Dorothy ALLISON, Deux ou trois choses dont je suis sûre, trad. de l'anglais (USA) Noémie Grunenwald, Cambourakis poche, 2024, 120 p. ; grand format, 2021, 150 p.

Quatrième de couverture : Autrice de Peau, recueil d’essais devenu culte, Dorothy Allison a grandi dans le sud des États-Unis, dans un contexte de misère sociale et de violences familiales et sexuelles. Dans Deux ou trois choses dont je suis sûre, elle raconte les femmes de sa famille – mère, sœurs, cousines, filles et tantes –, rendant hommage à leur force, leur humour, leur beauté et surtout leur détermination obstinée face au quotidien qui les accable. Illustré de photographies de sa collection personnelle, ce livre montre à quel point les petites histoires d’une génération peuvent acquérir le statut de légende pour les générations suivantes.
Un ouvrage où la vision singulière de Dorothy Allison s’exprime avec beaucoup d’humour et d’émotion.

Dorothy ALLISON (1949-2024)
Deux ou trois choses dont je suis sûre (1995, traduction 2021)

Nous avons lu ce livre pour le 2 juillet 2025 lors de notre septième semaine lecture. Les avis sont en cours de mise en ligne.

Fanny(avis transmis)
Dès les premières pages, j'ai pris une claque. Ce livre est un OVNI, je trouve qu'il ne rentre dans aucune catégorie, et c'est très bien comme ça.
Pamphlet de lutte contre toutes certitudes ?
Combat féministe ?
C'est comme un cri continu qui hurle les violences subies, la colère, mais aussi l'envie et l'amour. Malgré toutes les souffrances je ne vois pas de haine dans son écrit.
Il y a de beaux passages de littérature, d'amour et d'érotisme, par exemple "une princesse de porcelaine, une lesbienne rideau-dentelle".
J'ai aimé la construction qui a l'air de partir dans tous les sens, mais chemine ; c'est uniquement qu'elle ne prend pas un tracé linéaire (elle raconte d'ailleurs au début de quelle manière elle a affirmé la légitimité de ne pas faire une narration linéaire). La construction est un peu sur le mode de l'hypertexte dont elle parle à la fin.
J'ai aussi trouvé l'introduction intéressante sur les choix de traduction liés aux genres : féminin ? masculin ? neutre ? Quelque chose d'autre serait à créer...
J'ouvre en grand.
Jacqueline(avis transmis)
J'ai apprécié ce livre si particulier où je ne savais pas dans quoi j'étais embarquée…
"Laissez-moi vous raconter une histoire" : ce leitmotiv signe un récit autour de la difficulté de mettre en mots.
Dans la première moitié, il s'agit de vies de femmes qui tiennent bon pour vivre, dans une certaine misère sociale, un peu en marge d'une société bienpensante. C'est un témoignage/plaidoyer plein d'énergie pour ces travailleuses et leur histoire qui ont construit l'auteure…
Pressée de lire le livre, sans être allée jusqu'aux pages qui légendent les photos, celles-ci prenaient sens pour illustrer un propos sur un milieu de femmes, piliers entourées de nombreux enfants, qui gagnent leur vie en dehors de l'histoire, tout en la faisant au jour le jour…
Et puis, à peu près à la moitié du livre, la révélation du viol comme une déflagration et comme venant illustrer la difficulté de raconter et le désir de dire… Juste avant cette réflexion : "je suis seulement censée raconter une seule histoire à la fois", comme un pied de nez aux règles des ateliers d'écriture, alors qu'une expérience est tissée de mille récits possibles. Evidemment, j'ai pensé à Neige Sinno dont nous avons lu le livre et qui était aussi une recherche pour raconter…
Un peu plus loin, j'ai noté ce moment de bascule où Allison peut signifier à son amante : "Je peux pas réparer ça, ma belle. Je peux rien réparer du tout. Si tu peux me dire ce dont tu as besoin, je peux essayer de te le donner" ; le ça de la première phrase parle sans doute de quelque chose à réparer chez sa partenaire. La deuxième phrase est un constat personnel les englobant dans quelque chose de commun et la dernière illustre ce que peut et devrait être une relation établie sur le consentement…
Je ne pense pas qu'un peu plus loin la curieuse formulation "les femmes gâchent leur vie parce qu'elles ne savent pas qu'elles peuvent faire quelque chose de différente" soit une coquille. J'aurais aimé être capable d'aller voir l'original anglais…
J'ai aimé la fin du livre, la force des liens familiaux et j'ai été ensuite contente de pouvoir mettre des noms sur les photos. Je regrette de ne pas avoir plus de temps et de ne pas entendre vos avis.
J'ouvre au moins aux trois quarts.

Édith
Étienne
Fanfan
Chantal

Suzanne
Annie

Danièle

Catherine

Katell

Rozenn

Annick L

Manuel

Françoise

Marie-Thé
Annick A
Claire
Jérémy


QUELQUES INFOS AUTOUR DU LIVRE


PRÉSENTATION DE L'AUTEUR sur ›wikipédia

LIVRES TRADUITS

Romans
- L'histoire de Bone, trad. Michèle Valencia, 10/18, 1998
- Retour à Cayro, trad. Michèle Valencia, Belfond, 1998

Récits

- Peau : à propos de sexe, de classe et de littérature, Cambourakis, 2015, trad. Nicolas Milon et Camille Olivier
- Deux ou trois choses dont je suis sûre
, trad. Noémie Grunenwald, Cambourakis, 2021

Poèmes

- Les femmes qui me détestent, trad. Noémie Grunenwald, éd. Hystériques et associéEs, 2024

Nouvelles

- Trash : vilaines histoires & filles coriaces, trad. Noémie Grunenwald, Cambourakis, 2021

Correspondance
- Amour & bave de schneck, trad. Noémie Grunenwald, Dorothy Allison & Joan Nestle, éd. Hystériques et associéEs, 2025.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


Nos cotes d'amour, de l'enthousiasme au rejet :
                                        
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