La Storia, trad. Michel Arnaud, Folio, 960 p.

Quatrième de couverture :
"Un jour de janvier de l’an 1941 un soldat allemand marchait
dans le quartier de San Lorenzo à Rome.
Il savait en tout 4 mots d’italien et du monde ne savait que peu de chose ou rien.
Son prénom était Gunther.
Son nom de famille demeure inconnu."

Dans cette fresque à la fois historique et populaire, Elsa Morante fait revivre à travers l’histoire d’Useppe, fruit d’un viol commis par un soldat allemand ivre, et de sa mère, les horreurs de la guerre, cet "interminable assassinat".



Folio en deux tomes :



Gallimard, coll.
Blanche, 1977


La Storia - Aracoeli,
c
oll. Biblos, 1989

Très copine avec Leonor Fini, Elsa Morante partageait avec elle l'amour des chats...

wikipédia

Peu de chats dans La Storia, mais des chiens !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Pour éclaircir un gros mot du 1er article SUR LA RÉCEPTION EN ITALIE DE LA STORIA :

L'épos, également appelé "poésie épique", est un genre littéraire et poétique qui consiste à raconter des exploits héroïques, des aventures extraordinaires et des événements historiques ou mythologiques.

Elsa Morante (1912-1985)
La Storia (1974, traduction française 1977)

Nous avons lu ce livre pour le 6 septembre 2024.
Voir en bas de page de la doc autour du livre.

Nos 18 cotes d'amour
 
Annick L Catherine Etienne
Entre etBrigitte
Annick A ClarisseDanièle
Entre etFanny
JacquelineMoniqueSabineThomas
Entre etFrançoise
Jérémy
Renée Richard Rozenn
Claire


Sabine (à l'écran depuis Nîmes)
Je me suis lancée sans a priori dans la lecture de ces 900 pages, qui jouissaient autour de moi d'un avis plutôt favorable. Je me rappelle avoir eu un peu de mal avec les premières pages du roman. À la page 100, ça se corse : "Là-dessus, il resta dans une pose boudeuse, attendant de cette sienne présentation propitiatoire un résultat qui,..." : ouf, ouf !! Qu'est-ce que cette traduction littérale (confirmée par un bilingue) : "aspettando, da quella sua presentazione propiziatoria" ???
À partir de là, je me questionne sur :
1) les compétences du traducteur
2) le style de l'autrice.
Il y a un vrai problème avec l'antéposition abusive des adjectifs épithètes : "avec l'échéance de la fatale et par elle toujours remise explication" (p. 144) ; je remarque une dernière tournure qui me semble agrammaticale : "Il répliqua par contre, avec animation et rayonnant" (p. 155) (coordination de deux mots de nature différente, pouf, pouf). Un petit dernier lourdingue avant de passer aux remarques plus laudatives (!!) : "cela avec un tel naturel absolutiste" (p. 157)
Bref, j'ai tout de même poursuivi ma lecture dans la piscine, et me suis laissé entraîner par et dans l'histoire d'Iduzza, Useppe, Nino et le chien (les rapports entre les garçons et le chien, pouf, pouf !). Les descriptions m'ont renvoyée à certaines scènes du cinéma italien : Une journée particulière par exemple. Je n'ai jamais pu identifier qui racontait l'histoire (signe d'une lecture parfois en diagonale, c'est vrai).
Cette lecture estivale me laisse sur ma faim : j'ouvre à moitié.

Etienne (à l'écran depuis Rennes)
C'est une espèce de chape de tristesse qui s'est abattue sur moi à la fin de la lecture de La Storia ; un blues tenace qui a duré plusieurs heures dont j'ai eu du mal à me défaire. Pourtant tout a été fait pour nous préparer : assez rapidement, par le truchement de la narratrice omnisciente (utilisant là presque la technique de l'histoire contée sans que cela soit vraiment clair au départ), on sait rapidement que l'on assistera à un jeu de massacre. Mais le livre est long, alors on oublie, on reprend espoir. Mais en vain.
La Seconde Guerre mondiale donc. Sujet dont certains dans le groupe redoutaient encore une fois le choix. J'ai moi-même beaucoup lu sur le sujet ces 6 dernier mois (La mort est mon métier, Hhhh, Si c'est un homme). J'avais pourtant l'intuition que ça ne serait pas que ça et je n'ai pas été déçu. L'angle d'attaque est évidemment percutant : en commençant par un viol d'une civile par un soldat, tout en ayant au préalable fait la généalogie d'Ida pendant de longues pages, Elsa Morante donne chair à cette dernière, ce n'est pas une anonyme. Première surprise, la description du viol est assez troublante et brouille nos représentations mentales du crime. On en vient à culpabiliser de se demander pourquoi Ida semble prendre du plaisir et le soldat semble simplement être un pauvre type qui ne lui souhaite pas réellement de mal. On rentre donc dans la violence de la guerre par la "petite porte", mais cette violence est insidieuse et à un effet de bombe à retardement. En effet deuxième surprise, le fruit du viol, une grossesse donnant naissance à Useppe, est un événement joyeux qui semble resouder la petite famille et l'enfant insuffle de la joie tout au long du livre.
Mais petit à petit, tout va se resserrer autour d'Ida : la traque des Juifs (dont elle ne sait pas vraiment si elle en fait partie), les bombardements, l'engagement de son aîné chez les fascistes puis son revirement à 180 chez les partisans, le manque de travail, la dénutrition de son fils, la mort de Nino et enfin le "Haut mal" d'Useppe qui se révèlera en toute fin de livre ; sorte de bombe à retardement qui vient annihiler tout espoir de bonheur (paradoxalement la famille n'aura jamais été aussi heureuse que pendant la guerre).
C'est cette construction lente, mois par mois, année par année, qui fait évidemment la grandeur du roman : Morante prend le temps de faire patiemment éclore le malheur pour démontrer que, oui, la guerre, absurdité à mille facettes, est bien un interminable assassinat.
Le roman étant évidemment très riche, j'ai relevé trois autres thématiques qui m'ont également beaucoup plu :
- une description quasi-sociologique de la classe ouvrière moyenne italienne avec un souci du détail passionnant : corps de métier, outils, noms, ce sont des pans entiers de la société que l'on découvre. Le propos n'est pas le même, mais j'ai rapproché certains passages de ma lecture d'une autre autrice italienne avec Bas la place, y'a personne de Dolores Prato ;
- l'incursion, inattendue, dans le merveilleux avec les poèmes d'Useppe, ses rêves, ses chansons, ses puissantes hallucinations, ses discussions avec sa chienne Bella ;
- le personnage de David Segré qui mériterait un livre à lui tout seul : Elsa Morante y a-t-elle inséré une partie de son parcours intellectuel/politique ? Je n'ai rien lu sur l'autrice, mais je n'en serais pas surpris. David est un personnage maudit, presque au sens d'une tragédie grecque. Son cheminement lui a offert à la fois une libération, mais barré l'accès au bonheur, lui qui l'aime tant. Son monologue au bar est un des sommets du livre et offre un éclairage lumineux sur le tiraillement et le désespoir que peut ressentir un anarchiste.
Ça aura donc été une lecture passionnante et éprouvante, longue mais nécessaire, implacable dans son désespoir, mais ponctuée de trouées de lumière. Assurément le livre lu le plus marquant de l'année, je l'ouvre en grand.

Rozenn
De tout l'été je n'ai pas eu la disponibilité pour lire le gros livre de l'été, entre autres trop prise par la lecture à haute voix d'Harry Potter…
Ces derniers jours je l'ai regardé : 900 p. Je l'ai feuilleté.
J'ai cherché le film correspondant et j'ai trouvé et écouté une lecture en 10 épisodes sur YouTube. Il s'agit d'extraits lus. Un montage autour de l'histoire d'Ida. Cela ne m'emballait pas. Le livre perd sans doute de son épaisseur. L'ancrage dans l'histoire et de la subtilité pour les personnages. Enfin, j'espère.
Et je me suis dit que je ne le lirai pas…
J'ai trouvé ça énorme en général..., une histoire énorme... Je pense que ça peut donner une idée du style et je n'aime pas : trop de mots ! (Comme Salieri aurait dit à Mozart : trop de notes !). Mais des trouvailles.
J'ai feuilleté le livre et j'étais quand même un peu tentée, mais il me semble qu'il faut être solide pour traverser cette lecture. Je le lirai peut-être. Ou peut-être pas. Cela dépendra aussi de ce que vous allez dire...

(À l'issue de la soirée) Après vous avoir écoutés, je me dis que je le lirai un jour… sans doute… je lirai sans doute bientôt les passages recommandés.
J
e l'entr'ouvre…
Françoise entre et
J'étais pourtant partante pour lire ce livre. Mais comme Rozenn, je ne l'ai pas lu et l'ai écouté sur France Culture. C'est la première fois que j'écoute un livre lu, c'est bien sûr différent, et je pense qu'il me serait sinon tombé des mains tandis que le livre ne m'est pas tombé des oreilles...
(Précision : il s'agit de 10 extraits de 30 min chacun).

J'ai trouvé ça très pesant, et n'ai pas vu comme Etienne ce qui rachète la pesanteur.
Sur le style, je n'ai pas d'idées, ça se laisse écouter, peut-être pas lire...
Mais je n'ai pas vu de lueur. Et je n'ai pas trouvé que la grande histoire rachetait la petite, ni l'inverse.
J'ouvre entre ¼ et ½. Ce ne m'est pas apparu comme un chef-d'œuvre. C'est noir, pessimiste.

Rozenn
Ce n'est pas un feel good !
Annick A
J'ai bien aimé ce livre, je l'ai même beaucoup aimé, pour sa capacité à lier très joliment grande et petite histoire. Tous les personnages sont très bien campés.
Certes le livre est un peu lourd. C'est en particulier très difficile de lire ce qui a trait à la guerre.
J'ai bien aimé Useppe, un personnage qui met un peu de baume.
Concernant Ida, il y a des passages très durs, dans le ghetto ; dans le train, la scène est terrifiante.
Il y a des scènes un peu plus sympas, avec le chien et l'enfant. Naïf, il s'attache aux autres. Heureusement qu'il y a ça !
Quant à l'écriture, c'est plutôt bien écrit, facile à lire.
J'ouvre aux ¾.
Danièle
J'ai eu tout d'abord du mal à envisager de m'enfoncer dans cette grosse épaisseur pour l'été... Mais au final, je le dis tout de suite, j'ai beaucoup aimé ce livre. Donc merci à ceux qui l'ont recommandé.
C'est une saga qui m'en a appris beaucoup sur l'histoire de la Seconde Guerre mondiale en Italie, telle qu'elle l'a vécue, entre fascisme et dictature du prolétariat. Je connaissais surtout l'Histoire vu à travers le prisme des Alliés et de l'Allemagne.
J'ai apprécié le lien entre petite et grande Histoire, le tout dans un flux continu, sans perdre haleine, tout en mélangeant plusieurs genres. Tout comme en peinture, on a le portrait, les scènes de genre avec les animaux et la vie de famille, et, en grand format, la peinture d'Histoire... On a ici toute la palette.
C'est une galerie de portraits foisonnante et haute en couleur. Les enfants, en particulier Useppe, apportent de la vie et de la fraîcheur au texte. Quel plaisir de faire la connaissance de Nino, l'adolescent rebelle et filou, sûr de lui, avec l'arrogance de son âge ; il est ingrat avec sa mère, tout en étant attentif. Pareil pour Useppe : sa joie de vivre apporte une fraîcheur qui allège l'ambiance. Leur joie de vivre est communicative et attendrissante dans les conditions de vie ahurissantes de la guerre, la pauvreté, les malheurs, la destruction de leur maison. Ces deux frères hors norme manifestent leur amour réciproque avec un bonheur qu'ils semblent communiquer aux animaux présents. Car ici, les animaux ressentent beaucoup de choses (le départ, la mort, la solitude) et l'expriment parfois plus que les personnages : ils font partie de la saga.
La mère, Ida, passe au second plan dans ces démonstrations. Elle est l'image même de la culpabilité après la scène de viol, phénomène bien analysé depuis. La scène elle-même est toute en finesse, sans accabler tout à fait le violeur, soldat allemand paumé dans cette guerre, s'attardant avec finesse sur toute l'ambiguïté de la situation. Elle s'excuse d'exister en tant que juive (en fait, au quart juive) et femme violée par un Allemand. Elle se sacrifie matériellement, sans reconnaissance de la part de son fils.
Les autres personnages ont la truculence bien connue des Italiens, c'est ainsi qu'on les connaît d'après des films comme la Strada de Fellini, ou dans la Rome populaire des films de Vittorio De Sica. Ils expriment leurs opinions politiques avec emphase, et n'hésitent pas à changer de camp, mais toujours avec la même ardeur et la même sincérité. Elsa Morante donne la part belle aux révolutionnaires, en insistant pourtant, avec Carlo Vivaldi sur la nécessité de la non-violence.
Bien sûr l'ambiance générale n'est pas à l'euphorie. L'ensemble de l'histoire est triste et poignant avec ses scènes d'horreur (en particulier l'expédition dans le train pour les camps de concentration), mais nous n'avons pas affaire à un mélodrame, sans doute parce qu'Elsa Morante est bienveillante envers tous ses personnages. Voilà l'histoire telle qu'elle est, nous dit-elle. Dans un style que j'ai trouvé convainquant.
J'ouvre aux ¾.
Richard
J'ai lu les deux tiers du livre à une vitesse normale, puis j'ai sauté pour voir la fin...
Certaines scènes sont très émouvantes.
Comme documentaire sur la situation italienne pendant la Seconde Guerre mondiale, c'est un livre très utile.
Mais c'est un véritable pavé : il faut travailler, avoir de la patience.
Et la nature du récit n'aide pas. Il n'y a pas assez de poids sur quoi s'accrocher.
Le soldat viole, puis disparaît : ainsi, ceux que je croyais rencontrer comme personnes ne sont que des éléments d'une histoire, utilisés comme tels.
J'ai noté des erreurs de français, comme "laisser tombée".
La lecture du livre est un peu comme un marathon : on sait que c'est long ; 2 km ça va ; mais quand on rentre dans le 10e, on sait qu'il y a encore 30 km à parcourir et on sent qu'on n'a pas le temps pour admirer le paysage du 10e (on veut avancer vite à la fin).
C'est un livre trop long à digérer et je ne pense pas le finir.
J'ouvre ¼.
Renée (à l'écran depuis Narbonne)

Livre à la fois addictif et agaçant car trop long. A la page 400, j'ai commencé à me dire : elle nous raconte la vie de ce Carlo-David, son rejet de la bourgeoisie et en conséquence son anarchisme : ok, mais ça n'a pas grand rapport avec l'intrigue ; elle aurait pu écrire un livre de 200 pages sur le sujet. Cependant j'ai vaillamment continué ma lecture. Page 550, overdose ! J'ai prétexté la canicule qui a duré longtemps pour sauter des paragraphes et m'attendrir sur le sort de ce petit Useppe et sa maman.
Je suppose qu'à ma première lecture c'était l'hiver (et évidemment j'étais jeune) car ce livre m'avait fait une forte impression : grand roman néo-réaliste.
C'est un livre ambitieux où Morante a parfaitement réussi à mêler la vie plutôt misérable de petites gens avec la grande Histoire. On sent parfaitement son engagement politique auprès des communistes. La construction avec un rappel historique avant chaque paragraphe a été reprise dans plusieurs sagas pour jeunes adultes : ma petite fille adore ça.
Peut-être que ce livre qui était "moderne" en 1977 a vieilli parce que nous avons énormément lus de romans sur cette époque, que l'équilibre mondial a été bousculé depuis, que notre vision de l'Europe a complètement changé. Il peut rester didactique pour de jeunes lecteurs, mais je ne l'imposerais à aucun de mes amis. En conclusion, mon avis passe de grand ouvert en 1977 à ¼ en 2024.
Jérémy
Avant la lecture : J'avais défendu bec et ongles la programmation de ce livre : une fresque historique, pendant la Seconde Guerre mondiale, et qui plus est un gros livre, sur le papier c'est fait pour me plaire !
Après la lecture : Je l'ai commencé en juin et finalement ne l'ai pas emporté en petits morceaux en randonnée comme je l'avais fait l'année dernière pour Middlemarch, craignant de n'avoir que cela à lire s'il ne me plaisait pas. Or il se trouve que le début de la lecture ne m'avait pas vraiment convaincu, ou tout du moins pas plus enthousiasmé que ça.
Je l'ai repris lors de mon retour à Paris et ne suis pas allé jusqu'au bout. Je me suis arrêté à la page 405. Je n'ai pas trouvé ce que j'attends d'un pavé, qui plus est ayant un arrière-plan historique : ampleur, profondeur, analyse, etc. J'attends que cela "brasse large" ! Bien sûr les deux livres ne sont pas comparables, mais l'année dernière les axes de réflexion et d'analyse ne manquaient pas dans Middlemarch, c'était riche !
Ici, on ne dépasse jamais vraiment le niveau de l'anecdote, des scènes de la vie quotidienne. À mon sens, il s'agit plus d'un journal de guerre romancé que d'un roman à proprement parler. Tout est très terre à terre, très prosaïque.
Si je l'ai lu sans déplaisir, je l'ai surtout lu sans plaisir, donc dans une sorte d'indifférence. Je pense que cela tient aussi au fait qu'il n'ait pas d'enjeu. Renée parlait de l'intrigue du livre. Mais justement quelle est-elle ? Là où je me suis arrêté, à aucun moment je ne me suis dit "Que va-t-il se passer ensuite ? Comment cela va-t-il se dénouer ?". Le récit n'avance pas.
Bref, je n'ai pas été embarqué et de toute façon je ne vois pas où veut nous emmener Morante. Pour moi, le livre est trop narratif, trop descriptif et manque cruellement de romanesque. Certaines choses m'ont aussi agacé : la place prise par les animaux de "compagnie" : le chien puis la chatte (Rossella) je crois. Cela m'a semblé lourd et répétitif. Je n'ai pas été touché par Useppe, ni par la scène de la gare, que certains ont trouvé triste et poignante. J'y suis resté extérieur. Je n'y ai pas vraiment "cru" et à je ne l'ai pas du tout trouvé émouvante. Avec le recul, je comprends que certains aient visualisé des images de cinéma italien des années 60, c'est vrai que tout est tellement décrit par le menu qu'on ne peut que s'imaginer le "décor". Mais justement, cela flaire un peu trop le Cinecittà, le décor en carton-pâte, comme s'il y avait un côté factice.
Enfin, je n'ai pas trouvé ça très bien écrit. La traduction y est peut-être pour quelque chose. J'ai remarqué ces répétitions : "à la vérité", "un peu". Qui sont comme certaines redites sur le fond, un peu lourdes à la fin. Certains adjectifs employés de manière surprenante également : des matériaux "autarciques", une soupe "autarcique" (?).
Je n'irai pas plus loin que la page 405 et ma déception est à la hauteur des espoirs que j'avais placés en ce livre.
J'ouvre ¼, en me disant que le livre a peut-être aussi
pâti du fait que j'en lisais en parallèle d'autres qui eux me convainquaient beaucoup plus...
Monique L
Ce livre me laisse perplexe. Je trouve très intéressant le projet de traiter en parallèle de la grande histoire, celle des personnes humbles qui la subissent. Il contient un très bon résumé de l'histoire de la période. Il y a de très bons passages où je voyais les scènes en noir et blanc comme dans les films des néoréalistes italiens.
Les descriptions des lieux et des personnes sont très fouillées, parfois même trop (le contenu des tiroirs…).
J'ai été gênée par des passages imaginaires, même s'ils étaient poétiques. J'avais du mal à les interpréter.
La place des animaux est intéressante, mais parfois un peu exagérée dans la compréhension entre eux et les humains.
J'ai trouvé curieux ce narrateur omniscient qui peut nous raconter des scènes où personne n'était présent (par exemple, l'accident de Nino), qui nous décrit avec force détails les rêves de Ida et de Useppe.
J'ai apprécié tous les personnages principaux qui sont typés et que l'on reconnaît bien malgré leurs nombreux noms. Le seul avec lequel j'ai des réserves, c'est Useppe. Je ne le trouve pas crédible. Je n'ai pas cru en son personnage. Je ne l'ai vu que comme l'incarnation d'une idée.
J'ai eu du mal avec le livre II, spécialement avec le discours de David dans le café que j'ai trouvé beaucoup trop long.
J'ouvre le livre au ½ !
Claire

J'étais la seule hostile à la programmation de ce livre étant donné son thème pour l'été (après des livres assez durs que nous avions lus pendant l'année) et alors que nous en avons d'autres la même formule de l'été pour la troisième année de suite (
pavé en 2022 Les Buddenbrook, 854 p., pavé en 2023 Middlemarch, 1152 p.). Le fait que les deux autres groupes n'aient pas suivi notre choix de l'été pour la première fois en raison du contexte mondial quotidien aurait pu faire faiblir, mais hélas...
J'ai néanmoins ouvert le livre et après m'être tapée le viol où la victime prend son pied, j'ai arrêté là, p. 104 : trop de misère, trop de violence après l'Ukraine et Gaza.
J'ai lu une nouvelle du Châle andalou, à l'atmosphère et au style proches, et n'ai ressenti aucune séduction.
J'aurais pu lire, pour pallier mon ignorance, les mises au point historiques introductives : mais en petits caractères, austères, aucunement sexys..., j'ai abandonné également.
Par conséquent, je me suis attachée à l'auteure, notamment parce que René de Ceccatty que nous avions rencontré a écrit une énorme biographie d'Elsa Morante, Elsa Morante : une vie pour la littérature (il a aussi écrit une biographie de son mari Alberto Moravia et une de son ami Pasolini...), très documentée et sans la passion outrancière de deux autres livres que j'ai lus de spécialistes de l'Italie : Elsa mon amour de Simonetta Greggio et E. M. ou La Divine Barbare : roman confidentiel non finito de Jean-Noël Schifano : mais c'est étonnant de voir la passion qu'elle suscite, et la femme et son œuvre... J'ai été vraiment intéressée par ce personnage extraordinaire, son parcours, ses rencontres notamment artistiques (par exemple Le Living Theater), ses amours folklos.
J'ai écouté des émissions enthousiastes sur La Storia, lu des articles-attention-chef-d'œuvre, mais n'ai pas éprouvé de regret à ne pas parvenir à la lire, car rien, dans les dithyrambes, ne me donnait une envie forte de la lire. Je n'ai pas non plus regretté de ne l'avoir pas lu en apprenant que la traduction était maladroite et qu'Elsa Morante la détestait.
Je ferme le livre.
Fanny entre et
Il me reste 200 pages, mais ce n'est pas pour cause de déplaisir. C'est un livre que je lis avec plaisir, que je n'ai pas de mal à reprendre.
Cependant, il ne me transporte pas, je n'y trouve pas les fresques des étés précédents qui m'ont plus nourrie.
Il y a beaucoup de longueurs, des répétitions : par exemple Useppe ne prononce pas tous les mots, et c'est répété, ce qui alourdit.
Le découpage par années, c'est pas mal.
On se demande : quel est ce narrateur ?
Je n'ai pas terminé, mais on se doute que ça mal finir....
Useppe et les chiens apportent un peu de fraîcheur et de dynamisme.
J'ouvre entre ½ et ¾ : en effet ½, c'est sévère et j'ai du plaisir de lecture ; ¾ c'est un peu trop, le livre manque de relief.

(Après la séance) Arrivée au terme de ma lecture, je conserve mon ouverture. Il y des éclairs de génie dans ce roman, avec le profil de personnages comme David ou Scimo, les descriptions de vie pendant la guerre, en particulier avec les Mille, Useppe et sa fraîcheur de même que Bella : ils sont certes irréalistes, mais cela ne m'a pas gênée.
C'est vraiment dommage qu'il y ait toutes ces longueurs et répétitions qui, je trouve, font parfois perdre en intensité la force du récit. Par exemple, tout ce qui se joue à travers le regard d'Useppe, ou encore le discours délirant de David dans le bar.
La mort d'Useppe est annoncée ; là encore cela ne m'a gênée, mais une fois de plus, le récit de cette dernière journée traîne en longueur et pour la première fois le roman devient larmoyant.
Je suis, quoi qu'il en soit, contente d'avoir découvert ce grand roman au projet ambitieux et original.
Jacqueline
Je l'ai lu au début de l'été en une semaine et n'ai pas eu envie d'y revenir.
Cela débute par une chronologie historique. Intéressant ! C'est succinct, partial ? Il faudrait voir de plus près... En tout cas instructif pour moi. Mais, dès que je suis rentrée dans la narration, années après années, je n'ai pas vu ce que cette chronologie, intéressante en soi, apportait au roman. On peut sauter sans que le déroulement de l'intrigue en soit affecté…
Le roman, lui, est un roman à l'ancienne avec un narrateur omniscient qui parfois développe le point de vue du ou des personnages. Petite coquetterie, la narratrice intervient de temps en temps pour citer source ou recherches, mais surtout pour faire part de son ignorance… Ouais ! J'ai quand même déjà vu ça dans des romans du 19e siècle !
Par contre, j'ai tout lu facilement : ça coule, il se passe des choses, il y a de l'empathie pour des personnages misérables et paumés, mais cela ne suscite pas une vraie sympathie. Sauf pour le délicieux Useppe. D'ailleurs sa mort était-elle nécessaire ?
Tout au long de ma lecture je gardais une impression de déjà-vu, ailleurs et autrement prenant : 
- le regard d'un enfant différent sur Le bruit et de fureur dans le roman de Faulkner (d'ailleurs lu au groupe)
- le plus jeune des Frères Karamazov ou L'idiot (lu dans le groupe avant que j'y arrive)
de Dostoïevski qui se confrontent avec fraîcheur à l'absurdité d'un monde dont les enjeux les dépassent
- un enfant différent dans la tourmente de la guerre : Le Tambour de Günter Grass. Je l'ai d'ailleurs relu à la suite et j'ai préféré son écriture baroque au réalisme à l'ancienne d'Elsa Morante…
- les revirements ambigus de Nino m'ont fait penser à des personnages de Modiano
- Useppe me faisait penser, aussi, à toutes les réflexions de Dostoïevski sur l'enfance. Et je ne parle pas des affres de l'épilepsie…
- Même David, ses questions politiques, son discours me rappelaient Les Possédés (aujourd'hui Les Démons). Vers la fin du discours, j'ai d'ailleurs adoré les tentatives d'Useppe pour l'arrêter et faire contrepoids…
Comme je n'avais quand même pas été complètement convaincue par ce roman, j'ai voulu voir d'autres livres d'Elsa Morante : ses premières nouvelles que je n'ai pas finies mais surtout L'Île d'Arturo, une histoire d'adolescent que j'ai vraiment aimée.
À cause de mon impression de déjà vu et de ma déception littéraire, je n'ouvre qu'à moitié ce roman bien ficelé. Je ne l'aurais pas lu sans le groupe. Il raconte une période terrible avec, me semble-t-il, de bons sentiments. Je crois que je n'oublierai pas toute la partie dans la grotte et la solidarité de tous ces misérables.
Thomas

J'ai beaucoup de mal à me positionner. D'un côté j'ai trouvé très intéressant l'aspect historique, avec cette Italie pendant la Seconde Guerre mondiale, que je connaissais assez peu. J'ignorais notamment totalement que Mussolini avait été contraint de démissionner, puis avait été emprisonné en 1943, avant d'être libéré par un commando de parachutistes nazis pour fonder la République de Salo.
En revanche, dans l'histoire d'Ida, Nino et Useppe, on reste finalement assez loin de cette guerre, alors que j'aurais parfois aimé être plus proche du déroulement des événements. Et comme d'autres membres du groupe, j'ai trouvé qu'il n'y avait pas vraiment d'intrigue, à proprement parler. On se contente de vivre au jour le jour avec Ida et Useppe, et, à part peut-être à la fin, je n'étais pas si curieux de savoir ce qui allait se passer. Peut-être aussi parce que, connaissant la grande Histoire, on se doute en partie de ce qui va arriver au moins jusqu'en 45. La seule surprise est qu'après la fin de la guerre, le ton ne devient guère plus gai, et les toutes dernières pages, sur les années 50 et 60 sont d'ailleurs très sombres, on est loin des Trente Glorieuses !
Heureusement, Blitz, Rosella et Bella (mention spéciale à Blitz en ce qui me concerne) apportent une touche originale et gaie.
Je suis un peu resté sur ma faim en ce qui concerne la narratrice, qui se présente tantôt comme ayant connu certains des personnages, tantôt comme une narratrice omnisciente. Surtout, Useppe est resté un mystère pour moi : on a l'impression qu'il est la métaphore de quelque chose, mais je n'ai pas réussi à comprendre de quoi exactement. Peut-être de l'Humanité, qui survit tant bien que mal pendant la guerre, et qui, alors qu'on croit qu'elle devrait retrouver des forces avec la fin du conflit, se désillusionne jusqu'à mourir désespérée ?
Enfin, j'ai trouvé que c'était un peu long. Je me suis ainsi parfois ennuyé, mais en même temps, cela m'a conduit à m'attacher aux personnages, et m'a rendu la fin de Useppe d'Ida d'autant plus émouvante.
J'ouvre à moitié.
Catherine
J'avais lu ce livre quand j'avais 16 ans, mes parents l'avaient acheté lors de sa parution. J'en avais gardé un souvenir assez flou, mais je me souvenais que je l'avais beaucoup aimé. Par conséquent, j'ai soutenu la proposition d'Annick.
Je l'ai relu et je me suis laissé de nouveau embarquer. Je ne l'ai pas trouvé long... Je l'ai lu en trois semaines au début de l'été, quasiment d'affilée. Un peu plombant quand même pour une lecture de vacances.
Pas d'intrigue ? Je ne comprends pas… On assiste à la traversée de la guerre par le petit peuple de Rome au quotidien. Ils subissent sans comprendre, ils survivent. Elsa Morante a un vrai talent pour camper une galerie de personnages en quelques pages, pour la plupart attachants :
- Ida, ballotée par la guerre, qu'elle vit dans la terreur du fait de ses origines en partie juives, à la fois terrifiée et fascinée par cette part juive, elle ne peut s'empêcher de retourner dans le ghetto alors qu'elle sait que c'est dangereux et finit par avouer à une femme juive, le jour de la déportation des juifs du ghetto : "moi aussi, je suis juive". La description de la déportation des Juifs du ghetto, le train à la gare, c'est un passage très marquant du livre.
- Useppe, bien sûr, qui illumine le livre et le sauve de la noirceur, pas totalement crédible ; mais il personnifie l'enfance qui traverse la guerre et l'horreur, en gardant néanmoins en partie son innocence et sa joie de vivre, même si on sent qu'elle s'affaiblit peu à peu.
- Nino, avec son amour de la vie et de la liberté, qui navigue du fascisme aux partisans puis au marché noir. Il y a de beaux passages sur l'amour entre les deux frères.
- David enfin, l'anarchiste juif, personnage éminemment complexe. Son discours dans le café mérite d'être lu plusieurs fois, car c'est un flux continu de pensées difficiles à suivre, mais un des passages les plus marquants et les plus intéressants du livre.
La partie sur les Mille, la vie de ces réfugiés réunis par hasard dans ce campement, après les bombardements, est aussi un beau passage, plein d'humour, un moment de bonheur aussi pour Useppe, qui passe de la solitude, à la présence constante, d'une multitude de gens qui le fascinent et qui sont pour la plupart gentils avec lui. J'ai trouvé intéressante aussi toute la fin du roman, qui se situe après la guerre, avec le retour des soldats qui ont combattu en Russie, des déportés des camps qui se heurtent à l'indifférence des autres, et au refus de les écouter.
J'ai aimé l'écriture ; même si j'ai effectivement parfois tiqué sur la traduction, j'ai passé outre, ça n'a pas gâché ma lecture. J'ai beaucoup aimé aussi écouter les passages lus sur France Culture, cela m'a permis d'apprécier le texte différemment.
Pour finir, j'ai été intéressée par les rappels historiques, en début de chapitre, qui m'ont appris beaucoup de choses sur la guerre en Italie que je connaissais mal.
Je suis passée un peu vite sur la fin, la mort d'Useppe, pressentie dès le début, un tel livre pouvait difficilement finir sur un happy end.
J'aurais ouvert entre ¾ et en grand, mais comme vous avez été trop négatifs..., j'ouvre en grand. Pour moi, c'est un grand roman, que je n'oublierai pas. Je suis contente de l'avoir relu.
Annick L
(qui a proposé le livre)
De cette auteure italienne, je n'avais lu récemment que L'Ile d'Arturo que j'avais beaucoup aimé.
Ce roman est considéré comme l'un des chefs-d'œuvre de la littérature italienne des années 1950/70. Et je dirais, après avoir pris le temps de le lire cet été (plus de 900 pages !) que je peux le considérer comme tel.
Avant d'y plonger, il m'a fallu comprendre comment il fonctionnait : un chapitre par année, de 1940 à 1948 qui retrace la vie misérable d'Iduzza, modeste institutrice, avec ses deux fils, vies bouleversées par le fascisme et la Seconde Guerre mondiale à Rome. Entre deux chapitres, une chronologie des faits historiques marquants. Le projet est ambitieux : croiser l'histoire de ces trois personnages avec la grande Histoire.
Ensuite, je me suis laissé emporter par ce roman-fleuve, avec quelques pauses pour reprendre mon souffle et m'aérer l'esprit, tant l'accumulation des drames qui pèsent sur leur destin me devenait pesante. On comprend en effet très vite que la petite institutrice craintive qui ne comprend rien aux événements et qui n'est pas armée pour se défendre est condamnée au malheur. Une sorte de martyre emblématique de ce qu'a pu vivre il popolo italiano durant ces années terribles.
La seule chose qui tient Iduzza debout, c'est son amour pour ces deux fils, Nino qui a déjà 14 ans en 1940 et le petit Useppe né d'un viol. Il s'agit pour elle de les sauver, à tout prix, et de les protéger (avoir un toit, se nourrir chaque jour, éviter les dangers). Ces personnages me font penser à ceux des Misérables ou à celui de la Mère Courage de Brecht, la froideur en moins. Car le récit se veut empathique, au plus près de ces êtres de chair et de sang, porté par la voix d'une narratrice (dont le statut reste mystérieux) qui n'hésite pas à faire des commentaires très personnels.
Elsa Morante aime ses personnages, elle les respecte et il est difficile de prendre du recul (sauf à trouver que trop c'est trop !).
D'autant qu'au-delà de cette histoire particulière, E. Morante fait défiler toute une époque avec ses acteurs : les fascistes (Ida est demi-juive et craint d'être raflée), l'armée d'occupation, les libérateurs, les profiteurs… Elle nous fait aussi entrevoir la communauté juive de Rome qui sera presque entièrement déportée. Elle nous fait partager la quête quotidienne des habitants pour survivre (très belle scène de distribution de farine, contraintes de la promiscuité avec d'autres réfugiés dans un abri collectif), les combats des partisans, les gestes de solidarité des uns, le parcours solitaire de certains autres et surtout celui de son fils ainé Nino, ce jeune embrigadé par les fascistes puis par les résistants, qui finira mal.
Quelle plume ! Quel souffle ! Cette fresque laissera des traces dans mon imaginaire et je me souviendrai longtemps de ce beau personnage qu'est Useppe, ce tout petit, né d'un viol mais accueilli comme une grâce par sa mère et son grand frère, cet enfant que des traumatismes successifs empêcheront de grandir mais dont le regard candide apporte un peu de lumière dans cette horreur environnante. Figure d'ange ?
Une petite réserve : c'est une œuvre littéraire qui s'inscrit dans le courant néo-réaliste italien illustré par de nombreux films et elle pourra sembler à certains datée. Quant à moi, je l'ouvre en GRAND.
Brigitte entreet(avis transmis après la séance)
Je n'avais pas lu La Storia, mais j'en avais entendu parler à sa sortie en France.
C'est une excellente surprise que ce livre, relatant la guerre de 40 en Italie à travers les vies d'Ida et de ses deux fils Nino et Useppe, qui appartiennent à la classe pauvre des habitants de Rome.

Au début des chapitres, qui correspondent chacun à une des années de la guerre et un peu en deçà, comme au-delà, l'auteure introduit un bref résumé des événements de l'année en question : cela m'a beaucoup aidée à m'y retrouver dans mes connaissances assez floues de cette époque, pour l'Italie.
L'auteure est incontestablement douée pour saisir ou créer des atmosphères.
J'ai particulièrement aimé sa description de la première année d'Useppe, cet enfant de la guerre, qui vit sa première année dans la joie absolue de vivre et de découvrir le monde, en particulier ses échanges avec les animaux familiers. Une autre très belle découverte est celle de l'affection profonde et absolue entre les deux frères Nino et Useppe, malgré leur différence d'âge et de mode de vie.
La destinée d'Ida traverse tout le livre. Bien que toujours en retrait, elle est le personnage principal. Cette femme, qui sait qu'elle est "un peu" juive, ne sera jamais inquiétée mais vivra toujours dans l'angoisse d'être identifiée. Cette institutrice, légèrement faible d'esprit, traverse la guerre sans vraiment comprendre ce qui se passe, mais avec courage et dévouement pour ses enfants, qui sont son seul univers.
Malgré mes préventions personnelles contre les chiens, je relève la présence maternelle de Bella auprès du petit Useppe.
À la fin, il y a cependant quelques longueurs, surtout lors du discours de David dans un café de Rome, où seul Useppe l'écoute vraiment, sans être en capacité de le comprendre.
Moi qui ai approximativement le même âge que Useppe (s'il avait vécu plus longtemps), j'ai retrouvé certains souvenirs de cette époque : les bombardements, les grosses difficultés pour se procurer à manger, les V2, dont j'entendais parler, etc.
J'ouvre entre ¾ et grand.
Clarisse(avis transmis)
J'ai mis du temps pour finir La Storia. Sûrement parce que je pressentais cette fin tragique où les personnages que nous suivons depuis plus de 900 pages meurent les uns à la suite des autres, même les chiens.
J'ai été très émue par l'histoire d'Useppe et de son amitié avec son frère Nino et la chienne Bella. Les dialogues avec l'animal sont magnifiques et la description de la vie quotidienne en temps de guerre est passionnante.
Il est fou de découvrir que la préoccupation principale de la mère de famille Ida est la survie alimentaire de ses enfants, malgré son statut d'institutrice.
Cependant, il est vrai que le roman est long et mène à la mort de tous les personnages, ce qui laisse un arrière-goût amer au lecteur, attaché à eux.
Certaines descriptions sont très violentes (notamment la fin de Maria et sa mère, violées, lacérées et tuées par les nazis) et mettent en exergue la terrible réalité de la guerre.
La mort d'Useppe, enfant heureux mais atteint du haut mal, qui mène à celle de Bella et à la mort symbolique d'Ida, prête à tout pour son enfant, m'a laissée en larmes.
Ce roman laissera sa marque sur moi, pour son intérêt porté à l'histoire des individus en temps de guerre. J'ouvre aux ¾.

Claire (après la séance)
Suite à la séance, j'ai ajouté trois textes :
- apprécié par certains : le discours de David dans La Storia =>ici
- après l'attention portée par plusieurs au rôle de la gente animale : de très sérieuses considérations sur les animaux dans La Storia =>là
- suite aux interrogations et remarques concernant la narration omnisciente : commentaires de René de Ceccatty sur la narratrice mystérieuse =>hop là.


Les livres d'Elsa Morante

Les voici dans l'ordre de publication en Italie. La plupart sont publiés par Gallimard, sauf précision.

- 1942 :
Les extraordinaires aventures de Caterina, pour la jeunesse, trad. de l'italien par Jean-Noël Schifano, 1986.
- 1948 : Mensonge et sortilège, roman, trad. Michel Arnaud, 1967.
- 1957 : L'Île d'Arturo, roman, trad. Michel Arnaud, 1963.
- 1963 : Le châle andalou, nouvelles, trad. Mario Fusco, 1967 ; Donna Amalia et autres nouvelles (extraites de Châle andalou).
- 1974 : La Storia, roman, trad. Michel Arnaud, 1977.
- 1958 : Alibi, poésie, trad. Jean-Noël Schifano, 1999.
- 1987 : Pour ou contre la bombe atomique, non-fiction, trad. Jean-Noël Schifano, 1992.
- 1968 : Le monde sauvé par les gamins, roman historique mêlant poésie et théâtre, trad. Jean-Noël Schifano, 1991.
- 1982 : Aracoeli, roman, trad. Jean-Noël Schifano, 1984.

Publications posthumes :
- 1989-2005 : Territoire du rêve, journal, traduit par Jean-Noël Schifano, 1999
- 2004 : Petit manifeste des communistes (sans classes ni parti) suivi de Une lettre aux Brigades rouges, trad. Martin Rueff, Payot, 2005
- 2002 : Récits oubliés, nouvelles, trad. Sophie Royère, Verdier, 2009
- 2013 : Anecdotes enfantines, nouvelles, trad. Claire Pelissier, Arléa, 2015.

Interviews, articles, radio, vidéo, livres

› SUR LE ROMAN LA STORIA

- "La Storia d’Elsa Morante, une saga italienne au temps de la guerre", Le Monde, 17 juin 1977, par Françoise Wagener. Ce roman fait partie des "100 romans du Monde".
- La Storia, série Les romans qui ont changé le monde par Mathias Énard, France Culture, 18 août 2023, 58 min.
- La chronique de Juliette Arnaud en deux parties sur La Storia (4 min chacune en vidéo) présentée par Charline Vanhoenacker, France Inter, 15 septembre (1/1) et 22 septembre 2021 (2/2).
- "La Storia, par Florence Burgat", philosophe, évoque son grand choc littéraire, L'idée culture, par Natcha Triou, France Culture, 2 mars 2019, 5 min.
- La Storia en 10 épisodes, France Culture, choix des extraits Simonetta Greggio, traduction inédite de Nathalie Bauer, lecture Jacques Gamblin, 2 au 13 octobre 2023, 4h30 ou en 10 épisodes séparés ici.

› SUR LES TRADUCTIONS NOMBREUSES DE LA STORIA

Entre la sortie du roman (1974) et la mort de l'auteure (1985), La Storia a été traduite en 12 langues : anglais, espagnol, puis français, allemand, portugais, néerlandais, finlandais, danois, suédois, norvégien, japonais et chinois.
Jusqu'à la fin des années 90, elles ont été suivies par 5 autres langues : serbe, croate, hébreu, turc et grec.
D'autres s'ajouteront dans les années 2000 : russe, hongrois, macédonien, perse, slovaque, albanais, roumain, arabe et géorgien (précise Monica Zanardoa : "Elsa Morante en traduction", 12 juillet 2021).

› SUR LA TRADUCTION DE LA STORIA : aïe aïe aïe...

- Le Monde, dans son article dithyrambique sur le roman, avoue : "La traduction française, malgré des maladresses, ne gêne pas une lecture qui engage constamment. La Storia est un livre marquant. Cela seul compte." ( "La Storia d’Elsa Morante, une saga italienne au temps de la guerre", Le Monde, 17 juin 1977, par Françoise Wagener).

- "L’anecdote de La Storia est célèbre : Elsa Morante détestait la traduction de Michel Arnaud et elle avait menacé Gallimard de changer d’éditeur si Arnaud était maintenu comme traducteur de ses autres ouvrages", raconte cruellement l'auteur d'une étude de la traduction par Michel Arnaud d'un autre auteur italien, donnant des clés permettant de "mieux comprendre les manques et les choix de sa traduction" (sic) : Michel Arnaud a surtout traduit de l'anglais (Upton Sinclair, William Styron) et allemand (Schiller) avant de traduire l'italien par l'intermédiaire de son épouse italienne : "Son travail subit donc le contrôle d'un regard extérieur, ce qui pose le problème, qu'il n'est pas lieu de développer ici, de la traduction à quatre mains. Disons que l'on note une tendance à compenser un manque de maîtrise de la langue de départ par un embellissement littéraire dans la langue d'arrivée, une surlittéralité qui n'est pas toujours fidèle à l'esprit du texte que l'on traduit ; c'est le cas avec Vittorini. Après la mort de son épouse dans les années 70, les traductions de Michel Arnaud seront plus contestables et elles seront d'ailleurs contestées." La traduction que nous lisons date hélas de cette époque-là . L'article dénonce quantité d'erreurs montrant une insuffisante connaissance de la langue et un souci de clarté qui l'emporte sur le désir de conserver le halo poétique du texte (Vincent d’Orlando, "Sous le signe de Nabu. Réflexions à propos de la traduction française. De Conversazione in Sicilia d’Elio Vittorini", La France et l'Italie : traductions et échanges culturels, Centre de publications de l'Université de Caen, juin 1992)

› SUR LA RÉCEPTION EN ITALIE DE LA STORIA

"En 1974, le roman de Morante suscite désarroi et perplexité, notamment chez une grande partie de critiques engagés : il s'ensuit un débat passionné. L'histoire de l'institutrice d'origine juive Ida Ramundo et de son fils Useppe, au moment de la Deuxième Guerre mondiale, à Rome, représente une sorte d'epos moderne, populaire et profondément empathique, mais éveille en même temps plusieurs polémiques et malaises. Le roman s'adresse à un public différent et est conçu concrètement pour entrer en dialogue avec des personnes "étrangères" à l'élite habituelle des lecteurs : La Storia est en effet publié à sa sortie dans une édition économique pour la maison d'édition Einaudi, à prix réduit. Morante décide ainsi de rendre accessible la lecture de son roman à la nouvelle classe cultivée, formée par la génération des jeunes et des étudiants impliqués ou intéressés par la contestation culturelle de 1968. En centrant la perspective sur les vicissitudes de personnages de basse condition, suivis dans leur vie quotidienne, et en s'adressant aux "analphabètes", comme le dit la dédicace ("Por el analfabeto a quien escribo", un vers de César Vallejo), l'écrivaine semble s'inspirer d'un des plus grands auteurs italiens de la tradition littéraire, Alessandro Manzoni : à l'instar de celui-ci, Morante entend écrire un livre pour tous, facilement lisible et porteur d'un message." (Caterina Sansoni, Université de Strasbourg, La Clé des langues, 28 mai 2020)

"Lors du débat acharné qui a accompagné la parution de La Storia, il a ainsi souvent été reproché à l'auteure d'avoir abandonné le registre fantastique de ses précédents ouvrages, et l'idéologie de La Storia a été jugée populiste et politiquement contradictoire. Les critiques les plus sévères portaient, notamment, sur les résumés historiques imprimés dans une police plus petite qui ouvrent chaque chapitre du roman, ainsi que sur la "surcharge" d'emphase avec laquelle seraient traités des épisodes historiques. En substance, c'est la philosophie de l'histoire de Morante qui a été mise en question par les hommes de lettres de son époque : on a vu dans La Storia une perspective défaitiste et pessimiste, selon laquelle l'Histoire serait une force écrasante qui accable les hommes et qui s'acharne avec une violence particulière sur les plus faibles." (Monica Zanardo, "Elsa Morante face à l'Histoire", Atlante : revue d'études romanes, n° 10, printemps 2019).

"La Storia va donner à Elsa Morante un rayonnement mondial et lui assurer une gloire immense dans son pays, à partir de 1974. Cependant il déplaît à certains, dans un climat politique électrique, peu propice au retour lucide et cruel sur la période fasciste, que ce roman propose d'une manière à la fois très populaire, très sentimentale et très didactique et politique. Ses personnages sont jugés outranciers et la facture du livre est parfois estimée pesante et démonstrative. Totalement décalé par rapport à la situation italienne et à l'esthétique littéraire du moment (plus avant-gardiste), il va pourtant devenir un classique du XXe siècle et finalement garantit à Elsa Morante sa place dans l'histoire de la littérature." (René de Ceccatty, Elsa Morante : une vie pour la littérature, Tallandier, 2018).

› SUR LES ANIMAUX DANS LA STORIA

Certains lecteurs du groupe ont apprécié les passages animaliers. Ils trouveront peut-être des raisons encore plus solides de les aimer avec l'article “Grâce” et “pesanteur” : les métaphores animalières dans La Storia et Aracoeli d’Elsa Morante, d'Ilaria Splendorini, revue Italies, Centre Aixois d’Études Romanes (CAER), Université d'Aix Marseille, n° 12, 2008. Extrait :

"S’il est vrai que les animaux sont très présents dans les romans d’Elsa Morante, dans La Storia leur présence est un phénomène d’une telle ampleur qu’il ne saurait échapper même à un lecteur peu attentif. (...) Car les animaux sont avant tout des personnages à part entière : il suffit de penser au chien Blitz, fidèle compagnon de Nino et Useppe, dont la narratrice La Storia décrit le comportement, les rencontres, l’humeur gaie et brouillonne, et dont la mort, longuement évoquée, résume à elle seule l’horreur du massacre perpétré par le bombardement de San Lorenzo ; ou encore à Bella, chienne fascinante à la psychologie complexe qui joue le rôle de deuxième mère d’Useppe ; sans oublier la chatte Rossella, l’hôte perfide du refuge de Pietralata, mère indigne qui abandonne son nouveau-né et tue sournoisement les deux canaris de Giuseppe Secondo.
Personnages certes, les animaux sont aussi, de façon plus classique, une source quasi inépuisable de comparaisons et d’images qui ont pour fonction d’illustrer la condition humaine : tout au long du roman, inlassablement l’auteur tisse un réseau d’analogies entre le comportement humain et le comportement animal, celui-ci servant à éclairer celui-là. Et ce réseau se densifie lorsqu’il s’agit de décrire les moments de souffrance les plus intenses, de rendre compte de la douleur atroce de ces "
cavie che non sanno il perché della loro morte" : car l’ignorance des raisons qui sont à l’origine de la souffrance efface les frontières entre les espèces, et les êtres qui souffrent finissent toujours par se ressembler. Aussi, dans La Storia, les juifs sont-ils décrits comme des animaux "che si affidano docili al recinto del macello, facendosi caldo coi fiati l’uno all’altro", et le ghetto devient aux yeux d’Ida "una stalla materna, calda di respiri animali e di grandi occhi non giudicanti".

› SUR LE FILM LA STORIA

Le livre La Storia est publié en 1974. Le film
La Storia est un film de Luigi Comencini, sort en 1986, avec Claudia Cardinale.
Le film est sorti au cinéma dans une version de 2 h 15 et à la télévision dans une version longue de 4 h.

"Le film qu'en tira douze ans plus tard pour la télévision, puis, dans une version abrégée, pour les salles, Luigi Comencini (remplaçant Liliana Cavani, initialement prévue), avec Claudia Cardinale dans le rôle principal, aidera à installer l'œuvre dans la culture internationale, comme le fit Visconti pour Le Guépard de Lampedusa, avec la même actrice qui avait, par ailleurs, incarné l’héroïne du chef-d’œuvre de Moravia, Les Indifférents, dans le film de Francesco Maselli. Claudia Cardinale se trouve alors au centre de la création littéraire italienne, chargée de représenter à l’écran les personnages des trois figures majeures du roman : Moravia, Elsa Morante et Giuseppe Tomasi di Lampedusa. Elle incarnera également les héroïnes de Gadda, Brancati, Svevo, Cassola, ainsi que celles des cinéastes Fellini, Bolognini, Zurlini, et Germi. Et des scénarios de Pasolini. Cela donne une idée des liens qui se tissaient dans la création, entre littérature et cinéma, au moment où Elsa Morante écrit et publie." (René de Ceccatty, Elsa Morante : une vie pour la littérature, Tallandier, 2018).

Il est à noter que le film est introuvable, en DVD, dans les vidéothèques, en vod...
Voici les r
éactions de deux quotidiens français à la sortie du film avec un triple article formant dossier  :

• Le Matin, 18 mars 1987 :
- Entretien avec Luigi Comencini : "La Storia en coupes réglées"
- La critique de Michel Pérez : "Nostalgie du néoréalisme"
- Claudia Cardinale : "Je ne suis pas un cliché", Marie-Elisabeth Rouchy.

Le Monde, 19 mars 1987 :
- "La Storia en cent cinquante-trois minutes : l'enfance assassinée",
Danièle Heymann.
-
"Il était une fois le cinéma", Luigi Comencini (qui raconte son parcours).
- "Les aventures extraordinaires d'Elsa Morante", Nicole Zand.

› SUR ELSA MORANTE

Voici l’un des rares entretiens qu'elle ait accordés : "Elsa Morante, la divine barbare", une longue interview de Jean-Noël Schifano (écrivain, directeur de l'Institut français de Naples, traducteur des livres d'Umberto Eco et par la suite de cinq livres d'Elsa Morante), Le Monde, 23 novembre 1984.

Les auteurs de trois biographies très différentes sont des invités récurrents concernant Elsa Morante :
- René de Ceccatty (que nous avions reçu à Voix au chapitre en 2022 pour Vagabonde) : Elsa Morante : une vie pour la littérature, Tallandier, 2018. Auteur également d'une biographie de 2010 d'Alberto Moravia, Flammarion, 2010 et Pasolini, Gallimard, 2005. La biographie d'Elsa Morante est très fouillée, et non "romancée" comme les deux suivantes.
- Simonetta Greggio, Elsa mon amour, Flammarion, 2018, rééd. J'ai lu : biographie partielle romancée à la première personne, mais avec une grande connaissance d'Elsa Morante par cette journaliste et romancière.
- Jean-Noël Schifano, E. M. ou La Divine Barbare : roman confidentiel non finito, Gallimard, 2013. De père sicilien, traducteur outre d'Elsa Morante, d’Umberto Eco, Schifano a entre autres dirigé l’Institut français de Naples (Henri Bosco y enseigna) ; il dirige la collection "Continents Noirs" chez Gallimard (éditeur qui publie ses livres). Ce "roman" est un recueil de confidences d'Elsa Morante à la clinique lors de sa dernière année de vie, dans un jeu de première et deuxième personne un tantinet sophistiqué.

- "Elsa Morante, une vie pour la littérature", conférence de René de Ceccatty, 10e édition du Festival international des écrits de femmes, 15 octobre 2022, vidéo, 18 min.
- "Spécial Odéon Elsa Morante", Cosmopolitane par Paula Jacques, 28 décembre 2014, avec Simonetta Greggio, textes lus par Fanny Ardant, 55 min.
- "Identification d'une femme : Elsa Morante par Simonetta Greggio", L'Expérience par Aurélie Charon, France Culture, 10 février 2019, 59 min.
- "Portrait d'Elsa Morante", Nuits magnétiques, France Culture, 22 novembre 1984.
- Elsa Morante, La Compagnie des auteurs par Matthieu Garrigou-Lagrange, deux émissions de 58 min, 1er et 2 avril 2019 : 1/2 : "Une vie pour la littérature", 2/2 : "Un monstre parcourt le monde : la fausse révolution".
- "Procida, l’île initiatique d’Elsa Morante", Invitation au voyage, Fanny Belvisi, Arte, 2022, 15 min : les lieux du roman L'Île d'Arturo.
- "Mer des îles : Elsa Morante", Les Romans de la grande bleue par Mathias Énard, France Culture, 26 août 2021, 1 h.


Nos cotes d'amour, de l'enthousiasme au rejet :
                                        
à la folie
grand ouvert
beaucoup
¾ ouvert
moyennement
à moitié
un peu
ouvert ¼
pas du tout
fermé !


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