Alexandra David-Néel et son fils adoptif Aphur Yongden (extrait
du site officiel ADN)
Pema Tseden (extrait du
site des éditions
Picquier)
Neige,
de Pema Tseden, Picquier poche
La quatrième de couverture :
« "Écrire est
pour moi un moyen de parvenir à cette paix tant désirée
du corps et de l'esprit."
Le cinéaste et romancier Pema Tseden
a choisi de faire connaître lidentité tibétaine,
loin des oripeaux folkloriques dont les dirigeants chinois autant que
les Occidentaux lont affublée. Maniant la plume avec autant
de bonheur que la caméra, il livre sept nouvelles écrites
entre 1994 et 2011, bijoux dhumour et de poésie, qui déconstruisent
les dogmes chinois (formidable berger récitant dune seule
traite "Servir le peuple" de Mao Zedong devant des bureaucrates
médusés), mais aussi les croyances tibétaines (irrésistibles
découvertes autour de la réincarnation dun ami denfance)
ou les mythes occidentaux (ineffable bobo américain dans la steppe).
Une culture tibétaine en pleine mutation. (Martine Bulard, Le
Monde diplomatique.) »
La table des matières
- Avant-propos par les traductrices
- Préface par l'auteur
- Les 7 nouvelles :
Neige (1999)
Hommes et chien (2002)
L'interview d'Akhu-Thöpa (2002)
Le neuvième homme (2012)
Huit moutons (2011)
Les dents d'Urgyän (2012)
Tharlo (2012)
Les trois premières nouvelles sont
traduites du tibétain par Françoise Robin, les quatre suivantes
du chinois par Brigitte
Duzan (venue dans le groupe en juin 2017).
Les livres d'Alexandra
David-Néel lus par les lecteurs ci-contre :
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Alexandra David-Néel (livres
au choix)
et Neige
de Pema Tseden (7 nouvelles dun auteur tibétain
contemporain)
Nous avons lu ces livres pendant l'été
2017.
Voir en bas de
page des infos sur les livres et les auteurs,
Alexandra David-Néel et
Pema Tseden. Et des réponses
à nos questions sur le livre de Pema Tseden ici.
D'ABORD,
LES AVIS DES LECTEURS À DISTANCE
Geneviève sur Neige de Pema Tseden
À mon grand regret, je ne peux être parmi vous. Ravie d'avoir
lu très vite ce petit livre. Une vraie découverte, c'est
une culture que je ne connais absolument pas. J'ai trouvé chaque
nouvelle jolie comme une bulle de savon, légère et brillante
à la fois. Les personnages de chaque nouvelle sont tous attachants
et touchants, mélange de naïveté et de bon sens. Je
retrouve un thème que j'ai beaucoup vu en pays berbère,
celui du paysan naïf confronté à la ville, à
la fois victime et héros. Je suis surtout fascinée par le
mélange très réussi entre tradition et critique sociale,
un véritable exploit d'allier de cette manière le conte
traditionnel avec la critique indirecte d'un régime doctrinaire
et bureaucratique, notamment dans "Tharlo".
Très intéressante aussi la confrontation avec le monde occidental
et le 11 Septembre dans "Huit moutons". De ce point de vue,
cela m'évoque Avril
brisé d'Ismaïl Kadaré, mais mes souvenirs sont
vagues malheureusement. Un joli moment de lecture donc, et la découverte
d'une culture, merci à ceux et celles qui l'ont proposé.
Brigitte sur Neige de Pema Tseden
Ce livre m'a moyennement plu. J'en retiendrai l'aptitude de l'auteur à
évoquer les événements de la révolution culturelle
chinoise, qui datent de cinquante ans à peu près, comme
des événements qui se seraient produits dans le nuit des
temps, comme des légendes datant de plusieurs siècles ou
même millénaires !
Brigitte sur Alexandra David-Néel
En revanche, j'ai été passionnée par la personnalité
d'Alexandra David-Néel. J'ai lu son Journal
de voyage 11 août 1904 - 26 décembre 1917 :
c'est un recueil des nombreuses lettres qu'elle écrivit à
son mari pendant cette période. Elle ne devait pas être une
épouse vraiment agréable pour lui, puisque perpétuellement
absente. Mais, à mes yeux, c'est une femme tout à fait extraordinaire
par son intelligence, sa détermination, son indépendance,
sa compétence, son énergie.
Comment une française réussit-elle à se faire reconnaître
comme une égale par les divers lamas tibétains ? Comment
réussit-elle à les convaincre de la nécessité
d'engager des réformes dans la façon dont la population
tibétaine pratiquait le bouddhisme ? On vit à travers
elle un voyage en Orient dans les conditions spartiates du début
du XXe s. ; on suit aussi de son point de vue les péripéties
de la guerre de 14. J'ai été frappée par les quelques
lignes qu'elle consacre à la mort de Charles Péguy, autre
personnage passionné de la même époque.
Dans un genre tout à fait différent, elle me rappelle sa
contemporaine Virginia Woolf. Ce fut une découverte passionnante.
Fanny sur Voyage d'une Parisienne à Lhassa
Il m'a fallu beaucoup de temps pour lire ce livre, presque un mois. J'ai
manqué de disponibilité, mais surtout je pense que cela
est lié au rythme de voyage d'Alexandra David-Néel, à
ses multiples péripéties.
À certains moments, je trouvais le rythme long, le récit
lent
l'ennui n'était pas très loin. À d'autres
au contraire, et le plus souvent sans transition, je me trouvais littéralement
happée dans le récit. En particulier au moment où
Yongden et elle se trouvent piégés dans la neige qui n'arrête
pas de tomber et où Yonden est blessé. Bien sûr, s'agissant
d'un récit de voyage, le lecteur sait qu'ils vont s'en sortir,
mais j'étais néanmoins tenue en haleine, je me sentais presque
avec eux dans cette montagne enneigée.
J'ai également été sensible à l'humour dont
elle fait preuve face à certaines situations cocasses, notamment
quand Yongden fait ses prédictions. J'ai aimé les descriptions
très sociologiques des régions qu'ils traversent et des
us et coutumes des habitants qu'ils croisent, ou au contraire évitent
de rencontrer. J'ai lu avec un vif intérêt le passage de
la fin qui parle du bouc émissaire. J'ai été frappée
également par l'humilité dont fait preuve cette femme tout
au long de son périple et à travers ses rencontres.
Je suis très peu habituée à lire des récits
de voyage, et la question "comment ouvres-tu ce livre ?"
est un peu difficile pour moi. Alors je dirais que s'il s'agissait d'un
roman, j'aurais pensé qu'il y a des longueurs. Face à un
récit de voyage, il me semble cependant qu'il n'y a rien de superflu
dans ce livre. De plus l'auteur et le narrateur étant la même
personne
il m'est difficile de dissocier mon impression du texte
du respect que m'inspire cette grande dame. S'il faut trancher, je dirais
que j'ouvre aux ¾.
Fanny sur Neige de Pema Tseden
J'ai été d'emblée saisie par ces nouvelles. Un style
simple, presque épuré. L'art d'aller à l'essentiel,
des portraits esquissés par petites touches. J'ai été
particulièrement sensible à la dimension métaphorique
des récits, à tout ce qui se dit de manière indirecte,
au-delà des mots.
A certains moments comme dans "Neige" ou "Hommes et chien",
je trouve que l'on est très proche de la poésie. J'ai également
beaucoup aimé "Le neuvième homme" pour ce portrait
de femme qui m'a touchée, sans faux semblant par rapport à
son parcours de vie et dénué ce me semble de tout jugement
moral.
Pour avoir lu ce livre à la suite d'Alexandra David-Néel,
j'ai parfois eu l'impression de visiter les mêmes territoires en
faisant un bond de 100 ans dans le temps, le voyage en a été
d'autant plus riche. Ce livre m'a ouvert des petites parenthèses,
des petites bulles d'évasion (petites au sens où ces instants
de lectures étaient toujours trop brefs à mon goût).
Je l'ouvre en grand et compte le faire partager à mon entourage.
Marie-Odile (de Bretagne)
sur Voyage d'une Parisienne à Lhassa
Je sortais de Tristes
tropiques lorsque je me suis lancée dans l'aventure tibétaine :
autre époque, autre lieu, autre approche. Rien à voir si
ce n'est la découverte d'un ailleurs.
J'ai avancé pas à pas, page à page, lentement, péniblement
parfois, dans ce long récit/voyage vers Lhassa. Que de ruisseaux,
de ponts, de cols, de feux, de tsampas, de thés !!! Rien n'est
laissé de côté, rien n'est oublié. Cette surabondance
de détails, cette précision dans les descriptions m'ont
impressionnée. Ce récit écrit, je crois trois ans
après le retour, s'appuie vraisemblablement sur d'abondantes notes
de voyage dont on ne nous dit jamais rien...
Bien sûr, je suis sidérée par le caractère
grandiose des paysages, mais plus encore par la performance physique (à
plus de 50 ans !) et les conditions matérielles hors du commun
qui donnent à ce récit un aspect un peu ir-réel,
in-croyable. Le jeûne, le froid, tout ici est extrême et plus
que tout sans doute la chance et l'obstination.
A dire vrai, le plaisir de lecture ne m'est venu qu'après le chapitre
4 lorsque le suspense est plus grand, lorsque les anecdotes et les allusions
aux coutumes locales se font plus nombreuses au gré des rencontres
plus nombreuses aussi, bref lorsque le paysage s'humanise, lorsque les
coutumes sont source de surprise et que le mystère entoure certaines
rencontres énigmatiques. Nos voyageurs doivent pour survivre préserver
le secret de leur identité, se travestir, faire preuve de ruse
et c'est à Ulysse qu'ils me font penser (il est d'ailleurs mentionné
par la narratrice). J'ai aimé l'intelligence des réponses
de Yongden lorsque naïvement on le consulte, l'humour d'Alexandra,
sa modestie, sa force. Je retiens cette question qu'elle pose à
Yongden pâlissant à l'idée d'avoir peut-être
mangé la soupe du chien "Pourquoi
vous rendez-vous malade à cause d'une idée ?"
(Car ce sont bien les idées, vraies ou fausses, qui sont à
l'origine de nos forces et de nos faiblesses).
Il me semble n'avoir jamais senti au cours de ma lecture que c'est une
femme qui raconte, quoique... bref, on est ici au-delà de ce genre
de considération
J'ai apprécié l'écriture
solide, stable, bien structurée, toujours claire, et le point de
vue plein de bon sens, de lucidité, d'érudition discrète.
Le livre terminé, il me reste l'envie de réfléchir
au statut du mendiant et du pèlerin et à la place qu'ils
ont occupée au cours des âges et des civilisations, la nôtre
les ayant aujourd'hui sinon éradiqués, du moins sacrément
relookés et rebaptisés.
J'ouvre aux ¾ cette uvre incontournable.
Marie-Odile sur Neige de Pema Tseden
Joli recueil qui commence par une sorte de conte de Noël, avec la
découverte miraculeuse d'un enfant lumineux et transparent. Dans
ces textes délicieux, tout m'a plu : le mélange de
rêve et de réalité, de merveilleux et de réalisme,
de tradition et de modernité, l'humour parfois suivi d'un peu de
gravité ("Le neuvième homme", "Huit moutons",
"Les dents d'Urgyan"), la simplicité de l'écriture
aussi : le mot neige parsème le premier texte comme
un petit flocon multiplié, les refrains scandent le récit
du "Neuvième homme", les dialogues évitent toute
prétention. La réalité politique affleure doucement
ici ou là sans jamais casser la magie d'une rencontre, d'un destin,
d'un personnage. Les petits bergers à la mémoire incroyable,
pleins de naïveté et de bon sens ou partageant viande séchée
et conversation étrange avec un étranger, ont particulièrement
gagné ma sympathie. Lecture bienfaisante. J'ouvre en grand ces
sept pépites de Neige.
Fanfan
(de Château-Thierry et des Semaines lecture)
J'ai beaucoup aimé Neige. C'est un livre qui me touche.
Il y a quelque chose d'humain inscrit dans une autre culture (tibétaine)
qui touche l'humain universel. C'est hyper subtil ce qui relève
du fantastique ET de la réalité : il y a en effet des
problèmes de la vie de tous les jours et en même temps une
dimension ésotérique, fantastique, au sens propre extra-ordinaire.
Le livre m'a rappelé Jamian mon copain tibétain connu au
Népal. Ce qui est subtil aussi, c'est la façon de faire
sentir les petits riens, de petites sensations, mais universelles. Par
ailleurs, dès le début, j'ai trouvé ça très
cinématographique : je voyais la nouvelle en film, en départ
de film. Le texte dégage pour moi beaucoup d'images cinématographiques.
La première et la dernière m'ont particulièrement
plu, l'avant-dernière moins, plus répétitive. J'ai
envie de le relire.
Renée (de Narbonne) sur Neige
J'ai littéralement adoré ce livre. Ce qui m'étonne
le plus c'est la proximité que je sens avec ces gens-là,
des Tibétains ! "Huit moutons" aurait pu se passer
dans les Causses, avoir été écrit par Richard Millet.
Quelle réussite cette incommunicabilité qui se transforme
en complicité !
Et l'histoire des "Hommes et chien", c'est magnifique. La tragédie
avec une pointe d'humour, les faits racontés simplement, sans leçon
aucune. Je n'ai jamais senti la même proximité avec les Africains.
Question pernicieuse : la traduction peut-elle-même subjectivement,
influer l'écriture pour qu'elle se rapproche des fondamentaux occidentaux ?
C'est une horreur, ce que je suggère, mais cette "reconnaissance"
m'a troublée. L'humanité est la même partout : la
vie, la mort, l'amour, le sexe.
LES
AVIS DES LECTEURS BIEN PRÉSENTS
Jacqueline nous a apporté de grands thermos
de thé au beurre de "yak"*
venant d'un restaurant tibétain, et de la tsampa,
Richard a fourni des
momos. Sans parler d'un gâteau
de neige apporté aussi par Jacqueline (à lire, pour
sourire, l'article du Monde "Le
beurre de yak n'existe pas"...)
Jacqueline sur Alexandra David-Néel (sortant de son sac magique
une dizaine
de livres)
Je vous ai apporté des photos dans ces livres, celles faites par
Alexandra et celles d'un voyage récent de la copine de Sylvain
Tesson dont il parle dans L'axe
du loup, Priscilla
Telmon. J'ai commencé par lire un de ses livres sur son voyage
en Chine, voyage le plus tardif vers 1938. J'étais alors dans la
Chine, avec Malraux.
Claire
On n'a jamais lu Malraux dans le groupe !
Annick L
Non !
Jacqueline
Alors il faut le lire. J'ai été happée, puis j'ai
lu sur les voyages d'Alexandra David-Néel au Tibet. C'était
très prenant, ces lectures. A la fin de mon volume, il y avait
des articles datant de 1938 sur les relations entre la Chine et le Tibet,
c'était très intéressant. J'avais déjà
rencontré avec elle Guesar
de Ling, à qui faisaient référence des "brigands"
comploteurs mystérieux sur un de ses chemins. Je me suis plongée
là-dedans : c'est une épopée, récit fondateur
tibétain du héros, soutenu par un panthéon bouddhique
dans ses combats pour la juste foi. Elle dit l'avoir retranscrit d'un
récitant en résumant les longueurs et coupant les répétitions.
J'étais très déçue. Que devient alors l'épopée ?...
Ensuite, j'ai vu le film Le
Vénérable W... Puis j'ai lu la partie de correspondance
de 38 à 41 qui concernait le séjour bloqué en Chine
et qui s'arrête à la mort de son mari et j'ai découvert
tout son travail d'écriture pendant ce temps, ses relations avec
son éditeur qui l'a obligée à faire des coupes...
J'ouvre l'ensemble aux ¾.
Annick L
Pourquoi ¾ ?
Jacqueline
Je n'ai pas tout aimé même si j'ai été intéressée...
J'ai lu aussi les
Initiations lamaïques : j'aime sa façon de parler
du bouddhisme.
Jacqueline sur Neige de Pema Tseden
Je l'avais lu avant Alexandra David-Néel et ça m'avait beaucoup
plu. Après toutes les lectures autour d'ADN et à la lumière
de ce que j'avais appris du Tibet, ça m'a encore plus plu. Je l'ouvre
en très grand.
Danièle sur Neige de Pema Tseden
J'ai commencé par ce livre, présenté comme un recueil
de nouvelles. En fait, à mon avis, ce sont plutôt des contes,
puisant leur inspiration dans le genre onirique ou merveilleux pour certains
("Neige", "Le neuvième homme"), ou pastoral,
(il est beaucoup question de bergers gardant leurs troupeaux, très
fiers de leur mission). Les coutumes tibétaines traditionnelles
y sont incidemment rapportées, parfois de manière humoristique
(les prétendues dents de lait du lama Urgyän comme objets
de vénération), ou sociétale (Tharlo, homme de la
campagne qui se laisse séduire et berner par une fille de la ville)
. Elles sont décrites de façon suffisamment réalistes
pour nous faire pénétrer dans l'univers tibétain,
mais avec une sobriété qui donne une légèreté
et une ambiguïté souvent poétiques. Les nouvelles sont
toujours liées à des aspects du quotidien, mais pas forcément
de l'ancien temps. Étonnamment , elles prennent place dans une
actualité qui concerne les personnages à différents
degrés (le 11 septembre pour l'Américain de passage). J'ai
été émue à la lecture de ces nouvelles/contes.
J'ai aimé la transparence des enfants dans le premier texte, c'est
la première fois que je vois ce thème. Le thème du
gardien de troupeau, intelligent mais qui n'a pas pu faire d'études,
revient souvent dans le livre. C'est certainement en rapport avec l'auteur,
qui lui, au contraire, par chance, fut le seul de sa famille à
avoir pu faire des études. C'est sa manière de montrer toute
l'importance qu'il y attache. C'est un livre que j'ouvre en grand.
Danièle sur Alexandra David-Néel
J'ai entamé Voyage d'une Parisienne à Lhassa hier
et viens à peine de le terminer. C'est dire comme je n'ai pas encore
eu le temps de prendre la distance nécessaire pour en parler...
L'entrée dans ce livre fut laborieuse, d'une part à cause
du style d'Alexandra David-Néel, assez lourd et maladroit, d'autre
part par l'impression d'emblée assez désagréable
qu'elle donne de s'intéresser plus à ses préparatifs,
au soin qu'elle met à se cacher, à sa prouesse et à
son inventivité, et de faire l'éloge de sa personne en montrant
sa force de caractère pour atteindre son but. Ce ne devait pas
être une femme facile à vivre.
Puis, tout bien considéré, au fil de la lecture, on ne peut
que constater qu'elle a effectivement affronté bien des dangers,
risqué sa peau aussi bien en bravant les intempéries qu'en
affrontant des montagnes inhospitalières et ardues, dans un pays
où le non respect des interdits est cruellement puni. C'est un
vrai livre d'aventures , avec des rebondissements et des dangers de tout
ordre. Le tout grâce à une connaissance du monde tibétain
assez exceptionnelle, qui ne se limite pas à un angle de vue intellectuel.
Elle sait s'approprier le moment venu la culture, le mode de vie, la langue
des Tibétains, et maîtrise parfaitement l'étiquette
tibétaine. Elle fait preuve de courage, de ténacité,
parfois d'inconscience. Ce qui la pousse c'est son envie de braver les
interdits, d'être la première femme occidentale à
pénétrer dans la ville interdite aux étrangers. Ce
qui la pousse aussi c'est son besoin d'être libre, loin de la civilisation,
aux prises avec une vie rude, sans beaucoup de besoins. C'est une rebelle,
mais pas toujours sympathique. Son fils adoptif, Yongden, est un lama
tibétain profondément religieux, adepte d'une secte, mais
qui s'est affranchi de toutes les superstitions. Tout en faisant valoir
certaines qualités de Yongden (le maniement intelligent de
la ruse pour utiliser les superstitions des gens, mais toujours à
des fins charitables d'hygiène ou de santé ; son sang froid
et son sens de l'humour, qui les ont sauvés de bien des embûches,
et ont contribué à entretenir la gaité et l'optimisme
dans leur aventure), elle a parfois avec lui un comportement condescendant.
Et pourtant, à mon avis, c'est souvent lui qui a le comportement
le plus sage.
Malgré ses côtés peu sympathiques, ADN donne des descriptions
assez émues des paysages magnifiques qu'elle rencontre et qui prouvent
son attachement à cette terre. Elle tire de leur beauté
des réflexions mystiques. Elle n'est pas loin de croire à
un effet magique du Tibet : "L'Orient
est la terre du mystère et des événements étranges.
On y découvre un monde au-delà de celui que nous sommes
habitués à considérer comme seul réel" (p. 92).
J'ouvre donc le livre aux ¾.
Lisa sur Alexandra David-Néel
Je n'ai pas aimé son écriture dans Voyage d'une Parisienne
à Lhassa. C'est difficile de rentrer dedans. Même si
le voyage est très intéressant. Je suis passée ensuite
à la biographie
de Jennifer Lesieur : et là c'est passionnant, comme la vie
d'ADN ! J'ouvre en grand. J'ai lu ensuite et apprécié
la BD en deux tomes du point de vue de sa servante.
Annick L
Euh... de sa gouvernante.
Claire
De son esclave tu veux dire...
Lisa sur Neige de Pema Tseden
J'ai adoré. A chaque début d'histoire, j'avais l'impression
d'être dans une époque lointaine, puis venait le choc de
la modernité. Il y a à la fois ce mélange des genres
et la découverte de la culture tibétaine. J'ouvre en grand.
Merci une fois de plus au groupe !
Annick L sur Alexandra David-Néel
En fait j'ai surtout été fascinée par la personnalité
de cette aventurière première femme exploratrice
du Tibet et cette érudite spécialiste du bouddhisme
dont elle a contribué à diffuser la connaissance. J'avais
déjà entendu parler d'elle mais sans plus. Je suis donc
allée voir l'exposition
au Musée Guimet, puis j'ai lu les deux tomes de la BD que lui
ont consacrée Fred
Campoy et Mathieu
Blanchot pour les illustrations, en prenant le parti d'y adopter le
point de vue subjectif de Marie-Madeleine, la "gouvernante"
qui a partagé sa vie durant ses dernières années
à Digne. Une excellente entrée en matière !
J'ai lu enfin une biographie, entrecoupée d'extraits de sa correspondance
et de ses carnets, Le
destin lumineux d'Alexandra David-Néel de Jean Chalon,
parue en 1985. Des lectures passionnantes par rapport aux connaissances
géographiques, culturelles, religieuses et aux observations
qu'elle nous livre. Quelle figure exceptionnelle ! Quelle force de
caractère ! Quel courage pour oser entreprendre ses voyages
dans des conditions matérielles si précaires, voire dangereuses !
Quelle liberté d'esprit face aux carcans qui opprimaient les femmes
à son époque (par exemple son étonnante relation,
amicale et contractuelle, avec son mari), sans négliger sa quête
inlassable de spiritualité à travers la philosophie bouddhiste !
Mais la personne elle-même s'est révélée peu
attachante : tyrannique, totalement égocentrique et dénuée
d'empathie à l'égard de ses proches, y compris son fidèle
Yongden et Marie-Madeleine.
Pour finir j'ai entamé son récit Voyage
d'une Parisienne à Lhassa que j'ai parcouru de bout en
bout sans entrain. Peut-être parce que l'effet de découverte
(de terres et de cultures inconnues) était éventé
par mes lectures précédentes. De même que l'effet-suspense
qu'elle cultive avec soin : "vais-je
réussir cette fois à parvenir jusqu'à Lhassa sans
encombre ?" Pire : je connaissais déjà
les épisodes les plus pittoresques de son voyage à pied
à travers le Tibet (une corde qui lâche sur un pont suspendu,
des bandits qu'elle réussit à faire fuir, etc.). Leur lent
cheminement à travers ce pays, la succession des saisons, des cols
à franchir et des vallées m'a paru interminable. Par contre
j'ai aimé son évocation précise des us et coutumes
(encore préservés dans les années 1930) de ce peuple.
Comme un grand voyage dans l'espace-temps. Ses considérations en
matière de géopolitique (les rapports conflictuels entre
la royauté et le pouvoir religieux, ou avec les colonisateurs)
sont également intéressantes. Quant à son style fleuri
et à son point de vue auto-centré d'Européenne (elle
dit souvent je au lieu de nous, alors que Yongden est à
ses côtés), malgré des pointes d'humour et de dérision,
ils m'ont paru "datés". J'ai été vraiment
agacée par cette narratrice omniprésente à travers
ses commentaires et ses interpellations du lecteur. J'ouvre à moitié.
Merci en tout cas pour le choix de ces lectures estivales, et bravo pour
la jolie idée de correspondance le livre de Pema Tseden, cet auteur
tibétain contemporain.
Annick L sur Neige
Une civilisation méconnue et très lointaine dont cet auteur
m'ouvre, à travers ses sept nouvelles, les portes. Une série
d'histoires remarquablement bien croquées. Pema Tseden est un nouvelliste
talentueux : en quelques pages il sait planter un décor, prêter
vie à un ou des personnages, toujours des gens simples
homme ou femme du peuple aux prises avec la dure réalité
de leur quotidien. Pas étonnant qu'il soit aussi cinéaste !
Il sait écrire avec une économie de mots et de moyens remarquables,
sans effet dramatique appuyé ni digression psychologique. Au lecteur
de combler les manques, ou d'imaginer.
Denis, feuilletant un livre apporté par Jacqueline
Je suis content de voir ce que sont les
briques de thé. Elles servent de monnaie d'échange en
Asie centrale dans les années trente (comme on le voit dans Courrier
de Tartarie, de Peter Fleming). Plus elles sont petites, meilleur
est le thé. Mais c'est lourd ! La charge des porteurs est
de 60
à 80 kg (indique wikipedia à propos de l'ancienne "Route
du thé").
Je connais Alexandra David-Néel depuis longtemps, mes parents m'avaient
donné l'idée de lire Voyage d'une Parisienne à
Lhassa.
Annick L
Tes parents !
Denis
Oui, mon père faisait du yoga, connaissait l'hindouisme. Ma mère
me parlait en souriant du troisième il...
Annick L
Comme j'aurais aimé que mes parents me conseillent ADN...
Denis
Voyage d'une Parisienne à Lhassa, je n'ai pas tout lu, c'est
assez répétitif. Je me souviens de quelques passages : les
tripes faisandées par exemple... J'ai lu les souvenirs d'ADN, prenant
des passages au hasard, sa vie est passionnante : elle fait sa première
fugue à 6 ans. L'an dernier, je suis allé à Digne
et ai visité
sa maison. C'est vraiment une figure incroyable. J'ai commencé
à lire la correspondance avec son mari.
Monique
Ah il y a les lettres du mari ! Car moi j'ai lu seulement ses lettres
dans son Journal.
Denis
Précision :
l'édition Plon 2016 de la correspondance comporte 500 pages
de plus que les précédentes ; y figurent 42 lettres
de Philippe Néel.
Son style est plaisant, ce qu'elle dit est intéressant. Et la relation
avec le mari est intéressante. On a envie de tout lire, mais pas
tout à la suite... Ses récits d'exploratrice sont incontournables,
donc j'ouvre en grand, mais au niveau littéraire aux ¾.
J'insiste sur le fait qu'elle faisait vraiment de très belles photos.
Elle obtient des gens qu'elle photographie des poses incroyables (photos
de groupe notamment).
Denis sur Neige de Pema Tseden
Ma première impression était un peu sceptique : la
première nouvelle m'apparaissait comme originale, mais mal finie.
Puis je suis tombé sous le charme. J'ai compris qu'il me fallait
faire un effort de décentrage. Je prends ces textes comme des contes.
Ils me rappellent Andersen ou Grimm, par la structure en succession d'épreuves.
Ce fut une expérience de lecture enrichissante. J'ouvre aux ¾.
Richard sur Neige de Pema Tseden
J'ouvre à moitié. Au début, avec "Neige",
je pensais être parti dans un truc poétique. Au fur et à
mesure, je ne pouvais adhérer. Je me suis heurtée à
des phrases qui ne voulaient rien dire pour moi. Par exemple dans les
sept hommes, euh les huit...
Monique
Le neuvième homme...
Richard
Je ne comprends pas ce que la femme dit à la fin du récit
de chaque homme rencontré. J'ai eu du mal. Et avec l'Américain,
le berger "ressentit alors comme une profonde terreur"
: une terreur de quoi ? Il a peur du terrorisme, lui, le berger tibétain ?
Nathalie
Il est en empathie avec lui. Ils ne parlent pas la même langue.
Il rit quand l'autre rit, il a peur quand il manifeste de la peur. C'est
une nouvelle sur la communication. (Air très sceptique de Richard).
Enfin, c'est mon opinion...
Richard
Je suis peut-être imperméable à la littérature
chinoise : des personnages simplistes et même naïfs. J'ai
ressenti la même chose en lisant Vivre !
Je dois peut-être relire les deux livres...
Nathalie sur Alexandra David-Néel
Je ne la connaissais pas. Dès le début de la lecture, j'ai
eu l'impression de tourner en rond. Son écriture est pénible,
pleine de considérations et de fausses anticipations, avec une
impression lourde de narration calculée. C'est une écriture
vieillie et je trouve la narratrice cabotine. Alexandra David-Néel
m'a également parue très froide, les descriptions ennuyeuses,
longues et répétitives. J'ai abandonné à mi-parcours
et je me suis tournée vers une biographie. Quelle différence !
Le personnage est enthousiasmant ! Elle devait avoir de grandes compétences
intellectuelles, un niveau d'intelligence hors norme. J'ai ensuite lu
sa biographie,
qui rend mieux compte de sa vie. J'ouvre au ¼.
Nathalie sur Neige
Neige m'a enthousiasmée. Je l'ai déjà offert
à plusieurs personnes, les textes sont écrits à l'aide
d'une très belle écriture poétique avec un rythme
proche du conte (tournures répétitives, gestion des paroles
rapportées, avec des récits enchâssés, portée
allégorique et symbolique) et de la narration à haute voix.
Comme il l'a été dit avant, la traduction est fluide et
nous permet sans aucune difficulté d'avoir accès au monde
qui nous est présenté. Je relèverai seulement un
mot qui m'a paru complètement déplacé : "cool"
(p. 87). C'est un livre que l'on peut relire plusieurs fois pour
en apprécier les valeurs spirituelles et philosophiques. Il y a
un travail sur les nombres, sur les rêves, sur la symbolique du
corps comme monnaie d'échange, sur la souillure et le thème
de la transparence, les difficultés à communiquer, la multiplicité
des facettes et les décalages culturels. J'ai également
apprécié les portraits de femme qu'il donne. Beaucoup d'humour,
mais aussi d'aspect candide. J'ouvre en grand.
J'ai un doute : est-ce une fiction ou a-t-il récupéré
ces histoires ? J'ai un doute mais je serais triste. J'ai du mal
à imaginer que tout vienne de lui.
Monique
Il a dû recueillir des histoires.
Annick L
C'est dit nulle part, mais si c'est le cas c'est pas grave.
Nathalie
Moi ça me touche. C'est intéressant de voir la valeur accordée
à certaines choses selon la culture, la perception des uns et des
autres et de la valeur que chacun s'accorde en fonction de critères
très différents des nôtres ou de ceux de nos sociétés
(le lama, les princes, les castes : ce sont des valeurs spirituelles
qui nous paraissent étranges pour des laïcs que nous sommes).
Le narrateur permet également de mettre à distance cette
valeur en montrant qu'elle n'est pas toujours revendiquée. Ces
nouvelles ont été écrites sur une période
de plusieurs années et elles évoluent également en
qualité. Je pense qu'elles peuvent être reçues par
un public très large et même un public jeune.
Claire sur Alexandra David-Néel
J'avais vu
l'expo au musée Guimet, lu le joli petit catalogue Une
aventurière au musée, lu la BD en deux tomes sortie
récemment, Une
vie avec Alexandra David-Néel, racontée du point
de vue de sa compagne pendant 14 ans, qu'elle appelait la Tortue et qui
était mon guide quand j'ai visité dans les années
80 sa maison à Digne. J'avais alors lu Voyage d'une Parisienne
à Lhassa, ainsi que la biographie
de Jean Chalon, je crois bien que j'étais fascinée.
J'ai été étonnée que la proposition de Monique
de lire ADN soit retenue, mais ce groupe sait nous surprendre... Alexandra
David-Néel envoie en effet voler en éclat nos tentatives
de définition de ce qu'est "un-livre-pour-le-groupe-lecture".
J'ai choisi de lire la biographie
récente de Jennifer Lesieur qui a aussi écrit une biographie
de Mishima, une sur Patti
Smith...
Lisa
Je l'ai !
Claire
Et sa biographie donne place à de nombreuses citations d'Alexandra,
dans la collection "Folio
biographies" qui me donne envie de lire d'autres biographies.
J'ai aimé cette histoire de sa vie extraordinaire, mais racontée
sans ferveur de groupie, en un livre très bien fait, très
bien construit et écrit. Quel personnage romanesque cette Alexandra !
J'aime bien les remerciements de la biographe au philosophe Frédéric
Lenoir "pour ses éclaircissements
sur ce paradoxe alexandrien : peut-on être un rien égocentrique
et fervente bouddhiste à la fois ?"
Il me manquait sa voix : je l'ai trouvée dans un double cd
avec 18
entretiens datant de 1956, j'ai tout écouté, tout aimé.
Il y a un côté malabar dans sa vie : incroyable
mais vrai !...
Claire sur Neige
J'ai beaucoup aimé, je ne savais pas bien comment définir
d'où vient le charme, mais plusieurs d'entre vous l'avez bien formulé.
Je l'ai lu deux fois, à plusieurs mois de distance (c'est moi qui
l'ai proposé...) : il y a un art subtil d'une narration qui
joue du climat si j'ose dire. J'ai beaucoup aimé aussi voir des
images du film
Tharlo.
Annick L
Magnifiques !
Claire
Je ne vous rejoins pas quand vous parlez de contes, je ne ressens pas
comme ça.
Annick L
Le premier texte c'est un conte, mais les autres je suis d'accord, non.
Denis
C'est la structure des textes qui relève du conte.
Séverine sur Alexandra David-Néel
J'étais très contente du choix de lire ADN. Mais j'ai raté
mon RV avec elle. J'ai en effet choisi des titres intriguants :
Le sortilège du mystère, Le féminisme rationnel,
Le bouddhisme du Bouddha. Mais je ne les ai pas finis. Le style
est difficile et certains relèvent de l'essai. J'aurais finalement
dû lire une biographie car là, je nai pas appris grand-chose
sur ADN et finalement, cest ce qui mintéressait, je
crois. La femme et sa démarche sont probablement plus remarquables
que son uvre écrite. Jouvre un quart pour le rendez-vous
existant mais raté.
Séverine sur Neige
Jai été agréablement surprise car je ne suis
pas lectrice de nouvelles. Plus que des nouvelles, ce sont pour moi des
contes. Jai beaucoup aimé le ton qui laissait imaginer des
situations intemporelles ou dun autre temps et lapparition
soudaine déléments qui nous ramenaient à la
réalité contemporaine. On a limpression que lauteur
est finalement comme Thöpa, le collecteur dhistoires. En tout
cas, je trouve que le choix des nouvelles forme un tout cohérent,
on a presque limpression que cest un roman. Il faudrait que
la première nouvelle soit adapté en dessin animé ;
mais pas par Walt Disney... J'ouvre en grand.
Monique S sur Neige de Pema Tseden
J'ouvre ce livre à moitié. C'est très frais, je suis
bien rentrée dans les histoires, mais je reste sur ma faim. Par
exemple dans l'histoire "Le neuvième homme", que doit-on
en déduire ? Je n'ai pas aimé non plus la nouvelle
sur l'Américain, très téléphonée.
Monique S sur Alexandra David-Néel
Je l'ai lue dans des conditions particulières, immobilisée
pendant cinq mois. Une amie qui a survécu de l'attentat de Saint-Michel,
devenue bouddhiste, m'a éclairée à ce sujet, m'a
emmenée dans divers lieux. J'ai commencé par lire la correspondance :
les lettres à son mari, très descriptives, d'ailleurs éditées
de son vivant. Ce qui est remarquable, c'est sa force de caractère,
son intelligence, sa relation avec son mari, avec beaucoup de liberté
et de respect.
(Petit brouhaha sur l'argent dans la vie d'Alexandra
: était-elle entretenue ou non, elle avait de l'argent, son mari
lui envoyait, sauf peut-être à certains moments...)
Catherine sur Alexandra David-Néel
C'est une personnalité fascinante et le voyage qu'elle raconte
dans Voyage d'une Parisienne à Lhassa est extraordinaire,
en particulier par les conditions extrêmes dans lesquelles elle
l'a fait. Néanmoins, j'ai été déçue
voire très déçue par le livre. Je suis désolée,
mais je l'ai trouvé ennuyeux, mal écrit. C'est un récit
de voyage mais ça ne me paraît pas être une véritable
uvre littéraire. Le début en particulier est très
long et la question incessante de savoir si elle sera découverte
et si elle arrivera à son but est lassante. Elle est assez odieuse,
utilise très souvent le "je" alors qu'elle est avec son
fils adoptif Yongden et me semble condescendante avec les Tibétains.
J'ai accroché un peu plus après ; la description de
la vie au quotidien des Tibétains, la partie qui se déroule
à Lhassa sont intéressantes mais je regrette finalement
de ne pas avoir plutôt lu sa biographie ou ses lettres. Je l'ouvre
à moitié.
Catherine sur Neige
A l'inverse, j'ai accroché tout de suite à la lecture de
Neige. Je trouvé très beau ce livre, émouvant,
très visuel, plein de symboles, d'allégories. J'ai regardé
la bande-annonce de Tharlo qui permet de mieux visualiser ce que
peut être la vie de ces personnages, encore que j'imaginais Tharlo
beaucoup plus jeune. J'ai aimé ces personnages à la fois
naïfs et pleins de sagesse. C'est poétique, drôle, bien
écrit. J'ai adoré. Je l'ouvre en grand.
Annick A sur Pema Tseden
Je n'ai lu que les deux nouvelles en ligne ("La
couleur de la mort" et
"Tharlo") et en vous entendant j'ai très envie de
lire Neige.
Annick A sur Alexandra David-Néel
Je ne connaissais rien d'elle. J'ai lu Le voyage d'une Parisienne à
Lhassa. Au début de son récit, j'ai été
gênée par cette souffrance imposée à son corps
que j'ai d'abord interprétée comme masochiste : elle
raconte qu'à 15 ans elle se scarifiait et se flagellait... ;
mais en avançant dans le récit je l'ai vue autrement. Ce
livre raconte une magnifique épopée. Certains passages du
livre m'ont paru extraordinaires, quand par exemple la chaleur qu'elle
provoque dans son corps lui permet d'allumer le briquet. J'ai aimé
le côté aventure du livre mais pas du tout l'écriture.
Je ne considère pas que c'est de la littérature. Les paysages
sont très mal décrits et je n'arrivais pas à me les
représenter J'ouvre à moitié, pour l'intérêt
du récit.
Françoise D sur Neige de Pema Tseden
Je n'aime pas les nouvelles, c'est trop court, ça me frustre, je
reste sur ma faim. Je l'ai lu au début de l'été et
m'en souviens à peine. Le côté conte fantastique que
vous évoquez m'a échappé. J'ouvre à moitié.
Françoise D sur Alexandra David-Néel
J'avais dans ma bibliothèque le récit de son voyage
en Inde : il m'est une fois de plus tombé des mains, l'écriture
est datée. Alors j'ai lu Au
cur des Himalayas, qui m'a rappelé mon voyage au
Népal et qui m'a parlé davantage. C'est intéressant,
mais je la trouve assez condescendante avec les "petites gens".
Et d'un point de vue littéraire, c'est nul. D'ailleurs ici nous
n'avons parlé que de sa personnalité certes
extraordinaire mais pas de son uvre. Il vaut mieux lire
une biographie. J'ouvre à moitié.
Denis
Elle est attentive aux structures sociales et les observe souvent avec
distance et humour. Quand elle décrit le socialisme de façon
concrète dans le village de Latchén (Au
pays des brigands, chapitre 1), elle en fait quelque chose
d'amusant : il faut tout partager, si on lui apporte une motte de
beurre, il faut que chaque famille lui en apporte une et elle se retrouve
avec une soixantaine. Par ailleurs, les descriptions des paysages ne sont
pas très réussies.
Lisa
Elle essaie...
Annick L
Les rivières, j'en pouvais plu. Par contre, les descriptions plus
"ethnologiques" sont intéressantes.
Jacqueline, sortant un nouveau livre !
Un livre m'a beaucoup éclairé sur Neige, et m'a rappelé
La fin de l'homme rouge que nous avions lu, car ce sont témoignages
recueillis sur la Révolution culturelle au Tibet par Tsering Woeser
dans Mémoire
interdite : témoignages sur la Révolution culturelle
au Tibet. Neige m'a aussi rappelé
Le Convoi de l'eau que nous avions lu.
Claire
Certains d'entre vous la trouvent antipathique, elle était certainement
odieuse, mais elle séduisait aussi, voire était aimée
très fort. Elle dit quand même sur son lama de fils :"Il
est resté enfant en bien des points, peut-être à cause
de la manière dont je l'ai dirigé. Je me rends compte de
mon égoïsme. J'ai voulu avoir quelqu'un qui me soit utile,
en n'importe quelles circonstances et qui se plie à ce que je désire.
Cela a été au détriment du développement du
garçon. J'aurais du le mettre à même de suivre une
carrière, une profession, j'ai préféré le
tenir en dépendance. Ce n'est pas très beau de ma part."
(lettre du 9 octobre 1938)
Quant à son écriture, à vous entendre, elle ne tient
pas trop la route sur la longueur et les lettres ont l'air plus captivantes
avec leur forme courte. Pour aller dans le sens du ramassé qui
met en valeur, j'ai noté ces phrases que j'ai aimées ;
je trouve extraordinaire la passion qui s'est imposée à
elle : "A vrai
dire, j'ai le mal du pays pour un pays qui n'est pas le mien. Les steppes,
les solitudes, les neiges éternelles et le grand ciel clair de
là-haut me hantent !" (lettre à
son mari du 12 mars 1917)
Ce qu'elle dit de ce qui la meut est aussi très fort : "Voyager,
c'est, de même qu'étudier, faire un long bail avec la jeunesse.
Il n'existe pas, je crois, de plus efficace fontaine de jouvence que ces
deux choses : voyage et activité intellectuelle."
On a compris que la sexualité, c'était pas son trip. Cependant,
j'aime beaucoup ce qu'elle dit : "La
sensualité, chacun la place selon son tempérament. Moi,
j'ai celle de la solitude, du silence, des terres vierges que ne déparent
aucune culture, des grands espaces et de la rude vie, sous la tente, des
nomades de l'Asie centrale. Je m'y abandonne, je me roule en elle, plus
que la sagesse ne le voudrait sans doute
"
Séverine
Je trouve que l'on peut rapprocher deux femmes dont on a lu un livre sur
leur vie : Alexandra David-Néel et Paula
Modherson-Becker. Y compris dans leur relation à leur mari.
Claire
Comme c'est juste ! Deux femmes à la vocation abolue...
AVIS DU GROUPE
BRETON (Annie, Chantal, Claude, Édith,
Jean, Marie-Claire, Marithé, Marie-Odile, Monique,
Suzanne, Yolaine)
Sur Neige de Pema Tseden
Marie-Odile, Annie, Marithé
puis Yolaine ont lu cet ouvrage : elles l'ont ouvert en grand
et ont donné envie de le lire. Elles ont aimé le côté
apaisant de ce recueil de contes qui expriment le vécu d'un peuple
au plus près de la nature, au rythme des saisons, dans la neige
et parmi les moutons. Récit très sobre, plein de tact, envoûtant.
Yolaine ajoute qu'il était intéressant de disposer des deux
points de vue opposés, d'une part un Tibétain, d'autre part
une Occidentale à la découverte du Tibet. Le conte des huit
moutons, plein d'humour, nous montre que la confrontation de ces deux
cultures est source d'étonnement de part et d'autre.
Voyage d'une Parisienne à Lhassa
Édith,
Annie, Suzanne, Yolaine¾
Marie-Odile
½
Marie-Claire, Claude, Marithé.
La personnalité tyrannique d'Alexandra, en particulier avec son
fils adoptif Yongden, ainsi que certaines longueurs dans ses narrations,
le côté répétitif de ses descriptions, ont
rendu le périple éprouvant à Marie-Claire.
Claude admire le personnage, mais est déçue
par le livre, n'y trouvant pas le sens profond de ses pérégrinations.
Marithé n'y voit qu'un récit
de voyage, et non une uvre littéraire. Les autres ont été
impressionnées au contraire par la force de caractère de
cette aventurière, par son audace et par la qualité ainsi
que la quantité de ses écrits.
Édith perçoit dans son uvre
et dans sa vie le fil directeur de sa recherche personnelle sur sa propre
mort.
Annie a apprécié son humour,
son optimisme et sa fantaisie.
Suzanne y voit un personnage de roman.
Jean a lu Alexandra
David-Néel : correspondance avec son mari ; 1904-1941.
Grand ouvert. Ces lettres adressées par Alexandra à son
mari et publiées par sa dame de compagnie Marie-Madeleine Peyronnet,
auxquelles il manque et c'est dommage les réponses de cette dernière,
donnent une vision plus intime et plus humaine de cette virago, au charme
de laquelle Jean lui aussi a fini par succomber.
Suzanne a également lu les ouvrages
suivants :
- Dix ans avec
Alexandra David-Néel, de Marie-Madeleine Peyronnet
- Alexandra
David-Néel : vie et voyages. Itinéraires géographiques
et spirituels de Joëlle Désiré-Marchand
- Mystiques
et magiciens du Tibet d'Alexandra David-Néel.
Suzanne évoque le caractère extraordinaire et historique
de son parcours, ses nombreux voyages, les personnalités éminentes
qu'elle a fréquentées et dont elle était reconnue,
son adhésion au bouddhisme ; une vie habitée par la
recherche de l'accomplissement de soi, et par la volonté de transmettre
ses connaissances.
Yolaine ajoute à cette liste le recueil
Grand
Tibet et vaste Chine (ouvert en entier) et en particulier A
l'ouest barbare de la vaste Chine, rédigé avant
et pendant la Seconde Guerre mondiale. A la dimension personnelle de cette
forte figure féminine s'ajoute l'intérêt historique
de son témoignage exceptionnel.
Chantal (à distance) est entièrement
d'accord avec le commentaire de celles qui ont lu Une parisienne à
Lhassa : j'ai lu moi, une biographie d'Alexandra David-Néel
(tiens, ADN...) ; sa détermination m'a impressionnée
mais, quant à la recherche de l'accomplissement de soi, Suzanne,
quen est-il des autres ? Elle passe aisément par-dessus...
Tout de même, pour être allée trois fois au Ladakh
chez des Tibétains, grandement inquiets de l'avenir de leur culture,
j'ai été touchée... ; elle a tout de même été
la première à faire connaître ce peuple aux Occidentaux.
Et et sa détermination lui fait "dominer" tous ses problèmes
de santé ! Chapeau bas Madame !
Monique a couronné cette séance
par un film réalisé par elle-même au Tibet en 2007,
témoignage de la ferveur religieuse des Tibétains et des
dangers contemporains qui guettent leur culture.
La touche exotique apportée au buffet et la tenue vestimentaire
haute en couleurs des hôtesses ont rendu cette soirée inoubliable
(encore une).
Marithé sur Neige de Pema Tseden
J'ai été éblouie par ces pages, me suis sentie transportée
souvent dans un monde merveilleux. Ce que j'ai ressenti est intense et
difficile à exprimer. Je me sentais bien au cur des montagnes,
au fond des vallées reculées, avec bergers et moutons ne
faisant qu'un avec la nature alentour, au rythme des saisons. Pages apaisantes
et poétiques. A ces contrées "enchantées"
où la vie peut être rude aussi, j'opposerai ces villes qui
peuvent être redoutables pour qui s'y aventure en toute innocence.
Contraste saisissant entre deux mondes...
J'ai adoré l'histoire des deux enfants transparents, "Neige
et Neige sont les enfants des montagnes aux neiges éternelles".
J'ai été émue par la nouvelle "Hommes et chien",
par le chien dont les aboiements n'ont pas été écoutés.
J'ai aimé que revienne dans le texte, comme un refrain, "une
écoute attentive", "aux quatre orients et huit directions
intermédiaires"... Dans "L'interview d'Akhu Thöpa",
chemin faisant, j'ai été sensible à l'importance
accordée à la transmission de ''L'Épopée de
Gésar". La nouvelle "Le neuvième homme" m'a
effarée et amusée ; je retiendrai qu'à la fin,
pour moi, la boucle est bouclée... Avec les "Huit moutons",
on passe de l'incompréhension par le langage à une communication
par l'émotion. Sensible... Très drôle, "Les dents
d'Urgyän". Et enfin, attachant "Tharlo".
Livre inoubliable.
Marithé sur Voyage d'une Parisienne à
Llassa
Récit de voyage, quête... J'ai suivi Alexandra David-Néel
dans l'Aventure. Puis j'ai écouté les avis de tous lors
de notre rencontre à Pontivy. Comme tous, j'ai été
très impressionnée par la personne qu'était A. David-Néel
et par sa vie, et pour tout cela je la porterais aux nues...
Par contre, en écoutant tout le monde, je me disais qu'on ne parlait
guère que de sa vie et non point de son "uvre" ;
mais enfin, nous sommes censés parler d'un écrivain, de
ce qu'elle a écrit, pas seulement de sa vie. Pour A. David-Néel,
avant l'écriture (qui ne m'a pas enthousiasmée) il y a apparemment
la vie. Il faut dire qu'elle est souvent le sujet de ses écrits
(mais je ne connais pas tout de cette auteure, bien évidemment).
D'autres avec talent ont fait de leur vie le sujet de leur uvre ;
je pense, dans un monde bien différent, à Annie Ernaux.
Il me plaît d'ajouter qu'A. David-Néel m'a quelquefois
fait penser à Paula
Becker, toutes deux ont pu, grâce à l'aide financière
et à la largesse d'esprit de leur mari, vivre plus librement leur
passion.
Un conseil avant de terminer, le film vu lors de notre rencontre Alexandra
David-Néel, du Sikkim au Tibet interdit, documentaire de
Jeanne Mascolo et Antoine de Maximy, avec les dernières apparitions
d'ADN : impressionnant, éclairant, émouvant. Images
d'archives... et la secrétaire d'ADN qui nous emmène sur
ses traces au cur de l'Himalaya.
DES PRÉCISIONS apportées après
la séance par la traductrice des nouvelles en chinois Brigitte
DUZAN et sur la langue tibétaine par la traductrice
du tibétain Françoise ROBIN (qui
ont toutes deux rencontré Pema TSEDEN)
Jacqueline, après
la soirée, revient sur Neige de Pema Tseden : Je
me pose une question au sujet de la langue tibétaine. D'après
ce que j'ai compris, il y a une analogie entre le tibétain et le
latin chez nous ; concrètement il y a plein de langues vivantes
tibétaines adaptées de ce "latin tibétain".
Ma question est donc : en quel tibétain écrit Pema
Tseden ? En latin classique ?
Brigitte Duzan (dans un premier
temps) : La langue de Pema Tseden est le tibétain de ce
que Françoise Robin appelle l'Amdo
et que les Chinois appellent Qinghai.
On peut considérer que c'est un dialecte du tibétain de
Lhassa. Françoise Robin l'a appris spécialement pour pouvoir
communiquer avec Pema Tseden et elle est l'une des rares qui puisse sous-titrer
ses films et la seule en France.
(En ajoutant des précisions de Françoise
Robin, la traductrice des nouvelles tibétaines, après
que celle-ci a lu ce qui précède) : Il faut distinguer
langue écrite et langue orale. Les nouvelles de Pema Tseden sont
écrites en tibétain littéraire moderne, sans connotation
spéciale "Amdo". La langue littéraire tibétaine,
classique ou moderne, est relativement uniformisée sur tout le
territoire tibétain et stable dans le temps. Ce n'est qu'à
l'oral que les langues tibétaines (Tibet central, Amdo,
Kham)
sont très différenciées. Mais ces formes dialectales
ne sont qu'extrêmement rarement mises par écrit. Quand je
traduis Pema Tseden, je n'ai pas besoin d'outil particulier (hormis quelques
formes dialectales, surtout dans le lexique, et plutôt rares), mais
c'est pour lui parler et pour sous-titrer ses films que ma connaissance
du dialecte de l'Amdo s'avère utile.
Plusieurs (Nathalie, Monique, Séverine)
s'interrogent : Pema Tseden collecte-t-il des histoires qu'il met
en forme ?
Brigitte Duzan : Les nouvelles de Pema
sont en fait une expression de son moi intérieur, comme une sorte
de méditation. C'est ce qu'il explique dans la brève préface
qu'il avait envoyée pour le recueil (écrite en chinois)
: "Écrire est pour moi un moyen de parvenir à la
paix du corps et de lesprit."
Ce qui suppose donc une coupure du monde extérieur ; mais
c'est pour mieux revenir sur soi-même, avec toute la part autobiographique
inévitable que cela comporte, en particulier celle des souvenirs
d'enfance dont ces textes sont nourris, par exemple "Les dents d'Urgyän".
Pour réfléchir aussi, plus généralement, sur
le monde, en s'inspirant de personnages divers tirés de la vie.
On retrouve ainsi très souvent, dans ses nouvelles actuelles, des
personnages et des situations récurrentes : les hommes se
font facilement dépouiller par les femmes après une soirée
arrosée, et les villes sont des endroits de perdition pour les
malheureux Tibétains descendus de leurs montagnes, et perdus par
leur naïveté, comme Tharlo.
Ce ne sont donc pas des récits recueillis, mais plutôt des
récits nés de l'observation.
Nathalie, attentive aux détails,
relève dans la nouvelle Le neuvième homme un
mot qui lui paraît complètement déplacé, "cool"
(p. 87 : Ma
cousine est très jeune, encore très jeune, attends quelle
soit un peu plus âgée, alors elle pourra sortir avec toi.
Tu nes vraiment pas cool ! dit le policier).
Brigitte Duzan : "Cool"
peut sembler déplacé, en effet, dans le contexte tibétain,
mais ici Pema décrit une ambiance moderne, dans un bar branché,
où Yumtso se fait entraîner (comme Tharlo, et avec des conséquences
semblables). Le terme de "cool" traduit l'aura de modernité
de l'endroit, et du personnage. Le terme chinois utilisé ici par
Pema veut dire "t'as pas l'esprit ouvert".
Le point de vue des traductrices de Neige
en 2013
- Un dialogue approfondi entre les traductrices sur le recueil
de nouvelles Neige et
l'auteur : ICI
- Retransmission d'une rencontre avec les deux traductrices du livre,
Brigitte Duzan, spécialiste de la littérature et du cinéma
chinois, et Françoise Robin, professeure des universités
de langue et culture tibétaines, après la lecture par les
comédiens Tania Torrens et Loïc Mobihan des deux nouvelles
"Neige" et "Les dents d'Urgyän", au musée
Guimet en mars 2017 pendant l'exposition "Alexandra
David-Néel, une aventurière au musée" :
en ligne LÀ.
- Une communication de Françoise Robin sur la littérature
tibétaine : "La
montée en audace des écrivains tibétains et l'évolution
du champ littéraire de langue tibétaine (1980-2014)"
- Une autre nouvelle de Pema Tseden, introduite et traduite par Brigitte
Duzan : "La
couleur de la mort".
- L'écho de cette séance de Voix au chapitre sur
son site chinese-shortstories.com : ICI.
Alexandra DAVID-NÉEL
(1868-1969)
Quelques repères biographiques
Cliquez pour accéder à
des détails et des photos sur le site de la Maison Alexandra David-Néel :
1868-1890 :
Naissance et adolescence
1891-1910 : Chant
et mariage
1911-1924 : Quatorze
années en Asie
1925-1936 : Retour
en France à Samten Dzong à Digne
1937-1945 : Retour
en Chine
1946-1969 : Le
soir d'une exploratrice
Des cartes de ses voyages : ICI
Des publications
Récits de voyage
- Voyage d'une Parisienne à Lhassa, Pocket, 2008
- L'Inde
où j'ai vécu, Pocket 2003
- Au
cur des Himalayas, Payot, 2016
- Journal
de voyage T.1 : 11 août 190426 décembre 1917,
Journal
de voyage - T. 2
: 14 janvier 191831 décembre 1940 ; Lettres à
son mari : de la Chine à l'Inde en passant par le Tibet, Pocket,
2010.
Biographies
- Alexandra
David-Néel : le destin d'une exploratrice exceptionnelle,
Joëlle Désiré-Marchand, J'ai Lu, 2011, 514 p.
- Himalayas,
sur les pas d'Alexandra David-Néel, Priscilla Telmon, Actes
Sud, 2010
- Alexandra
David-Néel, Bernard Baudouin, Ambre, 2011
-
Alexandra David Neel : une exploratrice sur le toit du monde,
Gwenaëlle Abolivier, Gopal Dagnogo, éd. A dos d'âne,
2013
-
Alexandra David-Néel, Jennifer Lesieur, Folio biographies,
2013
- Alexandra
David-Néel, passeur pour notre temps, Joëlle Désiré-Marchand,
Le Passeur, 2016, préface de Marie-Madeleine
Peyronnet.
Correspondance
-
Alexandra David-Néel : correspondance avec son mari ; 1904-1941
BD
- Une
vie avec Alexandra David-Néel, t.1, Fred Campoy, Mathieu
Blanchot, Bamboo Grand Angle 2016, 80 p. et t.2
- Alexandra
David-Néel : les chemins de Lhassa, Christian Perrissin,
Boro Pavlovic, Glenat Explora, 2016.
Spiritualité
-
Le Bouddhisme du Bouddha, Alexandra David-Néel, Pocket,
2004
- trois livres aux éditions Agyar :
Enseignements secrets des bouddhistes tibétains (1996),
Connaissance
transcendante (1996), Initiations
lamaïques (2000)
Des romans tibétains du célèbre
duo...
- Mystiques et magiciens du Tibet, Pocket, 2003
-
Le Lama aux cinq sagesses
(écrit par Yongden), Pocket, 2002
sans parler de deux autres romans d'Alexandra : Magie d'amour
et magie noire et La puissance du néant...
Livres indiens et tibétains
traduits par Alexandra David-Néel et Yongden : ils sont présentés
sur le site officiel,
en ligne ICI.
Expositions
- à Marseille : "Alexandra
David-Néel, une femme engagée 1868-1969"
- à Digne : la maison
d'Alexandra David-Néel
- au musée Guimet à Paris : "Une
aventurière au musée" ; le site de l'exposition
présente le catalogue, Alexandra David-Néel : une
aventure au musée, Collectif, Réunion des Musées
Nationaux, 2017
Films en ligne
-
Alexandra David-Néel, du Sikkim au Tibet interdit, documentaire
de Jeanne
Mascolo de Filippis et Antoine
de Maximy, 1993
-
Le petit Tibet d'Alexandra David Neel, documentaire de Marie-Christine
Gambart, France 5, 2014
- Alexandra
David-Néel : j'irai au pays des neiges, film de Joël
Farges, diffusé en 2012 sur Arte, avec Dominique Blanc dans le
rôle d'Alexandra David-Néel : le téléfilm
retrace ses 13 années de pérégrinations, depuis l'Inde
jusqu'aux contrées de l'Himalaya, aux plaines tibétaines,
et avec l'arrivée à Lhassa en 1924. Le dossier de presse
d'Arte : ICI.
Radio
- Trois
entretiens : Tibet, Inde, Chine, Zoe Biface, 2006 (2 CD et livret)
: à lâge de 88 ans, en 1956, Alexandra David-Néel
accorde une série dentretiens à Radio-Genève ;
elle y raconte ses pérégrinations où laccompagnait
son fils adoptif, le Lama Yongden, laccueil des populations locales,
les conditions de la vie quotidienne, lévolution des murs.
- En ligne : Le Tibet tel que je lai vu,
entretiens
avec Michel Manoll (1954-1955) en ligne :
1er
et 2e entretiens
3e
et 4e entretiens
5e
et 6e entretiens
7e
et 8e entretiens
9e
et dernier entretien (sur la littérature tibétaine)
Expositions
- à Marseille : "Alexandra
David-Néel, une femme engagée 1868-1969"
- à Digne : la maison
d'Alexandra David-Néel
- au musée Guimet à Paris : "Une
aventurière au musée"
- le catalogue de cette exposition : Alexandra
David-Néel : une aventure au musée, Collectif, Réunion
des Musées Nationaux, 2017.
Pema TSEDEN
Quelques repères biographiques
- Né en 1969 dans une famille de nomades tibétains.
- Il est le seul parmi trois enfants à avoir poursuivi des études,
bilingues tibétain-chinois, se spécialisant en littérature
tibétaine et traduction.
- Instituteur dans une école primaire, traducteur tibétain-chinois.
- À partir de 1991, il publie des articles sur la littérature
et lart tibétain dans diverses revues.
- En 2003, il obtient une bourse pour entrer à lInstitut
du cinéma de Pékin. Il réalise des films et acquiert
une notoriété en tant que cinéaste.
- En 2016, Pema Tseden est arrêté et après son arrestation
doit être hospitalisé... Un article mentionne le contexte
tibétain et évoque son livre Neige : "Le
Tibet sans manichéisme" (Martine Bulard, Le
Monde diplomatique, mars 2013).
uvres
- Recueils de nouvelles publiés en chinois : en 2011 : Le
rêve du baladin - 2014 : La légère
palpitation des pierres sacrées 2015 : La
couleur de la mort
Les 7 nouvelles de Neige
ont été publiées entre 1999 et 2012 et choisies
par l'auteur pour la publication en français du recueil Neige.
Une autre nouvelle a été traduite par Brigitte Duzan, "La
couleur de la mort", Books, 2013.
- Filmographie : 1983 :
Flares Wafting (court métrage)
2003 : Grassland (court métrage)
2004 : The Last Tibetan Shamen - 2005 :
The Silent Holy Stones 2007 : The Gyuto
Monlam 2008 : Snow on the Bayan Har Mountain,
Samyé, The Guanyin Hole in the Wutai Mountain 2009 :
The Search 2011 : Old Dog
2014 : The Sacred Arrow 2015 :
Tharlo.
Ses films ont reçu diverses récompenses prestigieuses.
Arrêtons-nous sur le dernier film qui est une adaptation d'une des
nouvelles du recueil que nous lisons, Tharlo,
film qui était en compétition officielle à la Mostra
de Venise 2015 :
la bande-annonce qui donne une très bonne
idée de l'"atmosphère" : ICI
une présentation et analyse du film par la traductrice
de la nouvelle, Brigitte Duzan : LÀ
un article sur le succès du film en
Chine : "Litinéraire
inattendu dun film tibétain en Chine", Brice Pedroletti,
Le Monde, 20 décembre 2016
deux articles sur le film à sa sortie
en France : "Un
berger tibétain séduit par le chant d'une sirène",
Mathieu Macheret, Le Monde, 3 janvier 2018 ; "Un
berger tibétain plus frais que nature", Marcos
Uzal, Libération, 2 janvier 2018.
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