Patti
Smith octobre 2018
Extrait de L'Express
Patti
Smith 1975
La célèbre pochette de disque par Robert Mappelthorpe
Quatrième de couverture,
Folio,
2018, avec 53 photos : En dix-huit "stations", Patti Smith
nous entraîne dans un voyage qui traverse le paysage de ses aspirations
et de son inspiration, par le prisme des cafés et autres lieux
quelle a visités dans le monde. De la Casa Azul de Frida
Kahlo aux tombes de Genet, Rimbaud, Mishima, elle trace un itinéraire
flottant au cur de ses références et de sa vie. Oscillant
entre rêve et réalité, passé et présent,
Patti Smith nous propose un livre inclassable, profondément sensible
et sincère, illustré par les photographies en noir et blanc
quelle prend depuis toujours, et qui confirme quelle est lune
des artistes actuelles les plus singulières et indépendantes.
Sur la quatrième
de couverture, Gallimard, Hors
série Littérature, 2016, une photo :
Présentation de l'éditeur sur le site
Gallimard : Patti Smith a qualifié
ce livre de "carte de mon existence". En dix-huit "stations",
elle nous entraîne dans un voyage qui traverse le paysage de ses
aspirations et de son inspiration, par le prisme des cafés et autres
lieux qu'elle a visités de par le globe.
M Train débute au Ino, le petit bar de Greenwich Village
où elle va chaque matin boire son café noir, méditer
sur le monde tel qu'il est ou tel qu'il fut, et écrire dans son
carnet.
En passant par la Casa Azul de Frida Kahlo dans la banlieue de Mexico,
par les tombes de Genet, Rimbaud, Mishima, ou encore par un bungalow délabré
en bord de mer, à New York, qu'elle a acheté juste avant
le passage dévastateur de l'ouragan Sandy, Patti Smith nous propose
un itinéraire flottant au cur de ses références
(on croise Murakami, Blake, Bolaño, Sebald, Burroughs... ) et des
événements de sa vie.
Écrit dans une prose fluide et subtile qui oscille entre rêve
et réalité, passé et présent, évocations
de son engagement artistique et de la perte tragique de son mari le
guitariste Fred "Sonic" Smith , M Train est une
réflexion sur le deuil et l'espoir, le passage du temps et le souvenir,
la création, les séries policières, la littérature,
le café...
Après Glaneurs
de rêves (Gallimard, 2014), Patti Smith nous propose un
nouveau livre inclassable, profondément sensible et sincère,
illustré par les photographies en noir et blanc qu'elle prend depuis
toujours, et qui confirme qu'elle est l'une des artistes actuelles les
plus singulières et indépendantes...
Et le traducteur ?
Nicolas Richard a traduit de l'anglais une quarantaine de romans. Il a
été un des premiers traducteurs en France à participer
à des joutes
de traduction.
Nous rencontrerons ensuite sa plume
pour Le Temps où
nous chantions de Richard Powers et Nos
vie de papier de Rabih Alameddine.
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Patti Smith
M Train (2015)
Nous avons lu ce livre en décembre
2018.
"Il y a des tueurs en série,
moi je suis une lectrice en série."
(Patti Smith, America)
En bas de page, quelques
repères sur une uvre protéiforme et un vaste parcours
- Livres de Patti Smith traduits
en français
- Presse : entretiens avec Patti Smith et articles
- Parcours à rebondissements...
Jacqueline,
Manuel,
Nathalie,
Séverine
¾
: Brigitte, Catherine,
Etienne, Geneviève,
Denis
½
: Claire,
Danièle,
Etienne,
Fanny,
Monique
¼ :
Henri, RichardAnnick,
Françoise
Brigitte(avis
transmis)
J'ai beaucoup aimé ce livre. Il est facile à lire dans le
bus, dans une salle d'attente
Il ne requiert pas une attention soutenue,
puisque c'est un rêve poétique, léger et aérien.
Ce n'est pas un genre littéraire habituel, on pourrait le qualifier
de "journal intime", mais en fait c'est plutôt l'"écume"
d'un journal intime, au sens de L'Écume
des jours de Boris Vian.
J'ai partagé d'emblée la sympathie de la narratrice pour
l'enquêtrice de The
Killing, je le partage absolument. On trouve dans ce livre un
mélange de culture littéraire classique et de culture moderne
des séries américaines. Tout se déroule dans un monde
fantasmatique, relié au monde réel par l'évocation
de ses chats, des divers cafés qu'elle fréquente assidûment,
de son vieux manteau noir, des événements de son existence
passée et présente, de la cabane qu'elle s'achète
(son Alamo), de son amour pour Genet, Sylvia Plath
la perte des
objets, l'oubli, les cailloux qu'elle dépose sur les tombes de
ses écrivains favoris
Ce fut un très bon moment de lecture, une belle expérience.
Je n'ai pas compris à quoi se rapporte le titre qu'elle a choisi.
J'ouvre aux ¾. Merci à Jacqueline de m'avoir fait découvrir
ce livre.
Nathalie (avis
transmis)
Certaines lectures ne se partagent pas ! Il y a des textes qui doivent,
selon moi, rester dans l'obscur silence de notre réception... nous
n'avons pas forcément envie de les partager ! C'est exactement
ce qui m'arrive avec ce livre à l'écriture très fine
et légère et en même temps qui provoque une mélancolie
profonde
L'alternance textephoto m'a obligée à me
demander quelle photo j'aimerais apposer à certains souvenirs...
D'autant plus que les photos choisies sont très simples et parfois
maladroites. Si ce soir la critique se résume à s'extasier,
à s'étonner, à hausser les épaules et à
commenter ce qu'elle nous raconte, cela ne m'intéresse pas. Je
n'ai pas envie d'entendre "mais elle fait ça ! elle a
dit ça ! elle pense ça ! Avez-vous lu ?"
C'est aussi, la limite à mon avis de la présence de l'écriture
de soi dans un groupe de lecture... Un texte de soi, sur soi, pour soi
mais que l'on publie et qui s'écrit et se lit dans le silence
un texte livré en pâture et dont on ne saura jamais pour
quelle raison il aura été acheté... Pourquoi avons-nous
programmé ce livre ? De ces choses disparues à elle,
combien de choses disparues à nous ?
Elle saisit en l'instant le cheminement de sa pensée. Elle parle
aux choses, elle se parle à elle-même. C'est un très
beau livre très poétique, très nostalgique, celui
d'une femme qui a perdu quelque chose de très cher (jeu de mots).
J'ai été très sensible à cet amour qu'elle
porte à l'être disparu, aux choses du passé sans jamais
s'y appesantir lourdement, sans jamais gémir sur le manque de façon
explicite. Au fur et à mesure que j'avançais dans ma lecture,
j'avais toujours l'impression que je me trompais, que la Patti Smith dont
je lisais le livre n'était pas celle que j'écoutais quand
j'avais 14 ans. Je n'arrivais pas à comprendre que c'était
la même personne et je me disais "c'est encore un tour du
groupe de lecture ! j'ai dû mal comprendre !" Je suis
donc allée plusieurs fois relire la quatrième de couverture
pour être bien sûre, même si la photo de la première
page ne pouvait pas me permettre de croire à une erreur
Mais
pour moi, cette femme au chapeau noir qui s'assoit tous les jours à
la même petite table jalousement gardée pour écrire
"le rien" après avoir été dans l'ambiance
bruyante des concerts, ne pouvait décidément pas être
la même ! Et en fin de compte, voilà comment on arrive
à écrire quelque chose dont ne veut pas parler. J'ouvre
en grand.
Catherine(avis
transmis)
J'ai eu un peu de mal à accrocher au début à ce récit
autobiographique, dans lequel il ne se passe pas grand-chose (ce qu'annonce
la première phrase du livre) et qui me paraissait assez décousu.
J'ai fini par me laisser prendre par l'ambiance, me laisser séduire
par la personnalité de Patti Smith, que je ne connaissais que comme
chanteuse, assez mal d'ailleurs à part quelques chansons. J'ai
donc suivi avec plaisir ses vagabondages de café en café
et d'un pays à l'autre à la recherche d'objets fétiches,
portés ou utilisés par des écrivains qu'elle a connus
ou qu'elle admire. Elle fait entrer son lecteur dans son univers peuplé
de chats, de livres, de photos, de rêves assez surréalistes
(et on se demande parfois si elle n'a pas un peu fumé la moquette),
de souvenirs des personnes disparues qu'elle a aimé, père,
frère, mari, écrivains... Bref un livre que j'ai lu doucement
avec finalement beaucoup de plaisir. Je l'ouvre aux ¾.
Séverine
C'est un livre où il est difficile de dissocier auteur et narrateur.
Le livre m'a fait aimer l'auteure. Est-ce une autobiographie ? Originale,
car on arrive à découvrir ce qu'elle aime par touches. Je
dirai comme Flaubert : Patti Smith, c'est moi. J'ai adoré
la ville des disparus. La relation texte/image m'a fait penser à
Sophie Calle, mais moins glauque. Le rapport au temps est intéressant,
ainsi que son rapport aux écrivains avec un côté rituel.
Il y a des choses incongrues, par exemple les passages sur la dérive
des continents. C'est très poétique. Elle écrit sur
rien et c'est quelqu'un d'extraordinaire. Elle dit qu'on peut tous être
extraordinairement ordinaires. Mais ce doit être un livre clivant.
Certains peuvent ne pas l'aimer, mais j'ai adoré.
Claire
Je suis d'accord avec tout ce que tu as dit Séverine, mais je n'ai
pas la même conclusion. J'avais lu Glaneurs
de rêves il y a quelques années et gardais le souvenir
d'un charme. Avec M Train, j'ai d'abord
beaucoup aimé l'objet-livre, y compris la police Granjon
délicatement présentée dans un texte
sous forme de rond en fin de livre ; j'avais acheté le
livre d'occasion en Folio, mais j'ai vu en bibliothèque la première
édition pas en poche qui a en plus un très joli papier :
plaisir physique donc. Sans parler du plaisir des photos et de leur relation
au texte que j'ai trouvée très agréable. J'ai aimé
la personne, pas star du tout, le tissage permanent entre quotidien et
arts, avec des auteurs inconnus qui donnent envie (Akutagawa, Dazai, Bolaño),
ses rites, l'histoire du club Alfred Wegener dont on se demande si ce
n'est pas inventé. Et comme elle n'a pas de problème d'argent
avec tous ses droits d'auteur, quelle liberté que semble être
la sienne : et hop je me suis envolée pour Madrid. Mais !... Je
n'aime pas les journaux d'écrivains car on a droit à tout
par le menu et là on se tape le menu à répétition ;
l'ennui m'est venu malgré ma sympathie et l'aspiration poétique,
et je me suis mise à feuilleter ; ça pourrait être
sans fin, il n'y a pas de progression et je m'ennuie quand les croquettes
du chat reviennent une nième fois. J'ouvre à moitié.
Geneviève
Je connaissais Patti Smith, c'est l'idole
de mon adolescence. Je connaissais les deuils de sa vie. Ayant l'image
d'une passionaria, d'une femme engagée, j'ai été
surprise par sa vie solitaire. J'ai eu du mal au début, puis je
me suis laissé gagner par le charme. Le personnage de Fred, qui
se construit un peu plus à chaque apparition, m'a beaucoup touchée,
et aussi le côté magique de la maison en ruines qu'elle achète.
J'ai été impressionnée par la description des ravages
de la tempête, et je me suis retrouvée dans son obsession
du café et dans l'obsession des objets perdus. Je l'ai lu en anglais
et le texte poétique est parfois difficile à comprendre,
j'ai du m'accrocher de temps en temps. J'ouvre aux ¾.
Denis
Le livre m'a bien plu. J'ai beaucoup aimé la liberté
que se donnent ces gens, les "clochards célestes", de
voyager ou de séjourner quelque part selon leur fantaisie du moment.
Par exemple, s'arrêter à Londres pour regarder des séries
TV alors qu'elle allait à New York. C'est quelque chose que je
n'ai jamais pu réaliser alors que cela me fait rêver.
Mon rapport au livre est passé par trois phases.
La première, c'est la lecture de M Train sans rien savoir
du personnage réel qu'est Patti Smith dans le monde. J'ignorais
tout d'elle. Elle m'apparaît comme une personne assez discrète,
rêveuse et y prenant plaisir, solitaire et aimant la solitude, se
laissant aller aux souvenirs souvent mélancoliques (mais sans insister,
s'arrêtant lorsqu'ils deviennent trop douloureux la
mort de Fred). C'est un livre sans intrigue, "écrit sur rien",
comme c'est revendiqué dès l'ouverture. Je n'ai pas tout
compris de ses rêves ou fantaisies, et j'ai sauté des passages.
Mais c'est sans importance car c'est très souvent de la poésie
du quotidien. Ce livre sans intrigue est structuré par une diversité
de rituels : le café, bien sûr, mais aussi nourrir les
chats, ramasser des pierres, de la terre, pour en faire des objets-souvenirs,
parler aux objets familiers... Elle écrit sur des serviettes en
papier, mais ne nous parle pas de ce qu'elle écrit. Ces rituels
formels donnent prise à mon imagination et développent un
état de rêverie en lisant. Mais il faut s'installer dans
un coin tranquille pour lire. C'est un livre qui génère
des sensations, des sentiments.
La deuxième phase, c'est lorsque je l'ai entendue chanter (grâce
à Deezer). Sa voix me donne des frissons et m'émeut beaucoup.
La personne qui apparaît alors n'est plus timide et discrète,
mais quelqu'un qui s'affirme avec force et détermination. Une voix
puissante et profonde.
La troisième phase, c'est la prise de connaissance de quelques-uns
des documents sur Patti Smith comme personnalité du show-biz et
de la culture, rassemblés par Claire qui a fait là un gros
travail. J'ai découvert à travers les interviews une personne
chaleureuse, aux prétentions modérées, directe, aimable,
bref très sympathique. J'ai été très surpris
d'apprendre qu'elle n'avait jamais eu de "problème" avec
l'alcool ou la drogue ; je pensais que ses rêveries pouvaient
provenir d'expériences psychédéliques, mais elle
affirme que non. Elle se présente comme une personne "saine",
aimant la vie. C'est à cet amour de la vie, qui serait venu de
ses parents, qu'elle attribue sa capacité à surmonter les
nombreux deuils de personnes chères dans son entourage. A la limite,
je la trouverais un peu "cucul", idéaliste, ne voulant
pas voir les horreurs du monde. Mais peut-on le lui reprocher, quand elle
apporte de l'émotion par ses écrits et surtout par sa musique,
sa voix. Voir en
vidéo sa lecture chantée de textes de Dylan à
la cérémonie du Nobel : envoûtant.
Je suis finalement très content d'avoir approché l'uvre
de cette artiste et j'ouvre aux ¾.
Monique
Tout d'abord, je dois dire qu'appréciant Patti Smith pour sa musique,
sa personnalité et ses engagements, j'ai entamé ma lecture
avec enthousiasme. Est-ce là l'erreur ? J'avais un a priori et
une attente très forte. J'ai été très déçue
et je me suis ennuyée.
Ce n'est pourtant pas un livre sans intérêt. Il est inclassable,
singulier. C'est un vagabondage autour de séries policières,
de littérature, d'artistes, de cafés, et des nombreux objets
auxquels Patti Smith tient et qui la relient aux êtres qu'elle a
aimés. Le passé et le présent se mêlent. Elle
invoque les vivants et les morts. Elle nous fait partager la présence
des êtres qui lui sont chers : son mari, sa famille et les nombreux
artistes et écrivains qu'elle a rencontrés. C'est le journal
fragmenté d'une femme libre, solitaire et mélancolique.
La langue est riche et poétique.
J'ai eu du mal à lire ce livre. J'ai essayé de m'y remettre
plusieurs fois. Je me suis lassée des passages trop nombreux relatant
les faits triviaux de la vie courante (ce qu'elle mange
). Rien n'est
approfondi. Tout est survolé. J'ai été particulièrement
déçue par le passage sur la maison Azul de Frida Kahlo.
Il est vrai que Patti Smith était malade, mais l'intérêt
?... Je n'ai vraiment pas accroché. Les photos au polaroïd
intercalées dans le livre ne m'ont pas transportée.
J'ouvre ce livre à moitié à cause des bons passages
qui sont malheureusement noyés.
Annick A
Je n'ai pas du tout aimé ce livre que j'ai trouvé profondément
ennuyeux, sans aucun intérêt. Je me suis laissé prendre
par le premier chapitre grâce à la légèreté
de l'écriture mais j'ai très vite abandonné. Le détail
de ses menus, ses multiples cafés, l'huile d'olive sur ses tartines
ou les célébrités qu'elle côtoie m'importe
peu. Il ne me reste rien du rien sur lequel elle a voulu écrire.
Je ferme le livre.
Françoise
Moi aussi je le ferme. Je n'ai rien vu de poétique.
Ce que je reconnais, on peut le prendre n'importe où, il n'y a
pas de chronologie. Mais jamais je n'ai été intéressée.
Ce qu'elle raconte ne m'intéresse pas. Sauf qu'elle regarde des
séries, comme moi. Elle nourrit ses chats et boit du café.
Donc j'ai arrêté de le lire. J'ai trouvé ça
ennuyeux. Pourtant j'aime beaucoup Patti Smith par ailleurs, d'où
la déception.
Fanny
J'ai trouvé que c'est un livre à
ambiance, avec la table du café. La qualité des photos,
pas particulièrement, mais j'ai apprécié le mélange
entre l'écriture et les photos. C'est bien écrit, même
si je n'ai pas tout compris et ne connais pas toutes les références.
C'est un style que j'ai eu du plaisir à lire. J'aurais pu m'ennuyer
car elle m'a parfois perdue, mais jamais trop longtemps, à chaque
fois c'est l'écriture du bouquin qui m'a retenue d'arrêter.
Quand elle parle des séries, je n'avais pas de référence,
mais ça me plaisait qu'elle parle de tout un peu. Le M Train, c'est
tout ce qu'on veut derrière le M : à chacun sa façon
de s'approprier le bouquin. Je pense que ce livre peut susciter beaucoup
de résonnances personnelles voire intimes.
Je connaissais mal Patti Smith la chanteuse. Mais j'ai vu que je connaissais
surtout les reprises. Elle les chante beaucoup mieux. Je ne savais pas
qu'elle écrivait. Merci pour cette découverte.
Henri
Je suis content d'avoir lu le livre dans une autre collection que Folio.
Au début, j'ai accroché. Le projet d'écrire sur rien
est un beau projet. Elle écrit sur rien, mais ce n'est pas le rien
de tout le monde. Si ce n'était pas elle qui écrivait, qui
s'intéresserait à ce qu'elle dit ? C'est totalement injuste.
Elle n'a pas de problème de fric, elle s'occupe de ses chats, elle
dit qu'elle connaît Murakami... Finalement je préfère
le livre du Hongrois qu'on avait lu.
Le rien, c'était une bonne idée, mais ça tombe dans
le fétichisme, la symbolique nian nian. Je propose qu'on fasse
des blind tests
avant de lire, sans savoir qui écrit. Mais comme je suis bien élevé
et que je finis mon assiette, j'ai tout lu. J'ouvre entre 1/16 et 1/8...
Manuel
Ça serait difficile pour moi davoir
un avis négatif car jécoute Patti Smith depuis que
je suis adolescent et jai été heureux que nous le
programmions ici. Je reconnais que jai lu M Train en groupie.
Je pensais qu'elle avait écrit ce livre peu de temps après
avoir perdu son mari Fred "Sonic" Smith, mais non. Contrairement
à dautres ici, jai aimé qu'elle raconte ses
petits rites quotidiens : le petit déjeuner (le café,
le pain complet trempé dans l'huile), ses chats et les croquettes
ou ses rencontres au café : le serveur qui quitte son job
pour être propriétaire de son café, son nouveau voisinage
au Bungalow. Des petites histoires qui ont peu dintérêt,
mais qui mont intéressé par leur banalité et
qui mont convaincu que Patti Smith était quelqu'un de sympathique.
Je suis finalement moins sensible à sa poésie qui ne mest
parfois pas compréhensible. Il se dégage une grande mélancolie
dans ce texte sur le deuil : les gens quon rencontre et qui
partent ou les objets que nous perdons. J'ai aimé sa manière
d'écrire, très simple. Jai ensuite lu Just Kids qui
ma PASSIONNÉ ! Elle a connu tout le monde ! Elle
décrit un New York bohème à jamais perdu. New York
était en pleine ébullition. Je suis impressionné
par sa passion pour Rimbaud, Genet et beaucoup dauteurs français.
Son "fétichisme" pour les tombes m'intrigue.
J'ouvre en grand.
Etienne
C'est un livre pour lequel j'ai eu assez rapidement beaucoup de sympathie
et dont j'ai déroulé les pages sans m'en rendre compte.
A travers la lecture d'un journal intime erratique entrecoupé de
photos, Patti Smith nous embarque avec elle dans son train. Il y a d'abord
les affinités culturelles qui séduisent : passionnée
d'art sous toutes ses formes, elle nous propose d'insuffler de la poésie
dans notre quotidien à travers les objets, les lieux, en choisissant
de révéler leur valeur symbolique cachée. Sa personnalité
éminemment romantique capable de la pousser à aller ramasser
des cailloux à Saint-Laurent-du-Maroni pour les déposer
sur la tombe de Genet, créant ainsi des rites magiques pour passer
du baume à l'âme, fabriquer des remèdes à la
mélancolie. Il me semble qu'il s'agit essentiellement de ça :
comment survivre à la perte d'un être cher et continuer à
trouver du sens à la vie par cette entreprise.
Ces passages sont entrecoupés de rêveries, de visions abstraites,
d'ambiances surréalistes, qui sont globalement assez réussies
bien qu'étant restées obscures.
L'ouvrage, à force de références voire de déférence
peut sonner creux parfois, son côté "groupie" de
la littérature prenant un peu trop le dessus, mais il y a trop
d'enthousiasme transmis pour que je sois insensible ou blasé par
sa prose.
Je l'ouvre donc aux ¾.
Danièle
(avec compléments après la séance)
Au cours de ma lecture, j'ai tout d'abord ressenti de l'ennui, jusque
vers la page 80 environ. Ne connaissant rien de Patti Smith excusez
mon manque de culture, je croyais au moment du choix de ce livre qu'il
s'agissait de Kiki
Smith, l'artiste plasticienne , je n'ai pas été
sensible à l'énumération assez éclatée
d'anecdotes la concernant, qui tournaient souvent autour de descriptions
à mon avis sans intérêt, ni à la citation de
noms, célèbres peut-être, mais que je ne connaissais
pas, ni à l'évocation d'une musique qui m'est étrangère.
Mais ce n'est sans doute pas la raison de mon ennui. Le problème
était qu'elle ne me donnait pas envie de connaître ce monde,
abordé trop superficiellement à mon goût et dans des
anecdotes très brèves, racontées par le prisme de
rencontres dans des cafés du monde entier l'idée
paraît pourtant séduisante. Ça n'arrivait pas à
m'émouvoir, ça pouvait même faire pédant. Il
y avait une distance qui restait entre elle et moi. C'était centré
sur elle, normal, mais sans considération du plaisir du lecteur,
sauf quelques passages qui font exception à cet avis un peu péremptoire :
par exemple, la rencontre avec le célèbre joueur d'échec,
Bobby Fischer,
assez drôle, ou l'histoire de son exposé concernant Wegener
et la tectonique des plaques, elle, l'artiste, devant un public de doctes
scientifiques. Description assez fine de l'antagonisme des deux univers.
Je commençais donc à être intéressée,
et en plus, c'était le livre choisi pour aujourd'hui. J'ai donc
continué bravement. Ses considérations qui se terminent
par "ce n'est pas si facile d'écrire sur rien",
nous font entrer dans son univers mental. Je préfère cette
entrée et j'apprécie certaines images "mentales"
(par exemple p. 78 : "consciente
du potentiel poétique de cette affliction temporaire [le décalage
horaire], je tente den tirer quelque chose, arpentant mon brouillard
interne en quête de créatures brutes ou du lièvre
dune religion indomptée"),
mais je reste sur ma faim. On passe trop vite à autre chose.
Puis elle mentionne les grandes figures qu'elle a admirées ou qui
l'ont influencée ou lui ont donné envie d'écrire :
William Burroughs
ou W. G. Sebald,
que personnellement je ne connais pas. Mais cette fois, elle me donne
envie de le connaître. Elle écrit, ce que je trouve très
juste : "Le désir
de posséder ce qu'il a écrit, que je ne peux réfréner
qu'en écrivant moi-même quelque chose" (p. 83).
Il me semble qu'on a dû tous un jour éprouver ce besoin.
Et au fil de la lecture, je comprends qu'elle écrit sur l'acte
d'écrire. On arrive à la page
100, petite merveille de réflexion sur le temps et son rapport
à l'écriture, ou plutôt le contraire, sur l'écriture
et son rapport au temps. Et puis ça continue, elle nous parle de
son enfance en termes touchants, de sa vie de hippies (?), punks (?) avec
Fred, "un mode de vie
miraculeux qui n'a pu être accompli que grâce à la
synchronisation silencieuse des rubis et des mécanismes d'un esprit
commun" : très touchant aussi.
De même, le cow-boy de son rêve dit : "Il
existe en fait trois sortes de chef d'uvre." (p. 117) :
elle nous livre là son obsession, écrire un chef-d'uvre.
Ou bien est-ce de l'ironie ?
Et puis le passage fait pour nous membres de Voix au chapitre :
"Ah, renaître
dans les pages d'un livre." (p. 111)
avec la découverte de Haruki Murakami. Sans oublier le travail
sur la mémoire, en tenant de décrire en images comment elle
fonctionne : "J'étais
passée à côté de cette information et je l'aurais
totalement zappée, si je n'avais pas eu l'impression que quelque
chose gigotait dans ma mémoire, comme une pelote de fil en mouvement." (p. 115).
Et aussi, ce phénomène connu sans doute par les membres
de notre groupe : "Il
y a tant de livres que j'ai terminés de la même manière :
dans un état d'extase, sans pour autant me souvenir du contenu
une fois rentrée à la maison. Cela me perturbait, mais je
me gardais bien de faire part à qui que ce soit de cette étrange
affliction." (p. 196).
Puis le texte tourne presque au chamanisme : "Il
suffit d'avoir des pensées agréables, cette porte, j'allais
la franchir en patin à roulettes" (p. 125) ;
elle est à la lisière du sommeil, là où elle
peut retrouver son cow-boy ; si cela lui apporte du réconfort,
moi, cela me met un peu mal à l'aise. Mais je préfère
cela à la litanie des formalités qu'elle nous inflige pour
passer le portail de l'aéroport (p. 139)
ou le contenu de son sac... Ou même ses rêves livrés
tels quels. On s'habitue à l'étrange, au point même
qu'il finit par nous ennuyer. Trop de rêves tue le rêve. Certains
passages sont aussi ennuyeux que peuvent être les gens qui racontent
leurs voyages lointains.
J'ai eu l'impression qu'elle écrivait comme elle réalise
une série de photos sur le vif et parfois en tentant de nous entraîner
dans un monde lyrique ou onirique qui passerait mieux au cinéma,
peut-être... Elle a réuni toutes sortes de photos qui lui
tenaient à cur, mais, à mon avis, elle n'a pas réussi
son album, ou en tout cas, pas à chaque page.
Et je ne suis pas allée jusqu'au bout. Nous obliger à ce
point à lire des choses inintéressantes, pour découvrir
de temps en temps des trésors de réflexion, de philosophie
ou de poésie, je ne trouve pas cela fair-play ! J'ouvre à
moitié.
Jacqueline
(qui avait présenté ce livre lors du speed
booking)
Je suis d'accord avec Nathalie, c'est une expérience intime à
ne pas partager.
Cette soirée est très agréable pour moi. Le speed
booking consistait à parler de livres qu'on aime. Je ne connais
pas Patti Smith. Tiens, m'étais-je dit, c'est une chanteuse célèbre,
je vais offrir ce livre à ma cousine, qui aime David Bowie. J'ai
récupéré le livre ensuite, après son décès.
Ce livre est justement un récit de deuil, et sans en parler.
Quand Fred rapporte de la terre du bagne, c'est une preuve d'amour pour
Genet, c'est un projet que j'aimerais pouvoir avoir. J'ai aimé
les rencontres avec les écrivains. Je n'osais pas le relire pour
aujourd'hui. J'avais peur d'être déçue.
Je ne suis pas sûre que Patti Smith roulait sur l'or. L'achat du
bungalow, ne fait pas penser à quelqu'un de riche.
Claire
Même si je trouve très beau l'avis de Nathalie, je ne la
suis pas du tout... car je ne vois pas pourquoi on ne partagerait pas
une écriture de l'intime : Patti Smith publie, elle sait qu'elle
a des lecteurs, non ? Et c'est de la littérature, non ?
Que cette écriture de l'intime renvoie à son propre intime
qu'on ne souhaite pas partager bien sûr... ici on parle de littérature
non ? A propos d'intimité..., en feuilletant mon journal intime,
j'ai découvert que je me trouvais au concert
mythique de mars 1978 (il y a 40 ans hum) et que je n'avais pas été
emballée d'ailleurs. Je l'avais oublié et je pensais ne
rien savoir de Pathi Smith et d'avoir tout découvert en reconstituant
son parcours pour le site (ci-dessous) : quelle vie extraordinaire, quelle
vie romanesque ! J'ai lu Just
Kids (beaucoup plus passionnant que M
Train, mais bien moins ambitieux littérairement me semble-t-il)
où elle croise quasi quotidiennement Janis Joplin et Jimi Hendrix...
Par ailleurs, quelqu'un a parlé de frime ou de pédantisme,
moi je ne la trouve pas frimeuse.
Manuel
Elle est factuelle.
Séverine
Sa façon de concevoir les choses me fait penser aux punks.
Claire
C'est pas dur ?
Denis
Trash ?
Manuel
Non, il y a deux tendances et l'une est d'être dans la marge, avec
beaucoup de poésie.
C'est son histoire personnelle, un livre de deuil. Just kids s'est très
bien vendu, alors son éditeur n'a pas hésité pour
celui-ci
Denis
J'ai été agréablement surpris qu'elle cite Sebald,
qui est un de mes auteurs favoris.
Manu
Quand elle est sur des choses symboliques, comme l'oiseau à ressort,
on est dans le sujet.
Fanny
Tous les objets qu'elle perd, ce sont des petits riens du quotidien, sauf
que le rien est peut-être là.
Danièle
J'ai trouvé qu'elle avait écrit comme on prend des photos,
mais l'album n'est pas très réussi.
Henri
En fait, elle dit à la fin du roman qu'elle a utilisé tous
les petits bouts qu'elle avait griffonnés durant sa vie.
C'est un personnage public.
Denis
J'ai cru que ses rêves étaient dus à la drogue, mais
en fait elle dit qu'elle ne s'est pas droguée.
Séverine
Non, ils n'ont pas eu de vie dissolue.
Denis
J'ai trouvé ses interviews un peu nian nian.
Françoise
Pour moi, c'est un livre léger, sans consistance.
Claire
Les photos sont sans qualité, mais elle ne le revendique pas.
Fanny
Ça va avec son écriture.
Geneviève
Ce côté fantôme très réussi.
Annick A
Ce n'est pas aussi bien que Sophie
Calle.
Claire
Aaah Sophie Calle
Je ne savais rien sur Patti Smith, mais sa vie
est en fait extraordinaire. Elle est née en 1946. Elle fait une
tournée actuellement, avec beaucoup de succès. Elle est
très simple.
Manu qui l'a vue deux jours avant
Elle est abordable et sympathique.
Fanny
Elle écrit sur rien, mais elle écrit sur elle, et aussi
sur d'autres.
Claire
Just kids est une traversée artistique, notamment de la
période des beatniks. Le documentaire
qu'Arte a diffusé sur son compagnon Mapplethorpe montre son ambition
d'être connu à tout prix, tandis que pour elle l'ambition
semble "intérieure".
Denis
Quand elle cite William Blake et d'autres auteurs, ce n'est pas du "name
dropping" : elle y fait souvent référence, ils
lui sont familiers, ce sont des poètes. Mais quand elle mentionne
Wittgenstein,
dans le Tractatus
logico-philosophicus, ou Karl
Popper et le Cercle
de Vienne, là elle m'étonne.
Fanny
Son écriture est atypique.
Claire
Bien que mitigée, je trouve le livre original. (Claire lit quelques
citations de Patti Smith sur
son propre livre M Train).
Avez-vous compris ce qu'elle fait de son huile d'olive au petit déj
?
Manu
On trempe un petit bout de pain dans l'huile d'olive.
Claire
Ça ne me dit rien...
Richard (avis transmis deux semaines plus tard)
Je l'ai lu en anglais (of course...), mais le langage est simple et ne
devrait rien perdre en traduction. Je n'étais pas séduit
par ce livre qui commence avec la phrase fatale "Il
n'est pas facile d'écrire sur rien". Peut-être,
mais j'ai l'impression que Patti Smith trouve plus facile d'écrire
sur tout : c'est ce qu'elle fait. Il est vrai qu'elle a mené
une vie chargée de rencontres et d'expériences, et qu'elle
a accumulé une énorme culture : chaque page est bourrée
de références qui étonnent souvent. Mais l'amoncèlement
de tous ces détails est ennuyeux et les détails souvent
triviaux, qu'il s'agisse d'un immeuble (le Flatiron Building, triangulaire,
à New York) qui pourrait inciter à acheter une portion de
pizza, ou qu'elle aborde un sujet philosophique (le temps réel)
de façon superficielle. Tous ces sujets sont peut-être intéressants
en soi, mais les lire page après page... ! Bref, j'ai perdu
patience à mi-chemin et j'ai éteint ma liseuse... J'ouvrirai
un livre broché d'un quart. Et maintenant, je vais lire les avis
des autres...
QUELQUES REPÈRES
sur une uvre protéiforme et un vaste parcours
- Livres de Patti Smith traduits
en français
- Presse : entretiens avec Patti Smith et articles
- Parcours à rebondissements...
- SES LIVRES TRADUITS
EN FRANÇAIS
- 1976 : The Night, avec Tom Verlaine, Fear Press,
bilingue anglais-français
- 1978 : Witt,
trad. François Merles des Îles, Michel Esteban, bilingue
anglais-français (publié en 1973 aux USA)
- 1996 : La
Mer de corail, trad. Jean-Paul Mourlon, Auch, Tristram (1996 aux
USA)
- 1997 : Babel,
trad. Pierre Alien, Christian Bourgois ; réédition
10/18, 1999
(1978 aux USA)
- 1998 : Corps
de plane : écrits (1970-1979), trad. Jean-Paul Mourlon,
Tristram
- 2007 : Présages
d'innocence, poèmes, trad. Jacques Darras, Christian Bourgois
(2005 aux USA) ; des poèmes en ligne sur le site de l'éditeur
ICI
- 2008 : Trois
: Charleville, Statue, Cahier, trad. Laurence Lengle, Actes Sud
"Beaux arts", 3 volumes en un coffret publié à
l'occasion de l'exposition "Patti
Smith, Land 250", Fondation Cartier pour l'art contemporain,
Paris, 28 mars-22 juin 2008
- 2008 : Land
250, 190 ill., trad. Laurence Lenglet, Fondation Cartier pour
l'art contemporain, bilingue
- 2010 : Just
Kids, 31 ill., trad. Héloïse Esquié, Denoël,
Prix du livre rock 2010 ; Folio
2013 avec une postface ;
Folio 2014 tirage limité sous étui ; Gallimard
Beaux livres 2017 ; "Rien
que des gamins", extrait de Just Kids, Folio 2€,
2018 (2010 aux USA)
- 2014 : Les
années 70 : premiers écrits,
trad. Jean-Paul Mourlon, Tristram
- 2014 : Glaneurs
de rêves, trad. Héloïse Esquié, Gallimard
; Folio
2016 (1992, puis 2011 aux USA)
- 2016 : M
Train, trad. Nicolas Richard, Gallimard ; Folio
2018 (2015 aux USA). Les
deux premiers chapitres de M Train en ligne ICI.
- 2018 : Dévotion,
trad. Nicolas Richard, Gallimard (2017 aux USA)
Site officiel : http://www.pattismith.net/
- ENTRETIENS AVEC
PATTI SMITH ET ARTICLES
Sur M Train
RENCONTRES :
- Patti Smith se confie à
Lou Doillon et évoque "les mathématiques de l'existence",
propos recueillis par Gilles Médioni, L'Express, 30 avril
2016 ("Pourquoi ce titre M Train ?")
- "M Train" : Patti Smith,
station to station, Nelly Kaprièlian, Les Inrocks, 15
avril 2016 ("Comment avez-vous commencé M Train ?")
- Patti Smith : "Évitez
tout ce qui pourrait faire de vous des esclaves !", propos
recueillis par Annick Cojean, Le Monde, 15 avril 2016 ("Lorsque
jai écrit M Train, je souffrais dun malaise diffus"...)
- Écrire sans destination
: rencontre avec Patti Smith, par Elisabeth Franck-Dumas, Libération,
22 avril 2016
CRITIQUES :
- Patti Smith : M Train,
18 stations d'une "carte de l'existence", Christine Marcandier,
Diacritik, 8 février 2018
- M Train
Patti Smith, Nathalie Crom, Télérama, 16 août
2017
- Patti Smith, stations
du "Train mental", Elisabeth Franck-Dumas, Libération,
22 avril 2016
- Patti Smith : autoportrait
de l'écrivaine en clocharde céleste, Catherine Lalonde,
Le Devoir, Montréal, 11 mai 2016
Sur Just Kids, livre qui précède
M Train, rencontres avec
Patti Smith :
- Juste culte !, par Pauline,
Fnac, le 13 novembre 2017 (sur l'écriture, sur la littérature,
et la suite de M Train...)
- Patti Smith : "Être
simple sans être approximative et précise sans être
sèche", par Josyane Savigneau, Le Monde Magazine,
28 octobre 2010
Sur Dévotion, le
livre qui suit M Train, rencontres :
- "J'ai besoin de croire que
les gens sont bons", Nelly Kaprièlian, Les Inrocks,
31 octobre 2018 ("C'est la première fois que vous écrivez
de la fiction ?")
- "Ma curiosité est
sans limite", propos recueillis par Igor Hansen-Love, L'Express,
22 novembre 2018 ("Le début de votre livre se déroule
ici-même, dans les locaux de Gallimard, chez votre éditeur.
Faites-vous encore la différence entre la réalité
et la fiction ?"...)
- Patti
Smith en pèlerinage littéraire, Olivia Gesbert, France
Culture, 25 novembre 2018 (27 min) ("Quand on écrit,
si la voix quon écrit nest pas authentique, ça
se verra. Cela saute réellement aux yeux quand la voix nest
pas naturelle").
- "Découvrir
les poèmes de Rimbaud, c'était comme ouvrir une boîte
pleine de joyaux", propos recueillis par Marie Fouquet, Le
Magazine littéraire, 5 décembre 2018.
Et pour finir... deux entretiens
"généralistes" :
- Rencontre : les cinq facettes
de Patti Smith, Paola Genone, L'Express, 18 janvier 2011 (la
jeune fille, la poétesse, la rockeuse, l'amie, la mère)
- Le grand entretien avec Patti
Smith, de longs propos recueillis par François Bunuel, America,
n° 7, automne 2018, p. 24-47
Et une description de son art du dessin,
extraite du
Dictionnaire universel des créatrices
: ICI
Enfance et formation
dans le New Jersey
- 1946 : née dans une famille de 4 enfants ; son père travaille
à l'usine de nuit, sa mère est serveuse et fait du repassage
chez les gens ; elle est témoin de Jéhovah. "Ils
passaient leur temps à lire, malgré leurs faibles revenus
: la Bible, des biographies de stars de cinéma, des revues de science-fiction...
C'est auprès d'eux que j'ai attrapé le virus. Le virus de
la lecture."
- 1952 : Premier choc musical à l'âge de six ans en entendant
The girl can't
help it de Little Richard. "Depuis l'âge de 7 ans,
j'écris presque tous les jours."
- 1958 : À 12 ans, elle découvre Modigliani, Dali, Picasso
et veut devenir peintre.
- 1963 : Sa mère lui offre Another
side of Bob Dylan, une révélation à caractère
poétique.
- Les finances de ses parents ne lui permettent pas d'entrer à
l'université : "A 16 ans, j'ai travaillé en
usine : j'inspectais des guidons de tricycles. Je trouvais une consolation
dans la lecture d'Arthur Rimbaud. Son intelligence irrévérencieuse
m'enflammait. Il me délivrait des horreurs triviales de la vie
en usine. C'était pour lui que j'écrivais en cachette, que
je rêvais. Je brûlais d'entrer dans la fraternité des
artistes." En 1964, avec un équivalent bac, elle entre
à Glassboro State Teachers College pour devenir institutrice.
- 1966 : "j'ai couché avec un garçon encre plus
novice que moi et je suis tombée immédiatement enceinte
". Elle est renvoyée de l'École normale : "mais
peu importait désormais. Je savais que je n'étais pas destinée
à être institutrice". Ne voulant pas avorter, elle
place l'enfant "sous la protection d'une famille aimante et instruite".
Elle travaille alors dans une fabrique de manuels scolaires à Philadelphie.
Les débuts
et les rencontres à New York
- 1967 : Elle part pour New York : "j'ai quitté le sud
du New Jersey et je suis montée à New York, uniquement pour
vagabonder ; rien ne paraissait plus romantique, alors, que de s'asseoir
dans un café de Greenwich Village pour écrire des poèmes."
La rencontre avec Robert Mapplethorpe à New York marque un tournant
décisif dans sa vie : de cette liaison amoureuse et tandis qu'il
aura des relations homosexuelles SM, restera une amitié indéfectible,
et ce jusqu'à la mort de Robert en 1989. Des photographies de Mapplethorpe
figurent sur les pochettes de plusieurs de ses albums. "Je dormais
dans Central Park, près de la statue du Chapelier fou. Exténuée,
affamée, je traînais comme un vagabond. Mes petits boulots,
de serveuse et de vendeuse en librairie, m'ont ouvert les portes du New
York underground qui gravitait autour du Chelsea Hotel - où j'ai
ensuite vécu avec mon premier grand amour et mon plus grand ami,
Robert Mapplethorpe. J'écrivais, je peignais, je me révélais
à moi-même."
- 1969 : Fascinée par Genet, Rimbaud et
Verlaine, Patti Smith va séjourner quelques mois à Paris
avec sa sur Linda ; elles font partie d'une troupe de théâtre
de rue et on peut également les voir faire la manche aux terrasses
des cafés ou dans les couloirs du métro. "J'avais
trouvé l'adresse de l'hôtel de Genet. Nous l'avons attendu
pendant des heures et un jour, il est passé devant nous !"
Elles pousseront même jusqu'à Charleville, pour un pèlerinage
sur la tombe d'Arthur Rimbaud. Mais les conditions de vie difficiles les
ramèneront à New-York.
- 1969 : Elle retrouve Mapplethorpe et s'installe
au Chelsea Hotel et commence à écrire des poèmes.
Elle rencontre William Burroughs qu'elle admire et Janis Joplin dont elle
devient l'amie. Elle participe à des pièces de théâtre
avec des membres de la Factory d'Andy Warhol. Elle connaît la révélation
qui la poussera à devenir chanteuse, en entendant Jim Morrison
des Doors.
- 1970 : Elle habite avec Mapplethorpe et le poète Jim Carrol (de
la bande à Warhol), avec qui elle va souvent au Max's Kansas City
où le Velvet Underground qui y enregistre son premier album la
fascine. Elle y rencontre Lenny Kaye, avec qui elle a une liaison et qui
deviendra son musicien sur la durée. Au Chelsea Hotel, elle s'amourache
du dramaturge en vogue Sam Shepard (à qui est dédié
M Train), avant de réaliser qu'il est marié et a
un fils ; et comme en 2011, déjà, dans Glaneurs
de rêves, dans M Train il est question d'un cow-boy qui
n'est pas sans rappeler Shepard.
- 1971 : Elle fait des piges pour des magazines et publie
en 1971 un premier recueil de 21 poèmes, Seventh
Heaven (qu'elle lit ICI
en public).
Carrière
musicale
- 1973 : Elle rencontre Jane Friedman, qui devient son impresario (il
suivra aussi Jimi Hendrix, Frank Zappa, etc). Elle est aussi mannequin.
En 1974, elle enregistre son premier 45 tours Hey
Joe.
- 1975 : Premier album Horses, prix Charles Cros, incluant une
célèbre reprise très personnelle de Gloria
de Van Morrison, avec ces mots : "Jesus died for somebody's
sins but not mine" ("Jésus est mort pour les péchés
de quelqu'un... mais pas les miens"). Avec ce disque, Patti Smith
apparaît comme précurseure de la musique punk rock. La
pochette signée par Robert Mapplethorpe fait grand bruit :
le cliché noir et blanc montre une Patti Smith androgyne, arborant
un duvet à la lèvre supérieure... Les musiciens Tom
Verlaine et Allen Lanier, qui participent à l'enregistrement, sont
tous les deux ses amants, ce qui occasionne une bagarre dans les studios.
Horses est souvent cité parmi les plus grands albums de
l'histoire de la musique ; il est conservé à la bibliothèque
du Congrès dans le Registre
national des enregistrements pour son importance culturelle.
- 1976 : Première tournée européenne.
Elle est accueillie comme une révélation. Deuxième
album : Radio
Ethiopia. En 1977, elle tombe de scène durant un concert
en Floride, se brisant plusieurs vertèbres.
- 1978 : troisième album
Easter, incluant le célèbre Because
the night : l'album qui est le plus grand succès commercial
de sa carrière ; elle n'a pas oublié Rimbaud car le
livret à l'intérieur du CD reproduit une photo
du jeune Arthur et de son frère Frédéric en habits
de communiants... Avec le succès de Because the night,
le Patti Smith Group entame une imposante tournée américaine
suivie d'une série de concerts triomphaux en Europe, notamment
au Pavillon de Paris le 26 mars 1978 (Claire : j'y étais !).
Elle publie le livre Babel
(traduit en 1981 : Babel).
En 1979, sortie de son quatrième album Wave.
Parenthèse
: mariage et enfants...
- 1979 : Elle quitte New-York pour Detroit pour vivre avec Fred "Sonic"
Smith qu'elle épouse en 1980 : une rencontre amoureuse qui
durera quinze ans ; elle aura deux enfants Jackson et Jesse. Elle
n'enregistrera pendant cette période qu'un seul album. Elle n'accorde
plus d'entretiens à la presse et ne monte plus sur scène :
"J'ai arrêté la musique pour me consacrer à
mon mariage et à l'éducation de mes deux enfants. Je me
suis inventé une nouvelle discipline : réveil à 5 h 30,
écriture jusqu'à 8 h".
- 1988 : Elle enregistre l'album Dream
Of Life. 1992 : Elle
publie Woolgathering (traduit en 2014 : Glaneurs
de rêves).
- 1994 : À un mois d'intervalle, elle perd son mari Fred Smith
et son frère. Elle rencontre sa première fille, qu'elle
avait abandonnée à sa naissance, qui est entre-temps devenue
musicienne.
Retour sur scène
- 1995 : Elle reforme son groupe et fait son retour avec 8 concerts en
première partie de Bob Dylan. Les albums se succèdent. 1996 :
Gone Again.
1997 : Peace
and noise. 2000 : Gung
Ho. 2002 : la compilation Land
qui retrace son parcours musical depuis 1975. 2004 : Trampin.
2005 : un recueil de poèmes, Auguries
of Innocence. 2007 : Twelve,
album de reprises de Jimi Hendrix, Neil Young, Bob Dylan, Paul Simon,
Jim Morrison, Kurt Cobain, Steve Wonder
2011 : compilation
Outside Society.
2012 : album
Banga (le titre fait référence au nom du chien de
Pilate dans le roman Le Maître et Marguerite de Mikhaïl
Boulgakov...)
Engagements
À de nombreuses reprises, Patti Smith utilise sa célébrité
pour soutenir des causes politiques, par des prises de position et des
actions artistiques.
- En 2000, elle soutient le Green Party américain et son candidat
aux élections présidentielles Ralph Nader, participant à
plusieurs événements organisés par le parti, en chantant
son morceau People
Have the Power. En 2004, elle soutient le candidat démocrate
John Kerry. Militante pacifiste, elle condamne la guerre en Irak, l'emprise
de la Chine sur le Tibet.
- En 2004, Trampin'
est un album marqué par la guerre en Irak qui dénonce
la politique de Georges Bush et où Patti Smith affirme son pacifisme
et sa compassion pour le peuple irakien. En 2006, deux nouvelles chansons,
Qana,
du nom d'un village libanais détruit par des frappes aériennes
israéliennes, et Without
Chains à propos de Murat Kurnaz, un citoyen turc vivant
en Allemagne depuis son enfance, enlevé et détenu à
Guantanamo Bay. En 2012, à la suite de l'arrestation des Pussy
Riot, Patti Smith avec de nombreux autres artistes soutient les trois
jeunes Russes emprisonnées. En 2013, elle chante un hommage à
Edward Snowden où elle se dit prête à l'accueillir
à l'occasion de concerts en Scandinavie.
- 2015 : La fille de Patti Smith, la musicienne Jesse
Paris Smith, est l'une des initiatrices des concerts Pathway to Paris
organisés à Paris à l'occasion de la conférence
sur le climat du Bourget. Patti Smith y rend également hommage
aux victimes des attentats du 13 novembre.
Expositions
de Patti Smith
- 2002-2004 : exposition Stranger
Messenger au Musée Andy Warhol de Pittsburg, puis à
Houston, à Philadelphia, et aussi en Allemagne, en Italie, aux
Pays-Bas, au Japon.
- 2008 : une exposition présente ses uvres de 1967 à
2007 à la Fondation Cartier, Patti
Smith, Land 250. Album en collaboration avec Kevin Shields, The
Coral Sea (d'abord un livre publié et traduit en 1996 :
La Mer
de corail).
Patti Smith dans
les uvres des autres
- 2007 : Dream
of life, un documentaire de Steven Sebring sur Patti Smith.
- 2010 : Présenté au Festival de Cannes, le film de Jean-Luc
Godard Socialisme
fait apparaître Patti Smith et son musicien Lenny Kaye.
- 2013 : Une exposition au Printemps de Bourges : Sur
les traces de Patti Smith.
- 2015 : Fiction à la radio : Le
corps plein d'un rêve : sept vies de Patti Smith de
Claudine Galéa, France Culture, 29 décembre 2012.
Des honneurs
- 2005 : médaille de commandeur de l'Ordre des Arts et des Lettres.
- 2007 : elle entre au Rock and Roll
Hall of Fame.
- 2008 : doctorat honoraire de l'Université
de Rowan (New Jersey), pour sa contribution à la culture populaire.
- 2010 : Just kids, qui relate la relation de Patti avec Robert
Marpplethorne, rencontre le succès et reçoit le prix National
Book Award (catégorie "non fiction").
- 2011 : prix suédois Polar
Music (sorte de Nobel de la musique).
- 2016 : elle représente
Bob Dylan à Stockholm pour la cérémonie de
remise du Prix Nobel de Littérature, où elle interprète
A Hard Rain's
A-Gonna Fall (voir l'article de la Revue
des deux monde "Pourquoi Patti Smith a choisi A Hard Rain's
Gonna Fall pour son hommage à Bob Dylan", par Jean-Pierre
Naugrette, 20 décembre 2016).
- 2017 : elle reçoit à l'hôtel de Lauzun la médaille
Vermeil de la ville de Paris.
Nombreux événements
Patti Smith en France (sur 10 ans : 2008-2018)
- Une dizaine de livres son traduits entre 2010 et 2018 : Trois
: Charleville, Statue, Cahier (trois volumes, 2008), Land
250 (2008), Just
Kids (2010), Les
années 70 : premiers écrits
(2014), Glaneurs
de rêves (2014), M
Train (2016), Dévotion
(2018)
- 2008 : Exposition "Patti
Smith, Land 250", à la Fondation Cartier à Paris
- 2010 : En septembre, elle participe au Peace
One Day au Zénith de Paris ; en octobre, lecture publique de
Just kids à deux voix avec Isabelle Huppert, au
Théâtre de l'Odéon.
- 2011 : En janvier, la Cité de la musique et la Salle Pleyel lui
consacrent un cycle d'une semaine avec la projection du film Dream
of life qui lui est consacré, des lectures, un hommage
à Allen Ginsberg avec Philip Glass et deux concerts : en trio acoustique
à la Cité de la Musique et à la salle Pleyel où
elle joua dans son intégralité son premier album Horses
paru en 1975. En novembre : tournée française à Paris
(Église Saint-Eustache et deux soirées à l'Olympia)
et dans toute la France où elle a souhaité jouer dans des
salles de concert à taille humaine et a donné des conférences
et séances de lectures avec son public avant chaque concert : à
Charleville-Mézières, au jour anniversaire de la mort de
Rimbaud, elle devient marraine
du projet du
nouveau musée Rimbaud.
- 2012 : Concert
à la Fête de l'Humanité ; sur scène, elle
scande le nom du groupe de Pussy Riot.
- 2014 : Au Théâtre de la Gaîté-Montparnasse,
Cowboy Mouth,
pièce de Patti Smith et Sam Shepard, avec Marie Barraud et Cali,
mise en scène par Nicolas Tarrin (avec Tom Shepard, elle s'était
antérieurement produite avec lui, elle au chant, lui au banjo,
dans Smells Like
Teen Spirit en 2007).
- 2016 : Patti Smith Grand
Prix de l'héroïne Madame Figaro pour M Train.
- 2017 : En février, Patti Smith donne un concert intimiste à
la chapelle Notre-Dame-du-Haut
de Ronchamp, construite par Le Corbusier, patrimoine mondial de l'Unesco
; elle achète discrètement la maison reconstruite de Rimbaud,
située à Roche, à une quarantaine de kilomètres
de Charleville-Mézières, un village ardennais de 90 habitants
où le poète a passé une grande partie de son enfance
et a écrit Une saison en enfer. Des échos : France
TV Info, L'Union,
L'Est
Républicain, Les
Inrocks, Le
Monde. En novembre : à la Galerie
Gallimard, à loccasion de la parution de lédition
illustrée de Just Kids, une exposition, inaugurée
le jour même de lanniversaire de la mort dArthur Rimbaud,
présente une sélection de pièces inédites
issues des archives de léditeur et mises en lien avec lunivers
de Patti Smith et de ses souvenirs.
-2018 : Elle inaugure
à Paris, avec tout le gratin de la culture, le nouvel Institut
Giacometti. Toujours en tournée, cette fois sur la route du
Rock en Bretagne ; elle donne une interview à Ouest-France
(à Philippe Richard, 17 août 2018), dont voici, pour finir,
un extrait :
- Dans le livre M Train, votre voix décrivain
sonne solitaire mais pas isolée.
M Train a été écrit quand jétais seule,
mais pour le lecteur. Jaime écrire seule, et mexprimer
à la première personne, mais je ne mécris
pas à moi-même. Cest une façon de parler directement
au lecteur. Jai appris ça en lisant beaucoup de Jean Genet,
par exemple. Il est plus hardcore que moi, mais il sait mélanger
les événements banals de la journée et de la poésie
de haute qualité. Ce style de fiction autobiographique me sied
bien. Cest un style très français.
- Vous travaillez sur deux livres en même temps
?
Jai du mal à ne travailler que sur une seule chose.
Jai souvent deux ou trois projets. Un est basé sur lamour,
de religion, de musique, qui traverse toute ma vie. Et bien sûr,
Fred occupe une large part de ce qui est lié à lamour.
Je suis en train de finir lautre, qui serait un M train 2,
un mélange de rêves, de faits et de fiction. Et jécris
aussi de la poésie.
- Lan dernier, vous avez acheté la maison
de Rimbaud, à Roche, dans les Ardennes. Que voulez-vous faire
de cette demeure ?
La première chose est simplement de la préserver. Elle
a été gardée en bon état jusquici,
mais cétait juste grâce à la bonne volonté
de gens du cru. Elle a parfois été occupée par
des écrivains, pour quelques mois de résidence. Je réfléchis
à ce que je veux en faire. Dans limmédiat, le but
est quelle soit préservée. Cétait la
terre de sa mère, et cest là quil a écrit
Une saison en enfer. La maison a beaucoup changé, à cause
de la guerre, elle a été touchée par des bombardements.
Mais ce sont les mêmes pierres. Et on peut se retrouver en proximité
totale avec lendroit où il a écrit lune de
ses plus belles uvres. Cétait une merveilleuse opportunité
de devenir le gardien de ce lien. Je ne me considère pas comme
la propriétaire du lieu, mais son protecteur.
|
C'est discrètement que
Patti Smith
|
Maison construite sur les ruines
d'une ferme ayant appartenu à la famille du poète
Rimbaud (mars
2017)
|
vient de temps en temps
dans la maison qu'elle a achetée
(ici, en mai
2018)
|
Nos cotes d'amour, de l'enthousiasme
au rejet :
à
la folie - beaucoup - moyennement - un peu - pas du tout
grand ouvert - ¾
ouvert
- à moitié - ouvert ¼
- fermé
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