La
sagesse du Père Brown : en douze affaires les méthodes insolites
d'un prêtre enquêteur Texte des nouvelles en
anglais : ICI
Traduction de 1936 : La biographie sortie
en 2015 : François Rivière est romancier et journaliste littéraire. Un goût certain pour la littérature anglo-saxonne l'a conduit à publier des biographies d'Agatha Christie, J.M. Barrie et Patricia Highsmith. Scénariste de bandes dessinées, on lui doit notamment la série "Albany" avec Floc'h. Le Paradoxe ambulant :
59 essais de Chesterton choisis par Alberto
Manguel (dont nous avions adoré L'Histoire
de la lecture) La quatrième de couverture : Quand
on lit Chesterton, on se sent submergé par une extraordinaire impression
de bonheur. Sa prose est le contraire d'académique : elle est joyeuse.
Ses mots rebondissent dans un jaillissement d'étincelles, tel un
jouet mécanique soudain venu à la vie, cliquetant et tourbillonnant
de bon sens, cette merveille étonnante entre toutes. Le langage
était pour Chesterton un jeu de construction avec lequel fabriquer
des théâtres de marionnettes et des armes pour rire et, ainsi
que l'a observé Christopher Morley, "de ses jeux de mots
naissait souvent un jeu de réflexion véritable".
Son écriture a quelque chose de riche et de précis, de coloré
et de bruyant. La prétendue sobriété anglaise ne
lui convenait guère, ni dans le vêtement (son vaste manteau
flottant, son vieux chapeau mou et son pince-nez de gnome lui donnaient
l'air d'un personnage de pantomime), ni dans les mots (il ne cessait de
tourner et retourner une phrase que lorsqu'elle se déployait comme
une liane en fleur, lançant des rameaux dans de multiples directions
avec une fougue tropicale et s'épanouissant en plusieurs idées
à la fois). Il écrivait et lisait avec la passion d'un glouton
pour le manger et le boire, quoique sans doute avec plus de plaisir, et
les souffrances du scribouillard penché sur la page blanche de
Mallarmé semblent n'avoir jamais été les siennes,
pas plus que les angoisses de l'érudit entouré de volumes
anciens. La lecture d'un livre était pour lui une activité
plus physique qu'intellectuelle. Le père John O'Connor, modèle
du père Brown, disait que lorsque Chesterton lisait un livre, "il
le retournait, en cornait des pages, griffonnait dedans, s'asseyait dessus,
l'emmenait au lit et roulait sur lui, et puis se relevait et l'inondait
de thé - s'il éprouvait un intérêt suffisant".
Et il écrivait avec le même brio, en débordant de
son siège devant une table tachée de bière dans quelque
café enfumé de Fleet Street. Là, un des serveurs
italiens le décrivit ainsi : "C'est un homme très
intelligent. Il est assis et il rit. Et puis il écrit. Et puis
il rit de ce qu'il a écrit." Polémiste plein d'humour, rompu à l'art du paradoxe, Gilbert Keith Chesterton (1874-1936) qui signa d'innombrables articles dans les journaux de Londres fut surtout un écrivain incomparable dont le talent s'exerça dans tous les domaines (poésie, théâtre, roman, critique littéraire, sociologie, économie, histoire, philosophie et religion), jusqu'au roman policier qu'il renouvela à travers une série de livres dont le héros est un prêtre détective.
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Gilbert-Keith Chesterton
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Un peu de documentation |
En guise d'entrée en matière, un
peu de documentation sur Chesterton, regorgeant d'admiration :
va-t-elle tenir la route avec nous ?...
- La préface de Borges à
un recueil de 5 contes qu'il a réunis : 2 p.
- La postface d'Alberto
Manguel à 59 essais paradoxaux qu'il a choisis : 4 p.
- Des articles : du Monde
(avec un entretien à l'occasion de la parution de la biographie
de François Rivière en 2015 : 3 p.,
À NE PAS RATER si l'on ne lit qu'un
de ces textes), du
Magazine littéraire (2 p.),
de Libération (qui n'est pas en reste, avec les nombreux
articles de Mathieu Lindon, très fana du Père Brown : là,
là,
là
et encore
là).
- Un dossier fouillé et critique (remarquable) des "Polarophiles
tranquilles" (!) sur le Père Brown et l'art du récit
policier : 60 p.
Les 16 AVIS des deux groupes bretons |
"VOIX AU CHAPITRE
Pontivy" réuni le 9 décembre 2015 et
"VOIX AU CHAPITRE
Morbihan" réuni le 11 décembre
(Aram, Chantal, Claire, Édith, Jean-Luc, Lil, Lona, Marithé,
Marie-Odile, Mon, Nancy, Nicole, Odile, Solène, Stéphanie,
Yolaine)
Livre ouvert ½ : 4
- Livre ouvert ¼ : 9 - Livre fermé
: 3
Avis général, suivi de 5 avis personnels
développés :
Impression globalement négative pour l'ensemble des participants,
qui se sont pour la plupart copieusement ennuyés. Certains n'aiment
pas les nouvelles, d'autres les apprécient mais n'ont pas réussi
à trouver un intérêt à celles-ci. Une question
récurrente : est-ce bien un livre pour le groupe, pourquoi
diable perdons-nous du temps à lire cette niaiserie quand il y
a tant d'autres ouvrages passionnants à côté desquels
nous allons passer sans nous arrêter ?
Les histoires ont paru confuses, mal construites, avec de nombreuses invraisemblances.
Les intrigues policières ont remporté la palme de la nullité.
La comparaison avec les uvres d'Edgar Poe n'a fait qu'enfoncer le
clou et augmenter la frustration devant ces enquêtes inexistantes
au suspense un peu raté. Les sujets ont paru répétitifs,
les personnages stéréotypés, les observations et
analyses naïves et bourrées de clichés.
Le style quelconque et daté n'a pas non plus emporté l'adhésion.
Enfin plus grave, les observations sur les "races" en ont agacé
plus d'une (avec une sensibilité particulière pour la défense
des Celtes).
Irritation, déception et manque de plaisir ont donc été
les sentiments dominants exprimés lors de cette soirée.
Quelques points positifs tout de même : certains ont été
sensibles à l'humour de certains passages. Les jeux de masques,
perruques, reflets dans les miroirs masquant les véritables identités,
la magie, le mystère, la description des paysages et l'ambiance
britannique a plu à certains, mais une seule lectrice (Yolaine)
a fini, au fil des pages, par trouver un certain charme au caractère
désuet de ce décor et au personnage pas si conventionnel
que ça de ce cher Father Brown, qui s'évertue à faire
descendre de leur piédestal les aristocrates coincés pas
complètement sortis du XIXème siècle.
Le groupe "Voix au chapitre Morbihan", pas assez enthousiaste,
a expédié Chesterton en deux temps trois mouvements, avec
des douceurs anglaises pour rester dans le thème imposé
par cette rencontre...
Lona
Un brin dhumour de temps en temps, une critique de la société
anglaise, un style et une écriture qui datent, des situations sans
intérêt, sans véritable enquête, sans suspense :
tout cela ne fait pas le poids = livre fermé ! Non, le Père
Brown ne mérite pas le déplacement !
Mais, javoue : je suis venue pour les amis de Voix au chapitre-BZH
= cest toujours un plaisir de se retrouver, autour dun bon
ou dun moins bon livre !
Chantal
Pas ouvert du tout : c'est la première fois ! J'ai fait
un effort terrible, je m'y suis reprise à 4 fois, 2 fois je me
suis endormie sur le livre (somnifère garanti !). J'ai lu
4 "histoires"... sans aucun plaisir, ce qui pour moi n'est pas
lire.
Construction du livre barbante, toujours sur le même modèle :
scène campée dans la brume (qui veut être mystérieuse)
anglaise, personnages qui gesticulent là-dedans sans qu'on y croie ;
et Zorro-Père Brown arrive "avec sa cape et son grand chapeau",
plutôt son parapluie et son chapeau !
Le style n'est pas désuet, ce qui peut être charmant, il
est vieillot, fouillis parfois (pourtant traduction nouvelle !).
Et le personnage du Father Brown ! Faussement humble : je suis
si peu de choses mais en une seconde je devine tout, au-delà des
apparences, sûrement l'intuition qui vient d'en haut !! Et
discrètement je me moque - ô gentiment - du criminologue
"officiel".
Et le summum : les portraits méprisants des Noirs, des pauvres,
des Celtes !!! Et les bons aristos, avec des défauts bien
sur, mais tellement plus évolués...
Je me suis dit : pourquoi perdre mon temps avec "ça" ?
Et j'ai plongé avec délice dans Confiteor
que je n'avais pas lu (ayant lu pour le groupe Les voix du Pamano).
Voilà !!!
Lil
Grosse déception à la lecture de ce livre dont je m'attendais
qu'il fût "délicieux", comme promis par certains
critiques. Mais de délices, point !
De l'ennui, beaucoup et très rapidement. Deux ou trois historiettes
(n° 3 et 4 par exemple) sont parvenues à susciter un semblant
d'intérêt...
Des mauvaises surprises : époque oblige, on y parle sans cesse
de "races", idées toutes faites, généralités
et jugements à l'emporte-pièce sont sans cesse exprimés :
"ce nègre est un homme des plus dangereux parce qu'il a
le cerveau d'un Européen avec les instincts du cannibale",
"vous savez comment sont ces races méridionales",
"il s'est montré silencieux et digne comme le sont
les pauvres de cette espèce", etc. Les exemples fleurissent
tout au long du livre et c'est très irritant.
Des procédés et protagonistes récurrents : il
y est beaucoup question de travestissement et de double identité,
d'aristocrates anglais, d'héritage, d'argent, de voleurs, d'Européens
et d'Américains, de métisses et de Noirs
Quant à l'écriture, souvent très moyenne, elle n'a
sans doute pas été servie par la traduction (un exemple p. 102 :
"j'étais aussi froid qu'un concombre", expression
inconnue en français, traduction mot à mot de l'expression
anglaise "as cool as a cucumber" qui signifie très
calme, en pleine maîtrise et possession de soi, avec un sang-froid
imperturbable). Cependant, j'ai été sensible à quelques
portraits et descriptions de lieux.
J'ai apprécié la culture de l'auteur et les nombreuses références
en tous domaines, particulièrement en littérature, d'où
la cote d'¼.
Les quelques épisodes de la série anglaise Father
Brown
que j'ai eu l'occasion de regarder, tout en étant très
"légères" (pas de quoi devenir accro !),
avaient cependant ce caractère "délicieusement désuet".
Marie-Odile
Je n'apprécie pas particulièrement les nouvelles (policières
ou autres) : à peine a-t-on le temps d'y entrer, de se familiariser
avec un univers et des personnages qu'on arrive au dénouement.
Leur succession m'incite forcément à la comparaison et ce
sont les points communs de ces différents récits qui ont
retenu mon attention.
Très souvent il est question d'un individu qui en cache un autre.
On ne sait jamais qui est en face de soi. On croit avoir affaire à
une personne alors que c'est d'une autre qu'il s'agit, La magie, le reflet
dans un miroir, le déguisement, la perruque facilitent la méprise,
masquent la véritable identité. Ainsi Hirsh et Dubosc ne
font qu'un seul et même personnage comme Dr Jekyll et Mr Hyde. "Là
où l'un paraît, l'autre se cache comme une figure et un masque".
Seul le père Brown va au-delà des apparences pour découvrir
la véritable identité d'un personnage. Il manie le paradoxe :
"Vous le connaissez mais vous ne le connaissez pas".
Ce que je remarque chez ce père Brown, parfois absent au début
du récit, c'est sa discrétion, son humilité (chrétienne ?),
son intuition, son bon sens, son refus de l'évidence, ses capacités
d'observation et d'anticipation qui le mènent parfois à
innocenter celui dont on fait trop vite le coupable... Ses répliques
sont parfois savoureuses : "L'ennui lorsqu'on se fie au bâton
indiquant une direction, c'est que l'autre bout du bâton indique
toujours la direction opposée. La grande question est de savoir
si on tient le bâton par le bon bout".
Bien sûr, c'est un personnage sympathique, efficace, mais les mystères
qu'il éclaircit ne nécessitent pas vraiment d'enquête.
Si j'ai pensé parfois à Edgar Poe, à Stevenson, en
lisant ces nouvelles, je n'ai jamais ressenti de frisson face à
l'horreur, ni d'admiration face aux prouesses du détective.
Le style m'a semblé un peu pesant, la traduction maladroite, les
descriptions un peu ennuyeuses, et ma lecture a parfois été
laborieuse. Arrivée à la fin d'une nouvelle, souvent je
me suis dit que quelque détail m'avait échappé dans
les pages précédentes que cependant je n'ai jamais eu l'envie
de relire...
Marie-Thé
J'ai trouvé ce livre ennuyeux : j'ai lu 5 nouvelles, mais je n'arrivais
pas à accrocher, ça ne décolle pas, c'est plat, etc.
J'espérais quelque chose de plus magique, de plus "british"
aussi. Et ce Père Brown qui grâce à son intuition
arrive à tout résoudre, c'est répétitif et
invraisemblable (mais cela ne me dérange pas, on est dans un livre,
pas dans la réalité). A noter quelques passages : "Cest
la Race qui détermine la religion, la Race qui détermine
conflits éthiques et légaux. Nous en avons un cas frappant
en lespèce de ces individus sauvages, primitifs et en voie
dextinction que nous appelons généralement les Celtes".
Ou encore cette opposition entre les méridionaux et les autres :
"A un certain niveau de désespoir humain, quand les pauvres
du Nord s'adonnent à la boisson, les nôtres tirent leur dague."
Les nouvelles que j'ai lues, je les ai choisies en fonction de leur titre !
Avant de lire "La perdition des Pendragon", je pensais à
Uther
Pendragon... Enfin, pour moi, livre décevant, daté ;
je pense qu'en l'étudiant on pourrait découvrir beaucoup,
mais il faudrait en avoir envie. Après l'écriture de Jean
Genet le mois dernier, je suis tombée de haut avec Chesterton.
Qui a choisi ce livre qui se prête peu à l'échange ?
Les 13 AVIS du groupe parisien |
Échanges par mél sur Chesterton
avant notre rencontre
Claire
Nous avons connu récemment une exceptionnelle unanimité
sur Gracq, enthousiaste.
Allons-nous connaître une nouvelle unanimité, sur Chesterton,
anéantissante... ? Les deux groupes bretons Voix au chapitre ont
lu Chesterton avant nous : il sagit dhistoires policières
et les avis sont, comme jamais, assassins (voir ci-dessus).
Il est à craindre quaprès lassassinat breton,
des funérailles parisiennes sensuivent... Comment sexpliquer
que Chesterton ait trouvé grâce auprès de Borges,
Manguel, Claudel, Kafka... ?
Brigitte
Je constate que le père Brown risque une forte unanimité
de rejet. J'aimerais qu'on se pose la question que tu évoques :
pourquoi Manguel et Borges ont-ils choisi d'écrire sur ses écrits ?
Y a-t-il une valeur littéraire qui nous échappe ? S'agit-il
d'une évolution des mentalités ? Ou bien sont-ils tombés
dans le travers du phénomène de mode ?
Denis
C'est vrai que le Père Brown, c'est très décevant.
J'ai essayé de le voir sous l'angle dispositif formel ou logique,
un peu à la façon de Raymond Roussel, mais il y manque le
génie ou le grain de folie... Pour alimenter la soirée,
est-ce qu'on ne pourrait pas rajouter quelques nouvelles courtes, vite
lues, par exemple d'Agatha Christie (Miss
Marple ou autres) ? J'en connais de Saki,
très bien, très british. Il y a aussi des nouvelles courtes
de S. Maugham (Mr
Ashenden agent secret). En réunissant nos idées,
on arriverait peut-être à plus de substance ?
Annick
C'est une première de décider par internet avant de nous
réunir que le livre va être descendu avant même que
tout le monde l'ait lu. Je ne sais pas qui l'a présenté
mais c'est un peu dur non ? Et un peu démobilisateur...
Jacqueline
Je vois beaucoup de réactions au mail de Claire, Denis... Merci
à Claire pour les avis des Bretons (je ne pense pas que cela contrevienne
à la tradition qui veut que nous réservions notre avis jusqu'au
soir de notre présence dans le groupe). Merci à Denis pour
ses suggestions... Mais il me semble qu'il est un peu tard pour rajouter
des lectures parallèles d'autant que j'ai toujours pensé
que parler du livre n'empêche en rien de le comparer à d'autres
ou de le situer parmi d'autres ou dans son contexte... Au fait, quel rapport
Chesterton a-t-il eu avec le fameux groupe de Bloomsbury... ou réciproquement
? Merci aussi à Claire pour la question ouverte sur l'unanimité
qui relance un suspens qui nous est bien nécessaire ! Je ne
suis pas très bien placée pour évoquer la tradition
catholique de Noël, mais il me semble qu'une unanimité "fermé"
sur le livre de Chesterton contreviendrait à l'esprit de paix de
Noël... Quant à la tradition du groupe, elle est plutôt
festive à cette dernière réunion avant Noël
! Il me semble qu'elle voulait que l'on choisisse un livre de conte ou
un livre qui a marqué ou évoque notre enfance, ce qui évidemment
ne peut déclencher l'unanimité : si j'avais eu l'enfance
de Borges ou de Kafka ! Souhaitable ? Est-ce que ça va m'empêcher
de partager leurs avis (qu'on peut d'ailleurs relativiser) ?... En
tout cas si j'en crois les textes reçus on est bien dans l'esprit
d'enfance...
Geneviève
Bravo Jacqueline ! Si joliment et si finement dit... J'ai acheté
le livre, je ne l'ai pas commencé, mais j'ai l'intention de m'y
mettre, envers et contre tout!
Claire
Même si Chesterton est en butte à de féroces détracteurs...,
ceux-ci, comme la suggéré Brigitte, chercheront peut-être
à comprendre pourquoi les nouvelles du Père
Brown eurent du succès en Angleterre et auprès de Borges.
En deux petites pages, ICI,
jai rassemblé des éléments littéraires
qui permettent, au moins, de comprendre son originalité et les
aspects innovants de ses nouvelles comprendre et aimer
ne faisant pas nécessairement bon ménage...
Brigitte
Merci pour le document, c'est très intéressant.
Denis
Les notes envoyées par Claire relancent l'intérêt
pour Chesterton ! Le site de l'ACS (American Chesterton Society)
publie quelques textes de Chesterton sur "l'histoire de détective".
J'ai trouvé celui-ci assez simple et en tout cas réjouissant
: "The
ideal detective story". Les autres ont l'air pas mal non plus.
Les avis du groupe parisien sur La sagesse du Père Brown
Nathalie (avis transmis)
Je suis bien désolée de ne pas passer cette dernière
soirée de l'année avec vous car je pense qu'il y aura de
très bonnes choses à se mettre sous la dent !
Je n'ai rien lu... ni les documents ni les comptes rendus des uns et des
autres. Pour moi, lire Chesterton, c'est se projeter dans un monde de
lecteurs qui nous est complètement étranger. Un monde sans
télévision, sans possibilité de voyager très
loin, un monde où la lecture est un des principaux moyens d'évasion
dans un quotidien plutôt morne. Un monde où l'imaginaire
est relié directement à ce que l'on a entendu raconter ou
à ce que l'on a lu dans les journaux. Il m'a donc été
très facile de concevoir le plaisir que pouvait avoir le lecteur
de l'époque, à l'image peut-être des lecteurs de Prosper
Mérimée qui en tant qu'inspecteur général
des monuments historiques les emmenait dans ses pérégrinations
par le biais de ses nouvelles. Nous voyageons donc dans des pays ou des
espaces pittoresques pour l'époque et nous nous amusons avec lui
à sonder l'espace et les curs. Bref, si ça peut ne
plus correspondre à ce dont on a besoin maintenant, personnellement
cela ne me dérange pas. Il y a aussi de l'humour. La vision qu'il
donne des Français par exemple dans la troisième nouvelle
m'a fait rire. On peut penser aussi qu'il est un digne précurseur
des séries actuelles qui développent le thème de
la déduction à partir d'indices invisibles comme dans la
série
Sherlock ! Je n'ai pas eu le temps de terminer le livre mais
je le ferai de toute façon tranquillement. Je laisse livre entrouvert
sans aucun problème...
Annick A (avis transmis)
C'est avec regret que je ne pourrai être avec vous ce soir. Je ne
sais si Chesterton remportera l'unanimité négative mais
mon avis va dans ce sens. J'ai lu trois nouvelles avant de recevoir le
mèl de Claire. Je n'ai trouvé aucun intérêt
littéraire ni aucun plaisir à la lecture des intrigues soi-disant
policières, mal fichues, bêtasses et je me suis donc arrêtée
là. La proposition d'un tel livre m'a laissée assez perplexe.
Est-ce le bon accueil par de grands noms littéraires qui ont présidé
à ce choix ?...
Fanny
Je suis moins dure que vous tous. Même si ce n'est pas hyper enthousiasmant,
il y a de bonnes choses, quelques passages avec un humour à froid,
par exemple sur le Père Brown : "comme sa vie quotidienne
était très simple, il avait un goût particulier pour
des orgies soudaines et solitaires ; c'était un sobre épicurien".
Henri
C'est une tautologie.
Plusieurs
Ben non, un oxymore.
Richard
Il fait ça tellement souvent ! C'est une tactique.
Henri
C'est une tautologie car
(Henri n'arrive pas à caser son explication
concernant le fait qu'être épicurien, c'est être sobre)
Fanny
Oui, c'est une tactique...
Rozenn
... en tout cas, ça ne fait pas le bonheur....
Fanny
... ou encore au sujet d'un juge, "un de ces juges réputés
pleins d'humour, mais qui, généralement, sont plus sérieux
que les juges sérieux, parce que leur légèreté
est due à leur répugnance pour la solennité professionnelle
; tandis qu'un juge sérieux est plein de frivolité parce
qu'il est pourri d'orgueil." Mais tu as raison, c'est une tactique.
Allez, encore un : "Nous allions ensemble pêcher la
crevette et nous pensions et disions nous aimer, en fait lui le disait
et moi je le pensais".
Claire
Wouah !
Fanny
Donc, il y a cet humour à froid, de petits moments qui provoquent
le sourire, où je prends plaisir, avec ce Père Brown, original
flegmatique. Mais les intrigues m'ont ennuyée. Dans les premières
pages, c'est bien visuel, mais quand on rentre dans l'intrigue, je décroche.
Et le format des nouvelles est trop court. Je me suis dit je vais en lire
un plus long Le
Nommé Jeudi par exemple, mais il semble qu'il soit meilleur
dans ses nouvelles, alors bon
Denis
J'ai abordé le Père Brown avec sympathie, comme Sherlock
Holmes (j'ai tout lu) et son positivisme, ou Arsène Lupin,
astucieux, maître de la manipulation ; il y a au moins 200 noms
d'auteurs de detective
stories. Les deux premières nouvelles en anglais, c'est très
agréable, mais les histoires sont lassantes. Elles me font penser
à l'expérience de Perec, Tentative
d'épuisement d'un lieu, avec une arborescence des possibilités,
une théorie des graphes, le tout avec une exploration par le biais
du verbe, c'est très mécanique, comme des exercices de logique :
les histoires sont anti-psychologiques, les personnages des sortes de
caricatures. Cela provoque une révélation, mais ce n'est
pas agréable à lire. Donc intéressant, mais finalement
pas agréable.
Monique
Je n'ai pas grand-chose à dire : j'ai emprunté le livre
à la bibliothèque et n'ai lu qu'une nouvelle. N'est-ce pas
un problème d'époque ? Le Père Brown arrive avant
le cinéma et il y a du Chaplin, du Buster Keaton, avec une description
assez réussie et drôle. Quand on n'a pas l'explication à
une situation, tout semble étranger, on fait des projections, l'imagination
s'emballe, ça c'est intéressant. Il prend le temps pour
démontrer. C'est comme un rubik's
cube, il y a un amusement au démontage de choses très
simples : les gens, ça devait les amuser car ils n'avaient pas
toutes nos images. Je me serais ennuyée peut-être et ce n'est
pas une lecture que je choisirais
Jacqueline
J'ai lu quatre nouvelles.
Henri
Seulement ?! C'est historique !
Jacqueline
Je me suis demandé pourquoi je n'y arrivais pas. Parce que c'est
des nouvelles policières ? D'ordinaire, il y a le suspense,
avec un détective qui vous rend intelligent. Là, j'avais
l'impression d'être une lectrice victime d'une attrape, manipulée.
Car il n'y a pas d'intrigue vraiment. Dans la quatrième nouvelle,
je ne me suis demandé s'il n'y avait pas un mort, dans l'histoire
de l'actrice, j'ai cru comprendre
Manon
C'est son mari qui l'a tuée, c'est idiot.
Jacqueline
Pour moi, il est mort d'une crise cardiaque.
Henri
Jacqueline avait une mauvaise traduction
Jacqueline
Je crois que je n'ai pas compris alors. J'ouvre un quart car cela m'a
fait réfléchir à ce que j'aime dans le roman policier.
Quelque chose de l'ordre de l'humour m'a échappé, et aussi
quelque chose de hors convention. Mais je ne peux pas dire que j'ai aimé.
Cela m'a fait penser à
Exbrayat...
Geneviève
... ah oui, j'aimais bien...
Jacqueline
... paradoxal...
Françoise
... au premier degré...
Denis
... il y avait les des fantaisies policières, avec les
Maîtres du mystère à la radio... c'était
un style...
Geneviève
... le soir...
Henri
Je comptais sur Jacqueline pour monopoliser la parole, mais non. Je l'ai
lu pour ma part dans la jolie collection Penguin orange pour progresser
en anglais... A la librairie, on est allé me chercher le livre
dans la réserve.
Claire
C'était mauvais signe...
Henri
C'était bien ces petites nouvelles pour mon anglais ; j'en
ai lu trois, j'ai noté beaucoup de vocabulaire... Je n'ai pas cependant
les compétences pour apprécier le style. C'est comme des
rébus.
Monique
C'est vrai.
Henri
Mais c'est pas Edgar Poe. Il faut être bon public, avec cet humour
bonhomme. Comme le livre a répondu à ma volonté de
progresser en anglais, j'ouvre à moitié...
Rozenn
J'en ai lu 64%. Le problème avec Kindle, c'est qu'on transporte
une bibliothèque... qui concurrence : et j'en suis à
20% de D'après
une histoire vraie de Delphine de Vigan. Il ne m'en reste rien,
des nouvelles. L'actrice, oui, ça ne rime à rien. Il faut
soit te sentir intelligente, soit cruche. L'humour je n'ai pas vu. Par
contre avec Delphine de Vigan, je m'amuse. Je veux avoir du plaisir, du
plaisir de lire la suite. Avec Chesterton, pas de bonheur : cet homme
est décevant.
Françoise (montrant The Innocence of Father Brown)
En anglais, apparemment je n'ai pas lu le même que vous...
Plusieurs
The Innocence of Father Brown, c'est pas The wisdom of Father
Brown...
Françoise
Pour ce qui est de l'écriture, le vocabulaire m'a amené
à aller souvent sur le dictionnaire de ma tablette, c'est assez
sophistiqué le vocabulaire...
Rozenn
... vieillot...
Françoise
... oui, daté. Je me suis très ennuyée. En plus je
lisais du Pierre Bayard, y a pas photo ! Je vais choquer, mais autant
lire Agatha Christie qui rend intelligent, c'est autre chose que Chesterton.
Il y a de l'humour, faut reconnaître. Je ne comprends pas l'engouement
pour Chesterton et le mépris pour A. Christie.
Monique
Du mépris ?!
Françoise
Je suis allée voir si Chesterton avait inspiré Agatha Christie,
mais je n'ai pas trouvé.
Manon
Ils étaient dans le même club
d'auteurs de romans policiers.
Françoise
Je ne l'ouvre pas. On sait maintenant qui est Chesterton : c'est
fait.
Claire
FAIT !
Françoise
Mais assez perdu de temps. Il y a un peu d'humour d'accord, mais c'est
très mince.
Richard
J'avais l'espoir de contrer tous les avis.
Claire
Oui, en tant que britannique...
Richard
Malheureusement...
Claire
Mais tu vas nous aider à comprendre le succès en Angleterre...
Richard
Pour ce qui est du contexte, les contes paraissaient comme pour Dickens
chaque semaine. Dickens, ça reste de petits chefs d'uvre,
et pas Chesterton. Le problème, c'est que les personnages sont
en carton, ils remplissent un rôle pour faire avancer l'histoire ;
je n'ai pas lu assez pour dire si le caractère du Père Brown
était développé, car je n'en pouvais plus
Chesterton
est un homme très cultivé ; il y avait beaucoup de
mots que je ne connaissais pas. J'étais déçu du choix.
Dans "L'absence
de Mr Glass", on parle dès les premiers mots de Scarborough :
c'est là que tous les travailleurs des filatures allaient...
Henri
... il n'y a pas une chanson
de Simon et Garfunkel ?
Richard
Oui, "Scarborough
Fair", mais l'ambiance s'arrête là. Dans "Le
paradis des voleurs", on parle du nez aquilin d'un personnage
pour lui faire tourner la tête ("Muscari turned his aquiline
nose on him").
Claire
Tu veux dire que c'est gratuit ?
Richard
En fait Chesterton est "too clever". Il est très cultivé
et s'en sert dans sa plume, mais cela ne correspond pas à l'absorption
possible par le lecteur... il évoque une barbe à la Velasquez,
la tête comme dans le conte
du meunier de Chancer...
Monique
... tu trouves ça plaqué ?
Richard
Non, c'est naturel chez lui, mais ça crée des obstacles
à l'avancement de l'histoire et c'est fatigant. J'ai lu dans l'édition
de la série de la BBC (édition BBC Books) : visiblement,
ça perd dans la traduction. À propos, j'ai eu du mal à
trouver Testament à l'anglaise de Coe en anglais :
le titre en anglais What a Carve Up! n'a vraiment rien à
voir... Bref, je l'ouvre ¼ mais j'ai lu 1/16...
Manon
Je vais me faire lapider... je ne lis jamais ce qu'envoie Claire et comme
elle nous avait donné des articles
imprimés, je les ai lus quand je n'avais rien à lire
dans les transports... Il a présidé, quand il a été
créé, le club
des auteurs de romans policiers et on le présente vraiment
comme génial. Or... AU SECOURS ! Quand je l'ai acheté, on
m'a demandé si c'était pour mon enfant au collège...
Agatha Christie, Hercule Poirot, c'est très bien ficelé,
ça rend intelligent. En plus, dans ce livre il y a rien sur l'Angleterre ;
si, un faux SDF, lord anglais. Pas d'intrigue, des personnages pas intéressants.
J'ai lu 100 pages, mais je me suis forcée. L'auteur est un personnage
intéressant, mais la narration est chiante, on s'ennuie. Je me
rappelle la nouvelle la plus nulle, "L'homme dans le passage",
encore plus invraisemblable que les autres.
Rozenn
T'as compris le miroir ?
Manon
J'ai compris qu'il y avait une blague. Qui c'est son mari ? Aucun indice.
C'est débile ! Au secours ! Ah ah... attention j'écris une
blague. Mais arrête ! Mais stop ! Avec Pierre Jourde, je l'enterre,
je déterre Première pierre de Pierre
Jourde et je les enterre tous les deux.
Geneviève
J'ai commencé hier, motivée par le mél
de Claire...
La traduction est vraiment mauvaise. Cool dans "cool as a
cucumber" c'est pas froid : il y a des erreurs manifestes
de rédaction en français qui dessert le livre.
(Et Geneviève est une spécialiste.)
Claire (distribuant à propos un exemple édifiant
de comparaison
de phrases de Chesterton traduites)
Mais ceux qui ont lu en anglais comme toi, Françoise, Henri, Richard,
n'ont pas plus aimé.
Geneviève
Je trouve qu'il y a une mise en place, au début un charme désuet,
quelque chose d'agréable à lire, un témoignage sur
une manière de voir les choses qui est rigolo. La vision des races,
c'est une époque, et ce qu'on pouvait dire alors on ne peut plus
le dire. Il y a toute sortes de policiers, le noir, les detective stories,
les whodunits comme Agatha Christie.
Claire
Les who quoi ?
Geneviève
Whodunit = Who has done it? Vous vous rappelez de ce conte brésilien
qu'on avait lu...
Manon
L'Aliéniste,
fffttt...
Geneviève
Les choses ne sont pas ce qu'elles paraissent et le regard va s'inverser.
Dans Chesterton, c'est un peu faiblard : tout ça pour ça,
et sans suspense.
Richard
Conan
Doyle fait ça bien mieux.
Geneviève
Bien sûr.
Denis
Les écrits policiers ne sont pas bons, mais les contes fantastiques
font faire le tour du monde. Il y a une poésie, un enthousiasme
pour la nature et c'est agréable à lire.
Geneviève
Oui, je trouve que c'est joliment écrit. Mais ça ne tient
pas vraiment. Il n'y a pas de peinture d'une société. Il
esquisse une trame, la démonte. L'arrivée du Père
Brown est jolie. Je vais en lire quelques autres, mais j'ouvre au ¼.
Claire
Quand la biographie de Chesterton par Rivière est sortie l'année
dernière, je vous ai lu un court extrait du Monde, évoquant
"Une vision ludique et savante du monde et de lécriture
qui lui attirera ladmiration tant de Claudel que de Borges, qui
voyait en lui un maître en intrigues", et ces mots d'Alberto
Manguel "Quand on lit Chesterton, on se sent submergé par
une extraordinaire impression de bonheur". Borges dit aussi "La
littérature est une des formes du bonheur ; et aucun écrivain,
peut-être, ne m'a procuré autant d'heures heureuses que Chesterton."
Nous avons eu nous aussi envie de bonheur et Noël était l'occasion
encore plus de nager dans le bonheur... : donc la décision
de le programmer est partie de là, avec des parrains littéraires
qui donnaient confiance (fin de l'enquête sur la lourde responsabilité
de la désolante déception). Mais quel livre de Chesterton
choisir ? J'ai lu la biographie, passionnante. J'ai commencé à
lire La
Sphère et la croix, un des romans les plus connus : j'ai
trouvé cela si délirant, ces deux personnages, l'un catholique,
l'autre athée, en navire volant au-dessus de Londres, que l'invraisemblance
me l'a fait rapidement abandonner. J'ai essayé Le
poète et les fous, une série de nouvelles avec les
mêmes deux personnages, l'un poète un peu dingo, l'autre
cartésien, avec des formules ici ou là comme Fanny l'a bien
montré, mais le livre m'est tombé des mains. J'ai essayé
alors un roman, dans la collection L'Imaginaire Gallimard (une collection
qui vous plairait...), Le
Nommé Jeudi : un chef d'uvre, ai-je entendu
son biographe dire à France
culture, avec une préface de Pierre Klossowski excusez du peu
: j'ai commencé à lire ce roman, lu par Kafka ça
encourage (qui dit de Chesterton qu'"il est tellement
joyeux qu'on pourrait presque croire qu'il a trouvé Dieu") :
je ne comprenais rien, je l'ai lâché rapidement. J'ai alors
fait l'acquisition du
Club des métiers bizarres...
Monique
... on va se cotiser pour toi...
Claire
... aussi dans la prestigieuse collection L'Imaginaire Gallimard, qui
commence avec un clin d'il propre à nous amadouer : "Rabelais,
ou son illustrateur fantastique Gustave Doré, doivent avoir eu
leur part dans l'invention de ce qu'on appelle en Angleterre".
Il s'agira bien de métiers bizarres, mais même chute du livre
qui me tombe des mains sans attendre. Je regarde alors le livre postfacé
par Manguel avec des paradoxes, mais qui n'existe pas en poche, de courts
essais donc, et ce qui me frappe, tout comme dans les autres livres, c'est
un aspect PUÉRIL. J'opte alors pour ce recueil avec le célèbre
Père Brown, La sagesse du Père Brown, dont un des
5 contes choisi par Borges dans sa publication L'il
d'Apollon (introuvable) "Le Duel du professeur Hirsh"
qui est dans notre livre : je partage hélas tous les avis négatifs.
Pour essayer de comprendre Borges, j'ai lu avec attention le conte qu'il
préfère parmi les 5 contes qu'il a sélectionnés,
"Les trois cavaliers de l'Apocalypse", que je trouve particulièrement
mortel de chez mortel : c'est en fait une pure abstraction, mais Fictions
ou Le
livre de sable de Borges qu'on avait lus ne m'avaient pas plus
enthousiasmée... Sa première fiction publiée en France,
c'est son roman Le Nommé Jeudi en 1911 par Gallimard. La
Sagesse du Père Brown est publié en recueil à
Londres en 1914. J'ai repéré un livre d'André Maurois
de 1935 au beau titre Magiciens
et logiciens, consacré aussi bien à Mansfield ou
Conrad qu'à Chesterton...
Denis
...j'ai eu ce livre...
Claire
...ça alors ! Mais aujourd'hui ? L'année de la sortie de
la biographie
(2015), Rivages a sorti 4 titres de Chesterton en poche. Gallimard a 35
titres de Chesterton à son catalogue. Mais qui le lit ?!?!
Il a certes une niche catholique...
Monique
Ah bon ?
Claire
Oui, il avait la foi et y consacre des livres. Mais une niche réduite
quand même... D'ailleurs l'association des Amis de Chesterton qui
a un site
a pour président Philippe
Maxence, qui est rédacteur en chef d'un journal catholique
L'Homme nouveau.
En fait, c'est la vie de l'auteur qui est la plus intéressante
; pas très sexy, d'ailleurs il ne devient pubère qu'à
18 ans... Il parlait à tort et à travers, une sorte de Michel
Onfray quoi ! Grand orateur, célèbre aux États-Unis
aussi, avec des tournées de conférences. Le fait qu'il soit
très célèbre provoquait peut-être un intérêt
pour ses écrits : qu'est-ce qu'il va nous sortir ?
(On finit par se lamenter sur les dérives de Michel Onfray...)
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