Quatrième de couverture : Deux frères,
le Grand et le Petit, sont prisonniers au fond dun puits, au milieu
dune forêt. Ils tentent de séchapper, sans
succès. Les loups, la soif, les pluies torrentielles : ils survivent
à tous les dangers. À leurs côtés, un sac
de victuailles donné par leur mère, mais ils ont interdiction
dy toucher. Jour après jour, le Petit saffaiblit.
Sil doit sauver son frère, le Grand doit risquer sa vie.
Le Petit sortira-t-il? Le Grand survivra-t-il? Comment surtout se sont-ils
retrouvés là? Le Puits est un livre indispensable
sur lamour fraternel et la vengeance, un roman "qui a mérité
sa place au panthéon des Jules Verne, Alain-Fournier et autres
Antoine de Saint-Exupéry" selon Zoé Valdès.
Quatrième de couverture : Deux frères, le Grand et le Petit, sont prisonniers au fond dun puits de terre, au milieu dune forêt. Ils tentent de séchapper, sans succès. Les loups, la soif, les pluies torrentielles : ils survivent à tous les dangers. À leurs côtés, un sac de victuailles donné par la mère, mais ils ont interdiction dy toucher. Jour après jour, le Petit saffaiblit. Sil doit sauver son frère, le Grand doit risquer sa vie. Le Petit sortira-t-il? Le Grand survivra-t-il? Comment surtout se sont-ils retrouvés là ? Le Puits est un conte brutal à la fin cruelle et pleine despoir. Une fable sur lamour fraternel, la survie et la vengeance, un roman "qui a mérité sa place au panthéon des Jules Verne, Alain-Fournier et autres Antoine de Saint-Exupéry, selon Zoé Valdés. Un roman indispensable, alors que beaucoup dentre nous avions déjà annoncé la défaite de limagination contre la quotidienneté médiocre et étriquée."
|
Iván
REPILA (né
en 1978)
|
Les
livres lus pendant la semaine
- Samedi
: C.-F RAMUZ, La grande peur dans la montagne
(Suisse)- Dimanche : Ludmila OULITSKAÏA, Sonietchka (Russie) - Lundi : Iván REPILA, Le puits (Espagne) - Mardi : Amos TUTUOLA, L'ivrogne dans la brousse (Nigéria) - Mercredi : Georg BÜCHNER, Lenz (Allemagne) - Jeudi : Claudio MAGRIS, Temps courbe à Krems (Italie) - Vendredi : David SPECTOR, 7500 € : pastiches politico-littéraires (France) |
(13
participants à la semaine lecture |
Repères biographiques
Livres publiées Des réactions d'écrivains Presse : articles, interviews La traductrice |
Avis à distance |
Etienne
Il est vrai que ce roman a un côté envoûtant, tout
ny est que violence et tension, un poing qui sort de terre. Je le
verrais bien adapté en pièce de théâtre tiens
Que dire de plus ? Tout lintérêt tient dans cette lecture
haletante et dévorante (ce nest pas vraiment le genre de
livre quon lit en une semaine). Passé leffet "coup
de poing", je reprocherai tout de même une certaine artificialité,
un goût de sensationnel trop prononcé à mon goût.
Cest probablement celui qui ma le moins laissé dimpression
et donc celui qui ma le moins plu des livres lus pour l'instant.
Ouvert à moitié.
Fanny
Un roman saisissant dès les premières lignes : difficile
de le poser, je me suis sentie happée un peu comme ces deux frères
dans le puits.
Le souci est qu'il m'est difficile d'évoquer un plaisir de lecture
car le contenu est atroce.
Je salue cependant la qualité du récit, j'ai été
frappée par la manière dont ces deux frères luttent
pour leur survie physique, mais aussi pour conserver leur humanité.
Je n'ai pas bien compris l'histoire avec la figure de la mère qui
les aurait jetés dans le puits avec quelques vivres auxquelles
ils se refusent à toucher : vos avis m'éclaireront sûrement.
Je suis un peu hésitante sur ma cote d'amour, mais je vais dire
que j'ouvre en grand parce que j'ai l'intuition que ce roman fera trace
et que je ne l'oublierai pas.
Monique L
C'est un conte cruel, horrible et dérangeant, mais hypnotique.
Je ne suis pas près de l'oublier.
On ne connaît pas les noms de ces deux frères prisonniers
dans un puits. On ne sait pas comment ils sont arrivés là.
Ils ont un sac avec des provisions qu'ils ne peuvent pas toucher.
Le climat général du livre est oppressant et étouffant.
Le Grand se montre très perspicace en poursuivant ses exercices
physiques. Il est très réfléchi, par exemple quand
il choisit de laisser pourrir l'oiseau. Il est très protecteur
pour le Petit.
Les rêves et les hallucinations du Petit sont vraiment rafraîchissants
et souvent parfois pleins de poésie.
Les relations entre les deux sont parfois difficiles, mais finissent toujours
pleines de bienveillance.
Malgré une situation malgré tout assez répétitive
et qui évolue très lentement et inexorablement, on ne sent
pas de répétitions dans le texte et cela me paraît
une prouesse de l'auteur.
Ce qui me gêne c'est que je n'ai pas réussi à comprendre
de quelle métaphore il s'agissait.
J'ouvre aux ¾.
Catherine
Un avis très rapide pour Le puits. Je suis TRÈS claustrophobe,
autant dire que lire un livre dans lequel les personnages sont enfermés
dans un puits pendant des jours en sont réduits à manger
des asticots est un cauchemar.
D'ailleurs j'ai fait des cauchemars. Tous les ingrédients du conte
y sont la méchante, les loups, le noir, la peur...
Le Grand affame le Petit pour le sauver et se sacrifier à la fin.
Super !
On a envie qu'ils mangent enfin les provisions de maman et on ne comprend
pas tout de suite pourquoi ils ne le font pas. On finit par comprendre
dès qu'il est question de la personne qui vient et se penche pour
les regarder, la vengeance qui se profile... on subodore que la mère
n'est pas très nette dans cette histoire. En fait c'est l'histoire
du Petit Poucet en pire. Mais je préfère le Petit Poucet.
La fin est assez réussie. Je l'ouvre ¼.
Nathalie
Écrire des notes de lecture sur Le puits alors que je me
trouve face à locéan dans un état de détente
proche de lataraxie absolue est un vrai exercice. Je ne suis pas
sûre de réussir.
Ce livre est un choc total ! Il me laisse sur le cul ! Je lai adoré
! Il ma fait tout de suite penser au Grand Cahier dAgota
Kristof. Si je ne me souviens plus très bien du roman de Kristof,
jai tout de suite eu limpression davoir déjà
lu quelque chose comme ça
en commençant la lecture
du Puits.
Je nai pas le livre de Kristof sous les yeux, mais je pense que
cette impression est liée à la technique de narration interne
et également au suspense insoutenable.
Je ne suis pas sûre que je puisse faire une critique directe après
la lecture. Je suis beaucoup trop bouleversée parce que jai
lu. Jessaie dimaginer ce que ce pourrait être dêtre
enfermé ainsi pendant six semaines dans un puits
un exercice
impitoyable que cette rencontre avec soi-même.
je réfléchis à ce que pourrait être la métaphore
qui se cache derrière ce récit. Il me paraît être
une sorte de conte de la dévoration où la fraternité
pallie la défaillance maternelle.
Le puits comme lieu de gestation faussement jumellaire.
Quel récit magnifié de notre humanité : réaliste,
onirique, animal !
Quel amour faut-il avoir pour entretenir le souffle vital ! Quel talent
pour décrire la folie naissante et la façon dont lesprit
cherche à mettre du sens là où il ny en a plus
en créant tout un monde de jeux, dactivités, de spectacles
vivants.
Quel amour de ce grand frère pour ce petit frère. Les passages
sur la déconstruction du langage sont formidables.
Pourtant, la possibilité que le puits soit la métaphore
dun monde intérieur opposé à la violence du
monde extérieur me paraît trop simple. Jai encore besoin
de réfléchir.
Le rythme est très tendu, avec un passage central sur ce qui est
nécessaire davoir en soi pour pouvoir tuer.
Je pense même que je vais le relire. Je louvre en grand.
Edith
Ouvert ¾... Dérangée agréablement par le cru
des situations d'où le quart...
Mais quelle prodigieuse métaphore du monde capitaliste !
J'ai compris à la fin du livre les lignes que l'auteur décrit
des entraînements physiques du Grand. J'ai eu du mal à accepter
la réalité de leur situation et de leurs épouvantables
malheurs. C'est fort et ça prend aux tripes dans la mesure où
mon imagination fait le travail.
Une trouvaille : merci...
En direct à 2000 m |
Jacqueline
Je ne sais pas trop quoi en penser. À la première lecture,
j'ai trouvé ça cauchemardesque. La révélation
finale a complètement bouleversé mon point de vue, et j'ai
eu alors envie de le relire sous ce nouvel éclairage de la revanche
à prendre.
Je n'ai pas bien compris le rôle du village ni de la communauté
qui se forme derrière le survivant et j'aimerais finir de le relire...
C'est un livre lourd, énigmatique.
Manuel
Comme je disais à Jacqueline, en le lisant à haute voix,
on se rend compte comme c'est bien écrit. J'ai pensé à
Bosch. J'ai trouvé ça remarquable. Sur
laltérité cest remarquable. Sur la condition
humaine altérée. Et le chapitre sur loiseau ! Il insulte
son frère puis le remercie. Jai aimé le chapitre sur
la rage. Cest remarquablement effrayant. Jai pensé
aux films Mur
invisible et 127
heures avec le corps coincé et lobligation de se
couper le bras. Jouvre en grand. Cest un livre très
musical. Il y a des oxymores. Cest limite politique, beaucoup plus
que Ramuz. Un vrai plaisir de lecture.
Rozenn
Je l'ai lu hier soir avant de dormir après avoir lu une super petite
pièce (Mon
petit-fils Benjamin) de l'autrice d'hier (Ludmila
Ouliskaïa) et un petit texte qu'elle a écrit sur son confinement
(La quarantaine). C'était
tranquille.
Ça a été un choc de passer au livre pour ce soir.
Je me suis dit que je devrais peut-être attendre le lendemain pour
continuer, mais je n'ai pas pu arrêter. J'ai été frappée
par la façon dont l'aîné traitait son petit frère.
Après, j'ai compris qu'ils avaient un projet commun. D'ailleurs,
il ne se traitait pas vraiment mieux lui-même.
On est dans le puits avec eux. J'ai beaucoup aimé le passage sur
la rage. Comment s'entraîner. Je vivais leurs efforts. Leurs rapports
sont fabuleux, terribles mais ils sont tellement soudés. Les moments
de délire du Petit sont fabuleux. Le rire de l'aîné
soulage un peu. C'est fabuleux et c'est difficile de dormir après
ça.
Je relirai ce livre et cette idée me permet de poursuivre à
toute allure, portée par l'écriture, mais sans m'y arrêter.
La fin m'a paru presque nécessaire. Le temps passé dans
le puits. Les efforts pour survivre. La rage et la fraternité nécessaires.
Le fait même de vivre que leur a imposé leur mère
vaut vengeance par son insuffisance.
Avant d'arriver à m'endormir, je le vois comme une métaphore
de l'existence.
Voilà un livre que je n offrirai pas à n'importe qui mais
que je relirai. Je l'ouvre en très grand.
(Après coup) Je repense beaucoup et souvent à ce
livre.
Danièle
Cette histoire des deux frères dans le puits a suscité pour
moi langoisse, lhorreur, le dégoût. Cest
un roman sur la survie. Ça dépasse tout en horreur. Ce quon
éprouve, cest très profond. Il y a une belle écriture,
une belle construction. Et cette ritournelle de la vie qui passe à
la fin. La folie du Petit devient philosophique. Jai bien aimé
que les relations entre les frères évoluent. Les mots
je taime sortent à la fin, cest très beau.
Cest dommage de lire si vite un tel livre. Je nai pas compris
la fin. On est sous tension. Il faudrait que je le relise. Jouvre
en grand. Jai pensé à la phrase "La vie est merveilleuse
mais vivre est insupportable".
Claire
Jessaye de comprendre pourquoi je ne suis pas dans la lignée
des enthousiastes, vous et des écrivains
(Valdès, Chevillard, Coulon).
Certes, le livre a son originalité, mais je ny ai pas cru
du tout ! Car jétais dans le réalisme et sur
ce plan-là ça ne tient pas la route, c'est trop gros. Pour
ce qui est de laspect philosophique, je n'ai vu que du blabla. Le
côté mythologique ? Pour moi, cest flop.
Les citations en exergue m'ont énervée.
Et j'ai écouté des interviews de lauteur
qui m'ont agacée. Mais je déplore bien sûr de n'ouvrir
qu'¼.
Fanfan
Moi, je l'ai pris pour un conte. Mais j'étais complètement
partagée entre la forme et le dégoût - par exemple
quand il suce les yeux du Petit...
Mais que veut dire ce livre ? Dans mes supputations, deux passages m'ont
éclairée : "les
entrailles des forêts dirigeant le monde" renvoient-elles
à la paroi utérine ? Et plus loin, justement : "Ce
puits est un utérus". Le récit, serait une
façon de passer à l'âge adulte.
[Des visages acquiescent]
Je l'ouvre au ¼ car je n'ai
pas pris de plaisir du tout, malgré l'écriture, le style.
Je ne l'offrirai pas...
Sabine
J'ai pensé au petit Poucet. Le titre du livre est programmatique.
J'ai pris pour ma part un plaisir énorme - sauf le passage
sur l'oiseau. Tous les chapitres m'ont renvoyée à
Pierrot de Maupassant, à Effroyables
jardins de Michel Quint, etc. ; j'étais dans quelque chose
de connu. J'ai pensé aussi aux otages. [Professorale] Je
vous rappelle que captif et chétif ont la même
origine. J'ai pensé à des témoignages sur les camps
de concentration où le sport continue. J'ai pensé au Joueur
d'échecs de Zweig. Page 69, j'ai jubilé avec un
délire à la Rabelais, dans Le
Quart Livre on ne comprend pas bien, on se casse les dents.
C'est un récit picaresque. J'ai pensé à Robinson,
au Grand Cahier d'Agota Kristof.
La chute, je ne l'ai pas vu arriver. Quelle violence des adultes ! Quel
art des formules ("Je crois que je tombe en ruine de lintérieur,
dit le Petit.") Je pense aussi à René Char. Aux
expériences douloureuses. J'ouvre en grand.
Geneviève
J'ai lu très vite pour m'en débarrasser et après
je l'ai repris. Il y a énormément de choses, peut-être
trop. Des qualités mais aussi des défauts. Une réflexion
sur le corps, l'amour, la mort, ce qui fait qu'on est un être humain.
Le fil est un mystère, pourquoi sont-ils là. Il y a la peur
du danger extérieur, ça c'est très bien fait.
Beaucoup de choses positives pour moi. Le jeu aussi avec les couleurs
de la terre dans le puits.
Et ces courts chapitres qui permettent de supporter la violence. Et la
réflexion sur ce qu'on est, humain. Le rapport à l'art,
au langage. La progression vers le dénouement.
Ce qui ne m'a pas plu, c'est la surenchère de violence : lorsque
le petit est jeté par son frère jusqu'à en perdre
ses dents, c'est tellement lourd que j'avais presque envie d'en rire.
Il y a une complaisance dans l'horreur, par exemple aussi lorsque le grand
dévore l'oiseau cru. Un côté répétitif
et prévisible donc de l'horreur. Pourtant, j'ai bien aimé
la fin, moins prévisible, plus étrange même si l'articulation
entre les parties n'est pas très réussie.
Comment j'ouvre ? je suis perplexe. À moitié ? Je n'ai pas
envie de le relire. Mais il y a une originalité indéniable,
il mérite d'être lu. Bon, j'ouvre aux ¾.
Annick A
Je me suis laissé guider par les citations en exergue...
Dans un système de libre échange et de libre marché, les pays pauvres - et les gens pauvres - ne sont pas pauvres parce que les autres sont riches. Si les autres étaient moins riches, les pauvres seraient, selon toute probabilité, encore plus pauvres.
Margaret Thatcher
"Je vins dans les villes au temps du désordre
Quand la faim y régnait.
Je vins parmi les hommes au temps de la révolte
Et je me suis révolté avec eux.
Ainsi passa le temps
Qui m'était donné sur la terre.
Bertolt Brecht
... et mon entrée est politique. Il s'agit
d'une métaphore de la société humaine : ceux qui
sont en haut ont le pouvoir. De plus, la famine qui est décrite,
des gens actuels la vivent : il nous a fait vivre ce qu'une partie de
l'humanité vit.
La violence ? J'ai vu qu'il faut réagir, se battre, tuer, mais
tuer pour vivre, et non pour tuer. Il faut laisser venir la colère.
J'ai trouvé magnifique ce qui concerne le gamin délirant,
le rapport au corps, l'art dans le puits, ce qui rappelle les grottes
de Lascaux. Retranscrire ce qu'on a vu, je trouve ça très
beau. Je suis Fanfan à propos de l'évocation utérine.
Et le frère expulse, comme dans un accouchement. N'oublie pas que
c'est la mère, la mère qui a donné la vie et il en
faut se dégager, tuer le désir de revenir dans l'utérus.
Le frère peut être une image paternelle.
J'aurais aimé rester plus longtemps sur ce livre. Il y a la solidarité,
l'amour, par rapport à la dureté de l'existence. J'ouvre
en grand, non c'est trop carré, à ¾, mais je ne l'oublierai
pas.
Muriel
J'ai trouvé ça horrible.
Quel âge peuvent avoir ces deux enfants, me suis-je demandé
: 10/15 ans et 12/17 ans ?
Les fourmis, l'oiseau
c'est horrible.
Seule grâce : le délire, assez poétique, quoique "au-dessus
de son âge"... Mais c'est insupportable cette douleur.
Et voilà pour finir un coup de théâtre ! Et pourquoi
donc personne ne les recherchait ?
Comment ? Vous n'avez pas souffert ?! Ça fait mal ! Je l'aurais
fermé, mais bon, j'ouvre ¼, mais c'est insupportable.
Françoise
Je n'ai rien compris. Un parallèle avec les camps ? C'est tiré
par les cheveux.
Seul m'a intéressé le côté politique, à
la fin au sujet des ouvriers, ils vont se révolter.
Mais quel rapport avec les gamins ? Ils sont balancés dans le puits
pour trois mois : grosse difficulté de lecture pour passer au-dessus
de ça ! Et pourquoi ne pas toucher le sac de maman, hein ?
L'écriture ne m'a pas touchée. C'est trop redondant.
Si c'est une allégorie, c'est raté. Fermé !!
Manuelaqui
a lu notre livre en VO : El
niño que robó el caballo de Atila
J'ai beaucoup aimé le style : la prose est très belle, très
réaliste ; il étale son style tel un exercice... de style.
J'ai senti beaucoup de dégoût, mais m'y suis habituée.
C'est invraisemblable, que la mère les jette dans le puits et que
les enfants survivent. C'est une métaphore : puits = vie horrible.
Les frères ressentent amour et haine. L'un des frères au
rôle de père est parfois cruel ; il sait qu'il va mourir.
Son frère survivra ; il l'élève dans l'endurance.
J'ai trouvé un petit rapport avec En attendant Godot.
Le Petit est pour moi le plus fort, c'est le philosophe.
De la part de l'auteur, c'est un peu exagéré, oui, il s'étale
comme dans un exercice de style.
L'expression qui demeure non traduite dans votre version Sangro amam
signifie Je saigne maman si on déconstruit l'anagramme de
maman : amam.
Je trouve le titre beaucoup plus beau en espagnol (Le garçon
qui a volé le cheval d'Attila)
On dit que les Espagnols ont le sentiment tragique de la vie : ce livre
reprend cette tradition. Il y a une fatalité cachée sous
la joie apparente.
J'ouvre à moitié, car c'est trop artificiel.
Lisa
Je l'avais lu il y a trois ans, non sans haut-le-cur, mais je ne
pouvais pas quitter ce livre.
Je l'ai relu : je suis encore plus séduite. J'ai pu me concentrer
sur l'écriture, c'est magnifique. J'ai beaucoup aimé le
passage sur la fête qui les attend à leur sortie : celui-ci
nous montre la métaphore sociale du livre :
Quand on sera là-haut, on fera une fête.
Une fête ?
Oui.
Avec des ballons, des lumières et des gâteaux ?
Non. Avec des pierres, des torches et des potences.
Je n'ai pas bien compris la morale de ce conte
horrifique : l'État nous écrase tous et nous laisse
crever sans espoir possible ?
C'est pour moi un chef-d'uvre.
Repères biographiques
Livres publiées Des réactions d'écrivains Presse : articles, interviews La traductrice |
REPÈRES BIOGRAPHIQUES
On ne sait pas grand-chose : il est né à Bilbao en 1978.
Il est marié. Pas de potins, pas de bio détaillée.
Son domaine professionnel : publicité, production de projets
culturels.
LES LIVRES d'Iván Repila
Trois romans sont traduits en français, par Margot Nguyen Béraud.
En Espagne
|
En France
|
- 2012 : Una comedia canalla, éd. Libros del Silencio | Premier roman non traduit |
- 2013 : El niño que robó el caballo de Atila, éd. Libros del Silencio | - Le puits, Denoël, en 2014, puis 10/18 en 2016 |
- 2017 : Prólogo para una guerra, Seix Barral | - Prélude à une guerre, préface Éric Chevillard, Jacqueline chambon, 2019 |
- 2018 : Votos, La Caja Books | Nouvelle non traduite |
- 2019 : El aliado, éd. Seix Barral | - Un bon féministe, Jacqueline Chambon, 2021. |
DES
RÉACTIONS D'ÉCRIVAINS
Éric Chevillard
- Il écrit en tant que feuilletoniste du
Monde des livres "Le
Puits, d'Iván Repila : la
fable de deux enfants qui ne veulent pas mourir",
Le Monde, 8 octobre 2014 (Camille Laurens prendra sa suite pour
le roman suivant : Un bon féministe, Le
Monde, 18 février 2021)
- Il rédige la préface (ici)
du deuxième roman traduit en France :
Prélude à une guerre.
Claro
- "Au
fond du puits avec Iván Repila", blog de Claro Le Clavier
cannibale, 10 février 2015.
Zoé Valdès
Ecrivaine cubaine, Zoé
Valdès est l'auteure de la préface du Puits :
"Voyage dans les profondeurs de
lenfance macabre avec Iván Repila".
Cécile Coulon
Elle semble avoir été marquée par Le Puits
:
- "Vous
avez cité plusieurs noms dauteur. Une
bête au Paradis porte-t-il les traces de romans qui ont
compté pour vous ?
Je cite à nouveau Marie-Hélène Lafon, dont Le Soir du chien (Buchet-Chastel, 2001) a beaucoup compté pour moi. Il y a aussi LEpervier de Maheux, de Jean Carrière (Pauvert, 1972), un Goncourt génial et oublié. Et puis Le Puits, dIván Repila (Denoël, 2014), qui ma mis une claque : on pouvait donc écrire aujourdhui un conte avec très peu de personnages, enfermés, et qui vous emporte. Tout est possible si on travaille son style avec une rigueur absolue." (Le Monde, 4 septembre 2019).
- Elle insiste dans une interview (Louiemedia,
5 octobre 2021) :
Jétais à une période où j'essayais de me hisser hors dun lieu où je me sentais un petit peu pétrifiée et immobile, comme ces deux enfants dans le livre, essayent à de nombreuses reprises de se hisser hors de ce puits.
- Elle ajoute, à propos de cette lecture qui a été pour elle physique et sensorielle et qui l'a accompagnée dans un nouveau moment de vie :
Lorsque jai terminé jétais dans un état second. Je savais que je venais de lire un grand livre, un ouvrage important. Je savais que ce texte allait avoir des répercussions sur moi, sur ma façon décrire, sur ma façon de penser.
Audio
- Le
Puits
d'Ivàn Repila par le librairie Jean Pichinoty, Librairie La
Soupe de l'espace à Hyères, Le Temps des libraires,
par Christophe Ono-dit-Biot, France Culture, 24 novembre 2014, 5 min
- "À
lire : Le Puits d'Iván Repila, Marie Arquié,
Radio Nova, 1min 47
Vidéos
- "Iván
Repila, nouvelle voix de la littérature ibérique",
Comédie du Livre, 30 mai 2015, présenté par Sophie
Savary, 30 min
- "Ivan Repila
évoque L'étranger de Camus", un livre
qui l'accompagne, Webmagazine, 2020, 1 min 26 (en espagnol)
Articles
- "Le Puits,
Iván Repila", Marc Ossorguine, La Cause littéraire,
10 juillet 2015
- "Le
Puits de Iván Repila", blog de Christine Bini, 7 juin
2016
- "Le puits
: renaître par le fond", Nicolas Winter, Justaword,
25 septembre 2018
- "L'Espagne
vidée de ses récits : pourquoi jeter Attila au fond du puits
?", Pascale Peyraga, Université de Pau, HispanismeS,
Revue de la Société des hispanistes français de lenseignement
supérieur, n°11,
2019 : UNE ÉTUDE APPROFONDIE.
- "Les
auteurs espagnols dans l'arène", Sandrine Morel, Le
Monde, le 18 mai 2015 ; en voici un extrait, avec des citations de
Repila :
Coup de cur de la Comédie du livre, Le Puits, d'Iván Repila (Denoël, 2014), propose une "allégorie de la crise morale que nous vivons et de la nécessité de mener une révolution intérieure pour espérer changer les choses à l'extérieur", dit son auteur. Cet homme de 37 ans, qui a participé au mouvement des "indignés" en 2011, regarde avec espoir le nouveau panorama politique. "La naissance de Podemos est un événement important. Pour la première fois, je pense qu'il peut y avoir un monde meilleur", explique l'écrivain, qui n'en souffre pas moins de la crise. Il n'a plus d'éditeur en Espagne depuis la fermeture de la maison Los Libros del silencio, en 2013. Et il n'a jamais perçu l'argent de ses ventes
Baisse des avances sur publication, chute de 40 % des ventes de livres depuis 2008 D'une manière générale, de moins en moins d'écrivains espagnols vivent de leur art. "Mais nous entretenons de bonnes relations entre nous, poursuit Repila. Nous nous lisons avec intérêt. Nous nous serrons les coudes. Peut-être parce que les dix dernières années ont été très dures pour les gens de culture."
- Iván
Repila : entretien avec Sophie Hughes, traductrice de Repila en anglais,
Wordwithoutborder, 19 novembre 2015 (en anglais). On
apprend comment est né le livre :
"Je peux dire que l'idée de départ est partie d'un cauchemar : je dors mal, j'en fais toutes les semaines, et comme Breton, depuis que je suis petit, j'ai pu m'en souvenir facilement, c'est pourquoi je dors avec un bloc-notes et un stylo à mes côtés. Quand j'ai rêvé de deux hommes piégés dans un puits et de l'incroyable solution qu'ils proposent pour s'échapper, j'ai commencé à me demander : pourquoi ai-je rêvé cela ? Est-ce que je me sens piégé d'une manière ou d'une autre par ma famille, mon travail ou la société ? Au fur et à mesure que ces questions et d'autres étaient formulées dans mon esprit, l'histoire a commencé à prendre forme et, face à mon incapacité à répondre à ces questions, le texte a trouvé son chemin. "
Pourquoi les personnages n'ont-ils pas de noms ?
"Parce que ce sont des archétypes. J'ai toujours pensé que le monde continue de tourner grâce à deux types de personnes : les rêveurs et les personnes éveillées. Ou : les gens qui ont les pieds sur terre et les gens qui planent au-dessus. Ou : les poètes et les mathématiciens. Ou quelque chose comme ça. C'est ainsi que nous sommes les humains, et je crois vraiment que les deux modèles sont nécessaires pour que nous continuions à avancer en tant que société. Dans la vraie vie, ces deux modèles se confondent. Dans mon livre, ils ne le font pas : ils sont très nets et distingués les uns des autres. L'un est grand et l'autre est petit. Il n'était pas nécessaire de leur donner un nom, et je pense que le texte aurait perdu une partie de sa magie si les deux frères avaient eu des noms. Un nom implique des questions : qui a nommé ? Quand ? Lorsque j'avais besoin que le narrateur du livre tire un trait sur le passé des personnages, parce que j'avais besoin d'eux dans le présent, dans le puits. Étant donné que les frères ne se désignent jamais par leur nom, le lecteur ne sait jamais comment ils s'appellent. En y repensant maintenant, deux ans plus tard, je pense que cela fonctionne."
Pas d'article sur Le puits, adapté au théâtre en 2018 : adaptation et mise en scène par Thomas Gendronneau, création par la Compagnie La Caravelle au Théâtre de l'Opprimé à Paris.
LA TRADUCTRICE Margot
Nguyen Béraud
Formations
- Née en Picardie en 1988 dans une famille hispanophile.
- Hypokhâgne et Khâgne (spécialité espagnol),
Lille (2006-2008)
- Licence de Philologie hispanique, Universidad Autónoma de Madrid
(2009)
- Deux masters 2 à Lyon : en 2010 master recherche d'études
hispanophones (mémoire sur littérature de voyage en Espagne
au XVIe siècle) ; en 2011 master professionnel en traduction littéraire
et édition critique.
Activités professionnelles
- Elle travaille successivement pour un festival
de contes, une librairie doccasion et plusieurs maisons dédition
comme lectrice de lespagnol, assistante éditoriale, puis
correctrice. Elle commence par traduire des scénarios, puis, à
partir du Puits, traduit romans et nouvelles dauteurs sudaméricains
ou espagnols (Kiko Amat, Laïa Jufresa, Roberto Arlt, Melba Escobar,
Iván Repila, Agustina Bazterrica, J.P. Zooey, Jordi Ledesma, J.
C. Vales, Iosi Havilio, María Eugenia Mayobre
).
- Depuis 2015, elle est membre du conseil dadministration de lAssociation
des traducteurs littéraires de France (ATLAS), dont elle est aujourdhui
la secrétaire générale.
- Par ailleurs tutrice en traduction au Centre de Traduction Littéraire
de Lausanne, à la Fabrique des traducteurs d'Arles. Formatrice
en animation d'ateliers de traduction.
Ce qu'en dit Iván
Repila
Pour le premier de ses trois romans qu'elle a traduits, il s'étonne
qu'elle n'ait pas pris contact avec lui alors que les traducteurs dans
trois autres langues l'ont fait... ("Iván
Repila, nouvelle voix de la littérature ibérique",
Comédie du Livre, 30 mai 2015, présenté par Sophie
Savary, 30 min). Pas d'infos quant aux deux suivants...
Nos cotes d'amour, de l'enthousiasme
au rejet :
|
||||
à
la folie
grand ouvert |
beaucoup
¾ ouvert |
moyennement
à moitié |
un
peu
ouvert ¼ |
pas
du tout
fermé ! |
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