
coll. "Les
Scripturales", 2014, voir la table
des matières). L'auteure, Elisabeth Bouzonviller, professeure des universités en littérature nord-américaine contemporaine, a écrit divers articles sur Louise Erdrich, dont voici quelques titres : "Plumes et pinceaux, la représentation autochtone dans Shadow Tag de Louise Erdrich", "Perles et points ou du métissage artisanal au métissage littéraire dans quelques romans de Louise Erdrich", "Comédies canines et autres facéties animalières dans l'uvre de Louise Erdrich". |
|
Dès 2008, elle était auteure d'un petitchapitre consacrée à Louise Erdrich dans un Guide de la littérature américaine des origines à nos jours, Ellipses, 2008, p. 407-410. |
L'ÉDITEUR - LES TRADUCTRICES |
L'éditeur Francis
Geffard
La collection Terres dAmérique a été
créée et est dirigée par Francis Geffard chez Albin
Michel. Qui est donc Francis Geffard ?
À lâge de vingt ans, en 1980, il abandonne
ses études de droit pour ouvrir une librairie à Vincennes,
ville où il a grandi, la célèbre Librairie
Millepages.
En 2002, Francis Geffard créé avec Philip de la Croix (directeur
de la chaîne de musique classique et jazz Mezzo)
le festival America. Cet événement a lieu tous les deux
ans à Vincennes et réunit des personnalités américaines
dans le domaine de la littérature, mais aussi du cinéma,
de la musique, de la danse et de la photographie. Lambition symbolique
de cet événement est de "jeter un pont entre deux
rives de lAtlantique, entre deux continents qui ont déjà
tant partagé et qui ont encore à apprendre lun de
lautre".
Ayant acquis une excellente connaissance de la production
littéraire américaine grâce à ses nombreux
voyages aux Etats-Unis, Francis Geffard rejoint les éditions Albin
Michel et y met en place successivement trois collections :
- la première, "Terres indienne", créée
en 1992, permet à ce passionné de littérature amérindienne
de présenter en France lhistoire des Indiens dAmérique
- avec "Terres dAmérique", en 1996, il sattache
à mettre de jeunes auteurs américains sur le devant de la
scène, certains comme Louise Erdrich devenant célèbres
; voir l'intéressante interview
de Francis Geffard pour les 20 ans de la collection (5 min 15), qui publie
à cette occasion 20+1
short stories
- la dernière collection "Latitudes" propose des ouvrages
journalistiques sur lexploration de régions lointaines de
tous les continents.
Les traductrices
La traductrice de La Sentence
Sarah Gurcel est aussi comédienne. Elle
traduit du théâtre, essentiellement britannique (sous son
nom de scène, Sarah Vermande), de la non-fiction et surtout des
romans nord-américains.
Pour la collection "Terres dAmérique", elle a traduit,
outre un autre livre de Louise Erdrich (Celui
qui veille), Philipp Meyer (Le
fils), Claire Vaye-Watkins (Les
sables de lAmargosa), Sana Krasikov (Les
patriotes), Michael Christie (Lorsque
le dernier arbre).
Voir son blog : https://www.sarahvermande.com/
Son parcours et ses traductions : ici.
Les autres traductrices
Suprise ! La première traductrice de Louise Erdrich est la pianiste
et chanteuse de jazz Mimi
Perrin qui, après une carrière musicale (ah les
Double Six !), est devenue traductrice : elle traduit le premier
livre de Salman Rushdie, Grimus,
en 1975, La Couleur pourpre d'Alice Walker en 1984 sous le titre
de Cher bon Dieu, des autobiographies (Dizzy Gillespie, Nina Simone),
est à partir de 1989 la traductrice attitrée de John le
Carré en compagnie de sa fille, Isabelle
Perrin, maître de conférences à la Sorbonne. Dora
Pastré traduit un livre, Marianne
Véron deux romans. Les deux titres pour la jeunesse sont traduits
par Frédérique
Pressmann qui est traductrice, mais principalement réalisatrice.
Et Isabelle Reinharez entre en scène, traductrice depuis 1981 (246
entrées sur le site de la BNF) ayant même dirigé
10 ans la collection de littérature anglaise et américaine
d'Actes Sud (son portrait en
vidéo ici, Centre du livre et de la lecture Poitou Charentes/Les
Yeux dIZO, 15 min, 2009). Sur une vingtaine d'années, elle
a traduit 13 romans de Louise Erdrich :
-
L'Épouse antilope (2002)
- Dernier
Rapport sur les miracles à Little No Horse (2003)
- La
Chorale des maîtres bouchers (2004)
- Ce
qui a dévoré nos curs (2006)
- Love
Medecine (2008)
- La
Malédiction des colombes (2010)
- Le
Jeu des ombres (2012)
- La
Décapotable rouge (2012)
- Dans
le silence du vent (2013)
- Femme
nue jouant Chopin (2014)
- Le
Pique-nique des orphelins (2016)
- LaRose
(2018)
- L'Enfant
de la prochaine aurore (2021).
On peut s'étonner - et regretter - que la traductrice
historique de cette auteure ne soit pas celle du livre que nous lisons
Pourquoi ? Pourquoi !
Il suffit de lui poser la question... et de lire ici
la réponse qu'elle nous a adressée.
TABLE DES MATIÈRES |
Ni la version imprimée originale The Sentence en anglais, ni la version française La Sentence n'a de table des matières. Voici les chapitres :
- Dedans dehors
- L'histoire d'une femme
- Neige noire
- Feu de solstice
- Bonne année
- Tendre sasquatch
- Laisse-moi entrer
- Viens me chercher
- L'année où on brûle les fantômes
- Minnesota goddamn
- Pop-corn et incendies
- Les cercles
- Principe de précaution
- Rougarou
- La chance et l'amour
- La phrase la plus belle
- Les morts et les saints
Et cliquez pour avoir la vision de la table
des matières complète avec tous les sous-chapitres.
LA FAMEUSE LIBRAIRIE |
Birchbark
Books, la librairie de Louise Erdrich :
La patronne devant la librairie :
La patronne dans la librairie :
Le confessionnal :
Un canot au plafond :
C'est du boulot :
Dans La Sentence, sont évoqués de
nombreux livres et auteurs.
Certains, d'auteurs amérindiens, nous étaient inconnus.
Mais quantité d'autres nous ont rappelé des souvenirs partagés..
Pour voir la cinquantaine de livres des auteurs
cités dans La Sentence, lus dans le groupe,
cliquez ici.
Nos cotes d'amour, de l'enthousiasme
au rejet :
|
||||
à
la folie
grand ouvert |
beaucoup
¾ ouvert |
moyennement
à moitié |
un
peu
ouvert ¼ |
pas
du tout
fermé ! |
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