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Quatrième de
couverture : Paulette, Émilie, Alice, Jane, Cécile,
Lucie et Andrée Nardal : sept surs, femmes de lettres et
musiciennes, originaires de la Martinique. Paulette et Jane font partie
des premières femmes noires à entrer à la Sorbonne
dans les années 1920. Elles créent le "salon littéraire
de Clamart". Paulette contribue à fonder La Revue du
monde noir tandis que ses surs écrivent des articles
engagés et universalistes. Léa Mormin-Chauvac est journaliste indépendante, scénariste et membre du comité éditorial de la revue féministe La Déferlante. Après un passage par Libération et France Culture, elle a coécrit le documentaire Les Surs Nardal, les oubliées de la négritude avec Marie-Christine Gambart pour France Télévisions.
|
Léa MORMIN-CHAUVAC
(1909-1948)
|
Des
infos en
bas de page
autour du livre :
Des images Parcours de Léa Mormin-Chauvac Presse autour du livre D'autres articles à propos des surs Nardal Nommer, honorer |
Sabine entre et
(avis
transmis)
Mon avis tient en peu de mots : livre très intéressant
et lisible... jusqu'à la moitié. Ça m'a gonflée
ensuite.
Mais c'est un essai essentiel sur les femmes et sur les intellectuelles
martiniquaises (et qui nous éclaire sur leur place face à
leurs confrères : Senghor, Césaire...)
Rozenn
Je pensais pouvoir être avec vous mais mon frère qui vit
en Guadeloupe vient plus tôt que prévu avant de repartir.
Bof pour la façon dont c'est écrit et présenté.
Un peu fouillis.
Des détails intéressants sur la société en
Martinique à l'époque.
Elles étaient femmes et cathos. Eux étaient communistes.
Elles ne faisaient pas le poids.
J'aurais aimé lire les nouvelles dont il est question.
Intéressante l'idée de dissimulation. De donner le droit
de se présenter à rebours des préjugés, de
ne pas révéler son identité
Comment se situer, tant que la pluriculturalité ne sera pas considérée
comme un atout, un apport.
J'aurais aimé entendre vos avis.
Catherine(avis
transmis)
J'ai été très intéressée par la découverte
des surs Nardal, de Paulette et Jane en particulier, et de leur
parcours hors norme, arrières-petites filles d'esclave, premières
étudiantes noires à La Sorbonne, bilingues, et pour Paulette,
journaliste, cofondatrice de la Revue du monde noir, assistante
parlementaire et députée à l'ONU, précurseure
de la conscience noire et de la négritude, pionnière du
féminisme noir et j'en passe. Je n'en avais, moi non plus, jamais
entendu parler. J'avais vu il y a quelques années l'expo à
Orsay "le
modèle noir de Géricault à Matisse" : les
années 30 à Paris, le thème de la négritude
étaient abordés dans les dernières salles, mais aucune
mention des Nardal dans le catalogue (j'ai vérifié) alors
qu'on y parle de Césaire, Senghor, Dumas et de la Revue du monde
noir.
Ce sont des femmes, elles sont politiquement modérées, et
catholiques, ça n'a pas aidé. Elles ont donc été
reléguées à un rôle subalterne et comme beaucoup
d'autres femmes gommées de l'histoire. La phrase de Paulette Nardal
résume tout : "Césaire
et Senghor ont repris nos idées et les ont brandies avec beaucoup
plus d'étincelles. On peut dire que nous leur avons pavé
la route mais nous n'étions que des femmes".
Donc, merci Claire pour cette découverte, les articles et toute
la doc, très intéressante. Le livre nous
rappelle leur parcours, met en lumière tout ce qu'elles ont accompli
et apporté, et nous fait comprendre pourquoi et comment elles ont
été invisibilisées. J'ai particulièrement
aimé le début, l'arrivée à Paris, le choc
culturel et identitaire qu'elles ressentent : la découverte
par du regard différent lié à leur couleur de peau,
elles sont à la fois confrontées au racisme et au sexisme,
"le non-sens de leur
âme occidentale dans une peau scandaleuse". Elles
sont aussi confrontées au goût pour l'exotisme du Paris de
l'époque et aux fantasmes qui l'accompagnent (ça m'a fait
penser au personnage principal de Saison de la
migration vers le nord, dans un tout autre registre). Les pages
sur l'Exposition coloniale, à cet égard, sont très
intéressantes. C'est aussi la rencontre avec la musique afro-américaine,
les mouvements panafricains, la découverte de la culture noire.
Il est fait état de beaucoup d'artistes que je ne connais pas tous,
loin de là, et je n'ai pas cherché. Il y a beaucoup de thèmes
intéressants, en particulier le rapport à la culture blanche,
l'assimilationnisme... C'est une biographie très fouillée
et les épisodes plus troubles, tels que la collaboration au journal
d'extrême-droite Je suis partout, ne sont pas éludés.
Je me suis un peu lassée sur le dernier tiers et j'ai trouvé
le livre parfois un peu répétitif.
J'ouvre à moitié.
Françoise entreet
Je comprends l'importance qu'ont
eue certaines des surs, notamment une, mais j'aurais aimé
lire l'histoire de chacune des surs Nardal.
Je me suis un peu paumée dans les détails et les références,
même si je comprends la nécessité de citer les sources.
Mais pour mon plaisir de lecture, j'aurais aimé quelque chose de
plus romancé.
Ce qui est positif, c'est que je ne connaissais absolument pas les surs
Nardal et c'est vrai que c'est important : le livre donne à voir
tout ce mouvement, connu par Césaire et Senghor. Damas,
je ne connaissais pas non plus. Ça remet à jour, à
propos de ce contexte des années 30 à l'après-guerre.
Mais c'est vrai que si j'ai été intéressée,
parfois retardée par les références, j'aurais aimé
qu'il soit question des chacune des surs, même si elles ne
sont pas toutes aussi importantes.
J'ouvre entre ½ et ¾ ; pour être honnête ce
n'était pas un grand plaisir de lecture, même si ça
valait la peine d'être lu, heureusement ce n'était pas très
long, je note en général à l'aune de mon plaisir
de lecture d'où mon hésitation à aller franchement
jusqu'à ¾. Le film est une très bonne synthèse
(suffisante ?).
Monique L
J'ai eu du mal à lire ce livre, malgré un contenu intéressant
qui m'a beaucoup appris. Je ne connaissais pas l'existence de Paulette
Nardal avant la cérémonie des Jeux olympiques.
Le sujet la réhabilitation de femmes féministes et
anti-racistes effacées du récit historique ne pouvait
que m'intéresser. Et pourtant j'ai failli arrêter ma lecture
que j'ai trouvée pénible.
L'autrice témoigne de la complexité et de l'ambiguïté
des positions de Paulette Nardal, ce qui ne rend pas très clair
le discours. On perçoit les questionnements de l'autrice, mais
ils ne sont pas, à mon sens, assez explicités et développés.
J'ai été intéressée par les réflexions
sur l'assimilation versus l'indépendance. C'est une problématique
difficile à laquelle je n'avais pas vraiment réfléchi
jusque-là.
J'ai été très gênée par le style,
les redites et la construction du récit.
J'ouvre à ½.
Fanny
J'ai moi aussi trouvé très intéressant de découvrir
le rôle de celles que je ne connaissais pas.
J'étais partagée entre mon inculture géopolitique
et le fait que je n'étais pas la seule à ne pas les connaître
: pas reconnues parce que noires et parce que femmes.
J'ai eu un coup au cur en réalisant qu'un lieu où
je vais plusieurs fois par an, le Bal
Blomet, une cave très sympa, fut un Bal nègre (voir
reportage)
Je me suis aperçue que des amis de footing (avec qui nous avons
une liste de discussion qu'on a appelée Bernard Pivot) connaissaient
eux les surs Nardal !
Dans ce livre très intéressant, on voit la tension entre
l'assimilationnisme et le fait d'avoir sa propre culture noire, nègre.
Et c'était il y a 100 ans !
Pour ce qui est de la construction du livre, au début j'ai eu un
peu de mal, car il y a une oscillation entre thème et chronologie,
donc j'ai eu un peu de mal avec ce mélange, mais après c'est
chronologique, donc plus simple.
Le livre n'est pas du tout manichéen. Par exemple, il y a ce moment
où elle publie un article dans un journal d'extrême-droite.
L'époque est bien resituée.
C'est un beau plaidoyer pour la singularité, la diversité,
et leur richesse. C'est une réflexion riche sur la quête
identitaire. Et il y a ces liens entre Caraïbes, Afrique, Etats-Unis,
riches et intéressants
La réflexion sur la quête identitaire serait à attendre
à d'autres cultures.
Malgré des références que je ne connais pas, j'ai
trouvé ce livre très riche et je l'ouvre en grand.
Annick L
J'ai été très intéressée par le sujet
de ce livre : redonner toute sa place à la figure de Paulette Nardal
(la plus marquante parmi ses surs) qui a grandement contribué,
dans son pays et au-delà, au mouvement post-colonial pour l'émancipation
des Noirs et la reconnaissance d'une identité, d'une culture singulière.
Autour du concept de la "négritude", j'avais d'ailleurs
lu, plus jeune, le Cahier
d'un retour au pays natal d'Aimé Césaire, une sorte
de manifeste de ce combat. J'aime beaucoup la littérature antillaise
et je me souviens également de certains récits d'enfance
et de jeunesse qui évoquaient de façon frappante la condition
des habitants noirs aux Antilles et/ou le difficile parcours de ceux qui
voulaient s'en affranchir : par exemple Antan
d'enfance de Patrick Chamoiseau, La
rue Cases-Nègres de Joseph Zobel, ou Le
cur à rire et à pleurer de la Guadeloupéenne
Maryse Condé. Mais je n'avais jamais entendu parler des surs
Nardal, victimes d'un vrai processus d'invisibilisation. Un sujet qui
me touche particulièrement.
L'analyse du contexte politique et social de l'époque, très
documentée, permet en plus de mieux comprendre les tensions qui
divisaient les acteurs de ce mouvement. Paulette Nardal n'était
pas aussi radicale que ses homologues masculins, communistes, indépendantistes...
Elle, par contre, s'inscrivait dans un courant chrétien-démocrate
qui ne prônait pas la rupture avec la France. Leur action a été
minorée en Martinique, voire disqualifiée, par tous ceux
qui suivaient le grand leader Aimé Césaire, leur député-maire.
S'ajoute à cela le fait qu'elles n'étaient "que des
femmes" dans une société très machiste. Ce livre
répare donc une double injustice ! Même si, finalement,
le rôle important de Paulette Nardal, comme initiatrice et médiatrice
de ce combat identitaire et culturel a été salué
par le Prix que lui a remis son ancien compagnon de route, Léopold
Sédar Senghor, devenu président du Sénégal.
J'ai moins apprécié la forme choisie par l'auteure, car
le récit n'est pas linéaire, il est alourdi par beaucoup
de références et j'ai dû faire pas mal de pauses.
Mais mon intérêt et ma sympathie pour cette noble figure
d'émancipation féminine ont retenu mon attention.
Je suis très contente de l'avoir lu.
Le film, très complémentaire, en fait une bonne synthèse.
J'ouvre à moitié.
Claire
C'est le documentaire de l'auteure du livre qui m'a fait découvrir
les surs Nardal à la télévision et quand le
livre est sorti, j'ai eu envie de le lire. J'avais vu dans la foulée
un autre documentaire Paris
au temps du Bal Nègre - là où va Fanny !
- intéressant (la bande annonce ici).
Je n'ai pas proposé le livre, mais ai juste signalé que
je l'avais lu alors qu'on cherchait un titre à programmer, et c'est
alors - surprises et aléas de nos programmations - qu'il a
été retenu.
J'ai aimé le ton du livre, ni militant radical (salop de Césaire
!), ni prétentieux (c'est moi qui ai découvert ces invisibilisées
!), ni extatique sur les Nardal (elles sont géniales à tout
point de vue !).
L'auteure utilise des recherches qui ont largement précédé
son livre (une biographie clôt d'ailleurs le livre) et complète
par de nombreuses rencontres, variées (que j'ai toutes trouvées
instructives). Ce n'est pas une universitaire, c'est une journaliste.
Un peu comme avec Neige Sinno dans une sorte d'enquête,
mais dans un objectif bien différent, on l'accompagne dans l'avancée
non seulement de la redécouverte du rôle des Nardal, mais
aussi dans les possibles explications de leur invisibilisation. Je la
trouve prudente, et j'apprécie qu'elle se situe dans et hors du
sujet : dans car son père est martiniquais, dehors car
elle adopte une distance propre au métier de journaliste et une
déontologie qui va avec, me semble-t-il : des faits, des recoupements,
des questions qui restent. Son écriture m'a paru efficace.
J'ai trouvé particulièrement intéressant qu'une des
clés du rôle de Paulette vienne du fait de ses études
d'anglais, car elle a ainsi pu faire se rencontrer Antillais et Africains
avec des Américains.
Son féminisme est indiscutable, notamment à son retour aux
Antilles, et je trouve éclairant de nous montrer comment sa religion,
et surtout son appropriation de la culture occidentale, la rendent conservatrice,
limite colonialiste.
J'ai aimé comment elle découvre, telle l'héroïne
nigériane d'Americanah
de Chimamanda Ngozi Adichie en arrivant à Philadelphie pour poursuivre
ses études, qu'elle est noire...
Son article de 1932 "Éveil
de la Conscience de Race" intègre
un historique littéraire et mentionne Batouala
de René Maran, prix Goncourt scandaleux en 1920, dont nous
avions appris l'existence à l'occasion de notre lecture de La
plus secrète mémoire des hommes de Mohamed Mbougar
Sarr, né au Sénégal, prix Goncourt aussi.
J'ai trouvé le livre agréable à lire, pas tellement
prise de tête, bien construit (je me suis interrogée quand
même sur le choix des titres de chapitres).
Et de surcroît le parcours jusqu'aux JO de Paulette Nardal est tel,
avec ses méchants et ses gentils, des moments tragiques et des
rebondissements heureux, que d'une certaine manière, je l'ai trouvé
romanesque...
La préface de Manbackou ne m'a pas paru géniale - juste
un exercice obligé pour un nom connu.
Nous avions lu un
livre ressuscitant la cinéaste Alice Guy. Outre le désormais
classique de la BD Les
Culottées, j'ai pensé au livre Les
grandes oubliées : pourquoi l'Histoire a effacé les femmes
de Titiou Lecoq, avec une préface de Michelle Perrot qui apporte
la caution historique : très intéressant, sur l'analyse
de l'"invisibilisation" des femmes, avec un style absolument
décapant et drôle, drôle !
Jacqueline
Pas facile de faire le tri dans ce bouquin !
Au départ ce ne m'a pas plu du tout : l'évocation de
Paulette n'a pas l'attrait d'un bon roman et j'étais irritée
à cause de cette espèce de parti-pris censé rendre
justice aux femmes !
Pour la cinéaste, Alice
Guy, au contraire, j'avais marché.
Mabanckou (j'avais aimé son
roman lu dans le groupe) préface. Il vit aux États-Unis
et est embarqué dans cette espèce de courant. Ça
m'agaçait.
Il a parlé de l'antagonisme avec Césaire et j'ai beaucoup
de respect pour Césaire. Nous avions lu son Discours
sur le colonialisme.
S'il n'y avait pas eu le groupe, j'aurais laissé tomber !
Ensuite, puisqu'il était question de place des femmes, je me posais
des questions : le père, fils ou descendant d'esclaves, est devenu
ingénieur et sert l'administration
Et la mère ? J'aurais
aimé en savoir plus sur elle, ce n'est qu'à la relecture
que j'ai lu qu'elle était métisse. J'aurai aimé aussi
en savoir plus sur les surs : sur la photo, elles apparaissent très
métropolitaines et c'est peut-être Paulette la plus "martiniquaise".
Je vois bien où était le
Bal nègre, dans mon quartier. Quant au mot nègre,
c'est devenu choquant parce qu'on croit qu'en supprimant le mot, on supprime
le racisme
Je n'ai pas trouvé le livre très bien écrit. Par
contre, c'est un livre de journaliste, on y trouve beaucoup de choses
(trop ?). Parmi les références, l'entretien que Paulette
a donné à la fin de sa vie est primordial : un point
de vue un peu partial (cf. la citation de Bourdieu ch. 3) que
le lecteur peut nuancer en allant chercher les détails noyés
Au moment des dissensions avec Césaire, elle était assistante
parlementaire d'un MRP. Il se trouve qu'en débarrassant une vieille
grange, j'avais retrouvé un large ensemble de coupures de presse
de la même époque d'après-guerre sur tous les sujets
sociaux. Ils avaient été rassemblés à l'usage
d'un député communiste par son assistant parlementaire.
J'avais été frappée par le climat de haine des polémiques
assez éloignées des faits.
Je comprends l'antagonisme avec Césaire !
Avec son rassemblement féminin, Paulette a mené un combat
politique même si elle dit ne pas s'y intéresser ! Elle incite
les femmes à user de leur droit de vote récent
, mais
elle voudrait supprimer ce droit aux prostituées ! Par contre,
elle me touche quand elle réclame l'égalité des Noirs
au nom d'un universalisme chrétien et j'imagine son choc en découvrant
le racisme à son arrivée à Paris.
J'ouvre ¼, à cause, non pas du livre lui-même que
j'aurais sans doute fermé, mais de ce que finalement il m'a obligée
à y chercher
Par contre j'ai aimé le film et je regrette de ne l'avoir vu qu'après
ma lecture. Il lui aurait peut-être donné un autre éclairage.
Toutes les images d'archives sur la condition des Noirs en Martinique,
les interviews en direct des descendants des surs Nadal et de leurs
cousins, m'ont beaucoup plus convaincue. J'ai
aimé le travail de Léa Mormin-Chauvac dont je ne savais
pas qu'elle était antillaise. Son film m'a paru rendre mieux compte
de la place de Paulette dans l'histoire de la Martinique
Clarisse
J'ai
été très touchée par l'histoire des surs
Nardal, même si le livre se concentre quand même beaucoup
sur Paulette.
L'enquête menée par l'auteure me touche aussi, nous voyons
à quel point elle chemine pour rassembler les informations. Paulette
Nardal force le respect.
Elle a vécu trois tragédies dans sa vie entre la mort de
sur, l'incendie, le naufrage et a quand même résisté
la tête haute. Elle a continué sa vie malgré le manque
de reconnaissance de ses pairs pour sa contribution majeure au mouvement
de la négritude. C'est fou de voir à quel point son statut
de femme et le manque d'archives ont contribué à son invisibilité.
Je suis heureuse aujourd'hui que les chercheurs s'intéressent davantage
à elle. En effet, elle décrit des concepts avant tout le
monde : le panafricanisme, l'intersectionnalité, la décolonisation
par la culture. J'ai beaucoup aimé le terme Afro-latins.
Et elle met en lumière une dure double vérité : il
n'est pas si facile de comprendre l'origine des idées, il est important
d'avoir des idées mais encore faut-il savoir les vendre. Parce
que, de ma compréhension, c'est son manque de marketing qui a pu
la nuire. Sa qualité de médiatrice n'a pas pu être
reconnue du grand public, encore aujourd'hui je pense malheureusement.
Et ce livre montre à quel point nous connaissons mal les territoires
d'outre-mer et pour moi il faudrait vraiment les étudier à
l'école, avec leurs histoires et cultures propres.
J'ouvre aux ¾.
Catherine (quelques jours après la séance, avec un lien
sur une
vidéo du Monde Afrique du jour)
Décidément Voix au Chapitre est toujours à
l'avant-garde de l'actualité culturelle !
Jérémy (quelques minutes plus tard)
J'ai pensé à vous en tombant sur cet
article/cette vidéo.
DES INFOS AUTOUR DU LIVRE Des images Léa Mormin-Chauvac : parcours, publications Presse autour de son livre D'autres articles à propos des surs Nardal Nommer, honorer |
DES IMAGES |
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Paulette
Nardal (debout), Lucy (à gauche) et Jane (à droite)
19 octobre 1935 dans le salon au 7 Rue Hébert à Clamart ARCHIVES DE MARTINIQUE |
Paulette Nardal (photo non datée)
FONDS LOUIS THOMAS ACHILLE
Ce cousin de Paulette a eu un parcours extraordinaire : voir >le site quaniment ses enfants |
La chorale fondée par Paulette
Nardal La joie de chanter existe toujours, voir vidéo
>ici
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La statue érigée
lors de la cérémonie d'ouverture des JO de Paris 2024.
Voir=>ici
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Léa Mormin-Chauvac, dont
nous lisons le livre, avoue "avoir fondu en larmes"
en découvrant la statue de Paulette Nardal lors de la cérémonie
d'ouverture des JO. "J'avais la chair de poule rien qu'en
entendant la voix de Daphné Bürki présentant
Paulette Nardal. Le monde entier la voyait", se
souvient Léa Mormin-Chauvac qui ce jour-là s'est
dit qu'elle avait,
à sa mesure, participé à cette reconnaissance
: "Mon téléphone n'a pas arrêté
de sonner dès qu'elle est apparue".
|
LÉA MORMIN-CHAUVAC | |
Parcours Elle est née en 1993 à Aix-en-Provence. Son père martiniquais et sa mère se rencontrent sur le campus à Bordeaux, "deuxième capitale universitaire des Antilles" martiniquaise. Elle fait des études à Toulouse en sciences sociales, puis Sciences Po à Paris et devient journaliste, comme ses parents l'avaient été dans la PQR. Pour elle, Nardal n'était alors qu'un arrêt de bus en Martinique. Pour Libération, elle couvre mouvements féministes et décoloniaux ; c'est alors qu'elle découvre Fiertés de femme noire : entretiens / mémoires de Paulette Nardal, de Philippe Grollemund (LHarmattan, 2019) d'où elle tire un article après avoir rencontré l'auteur. |
![]() |
Membre de la chorale fondée et dirigée par Paulette Nardal dont il découvre la personnalité, Philippe Grollemund enregistre de 1974 à 1976 des entretiens avec elle. Correspondant de presse du Monde, le jeune homme passe parfois ses appels au journal depuis le domicile de Paulette Nardal, proche de la préfecture où il exerce son service national en tant que VAT (volontariat territorial en administration). En 2016, il retrouve ces cassettes, assorties de retranscriptions manuscrites minutieuses, quil pensait avoir égarées au gré des déménagements. Il publie ces entretiens rassemblés sous forme de mémoire.
Ses publications
sur les surs Nardal
- Une double page dans Libération
: "Paulette Nardal,
théoricienne oubliée de la négritude", 27
février 2019.
Outre le livre de Philippe Grollemund cité ci-dessus d'entretiens/mémoires
de Paulette Nardal, des sources indiquées explicitement
dans l'article concernent des recherches américaines qui font autorité
; les voici, accessibles intégralement en ligne :
Negritude Women de Tracy Denean Sharpley-Whiting (University
of Minnesota, 2002) : trois des cinq chapitres sont consacrés
aux surs Nardal .
In
Search of Seven Sisters : a Biography of the Nardal Sisters of Martinique
de Emily Musil Church (Callaloo, vol. 36, n° 2, printemps 2013,
Johns Hopkins University Press, 16 p.).
- Un documentaire : Les
oubliées de la négritude, France Télévisions,
2023, 52 min, de Marie-Christine Gambart et Léa Mornin-Chauvac.
Un extrait =>ici.
Présentation du film par Mouna El Mokhtari, Le
Monde, 23 mars 2023.
- Les
surs Nardal : à lavant-garde de la cause noire,
éd. Autrement, 2024. Voir ci-dessous divers échos dans la
presse sur le livre (radio, télé, périodiques).
- "Les surs Nardal
penseuses de la négritude", scénario de la BD,
dessins Raphaëlle Macaron, La Déferlante,
n° 2, 2021.
Entretiens avec
Léa Mormin-Chauvac
- "Focus
sur les surs Nardal, grandes oubliées de la négritude",
par Valérie Parlan, Ouest-France, 11 mars 2023 : à
propos de son documentaire.
- "Les
surs Nardal, les oubliées de la cause noire", par
Nicolas George, Le Journal international, TV5MONDE, 21 avril 2024,
5 min 33.
- "Léa
Mormin-Chauvac, les surs Nardal, les mères de la négritude",
par Jean-François Cadet, Vous m'en direz des nouvelles,
RFI, 23 avril 2024.
-"Dans
la compagnie des surs Nardal, les oubliées
de la négritude", par Tirthankar Chanda, Chemins d'écriture,
RFI, 4 mai 2024, 4 min 19.
- Léa Mornin-Chauvac, par Cécile Baquet, #MaParole,
Outremer La 1ère, 30 septembre 2024, deux épisodes de 30
min : 1/2
et 2/2.
Critiques
radio ou presse écrite sur le livre
- "Les
surs Nardal : à l'avant-garde de la cause noire",
Léa Mormin-Chauvac", Nathalie Crom, Télérama,
13 avril 2024.
- "Les
surs Nardal, à l'avant-garde de la cause noire",
Anne-Cécile Mailfert, En toute subjectivité, France
Inter, 19 avril 2024, 3 min.
- "Connaissez-vous
les surs Nardal ?", Valérie Marin La Meslée,
Le Point, 13 juin 2024.
- "Négritude
: nom féminin", Marylin Maeso, Lire - Magazine littéraire,
1er juillet 2024.
La plupart ont été publiés avant
le livre de Léa Mormin-Chauvac que nous lisons et nombre d'entre
eux figurent parmi les sources de son livre.
- La Revue du monde noir, fondée par Paulette Nardal, Léo Sajous et René Maran, est une publication bilingue français-anglais annonçant la "négritude", qui a eu six numéros en 1931-1932. Voir notamment l'article de Paulette Nardal "Éveil de la Conscience de Race", n° 6, 1932, extrait de la collection complète des six numéros mise en ligne sur Gallica, préfacée par Louis-Thomas Achille.
- Premier numéro de L'Étudiant noir, mars 1935, avec un article de Paulette Nardal, d'Aimé Césaire et de Senghor, entre autres. Nota bene : cette couverture figure sur le site de l'Assemblée nationale ! Cette revue succède e à L'Étudiant martiniquais. Léon-Gontran Damas définit la fonction du journal qui paraîtra entre 1934 et 1940) : "L'Étudiant noir, journal corporatif et de combat, avait pour objectif la fin de la tribalisation, du système clanique en vigueur au quartier Latin ! On cessait d'être étudiant martiniquais, guadeloupéen, guyanais, africain et malgache, pour n'être qu'un seul et même étudiant noir."
- Dans son article "Quand la Martinique devient sujet de roman" (La Presse, Montréal, 5 août 1989), Yves Dubé rend compte du roman de Rafaël Confiant Le nègre et l'amiral (Grasset, 1988) et dit : "Raphaël Confiant, dans son rappel historique de cette période, n'oublie pas son apport littéraire : la découverte de Césaire par Breton, la création de la Revue du Monde noir et la renommée du Salon de Paulette Nardal à Paris, l'édition d'Ainsi parla l'Oncle de J. Price-Mars qui deviendra un classique et l'effervescence de tout ce qui a donné naissance au mouvement de la négritude dans la francophonie d'alors. Ses renseignements à ce sujet sont précis, exacts et nous permettent de nous remémorer des moments émouvants qui ont marqué la vie littéraire et culturelle de cette époque."
- Paulette Nardal sera la secrétaire à l'ONU de Ralph Bunch, prix Nobel de la paix : voir l'article "Histoire des Noirs : la vision du monde de Ralph Bunche sur la race", Janet Sassi, Fordham Now (Université de New York), 10 février 2017.
- "Paulette
Nardal ou une négritude par la presse", Laure Demougin,
Journée détudes : le statut des périodiques
francophones dans le monde (1880-1980), Le Mans Université,
juin 2019 (étude universitaire : 20 pages).
- "Des
femmes noires, illustres et universelles" (dont les surs
Nardal), Sonya Faure, Libération, 22 décembre 2020,
à l'occasion de la sortie du livre Des
vies de combat : femmes, noires et libres, d'Audrey Célestine
(60 destins de femmes noires).
- "Paulette
Nardal, pionnière de la négritude", Béatrice
Bouniol, La Croix, 12 février 2021 : récit réalisé
à partir d'entretiens avec l'historien Pascal Blanchard, auteur
de Le Paris noir
(Hazan, 2001) et La
France noire (La Découverte, 2012).
- "Les
surs Nardal, aux avant-postes de la cause noire", Benoît
Hopquin, M, le magazine du Monde, 17 juillet 2021, 8 pages. Benoît
Hopquin est notamment lauteur du livre Ces
Noirs qui ont fait la France : du chevalier de Saint George à Aimé
Césaire (Calmann-Lévy, 2009). À associer
à :
- "Paulette
Nardal, pionnière oubliée de la cause noire", entretien
avec Benoît Hopquin qui retrace son histoire, par Morgane Tual,
podcast le Monde, 6 octobre 2021, 22 min.
- "1931
: Les marraines de la négritude", par Doan Bui,
L'Obs, 23 décembre 2021.
- "Paulette
Nardal la négritude", Julie Gavras, Cherchez la femme,
Arte, 2021, 3 min.
- La revue Flamme (Fédérer Langues, Altérités,
Marginalités, Médias, Éthique), consacre un numéro
très riche à "Mondes
noirs : hommage à Paulette Nardal", n° 1, Université
de Limoges, 2021, avec en particulier les articles suivants :
"Le Paris créole
des surs Nardal : une rétrospective historique (XVIIIe-XXe
siècles)", Erick Noël
"Les Nardal : Textes,
co-textes, contextes", Cécile Bertin-Élisabeth
(article détaillé dans le livre que nous lisons, p. 143).
"Paulette Nardal
ou le jeu du féminisme au prisme du genre grammatical",
Corinne Mencé-Caster
"Le 'Rassemblement
féminin' (1945-1951) : à la croisée des différents
réseaux de Paulette Nardal", Clara Palmiste
"Analyse du rapport
de Paulette Nardal sur le féminisme colonial (1944-1946) par une
approche postcoloniale et intersectionnelle", Clara Palmiste
"Paulette Nardal,
les confidences de la femme des fiertés noires", Philippe
Grollemund
"Entretien de Paulette
Nardal avec Paulo Rosine" (archive audio de FR3 Martinique -
Martinique La 1ère)", Paulo Rosine et Paulette Nardal
"Archives territoriales
de Martinique"
"Paulette Nardal
au Panthéon", Catherine Marceline.
- "1936 - Quand René Maran et Paulette Nardal écrivaient les pages coloniales de Je suis partout", Dominique Chathuant, Clio-Texte, 30 décembre, 2021.
- "LExposition coloniale de 1931", Pap Ndiaye, site du Palais de la Porte Dorée, 2022.
- "Paulette Nardal, la négritude et ses surs (1896 -1985)", Nedjma Bouakra, Annabelle Brouard, Toute une vie, France Culture, 26 mars 2022, 58 min.
- "De récentes recherches féministes outre-Atlantique sur des femmes antillaises pionnières : les surs Nardal, des intellectuelles précurseuses de la négritude et du panafricanisme entre Paris et la Martinique au 20e siècle", Chloé Maurel, Cahiers dhistoire. Revue dhistoire critique, n° 156, 2023, (étude universitaire : 17 pages).
- Enfin, soulignons le fait que la redécouverte
des surs Nardal vient des recherches américaines. Brent
Hayes Edwards est un chercheur américain important, spécialiste
de la culture noire, auteur de Pratique
de la diaspora, éd. Rot-Bo-Krik (initialement publié
en 2003, traduit en français en 2024). On lui doit Ecrire
le monde noir : premier textes, 1928-1939, de Paulette
Nardal, textes réunis et présentés par Brent Hayes
Edwards et Eve Gianoncelli, Rot-Bo-Krik.
Les deux entretiens suivants (Le Monde, RFI) sont très éclairants
:
"Les
surs Nardal ont créé le milieu intellectuel noir francophone",
entretien avec Brent Hayes Edwards, par Séverine Kodjo-Grandvaux,
Le Monde, 10 mai 2024.
"Les
surs Nardal, phénomène éditorial",
entretien avec Brent Hayes Edwards avec Valérie Nivelon, La
marche du monde, RFI, 2 juin 2024, 48 min 30.
- "Paulette Nardal, pionnière méconnue de la négritude" intégrant en bas de page un diaporama, par Tanella Boni, professeure de philosophie à l'université en Côte d'Ivoire, The Conversation (média généraliste en ligne qui fédère les établissements d'enseignement supérieur et de recherche francophones), 30 septembre 2024.
- "L'afroféminisme", Cynthia Fleury, L'Humanité, 31 octobre 2024, à l'occasion de la publication de l'ouvrage collectif Marianne est aussi noire, où Silyane Larcher et Félix Germain évoquent les luttes occultées pour l'égalité, portées par les femmes afrodescendantes, des Antilles et de Guyane françaises, de Mayotte et de La Réunion, ainsi que des différents pays africains francophones ; sont citées : Maryse Condé, Simone Schwarz-Bart, Lucie Julia, Gisèle Pineau, Marie-George Thébia, Fabienne Kanor, Sylviane Vayaboury, Suzanne Dracius et, avant elles, Paulette et Jane Nardal, Suzanne Césaire, Suzanne Lacascade, Françoise Ega, Gerty Archimède...
NOMMER, HONORER |
- En 2019, dans le XIVe arrondissement de Paris, la maire
Anne Hidalgo a inauguré un nouvel espace vert : la promenade
Jane-et-Paulette-Nardal.
- Les villes de Rouen et du Petit-Quevilly organisent des "votations"
pour choisir le nom des rues : c'est ainsi qu'ont déjà été
choisis les noms de Françoise Sagan, Agnès Varda et Françoise
Héritier. En 2022, la votation pour déterminer les noms
de deux nouvelles rues communes aux deux villes dans le futur quartier
Flaubert, concernait cinq choix ; 654 personnes ont participé.
Les résultats : Hubertine Auclert : 399 voix ; Paulette
et Jeanne Nardal : 335 voix ; Georgette Agutte-Sembat : 217 voix ;
Assia Djebar : 166 voix ; Chantal Akerman : 150 voix.
- Renommage de la
rue Cuvier à Paris en rue Paulette Nardal, par l'ancien footballeur
Vikash Dhorasoo, devenu militant LFI : un vote a eu lieu entre Audré
Lordre, Saartjie Baartman, et Paulette Nardal.
- Signalons des visites parisiennes organisées par www.leparisnoir.com.
Le musée Carnavalet propose aussi des visites de ses collections
sur ce thème "À la découverte du Paris Noir".
- "Paulette
Nardal : pourquoi Anne Hidalgo veut la faire entrer au Panthéon",
L'Internaute, Julie Malo, 12 octobre 2021.
- Il existe une Association "Pauline
Nardal au Panthéon", très défendue par sa
présidente avocate Catherine Marceline, avec une page facebook
très active.
- "Paulette
Nardal mise à lhonneur dans un doodle pour son 125e anniversaire",
Google, 12 octobre 2022.
- "Le
Panthéon ne serait pas immérité pour les surs
Nardal", entretien avec Jean-Louis Achille, par Nicolas Ballet,
Le Progrès (Lyon), 25 mars 2023 : Jean-Louis Achille qui
détient des archives uniques sur lémancipation des
Noirs évoque ses grand-cousines, les surs Nardal.
- Une pièce antillaise : 92140 chez les Nardal, de Haimegédéji qui présente son livre ici en vidéo, joué à la radio au salon du livre de Cayenne, autopublié, éd. Sydney Laurent, 2022.
- Voici les femmes réprésentées
lors des Jeux olympiques de 2024 par dix statues dorées sur la
Seine :
Nos cotes d'amour, de l'enthousiasme
au rejet :
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